Montréal Contre-information
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Une installation du Canada150 recouverte de peinture à Montréal… et une proposition

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Juil 102017
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Le vendredi 16 juin, des anarchistes ont vandalisé une installation faisant la promotion du 150e anniversaire du Canada – célébrant l’assassinat de personnes autochtones et le vol de leurs terres (entre autres). Un immense panneau d’affichage “Canada150” se trouvant au-dessus d’un stand d’information de Parcs Canada, a été couvert de peinture noire, alors qu’étaient collés à proximité des posters anti-coloniaux sur une affiche commémorant Sir Wilfred Laurier.

Le lieu choisi se situe près de deux destinations touristiques importantes, le Canal Lachine et le Marché Atwater. Le timing des actions a été prévu afin que les foules du week-end ne ratent pas la redécoration. Samedi après-midi, la peinture n’avait pas été nettoyée.

Nous avons été inspiré.es par les appels ayant largement circulés dans les derniers mois qui invitaient à perturber le Canada150, la célébration du génocide autochtone. En tant que personnes vivant dans des villes canadiennes et désirant saboter la machinerie économique, politique et symbolique de l’état colonial, nous encourageaons une attaque diversifié contre Canada150.

Des actions subversives et hautement visibles contre les installations de Canada150, aussi bien qu’avec les statues et les monuments, peut perturber le narratif officiel soulignant l’unité d’un pays diversifié dont la célébration est méritée. Ici, à Montréal, où le 375e anniversaire de la ville est célébré en tandem avec Canada150, nous pouvons trouver des opportunités de faire une pierre deux coups.

Les cibles sont partout puisque la colonisation mobilise toutes les facettes du capital et du pouvoir de l’État canadien. Vendredi, par exemple, la propriété de Parc Canada – une agence fédérale qui semble innofensive au premier abord – a été endommagée. La plupart des parcs du Canada se trouvent sur des territoires autochtones traditionnels. La conversion de ces territoires en parcs provinciaux et fédéraux est un facteur important l’histoire du génocide des autochtones par le Canada et pour le projet canadien actuel. Ces zones, autrefois des maisons, des territoires de chasse et des territoires de cueillette à partir desquels les gens pouvaient subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leurs familles, ont été transformés en parcs gérés de manière très spécifique par l’état. Ce n’est pas une coïncidence que les premiers parcs nationaux aient été établis lors de la construction du chemin de fer Canadien Pacifique et à la toute fin de la rébellion Métisse.

Des actions directes ciblant des infrastructures difficiles à défendre (même dans et autour de zones urbaines) comme des autoroutes, des chemins de fer et des pipelines, peuvent avoir un impact direct sur les revenus des gouvernements et des profiteurs corporatifs coloniaux. Cela brise le contrôle social dont la gouvernance coloniale dépend. Ces attaques bâtissent des savoir-faires, de la confiance, et une capacité collective qui est inestimable dans les temps où l’action collective est intensifiée.

À travers l’action, nous bâtissons des réseaux de solidarité matérielle effective avec les luttes autochtones qui se trouvent en première ligne. Ceuzes d’entre nous qui sommes dans les villes avons accès à du financement substantiel et à d’autres ressources pouvant aider des personnes autochtones défendant leurs terres à acheter des fournitures vitales, à payer du transport et à assurer les frais légaux. Nous pouvons nous organiser pour nous présenter lorsque nous sommes invité.es par des autochtones à des actions pour protéger la terre, en nombres utiles et avec des contributions pertinentes. Lorsque nous, les colonisateurs.trices, nous engageons à fournir de tels efforts, nous devons aller au-delà d’un cadre d’allié et comprendre les raisons qui nous sont propres et qui nous poussent à participer à des projets anticoloniaux et anticapitalistes, en reconnaissant qu’une lutte anticoloniale est inséparable de la nôtre.

Nous sommes dévoués aux projets qui continueront jusqu’en 2018, pour renforcer la résistance contre le Canada au-delà de ces honteux 12 mois d’auto-promotion coloniale exacerbée.

Fuck le 150e, fuck le Canada!


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Fuck le Canada : de la peinture aux couleurs de l’anarchie verte est lancée sur les trains VIA Rail célébrant le génocide colonial

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Juil 102017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À travers les territoires du soi-disant Canada, l’héritage génocidaire de la civilisation coloniale est célébré par les politiciens, les flics, les capitalistes et les lécheurs de bottes et, ce, pour une année entière remplie de spectacles grotesques. Avec des avions de chasse aux couleurs du drapeau canadien, des concerts et des défilés ainsi que des publicités sur les trains de passagers de VIA Rail, le Canada essaye de blanchir 150 années de violence coloniale.

Pour nous, il n’y a rien à célébrer dans la campagne génocidaire contre les peuples autochtones, dans la dévastation écologique ou dans la mise en place d’un État qui réprime la férocité de nos désirs et nous dérobe de notre capacité à vivre librement. Ce que nous désirons célébrer, c’est plutôt la résistance des peuples autochtones à travers l’île Tortue: des peuples Gitwilgyoots qui résistent à la construction d’un immense terminal de gaz naturel liquéfié sur leur territoires à la résistance des Mi’kmaq contre fracturation sur leurs territoires.

Plus tôt ce matin, nous avons sali la propagande du 150e canadien décorant les flancs d’un train VIA Rail en partance de Tio’Tia:Ke (“Montréal”) vers Gichi Kiiwenging (“Toronto”). Nous désirions célébrer à l’avance un 1er juillet anti-colonial, parce que c’est tous les jours que le colonialisme existe. En novembre dernier, le même chemin de fer avait été bloqué en solidarité avec Standing Rock.

Les infrastructures férroviaires a joué un rôle important dans l’établissement de la société coloniale bâtie sur les corps morts d’autochtones et d’immigrants – l’expansion coloniale était contingente à la construction des chemins de fer pour le transport de trouves et la transformation de “ressources naturelles” en marchandises pour l’exploitation humaine.

