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Déclaration des détenu-e-s du Centre de détention de Laval

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Mar 052021
 

De Solidarité sans frontières

Sept détenu-e-s de la prison pour migrant-e-s de Laval continuent la grève de la faim débutée le 1er mars 2021. Les grévistes ont préparé une déclaration pour annoncer leur grève, dénoncer leur situation et exiger leur libération.

Déclaration des détenu-e-s du Centre de détention de Laval

Nous sommes un groupe de migrant-e-s détenu-e-s au Centre de détention de Laval.

Par cette présente lettre nous voulons d’une part dénoncer les conditions dans lesquelles nous sommes détenu-e-s au Centre. Depuis un certain temps, le virus du COVID s’est introduit dans la prison. Les mesures sanitaires prises par les agents de l’immigration sont nettement insuffisantes.

Certains des détenus ont déjà contracté le COVID. D’autres se plaignent de douleurs s’apparentant aux symptômes du COVID mais ne reçoivent que des Tylenol. Nous souffrons beaucoup.

Nous avions aussi été confinés dans des chambres séparées sans recevoir aucune assistance psychologique. Nous sommes désemparés et avons très peur pour notre santé.

Selon nous, utiliser la détention comme politique d’immigration est en tout temps une mesure inhumaine et injuste, avec ou sans COVID.

D’autre part, nous annonçons que nous avons commencé une grève de la faim à durée indéterminée à partir du 1er mars pour contester le traitement dont nous faisons l’objet.

Nous demandons à être libérés du Centre de détention de Laval car c’est un espace propice à la propagation du virus et ce n’est qu’une question de temps avant que nous tous ne soyons contaminés.

Ceci est un appel à l’aide. Nous voulons être traités avec dignité et surtout nous voulons bénéficier d’une protection en cette période de pandémie comme tout citoyen canadien.

Signatures : Marlon, Carlos Martín, Rafael, Mehdi, Alan, Karim, Freddy

Pour plus d’info: https://www.solidarityacrossborders.org/fr/act-now-second-group-of-detainees-on-hunger-strike-at-the-laval-migrant-prison

1er mars: Action contre l’extractivisme effréné des forêts

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Mar 012021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Les défenseur.es de la terre Atikamekws et Innu.es sont sur le Nitaskinan aujourd’hui, accompagné.es de leurs allié.es allochtones, pour s’opposer à l’extractivisme.

Ni le gouvernement colonial ni le conseil de bande n’ont la légitimité sur ces territories non cédés, ils préfèrent s’entendre ensemble pour les saccager.

Les forêts sont livrées aux machines destructrices des compagnies forestières, entraînant inondations et perte d’habitat pour la faune. Le bouleau blanc, essentiel à la culture Atikamekw, est en train de disparaître.

Les lois de la terre et de l’univers dominent l’expansion illimitée de l’homme avide. Comme nos ancêtres, protégeons la vie pour les générations futures!

Autodétermination et veto pour les premiers peuples !

La solidarité de tous et toutes pourra stopper l’écocide !

Venez nous appuyer lundi 1er mars à partir de 10h au 16e km sur le chemin de la Manawan .

EKONI ACI !
ASKI MAMO !

Solidarité avec les défenseur.es de 1492LBL

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Fév 282021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Depuis juillet 2020, les défenseur.es des terre haudenochauni.e.s de Six Nations ont bloqué un projet résidentiel appelé Mackenzie Meadows, qui était prévu sur le territoire de Six Nations, près de la communauté de colon.es nommé Caledonia en Ontario. Les défenseur.es des terres refusant de voir leurs terres détruites davantage pour des intérêts coloniaux ont occupé le site de construction l’été dernier, le rebaptisant 1492 Land Back Lane. Suite à la réoccupation de leur territoire, une injonction a été accordée à Mackenzie Meadows et appliquée par l’OPP en août. Les défenseur.es des terres ont lutté contre l’expulsion violente de l’OPP, en se retirant temporairement du site. Peu après le raid, les défenseur.es des terres, soutenus par la communauté des Six Nations, ont bloqué la route Argyle et l’autoroute 6, et ont repris Land Back Lane à l’osti de police. En octobre de l’année dernière, la police a tenté d’arrêter un certain nombre de défenseur.es des terres, en tirant sur certain.es avec des projectiles « non mortels ». La police a finalement été chassé par des défenseur.es des terres déterminés, dont certaines de leurs voiture ont été défoncés en sortant. Cette dernière attaque violente de l’OPP a conduit les défenseur.es des terres et les membres de la communauté des Six Nations à déchirer la route d’Argyle, à perturber les lignes ferroviaires du CN qui traversent leurs terres, et à ériger des barricades afin de se défendre contre de nouvelles attaques policières.

