Montréal Contre-information
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Manifs de bruit du Nouvel An dans le sud de l’Ontario

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Fév 072017
 

De It’s Going Down

Pour la huitième année consécutive, des anarchistes du Sud de l’Ontario se sont réunis pour faire résonner la nouvelle année avec une série de manif de bruits à l’extérieur des prisons de la région. Nous faisons cela pour démontrer notre opposition au système carcéral et au monde qui le maintien, et pour rappeler à ceuzes qui sont en dedans qu’illes ne sont pas oublié.es.

Nous avons débuté notre nuit au Centre de Détention Niagara – une institution connue pour sa surpopulation extrême, les suicides des prisonniers, et les grèves de la faim des migrants. Sous la pluie battante, une foule de 35 personnes s’est rassemblée et a marché autour du périmètre de la prison. Une fanfare cagoulée a joué alors que les autres personnes présentes chantaient en allumant des feux d’artifices. Une poignée de screws a essayé de nous chasser de la propriété, mais ils n’ont rencontré qu’insultes et mépris, mais nous terminions notre tour de la prison et avons quitté sans incident.

De là, nous nous sommes dirigé.es vers la Barton Jail, au centre-ville d’Hamilton, où nos effectifs ont doublé. Fameuse pour ses conditions particulièrement mauvaises, la prison a récemment été au centre de l’attention médiatique lorsqu’elle a coupé le chauffage durant des semaines en pleine vague de froid. Des histoires circulent relatant le fait que la température était devenue si froide que l’eau gelait dans les cellulaires et que les détenus étaient forcés de porter des chaussettes sur leurs bras pour tenter conserver leur chaleur.

C’est un arrêt habituel de notre manif de bruit traditionnelle et cette année nous désirions faire un effort plus grand pour communiquer avec ceux qui sont à l’intérieur. Nous avons réalisé un court vidéo, que nous avons fait jouer en boucle sur la façade d’un édifice visible depuis l’intérieur de la prison avec un projecteur portable. On pouvait voir les prisonniers regarder les messages sur les murs à travers leur fenêtre.

Des cagoules, des feux d’artifices et des balles de peintures ont été distribuées avant que nous ne débutions la manif. Après toutes ces années, les gens en sont venus à s’y attendre et à se joindre au plaisir! La prison et les vans de transport des prisonniers ont été recouvertes de peinture, et on a chanté et tenu une bannière qui disait « Monte le chauffage » (« Turn up the heat ») et après qu’une tonne de feux d’artifices aient été allumés, on est partis de notre propre chef.

Contre les prisons et leur monde
Les Anarchistes

Fermeture du consulat américain et appellent à poursuivre les actions directes pour mettre fin à la violence raciste dont le Canada est complice

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Fév 032017
 

Lundi dernier à Tiohtia:ke («Montréal», territoire Kanien’kehá:ka occupé), des centaines de personnes indignées et attristées par l’intensification violente de l’islamophobie des deux côtés de la frontière ont fait fermer le consulat des États-Unis.

Debout devant les portes du consulat avec des bannières et des affiches, d’abord dans un silence teinté de tristesse et de colère, les manifestant.es ont spontanément commencé à chanter des slogans – pas seulement contre le décret de Trump envers les ressortissant.es de plusieurs pays musulmans, mais aussi contre le racisme rampant à travers tout le spectre politique du Québec, contre les politiques d’exclusion du Canada en matière d’immigration, et contre la suprématie blanche. Le groupe ad-hoc demande l’ouverture immédiate de la frontière É-U – Canada, le rejet de l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs et la liste des pays d’origine désignés, ainsi qu’un programme de régularisation complète et continue des personnes sans papiers déjà au Canada (pour plus d’information sur ces demandes consultez www.solidarityacrossborders.org).

Les portes du consulat étaient barrées de l’intérieur, et personne n’a pu entrer ou sortir pendant toute la durée de la manifestation, fermant ainsi le consulat et empêchant les activités régulières.

