De UCL-Saguenay
De UCL-Saguenay
Émission du 16 septembre 2017
Dans cette émission de rentrée on jase des luttes que nous avons croisé cet été :
Marc-André revient d’une cérémonie en térritoire Atikamekw et nous parle de leur déclaration de souveraineté.
Émilie s’entretient avec un opposant du camp Junexit (blocage de la pétroliere Junex) en Gaspésie.
Adam nous donne quelques idées sur comment soutenir deux gangs de travailleurs et travailleuses en grève dans le Bas-Saint-Laurent
Et Éric pète sa coche sur Éric Duhaime, le mercenaire du capitalisme.
Storm Alliance (SA) est une organisation anti-immigration active au Québec depuis 2016, née d’une rupture avec Soldiers of Odin (SOO), une organisation plus ouvertement raciste. Le leader du groupe au Québec est Dave Tregget, anciennement chef de Soldiers of Odin, qui ne cache pas que son objectif est d’unir l’extrême droite et d’en adoucir l’image[1].
Le groupe affirme avoir 3 000 membres au Canada, mais ce chiffre ne représente en fait que les personnes qui ont adhéré à leur groupe Facebook. Dans les faits, ils ont encore de la difficulté à mobiliser plus de quelques dizaines de membres à leurs événements. Le plus important a eu lieu le 1er juillet 2017 au chemin Roxham, à Hemmingford, où ils se sont rassemblés pour intimider les migrant-e-s qui traversent la frontière. Même avec les renforts du groupe islamophobe La Meute, ils n’ont pu réunir qu’entre 60 et 70 personnes.
Les membres de SA ont aussi essayé de se joindre à une manifestation contre les réfugié-e-s organisée par des suprématistes blancs au Stade olympique de Montréal, le 6 août dernier. Quand il est devenu clair que les contre-manifestant-e-s allaient être en nombre supérieur, les organisateurs ont annulé leur manif et les membres de SA ne se sont pas présentés[2].
Ils ont aussi essayé de rejoindre à la manifestation de La Meute à Québec le 20 août dernier, mais à leur arrivée, ils ont été repoussés par La Meute en raison de frictions internes entre les deux groupes. La veille (19 août), SA avait participé à une plus petite manif à Québec, en compagnie de racistes notoires, dont La Meute s’était publiquement distancée.
Le 30 septembre prochain, SA organise une autre manifestation à la frontière, cette fois à St-Bernard-de-Lacolle. Ça sera un test important pour le groupe, car La Meute a indiqué qu’elle ne fera pas partie officiellement de l’événement (contrairement au 1er juillet).
SA insiste pour dire qu’elle n’est pas raciste, ni même opposée à l’immigration, mais uniquement contre « l’immigration illégale ». Cette posture concorde avec la stratégie de Tregget visant à adoucir l’image de l’extrême droite.
Il est important de noter que selon le Barreau du Québec, il n’y a pas d’immigration « illégale » : d’un point de vue juridique, cette catégorie n’existe tout simplement pas[3]. Les dispositions de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis forcent les personnes qui veulent demander un statut de réfugié au Canada à traverser de manière irrégulière à des endroits comme le chemin Roxham. L’étiquette fallacieuse « illégaux » est une manipulation du langage visant à projeter l’impression que les réfugié-e-s font quelque chose de mal ou qu’ils et elles sont des criminel-le-s.
SA propage cette confusion en pleine connaissance de cause, en accusant les réfugié-e-s ayant traversé la frontière cet été de « passer avant leur tour » et en se plaignant du nombre d’hommes qui passent la frontière, ce qui alimente la phobie raciste envers les hommes de couleur. Dave Tregget lui-même, en parlant des récent-e-s réfugié-e-s haïtien-ne-s, a dit : « je ne dirai pas que c’est une invasion, mais je ne dirai pas le contraire[4] ».
SA attire toutes sortes de personnes, dont des gens sincèrement inquiétés par les messages que propagent les médias au sujet de l’immigration, mais aussi des suprématistes blancs et des néonazis. L’un de leurs membres, Jean-François Dionne, a participé à la manifestation du 20 août à Québec en portant un drapeau nazi. Tandis que La Meute s’est dépêchée de se dissocier de cet individu, SA a refusé de l’exclure en prétextant que toute l’affaire n’était qu’une erreur de bonne foi[5]. Et ce n’est pas un incident isolé! SA se fait un point d’honneur d’accueillir quiconque adhère à des politiques anti-immigration. Récemment, le nouveau groupe anti-immigration Northern Guard a annoncé que ses membres se joindraient à SA le 30 septembre prochain[6], et c’est le groupe néonazi « ethniquement conscient » Canadian National Front qui a pris en charge l’organisation du rassemblement de Peterborough, en Ontario, dans le cadre de la journée d’actions anti-immigration appelée par SA[7].