Le 15 février, les défenseur.es des terres 1492 Land Back Lane ont achevé le démantèlement de diverses barricades afin de permettre aux membres de la communauté des Six Nations d’accéder à l’autoroute. Bien que les barricades routières aient été retirées, les défenseur.es des terres restent fidèles à leurs objectifs, vigilants face à la répression violente de l’OPP, et conscients qu’ils sont maintenant dans une position plus vulnérable.
L’automne dernier, les anarchistes et leurs complices ont répondu aux appels à la solidarité des défenseur.es de la terre de 1492 Land Back Lane par des actions contre les infrastructures essentielles à l’économie canadienne.

Nous continuons à être solidaires avec 1492 Land Back Lane, et nous invitons tous celleux qui envisagent un monde sans domination coloniale à se tenir au courant de la situation sur le terrain et à continuer à soutenir les défenseur.es des terres. Si l’OPP tente de profiter de la vulnérabilité accrue des défenseur.es des terres pour apporter de la violence à 1492 Land Back Lane, la réponse doit être rapide et étendue. En prévision de cette éventualité, nous recomandons avec insistance aux complices et allié.es anticoloniaux de prévoir des actions contre l’État et le capital, en tirant les leçons du mouvement #ShutDownCanada de l’hiver dernier.

En solidarité avec les défenseur.es de 1492 Land Back Lane! Fuck le Canada, Fuck l’OPP!

– anarchistes

Berlin: Rigaer94 appelle à la solidarité internationale – la destruction de notre espace est attendue

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Fév 182021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Après l’expulsion du house project anarcha-queer-féministe Liebig34 le 9 octobre 2020, l’offensive de l’État et du capital contre les structures autogérées dans le nord de Friedrichshain et dans d’autres quartiers de la ville n’a pas cessé. La Liebig34 est depuis lors sous le contrôle du propriétaire et la présence de son gang a également eu un effet sur la vie locale. La Dorfplatz (« place du village ») située juste en face de la maison a été, ces derniers mois, moins utilisée par les résidentes et les visiteureuses comme espace commun et a connu quelques affrontements mineurs avec les envahisseurs. En prenant l’un des points stratégiques du quartier et en éliminant en même temps un adversaire politique, l’État et la capitale ont pu se concentrer sur la Rigaer94, qui se trouve à quelques mètres de la Dorfplatz et qui a été un sujet récurrent dans les médias au cours de l’année dernière.

Il y a quelques jours, des flics et des pelleteuses ont détruit un campement de sans-abri à Rummels Bay, à quelques kilomètres de chez nous. Le prétexte était le gel extrême, en réalité il est aussi là pour servir le profit des investisseurs. L’expulsion du Potse est également prévue dans les prochaines semaines – la ville est en train de supprimer tout site rebelle.

Ce qui a commencé par des plaintes ridicules de l’opposition parlementaire sur les risques d’incendie de la maison est devenu l’un des problèmes centraux des forces de l’ordre. Tous ceux qui ont dépensé leur énergie pendant des années pour créer une image dépolitisée de Rigaer94 comme une maison pleine de gangsters brutaux ont commencé à parler de leur inquiétude que les habitant-es puissent mourir tragiquement dans un incendie. Leur rhétorique est très transparente car elle était principalement basée sur le fait que la maison dispose de plusieurs mécanismes pour barricader rapidement les entrées principales. Ces barricades sont en fait une pièce centrale de la sécurité des habitantes. Non seulement les réseaux «sociaux» regorgent de menaces fascistes visant la maison, mais les flics ont également prouvé ces dernières années qu’ils étaient non seulement capables de lancer des actions très violentes soutenues par la loi, mais aussi de coordonner ouvertement leurs actions avec les forces para-étatiques, à savoir les fascistes organisés et la structure mafieuse de l’industrie immobilière. Par exemple, le propriétaire de Liebig34, mais aussi d’autres sociétés, sont bien connus à Berlin pour avoir expulsé des maisons en les incendiant. Le message derrière cette fausse discussion sur notre sécurité n’était rien d’autre qu’une menace directe et un appel aux forces para-étatiques pour qu’elles mettent le feu à notre bâtiment. En même temps, il visait à créer une opinion publique et une base juridique pour détruire la structure de la maison sans avoir à obtenir un titre d’expulsion.