Cette action n’était pas difficile à organiser, et ne nécessitait pas une foule énorme pour être efficace. Nous croyons que c’est un geste qui donne de l’espoir, qui montre qu’à partir d’où nous nous trouvons, avec nos différentes approches et capacités, un grand nombre d’entre nous a la possibilité de trouver des moyens pour travailler avec des membres de notre communauté afin de nous défendre et perturber les institutions qui perpétuent la violence raciste et islamophobe. Nous espérons que de telles actions puissent être menées avec la perspective de pousser les frontières hors de notre ville et de transformer nos communautés en des espaces de soutien mutuel et de support – notre vision d’une Cité Solidaire. Non seulement c’est possible, mais la situation actuelle nous force à le faire.

Alors que la classe politique canadienne prend de grands détours pour éviter de dénoncer Trump, alors que les médias, embourbés dans les stéréotypes racistes qu’ils perpétuent, s’enfargent en essayant de distinguer un tireur et un témoin, et alors que les mêmes personnalités publiques qui insistaient hier pour dire que les personnes musulmanes ne font pas partie de notre communauté expriment aujourd’hui leur stupeur face à cette tragédie, nous ne devrions pas nous attendre et nous ne pouvons pas attendre que ces mêmes complices protègent nos communautés. Cette une menace à laquelle nous devons réagir de plein front. Plusieurs d’entre nous n’avons d’autres choix que d’y être confronté.es – ayant déjà été affecté.es par cette violence. Pour celleux qui ont le choix, nous avons d’autant plus la responsabilité d’être solidaires et de résister, selon nos différentes capacités et moyens, et dans nos différents contextes.

Après le succès de cette action, nous encourageons tout le monde à se réunir, à faire preuve de créativité, à essayer de nouvelles choses, et surtout à prendre des actions concrètes pour ébranler la violence raciste!

Manifestation de solidarité du Nouvel An devant les prisons à Laval et retour sur la situation à Leclerc

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Jan 242017
 

De Toute détention est politique

Pour la cinquième année consécutive, une vigile de bruit s’est déroulée devant les centres de détention à Laval pour souhaiter une bonne année aux prisonnièrEs et leur manifester notre solidarité.

Le groupe d’une soixantaine de personnes accompagné d’instruments de musique et de feux d’artifices s’est regroupé devant le pénitencier Leclerc, le Centre de détention pour personnes migrantes, les résidences de transition B16 et le Centre Fédéral de Formation (FTC). Le rassemblement a également été l’occasion de rendre hommage à Arash Aslani, un ex-détenu du Centre de détention de l’Immigration décédé cette année. Il avait entamé, en 2005, une grève de la faim qui avait menée à sa libération après près d’un mois. Il avait continué depuis à s’impliquer dans les luttes pour les personnes migrantes (pour en savoir d’avantage, cliquez-ici). Les conditions de détention des migrantEs au « Canada » sont particulièrement alarmantes, se retrouvant souvent en détention pour des durées indéterminées sans charges ni procès. Il faut également mentionner qu’au moins deux migrantEs sont décédées durant leur détention dans ces centres cette année.

Retour sur la situation à Leclerc – Un an plus tard

Le transfert des femmes de la prison Tanguay vers Leclerc en février passé aura amené son lot de problèmes et de violences envers les détenues, déjà en position de vulnérabilité imposée par un système carcéral sexiste, raciste et capacitiste. Le transfert effectué de façon complètement désorganisé a causé de nombreuses tensions liées à la mixité dans la prison, entre autre, dans les cas de fouille à nue. Le temps absurde pour instaurer les services de base, l’absence d’accès aux effets personnels (allant jusqu’à 14 jours) et le non-respect des conditions de santé des détenues sont des violations graves que l’État se permet de perpétrer en toute impunité.

