Montréal Contre-information
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MANIF CONTRE LA POLICE DE MANIWAKI (ET TOUTES LES AUTRES)

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Fév 012018
 


Soumission anonyme à MTL Contre-info

Rdv à la Place Émilie-Gamelin
CE SOIR (1er février)
à 19h

Chaque balle tirée nous rappelle que les policiers sont des meurtriers. Hier, ils ont une fois de plus ouvert le feu sur une personne de 18 ans – qui demeure anonyme jusqu’a présent– qui se comportait avec hostilité au palais de (l’in)justice de Maniwaki. L’été dernier Pierre Coriolan était assassiné par la police alors qu’il était en crise de santé mentale. À l’hiver 2016, c’est Bony Jean-Pierre que la police a tué. Tant que cet ordre mortifère s’impose à nous, nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas.

À cette heure, nous ne savons pas si le jeune homme atteint d’une balle à la tête survivra à sa blessure, et si c’est le cas, dans quel état. Une vie de plus arrachée. L’horreur crue se refait un nid au creux de l’hiver. Mais ce n’est bien là que la face visible et spectaculaire du harcèlement policier auxquels nombreux-ses font face au quotidien, à la brutalité policière toujours impunie et inscrite dans ses fondements, et de la violence de l’ordre colonial, capitaliste et étatique que la police soutient et qui ne pourrait se maintenir sans elle.

Cette attaque est une goutte d’eau dans l’océan de la violence policière. Mais nous refusons qu’elle ne soit qu’une statistique de plus, qu’un moment passager d’outrage qui nourrit notre cynisme.

On appelle à une manif pour arrêter le mouvement automatique du quotidien et honorer la vie qui se dresse contre l’ordre policier de mille et unes façons.

On appelle à une manif dans l’espoir qu’elle ne sera pas qu’une image de protestation contre la violence et l’absurdité de ce monde, pour que la peur change de camp­.

Qu’on brave l’hiver glacé (y’annonce 3degrés en fait – viens-donc!!!) et qu’on sorte pour se tenir ensemble et agir contre ce terrible événement.

Fuck tous les policiers, leurs ami-es, leurs sympathisants et tous-tes ceux et celles qui refusent de prendre parti!

Les rues ne seront jamais paisibles tant que la police y sera.

 

 

Tension sociale face à la police dans Montréal-Nord

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Jan 292018
 

De Journal corporatiste légèrement détourné, soumission anonyme à Mtl Contre-info

Une arrestation de routine a dégénéré l’an passé dans  Montréal-Nord. Attaqués au couteau et encerclés par une foule de 150 personnes, deux policiers ont dû battre en retraite et demander du renfort, un incident complètement passé sous le radar. Un acteur-clé de l’affaire Villanueva est accusé d’avoir intimidé les policiers en gonflant la foule à bloc.

Le 28 mai dernier, à l’intersection des rues Pascal et Lapierre, dans Montréal-Nord, deux patrouilleurs sont intervenus pour foutre la marde comme d’habitude.  Puis, un homme s’est approché d’eux, les policiers ont décidé de l’arrêter, puisqu’il correspondait à la description d’un quelquonque suspect qui aurait commis un délit fictif inventé par ces deux patrouilleurs.

Or, l’homme a refusé d’obtempérer. L’arrestation a dégénéré, alors que les policiers peinaient à maîtriser le suspect. En sueur, l’homme de 27 ans a attaqué les agents avec un coupe-ongles muni d’une lame(  arme très dangereuse soi dit en passant ). «Le poivre de Cayenne est même utilisé pour pouvoir le maîtriser», indique un résumé des événements présenté à la cour en juillet dernier. Pendant l’échauffourée, cette courageuse personne a lacéré les bras des deux policiers avec la lame du coupe-ongles.

L’incident n’a jamais été médiatisé par le Service de police de la Ville de Montréal par peur que ce type d’évènement puissent en inspirer d’autres.

L’homme en question a plaidé coupable à des accusations d’entrave, d’agression armée sur un policier et de possession de cannabis. Néanmoins, il a soutenu à la cour avoir «complètement oublié» avoir eu l’arme dans sa main en s’approchant des policiers. Il a reçu une peine de 50 jours de prison.(sale juge de merde)

Le brouhaha a attiré le regard des curieux. Très vite, une foule massive de 150 personnes a entouré les deux patrouilleurs, laissés à eux-mêmes. «Il y avait du bruit, on filmait, on huait, on chahutait. Rapidement, les policiers ont pris la décision de se retirer avec l’homme et d’aller ailleurs pour finir l’intervention.

Deux des «leaders» de la foule, étaient aux premières loges de la quasi-émeute. Ils auraient incité la foule à crier des insultes aux policiers. «Sortez de notre secteur. C’est notre hood!» scandait la foule en colère. «Un d’entre eux entravait le travail des policiers, envahissait leur espace sécuritaire, cherchait la confrontation.

Les deux valeureux jeunes hommes sont accusés d’avoir intimidé les policiers du poste de quartier de Montréal-Nord et d’avoir entravé leur travail. Selon la sommation rendue publique jeudi dernier, les deux hommes auraient provoqué la peur des «policiers du poste 39» en vue de leur nuire dans l’exercice de leurs fonctions. Ils doivent comparaître le 6 avril prochain.(Pour qu’enfin la peur change enfin de camp)

Un de ces hommes est connu pour avoir été atteint au dos par l’agent Lapointe pendant la tragique intervention policière ayant mené à la mort de Fredy Villanueva en août 2008. Il avait été l’un des témoins-clés à l’enquête du coroner.