À travers les territoires dominés par l’état canadieu, cette infrastructure continue à jouer un rôle de maintien important pour l’économie capitaliste. Lors de l’insurrection d’Oka se sont propagées des actions de solidarité à travers le territoire du soi-disant Canada: barrages de routes et de chemins de fer, et sabotages de chemins de fer et des lignes de transport d’électricité. Ces actions de solidarité on fait véritablement craindre l’économie canadienne et ses politiciens alors qu’ils tentaient d’écraser cette insurgence autochtone.

C’est avec de la peinture vert et du noir que nous avons couvert le train – les couleurs d’un anarchisme contre la civilisation et la domestication. Nous sommes des anarchistes colonisateurs.trices inspiré.es par les luttes autochtones qui visent à affirmer leur autonomie par tous les moyens nécessaires. Et dans les temps à venir qui seront ceux de la résistance aux pipelines et aux incursions territoriales, nous espérons que nos gestes de solidarité seront ressentis de manière significative et percutante. Affaiblir le pouvoir de l’état Canadien, et le détruire complètement, est un but que nous avons en commun avec bien des luttes autochtones. Si nous désirons être capables de choisir la manière dont on vit, créer les relations sociales qu’on désire, et être libérés des policiers, des patrons, des politiciens et de toute autorité, nous voyons la destruction de l’État, du capitalisme et de la civilisation comme la seule option.

Fuck le Canada! Solidarité avec ceuzes qui résistent et se révoltent!

P.S.: Nous avons utilisé des extincteurs remplis de peinture. Si vous êtes intéressé.es à les essayer vous-mêmes, regardez ce vidéo d’instruction.


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Une boucherie vandalisée par des végétariens

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Juil 052017
 

La Boucherie Grinder, sur la rue Notre-Dame Ouest dans le quartier Griffintown, aurait été ciblée par des végétariens, qui n’ont pas réussi leur coup. À leur arrivée, les propriétaires ont constaté que des briques porteuses de messages avaient été lancées sur la vitrine de la rue Richmond, donnant sur la chambre froide où sont entreposées les pièces de boucherie. Cet acte pourrait être le premier d’une série selon le message laissé avec les briques.

« Ceci est un acte végétaire. Nous considérons que votre établissement hideux et infect nécessite depuis longtemps une intervention ostensible. Cessez de mutiler et de vendre les animaux non-humains. À partir d’aujourd’hui, 27 juin 2017, de plus en plus d’institutions spécistes comme la vôtre verront vandalisées à Montréal. Merci de comprendre que les animaux, comme les êtres humains, ne sont pas à vendre. Ensemble pour un future 100% végétaire. »

Une campagne de graffitis: 375+150 = Bullshit!

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Juin 302017
 

Montréal est recouvert d’images et de graffitis anticoloniaux, anti-nationalistes et pour la justice migrante

De Le Collectif No Borders

Cette semaine, entre les démonstrations nationalistes du 24 juin (fête du Québec) et du 1er juillet (fête du Canada), un groupe appellé Le Collectif Sans Frontières à Montréal a recouvert diverses parties de la ville avec des images et des graffitis anticoloniaux, anti-nationalistes et de justice pour les migrants.

Voici quelques-uns des messages partagés sur les graffitis et les affiches :
375+150 = Bullshit
Construisons une ville sans frontières
Arrêtez les déportations
Open The Borders
Refugees Welcome
Réfugié-e-s bienvenu-e-s
Ils construisent des murs, nous bâtissons des ponts
Ni Canada, Ni Québec. Fuck le 150e
Ni Québec, ni Canada.
Quebec, Canada … same shit, different piles.
Canada 150: Fake News

Parmi les images, un drapeau canadien en feu.

No Images found.

Cette action a été prise dans l’esprit de la résistance anticoloniale, le soutien aux luttes antiracistes et antifascistes, ainsi que la solidarité avec la justice pour migrants, ainsi que pour faire de Montréal une ville et société solidaire. Le Collectif Sans Frontières s’engage également à reprendre les espaces de la propagande capitaliste, coloniale et nationaliste.

Différentes peintures et images sont apparues à divers endroits à Montréal, y compris (non exhaustive), dans les quartiers de Côte-des-Neiges, Parc-Extension, Marché Jean-Talon, Villeray, St-Michel, Rosemont, Petite-Patrie, le Mile-End, Plateau Mont-Royal, St-Henri, Pointe-St-Charles et au centre-ville de Montréal.

Nous avons inclus ci-dessous différents liens offrant plus d’informations et qui contextualisent les luttes anticoloniales, antiracistes, antifascistes et de justice pour migrants, mais aucun des groupes affiliés aux liens ci-dessous ne participe directement ou indirectement à cette action. Les liens de photos incluent également les images de peintures d’origine, afin d’encourager d’autres à Montréal, et au-delà, à redécorer les rues et espaces de leurs communautés. Nous encourageons tous vos efforts de redécoration et vous invitons à partager vos photos avec nous.

Au plaisir de vous voir dans les rues !
— Le Collectif No Borders (lecollectifnoborders@gmail.com)

Décoloniser Canada 150

NonAuCanada.Info

Warrior Publications

Canada 150 banners destroyed on Mercier Bridge

Canada150 Installation Defaced in Montreal, and a Proposal

150e, 375e : vive les rebelles!