Il faut aussi mentionner que de nombreux agents correctionnels dans la prison sont des hommes et que le seul effort fait en ce sens est une mince formation de 4 heures sur la réalité des femmes en prison. La Ligues des Droits et Liberté et la Fédération des Femmes du Québec (FFQ) ont réclamé en mai passé une mission d’observation dans la prison, qui a bien entendu été rejetée par le gouvernement, et la FFQ a subit tellement de coupe dans leur subventions (cause d’austérité) que la moitié de l’équipe a dû être mise à pied, se retrouvant dans l’incapacité de continuer les pressions.

Présentement, le ministre de la sécurité publique affirme que l’ouverture de trois nouvelles prisons à Amos, Sept-Îles et Sorel-Tracy permettra de transférer les 84 détenus masculins de Leclerc d’ici à juin 2017. Il a également laissé entendre en octobre qu’il envisageait la construction d’une nouvelle prison adaptée pour les femmes dans l’Ouest du Québec. Cette optique générale du gouvernement ne cherche en aucun cas à s’attaquer au cœur du problème et se situe dans une idée générale de renforcement du système carcéral. Créer plus de prison n’est pas une solution, il faut réduire le nombre de personnes en prison. La moindre des choses serait de réviser les peines pour les délits mineurs et d’explorer d’autres pistes de solution, particulièrement en communautés autochtones, qui sont souvent les plus touchées. Situation engendrant le morcellement des communautés, l’éloignement, et les soumettant à des institutions coloniales qui ne sont pas reconnues dans leurs traditions (justice alternatives, justice spirituelle, etc).

NOUS NE VOULONS PAS DE MEILLEURES PRISONS, NOUS VOULONS LA FIN DES PRISONS!

Fuck Trump, Fuck Toute

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Jan 222017
 

Soumission anonyme à MTLCounter-info

À Montréal, une manif de soir s’est transformée en affrontements contre la police. 200 personnes se sont rassemblées au Square Phillips, à un bloc de distance du consulat américain. Les gens n’ont pas pu se rendre à l’édifice du consulat, mais ont plutôt marché en direction inverse du trafic sur la rue principale, la rue Sainte-Catherine, en embellissant la ville de graffitis contre le patriarcat et appelant à l’incendie de la ville.

La manifestation a été marquée par la présence d’un bloc qui avançait avec une manif « Fuck Trump » ayant été altérée pour qu’on y lise « Fuck toute ».

Lorsque la manif est arrivée à la hauteur du poste de police du centre-ville, les manifestant.es se sont attaqués aux policiers, qui ont été la cible d’une abondance de roches. Les policiers ont relancé les roches vers la foule qui s’est finalement dispersé dans la ville. Mais qui n’a pas quitté avant que les fenêtres du poste de police n’aient été convenablement détruites. »
– Crimethinc J20 Live Updates

Nous aimerions ajouter quelques mots au rapport ci-dessus puisque nous avons été inspiré.es par les événements de la journée – des affrontements toujours en cours à Washington à notre propre expérience au centre-ville de Montréal il y a quelques heures.

Bravo aux gens à travers les divers milieux qui se sont retrouvées dans les rues, ont porté des masques et se sont appuyé.es dans la manifestation. Comme chaque fois qu’une personne gagnait le trottoir pour aller faire un graff ou briser des fenêtres, il y avait le double de camarades qui respoussaient (et dans le cas des médias corporatifs frappaient) les caméras et qui nous gardaient en sécurité. Comme lorsque les policiers en vélos ont tenté de prendre les trottoir, des roches leur étaient lancées jusqu’à ce qu’ils rebroussent chemin. Et, ravivant la mémoire du dernier 1er Mai, comme lorsque la manif est passée devant le poste de police de l’ouest du centre-ville et que les gens n’ont pas laissé passer l’opportunité d’attaquer avec offensivité le poste et la police qui le gardait, sans qu’il n’y ait eu de « provocation ».

Parce que nous n’avons pas à attendre qu’ils se saisissent de nous ou nous poivrent pour savoir que notre manière préférée d’interagir avec la police est le langage des projectiles. Lorsque la police ne peut venir près de nos manifs sans risquer des blessures physiques, la manif se retrouve plus sûre et s’ouvre à des possibilités autrement irréalisables.