Quatre jours avant l’intervention du 28 mai, un policier du SPVM avait été accusé d’homicide involontaire pour la mort de Jean-Pierre Bony, tué par une balle de plastique pendant une opération policière à Montréal-Nord. Cet incident avait provoqué une émeute dans les rues du quartier en avril 2016. Plusieurs véhicules avaient été incendiés.

Face à la police résistance populaire

Manifestation contre la brutalité policière 2018

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Jan 212018
 

Du Collectif Opposé à la Brutalité Policière

Depuis plus d’une vingtaine d’années, le C.O.B.P. invite les citoyens-ennes de Montréal à une manifestation afin d’exprimer une colère face à la police du Québec qui se nourrit de la répression, du profilage et de la brutalité de ce corps policier. Chaque année, nous émettons de multiples revendications et critiques par rapport aux méthodes d’intervention, aux abus et à l’impunité policière. Cette année ne fait pas exception : Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière vous invite à prendre la rue le 15 mars 2018 et à exprimer par tous les moyens nécessaires le refus de se soumettre à l’autorité coloniale et capitaliste qu’exerce la police. Il est important d’exprimer d’emblée que cette manifestation se déroule sur un territoire autochtone non cédé dont la classe politique du Québec s’accorde le droit d’imposer son autorité.

Les comportements policiers qui nous exaspèrent sont particulièrement nombreux. Cependant, cette année, nous trouvons primordial de dénoncer la complicité dont font preuve les policiers-ères du Québec face aux groupes d’extrême-droite, anti-immigration ou islamophobe. C’est à cause de cette complicité que les rassemblements de groupes racistes ont pu avoir lieu sans être perturbés par les contre-manifestations. En effet, la répression policière s’est exercée face aux contre-manifestations, au profit des rassemblements d’extrême-droite et néo-nazi. Le résultat est que des groupes anti-immigration, violents et pro-armes peuvent exprimer leurs propagandes sans trop de gêne.

Nous devons souligner aussi qu’une part de responsabilité de la montée des groupes d’extrême-droite doit être attribuée à plusieurs médias du Québec, qui s’efforcent de discréditer les idées et le travail des groupes antifascistes. Ils-elles osent même faire des comparaisons douteuses entre les moyens de pression des groupes d’extrême-gauche et les attentats très violents de l’extrême-droite. Comme si le triste attentat de la mosquée de St-Foy, ayant couté la vie de plusieurs innocents-es, n’avait jamais existé. Certains médias continuent de nourrir l’extrême-droite notamment en inventant de toutes pièces une histoire canalisant la colère raciste de groupes islamophobe contre une mosquée de Montréal.

Cette année, le C.O.B.P. veut exprimer ces sentiments de révolte face aux médias, à la montée de l’extrême-droite et face aux corps policiers du Québec. Nous appelons donc les citoyens-ennes du Québec à nuire par tous les moyens nécessaires à la montée de l’extrême-droite. Nous crions depuis des années que la police est au service des riches et des fascistes et cette année, le corps policier justifie plus que jamais cette affirmation.

C’est pourquoi, nous nous joignons à la lutte antifasciste et vous invitons à un 5 à 7 avec nourriture et prises de parole le 15 mars 2018 au Parc Lafontaine organisé par SOS itinérance, suivi à 19h30 de la manifestation annuelle contre la brutalité policière et sa police, dont le départ sera également au parc Lafontaine.

TOUT LE MONDE DÉTESTE LA POLICE… ET LES FASCISTES!

Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière

Manif de solidarité devant les prisons de Laval pour la nouvelle année!

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Jan 032018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le soir du 31 décembre, pour la sixième année consécutive, une manifestation de bruit s’est tenue devant les pénitenciers de Laval. Malgré le froid glacial, cette année fut marquée par la plus grande participation depuis les débuts de cette tradition. Plus d’une centaine de personnes ont marché au son des « Tout le monde déteste la police! », « Pour un monde sans prisons, ni centres de détention! » le tout accompagné de percutions, bannières, sifflets et feux d’artifices en grande quantité.

Le groupe s’est d’abord présenté devant l’Établissement Montée Saint-François (B-16), où la sécurité minimale permet d’entrer en contact plus direct avec les détenus, grâce aux fenêtres desquelles ils peuvent nous envoyer la main, voir les bannières et nous entendre. Le second établissement visité fut celui de Leclerc, l’ancienne prison fédérale désuète transformée en prison provinciale pour femmes en 2016 et qui était mixte jusqu’à cet été. La prison se trouvant très loin de la route, l’accès y est normalement empêché par la police, mais le grand nombre de personnes présentes a permis de déjouer avec joie les lignes policières, tout le monde se livrant à une course poursuite plutôt rigolote dans la neige, durant laquelle plusieurs policiers ont pu apprécier la fraîcheur de la poudreuse. Nous étions donc tout proche de la prison pour lancer une belle quantité de feux d’artifice. Simultanément, un autre groupe de personnes s’était glissé du côté opposé de la prison pour envoyer des feux d’artifice tout près des bâtiments où sont logées les prisonnières.

Le tout a continué devant le Centre de Détention pour personnes migrantes, rappelant l’importance de s’opposer au projet du Gouvernement Fédéral de construire un nouveau Centre de Détention pour personnes migrantes à Laval. Ce projet s’inscrivant dans un effort général d’augmenter la capacité d’emprisonnement et de déportation des personnes migrantes par l’Agence des Services Frontaliers du Canada (ASFA). Nous souhaitons un monde sans frontières, où tout le monde peut vivre dans la dignité. Emprisonner les personnes migrantes, leur refuser un endroit où vivre et les déporter dans des situations dangereuses sont des choses inacceptables contre lesquelles nous devons continuer à nous battre. Nous nous battons dans un contexte où l’extrême droite et les groupes fascistes s’organisent et prennent de plus en plus de place au Québec; un contexte où celleux qui résistent aux efforts de l’extrême droite sont arrêtéEs et criminaliséEs.

