Montréal Contre-information
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L’insurrection chez nous

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Juin 022020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Pour soutenir le soulèvement lié au meurtre de George Floyd par la police qui se répand dans toute l’Amérique, il faut le ramener chez nous. C’est précisément ce dont nous avons eu un aperçu dimanche à Montréal, lorsque pour la première fois depuis des années, la police a perdu le contrôle du centre-ville pendant une longue période.

Après la fin de la manifestation, une foule jeune et multiraciale a combattu la police devant le quartier général du SPVM, répliquant aux gaz lacrymogènes par des roches et des bouteilles. Les gens ont dressé des barricades et parti des feux pour ralentir les mouvements de la police. Dans les heures qui ont suivi, des centaines de manifestant.e.s ont continué à tenir la rue, tandis que des devantures de magasins volaient en éclats et qu’on réquisitionnait des marchandises de part et d’autre de Sainte-Catherine, notamment chez Birks, une bijouterie haut de gamme également attaquée au cocktail molotov.

On évitera de faire le compte-rendu détaillé de la soirée, pour répondre à une dynamique qui, selon nous, pourrait limiter notre capacité à résister et à avancer. Si la journée de dimanche a prouvé qu’un large éventail de personnes sont prêtes à se battre contre un système fondé sur le génocide et la violence permanente de la domination racialisée, il y a eu des voix parmi les plus fortes pendant et après l’action dans les rues pour s’accrocher à la «  manifestation pacifique «  comme seule forme légitime de résistance.

S’appuyant sur des rumeurs et de fausses informations, l’idée qu’il s’agit d' »agitateurs extérieurs » blancs provient de la propagande de la suprématie blanche et annihile l’agentivité des Noirs qui résistent courageusement à l’oppression par tous les moyens nécessaires. C’est un récit qui vise à diviser les mouvements et à délégitimer notre colère et notre détermination communes. Comme l’a écrit récemment un groupe d’anarchistes racisé.e.s aux États-Unis :

Les dirigeants autoproclamés ont essayé d’insinuer que ceux qui souhaitaient entrer en conflit avec la police après le meurtre de George Floyd à Minneapolis étaient « des Blancs [qui] n’avaient pas le droit d’utiliser la douleur des Noirs pour justifier leurs fantasmes d’émeute ». Comme si le vrai fantasme blanc n’était pas que des gens de couleur contrôlent leur propre comportement afin de sauver la société suprémaciste blanche de la destruction. C’est une vieille ruse qu’il faut encore une fois mettre en lumière.

Face à ces récits qui permettent à la police de garder plus facilement le contrôle et de continuer à tuer, n’hésitons pas à dire clairement que ce ne sont pas des critères de légalité ou de respectabilité sociale qui détermineront nos moyens de lutte.

Il est légitime de s’attaquer à la police, cette institution conçue et dédiée à la suppression violente de la liberté des Noirs, au vol des terres autochtones et à la défense de ceux qui s’enrichissent en nous exploitant. En agissant ainsi, et en acquérant la confiance et la capacité tactique de gagner de l’espace et du temps, nous montrons que nous n’avons pas besoin d’accepter leur emprise sur nos vies.

Il est légitime de barricader les rues et d’allumer des feux – de transformer un environnement urbain construit pour le maintien de l’ordre en quelque chose qui pourrait nous donner une chance de succès.

Il est légitime de piller les magasins, parce que tout le monde devrait avoir de belles choses, et un monde qui privilégie la propriété commerciale à la vie des Noirs continue de mettre des gens comme George Floyd et Regis Korchinski-Paquet en grave danger de mort prématurée.

Ces éléments devraient constituer le point de départ de toutes les conversations sur la manière de s’engager dans une diversité de tactiques dans les rues, conversations qui doivent également aborder les effets de nos actions sur celles et ceux avec qui nous partageons les rues, la manière de se protéger les un.e.s les autres, et l’objectif de développer une capacité de conflit en comprenant que nous ne sommes pas tou.te.s confronté.e.s au même niveau de risque.

Nombre de ceux qui surveillent les actions des autres manifestant.e.s vont jusqu’à les photographier ou les filmer en train d’attaquer la police ou des biens matériels, puis publient ces informations sur Internet pour tenter d’identifier et de remettre davantage de gens entre les mains de la police. Pour résister à cette tendance, nous voulons rappeler à toutes les personnes présentes d’intervenir directement si vous voyez du monde filmer pendant les émeutes ; dites-leur d’arrêter et, si nécessaire, empêchez-les de le faire. Et aux courageux.ses qui brisent des vitres et allument des incendies, rappelez-vous mutuellement de garder vos visages couverts.