L’obstacle juridique sur la voie d’un titre d’expulsion est apparu en 2016, lorsque la Rigaer94 a repoussé une action policière majeure de trois semaines. Sous la pression de l’opinion publique, un tribunal avait déclaré l’invasion de la maison illégale et n’avait pas reconnu les avocats du propriétaire qui est, soit dit en passant, une société de boîtes aux lettres au Royaume-Uni. Des événements récents ont fait repartir cette situation à zéro. Début février, un tribunal a décidé que la police devait soutenir cette société de boîtes aux lettres pour garantir la soi-disant sécurité incendie à la Rigaer94. Par cette décision, le propriétaire est officiellement reconnu et va bientôt essayer d’entrer dans la maison en compagnie d’un expert national en matière de sécurité incendie et, bien sûr, d’énormes forces de police. Lors de raids similaires contre Rigaer94, les forces de police spéciales et les ouvriers du bâtiment ont causé de lourds dommages au bâtiment. Leur objectif a toujours été de rendre la maison inhabitable avant qu’elle ne puisse être expulsée et qu’elle ne soit rénovée.

Nous pensons que le prétexte de la sécurité incendie sera utilisé non seulement pour enlever nos barricades, mais aussi pour faire une descente légale dans tout le bâtiment et pour expulser les appartements afin de créer des bases permanentes pour la bande de propriétaires qui commencera à détruire la maison de l’intérieur. Comme prévu, la sécurité incendie est maintenant utilisée comme un outil pour terroriser les structures rebelles qui se sont emparées de la maison il y a plus de 30 ans et qui ont été impliquées dans de nombreuses luttes sociales différentes ainsi que dans la défense de la région contre l’État et le capital. En général, nous pensons que l’importance d’une communauté combative en combinaison avec un territoire occupé ne peut pas être sous-estimée. La Rigaer94 , avec ses jeunes autonomes et l’espace non commercial autogéré Kadterschmiede, est un lieu de convergence pour l’organisation politique et de quartier, qui abrite non seulement des personnes en lutte mais aussi l’héritage de l’ancien mouvement de squat et du mouvement en cours contre l’embourgeoisement et toute forme d’idées anarchistes. De nombreuses manifestations, événements politiques et cultuels ont eu lieu à partir de la maison et, pour ne pas l’oublier, de nombreux affrontements avec les forces de l’État dans le quartier ont été soutenus par l’existence de ce haut lieu. C’est pour cette idendité politique que la Rigaer94 et les structures et réseaux rebelles qui l’entourent traumatisent des générations de flics et d’hommes politiques et sont ainsi devenus un point central de leur agression contre celleux qui résistent. Au moment même où les derniers lieux non commerciaux et autogérés de Berlin sont expulsés, où la pandémie est utilisée pour répandre le virus du contrôle, de l’exploitation et de l’oppression, nous devons prendre au sérieux la menace d’une tentative très possible de nous expulser dans les jours ou les semaines à venir et, par conséquent, nous choisissons de continuer à nous organiser avec des démarches collectives pour défendre nos idéologies et nos espaces politiques. Cependant, il est politiquement important de continuer à lutter pour toutes nos luttes sociales du mouvement révolutionnaire, même en dehors de cette maison, et de ne pas laisser ceux qui sont au pouvoir intervenir dans nos agendas politiques et notre résistance.

Ils pourraient expulser notre maison, mais ils n’expulseront pas nos idées. Pour maintenir ces idées en vie et les alimenter, nous invitons tout le monde à venir à Berlin pour plonger la ville des riches dans le chaos. Nous appelons à tout type de soutien qui pourrait nous aider à empêcher la destruction de la Rigaer94. Mais si nous perdons cet endroit au profit des ennemis, nous sommes prêts à créer un scénario sans vainqueur.

Rigaer94
Rigaerstrasse 94, Berlin, Allemagne
https://squ.at/r/49pd
https://squ.at/r/5fm
https://rigaer94.squat.net/

200 jours au 1492 Land Back Lane : Mise à jour de Skyler

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Fév 052021
 

De 1492 Land Back Lane (Twitter)

Lorsque les défenseur.es des terres Haudenosaunee sont obligé.es de défier des injonctions pour protéger nos territoires, nous sommes arrêté.es, inculpé.es, menacé.es et incarcéré.es.