Le grand charivari a pris fin devant le Centre Fédéral de Formation, la prison à sécurité maximale. Le groupe s’est finalement scindé en deux pour le retour, moment où la police a profité du nombre réduit de gens pour faire une arrestation. La personne arrêtée a heureusement été relâchée le soir même, mais avec des charges.

Les prisons ont été créées pour isoler les gens de leurs communautés. Les manifestations de bruit devant les prisons sont un moyen concret de lutter contre la répression et l’isolement. Nous voulons transmettre un message de solidarité aux gens à l’intérieur et leur souhaiter une bonne année, même si une nouvelle année réellement heureuse en serait une sans les prisons et le système dépendant d’elles!

« Unis pour les Démunis » s’effondre

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Jan 012018
 

De Montréal-Antifasciste

Samedi le 9 décembre, vers 10 h, à l’arrivée d’environ une douzaine de personnes de nos groupes à l’événement de charité d’extrême droite « Unis pour les Démunis », à la Place Émilie-Gamelin, la distribution de vêtements, de café et de « collations » était déjà en cours. Storm Alliance (SA) avait retiré son soutien, apparemment à la suite d’une dispute entre Seana Lee Roy, présidente de SA à Montréal, et son vice-président. Des publications sur la page Facebook laissent d’ailleurs entendre qu’elle a quitté Storm Alliance en emportant le projet « Unis pour les Démunis » avec elle – la charité est sa passion, dit-elle. Quoi qu’il en soit, les tendions ne doivent pas être si grandes, puisque l’événement de Roy a attiré un bon nombre de bénévoles de Storm Alliance et de La Meute.

Peu après 10 h, les généreuses personnes de SOS Itinérance sont arrivées et ont commencé à mettre en place des tables pour les vêtements et une abondante distribution de plats savoureux, avec l’aide des camarades de Bouffe contre le fascisme, qui ont également contribué. Un peu plus tard, un groupe religieux – d’une église de Lachine apparemment – est arrivé avec encore plus de nourriture et du gâteau pour le dessert. Un autre groupe de gens sont arrivés avec davantage de nourriture et de café, accompagnés d’un coiffeur se tenant prêt si quelqu’un voulait une coupe de cheveux; j’ai vu un jeune homme saisir l’occasion.

Aux environs de 10 h 45, nous étions complètement installé.e.s et notre groupe d’allié.e.s avait grossi pour atteindre au moins 50 personnes, dépassant ainsi le nombre de personnes présentes avec le groupe« Unis pour les démunis ». Étant donné que le buffet était servi par des travailleurs et travailleuses de rue de longue date qui connaissaient par leur nom un grand nombre des sans-abri et personnes marginalisées qui circulent autour du parc, qui bien souvent connaissent aussi leur parcours individuel et leurs problèmes spécifiques, et qui n’hésitent pas à prendre de leurtemps pour jaser un peu, l’événement « Unis pour les Démunis » a rapidement commencé à faire pâle figure, pour finalement s’effondrer pitoyablement. Bientôt, de nombreuses personnes faisaient la file autour du parc en attendant d’avoir leur assiette, et c’est resté comme ça jusqu’au moment où il ne restait plus que des restes. Des centaines de personnes se sont jointes à nous pour le repas ce jour-là, et beaucoup de vêtements ont été distribués.

Pendant que la nourriture était servie, des militant.e.s antifascistes circulaient dans la foule distribuant de l’information sur la véritable nature du projet « Unis pour les Démunis » et les groupes qui le soutien, c’est-à-dire Storm Alliance et La Meute. Ceci a mené a un peu de bousculade, mais rien n’est allé plus loin que ça, et c’était le fait d’un petit groupe de gens de chaque côté. L’unique autre confrontation est arrivée quand Pat Wolf, un cadre de La Meute Montérégie, a littéralement foncé sur les gens autour des tables occupées par SOS Itinérance. Il a été retenu par un militant antifasciste, et la situation a rapidement été désamorcée par Kat Baws, l’organisatrice d’Unis pour les Démunis, qui est venue chercher son petit loup qui s’était égaré du troupeau. L’habituelle trollage était aussi présent des deux côtés, ainsi que les postures habituelles, et même quelques tentatives de débat constructif, qui n’ont pas semblé fonctionner si bien que ça…

La présence policière était minime : trois policiers en vélo et une voiture qui s’est arrêtée quelques minutes. Les policiers se sont approchés à trois occasions quand il y a eu un peu de cris de part et d’autres. Comme c’est devenu l’habitude, les policiers sont intervenus auprès des miliant.e.s antifascistes. Et comme c’est aussi devenu l’habitude, les membres de Storm Alliance et La meute et les policiers restaient aux alentours échangeant des plaisanteries, agissant en général comme s’ils étaient de vieux copains qui passent un bon moment ensemble. Pas de poignées de main cette fois-ci, toutefois.

À 11 h, il était clair que peu importe ce qu’avait imaginé « Unis pour les Démunis », leur événement était maintenant devenu le nôtre. Nous avions la bonne bouffe, nous étions plus qu’eux et elles, et la foule venait naturellement vers nous. À 13 h, deux heures plus tôt que prévu, les activistes de « Unis pour les Démunis » sortaient le drapeau blanc et jetaient l’éponge, déposant discrètement ce qui leur restait de vêtements juste à côté de la table de SOS Itinérance (n’ayant même pas tout donné de leur premier lot, sans parler de ce que contenaient les deux camions qui étaient stationnés en bas de la rue). Ils et elles sont reparti.e.s dans leur tanière pour essayer de spinner ce fiasco comme une victoire pour eux.