Cela dit, SA n’est pas une organisation fasciste à proprement parler. Ils n’ont pas pour but de renverser le gouvernement ou d’instaurer une dictature. C’est plutôt une organisation populiste et nationaliste s’appuyant sur des politiques racistes opposées à l’immigration et au multiculturalisme et qui tolère la participation de membres suprémacistes blancs et néonazis.
L’époque actuelle est catastrophique à plusieurs égards. Les guerres, les famines et les cataclysmes naturels mettent en danger la vie de centaines de millions de personnes. Les pays riches comme le Canada sont en partie à blâmer pour cette accablante situation. Les gouvernements du Canada et du Québec, par exemple, ont soutenu le coup d’État contre le président démocratiquement élu d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, en 2004. C’est l’interventionnisme occidental dans le monde musulman qui a créé les conditions où des groupes comme Daesh (l’État islamique) ont pu prospérer et gagner du terrain. Ce sont nos émissions de carbone qui causent la famine en Afrique subsaharienne et les inondations dévastatrices en Asie du Sud.
En conséquence, le taux de migration est actuellement à son plus haut point et les migrations forcées ne feront qu’augmenter dans le futur. Actuellement, le Canada ne fait que le strict minimum pour aider les gens qui sont en quête de sécurité pour eux-mêmes et pour leurs êtres chers. En fait, il aggrave la situation en maintenant ses frontières fermées et en participant à des structures politiques comme le G7, tout en poursuivant l’exploitation brutale de la main-d’œuvre et des ressources de nombreux pays d’Asie, d’Afrique et du reste des Amériques.
Sans opposition, des groupes comme Storm Alliance ont beau jeu de se présenter comme des « citoyens inquiets » adoptant une position « légitime », tandis que leur programme raciste et leurs liens avec l’extrême droite passent inaperçus. Ils jouent un rôle important en semant la confusion et en essayant de transformer une crise humanitaire en combat réactionnaire contre des personnes soi-disant « indignes » et « illégales ». Ils renforcent le raisonnement qu’emploie le gouvernement canadien pour continuer à déporter des gens dans des conditions dangereuses et entretenir une situation où des dizaines de milliers de personnes doivent vivre sans services de base, sans droits et sans sécurité durant leur séjour au Canada. Et lorsque le gouvernement, au nom des riches et des sociétés multinationales, sabre dans les programmes sociaux venant en aide aux plus démuni-e-s et à la classe ouvrière canadienne, des groupes comme Storm Alliance protègent de facto les vrais coupables dans la mesure où ils désignent nos amis et voisins d’autres pays comme boucs émissaires.
Nous devons tous et toutes prendre position contre le programme anti-immigration. Nous devons montrer que nous n’avons pas peur des racistes et exprimer avec force notre colère contre des groupes comme Storm Alliance, dont la rhétorique ne fait qu’alimenter la violence contre les réfugié-e-s. Il est important de manifester pour que les réfugié-e-s ne se sentent pas seul-e-s lorsqu’ils et elles sont confronté-e-s à l’extrême droite.
Joignez-vous à nous le 30 septembre, à Saint-Bernard-de-Lacolle, pour manifester votre opposition à Storm Alliance, à Northern Guard et aux autres racistes et xénophobes qui se mobiliseront pour intimider les réfugié-e-s. Des autobus partiront de Montréal. Pour RESERVER une place, envoyez un courriel à solidaritesansfrontieres@gmail.com (écrivez « Autobus à la frontière » dans la ligne d’objet).
[1] http://www.cbc.ca/news/canada/montreal/quebec-far-right-soldiers-of-odin-1.3896175
[2] https://montreal-antifasciste.info/fr/2017/08/07/6-aout-2017-plantage-epique-des-racistes-a-montreal/
[3] http://www.barreau.qc.ca/fr/actualites-medias/lettres-medias/2017/0825
[4] https://montreal-antifasciste.info/fr/2017/08/07/6-aout-2017-plantage-epique-des-racistes-a-montreal/
[5] https://montreal-antifasciste.info/fr/2017/09/13/le-torchon-brule-entre-la-meute-et-storm-alliance/
[6] https://www.vice.com/fr_ca/article/wjjmjw/un-nouveau-groupe-ultranationaliste-montrera-ses-couleurs-le-30-septembre
[7] http://globalnews.ca/news/3729276/group-plans-anti-trudeauillegal-immigration-rally-in-peterborough/
La Meute et Storm Alliance (SA) sont deux organisations qui prétendent ne pas être racistes, mais dont la raison d’être est l’expression (et la propagation) d’une peur des immigrant-e-s et des Musulman-ne-s, c’est-à-dire d’un « Autre » fantasmé, au Québec. Les deux groupes sont antidémocratiques, hiérarchisés, et se situent à l’extrême droite de l’échiquier politique, dans ce qu’on pourrait appeler un nationalisme populiste. Les deux groupes orientent principalement leur message vers un certain segment relativement homogène de la population générale : les Québécois blancs francophones et conservateurs.