Que ce soit face au type de domination flagrant de style Trump, ou au projet génocidaire normalisé du Canada, continuons à combiner nos capacités créatives et destructives pour agir contre la démocratie, l’économie capitaliste et la police!

Allumer un feu sous la lune en Cancer

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Jan 152017
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Par un matin glacial du vendredi 13 janvier, nous nous sommes réveillé.es à l’aube pour nous aventurer dans le vent et le froid. Une magnifique pleine lune en Cancer descendait vers l’horizon alors qu’un soleil brumeux se levait à l’est.

Ensemble, nous avons bloqué le traffic du matin en direction du centre-ville, sur la rue Notre-Dame Est à Hochelaga-Maisonneuve. Nous l’avons fait avec des sapins de Noël jetés à la rue et un feu de pneus. Au-dessus de la rue, une bannière a été accrochée au viaduc de chemin de fer qui court entre le port et le terrain vague. Nous avons bondi dans la neige, transportant notre pesante charge, veillant les un.es sur les autres, nourrissant de nouveaux savoir-faire, développant une multiplicité de tactiques ensemble, bâtissant des relations de lutte remplies de care et de sens. Lorsque les barricades furent érigées et les feux allumés, nous nous sommes rapidement dispersé.es avec soin, pour retourner vers la chaleur et la sécurité.

L’année 2017 ouvre la voie à deux “célébrations”: celle du 150e anniversaire de la Confédération du soi-disant ‘Canada’ et le 375e anniversaire de l’occupation coloniale génocidaire et de la destruction du territoire Kanien’Keha:ka avec la création de la ville de Montréal.

Nous avons voulu exprimer notre dégoût et notre colère face à ces célébrations, en débutant l’année par cette action. Nous avons aussi été motivé.es par le cri de guerre The Year for Indigenous Liberation. Un autre appel inspirant a été lancé cette semaine, 150e, 375e : vive les rebelles!, invitant à perturber les anniversaires coloniaux du Canada et de Montréal.

Fuck le 375e.
Fuck le 150e.

Nous croyons qu’exprimer notre rage contre toutes les formes de contrôle et de domination est essentiel, de même que contre les villes, les États et les sociétés qui les soutiennent et les requièrent.

Nous sommes inspiré.es par les luttes anti-coloniales et anti-capitalistes, qu’elles soient près ou loin de nous, ainsi que par les siècles de lutte des nations et des communautés autochtones pour la terre, l’eau et la vie.

On vous suggère d’aller lire quelques-unes de ces histoires de résistance sur:
Warrior Publications
SubMedia.tv

Nous désirons manifester notre révolte de toutes les manières possibles contre la merde nationaliste, contre les mécanismes de surveillance et de répression capitalistes et fucking racistes, contre le nettoyage social et le divertissement spectaculaire et misogyne que représente l’anniversaire de cette ville. Pis toute. Fuck toute.

Prison, solidarité et isolement au nouvel an

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Jan 132017
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Le soir du 31 décembre, nous étions un petit groupe de gens à nous rendre à la prison fédérale pour femmes de Joliette, avec une bannière, des casseroles et des feux d’artifice, afin de poursuivre cette tradition en célébrant le Nouvel An avec celles qui sont enfermées derrière les murs de l’État.

À notre arrivée, deux femmes détenues étaient dans la cour de la prison et nous ont demandé de quitter. L’une d’elles est partie à la course pour potentiellement avertir quelqu’un de notre présence alors que l’autre nous expliquait que si on ne partait pas, leurs visites du lendemain allaient être annulées. Contrairement à l’an passé, les filles sont restées à l’intérieur des maisonnées en regardant par la fenêtre. Nous avons envoyé les feux d’artifice en quittant, ne sachant pas comment agir. En vain, nous croyons que les autorités ont puni les détenues l’an passé dû à notre présence et à leur enthousiasme en bloquant peut-être les visites et en les tenant en lock-down. Pas surprenant de leur part, vu qu’ils maintiennent leur autorité en infligeant la peur, et de la sorte, réprimer leur désir liberté.