Dans une étrange vidéo réalisé le jour même, Dave Tregget a voulu, d’une part, nous parler de la distance entre Storm Alliance et « Unis pour les Démunis » (tout en appuyant l’important travail de charité, bla, bla, bla) et d’autre part, dénoncer la tournure des événements comme un autre exemple du complot diabolique de la gang de Soros de Concordia. Bien que j’y ai vu quelques étudiant.e.s de Concordia, aucun.e n’était impliqué.e dans l’organisation de l’événement, pas plus que QPIRG, d’ailleurs. Le truc, Dave, c’est qu’il y a beaucoup, beaucoup, de gens qui ne t’aiment pas, toi et ta rhétorique de plus en plus à droite, espèce de « con ».

Aucune chance de voir cet événement comme autre chose qu’une excellente journée pour les antiracistes et antifascistes. Nous nous sommes faits de nouveaux ami.e.s, avons créé de nouveaux contacts, et le projet de« charité » de l’extrême droite s’est passablement ridiculisée.

***

Pour celles et ceux qui auraient été tenté.e.s d’acheter la salade de Seana Lee Roy et Kat Baws, qui répétaient avec insistance qu’elles ne sont pas raciste ou islamophobes, mais plutôt, tsé, de gentilles dames au service des « démunis », tout ambigüité sur leurs vraies convictions a été dissipée quelques jours plus tard. Le mardi suivant, Kat Bawsjoignait sa voix à celle de Sue Elle (qui, elle, est une facho de base…), en faisant circuler une ridicule« fake news » et un appel à manifester devant deux mosquées du quartier Côte-des-Neiges le 15 décembre, explicitement pour perturber les prières du vendredi. Seana Lee Roy n’a perdu aucun temps en s’inscrivant à cet événement, et les habituels cabochons de Storm Alliance et de La Meute ont sauté sur l’occasion de se ridiculiser à nouveau.

Pour plus de détails sur cette histoire rocambolesque, lire https://montreal-antifasciste.info/fr/2017/12/14/fausse-nouvelle-de-tva-et-panique-islamophobe-a-lextreme-droite/ et https://montreal-antifasciste.info/fr/2017/12/17/1388/.

Redécorer le Cégep

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Déc 222017
 

De subMedia

Après que l’école a décidé d’effacer les graffitis, des graffeur.euse.s et des étudiant.e.s ont passé aux actes. Ils.elles ont tagué des casiers, écrit des messages, et recouvert des caméras de peinture avant que la sécurité n’est arrivée.

Le 5 et le 8 décembre à MTL

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Déc 202017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Guillaume Beauchamp et Maxime Morin (DMS) ont publiquement déclaré la guerre aux antifascistes du Québec et de Montréal.

Ces promoteurs de tout ce qui bouge à l’extrême-droite ont menacé de nous chasser et nous éliminer. Grave erreur.

Le 5 décembre nous vous sommes amicalement tombé dessus en pleine rue. Vous n’avez pas compris ce premier avertissement malgré la vitesse à laquelle vous avez détalé.

Le 8 décembre dans la nuit nous sommes donc allé vous rendre visite chez vous, au 2440 de Chambly #1 dans Hochelaga. Nous en avons profité pour laisser quelques affiches dans les alentours afin d’aviser vos voisins qu’ils cohabitent avec des vermines néo-fascistes.

C’était un deuxième et dernier avertissement. Prenez votre trou ou sinon préparez-vous à payer cher. Profitez-en pour passer le mot à vos amis fachos: vous n’êtes pas en sécurité, nulle part.

CAF (Collectif Crissement Antifasciste)

Bilan de la contre-manifestation du 25 novembre à Québec

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Déc 032017
 

De Montréal-Antifasciste

La manifestation conjointe de La Meute et Storm Alliance le 25 novembre 2017 s’annonçait comme la plus grosse manifestation d’extrême droite au Québec depuis les années 1930. Ses organisateurs attendaient un millier de personnes pour dénoncer la commission publique contre le racisme systémique, ironiquement déjà annulée le 18 octobre dernier par le gouvernement libéral).[i] Au final, si quantitativement les deux groupes et leurs alliés des groupuscules nationalistes, des Three Percenters, de la Northern Guard et des boneheads des Soldats d’Odin et d’Atalante, tous ensemble, n’auront même pas réussi à atteindre la moitié de cet objectif (de 300 à 400 tout au plus), qualitativement et symboliquement, cette mobilisation aura peut-être marqué un jalon pour la dérive fasciste dans la province. Une dérive soutenue de plus en plus activement par les forces policières, et dont plusieurs acteurs politiques « mainstream » se font complices.

Si cette année, à Montréal, le SPVM nous a habitué-e-s à servir de force de protection spéciale pour La Meute et d’autres groupuscules identitaires, jamais la complicité entre la police et les organisations d’extrême droite n’aura été aussi flagrante qu’à Québec ce samedi passé. Il n’est absolument pas exagéré de dire que le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a brutalement réprimé les antifascistes -à coups de bâtons et de boucliers, de gaz-poivre et d’arrestations « préventives »- DANS LE BUT PRÉCIS de permettre aux identitaires et aux fascistes (dont certains étaient ouvertement armés) de répandre leur haine et leur racisme sans opposition dans la Capitale. En diabolisant par divers moyens les contre-manifestant-e-s antifascistes, le traitement médiatique pré- et post-manif aura lui aussi contribué à légitimer et normaliser le discours toxique des groupes identitaires.

