Montréal Contre-information
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Attaques à Hochelag’

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Fév 272016
 

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Soumission anonyme envoyée à Montréal Contre-Information

La nuit dernière, nous avons détruit les vitrines du Antidote, du Mâle Bouffe, du Electric Children qui a aussi été aspergé de peinture, et attaqué les commerces de la Place Valois. Ce matin, des flyers ont été lancés dans les stations de Préfontaine, Joliette et Pie-IX et à la Place Valois pour expliquer les attaques de la nuit dernière.

Tract :

Durant la nuit du 25 février 2016, des commerces d’Hochelaga ont été attaqués. On a pété les vitrines pis pitché de la peinture partout.

C’est parce qu’on est en colère. Tannées de ces commerces où ce qui est vendu, au-delà de la bouffe et du linge trop cher, c’est une vie basée sur le travail qui nous isole, nous ennuie et nous asservit. Fuck cet univers de consommateurs et de proprios voleurs! Fuck la police qui le protège!

Le point c’est pas de développer une «expertise» en destruction. Tout ce qu’il faut, c’est des marteaux, des crowbars, des roches pis de la peinture. Et avant ça, une petite idée de par où on arrive, par où on part, des masques pis peut-être des vêtements qu’on peut jeter.

On se croise dans la nuit!

Solidarité avec les prisonnièr-es trans & queer!

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Fév 062016
 

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Soumission anonyme envoyée à Montréal Contre-Information

En réponse à la journée Internationale de solidarité avec les prisonnièr-es trans et queer, nous avons parcourus nos rues en y laissant des messages de solidarité en francais, anglais et espagnol.

Parce que la guerre contre l’existant débute par la réappropriation de nos vies et la deconstruction des normes établies. La lutte est individuelle, collective mais surtout quotidienne.

Contre la domination, feu aux prisons!

Attaque d’une BMW au Nouvel An à Montréal

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Fév 062016
 

Soumission anonyme envoyée à Montréal Contre-Information

« Parce que le Black December n’est pas une répétition mise en scène d’événements insurrectionnels du passé, mais plutôt un cycle de lutte qui connecte le passé avec le présent, à la recherche d’un futur où nos vies quotidiennes seront inondées d’attaque et d’actes rébellion contre le Pouvoir.

Parce que, même si nos corps sont emprisonnés derrières des murs et des barreaux, nos esprits se trouvent à chaque endroit de la planète ou des drapeaux de résistance se lèvent pour un monde de liberté.

Parce que nos coeurs continuent de battre obstinément au rythme de la sauvage liberté… »

– Nikos Romanos

Durant la soirée du 31 décembre dernier, une personne en colère (moi) a couvert une vaste distance jusqu’à un quartier terriblement gentrifié près du Canal Lachine à Montréal pour incendier une BMW (sur la rue Duvernay, entre Charlevoix et Lévis). On appellera cela une tentative, car je n’étais plus là pour voir si c’est véritablement arrivé… mais si aucun citoyen stupide n’a pris le risque d’intervenir pour empêcher le feu de détruire la voiture, ça devrait avoir marché. Mais on ne peut en être assuré.es.

Incendier cette horrible machine avec un cocktail molotov aurait permis plus de certitude. Cependant, à cette heure animée de la soirée, lors de l’une des soirées les plus animées de l’année, je ne pouvais pas prendre de risque, alors j’ai utilisé une approche plus discrète qui implique des produits chimiques. Ainsi, j’ai simplement glissé une tasse de café à moitié remplie avec du chlore sec auquel j’ai ajouté du liquide de frein sous l’un des pneus arrière de la voiture, avant de fuir la scène sans un bruit. J’ai testé la recette plusieurs fois, alors je ne vois pas pourquoi ça n’aurait pas fonctionné, particulièrement sur des pneus. Voilà pour l’explication.