Fascism & Anti-Fascism: A Decolonial Perspective

Anti-Canada 150 Poster Pack

Déclaration pour une Cité sans frontières

Community Alert: Montreal is NOT a Sanctuary City

 

Qu’ils mangent de la peinture! : action de dégentrification contre “3734”

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Juin 202017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Il y a un peu plus d’un an, une foule de gens masqués a exproprié la marchandise de l’épicerie yuppie attachée au restaurant “3734” sur la rue Notre-Dame et a redistribué la nourriture aux gens du quartier. Voilà une des actions contre la gentrification parmi les dizaines s’étant produites dans les dernières années. L’épicerie a fermé ses portes il y a quelques mois, mais nous avons remarqué que le restaurant 3734 servait encore des lunchs aux gens d’affaires et des soupers onéreux aux yuppies du coin. Alors mercredi dernier, nous leur avons rendu visite, avons brisé une fenêtre et couvert l’intérieur du restaurant de peinture à l’aide d’un extincteur.

« Mais qu’est-ce que le vandalisme accomplit contre des commerces? » Lorsque ces commerces participant à la gentrification ont été pris pour cible, les médias de masse ont affirmé que les vandales étaient à côté de la plaque parce que ces commerces ne jouent qu’un petit rôle dans le processus plus large de la gentrification. Ceuzes d’entre nous opposé.es à la gentrification pouvons tirer la conclusion opposée: ça ne veut pas dire que les cibles sont sans intérêt, mais que nous devons simplement les accompagner de cibles plus diversifiées et que les actions doivent se généraliser! Nous sommes prêt.es à parier que des actes répétés de vandalisme et l’augmentation des primes d’assurance peut faire une différence pour les petits commerces branchés qui ont de la difficulté à garder la tête hors de l’eau, et pour dissuader des investissements futurs qui solidifient la gentrification. Avez-vous entendu? Après des attaques dégentrificatrices, des commerces de St-Henri continuent à fermer : Campanelli, le bar à jus de Shapiro, et l’épicerie du 3734. En voilà trois qui ferment dans la dernière année et demi.

La gentrification est une opération de déplacement, aux côtés de processus sur un temps plus long comme le colonialisme et l’incarcération de masse, que ceux au pouvoir utilisent contre quiconque fait obstacle au développement, au contrôle, et au “progrès”. Nous sabotons les commerces gentrificateurs de nos quartier(s) pour les mêmes raisons qui en poussent d’autres à attaquer la police, à faire du sabotage contre les projets de développements industriels, à rendre les frontières incontrôlables, et à insulter les fascistes.

On nous dit que si on veut changer les choses, on a juste à aller voter, à écrire aux représentants élus, ou à manifester paisiblement, mais tout le monde sait qu’il ne faut pas croire à ce mensonge usé. Nous désirons changer infiniment plus qu’il ne sera jamais possible en performant le rôle du bon citoyen ou en obtenant une bonne couverture médiatique pour une liste de demandes adressée à ceux au pouvoir. Les canaux “légitimes” offerts par cette société peuvent amener des réformes par rapport à certains détails spécifiques reliés aux systèmes d’oppressions, mais elles ne font rien pour démanteler les systèmes d’oppression eux-mêmes, et ces canaux sont souvent conçus pour que nous soyions plus dépendant face à eux. Voilà pourquoi nous refusons le dialogue avec les commerces gentrificateurs, et que nous allons plutôt briser leurs fenêtres et leur marchandise. Des actions qui ont un impact direct sur notre environnement, sans la médiation des politiciens et de leur monde. Dans une société où la valeur de la propriété est plus grande que celle de la vie, nous devons détruire la propriété pour pouvoir vivre.

Tanné.es des réunions inutiles ou de rester assis.es à la maison devant votre mur Facebook? Essayez une balade nocturne avec un.e ami.e, un masque et une massue. C’est possible d’attaquer, peu importe qui vous êtes, et si vous faites attention vous pourriez faire beaucoup sans vous faire prendre – pour lire des conseils, allez regardez cette recette pour des actions nocturnes. Rendons St-Henri hostile aux commerces yuppies, aux développeurs, à la police, et aux riches qu’elle sert!


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1er Mai à Montréal: quelques réflexions critiques

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Mai 252017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Malgré un nombre appréciable de participant-es en cette journée pluvieuse, le 1er Mai de Montréal a laissé à plusieurs d’entre-nous le sentiment que la police a réussi à garder la célébration docile et ordonnée. La manifestation anticapitaliste avait deux points de départ : un contingent au centre-ville organisé par la CLAC (Convergence des Luttes Anti-Capitalistes), et un contingent antifaciste et contre les frontières qui devait se joindre à celui du centre à partir de l’est. Cela visait entre autres à éviter de s’organiser avec le PCR, des communistes autoritaires avec lesquels la CLAC persiste à s’organiser.

Dans le contingent du centre-ville, il y a eu des affrontements entre le PCR et la police après qu’une banque ait été vandalisée avec des bombes de peinture, menant à l’arrestation d’un de leurs militants. Le contingent de l’est comptait au moins une centaine d’anarchistes portant des masques, certains portant des drapeaux noirs. Les gens semblaient attendre de rejoindre la manif du centre-ville avant de se mettre à faire péter des trucs, mais malheureusement, avant que ça puisse arriver la police a flanqué la manif des deux côtés. Une fois que les manifs se sont rencontrées au centre-ville, la police s’est déployé à un degré jamais vu auparavant à Montréal. Près d’une centaine de flics ont marché de chaque côté de la foule, afin que tout au long de sa marche il y ait toujours au moins un trottoir dominé par les flics.

Jusqu’à la dispersion de la manif quelques heures plus tard, un sentiment de vulnérabilité à ces tactiques policières a prévalu. Sans même que les flics n’aient à activement réprimer la manif, la destruction de propriété et des attaques contre la police ont pu être dissuadées. À tout moment la police était prête à intervenir des deux côtés, et la manif n’avait ni de bannières de côté ni une densité suffisante pour être capable de se défendre contre les attaques de la police qui auraient nécessairement suivi toute action illégale. Au-delà de quelques vitres de voitures de luxe brisées, la tension ne s’est jamais matérialisée en une action collective.