SA et La Meute sont en concurrence pour la même base. Cette concurrence est potentiellement cruciale, autant en ce qui a trait au statut et au capital social qu’à l’argent qui est en jeu, compte tenu des revenus dérivés de la vente de drapeaux, t-shirts, écussons et autres marchandises portant leur emblème respectif.
Pour des raisons découlant de la dynamique entre un groupe plus grand et un groupe plus petit, La Meute insiste auprès de ses membres sur la règle d’« adhésion exclusive » et les décourage de soutenir SA. En tant qu’entité plus modeste, SA n’a évidemment rien à perdre de l’adhésion double et met davantage de l’avant la ligne « unitaire », c’est-à-dire « nous sommes tous dans le même bateau ». En fait, contrairement à La Meute, SA n’a aucun membership officiel, mais seulement des cadres chargés d’organiser les réunions dans chacune des régions et, éventuellement, de mobiliser les gens lors des actions.
La légitimation auprès du public est actuellement une priorité pour La Meute. Il y a une alliance claire entre La Meute et Citoyens au pouvoir (anciennement le Parti des sans-parti), avec à sa tête Bernard « Rambo » Gauthier, lui-même un membre de La Meute[1]. Les membres de La Meute pourraient aussi devenir un bloc d’électeurs important pour le PQ ou la CAQ, selon la direction que prendront ces partis. En fait, en tant que groupe de pression, La Meute restera plus efficace si elle ne s’engage pas auprès d’un parti ou d’un autre et se laisse courtiser par tous.
Compte tenu de cette priorité de légitimation publique, La Meute essaie d’éliminer tout ce qui pourrait s’avérer un handicap politique dans ses propres rangs, tels que les néonazis et autres racistes impénitents. C’est la raison pour laquelle elle s’est dissociée d’un certain nombre d’actions et a « démissionné » son lieutenant anglophone, Shawn Beauvais-MacDonald, après que sa participation à la manifestation suprémaciste de Charlottesvile, en Virginie, ait été largement publicisée.
En tant que challenger, SA est obligée d’adopter une approche de La Meute. Ainsi, malgré son insistance à marteler qu’elle n’est pas raciste et qu’elle ne s’oppose pas à l’immigration pour autant qu’elle « respecte les règles », SA est beaucoup moins frileuse quant à la présence de néonazis et de racistes dans ses rangs.
Toute la relation entre les deux groupes est actuellement définie par cette concurrence asymétrique. La seule collaboration officielle entre les deux groupes a eu lieu le 1er juillet dernier, au chemin Roxham, dans la petite municipalité de Hemmingford. Une soixantaine de membres confondus des deux groupes s’étaient réunis à la frontière Canada/É.-U pour manifester contre « l’immigration illégale ». À ce moment-là, La Meute proposait encore d’assurer la sécurité de tout groupe qui en ferait la demande, partout au Québec, contre la menace antifasciste (une idée évidemment désastreuse pour un groupe qui espère mousser sa légitimité aux yeux du public, et qui a été rapidement et discrètement abandonnée). Face à un nombre équivalent de militants et militantes antiracistes mobilisé-e-s sous la bannière de Solidarité sans frontières, les membres de La Meute portant leurs propres écussons et drapeaux constituaient l’essentiel des troupes de ce qui devait être un événement de Storm Alliance. Dans la foulée, des membres de SA ont exprimé leur insatisfaction que La Meute s’attribue tout le mérite d’un événement qu’elle n’avait même pas organisé. (Malgré un nombre égal de participant-e-s des deux côtés, tout le monde a dû admettre que les antiracistes avaient gagné la bataille en arrivant assez tôt pour stratégiquement occuper la frontière et marginaliser les manifestant-e-s anti-immigration.)
À la fin juillet et au début août, la principale activité publique de La Meute consistait à assurer la sécurité d’André Pitre, un vlogueur inspiré par l’alt-right américaine, lors de sa tournée du Québec. Elle a toutefois été mentionnée dans la presse (souvent en des termes qui ne lui plaisaient pas…) lorsque la présentation de Pitre à Rimouski a été annulée et lorsqu’il s’est avéré que l’intervention de membres de La Meute dans le processus référendaire déclenché à Saint-Apollinaire avait fait pencher le vote contre l’autorisation d’un cimetière musulman dans cette localité. Storm Alliance était complètement absente de ces événements.