Il y a une véritable insurrection en cours au sud de la frontière. Si le caractère unique de l’héritage sanglant du racisme aux États-Unis donne à la rage qui y bouillonne un certain ancrage géographique, l’antagonisme envers la police est indéniablement universel, et le racisme anti-Noirs est profondément ancré dans l’histoire du Québec et du Canada. Allons-nous faire face à ce moment historique pour trouver des moyens significatifs de nous engager et de propager la révolte, ou nous réduirons-nous à des manifestations scénarisées de « solidarité » superficielle ? Le temps est venu de ramener le soulèvement chez nous.

États-Unis: Un commissariat de police incendié à Minneapolis alors que des bâtiments gouvernementaux sont pris d’assaut et que des émeutes se propagent en solidarité avec le soulèvement

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Mai 292020
 

Manifestation de solidarité à Montréal
Dimanche le 31 mai à 17h
Quartier général du SPVM (1441 St-Urbain)
Évènement Facebook

De It’s Going Down

Au cours des deux derniers jours, les émeutes, les pillages et les affrontements avec la police se sont intensifiés à Minneapolis, à la suite du meurtre de George Lloyd par la police lundi dernier. Mercredi, un manifestant a été tué par balle. Jeudi après-midi, les procureurs du comté ont déclaré qu’ils ne poursuivraient pas l’inculpation des officiers impliqués dans sa mort pour le moment, ce qui ne fait qu’ajouter à la colère croissante dans les rues.

Les émeutes et les pillages ont continué à se répandre comme la veille – dans des quartiers éloignés de l’épicentre initial, puis dans le quartier voisin de Saint-Paul. Jeudi, alors que la fumée s’élevait encore des magasins brûlés de la société Target, des milliers de personnes sont descendues dans les rues du centre-ville de Minneapolis en solidarité avec George Floyd, alors que de nouveaux affrontements ont éclaté avec la police et que d’autres magasins ont été pillés. Des messages sur les médias sociaux montrent également que des marchandises libérées ont été distribuées dans le parking de Target, près du 3e commissariat de police, qui est devenu de facto l’épicentre des émeutes.

Au cours de l’après-midi, les gens se sont rassemblés à l’extérieur du commissariat, tandis que les affrontements avec la police se poursuivaient. Ces batailles de rue se sont intensifiées lorsque des émeutiers ont fait irruption dans le bâtiment, forçant finalement la police à s’enfuir dans leurs véhicules. Une fois le bâtiment vide, les gens ont commencé à le piller puis à y mettre le feu. Il s’en est suivi une atmosphère de fête pendant plusieurs heures alors que le quartier brûlait.

Cette victoire sur la police, remportée par des milliers de personnes qui mènent quotidiennement une action soutenue face aux violences policières massives, principalement des jeunes zoomers et des milléniaux, représente un moment historique. Comme l’expriment les heures d’entrevues menées par Unicorn Riot sur le terrain en plein soulèvement, la révolte ne vient pas de la gauche militante, ni des « progressistes » ou des « libéraux », mais plutôt de la base locale de la jeunesse prolétarienne de Minneapolis. Bien que le soulèvement ait eu un caractère très multiracial, il est généralement admis que l’ensemble du système de capitalisme racialisé anti-noir doit être détruit.

Au fur et à mesure que la nuit avançait, des manifestations de solidarité ont été lancées à travers les soi-disant États-Unis. Les anarchistes ont organisé des manifestations et des marches de solidarité à Portland et Olympia, tandis que les étudiants d’Oakland bloquaient l’entrée d’une autoroute. À Sacramento, des marches de rue ont eu lieu, tandis que des émeutes ont éclaté à Fontana, où les fenêtres de l’hôtel de ville ont été brisées. Pendant ce temps, à Los Angeles, deux jours de manifestations ont été organisés. Mercredi, des personnes ont bloqué l’autoroute 101, brisant les vitres d’une voiture de police qui a tenté de foncer sur les manifestants. Enfin, à Phoenix, les marches de rue bruyantes ont fait place à des émeutes, les gens lançant des pierres sur le département de police de Phoenix.

D’autres émeutes et affrontements avec la police ont continué à Denver, où les gens se sont battus avec la police et ont bloqué une autoroute, tandis qu’à Columbus, les émeutes dans la rue ont rapidement conduit à un vandalisme de masse du Statehouse. Des combats de rue ont également eu lieu à Louisville, au Kentucky, tandis qu’à New York, des affrontements avec la police ont donné lieu à de multiples arrestations. Dans la soirée, Trump s’est servi de Twitter pour traiter les manifestants de « voyous » et a annoncé l’arrivée de plusieurs centaines de soldats de la Garde nationale dans les rues de Minneapolis, qui, selon lui, pourraient ouvrir le feu sur des pillards.