Quant à la mobilisation antifasciste et antiraciste, force est de constater qu’il resteénormément de travail à faire pour faire comprendre l’urgence et le danger du glissement actuel vers l’extrême droite, les différents groupes militants impliqués n’ayant pas réussi à mobiliser plus de 250 personnes pour contrer les fachos sur la colline parlementaire.

Une faible mobilisation du côté antifasciste

Premier constat important : le Rassemblement populaire contre la manif de La Meute et Storm Alliance à Québec!, judicieusement et fort habilement organisé par les camarades du collectif antiraciste ad hoc CO25 de Québec, n’a attiré que quelques centaines de personnes, y compris celles qui avaient fait le voyage de Montréal et comptaient pour un peu moins de la moitié du groupe. Des camarades du Saguenay, d’Estrie et d’ailleurs en province s’étaient aussi déplacé-e-s, mais en nombres assez modestes.

Si plusieurs facteurs objectifs ont effectivement nui à la mobilisation (le temps de l’année, la température et le temps de marde, l’heure de départ extrêmement matinale des bus de Montréal, etc.), il nous faut considérer sérieusement un certain nombre de facteurs complémentaires.

Il n’est pas fortuit que les médias grand public aient publié une série d’articles diabolisant « l’extrême-gauche » dans les jours précédant immédiatement la manifestation. Ce traitement négatif des militant-e-s antifascistes assimilé-e-s à l’extrême gauche s’inscrit dans une tendance lourde qui s’est empiré justement à Québec, le 20 août dernier. Une image négative des antifascistes est cultivée depuis un certain temps dans le domaine public, qui repose en grande partie sur une compréhension biaisée de la violence politique et sur la fausse équivalence entre extrême gauche et extrême droite.

À ce chapitre, il est indéniable que les événements du 20 août dernier, et certains incidents en particulier, ont beaucoup nui à la réputation du mouvement antifasciste, même dans certains cercles a priori sympathiques à la cause. Par contre, tout ne peut pas s’expliquer par l’action des médias. Il est clair que nous avons collectivement énormément de difficulté à briser l’hégémonie d’un certain discours légaliste, pacifiste et agressivement non-violent, que l’on pourrait qualifier d’« extrême centriste ». Cette espèce de monopole idéologique, caractérisé par une rigidité pseudo-éthique autour d’un centre mou idéalisé, profite essentiellement à l’extrême droite qui, dans son offensive de légitimation, prend grand soin de collaborer avec la police et de projeter une image de loi et d’ordre, malgré la violence infiniment plus grande et plus sinistre que contient son programme.

Autrement dit, puisque les forces étatiques, l’extrême droite, les médias et même certains acteurs progressistes se liguent pour diaboliser les mouvements antiracistes et antifascistes radicaux, ces derniers ont une énorme pente à remonter en matière d’éducation populaire et de déconstruction des mythes centristes.

En même temps, force est de constater que le racisme jouit d’un seuil de tolérance très élevé au Québec, surtout à l’extérieur de Montréal. Rappelons que la fameuse commission publique contre le racisme systémique – laquelle ne représentait d’aucune façon une menace radicale à quoi que ce soit – a été fortement critiqué par les deux principaux partis d’opposition et ensuite abandonné par le parti libéral, qui pour des raisons bassement électoralistes lui a substitué le concept bidon d’un « Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination ». La même semaine, les libéraux ont passé une loi islamophobe, la Loi 62, présentement contesté dans les tribunaux pour son caractère inconstitutionnel. Systématiquement, les sondages menés au Québec confirment une forte sympathie pour des thèses anti-immigrants et islamophobes au sein de la population, surtout dans des communautés où il y a peu (ou pas) de musulman-e-s ou d’immigrant-e-s, mais qui sont saturés par l’influence des médias poubelles qui sèment la peur de l’autre. Dans un tel contexte, l’hostilité aux antifascistes ne puise pas uniquement dans un conservatisme anti-gauchiste, mais aussi dans la xénophobie qui rejette et méprise tout ce qui n’est pas « de souche ».

Par ailleurs, la structure même des médias sociaux, dont nous dépendons trop souvent dans notre organisation, favorisent la création de chambres d’échos où les utilisateurs et utilisatrices finissent inévitablement par n’interagir presque exclusivement qu’avec des personnes partageant leurs idées et valeurs. Ce phénomène n’est certainement pas étranger à l’isolement accru de l’extrême gauche et de ses idées. La chambre d’échos identitaire semble actuellement beaucoup plus grande et influente que la chambre d’échos antiraciste, et chaque jour elle semble incorporer plus de monde. Il nous faut donc trouver d’autres moyens, et NÉCESSAIREMENT sortir des médias sociaux pour aller directement à l’encontre des communautés et casser cette tendance, à défaut de quoi l’antifascisme radical est peut-être condamné à une marginalisation chronique. Cela implique également, par nécessité, d’organiser et d’agir dans les mêmes communautés, villes et quartiers où l’extrême droite cherche à recruter.

Un rassemblement antiraciste « dans le sens du monde »

Sur une note beaucoup plus positive, nous voulons saluer le travail exemplaire des camarades de CO25. Le rassemblement populaire, s’il a finalement attiré peu de monde, a tout de même été un franc succès sur le plan organisationnel. Le repas préparé collégialement par des membres de l’IWW, du Collectif de minuit et de Bouffe contre le fascisme a été apprécié de tout-e-s, les discours étaient pertinents et appropriés, la sécurité au point et la piñata, une sympathique conclusion. De manière générale, la coordination entre les villes a profité d’une nette amélioration de nos communications! Mais il est évident que les conditions étaient loin d’être idéales… c’est rendu que même pour un innocent pique nique organisé pour dénoncer le racisme, il faille s’attendre à se faire poivrer! Si le rassemblement populaire s’est bien déroulé, on ne peut pas dire autant de la suite des événements.