Au début du mois d’août, SA a soutenula propositiond’organiser une manifestation au Stade olympique de Montréal, où de nombreux réfugié-e-s étaient temporairement logé-e-s après avoir traversé la frontière. Cette manifestation était ostensiblement organisée par des racistes impénitents proches de Storm Alliance et du Front patriotique du Québec (FPQ), et malgré leurs démentis, l’intention de la démarche était clairement d’aller intimider les réfugié-e-s. Fidèle à sa volonté de faire valoir sa légitimité, et malgré l’enthousiasme initial de plusieurs de ses membres, La Meute s’est rapidement dissociée de la manifestation du 6 août, allant même jusqu’à dire (avec raison) qu’une participation à cet événement ferait passer les gens pour des racistes. Cette volte-face marquait clairement un recul sur l’engagement pris par La Meute plutôt cette année d’assurer la sécurité de tout événement d’extrême droite au Québec, quels qu’en soient les organisateurs ou quelle qu’en soit la raison. Storm Alliance se retrouvait donc isolée avec le FPQ à soutenir un événement raciste qui serait selon toute vraisemblance écrasé par la mobilisation antifasciste, puisque des centaines de personnes avaient indiqué sur Facebook qu’elles participeraient à une contre-manifestation organisée au même endroit par Solidarité sans frontières sous la bannière « Bienvenue aux réfugié-e-s! ». Le chef de Storm Alliance, Dave Tregget, a été humilié lorsque la manifestation a été annulée et qu’il a dû admettre à ses membres que SA ne pourrait pas garantir leur sécurité. Les organisateurs de la manif raciste, allié-e-s de SA, Philippe Gendron et Amber Dawson/Sue Elle/Sue Charbonneau, ont également été humilié-e-s en se voyant forcé-e-s d’annuler l’événement[2].
La Meute a été critiquée par certains et accusée de « trahison » et de « couardise ». Ceci s’est produit à une période où La Meute resserrait encore ses rangs et expulsait des membres occupant des rôles officiels parce qu’ils étaient inscrits au groupe Facebook de Storm Alliance. Voir par exemple le cas de Steven Dumont :
La Meute a annoncé la tenue de sa manifestation du 20 août « en appui à la GRC » en partie pour réaffirmer sa crédibilité en tant que plus grande et plus importante organisation de l’actuelle mouvance nationaliste populiste. Cette manifestation était prévue au lendemain d’une autre manif, également à Québec, soutenue par le Front patriotique du Québec et Storm Alliance, ce qui a donné lieu à de nouvelles plaintes déplorant les « divisions » et le « manque d’unité ». En guise de réponse, La Meute a tenu à préciser qu’elle n’avait rien à voir avec la manifestation du 19 août en raison du risque que des individus violents s’y trouvent et parce que le groupe pourrait être associé à des racistes et des extrémistes dans la mesure où il ne contrôlait pas les pancartes et les slogans. Dans ce contexte, Storm Alliance a répondu du tac au tac en disant que si ses membres étaient libres de participer au rassemblement de La Meute de 20 août, ils ne devaient pas porter l’insigne de SA ou porter des drapeaux ou des signes de l’organisation. Au final, environ 60 personnes ont participé à la manif du 19 (sans opposition). Le consensus semble être que l’événement fut un flop, et plusieurs personnes ont exprimé leur colère dans les médias sociaux.
Deux de ceux qui ont effectivement participé à cette manif ratée du 19 août sont Dave Tregget, le chef de SA, et Éric Venne (ou « Corvus »), le fondateur de La Meute qui avait officiellement quitté l’organisation en janvier dernier (mais qui en fait y était resté associé en tant que membre lambda en liens avec différents clans, tout en consolidant un statut de guru virtuel du mouvement). Les deux bonhommes ont passé la journée à marcher sous la pluie et à jaser comme de vieux compères, et le soir même, Tregget a publié un selfie avec Corvus et annoncé que son mot d’ordre précédent concernant l’emblème du groupe était révoqué : les membres de SA pourraient finalement participer en habits d’apparat, full patch, à la manifestation de La Meute du lendemain. Il semblait qu’un réchauffement se soit opéré « dans l’intérêt commun ».
Impossible de dire comment les choses se seraient déroulées sans la présence des militant-e-s antifascistes le 20 août. Celle-ci était déjà imposante au moment où Tregget et une poignée de membres de SA sont arrivés sur place avec leurs drapeaux; La Meute, elle, était coincée dans le garage sous-terrain, incapable d’en sortir, assiégée par des centaines d’antifascistes bloquant l’entrée principale du garage. Difficile de dire si La Meute a effectivement donné le mot d’ordre de refuser l’entrée du garage aux membres de SA ou si ce refus n’est que la conséquence du sentiment de panique qui secouait le service de sécurité de La Meute à ce moment-là, mais voici ce qui s’est passé. Tregget et ses petits camarades se sont fait revirer de bord sans cérémonie dans des circonstances qui, selon les plaintes exprimées plus tard, « ont mis leurs vies en danger » devant la menace posée par les antifascistes. Une nouvelle trahison de La Meute, comme l’ont relevé de nombreux commentateurs dans les médias sociaux (et pas seulement des membres de La Meute).Tregget se retrouvait dans la pitoyable position de devoir sans cesse répéter à ses fidèles que l’unité était de toute première importance, qu’ils ne devaient pas parler en mal de La Meute et que tout allait éventuellement se raccommoder entre les deux organisations… pour ensuite se faire traiter à répétition comme un petit chef de bazar menant une patente à gosses que même ses « alliés » ne font plus semblant de prendre au sérieux. Pas étonnant que lui et ses copains s’en soient allés directement noyer leur peine dans un bar et suivre l’actionen direct à la télé.