C’est un crime de se battre pour nos terres, mais nous continuons à nous battre. La criminalisation de la défense des terres vise à diviser les familles, les nations et les alliés, afin de nous effrayer et de nous soumettre.

Le 5 août et le 22 octobre sont des jours qui pèsent lourdement sur l’esprit de chacun.e. Des jours où l’on nous a tiré dessus, où l’on a utilisé des tasers et où l’on nous a traînés hors de nos terres. La résilience de tant de personnes est étonnante. Ce sont des jours parmi les 200 derniers qui ne seront pas oubliés.

L’OPP a toujours essayé de diviser notre communauté. Pour essayer d’entraver le soutien de toutes les manières possibles. Vous avez tous et toutes clairement fait savoir que nous ne jouerons plus leur jeu. Ce territoire est Haudenosaunee !

En regardant en arrière et en voyant tout ce que nous avons enduré ensemble. Toutes les familles et tous les ami.es qui nous ont soulevé.es dans ces moments-là. Se souvenir de tous les rires et de toute la joie. La construction d’une communauté. L’unité des nations. Quel cadeau nous avons reçu.

Les routes, les autoroutes et les chemins de fer qui traversent nos terres ne seront pas utilisés pour infliger davantage de violence à notre peuple, toutes ces infrastructures coloniales qui ont été utilisées pour nous opprimer et exploiter nos terres.

Nous avons la possibilité d’aller de l’avant. Mais nous devons le faire ensemble. Toutes les souffrances que nous avons endurées en tant que nations. Le traumatisme qui nous a été infligé. Pour donner à nos enfants et petits-enfants plus que ce que nous avions, nous devons rester uni.es.

À mes frères et sœurs, des gens qui se sont donnés tout entiers pour nous tous, des vies et des membres en danger, des libertés et des carrières, qui ont donné tant de temps et d’énergie, des gens qui ont dû supporter le poids de lourdes conditions de libération sous caution et de mise en liberté : nous avons tant d’amour et de gratitude pour vous.

Il n’y a rien que ces tribunaux, ces flics ou ces politicien.nes racistes puissent faire avec leurs armes et leurs prisons pour nous faire tourner le dos aux générations futures. Ces terres sont seulement empruntées aux générations à venir. Il est de notre devoir de les garder pour elles.

Compte-rendu d’une manif contre le couvre-feu

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Jan 212021
 

De No Borders Media (Facebook)

Plus d’une centaine de manifestant-es se sont rassemblé-es dans l’est de Montréal le samedi 16 janvier, pour exprimer leur opposition au couvre-feu imposé par le gouvernement et pour mettre en avant des mesures de lutte contre la pandémie fondées sur la solidarité et le soutien aux plus marginalisé-es de la société. La manifestation, qui a défilé avec succès dans les rues d’Hochelaga, a souligné les impacts cruels du couvre-feu et du harcèlement policier qui en découle sur les sans-abri, les travailleur-ses du sexe, les consommateurs de drogues, les travailleur-ses sans papiers et autres.

Les organisateurs de la manifestation – un groupe ad hoc appelé Pas de solution policière à la crise sanitaire – ont souligné que la manifestation était en faveur des mesures d’atténuation du COVID-19, mais ont rejeté le couvre-feu comme étant autoritaire et nuisible à une réponse efficace à la pandémie. Les organisateurs ont également tenu à rejeter l’implication et la présence de toute personne associée à l’extrême droite ou les mouvances anti-science et conspirationnistes, mettant plutôt de l’avant une approche pro-science et de justice sociale face à la pandémie (illustrée par une pancarte : « pro-science, pro-masque, pro-vaccin, anti-couvre-feu »).

Il y avait une forte présence policière lors de la manifestation, notamment la police anti-émeute qui a été déployé malgré le fait que la manifestation était familiale et respectait les mesures sanitaires. Les organisateurs de la manifestation ont fourni des masques aux participant-es, et les manifestant-es ont pratiqué la distanciation physique. Pourtant, au début de la manif sur la place Valois, la police anti-émeute a arrêté à tort un homme qui ne portait pas de masque. Cet homme ne faisait pas partie de la manifestation et était manifestement en détresse alors qu’il attendait un ami sur la place publique. Au Québec, les masques ne sont pas obligatoires à l’extérieur pendant la pandémie, à moins de participer à une manifestation, ce qui est une ironie pour de nombreux manifestant-es qui préfèrent de toute façon porter un masque en manif. Un autre homme a été détenu par les flics anti-émeute pour ne pas avoir porté son masque correctement (il était brièvement sous son nez), et n’a pas eu la possibilité de le corriger avant d’être emmené par un entourage d’anti-émeutes.