Un face-à-face plus déséquilibré que jamais… bref récit des événements

Les paramètres « populaires » du rassemblement ayant été clairement communiqués, les participant-e-s à la mobilisation qui voulaient essayer de bloquer physiquement le cortège d’extrême droite ont attendu un peu après midi pour tenter un déploiement.

Suivant le leadership improvisé d’un petit groupe de manifestant-e-s, environ 200 personnes ont (trop lentement) contourné quelques flics désorganisés pour prendre la rue en direction de René-Lévesque. L’antiémeute du SPVQ s’est grouillée le cul juste assez pour improviser un cordon précaire à l’intersection de René-Lévesque et Honoré Mercier, et compte tenu du manque de combativité (peut-être suivant une appréciation prudente des conditions objectives…), les forces antifascistes n’ont pas insisté pour briser la ligne d’anti-émeute et ont plutôt décidé d’occuper l’intersection aussi longtemps que cela serait possible. Le cortège de la Meute et de Storm Alliance se trouvait à ce moment à quelque 150 mètres, devant le Centre des congrès.

Presque immédiatement, les flics ont reçu l’ordre de mettre leur masque à gaz, ce qui présageait d’emblée l’usage d’irritants chimiques. Après une dizaine de minutes, l’antiémeute s’est mise à avancer sur les antiracistes et à les repousser de plus en plus violemment vers la fontaine de Tourny, aspergeant généreusement la première ligne de gaz poivre, LITTÉRALEMENT pour dégager la place et permettre aux racistes de se rendre devant l’Assemblée nationale tel que prévu. L’attachement des flics au droit de manifester DES RACISTES en était presque émouvant.

Les camarades ont résisté courageusement, autant qu’elles et ils ont pu, mais ont éventuellement été repoussé-e-s vers la fontaine. Des clôtures de métal ont été traînées dans le chemin des flics et une solide volée de balle de neige est partie dans la direction des flics et des identitaires. C’était toutefois peine perdue, la majorité des contre-manifestant-e-s s’étant déjà dispersée à ce moment. La rumeur d’une souricière imminente a semé d’autant plus la confusion dans nos rangs et un repli s’est opéré vers les plaines d’Abraham, où un caucus a été improvisé, suite à quoi une partie des irréductibles est repartie dans la direction opposée pour tenter de contourner la flicaille et confronter La Meute plus loin. Une tentative louable, mais qui s’est malheureusement soldée par un échec. Presque au  même moment, la police procédait à l’arrestation de 23 camarades.

Le cortège d’extrême droite a ainsi pu revenir à son point de départ pratiquement sans opposition, toujours sous forte escorte policière.

La police et les médias ont plus tard rapporté que 21 autres personnes avaient été arrêtées « préventivement » en marge du rassemblement, peu après midi. Celles-ci sont accusé-e-s de complot dans le but de former un attroupement illégal et de port d’un déguisement dans un dessein criminel. La police a pourtant elle-même admis qu’aucun acte criminel n’avait été commis. Minority Report much? Certains camarades ont des accusations supplémentaires. 

La Meute, Storm Alliance, Atalante; même combat! La police au service des fascistes!

Le caractère historique de la mobilisation du 25 novembre, à notre avis, concerne la convergence ouverte et assumée de pratiquement tout ce que le Québec comporte de forces d’extrême droite. La Meute, et dans une moindre mesure Storm Alliance, par soucis de soigner leur image, avait jusque-là essayé de conserver une distance respectable avec des groupes ouvertement fascistes et suprémacistes comme Atalante et la Fédération des Québécois de souche. Cette fois-ci, ils n’ont pas hésité à les inviter cordialement à leur petit party dans la Capitale. Et aujourd’hui, sur la page Facebook Atalante Québec, les commentaires élogieux se comptent par dizaines de la part de membres affiché-e-s de la Meute, des SA, de Soldiers of Odin, etc[ii]. Voilà qui est très éloquent.

Soyons clairs : les militant-e-s d’Atalante sont des suprémacistes blancs, néofascistes purs et durs. Il n’y a aucune place à l’ambigüité ; ce groupe a été fondé en 2016 par des boneheads du milieu « Quebec Stompers », proche de Légitime Violence, un groupe musical avec des paroles édifiantes tels, « Ces petits gauchistes efféminés qui se permettent de nous critiquer n’oseront jamais nous affronter. On va tous les poignarder », et pour être plus clair encore, «Déroulons les barbelés, préparons le Zyklon B!», en référence au gaz utilisé dans les camps de concentration de l’Allemagne nazie. Atalante entretient des liens amicaux avec la scène de musique fasciste « Rock Against Communism », ainsi qu’avec le mouvement néofasciste Italien Casa Pound et, ici au Québec avec la Fédération des Québécois de souche et les cathos traditionalistes de la Société St- Pie X.

On a aussi constaté le présence des pseudo-miliciens des Three Percenters (III%), lesquels ont été aperçus à la manif munis de gants tactiques renforcés, de bâtons télescopiques et vraisemblablement de gaz poivre et d’autres armes dissimulées. Ce groupe est plus récemment établi au Québec; il s’agit d’une organisation basée surtout aux états unis mais avec des sections au Canada anglais, qui rassemble des conspirationnistes et des survivalistes derrière une paranoïa antimusulman et « antimondialiste ». Quelques jours à peine après leur sortie de samedi à Québec, plusieurs membres des « threepers » font partie du ramassis de salopards qui ont annoncé leur intention de faire une manifestation en faveur des armes à feu à l’école Polytechnique de l’Université de Montréal le 2 décembre 2017, soit quatre jours avant la commémoration annuelle de la tuerie de 1989 où 14 femmes ont été assassinées par l’antiféministe Marc Lépine.