La police se prépare toute l’année (et avec de gros budgets) pour les rituels annuels de révolte que les anarchistes de Montréal ont cultivé, dont le 1er Mai et le 15 mars. La défaite du 1er mai de cette année a réaffirmé que nous aurions intérêt à expérimenter avec les manifs (du moins celles répandues par bouche-à-oreilles ou par les médias sociaux) qui ne donnent pas autant de temps à la police à se préparer. Cependant, on ne veut pas abandonner ces rituels annuels. Tout comme le 6 décembre à Athènes, le 1er Mai de plusieurs villes et le Jour de la jeunesse combattante au Chili, les rituels annuels d’émeutes anarchistes peuvent encore nous servir. Beaucoup de gens ne seront dans la rue avec nous qu’au 1er mai lorsqu’il n’y a pas de mouvement social. D’interagir avec eux-elles et de se préparer pour des moments de rupture sociale généralisée quand nous auront parfois à confronter une force policière hautement préparée et mobilisée, rend ces traditions valables.

Il est impressionnant de voir le nombre d’anarchistes venu en ce 1er Mai pluvieux, apparemment en groupes affinitaires. Nous avons ici deux propositions pour adapter ce potentiel significatif aux récents développements dans les tactiques de flicage:

1. On devrait commencer à agir comme un bloc, et pas seulement porter du noir

En tant qu’anarchistes portant le masque noir, nous avons besoin d’améliorer notre capacité à demeurer ensemble en tant que bloc. Nous avons comme défaut de nous éparpiller à travers la foule en groupes affinitaires, ou même seul-es. Ce phénomène est probablement dû aux barrières sociales qu’il y a entre des gens qui ne se connaissent pas, et qu’on a besoin de commencer à dépasser pour former des black blocs efficaces plutôt que des poches de gens éparpillé-es à travers la manifestation.

On a besoin de nos propres bannières de flanc afin d’aider à délimiter et défendre ce bloc. Sans des bannières de flanc, nous n’avons rien pour prévenir la facilité avec laquelle la police coupe à travers la foule pour faire des arrestations ciblées. Les bannières de flanc aident aussi à obscurcir la vue des flics de ceuzes qui les portent. Elles sont des barricades mobiles, et nous avons besoin de commencer à prioriser ce déploiement.

Au 1er Mai de Berlin cette année, des bannières de flanc ont été utilisées en succession pour défendre la manif contre l’encadrement policier.

Pour ce qui est du positionnement du bloc, nous croyons que le plus sensé serait de prendre exemple sur le «Cortège de tête» de nos camarades de France, qui ont systématiquement positionné la section combative à l’avant de la manif durant les révoltes contre la Loi Travail. Si vous comptez participer au bloc, vous savez que vous pourrez toujours le trouver à l’avant. Quoique par le passé, se tenir à l’arrière a aidé les plus petits groupes à être moins remarqués par la police et à agir plus facilement, maintenant que la police peut encadrer l’intégralité d’une manif, ces petits groupes se retrouvent plutôt isolés.

2. A qui le trottoir?

Refusons de nous laisser encercler d’avance par la police qui nous encadre sur les trottoirs. On peut accomplir cela en bâtissant la culture de prendre les trottoirs avec cohésion chaque fois que nous prenons la rue, avant que la police ne puisse les remplir. Les tentatives passées de visant à le faire sont toujours demeurées petites et la police est toujours parvenue à trancher au travers. C’est là où des bannières renforcées et des porte-bannières combatif.ves pourraient s’avérer utiles. Si la police tente de nous dérober les trottoirs, une équipe ancrée par des bannières pourrait bloquer leur passage et les rendre vulnérables aux projectiles lancés par ceuzes qui se tiennent derrière les trottoir et les bannières de rue.

Bien que beaucoup d’entre nous participions à ces moments sans avoir de relations d’organisation en dehors d’eux, nos rituels pourraient voir leur force rajeunie, si nous faisons des efforts pour nous préparer au sein de groupes affinitaires pour permettre la coordination avec d’autres.

On se voit sur les barricades (mobiles)!

Coucou les bobos

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Mai 222017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Dans la nuit du 19 mai, nous avons décidé de nous rassembler pour attaquer le restaurent Ludger, le bureau de Projet Montréal et le IGA de Saint-Henri.

Si nous avons attaqué-es le Ludger, ce n’est pas seulement pour dénoncer les plats trop cher qu’on y sert, mais pour s’attaquer au mode de vie des jeunes professionnels yuppis qui viennent envahir les quartiers populaires avec tout leur fric et qui contribue largement à l’exclusion des pauvres dans le quartier.

Si nous avons attaqué le bureau de Projet Montréal ce n’est pas seulement pour leur rôle dans la gentrification du quartier en sortant l’argument de la mixité sociale et en favorisant l’implantation de nouveaux commerces et de nouveaux projets de condos. Nous avons attaqué le bureau, car c’est le monde politique au grand complet qu’on voulait attaquer. Nous refusons d’être représentés et diriger par quelqu’un-e d’autre que ce soit le premier ministre ou un député d’arrondissement. Nous sommes maîtres de notre propre vie.

Si nous avons attaqué le IGA ce n’est pas seulement parce que la bouffe y est trop cher, mais parce que nous croyons que bien manger ne devrait pas être un luxe, mais quelque chose de gratuit et accessible à tous et à toutes. Dans ce quartier, certaines personnes ont faim et nous ne voulons pas être des observateurs désolés de la situation.

Nous sommes très conscient-es qu’en s’attaquant à ces cibles ce ne sont pas les grandes institutions capitalistes qui ont été visées. Il reste que ces commerces sont le reflet, à plus petite échelle, d’un monde qui favorise toujours les plus nantis face aux plus pauvres qui subissent toujours plus la misère. C’est pourquoi nous avons voulu pendant un instant renversé l’ordre des choses et faire comprendre à ces gens qu’ à force de se faire piétiner dessus à chaque jour nous pouvons aussi mordre. Nous voulons une vie riche pas une vie de riche.