Jusqu’à la dernière brique, détruisons toutes les prisons !

Fuck les pipelines: trois banques sabotées en solidarité avec #NODAPL

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Déc 192016
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Dans la nuit du 13 décembre 2016, trois succursales de banques investissant dans les pipelines ont été sabotées dans différents quartier de Montréal, par des groupes coordonnés. Nous avons mis de la colle dans les serrures et dans les fentes des machines distributrices de succursales de la Toronto Dominion et de la Royal Bank of Canada. Nous avons aussi inscrit #NODAPL et « solidarité avec les personnes défendant les terres » sur les murs des banques.

TD et RBC sont parmis les plus grands investisseurs canadiens dans le Dakota Access Pipeline. RBC est aussi un investisseur majeur dans la ligne 3 de Enbridge, projet qui vient tout juste d’être approuvé par le gouvernement du Canada, et dans Kinder Morgan, dont le pipeline Trans Mountain vient aussi tout juste d’être approuvé. La résistance contre Enbridge et Kinder Morgan est active depuis des années. Par ce sabotage, nous la continuons, et nous nous attendons à ce qu’elle se poursuive dans le futur. Fuck les pipelines.

Ces actions ont été perpétrées par des anarchiste en solidarité avec la lutte actuelle à Standing Rock, qui tente de résister à la construction du Dakota Access Pipeline par tous les moyens nécessaires. Nous savons que le corps des ingénieurs de l’armée américaine a refusé de donner un droit de passage au Dakota Access Pipeline, mais nous savons aussi que Energy Transfer a l’intention de poursuivre. La lutte continue. Nous supportons toutes les personnes protectrices des terre et de l’eau, partout à travers le monde, qui se battent contre les projets d’infrastructures qui perpétuent la marche génocidaire du colonialisme et du capitalisme.

Nous savons qu’il est nécessaire pour nous de nous organiser pour détruire ces systèmes. Nous sommes parfois plus efficaces à découvert dans la rue et dans les terres, mais il nous faut des fois prendre le couvert de la nuit pour frapper le plus fort. Nous avons hate de nous joindre à vous, peu importe la ou les luttes à venir vont nous mener.

#NoDAPL
L’eau c’est la vie, le pétrole la mort!
Fuck les pipelines, fuck les banques!
Laissons le pétrole sous terre!

Plus de caméras, plus de cibles!

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Déc 012016
 

camlolz

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Durant les derniers mois, nous avons joué à CamOver dans Hochelaga. Nous avons détruit une vingtaine de caméras de sécurité. Pour vous (et beaucoup pour notre propre plaisir!), voici une photo où l’on voit un.e ami.e arborant un collier de trophées optiques.

En réponse au récent saccage de commerces gentrificateurs dans le quartier, et dans un contexte ou vingt-deux commerces ont été vandalisés dans la dernière année, la municipalité et la police annoncent publiquement une collaboration renouvelée. Ils tentent désespérément de rétablir le contrôle face à ces gens qui « n’ont pas peur de la police », telle que le montre leur volonté d’installer davantage de caméras. Bien sûr, la police sait qu’il lui est impossible d’être partout en même temps. Il y aura toujours des failles qui permettront à ceux.celles qui sont créatif.ves et bien préparé.es d’attaquer. Voilà pourquoi les caméras se multiplient : pour nous faire sentir impuissant.es et observé.es. Mais nos masques continueront à nous protéger contre toute caméra. No face, no case. D’ailleurs, face à cette augmentation de la présence des caméras dans le quartier, pour garder le moral, on a décidé d’y voir plus d’occasions de jouer à CamOver et de saboter les mécanismes de contrôle que les autorités mettent en place.