Ces deux détentions (et les contraventions qui en ont probablement résulté, au coût de plusieurs centaines de dollars) ne sont que des exemples de plus de l’incapacité structurelle du SPVM à exercer la « discrétion » et le « bon jugement » que la mairesse de Montréal Valérie Plante, la ministre de la Sécurité publique du Québec Geneviève Guilbault et le premier ministre François Legault leur accordent. Pendant la pandémie, le SPVM a émis des contraventions à des sans-abri pour des infractions sanitaires, et pendant le couvre-feu, des flics ont demandé à fouiller illégalement des travailleur-ses essentiel-les, en plus de refuser à d’autres travailleur-ses essentiel-les des documents clairs leur permettant de se rendre au travail et d’émettre des contraventions de plus de 1 000 $. La police anti-émeute a également expulsé un campement de sans-abri à Hochelaga (Campement Notre-Dame) en décembre dernier. Il est probable que de nombreux autres cas d’abus policiers pendant le couvre-feu, et la pandémie en général, n’ont pas encore été signalés. Les abus structurels de la police soulignent à nouveau la nécessité de définancer la police et d’allouer plutôt des ressources et des fonds à la santé, à l’éducation et aux services sociaux.

Malgré les actions de la police, la manifestation de samedi a été un succès. Conjointement aux déclarations publiques d’organismes montréalais en opposition au couvre-feu et à une conférence de presse pour dénoncer le couvre-feu lundi dernier regroupant plusieurs organismes communautaires, la manifestation était un premier pas modeste vers l’occupation d’un espace public plus important – en tant que mouvement en faveur de la justice sociale et de la science – pour s’opposer aux mesures autoritaires comme le couvre-feu tout en promouvant des solutions solidaires pour atténuer la pandémie. C’est un pas positif pour s’éloigner des conspirationnistes d’extrême droite, anti-science, qui ignorent la justice sociale et la solidarité, et peut-être un petit pas vers une future désobéissance stratégique du couvre-feu, si celui-ci est prolongé plus tard en février.

Lettre d’un ex-prisonnier

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Jan 132021
 

Nous avons reçu le message qui suit par courriel. Nous le publions avec la permission de l’auteur.

Bonjour,

Je ne sais pas si c’est votre organisation qui était passée devant le centre de détention Centre Fédéral de Formation (CFF600) sur la montée St-François le 31 décembre 2019 mais si c’est le cas, je tiens à vous remercier.

En effet, j’étais en prison à ce moment là, dans les condos qui donnent face sur la montée St-François. Je pouvais vous voir depuis la fenêtre du salon et de ma cellule. Pendant ce moment, vous m’avez fait oublié que j’étais incarcéré et je me suis senti important et vivant. Savoir que du monde de l’extérieur pensait à moi et se déplaçait pour moi m’a fait du bien.

J’aimerais être informé de tout autre manifestation concernant les centre de détention ou pour l’immigration (ou je travaillais en tant que détenu)

Je regrette de ne pas m’voir présenté cette année car j’aurais aimé y participé, j’aurais du me présenté quand même.

Merci beaucoup de votre temps!!

Yannick, enfin presque libre!!!! (je suis en maison de transition mais bientôt chez moi)

Pas de solution policière à la crise sanitaire !

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Jan 092021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Montréal, le 9 janvier 2021

Aujourd’hui à 20 heures, pour la première fois de notre histoire, un couvre-feu sera mis en place à l’échelle de la province. Après dix mois de crise sanitaire, notre gouvernement a encore une fois opté pour la solution policière. Alarmes, sirènes et gyrophares à l’appui, la police nous annoncera l’heure de son règne tous les soirs, et ce, au minimum pour le mois prochain. Il s’agit là d’une véritable stratégie d’intimidation et de peur mise en œuvre pour camoufler l’amateurisme et l’inefficacité de la méthode caquiste de gestion pandémique.