Nous avons été réjoui-es le lendemain matin en voyant dans les nouvelles que d’autres commerces avaient été attaqués dans la même nuit à Verdun.

p.s On espère ne pas avoir trop déranger votre petit souper du vendredi.

Des insoumi-ses


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L’antifascisme l’emporte à Montréal : manger une volée avec votre Joyeux Festin?

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Mai 222017
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Le 25 mars 2017, près de 200 personnes ont répondu à l’appel d’aller confronter des groupes d’extrême-droite qui planifiaient perturber une journée d’ateliers anti-racistes/anti-fascistes à Montréal. L’appel a été lancé après qu’un événement Facebook ait fait surface, appelant à empêcher les « ateliers terroristes ». Cet événement a été créé par la Coalition Canadienne des Citoyens Concernés (CCCC), le même groupe qui avait appelé les rallies du 4 mars dernier qui ont eu lieu à travers le Canada contre les immigrant.es. Ce jour-là, pour la première fois, le groupe fasciste La Meute a été capable de prendre les rues de Montréal.

Vers 9ham, des gens ont commencé à se rassembler sur le campus de Concordia, au centre-ville, devant le pavillon Hall où les ateliers allaient se tenir. La foule était composée d’un mélange d’étudiant.es, d’anti-fascistes et d’anarchistes, dont près de la moitié avait le visage couvert. C’était un matin froid et boire du café sans retirer nos masques s’est avéré plus difficile que d’habitude, mais la menace réelle d’une autre mobilisation de l’extrême-droite, similaire à celle du 4 mars, nous a gardé.es vigilant.es.

Après environ 45 minutes, une mini-van grise s’est arrêtée à côté de la foule. Georges Hallak, le leader et apparemment seul membre du CCCC, est débarqué. Avec un rictus de mange-marde et un drapeau canadien attaché à l’extrémité d’un bâton de hockey (les fuckings canadiens…), il a commencé a marcher vers la foule, arrivant tout juste à faire quelques pas avant de rencontrer un barrage de poings. La police a rapidement tracé son chemin jusqu’à lui, menotté Hallak, et l’a enfourné dans une voiture de patrouille.

La foule a rit et applaudit, autant excitée qu’incrédule face à la scène qui venait de se produire (sérieusement, un drapeau canadien collé à un bâton de hockey… what the fuck?). Pour ajouter du ridicule à la situation, il s’est avéré qu’Hallak était en livestream sur Facebook pendant que ça se passait. Le vidéo de sa disparition éclair vit dans nos coeurs et sur nos disques durs. L’ambiance a ainsi été posée : semblerait-il que la foule soit en mode confrontation.

Dix minutes plus tard, un skinhead solitaire s’est matérialisé de l’autre côté de la rue. Vêtu de pantalons de l’armée, avec des lunettes fumées de mauvais goût, et des « bretelles rouges[1. Dans certains cercles skinhead, les bretelles rouges doivent être méritées, gagnées en commettant un acte violent comme une attaque contre un ennemi perçu de race blanche. Toutefois, quelques skinheads portent du rouge non pas parce qu’ils ont commis un acte de violence mais simplement parce que ça fait partie de leur sous-culture.] », l’homme s’est promené autour, a parlé à la police, et s’est caché derrière une voiture de police, apparemment confus quant à l’endroit où se trouvait le reste de ses amis. Quelques projectiles ont été lancés dans sa direction, mais la foule ne s’est pas occupé de lui plus longtemps. Éventuellement, un petit groupe d’individus masqué s’est approché et l’a poussé au sol (note : les Doc Marten’s ont une adhérence terrible et ne sont pas très performants dans la neige). Après quelques coups de poings, la police a mis fin à la bagarre, ce qui a fait retourner les individus masqués dans la foule.

Au milieu de toute cette excitation, nous avons échouer à remarquer que le conducteur de la mini-van s’était stationné à moins d’un bloc de distance de la manif. Après avoir confirmé que c’était bien le même véhicule, la foule s’est approché pour quelques secondes avant qu’elle ne s’enfuit. Une volée de roches a frappé le véhicule, même si nous n’avons pas été capables de le rattraper.

Dans le livestream d’Hallak, il mentionne s’être coordonné avec les Soldats d’Odin (SDO), un groupe de d’auto-défense anti-immigrants. SDO a été formé en Finlande en 2015 mais a depuis lors établit des chapitres dans des dizaines de villes à travers le Canada. Peu après l’arrestation d’Hallak, près d’une vingtaine de membres de SDO ont été repérés en face d’un McDonald, à un bloc de distance de la manif. Quelques dizaines de personnes vêtues de masques se sont séparées de la foule principale dans un effort pour aller les confronter, mais la police était partout.

Après s’être regroupé, SDO a marché vers la manifestation, ne réussissant à s’approcher qu’à un demi bloc de distance avant d’être accueillis par un groupe de militant.es fâché.es. La police a d’abord prévenu les deux côtés de s’affronter, mais un petit groupe a avantageusement fait usage d’une ruelle pour lancer des œufs sur SDO et des morceaux de glace. SDO a rebroussé chemin vers le McDonald et s’est dispersé.

À un certain point lors de ces premières confrontations, la police a été capable d’isoler un anti-fasciste, de le battre et de l’arrêter. Il s’est fait donné une amende et été relâché plus tard. Durant les heures qui ont suivi, plusieurs des manifestant.es présent.es le matin ont participé aux ateliers du matin sans qu’ils n’aient été perturbés, alors que quelques autres moments hilarants se passaient au dehors.