Continuez la lecture sur It’s Going Down [en anglais] pour un compte-rendu plus complet des manifestations de solidarité et d’émeutes à travers les soi-disant États-Unis. Pour une liste des manifestations à venir, cliquez ici.

Des Montréalais tiennent un mémorial pour un prisonnier décédé et appellent à l’action

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Mai 252020
 

Du Groupe anti-carcéral

Le 24 mai, Montréal – À 14 heures aujourd’hui, une caravane de plus de 30 véhicules a visité la prison de Bordeaux à Montréal. Les manifestants ont créé un mémorial pour le prisonnier décédé, Robert Langevin, et ont appelé à des actions immédiates et importantes pour assurer la sécurité des prisonniers et des communautés. Un message des sœurs de M. Langevin a été diffusé, tandis que les véhicules, décorés de slogans tels que «Les prisons tuent» et «Libérez les tous», ont klaxonné, scandé des slogans et brandi des banderoles en solidarité avec les prisonniers à l’intérieur.

Robert Langevin, un prisonnier de 72 ans dans l’Établissement de Bordeaux, est décédé de la COVID-19 dans la nuit du 19 au 20 mai. Profondément malade, M. Langevin avait demandé de l’aide au personnel de l’établissement à plusieurs reprises, et avait même déposé une plainte auprès le Protecteur du citoyen le 27 mars. Ses sœurs, Thérèse et Pierrette Langevin, ont envoyé un message aux participants, qui était écrit sur des affiches et fixé à la clôture entourant la prison de Bordeaux.

“Cher Robert,” lisait le message, “c’est avec un coeur lourd que nous te disons: Adieu, mon frère, tu as toujours été un battant, toujours là pour tout le monde. Aujourd’hui, c’est le monde qui est là pour toi. Ils ont entendu ton cri du coeur. Ils veulent te dire qu’ils sont là pour toi afin de dénoncer l’injustice présente, à travers les murs. Tu n’es pas seul – On est là – On t’aime.”

En plus d’honorer M. Langevin, les participants ont également appelé le gouvernement du Québec à prendre des mesures immédiates et concrètes pour assurer la sécurité des prisonniers et des communautés. Jean-Louis Nguyen était un des cinq participants dont un proche est incarcéré à Bordeaux. “On est ici pour honorer la mémoire de M. Langevin, mais aussi pour rappeler au public qu’il y a malheureusement encore des détenus en difficultés; ils sont isolés, malades, sans soins et coupés de leur famille depuis des semaines,” a dit Nguyen. “Il faut à tout prix éviter un autre cas tragique comme celui de M. Langevin.”

Ted Rutland, membre du Groupe anti-carcéral, a déclaré que le ministère de la Sécurité publique du Québec doit libérer les prisonniers pour permettre une distanciation sociale. «La principale réponse du gouvernement du Québec à la crise du COVID-19 dans ses prisons a été d’enfermer les détenus 24 heures sur 24 dans leurs cellules. Il y a des prisonniers à Bordeaux qui sont enfermés dans leurs cellules depuis 30 jours maintenant, avec peu de contact avec l’extérieur. C’est littéralement de la torture », a déclaré Rutland.

Rutland a noté que des provinces comme l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse ont libéré 25 à 45% de leur population carcérale pour protéger les détenus et les communautés contre la COVID-19. Le Québec, en revanche, n’a identifié qu’un faible pourcentage de prisonniers pour un possible libération. Les derniers chiffres suggèrent que seuls 29 prisonniers provinciaux ont été libérés grâce à cette mesure, et les avocats affirment que les prisonniers qui pourraient se prévaloir du décret continuent de se faire refuser une libération anticipée.

Les participants ont également décrié les mauvais traitements infligés aux prisonniers à Bordeaux depuis la crise sanitaire. Une participante dont le conjoint est incarcéré n’a pas pu le contacter depuis deux semaines et elle s’inquiète pour sa sécurité. La femme, qui préfère ne pas être nommée, a conduit les participants aux chants de «Solidarité» et «Vous n’êtes pas oubliés». Les prisonniers à l’intérieur ont crié de leurs cellules, et un va-et-vient retentissant s’est poursuivi pendant une demi-heure.

Catherine Lizotte, qui s’implique pour aider Robert Langevin et sa famille, estime que l’événement a atteint son objectif. «Je veux que les prisonniers sachent que nous pensons à eux, que nous les aimons», a-t-elle affirmée. «Et nous continuerons de nous battre pour leur libération.»