Ce « gouvernement des banlieues » a encore une fois décidé de procéder à de sombres calculs de rentabilité plutôt que d’instaurer des mesures basées sur la justice sociale et la science. La mise en place du couvre-feu dans un tel contexte n’est pas une mesure sanitaire. C’est un choix qui pourrait s’avérer non seulement inefficace, mais carrément dangereux. L’effet disproportionné de la décision nuira aux personnes les plus vulnérables de notre société, celles qui subissent déjà régulièrement la violence et la brutalité de nos forces de l’« ordre ».

Sans surprise, ce gouvernement suit la stratégie adoptée presque partout ailleurs, celle qui cadre parfaitement avec la logique du capitalisme néolibéral. On manque toujours de ressources pour les services publics, mais les coffres ne sont jamais vides pour le renforcement de l’appareil de répression d’État.

Plusieurs intervenant.e.s l’ont déjà mentionné : le couvre-feu aura tout au plus un effet symbolique. En réalité, c’est à une poursuite de la dégradation du filet social et à l’installation d’un climat de peur que l’on assiste. En lieu et place de la solidarité, et alors que notre santé mentale est déjà fragilisée par près d’un an d’incertitude, le gouvernement encourage la délation, la recherche de bouc-émissaires et la culpabilisation individuelle, se dédouanant ainsi de toutes responsabilités. À Montréal, nous aurons près d’une centaine de flics de plus. Or, ce que nous demandons, ce sont des psychologues et des intervenant.e.s. Quel effet aura cette surveillance accrue sur notre paranoïa collective ? N’y a-t-il pas une autre alternative ?

La gauche radicale ne doit pas laisser ce combat entre les mains de la droite et de son discours anti-scientifique et individualiste. En temps de crise sanitaire, nous n’avons pas le luxe de respecter aveuglément les mesures répressives et contre-productives tout en se contentant de demi-mesures préventives. Nous avons déjà trop tardé, il est maintenant plus que nécessaire d’agir afin qu’un discours critique se fasse entendre. Nous ne pouvons pas nous permettre la complaisance. Face à la surenchère sécuritaire, nous avons le devoir de proposer un autre projet politique, qui ne laisse personne derrière et qui se base sur des données scientifiques rigoureuses.

Dans tous les quartiers, par tous les moyens, il faut qu’on se fasse entendre. Aucune solution policière à la pandémie n’est acceptable. Résistons à l’autoritarisme en place et à venir, luttons contre le couvre-feu ! Nous ne devons rien attendre d’un gouvernement mené par un sinistre comptable paternaliste aveuglé par le pouvoir et ne parlant qu’à sa base.

N’acceptons pas le défaitisme ambiant, préparons le printemps !

Manifestation annuelle de bruit à soi-disant Montréal 2020

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Jan 032021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Bien qu’aucun appel public n’ait été lancé, quelque 50 personnes se sont rassemblées pour la manifestation annuelle de bruit à soi-disant Montréal. Nous poursuivons ainsi la tradition de faire résonner la nouvelle année aux côtés de nos proches incarcérés. Cette année, nous avons seulement visité la prison fédérale à sécurité minimale pour hommes à Laval, Québec – appelée Centre fédéral de formation à sécurité minimale. Il s’agit de la prison où nous pouvons toujours apercevoir des personnes aux fenêtres et où nous savons qu’on peut nous entendre et voir nos feux d’artifice. Nous avons cogné contre des casseroles, hurler nos souhaits et établi un nouveau record d’explosion de feux d’artifice.

Cette année a été difficile pour plusieurs, mais encore plus pour ceux et celles en prison. Il n’y a pas eu d’éclosion de SARS-Cov2 au Centre de formation à sécurité minimum, mais il y en a eu dans l’institution jumelle – Le Centre de formation multi-niveaux, où un prisonnier est mort de la Covid-19 durant l’été. Les prisonniers des deux institutions ont subit des mois de confinement, sans aucune visite, activité de groupe et un accès limité ou interdit au gym et à la bibliothèque. C’est pourquoi nous trouvions encore plus important de nous rassembler pour le Nouvel An. Nous voulions que les prisonniers sachent qu’on ne les oublie pas.

Solidarité avec tou.te.s les prisonnier.e.s, y compris dans les prisons de migrants! #liberezlestous

Solidarité avec toutes les personnes qui font face à la répression dans la foulée des insurections en réaction à la mort de George Floyd, de Breonna Taylor, de Rayshard Brooks, et d’autres encore! #amnistiegenerale #BlackLivesMatter 

Pour un monde sans prison et sans système qui en profite.