Deux membres de SDO ont été repérés en train de manger des cheeseburgers dans le McDonald. Un petit groupe d’individus masqué est entré dans l’Arche Dorée et a tenté de les confronter, mais il en a plutôt résulté une conversation incroyablement malaisante entre les deux groupes. Nous nous tenions autour avec gêne alors que des personnes, qu’on présume avoir été là par intérêt pour les nouveaux déjeuners servis toute la journée, se demandaient si on était en file. Les deux hommes sont devenus de plus en plus grincheux, et on a décidé que des renforts pourraient être utiles. Rapidement, un foule d’une vingtaine de personnes est arrivée et a attaqué un des membres de SDO avec des œufs et des coups de poing. Lorsqu’un pickup est arrivé pour les aider à fuir, un autre membre s’est fait tabasser au sol et le véhicule a eu une vitre fracassée grâce à une roche bien lancée.

La mini-van d’Hallak, stationnée devant la station de police puisque son conducteur voulait apparemment s’assurer de son état, a été bien redécorée (juste à temps pour le printemps!). La police a tenté de faire entrer Hallak dans son véhicule mais ont été forcer de le garder dans leur voiture lorsqu’une petite foule prête à la confrontation est arrivée. La mini-van et la voiture de patrouille se sont éloignées, et ont disparu.

Après une heure sans voir les racistes, les manifestant.es se sont dispersé. Le matin a été rempli d’événements et d’activités amusantes, ce qui était bienvenu pour nous remonter le moral après les échecs du 4 mars. Malgré tout cela, nous pensons qu’il est important de relever certains aspects qui méritent d’être améliorés.

Bien que les racistes aient été neutralisés et en sous-nombre comparé aux anti-racistes, ils ont tout de même été capables de se rassembler, même si c’était juste sur le trottoir. Ceci peut être en soi une victoire pour eux. Leur capacité à prendre la rue servira à galvaniser leurs rangs et à leur offrir des opportunités pour rayonner et recruter des membres potentiels. Une approche sans plateforme fonctionne mieux si nous réussissons à rendre totalement impossible pour eux le fait de se présenter en grand nombre.

Les groupes qui se présentent à ces événements (CCCC, les Soldats d’Odin, La Meute) ont une présence très publique sur internet. Une surveillance en ligne peut nous aider à glaner des informations cruciales quant à leurs tactiques et à leurs capacités logistiques. Les visages de ces personnes et leurs noms complets sont sur Facebook.

Ces manifestations peuvent consister en beaucoup de temps mort. Nous attendons parfois plusieurs heures avant que l’ennemi ne fasse signe. Utilisons ce temps pour organiser des assemblées informelles et des conseils de porte-parole lors desquels nous pouvons partager des idées et discuter de stratégies pour se retrouver avec plus de cohésion dans les rues.

Une manifestation d’extrême-droite protégée par la police contre les antifascistes

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Avr 252017
 

De Sub.media

Aujourd’hui, l’extrême droite a été capable de prendre la rue à Montréal, avec l’objectif supposé de protester contre le gouvernement libéral. Ils ont exclu de leur appel leurs différentes affiliations et ont réussi à attirer une foule de bonne taille, qui ne connaissait pas les politiques des organisateurs.

Ils ont aussi laissé leurs drapeaux et leurs signes à la maison, et ont préféré porter des drapeaux du Québec et, dans un étrange cas, une personne a marché avec un drapeau de l’unité autochtone, connu par le public comme le « drapeau warrior ». Inspirés par les événements récents aux États-Unis, les éléments proto-fascistes dans la manifestation étaient prêts à se battre.

Certains portaient des masques, des armures et des casques, et brandissaient même des bâtons. Ceux qui faisaient la sécurité portaient des brassards et il y avait des éclaireurs dans le périmètre de la manif. Les anarchistes et les anti-fascistes étaient bloqués par une présence policière massive ce qui a empêché les camarades de se rendre assez proche des manifestant.es. La police protégeait les manifestants alors qu’ils marchaient librement à travers le centre-ville.

Le 15 mars à Montréal : c’est pas la neige qui va nous empêcher, d’attaquer les policiers

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Avr 012017
 

Soumission anonyme à MTLCounter-info

Quelques centaines de personnes se sont réunies hier soir à la Place Valois dans Hochelaga pour la 20e édition annuelle de la manifestation contre la brutalité policière, organisée par le collectif opposé à la brutalité policière (COBP). C’était le lendemain de la plus grande tempête de neige de l’année à Montréal. Les bancs de neige qui bordaient les rues étaient devenus des obstacles, autant pour les manifestants, que pour les flics. En refusant cette logique de protestation qui exige une police moins brutale, nous avons porté la mémoire des 15 mars antérieurs et leur héritage marqué de révolte contre la police. Nous y avons aussi amené des roches.

Les mots du récit du dernier 15 mars qui eut lieu à Hochelaga il y a 7 ans font toujours écho :

« Nous sommes allés à cette manifestation dans l’intention d’attaquer la police. En plus de toutes les armes que nous transportions, nous portions avec nous un désir de ne plus voir un seul flic marcher dans les rues le lendemain; au moins sans boiter du pied, avec un mal de tête et un sentiment de peur qu’aucune paye d’heures supplémentaires ne peut calmer. Nous sommes sortis dans les rues pour les attaquer comme si nous pouvions réellement les frapper hors de nos vies, sans culpabilité, sans remords ni honte. Tout en reconnaissant que nous n’avons pas encore réalisé l’amplitude de nos désirs (les flics ne sont pas encore en train de courir pour sauver leur peau), nous continuons d’organiser nos vies et nos projets dans cette direction. »
– Traduction libre de Measuring the Meaning of a March, Mars 2010, Montréal