D’autre part, il y a aussi de bonnes raisons qui pourraient mener la police et les médias à taire cet incendie, ou des voisins à ne pas prendre le temps d’appeler la police à propos d’un verre de café suspect – plus particulièrement parce que le quartier est rempli d’ « innocent.es » de la classe moyenne élevée, incluant des membres du Parti Intérieur. Évidemment, iels pourraient chercher à éviter un scandale pouvant rendre inconfortable cet insignifiant disneyland bourgeois et mettre en jeu leur dégoutante et délirante impression d’être socialement (et racialement) supérieurs, avec toutes les fluctuations flatulencielles de bulles de crédit que ça peut impliquer. Alors peut-être, peut-être.

Pour toustes ceuzécelles écoeuré.es de ce formatage social quasi-ouvertement fasciste qu’est la « gentrification », la seule manière d’assurer qu’elle ne soit pas plus encore écartée de la « vue du public » est de reproduire de plus en plus de telles tactiques, dans les endroits les plus achalandés possibles, pour que la situation devienne impossible à éviter pour ces petits rats capitalistes. Nous avons besoin d’insurrections soutenues qui prennent des formes et des aspects aussi variés que les couleurs d’arc-en-ciel de votre clique, votre clan, votre culte, votre couple et votre bande.

Sortir de nos enclaves de confort peut certainement aider. Si un branleur comme moi a pu s’arranger pour bouger son cul par lui-même, loin de l’apathie normale de mes ami.es, pour fracasser un morceau de la société… alors ça veut peut-être dire que VOUS POUVEZ LE FAIRE.

Alors vous pourriez aussi – sans vous y limiter – laisser tomber des seringues ou de la merde de chien sur les trottoirs des coins chics… arroser un bar&grill bourge de poivre de cayenne… frapper un homme blanc yuppie dont le visage est empreint de suffisance et lui foutre vos doigts dans les yeux… vous habiller et vous maquiller comme un hipster petit-bourgeois vous-mêmes pour aller foutre le bordel de l’intérieur… ou juste trouver du plaisir a attaquer par surprise n’importe quelle de leurs places pour la trasher… avec leur propre merde bien sûr. Libre a vous. Il y a tant de possibilités à saisir.

J’ai posé ce geste dans le contexte du Black December, en solidarité avec Michael Kimble et toustes les autres prisonniers.eres qui ont pris part aux révoltes en Alabama, et avec Emma Sheppard en Grande-Bretagne, l’invincible Nikos Romanos, Sean Swain, Nicole Kish, MARIUS Mason et les freres Hammond.

Mais ce geste était d’abord et avant tout une vengeance pour un chevreuil femelle retrouvée morte dans un fossé sur le bord de la route il y a près d’un an dans les Cantons de l’Est, alors qu’elle était encore enceinte. Il faudra des centaines de voitures brûlées pour apaiser ma colère face à la mort de cette pauvre créature sans défense. Ainsi je continuerai peu importe les embûches.

Fire for hire!

– un Individu de la Bande du Plateau

P.S. : félicitations à ceuzécelles qui ont réussi à faire des manifs de bruit devant au moins trois prisons à l’extérieur de Montréal au Québec. Continuons à propager ça largement!

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Soupape Enbridge Sabotée de Nouveau

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Jan 262016
 

Soumission anonyme envoyée à Montréal Contre-Information

Un dispositif d’arrêt automatique de la Ligne 9 et une soupape de la Ligne 7 trafiqués

Nos coeurs étaient pleins d’amour et de joie suite aux nombreux moments où nos courageux-ses amis-es ont réussi à arrêter des oléoducs ces derniers mois.

Alors, le matin du 25 janvier, 2016, on a pris notre courage à deux mains et on est passé-es à l’action contre Enbridge et leur Ligne 9. On s’est glissé-es dans un poste de soupape sur le territoire traditionnel de l’Haudenosaunee (à Hamilton, Ontario) et on a réussi à faire marcher une soupape électronique pour couper l’écoulement des substances brutes de sable bitumineux de la Ligne 9. On a également traffiqué une soupape manuelle de la Ligne 7, en la fermant à moitié. Si tôt fait, on s’est éclipsés dans la nuit.