La foule est partie après une heure, au moment où quatre voitures du SPVM sont arrivées pour observer. En violation du code disciplinaire du SPVM, une voiture de police a fait jouer la chanson d’Akon, «Locked Up», sur le haut-parleur.

 

Des photos de l’événement sont disponibles à https://bit.ly/2TBMTaV

Pour plus d’informations, contactez:

Groupe Anti-carcéral
anticarceralgroup@riseup.net

Art et anarchie 2020

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Mai 252020
 

Du Salon du livre anarchiste de Montréal

lost.claws

@stormie_petrel

Anarkism.info
No Jail No Juvi

CK, Katarokwi/Kingston

Mae B

➝ Alice + S, Edinburgh
➝ Harvey Hacksaw in Olympia, WA

➝ Katarokwi/Kingston

➝ Olympia, Washington

➝ Surrey

@mittlevandejag

noprisons.ca / Zola

LOKI

Naomi RW

Zola



Appel pour « Art et Anarchie » à distance

La vingt et unième édition du Salon du livre anarchiste de Montréal prend une allure radicalement différente cette année, mais nous nous efforçons de créer autant de liens à distance que possible lors de cette journée de « rassemblement » du dimanche 17 mai 2020. À cette fin, au lieu de notre habituelle exposition « Art et Anarchie » dans l’espace physique du Salon, nous lançons un appel aux gens pour créer et partager de l’art anarchiste et des bannières dans les rues de leurs villes et communautés à travers le monde. C’est une manière d’incarner l’amour et la solidarité qui nous unit, et aussi de démontrer concrètement que nous sommes toujours là, que l’anarchie est toujours bien vivante.

L’idée est simple, en date du 17 mai ou avant :
– Afficher de l’art de rue/ou une bannière – votre création ou celle d’unE autre
– Prendre des photos ou demander à unE amiE de le faire
– Publier la/les photos sur les réseaux sociaux, ou demander à des amiEs de le faire, avec le hashtag #ArtAndAnarchy. Incluez l’emplacement, de manière aussi évasive ou spécifique que souhaitée.
– Partagez avec nous à info@salonanarchiste.ca afin que nous puissions le publier sur notre site web et potentiellement l’utiliser, avec votre permission, dans un zine post-salon du livre.

Aidez nous à répandre le mot partout. Ce serait tellement beau de voir l’art et l’anarchie se propager à travers les frontières et les murs du monde entier et nous rendre plus près les unEs des autres.

Hamilton : Sabotage ferroviaire en solidarité avec la lutte des Wet’suwet’en

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Mai 232020
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

En utilisant la méthode des câbles et fils de raccordement décrite ailleurs, le système de signalisation d’une ligne principale du CN à Hamilton a été saboté la semaine dernière. Cela s’est fait dans la continuité de la solidarité avec les chefs héréditaires Wet’suwet’en et les protecteurs du territoire. Les travaux sur le gazoduc Coastal GasLink de TC Energy se poursuivent sans le consentement des chefs et malgré le protocole d’accord signé entre les chefs, la Colombie-Britannique et le Canada. Les gouvernements coloniaux et l’industrie capitaliste n’indiquent pas qu’ils respecteront la souveraineté des Wet’suwet’en.

Cette action a été menée pour soutenir et amplifier cette lutte et pour encourager d’autres à étendre les actions de solidarité au-delà de la simple rédaction de lettres et des appels téléphoniques. Avec la décision finale d’investissement de la société d’investissement KKR dans la CGL plus tard ce mois-ci, il est particulièrement important de maintenir la pression. Les camps d’hommes de la GRC et de la CGL ne respectent pas la distanciation sociale, mais de notre côté, même en la respectant, nous pouvons bloquer la machine!

Manifeste des détenus de Bordeaux

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Mai 142020
 

De Anti-Carceral Group

Pour plus d’informations sur la grève de la faim et la situation à la prison de Bordeaux, lire un article précédent.