Finalement, quoi qu’il en soit des circonstances ayant mené à cet humiliant rejet le 20 août, il s’avérait quelques jours plus tard que les tensions entre les deux groupes étaient loin d’être résolues. L’amitié retrouvée avec Corvus et la disposition de Tregget à se plier en quatre pour excuser et expliquer les multiples rejets de La Meute ne suffiraient pas. Le 25 août, Éric Venne était expulsé de La Meute, un geste qu’il a qualifié de « claque au visage ». Moins de 48 heures plus tard, il était de retour dans les médias sociaux pour annoncer qu’il était devenu un membre honoraire de Storm Alliance.
Il est peu probable que la dynamique dans laquelle La Meute et Storm Alliance se sont enfermées change de sitôt, à moins que la première abandonne sa quête de légitimité ou que l’autre accepte la position dominante de La Meute. Même sans que les antifascistes n’exploitent activement ces tensions, elles nous avantagent naturellement. Prenons l’exemple de Jean-François Dionne :
Le 30 août, le porte-parole de La Meute, Sylvain Brouillette, a dû dissocier publiquement son groupe de Dionne, qui avait participé à la manif du 20 août en brandissant un drapeau marqué de la croix de fer, un emblème du régime nazi.
Même si Brouillette s’est gardé de nommer Dionne, d’autres membres de La Meute se sont empressés de le faire dans les médias sociaux, en faisant remarquer que Dionne était un membre de Storm Alliance et qu’il avait participé à la manif du 19 août ainsi qu’à l’action à la frontière le 1er juillet. Fidèle à elle-même, en tant que groupe dont le principal intérêt à ce stade-ci est d’accepter dans ses rangs des racistes, des néonazis et n’importe qui d’autre, Storm Alliance a décrit le geste de Dionne comme une simple « erreur » et expliqué que le groupe n’avait pas l’intention d’expulser cet amateur d’iconographie nazie.
Le test ultime pour Storm Alliance viendra le 30 septembre prochain. C’est le jour qu’a choisi le groupe pour coordonner une journée nationale d’action pour faire exacerber la peur et l’hostilité à l’endroit des réfugié-e-s et des immigrant-e-s. Un grand nombre de ces actions auront lieu près de passages frontaliers, à la fois pour des considérations symboliques et pour intimider les personnes qui traverseront la frontière ce jour-là. Dans ce contexte de concurrence ouverte, La Meute a tenu à préciser, dans les médias mainstream ainsi que dans les médias sociaux, qu’elle ne participera pas à la mobilisation du 30 septembre, même si elle n’empêche pas (encore) ses membres d’y participer individuellement. Ainsi, nous verrons le 30 septembre prochain si Storm Alliance peut vraiment mobiliser une foule importante sous sa propre bannière et si elle peut maintenir sa présence sans un gros méchant loup pour la protéger.
Si elle y arrive, une autre question se posera : dans quelle mesure a-t-elle compté sur l’aide de forces plus agressivement racistes, comme le Canadian Nationalist Front, la Northern Guard et d’autres groupuscules ayant annoncé vouloir se mobiliser ce jour-là?
D’abord, pour notre côté : il est naturel que de telles divisions chez nos ennemis nous fassent sourire, et dans la mesure où la pression que nous avons maintenue (le 1er juillet, les 6 et 20 août) n’est pas complètement étrangère à cette situation, il est permis de s’en réjouir. Les antifascistes devraient toutefois garder à l’esprit que les schismes et les conflits ne signalent pas nécessairement un état de confusion ou de désorganisation. Ils peuvent aussi bien être le symptôme d’un moment de clarification pour un mouvement politique. Et ça vaut autant pour nos ennemis que pour nous-mêmes.
Nous traversons actuellement une série de crises contribuant aux contradictions sous-jacentes à la croissance de l’extrême droite et du racisme. Bien que les difficultés organisationnelles de nos ennemis soient dignes de mention (et méritent qu’on les exploite!), elles ne représentent d’aucune façon une victoire pour nous.