RÉCIT

Après un discours du COBP, la foule s’est dirigée vers l’ouest sur la rue Ontario. Le tiers des individus était masqués. À l’avant de la manif, on pouvait apercevoir une douzaine de drapeaux noirs, quelques bannières renforcées, en plus de la bannière de tête du COBP. Les flics n’étaient pas présents aux abords de la manif probablement à cause des énormes quantités de neige qui étaient tombées la veille, ce qui les gardaient aussi à distance des possibles projectiles. Alors que certains policiers suivaient dans les rues parallèles, paraîtrait-il qu’une partie des anti-émeutes ont dû prendre le métro, probablement en raison de la tempête ayant perturbé le plan de transport prévu. Des roches ont été distribuées et d’autres projectiles ont été trouvés le long de la rue l’Ontario, avec un succès relatif, puisque tout était couvert de neige. Nous avons rapidement traversé Centre-Sud puis atteint l’Est du centre-ville. Un feu d’artifice a été lancé, annonçant notre arrivée dans un terrain confortable et bien connu a été lancé. Des individus dans le bloc ont demandé à plusieur reprise aux gens tenant la bannière de tête de ralentir plusieurs fois ; on aurait dit que la manif courait après elle-même, ce sans raison particulière. Il a été difficile pour les retardataires de se joindre et pour la manif, de faire bloc. Nous aimerions que les prochaines manifs ralentissent ou, voir, qu’elles s’arrêtent quand il n’y a pas de menace immédiate de la police – cela permettrait plus de destruction, de graffitis, d’affichages, d’ériger des barricades ou de danser !

En approchant les environs du quartier général de la police de Montréal (SPVM) sur la rue Saint-Urbain, les policiers en voitures et à vélo à l’avant de la manif ont été attaqués avec des feux d’artifice. Pendant que la foule se rassemblait à l’intersection d’Ontario et Saint-Urbain, davantage de feux d’artifice ont été tirés sur les policiers, qui se mobilisaient pour défendre leur quartier général, puis sur une demi-douzaine de policiers à cheval qui venaient de l’est. “Get those animals off those horses” est presque devenu la réalité au moment où les chevaux apeurés se sont rués sur leurs pattes arrière, ce qui provoqua leur retrait pour la soirée.

Plutôt que de se rassembler au quartier général de la police et de laisser les flics prendre place, nous avons continué vers l’ouest sur De Maisonneuve. Quelques coins de rue plus tard, plus de feux d’artifice ont été tirés sur les flics devant nous. Un photographe qui suivait et filmait de près une personne du bloc a vu sa caméra jetée hors de sa main, provoquant une confrontation plus large avec les médias à l’avant de la marche. Des roches et des boules de neige ont été jetées à un cameraman des médias de masse, qui a ensuite été poussé avec une bannière renforcée et frappé au sol, alors que son garde du corps loué a été battu avec des bâtons de drapeau depuis l’arrière de la bannière.

Une voiture de police laissée seule a été repérée à notre gauche, stationnée sur la rue Union. La foule l’entoura rapidement et la défonça. Sur le même coin de rue, vers le sud, les vitrines du magasin La Baie (l’une des plus vieilles entreprises coloniales du Canada) furent fracassées et marquées par des graffitis. Après environ quinze minutes d’énergie déterminée se traduisant en action conflictuelle parmi la foule d’environ cent-cinquante personnes, les flics exécutèrent une manœuvre d’encerclement et de dispersion efficace. Des lignes de police anti-émeute coururent des deux côtés de la manif, tandis que les flics à vélo nous poursuivaient, fermant les sorties par derrière. Plusieurs personnes se sont dispersées dans les rues éloignées des flics, mais une douzaine de personnes ont été prises au piège vers l’est sur Ste-Catherine à la Place-des-Arts, alors que plus de flics anti-émeutes arrivaient de Saint-Urbain et bloquaient la seule voie de sortie qui restait.

Cela n’aurait jamais dû arrivé; c’est dans les petites rues que nous somme le plus fort.e.s puisque cela laisse moins de mobilité à la police. Ils nous ont donc évidemment guidés vers l’espace le plus ouvert du centre-ville. Nous diriger vers l’ouest sur Ste-Catherine contre le trafic et attaquer offensivement la police à vélo vulnérable qui a réussi à nous intimider en nous repoussant vers la Place-des-Arts, aurait au moins permis une meilleure dispersion.

À la place, les cœurs se sont resserrés, alors que les flics fermaient rapidement un encerclement de trente personnes contre un côté d’un bâtiment de la Place-des-Arts. Toutefois, avec des cris lancés « On fonce !», une confiance et une rapidité inspirante, avant que la deuxième ligne de flic puisse se former, celles-ceux qui étaient encerclés ont poussés contre les anti-émeutes qui bloquaient le trottoir à l’est, ont brisé la ligne et se sont libérés. D’autres anti-émeutes ont voulu bloquer cette nouvelle voie de fuite, mais ils n’étaient pas assez. Les gens courraient à travers les bancs de neige et les stationnements couverts de neige. La plupart ont pu prendre la fuite. Malheureusement, environ dix personnes se seraient retrouvées dans un nouvel encerclement s’étant formé dans le stationnement à côté du quartier général du SPVM. Leurs sacs à dos ont été saisis et ils ont probablement été photographiés, mais on les a laissé partir sans contravention ni accusation. La manifestation s’est terminée sans arrestations.

CRÉATIVITÉ TACTIQUE

Pour combattre l’inévitable stratégie de dispersion inévitable de la police, avec un peu de préparation à l’avance, une équipe portant une bannière renforcée aurait pu se déplacer vers l’un des trottoirs pour bloquer ou du moins retarder le positionnement des lignes de police (potentiellement munis d’extincteurs pouvant être déchargés sur la police pour ralentir leur déploiement). Lancer des projectiles sur les lignes de flics s’est avéré être inefficace, car la foule se déplaçait trop rapidement pour faire bloc et se battre avec une certaine cohésion. Cela rendait difficile de jeter suffisamment de roches pour avoir un impact sur les mouvements de la police. Dans le futur, souvenons-nous de cette leçon ; les feux d’artifice ont tout de même réussi à maintenir la police à distance, spécialement sur un terrain où les projectiles plus conventionnels étaient compliqués à trouver.