Nous avons entrepris cette action en solidarité avec tout ceux et celles qui ont protégé la terre avant nous et qui passeront à l’action après nous. Nous l’avons fait pour combattre une industrie qui nous menace tous les jours et qui fait violence, au nom du profit, aux communautés les plus proches, à leurs corps, leurs communautés et à leurs cultures.

Nous croyons que ça vaut la peine de combattre cette violence, que ces personnes et ces communautés méritent qu’on se mette en lutte.

Traitez-nous de ce que vous voulez, on ne fait que ce qui est nécessaire et juste. Nos actions ne blessent personne, mais un manque d’action fait mal à tout le monde.

En espérant que nous trouvions tous et toutes le courage de résister de manière active et de détruire les projets capitalistes industriels exploitatifs.

Fuck Enbridge
Fuck les sables bitumineuses
Et fuck tous les oléoducs.

Ps – pour qui voudrait nous imiter, Enbridge se croient malins avec leurs énormes chaines couleur d’or (impossible de les couper avec un coupe-boulon (bold-cutters)) sur leurs portails et leurs boîtiers de sécurité. On peut les contourner en coupant la grille elle-même. Après, vous n’aurez besoin que de pinces coupantes (pour couper l’ultra-sécure tie-wrap qui protège le panneau électrique), votre intelligence et un plan de sortie.

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Valve d’oléoduc fermée et sabotée

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Jan 062016
 

Soumission anonyme à Montréal Contre-Information

Y a-t-il pas de meilleure façon de commencer la nouvelle année qu’en fermant des foutus oléoducs?

À un moment dans la nuit du 3 Janvier 2016, des individus se sont aventurés dans l’ombre près du lieu dénommé Cambridge et ont fermé un robinet manuel d’oléoduc pour restreindre le flux de la Ligne 7 d’Enbridge. Nous avons ensuite attaché un dispositif de verrouillage pour retardé leur temps de réponse.

La ligne 7 est un autre oléoduc qui a récemment subi une augmentation de sa capacité et qui est opéré par Enbridge, fonctionnant en parallèle à la ligne 9 et acheminant 180 000 barils par jour de pétrole brut des sables bitumineux.

Cette action fut entreprise pour montrer notre amour et notre soutien sans fin envers les courageux-euses qui ont commis-es des actions similaires sur des territoires traditionnels des peuples Huron-Wendat, Mohawks et Anishinaabek.

Qui plus est, on est passé à l’action pour contrer le nouveau discours de l’État; pour lutter contre les accusations absurdes et exagérées portées contre ceux-elles de Sarnia, et pour leur montrer qu’on ne se laissera pas intimider.

Nous luttons pour l’eau et pour la terre, et nous luttons pour nos vies.

On va toujours riposter, que ce soit avec le soleil qui nous réchauffe le visage ou bien avec la lumière de la lune pour nous guider.

Joignez-vous à nous.

Pas de sables bitumineux, pas de pipelines.

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Feux d’artifice devant les prisons à Laval

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Jan 062016
 

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Au jour de l’an, plus de 100 personnes se sont rassemblées pour une manif de bruit devant les prisons hors de Montréal à Laval : Le Centre de surveillance de l’immigration, l’unité à sécurité minimale du Centre fédéral de formation, et la prison Leclerc. Sur les bannières, on lisait en anglais : Happy New Year, Free All Prisoners et Our passion for freedom is stronger than prison (Joyeuse année, Libérez tous les prisonnierEs et Notre passion pour la liberté est plus forte que la prison)