Et pour l’autre côté : si vous êtes un membre de La Meute ou de Storm Alliance, il est fort probable que vous cultiviez une piètre opinion des « antifas » qui, selon le mythe complotiste en vogue, vivent dans le luxe et préparent en secret le génocide blanc sous l’égide complice de George Soros. Si vous n’êtes sincèrement pas racistes, toutefois, vous devez certainement vous poser un certain nombre de questions. Tôt ou tard, vous vous rendrez bien compte que ce qu’on vous a raconté à notre sujet relève du mensonge et qu’en réalité, les problèmes qui gangrènent cette société —comme le sous-financement des services aux aîné-e-s, un système de santé en déroute, des compressions de tous bords tous côtés, et nous savons tous et toutes très bien que la pourriture va beaucoup plus loin que ça— ne seront pas réglés en blâmant les immigrant-e-s, les musulman-e-s ou qui que ce soit d’autre, puisque le problème fondamental est le néolibéralisme et le système capitaliste et non pas une partie de la classe ouvrière qui ne vous ressemble pas ou ne prie pas de la même manière que vous.
Qui sait, peut-être que vous nous rejoindrez quand vous aurez compris cela. Mais en attendant, nous sommes persuadés que bon nombre d’entre vous sont irrités par ces chicanes entre « chefs » et organisations. Nous serions ravi-e-s de savoir ce que vous en pensez! Nous avons vraiment apprécié les renseignements que certain-e-s d’entre vous nous ont communiqués récemment. N’hésitez pas à nous faire savoir ce qui se passe dans vos groupes et à quel point ils sont administrés en broche à foin! Anonymat garanti! (C’est même pas une blague.)
[1] http://www.journaldequebec.com/2017/08/11/bernard-rambo-gauthier-membre-de-la-meute
[2] https://montreal-antifasciste.info/fr/2017/08/07/6-aout-2017-plantage-epique-des-racistes-a-montreal/
Nous souhaitons exprimer notre solidarité inconditionnelle avec les personnes qui ont récemment été arrêtées à Québec en vertu d’allégations liées à la mobilisation antifasciste du 20 août dernier. Nous ne connaissons pas d’autres détails que ce que nous avons lu dans les médias, mais il nous apparaît clair que ces arrestations s’inscrivent dans une volonté, par la police de Québec et le maire Labeaume, d’intimider les antifascistes et d’étouffer notre résistance contre l’extrême droite. Aux arrêtés, et à tous ceux et toutes celles qui pourraient être ciblé-e-s à l’avenir : restez fort-e-s et dites-nous ce que nous pouvons faire pour vous aider.
De manière plus générale, si vous lisez ceci : il faut garder en tête que la menace que représente l’extrême-droite est multidimensionnelle et que la réponse antifasciste doit l’être tout autant. Il est fort probable que nous soyons visé-e-s par la criminalisation et la répression. Si vous (ou une personne que vous connaissez) avez été arrêté-e ou faites face à des accusations en raison de votre opposition à l’extrême droite, nous vous encourageons à nous contacter à alerta-mtl@antifa.zone. Nous pouvons recommander des avocat-e-s et ferons tout notre possible pour vous aider.
TRÈS IMPORTANT : Ne nous envoyez pas par courriel des renseignements qui pourraient être utilisés pour vous incriminer d’une façon ou d’une autre. Nous ne sommes pas des avocat-e-s et vos échanges avec nous ne sont pas légalement à l’abri d’une surveillance policière. Contactez-nous pour solliciter notre aide, mais ne fournissez pas de détails au-delà des accusations qui pèsent contre vous (par exemple, ne dites pas « Je l’ai fait! »).
https://vimeo.com/234035635
De Madoc
En prévision de la manifestation que compte y tenir Storm Alliance le 30 septembre prochain, visite de Roxham Road et du camp de migrants au Poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle avec Jaggi Singh.
De Camp de la rivière – Galt-Junex
Nous aimerions procéder à un rappel quant à la sécurité de vos camarades, complices, et allié.es. Après des manifestations, des actions ou toute forme d’activité pouvant entraîner la judiciarisation des participant.es, il est essentiel de ne pas publiciser des photos desdits événements. Si vous tenez absolument à publier des photos, brouiller les visages et les signes distinctifs qui pourraient servir à identifier des personnes présentes svp. Bien que les photos peuvent contribuer à diffuser une lutte ou servir dans le cas de procédures judiciaires contre la police, elles peuvent également être mobilisées par les forces de l’ordre afin de réprimer des actions que nous évaluons comme étant justes. Notons que même si elles ne sont pas rendues publiques, ces photos pourraient être saisies par la police dans le cadre d’un procès. Il faut également comprendre que certaines personnes, pour de multiples raisons, souhaitent éviter d’être photographiées. Il nous semble donc problématique, sur le strict plan éthique, de diffuser des photos impliquant des camarades, et ce sans leur consentement.