On est d’ailleurs en droit de se demander pourquoi ces derniers n’ont pas été arrêtés à Québec (ou à tout le moins pourquoi leurs armes n’ont pas été confisquées) alors que la police a arrêté 21 contre-manifestant-e-s antifascistes sur une base strictement préventive, soulignant dans leur rapport aux médias avoir trouvé des armes dans les effets de certain-e-s militant-e-s… Et pourquoi les boneheads d’Atalante et des Soldats d’Odin ont pu se réunir et longuement s’exciter l’identité sur les remparts de l’esplanade sans être le moins du monde embêtés par la police… alors que l’anti-émeute s’acharnait à tours de bras sur les antifascistes à quelques mètres de là.

Ne serait-ce que la disposition physique des policiers dans l’espace suggère une complicité et une belle symbiose. Pendant toute la durée de l’événement, les policiers qui escortaient le cortège d’extrême droite faisaient dos aux manifestant-e-s identitaires et face aux militant-e-s antiracistes. Le SPVQ nous avait déjà un peu fait le coup le 20 août en communiquant aux organisateurs de La Meute des renseignements privilégié au sujet des militant-e-s de Montréal, extirpés de manière douteuse à un chauffeur d’autobus, les aidant ainsi à faire leur manif. Mais là, franchement, la complicité crevait les yeux!

Pas étonnant que les identitaires eurent applaudi chaudement les flics à la fin de leur manif…

Des médias complices…

Comme on pouvait s’y attendre, le traitement médiatique de ces événements laisse à nouveau fort à désirer, présentant encore généralement les antifas comme les méchants habituels, alors que nous étions objectivement les seul-e-s à subir de la violence! La plupart des médias ont repris sans poser de question les points de presse du SPVQ mettant par exemple l’accent sur les armes saisies et l’utilisation bien commode du mot « complot ». Nous avons également remarqué une différence importante entre les traitements de la manif produits par la presse anglophone et la presse francophone. La première n’a pas hésité, notamment, à qualifier la manif de la Meute et SA d’extrême droite, alors que la presse franco jouait d’euphémismes et tournait autour du pot… quand les journalistes ne confondaient pas carrément les différents groupes et leurs positions respectives (une journaliste de TVA a même dit que les gens d’Atalante étaient des antifas venu-e-s manifester contre La Meute!).Xavier Camus a produit un excellent billet sur le bien curieux traitement médiatique entourant les événements du 25 novembre.

Seule la CBC a cru bon relever que la police avait fait le sale travail pour les groupes d’extrême droite. Houssein Ben-Ameur, à notre connaissance, dans une chronique judicieusement intitulée À bas le fascisme!, a été le seul chroniqueur à remettre les pendules à l’heure sans se sentir obliger d’écorcher à la fois les racistes et les antiracistes.

Comme d’habitude, c’est du côté des médias indépendants qu’il faut se tourner pour avoir un point de vue un peu plus fidèle à ce qu’ont vécu et ressenti les militant-e-s antiracistes et antifascistes sur le terrain. La vidéo de MADOC est à ce titre exemplaire.

Dur bilan

Au final, il est difficile de conclure au succès du camp antifasciste et antiraciste. Il est certain qu’une mobilisation modeste vaut mieux que pas de mobilisation du tout, et que nous avons en dépit de toute l’adversité réussi à exprimer une opposition claire à la venue de ces groupes racistes à Québec. Si samedi ne fut pas une victoire pour nous, ça aurait été bien pire s’il n’y avait eu aucune opposition. Il est aussi vrai que sans l’action de la police collabo, même cette modeste mobilisation aurait sans doute considérablement perturbé l’adversaire. Mais ça ne suffira pas. Pour endiguer la dérive fasciste, il nous faudra redoubler d’effort, autant sur le plan de la mobilisation que sur celui de l’information et de l’éducation. De plus, il nous faudra trouver de nouveaux moyens d’intervention, de nouvelles pistes pour mobiliser et sortir des rangs de la gauche convaincue pour aller rencontrer et échanger avec de nouveaux et nouvelles camarades.

Le principal point positif qui ressort de cette mobilisation est le resserrement des liens entre les militant-e-s antiracistes et antifascistes de Montréal et de Québec, et aussi d’ailleurs dans la province. Il va sans dire que nous avons le devoir de bâtir sur cette nouvelle base des réseaux toujours plus solides et efficaces.

Quelques réflexions en vrac :

  • La complicité de la police est un problème qui n’est pas près de disparaître. Le fait que le nouveau chef de la sécurité de La Meute soit lui-même un ancien policier de carrière (de la région de Québec) ne devrait pas nous étonner. Il devient de plus en plus difficile d’ignorer le fait que ces groupes identitaires doivent très certainement compter dans leurs rangs des membres des forces de police, et possiblement du système de justice. Des recherches plus soutenues doivent être menées à cet égard.
  • La convergence des forces d’extrême droite observée le 25 novembre peut paraître inquiétante, mais elle n’est pas sans comporter certains avantages. Le masque tombe : certaines prétentions des chefs de La Meute perdent en crédibilité, et les allégeances racistes sont de plus en plus évidentes. Il nous faut insister sur ces liens et ces allégeances.
  • Il faut mieux nous entraîner aux déploiements tactiques. Certaines décisions prises dans le vif de l’action se sont avérées assez discutables. Notamment, avant de crier à l’encerclement imminent, il est important d’en être tout à fait certain, parce qu’une telle alerte a toujours automatiquement un effet démobilisateur et il est évidemment malheureux que nos cortèges se démembrent parce que de mauvais câlls ont été lancés. Dans le même ordre d’idée, il serait important qu’une meilleure communication, ou éventuellement un transfert de compétences, s’opère entre les militant-e-s ayant plus d’expérience et les plus nouveaux et nouvelles. Ceci présente évidemment des défis en matière de sécurité auxquels il faut aussi réfléchir avec sérieux.