Ces dernières années, la perspective que le black bloc puisse prendre de l’espace loin de la police un 15 mars paraissait lointaine. La soirée d’hier était donc inspirante. Durant l’une des deux journées de l’an (l’autre étant le 1er mai) pour lesquelles la police passe l’année à se préparer, nous avons encore pu échapper significativement aux contrôles policiers et porter une attitude conflictuelle en confiance. Cela rend évident que nous devrions nous préparer toute l’année pour les manif en donnant plus de confiance en ce qui peut être possible. Nous pouvons clairement amener le conflit dans la rue d’une manière qui ne signifie pas la fin d’une manif comme plusieurs s’y attendent, mais plutôt comme le début de quelque chose.

Le 15 mars de cette année nous a laissé.e.s avec des questions d’ordre stratégiques concernant les manifestations et nous apprécierions que cette conversation continue. À quels moments la police se tient-elle à distance de la manif intentionnellement et de façon constante, quand et comment les tentatives de confrontation doivent-elles être faites ? Quels autres objectifs avons-nous dans de telles situations ? Comment pouvons-nous utiliser le temps et l’espace que nous avons dans ces moments pour mieux nous préparer à une éventuelle attaque de la police ?

NE DONNONS PAS DE PREUVES À LA POLICE !

Un mot aux journalistes indépendants de la ville: il peut être difficile de vous distinguer des médias de masse qui génèrent des preuves incriminantes et qu’ils remettent volontiers à la police (et que nous attaquerons à chaque fois que nous en aurons la chance). Distinguez-vous par votre comportement – ne filmez qu’à distance et ne filmez pas directement ceux qui attaquent. Ne filmez que leurs cibles. Malgré toutes les bonnes intentions que vous avez sans doute, si vous filmez des gens qui commettent des crimes, ces images peuvent et seront utilisées pour solidifier les preuves contre ielles (même si ielles portent un masque, d’autres vêtements ou des traits du visage sont régulièrement utilisés par la police pour identifier les suspects). Vous ne voulez pas être ce type qui met en danger les manifestants en les exposant à la violence policière. S’ils-vous plaît, prenez cela au sérieux.

Deux autres choses : ne filmez jamais au point de départ ou dans les premiers quinze minutes d’une manif pour permettre à tous.tes celleux qui prévoient porter un masque d’avoir l’opportunité de le mettre en sécurité. Avant de publier des vidéos, flouez toujours les corps des personnes qui sont masquées. Consultez ce tutoriel si vous ne savez pas comment faire.

Nous apprécions que la couverture de la manifestation par Document Everything utilise toutes ces techniques ; les individus dans le black bloc sont floués et les cibles des actions sont filmées plutôt que les personnes qui les attaquent. Au cours de l’attaque de la voiture de police, l’écran devient noir et on n’entend que les bruits de destruction. La couverture de 99% Médias a également brouillé les individus qui ont brisé la voiture, mais nous aimerions critiquer qu’ils ont publié des images rapprochées en haute-définition d’individus masqués non-floués en train de tirer des feux d’artifice sur des flics – personne n’a une tenue parfaite dans un bloc et ce genre d’images font en sorte que les gens se retrouvent en cellule.

Malheureusement, Document Everything, subMedia et quelques autres journalistes indépendants qui sont clairement de notre côté ont été attaqués par le bloc – nous aimerions que les personnes dans le bloc ne soient pas sans distinction envers les personnes avec une caméra. Jetons de la peinture et fracassons les caméras de tous les médias de masse sans hésitation, mais prenons aussi le temps d’expliquer aux médias indépendants quelles pratiques nous mettent en danger. Inversement, Maxime Deland (dont les photos incriminantes ont été publiées plus tard par TVA Nouvelles et qui semble être le photographe des médias de masse attitré pour aller dans les manifestations conflictuelles) est passé inaperçu dans le bloc parce qu’il ressemblait à un journaliste de médias indépendants – voici son visage pour la prochaine fois.

CONTRE LA POLICE, PAS QUE CONTRE LEUR BRUTALITÉ

Nous sommes content.es que cette année, le COBP ait décidé de cesser d’utiliser cette stratégie ratée de dénoncer les pires comportements de la police et a fait appel à des actions directes décentralisées contre elleux, tout en exprimant leur inspiration par plusieurs attaques contre la police et la surveillance au cours de l’année dernière. Le COBP a explicitement appuyé le conflit avec la police dans son communiqué le lendemain de la manif :

« Nous applaudissons tous les groupes autonomes qui se sont mobilisés pour le 15 mars et qui s’organisent toute l’année pour construire un rapport de force contre le SPVM et contre toutes les forces de police … »

« … Nous avons assisté à un 15 mars proactif, avec des actions diversifiées, offensives et efficaces. »

« Nous saluons la façon dont les militants se battent contre l’État policier et cela malgré la violence de la réponse. »

Nous aimerions que la manif de l’année prochaine soit appelée contre la police, point. Cette année, l’itinéraire a été choisi en fonction des endroits où ont eu lieu les meurtres par la police dans les années passées et d’une reconnaissance symbolique de la lutte contre l’embourgeoisement à Hochelaga. Marcher dans les rues résidentielles de Centre-Sud pendant une demi-heure pour atteindre cet objectif symbolique de commencer à Hochelaga ne nous a pas paru utile. Nous pensons que pour les prochaines années, il fait plus de sens de prioriser des routes qui nous offrent des avantages de combat, parce que la meilleure forme de mémoire est la révolte.