Bref, créer un milieu sécuritaire permettra d’établir un réseau de confiance au sein d’activités politiques publiques et d’ainsi se permettre d’être joyeusement et communément offensif.ves sous de multiples formes!
https://www.youtube.com/watch?v=ESVY7IOYqBw
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Dans la nuit du 13 au 14 juillet 2017, les Forces Écosocialistes sont passées à l’action en incendiant les structures pétrolières de l’entreprise Squatex, située dans le Bas-St-Laurent. Un article décrivant le geste fut d’abord publié par Radio-Canada, ensuite repris par Mtlcounter-info et finalement par Earthfirst. Les événements étaient décrits comme « suspects », pour reprendre les mots exacts de la police et du journaliste.
Deux mois se sont donc écoulés depuis cette attaque contre l’entreprise pétrolière. Et c’est dans le contexte actuel d’une résistance accrue contre l’exploitation d’hydrocarbures en sol québécois que nous jugeons bon d’affirmer le caractère volontaire et réfléchis de l’action. Notre revendication survient donc après l’occupation du site Galt de l’entreprise Junex et les nombreux « drops » de bannières sur les campus universitaires. De louables individus s’élèvent pour affirmer leur volonté d’expulser ces ordures pétrolières du territoire et nous tenons à saluer leur courage et leur détermination. Nous désirons aussi insister sur un point : aux côtés de Junex s’activent d’autres entreprises tout aussi destructrices.
Le site d’exploitation de Squatex comportait quatre principales structures. Une seule fut épargnée des flammes, ne contenant seulement que certains appareils métalliques comme des tuyaux et autres objets ininflammables. Les autres structures étaient : un chariot-élévateur (un « lift »); le conteneur à forage; et une remorque liée à un réservoir d’eau. Elles furent toutes aspergées d’essence et allumées par le feu. Les photos disponibles sur l’article de Radio-Canada témoignent de la réussite de notre action. La structure épargnée nous a en outre permis d’inscrire à la peinture noire le nom de notre groupe : Forces Écosocialistes (élément gardé invisible dans l’article). Trois structures éloignées brûlant simultanément et un tag bien à la vue : c’est effectivement « suspect ».
N’est-il pas ironique de détruire l’entreprise pétrolière à même la matière qu’elle souhaite marchandiser? Disons au moins que si cette sale énergie n’était pas disponible, nous n’aurions pas eu à la détruire. Comme le capitalisme, elle oeuvre à créer les armes qui provoqueront son renversement.
Plusieurs projets sont actuellement en cours dans le Bas-St-Laurent et la Gaspésie. Le plus populaire d’entre eux est sans doute celui de Junex près de Gaspé. Toutefois, d’autres projets plus méconnus existent et méritent une attention tout aussi particulière. Celui de Squatex — les structures n’ont pas encore été réparées, mais l’entreprise possède encore les permis — dans la MRC de la Mitis ou celui de Petrolympic qui convoite la ZEC BSL.
Des estimations transmises à Radio-Canada par Mario Lévesque, lobbyiste et porc en chef de Squatex, suggéraient qu’il existe potentiellement 52 millions de barils de pétrole enfouis dans le Bas-St-Laurent. Il y a de quoi faire saliver les capitalistes et de quoi préparer la résistance.
Certaines voix s’étaient élevées contre le projet de Petrolympic. D’abord, le CA de la ZEC s’était farouchement opposé à la présence de la pétrolière. Suivant cela, certains groupes autochtones ont aussi fait entendre leur mot. Les maires et mairesses des municipalités de la MRC se sont aussi positionné.e.s en défaveur du projet. Depuis, aucune nouvelle n’est disponible et les intentions de Petrolympic restent sous silence. Nous devons garder l’œil ouvert.
Nous, militantes et militants, croyons à la diversité des tactiques. De fait, nous accordons une valeur égale aux occupations, aux drop de bannières et à l’action directe comme celle que nous avons fièrement réalisée. Pour ce que cela vaudra, nous souhaitons insister sur notre appui inconditionnel au mouvement anti-pétrole et pro-environnement que nous contribuons toutes et tous à créer.
Alors Junexit et crions aussi Squatexit! À Petrolympic, crions décalisse. Les Forces Écosocialistes œuvreront à préserver l’environnement et persisteront à affirmer que le capitalisme vert, ou encore le développement durable axé sur la croissance économique, sont des oxymores et de surcroît irréalistes, un mensonge de la classe dirigeante. Un franc respect de la biodiversité, la protection du climat, des milieux naturels et la lutte contre les divers enjeux environnementaux ne pourra se réaliser qu’avec la sortie du capitalisme. Et contre le pétrole, nous devrons cibler tous nos ennemis.
FES
« Cette occupation pacifique des bureaux de la compagnie Junex a lieu dans le cadre de la semaine d’actions contre le complexe pétrolier, contre l’extraction d’hydrocarbures en Gaspésie et en solidarité avec le Camp de la Rivière qui se maintient toujours.
Les phases d’exploration sont terminées au puits Galt 4, dont l’accès a été bloqué par des militantes et des militants autochtones et allochtones du 7 au 14 août. Junex a l’intention d’extraire du pétrole de schiste à 20 km de Gaspé, et ce, avec un mode d’extraction dangereux : la fracturation hydraulique. Cette méthode implique de très grands risques de contamination permanente de l’eau potable.