 

[i] Et aussi comme feuille de vigne en appui à « Seb », un homme québécois dont la femme (une « immigrante potentielle légitime ») à de la misère à immigrer au Canada

[ii]              Rappelons d’ailleurs que Dave Tregget, le boss de Storm Alliance, était lui-même président des Soldats d’Odin il y a à peine un an et ne se cachait pas d’être en bons termes avec les stompers et Atalante. Tregget a passé les derniers mois à nier être raciste sur toute les tribunes, mais qui ose encore le croire quand lui et ses chummys sautent dans le même lit qu’Atalante à la première occasion? Tregget est un menteur et un manipulateur, et il serait temps que les médias s’en rendent compte.

Visite nocturne chez Jean-Yves Lavoie, président de Junex

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Nov 272017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La nuit du 16 novembre, nous sommes allé.es visiter la banlieue de Québec, plus exactement le 1205 rue Impériale, afin de laisser un message à l’intention de M. Jean-Yves Lavoie. Pour ceux et celles qui ne seraient pas familier.es avec lui, M. Lavoie est le président de Junex, une compagnie qui génère son profit (ou, à tout le moins, qui essaie) en exploitant le territoire du soit-disant “Québec”, entre autres à travers des projets de fracturation en “Gaspésie”.

Nous avons décidé de joindre nos efforts à la puissante lutte en cours, laquelle se mène sur plusieurs fronts, souhaitant rendre le rêve de M. Lavoie impossible. En d’autres mots, plutôt que de laisser l’industrie extractiviste coloniale et des compagnies comme Junex continuer à menacer la terre et l’eau de la Gaspésie ou de n’importe quelle région de l’Île de la Tortue, nous avons choisi d’entendre l’appel des Mi’kmaq et des autres protecteur.rices de l’eau et de la terre. Nous ferons ce qui est nécessaire afin d’empêcher les compagnies comme Junex de mener à terme leurs plans destructeurs.

C’est dans cet esprit, et avec notre propre objectif de démantèlement de l’industrie pétrolière et gazière au “Québec”, que nous avons brisé les fenêtre de ses voitures, sans oublier d’en percer les pneus. Nous avons aussi recouvert sa maison de peinture.

Nous lui avons également laisser un message vocal, que vous pouvez écouter ici. Son rêve de devenir riche en détruisant le territoire ne réalisera pas. Les efforts collectifs de protection de la terre – les blocages, camps de support, manifestations, campagnes d’éducation – ainsi que toutes les initiatives autonomes menées par une multitude de groupes autochtones et allochtones seront bien plus puissantes que le travail que M. Lavoie et Junex peuvent accomplir en une vie.

Québécois contre le Québec!

Décolonisons l’Île de la Tortue !

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Nov 272017
 

Soumission anonyme à MTL Countre-info

OLYMPIA-UNIST’OT’EN-GASPÉSIE-SECWEPEMCUL’ECW
DÉCOLONISONS L’ÎLE DE LA TORTUE

Depuis dix jours, un campement bloque le chemin de fer qui mène hors du port d’Olympia, empêchant des agents de soutènement utilisés dans le processus de fracturation hydraulique d’être envoyés au Dakota du Nord et au Wyoming. En plus de faire obstacle au capitalisme et à la destruction environnementale, le blocage a créé une ouverture qui nous permet d’interagir les un.es avec les autres de façon nouvelle et libérée. Nous nous sommes fait de nombreux.ses nouveaux.elles ami.es, avons approfondi des relations existantes et expérimenté la joie de partager nos vies sans nous soucier du profit.

Nous voulons transmettre nos salutations et exprimer notre solidarité avec la résistance autochtone à l’expansion capitaliste, à travers l’Île de la Tortue. Des terres des tribus Nisqually et Squaxin aux rives de la Wedzin Kwah en territoire Unist’ot’en, en passant par les murs des Tiny House Warriors du territoire Secwepemc et par les luttes Mi’kmaq sur la péninsule de Gaspésie, nous souhaitons reconnaître et honorer ceux et celles à qui sont les territoires où nous luttons présentement, ainsi que ceux et celles qui se battent à nos côtés contre la méga-machine industrielle, ici comme ailleurs. Notre bataille contre les agents de soutènement en est aussi une contre les oléoducs de LNG, Keystone Oil et plusieurs autres. Plus largement, la lutte contre l’industrie extractiviste est une lutte contre la colonisation.

Une requête faite selon la loi d’accès à l’information a révélé que le blocage de chemin de fer de l’année dernière, qui a duré une semaine, a fait perdre deux opérations de fracturation au géant du pétrole Halliburton et qu’en retour, Halliburton a rompu ses liens avec le port d’Olympia. Bien que nous ne souhaitions pas voir le port d’Olympia opérer une transition vers une sorte de capitalisme éco-blanchi et « progressiste » – polissant à peine la gigantesque merde de la colonisation – nous célébrons l’ampleur du chaos ainsi que les impacts sur Halliburton. Parfois, il semble qu’aucune attaque sur le capitalisme ou l’État ne puisse jamais être assez forte pour causer de réels dommages, mais des moments comme celui-ci nous rappellent que la machine de mort est plus vulnérable qu’on ne pourrait le penser.

Salutations chaleureuses à tous ceux et celles qui cherchent les failles dans l’armure du léviathan,
Pour la liberté totale,
quelques invité.es sur la pointe sud de la mer des Salish