Un group de détenus dans le prison de Bordeaux, qui espère créer une comité de détenus, a communiqués les revendications suivantes à leur avocat le 11 mai, 2020: 

  1. Nous demandons la libération de plus de prisonniers, car ce qui fut annoncé la semaine dernière [l’annonce de la Ministre de la Sécurité Publique, Geneviève Gaudrault, le 6 mai] ne touche qu’une infime partie des détenus. À Bordeaux, il n’y a pas beaucoup de détenus qui remplissent les catégories visées par le décret. Il ne faut pas jouer avec la vie des gens – le COVID s’agit d’une maladie mortelle. Nous ne sont pas réassurés par les mesures prises à ce jour;

  2. Nous demandons que les prisonniers obtiennent trois jours envers leur peine pour chaque jour détenu dans Bordeaux, puisque les conditions sont totalement diminuées et inacceptables: il n’y a plus de visite, pas d’activités, pas de télévision, il n’y a plus rien a faire;

  3. Nous demandons que les prisonniers à qui il reste une an ou moins dans leur peine puissent bénéficier d’une remise hâtive;

  4. Nous demandons du matériel pour se protéger. À l’heure actuelle, nous avons des gants, mais du type pour servir la nourriture – ce n’est pas suffisant. Nous n’avons toujours pas de masques et nous demandons d’en obtenir;

  5. Des prisonniers dans certains secteurs se sont vu octroyer des «X-Box», pendant que d’autres n’ont pas. Nous demandons plus d’accès à des activités;

  6. Nous demandons la création et la reconnaissance par l’établissement de d’un Comité des détenus pour Bordeaux, afin de faire un seul front commun;

  7. Nous demandons d’être informés de l’utilisation du fond des détenus – où vont les sommes de ce fond?

 

Grève de la faim à Bordeaux

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Mai 142020
 

De Anti-Carceral Group

Mise à jour : Le 11 mai 2020, un groupe de prisonniers à Bordeaux, visant à créer un comité des prisonniers, a communiqué une série de demandes à leur avocat. Vous pouvez le lire ici.

Le 5 mai, un groupe de prisonniers de l’Établissement de détention Montréal, plus connu sous le nom de prison de Bordeaux, a entamé une grève de la faim en réponse à l’escalade rapide de la crise de la COVID-19 dans l’établissement. Depuis le 8 mai, la grève de la faim s’est étendue à au moins quatre secteurs de la prison et d’autres gestes de résistance se sont multipliés.

Aucune demande officielle n’a été présentée au public, car les conditions à l’intérieur de la prison rendent actuellement presque impossible la communication entre les prisonniers. Cependant, des prisonniers individuels ont communiqué une série de revendications. Parmi celles-ci, on peut citer :

  • Fournir aux prisonniers des masques et du désinfectant pour les mains, s’assurer que le personnel pénitentiaire porte ses masques et ses gants en permanence, ainsi que de veiller à la bonne hygiène des cellules et des espaces communs.

  • Fournir aux prisonniers des informations actualisées et précises sur les infections et les tests de COVID-19 à Bordeaux et sur les mesures de sécurité mises en œuvre (y compris l’isolement des prisonniers infectés).

  • Tester immédiatement et continuellement tous les prisonniers et le personnel pénitentiaire pour la COVID-19.

  • Élargir l’accès à la libération pour raisons médicales (pour les prisonniers qui ont été condamnés) et fournir des audiences de libération conditionnelle accélérées (pour les personnes détenues avant le procès). Libérer autant de prisonniers que possible pour permettre la pratique de la distanciation sociale dans la communauté et mieux la permettre au sein de la prison (pour ceux qui ne sont pas libérés).

  • Pour les prisonniers qui ne sont pas infectés ou symptomatiques de la COVID-19, mettre fin au confinement 24 heures sur 24. Permettre aux prisonniers de passer du temps dans l’espace commun et leur assurer un accès quotidien aux téléphones de la prison.

  • Cette liste sera mise à jour advenant qu’une série de demandes collectives soit rendue publique.

Informations générales

Les conditions dangereuses qui ont déclenché la grève à Bordeaux s’intensifient depuis des semaines. Bordeaux est rapidement devenue la deuxième prison provinciale la plus touchée par la COVID-19 au Canada (après l’Ontario Correctional Institute à Brampton, Ontario). Le premier test de COVID-19 positif parmi les détenus de Bordeaux a été enregistré le 24 avril. Le 7 mai, le nombre de détenus infectés par la COVID était passé à 37, tandis qu’au moins 24 membres du personnel pénitentiaire avaient été testés positifs. Depuis le début de la pandémie, les prisonniers ont d’ailleurs critiqué le manque de protocoles de sécurité liés à la COVID mis en place dans la prison, ainsi que le manque d’informations fournies aux prisonniers.

Les informations sur la grève de la faim sont limitées et difficiles à obtenir. Les reportages des médias se sont largement appuyés sur les informations du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, une source très peu fiable. Les informations provenant des prisonniers sont plus fiables, mais en raison de l’isolation totale ou partielle en place (selon le secteur), il a été difficile pour les prisonniers de faire parvenir de l’information à l’extérieur et, plus encore, d’être au courant de ce qui se passe dans les différents secteurs de la prison.