Nous avons décidé de jouer, et nous continuerons ce jeu de révolte, à la fois excitant et effrayant, apprenant à surpasser nos peurs, à composer avec le stress, à faire croître nos capacités, puisqu’il s’agit d’une question qui dépasse la gentrification d’un certain quartier. Ce qui se passe dans Hochelaga s’inscrit dans une histoire de luttes contre la domination aussi vieille que la civilisation elle-même : une multiplicité de mondes insoumis et sauvages qui résistent et se dérobent à celui de l’ordre et du ‘progrès’.

Qui est ce ‘nous’? Nous des ami.es qui avons décidé de manière autonome de détruire des caméras. Contrairement à ce que veulent faire croire les élu.es et les médias de masse qui cherchent à savoir qui est le ‘groupe de vandales’, il n’y a pas de réseau s’apparentant à celui de la mafia, qu’il faudrait démanteler. Les anarchistes n’agissent pas au sein d’une chaîné de commande, nous agissons avec nos tripes. Nulle opération policière contre des ‘réseaux’ fictifs ne peut arrêter l’organisation autonome de gens qui décident d’attaquer en portant des masques.

bye


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Attaquer plus que des vitrines : attaques à Hochelaga

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Nov 292016
 

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Soumission anonyme à MTL Counter-info

Il y a près d’un an, les biens pensants du quartier se sont indigné face à une attaque contre Electric Kids, dont la devanture avait été aspergée de peinture mauve – dont on peut encore voir les traces aujourd’hui.

Cette nuit, nous avons décidé d’attaquer d’autres commerces de la rue Sainte-Catherine – trois boutiques de meubles design, une agence immobiliaire et un salon de coiffure bobo. Si c’est cette stratégie que nous employons, il ne s’agit pas que de faire parler ceux et celles qui appuient et participent à la gentrification d’Hochelaga. Nous désirons faire plus qu’élever notre voix, faire plus que nous indigner face à ce mouvement qui nous chasse lentement du quartier. Plutôt que de se contenter de fracasser leurs vitrines, nous avons décidé d’asperger l’intérieur des commerces de design de peinture afin de ruiner leur marchandise. Il s’agit d’affecter directement ces marchands, et pas uniquement la façade qui les protège.

Ces vitrines détruites, cette marchandise ruinée par la peinture, c’est un acte de guerre. Nous ne laisserons pas ces boutiques s’installer en paix – cette paix de façade qui n’est autre que l’invisibilisation de la guerre en cours contre les pauvres et les marginaux.ales. Nous ne les laisserons pas faire monter les prix de nos loyers, et participer au nettoyage social qui vient nécessairement avec leur clientèle Bon Chic Bon Genre.

Nous ne laisserons pas agir impunément ni la mairie qui participe à faire de ce quartier un endroit hostile à ceux et celles qui ne se conforment pas, ni les entrepreneurs de condos ultra-design qui renforcent l’isolation et la pauvreté relationnelle.

Ces boutiques sont le visage sympatique d’un processus violent que nous désirons saboter, au même titre que les voitures de luxe, les condos en construction, les voitures de police qui patrouillent le quartier, et tous les autres efforts mis en place pour rendre nos quartiers stériles et contrôlés par les intérêts des propriétaires et des riches.

Fuck la gentrification.

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Des bonbons pour les enfants, des cailloux pour les bourgeois

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Nov 282016
 

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Soumission anonyme à MTL Counter-info

Lundi le 31 octobre dernier, environ 75 personnes se sont rassemblées à Hochelag’, avec costumes et bonbons, pour une manifestation d’Halloween contre la gentrification. Dans une ambiance carnavalesque, la petite foule s’est élancée dans les rues et a fait des graffitis sur les murs du quartier. Sur l’ensemble du trajet de la manif, on pouvait lire : « fuck homa », « genre = cauchemar », « tout le monde déteste la police », « junkies contre la gentrification », etc. Ça a donné un peu de couleur et de vie à Hochelag’ qui s’asceptise au fur et à mesure que poussent condos, épiceries bobos et magasins de linge haut de gamme.