En Gaspésie comme ailleurs au Québec, l’eau potable, ainsi que le bien-être des écosystèmes, sont nécessaires à la vie humaine et animale, et aux activités dont les gens ont besoin pour vivre, comme la pêche, la chasse, l’agriculture et le tourisme. Nos paysages font notre fierté et notre bon vivre sur Terre, c’est ce que Junex menace ici.
En plus d’être dangereux pour l’environnement, ce projet représente à peine une poignée d’emplois qui ne dureront au plus que quelques années. C’est à l’avantage des compagnies que les ressources soient extraites le plus rapidement possible, même si l’extraction trop rapide augmente les risques de contamination : les compagnies arrivent, font ce qu’elles ont à faire et repartent après avoir tout sali. Les coûts reliés au projet seront assumés par la société, de même que le nettoyage quand il y aura eu contamination des sols, des nappes phréatiques, des cours d’eau. Socialiser les coûts, privatiser les profits.
N’oublions pas que nous avons financé ce projet à 100% avec nos taxes et nos impôts, alors que la compagnie n’a jamais eu l’approbation de la population pour aller de l’avant. Le président de Junex, Jean-Yves Lavoie, affirmait récemment, à la fin de la tentative de souillure de l’île d’Anticosti : « Les sommes qu’on a récoltées par l’entente sur Anticosti, on va les appliquer dans ce projet-là. ». Leurs intentions sont donc claires.
Parlant de coûts, les pétrolières et les minières ont acheté à rabais (pour aussi peu que 10 sous l’hectare) au gouvernement 80% du territoire et du sous-sol de la Gaspésie. Junex « détient » 40% de ce territoire. De plus, l’exploitation que Junex veut réaliser se trouve en territoire Mi’kmak non cédé. Travailleurs et travailleuses de Junex, on ne vous blâme pas pour vos emplois. Nous savons que vous devez subvenir aux besoins de vos familles.
Cela dit, il nous semble pertinent de vous rappeler que l’immense majorité des profits générés par cette exploitation irresponsable du sous-sol de la Gaspésie tombera dans les poches des patrons de Junex et non pas dans les vôtres. L’extraction de ce pétrole va en plus souiller le territoire sur lequel vous vivez.
Voici nos demandes :
-Nous exigeons l’arrêt immédiat et permanent des travaux de forage, de fracturation hydraulique et d’exploitation pétrolière – pas pour les reprendre dans 4 mois quand Junex ignorera les demandes des Mi’kmaq et commencera à exploiter le reste du territoire volé.
-Et pas seulement pour Junex! Nous exigeons que Pétrolia, Gastem, et toute leur clique de requins voraces, se retirent de la Gaspésie.
-Nous exigeons aussi que Gastem retire sa poursuite contre Ristigouche, village de 167 habitants et habitantes qui a légitimement tenu à protéger ses sources d’eau potable. C’est vraiment cheap.
-Nous ordonnons le retrait des investissements du Québec et du Canada dans les énergies fossiles et le rejet par l’État d’une économie basée sur l’extraction sauvage des ressources naturelles.
-Nous demandons aussi aux gouvernements du Québec et du Canada d’écouter leurs municipalités et de rejeter les projets d’oléoducs et de forage en raison des risques extrêmement élevés associés à ces projets.
-Et surtout, nous exigeons que les compagnies et le gouvernement arrêtent de bafouer les droits ancestraux des communautés autochtones.
En contrepartie, nous proposons de sortir de cette économie capitaliste et extractiviste. Il est plus que temps d’en finir avec cette idéologie visant une croissance infinie dans un monde avec des ressources finies. Pour être obtenue, cette croissance illusoire nécessite le saccage de l’environnement et l’appauvrissement des populations. Cette économie de la mort ne profite pas à la population, mais bien à une poignée de riches.
Si les pétrolières et leurs ami.es du gouvernement continuent de refuser d’écouter les demandes légitimes que les habitants et habitantes du Québec leur formulent depuis des années, nous continuerons notre escalade des moyens de pression.
Cette occupation n’est que le début.
Nous ne les laisserons pas détruire notre monde et notre avenir. »
Dans le cadre de la semaine d’action en solidarité avec le Camp de la rivière, une bannière sur laquelle on peut lire «fuck les pétrolières, solidaires contre junex» a été accrochée sur la passerelle du Cégep de Saint-Laurent. Plusieurs étudiant-e-s ont distribué des tracts pour annoncé la tenue d’une manifestation en solidarité avec le Camp de la rivière. En raison des positions et mandats contre les hydrocarbures, l’AECSL (Association Étudiante du Cégep de Saint-Laurent) appuie toutes initiatives qui vise à lutter les pétrolières. Solidarité!