Voici le tableau le plus complet et le plus fiable de la grève de la faim à la prison de Bordeaux, sur la base des informations transmises par les prisonniers à leurs familles, à leurs avocats et aux membres du groupe anti-carcéral.

Les origines et la propagation de la crise de la COVID-19

Le virus COVID-19 a d’abord frappé le secteur E, dans lequel 170 personnes sont emprisonnées. C’est dans ce secteur que sont détenus la plupart des prisonniers travaillant en cuisine et servant de la nourriture. La possibilité que des prisonniers infectés aient préparé ou touché la nourriture servie à l’ensemble de la prison a suscité une grande inquiétude lorsque la nouvelle s’est répandue.

Le secteur E a été placé en isolement 24 heures sur 24 (les prisonniers sont confinés dans leurs cellules) le 24 avril. Selon les informations les plus récentes, la quarantaine est toujours maintenue. Les prisonniers n’ont pas accès aux douches, à la cantine, ni aux téléphones de la prison. Les membres de la famille à l’extérieur n’ont pas pu contacter leurs proches et n’ont reçu aucune information de la part du personnel de la prison, y compris à savoir si leur proche est infecté ou non. Certains membres de la famille ont envoyé des lettres écrites, mais ne savent pas si elles ont été reçues et n’ont reçu aucune lettre en retour. Le 8 mai, un membre d’une famille a finalement été informé que les lettres sont reçues, mais qu’il est interdit d’y répondre.

Certains avocats qui ont des clients dans le secteur E ont pu organiser un appel téléphonique de 10 minutes avec leur client. Cela a nécessité des demandes répétées, par écrit et par téléphone, au personnel de la prison. Dans les cas où un appel téléphonique a été obtenu, un gardien de prison fournit un téléphone portable au prisonnier pour qu’il puisse passer l’appel de 10 minutes depuis sa cellule.

On ne sait pas exactement combien de prisonniers du secteur E ont été testés. Des rapports suggèrent que les prisonniers de ce secteur qui travaillaient en cuisine ont rapidement été transférés au secteur A et ce, sans avoir été testés. Le rapport d’un prisonnier laisse entendre qu’en date du 8 mai, à la fin de la journée, presque tous les prisonniers avaient finalement été testés.

Le 2 mai, le virus s’était propagé au secteur C, dans lequel 180 personnes sont emprisonnées. Le secteur a été immédiatement mis en quarantaine, avec les mêmes restrictions que le secteur E. Le reste de la prison a également été mis en quarantaine 23 heures par jour, les prisonniers étant autorisés à quitter leur cellule une heure par jour, mais sans pouvoir être dans l’espace commun. Depuis le 7 mai, ces restrictions ont été assouplies dans le secteur B, les prisonniers étant autorisés à sortir de leurs cellules 4 heures par jour.

Dans la soirée du 8 mai, certains prisonniers des secteurs E et C ont finalement été autorisés à passer un appel téléphonique de 5 minutes – leur première communication avec le monde extérieur en 15 jours. Comme pour les appels aux avocats, un gardien de prison a fourni un téléphone portable aux prisonniers pour qu’ils puissent passer l’appel.

Malgré cette situation désastreuse, le personnel pénitentiaire ne porte pas systématiquement de masques et de gants lorsqu’il se trouve à proximité des prisonniers, et des mesures d’hygiène adéquates font toujours défaut, dans les cellules comme dans l’espace commun. Un rapport d’un prisonnier datant du 8 mai suggère que les gardiens portent enfin des masques et des gants, mais que les prisonniers n’ont toujours pas accès à de l’équipement de protection personnel. Les secteurs E et C (et peut-être d’autres) ont été périodiquement privés d’eau courante pendant de longues périodes, ce qui rend le nettoyage et l’utilisation des toilettes impossibles. Il n’est pas clair si les gardiens sont testés pour la COVID-19.

Les gardes se moquent également des prisonniers, disant qu’ils seront infectés et qu’on les laissera mourir. Les gardes du secteur C exigent que les prisonniers s’agenouillent par terre pour recevoir leurs repas ; un prisonnier souffrant de problèmes auditifs, n’ayant pas compris l’ordre, a ainsi manqué plusieurs repas. Un gardien du secteur C s’est moqué d’un détenu de 18 ans en lui montrant un téléphone portable et en lui disant que sa mère était sur la ligne, avant de s’éloigner. Le niveau de stress des prisonniers continue à augmenter, et de nombreux sont ceux qui ont exprimé le sentiment qu’on est en train de les laisser mourir.