Cette manif se voulait un renversement des dynamiques quotidiennes, au vu et au su des gens qui habitent le quartier, contre les flics qui protègent les nouveaux entrepreneurs, contre les tags qu’on efface dès le lendemain. Le temps de cette manif, on a pu habiter le quartier différemment, de façon plus incontrôlable.

La manif a déambulé dans les rues en se rendant jusqu’à Ste-Cathe, en scandant des slogans comme « des bonbons pour les enfants, des cailloux pour les bourgeois ». Parce que c’était un soir d’Halloween, les rues étaient animées et la manif a fait réagir plusieurs positivement. Les flics se sont pointés après une vingtaine de minutes. C’est à ce moment qu’une bande d’ados qui chillaient dans le parc sont venus se joindre à la manif. Ils ont envoyé promené la personne qui leur a offert des bonbons, se sont emparés de tout le sac, puis se sont enfuis dans les ruelles. Pleins d’enthousiasme, ils n’ont pas tardé à réapparaître et ont continué à suivre la manif.

Lorsqu’un premier char de flic s’est positionné à l’avant de la manif, une personne a courru pour couvrir l’arrière du char de gribouillis-graffitis, ce qui lui a fait prendre ses distances. Après avoir tourné sur Davidson, les gens ont commencé à fracasser des voitures de luxe à coup de marteaux, ce qui a irrité les flics qui sont dès lors devenus plus agressifs. C’est alors que la première roche a été lancée, suscitant des exclamations joyeuses de la part de la bande d’ados. La manif a piqué à travers le parc Davidson pour prendre la rue Cuvillier et échapper aux flics qui la collaient de près.

Lorsque la manif est arrivée sur Ontario, un groupe de gens a courru à contre-sens de la manif pour attaquer les voitures de police avec une douzaine de roches. Cela a cependant fait réagir la police en chargeant avec leur voiture cette petite bande, plutôt que de retraiter devant l’attaque, comme on pourrait s’y attendre. Les flics auraient clairement pu renverser et écraser une personne à ce moment là. On pense que mettre des barricades entre les chars de flics et ceux qui lancent les projectiles pourrait rendre ce genre de situation plus sécuritaire pour nous dans le futur. Ça pourrait être des dumpsters sur roues qui suivent la manif ou des chars renversés sur le chemin. Une autre chose à considérer est les roches peuvent briser les fenêtres de côté des voitures, mais pas les pare-brises : ainsi, si on vise ce dernier, il y a moins de chance que les policiers se sentent menacés et reculent. Par ailleurs, les gens ont rapidement épuisé leurs réserves de projectiles. En prévoir davantage nous rendrait moins rapidement vulnérables. La charge des voitures de flics a sonné le dernier coup de dispersion : les gens se sont enfuis à travers les ruelles et les rues adjacentes.

Cette manif, on l’a trouvée intéressante pour différentes raisons.

D’abord, on croit que c’est intéressant de profiter d’Halloween pour faire une manif, parce que c’est alors possible de se promener masqué.e dans la rue sans avoir l’air suspect. Et qu’en cette soirée de l’année tout le monde dans la rue a plus ou moins l’air sketch, alors ça facilite la dispersion de la manif.

Aussi, l’emphase de cette manif a été mise sur la contre-information dans le quartier, avec les graffitis et des affiches, sur des rues comme Ste-Catherine normalement patrouillées par trop de flics pour que les gens osent y faire des graffs. C’est puissant de pouvoir marquer les murs du quartier sans avoir à le faire caché.es dans l’obscurité des ruelles.

C’était aussi intéressant que ça soit une manif de quartier, plutôt que ces manifs de centre-ville aux trajets mille fois parcourus et hostiles, et où la répression policière est plus forte et nous fait souvent hésiter à agir. Faire une manif dans un quartier où on habite, où nos ami.es habitent est significatif de notre résistance dans ce lieu.

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