La grève de la faim et autres résistances

Face à cette situation de plus en plus dangereuse, les actes de résistance à Bordeaux se sont multipliés. Le 5 mai au matin, les prisonniers du secteur G ont entamé une grève de la faim, refusant de manger le repas qui leur était servi. Dans la soirée du 5 mai, les prisonniers des autres ailes se sont joints à la grève.

Les rapports sur les secteurs qui participent à la grève sont incohérents. Plusieurs sources ont confirmé la participation des secteurs D et G. Une source, soit une prisonnier de la section B, affirme que le secteur B participe également. Certains prisonniers, tout en refusant de manger les repas qui leur sont servis, continuent à manger la nourriture de la cantine.

D’autres actes de résistance ont également été signalés à Bordeaux.Ces rapports proviennent du syndicat des gardiens de prison. Ils doivent donc être traités avec prudence. Parmi les actes de résistance signalés, citons le bris de fenêtres, les crachats sur les gardiens, le bris d’objets dans les cellules et l’inondation des espaces communs. Les prisonniers du secteur E avaient été informés que leur confinement 24 heures sur 24 prendrait fin le 11 mai, après 17 jours. Lorsque le confinement n’a pas été levé, les prisonniers auraient mis le feu à du papier toilette et à des magazines et auraient fait déborder leurs toilettes. La prison a réagi en coupant l’eau.

Le 10 mai, une manifestation de bruit a eu lieu devant Bordeaux. Une caravane de 30 voitures, de laquelle faisaient partie trois personnes ayant des membres de leur famille emprisonnés à Bordeaux, s’est rendue à la prison, a klaxonné et agité des pancartes de protestation pour manifester du soutien aux prisonniers et dénoncer l’inaction du gouvernement québécois.

La réponse du ministère de la sécurité publique du Québec à l’escalade de la crise de la COVID-19 à Bordeaux a été minime. Le 6 mai, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé que certaines catégories de prisonniers seraient admissibles à une libération pour raisons médicales. Son annonce précisait que de telles libérations pourraient être possibles pour les prisonniers souffrant de complications de santé, s’ils ont été condamnés pour des infractions non violentes, et seulement à moins de 30 jours de la fin de leur peine. Cette annonce n’offre rien aux 75 % de prisonniers de Bordeaux qui sont en détention préventive (et qui n’ont donc pas été condamnés). Le Québec continue de refuser de suivre l’exemple de provinces comme l’Ontario et la Nouvelle-Écosse, lesquelles ont accéléré la tenue d’audiences de libération conditionnelle, afin de libérer les prisonniers en détention préventive.

 

Manifs de bruit à l’extérieur des prisons de la région de Montréal suite à la mort d’un prisonnier et à une grève de la faim

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Mai 112020
 

De Anti-Carceral Group

Montréal, le 10 mai – À 14:00 aujourd’hui, une caravane de plus de 30 véhicules visitait le Centre Fédéral de Formation (un pénitencier fédéral à Laval), ainsi que la prison de Bordeaux (un pénitencier provincial à Montréal), demandant la libération immédiate de tous les détenus dans le contexte de la pandémie COVID-19. Les voitures, décorées de slogans tels que “La prison de devrait pas être une peine de mort” et “Libérez tous les détenus”, klaxonnaient et brandissaient ces bannières en solidarité avec les personnes à l’intérieur.

“Nous sommes ici aujourd’hui pour rappeler aux gens qui sont à l’intérieur de ces prisons qu’ils ne sont pas oubliés et que nous sommes là à travailler pour leur libération” dit Ellie Santon qui participait à la manifestation. “Ce qui se passe dans ces prisons est une crise créée par le gouvernement. S’ils le voulaient, ils pourraient résoudre tout cela dès demain. Ils semblent plutôt avoir l’intention de laisser les gens mourrir.”

Le 5 mai, Service correctionnel Canada (SCC) a annoncé qu’un détenu au pénitencier de Laval, le Centre de Formation Fédéral, est mort du virus. Il s’agit du 2e mort à l’intérieur d’une prison fédérale due à la pandémie. 138 détenus ont testé positif au virus COVID-19 jusqu’à maintenant au Centre de Formation Fédéral, ce qui en fait le plus grand foyer de contagion dans une prison fédérale au Québec.

“Le gouvernement a passé des mois à refuser d’agir et le virus a maintenant éclaté à l’intérieur des prisons et les gens meurent,” nous dit Virginia Boucher du Comité de support aux prisons. “Il n’y a pas de justification raisonnable pour ceci. Les gens doivent être libérés de prison immédiatement.” Les personnes en maison de transition doivent pouvoir vivre dans leur propre maison à temps-plein. Toutes les personnes libérées doivent avoir accès à un logement sans danger et à des soins de santé.”

Le 5 mai, les détenus de la prison de Bordeaux ont aussi débuté une grève de la faim qui s’est depuis répandue dans multiples secteurs de l’institution. Il y a plus de 60 cas de COVID-19 associés à la prison de Bordeaux où 75% des prisonniers sont en détention provisoire (avant procès, avant jugement), ce qui en fait le 2e plus grand foyer de contagion à l’intérieur d’une prison provinciale.

“Je suis inquiet pour mon compagnon qui est dans un des secteurs infectés,” nous dit Jean-Louis Nguyen, un participant à la manifestation-caravane. “Il a enfin été testé vendredi mais nous ne connaissons pas les résultats et son audience de libération conditionnelle vient d’être reportée de 2 semaines. Québec doit fournir de l’information publique sur ce qui se passe dans ses prisons et accélérer les mises en liberté sous caution ainsi que les audiences de libération conditionnelle afin d’évacuer de plus de personnes possible de prison et de les réunir avec leurs communautés”.

“Les prisons du Québec ont présentement le plus haut taux d’infection parmi toutes les provinces mais ils refusent d’agir,” dit Ted Rutland du Groupe anti-carcéral. “Les provinces comme l’Ontario et la Nouvelle-Écosse ont libéré des milliers de détenu.es en accélerant les audiences de libération conditionnelle ainsi qu’en libérant les personnes approchant la fin de leur sentence, mais Québec refuse de suivre l’exemple.”

La distanciation sociale est impossible à l’intérieur des prisons et les détenu.es encourent un risque élevé de contracter le virus COVID-19. Les soins de santé en prison sont épouvantables. À travers le pays, les gardes ont employé du poivre de cayenne ainsi que la force contre les prisonniers protestant contre leur situation. Il y a maintenant 500 cas confirmés de COVID-19 liés aux prisons dans tout le Canada.

#liberezlestou.te.s
#grevedefaimbordeaux
#bordeauxhungerstrike
#FreeThemAll
#FreeThemAllCaravan
#FreeThemAll4PublicHealth

Nique la police – Demain et toujours [Vidéo]

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Mai 022020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ceci s’inscrit dans la lignée d’actions pour le 1er mai 2020.

Le premier mai est l’occasion de se rappeler pourquoi nous luttons pour un monde plus juste, un monde qui ne serait pas soumis à la domination d’une élite capitaliste, un monde où on peut rêver. Toutefois, pour des raisons évidentes, nous ne pourrons pas nous réunir dans les rues cette année, mais la contestation n’est pas morte pour autant. Malgré ses ravages, la crise du coronavirus a fourni l’occasion a beaucoup de briser la normalité et de reconsidérer nos rythmes de vies anxiogènes, éffrénés et déshumanisés. Plus que jamais, ces temps troubles sont l’occasion de réfléchir à nos possibilités de créer un monde nouveau que nous seul.e.s pouvons façonner à travers l’entraide et la solidarité.

Toutefois, les temps de crise sont aussi propices au développement de solutions autoritaires. Il est donc important de se rappeler que la bonne gestion de cette crise passe par notre capacité d’action collective et que nous devrons nous préparer à répondre aux forces de l’ordre qui, elles, opèreront avec encore plus de violence et d’arrogance que jamais. Que ce soit ici, à Villeneuve-la-Garenne en France ou ailleurs dans le monde, les mesures de confinement ont donné aux services de police un large éventail de nouveaux pouvoirs, leur permettant d’agir impunément avec plus de brutalité. Devant cela, il était important pour nous d’exprimer à ces parasites que, même malgré la crise, ils ne seront jamais les bienvenus dans nos communautés.

La ville redécorée pour le 1er mai

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Mai 022020
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

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Bannière déployée à Rouyn-Noranda

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Vu ce matin sur l’A20 au niveau de L’Isle-Verte, entre Trois-Pistoles et Rivière-du-Loup.
1er Mai: soutien aux travailleur.euses sous-payé.es – Hier méprisé.es, aujourd’hui en 1ère ligne!
Partagé par le IWW Montréal. Le IWW a rassemblé plusieurs photos de bannières sur leur page Facebook.

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Action du groupe Pas de logement, pas de quarantaine pour le 1er mai. Devant les bureaux de la Régie.

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Bannière de J.S.P.P. (Jeunesse socialiste pour le pouvoir populaire) pour le 1er mai

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Communiqué du comité rouge du 1er mai


Autres actions:
Les bureaux de la CORPIQ inondés pour le 1er mai

 

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Action de visibilité tiré de la page Facebook suivante.