Au Centre de surveillance de l’immigration, nous n’avons pas pu établir de contact visuel avec les personnes à l’intérieur mais nous savons grâce aux années précédentes que les feux d’artifices et les chants peuvent être entendus au-delà des murs. La caméra vidéo de la police qui suivait la manifestation à pied a été bloquée par des bannières, et les manifestantEs ont marché dans leur chemin pour entraver leur file. À Leclerc et au Centre fédéral de formation, on pouvait voir les prisonnierEs faire clignoter les leurs lumières, envoyer la main et crier par les fenêtres. Des feux d’artifice ont été déclenchés en abondance à chaque prison, et des discours ont été lus par système sonore contre les prisons et sur leurs liens avec les systèmes de colonialisme, de suprémacie blanche et de capitalisme. Des mots d’encouragement et de solidarité avec les prisonnierEs ont été transmis en français, en espagnol et en anglais.

Nous sommes heureux que trois manifestations de bruit aient eu lieu au Québec ce jour de l’an. On espère que cette tradition puisse servir de moment pour saluer une année de lutte continue et variée contre le système carcéral et contre les personnes, institutions et infrastructures qui le maintiennent.

Extrait de l’appel :

«Nous voulons célébrer la résistance à l’intérieur des prisons. En avril 2015, 70 mères du Karnes County Detention Center au Texas ont fait la grève. Ces femmes migrantes ont fait la grève de la faim pour demander leur libération tout en demandant l’asile aux États-Unis. En août, des prisonniers détenus en isolement à long terme en Californie ont gagné un recours collectif fédéral, stoppant efficacement l’isolement à long terme indéfini. En octobre, Amazon, une femme trans anarchiste présentement emprisonnée en Californie, a fait une grève de la faim, demandant d’être transférée dans une prison pour femmes. À Lindsay, en Ontario, des détenus de l’Agence Frontalière du Canada au Centre correctionnel du Centre-Est sont en grève depuis deux ans, demandant la fin des détentions pour immigrants. Ce ne sont que quelques exemples de résistances prisonnières qui se sont produites cette année. Nous sommes solidaires avec celles et ceux qui luttent contre les murs des prisons de l’intérieur.

Les prisons ont été créées pour isoler les gens de leurs communautés. Les manifs de bruit sont un moyen concret de combattre la répression et l’isolation. Nous voulons étendre notre message de solidarité aux gens à l’intérieur, et leur souhaiter bonne année. Par contre; une bonne année en serait une sans prison et sans ce monde qui nourrit leur existence.»

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Feux d’artifice du nouvel an à la prison des femmes de Joliette

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Jan 032016
 

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De La Solide – Anti-répression Montréal

Le 31 décembre en soirée, nous nous somme rendu à la prison fédérale des femmes de Joliette (la seule prison pour femme purgeant des sentences de plus de 2 ans au soi-disant Québec), dans la région de Lanaudière. Nous tenions deux banières avec les inscriptions: L'(A)MOUR POUR LA LIBERTÉ NOUS FAIT ENNEMI.ES DE L’AUTORITÉ et LA LIBERTÉ EST NOTRE ARME ABSOLUE. Nous avons lancé quelques feux d’artifice, avons pu communiquer avec les filles détenues et chanter notre solidarité. Plusieurs d’entre-elles sont sorties aux portes de leurs unités (petites maisonettes dans la court de la prison), ou sont allées à leurs fenêtres. C’était une première du genre à cette prison.

Solidarité avec tous les prisonniers en lutte

Jusqu’à ce que nous soyons tous libre

DÉTRUISONS TOUTES LES PRISONS ET CE MONDE QUI EN A BESOIN

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Action de solidarité avec les détenu-es du centre de détention de Rimouski

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Jan 032016
 

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De toutedetentionestpolitique

Le soir du 31 décembre, une vigile de bruits s’est tenue devant la prison de Rimouski. Une dizaine de personnes s’étaient réunies avec casseroles et feux d’artifices pour l’évènement. La gardienne de sécurité nous a bloqué l’accès dès le début de l’action et 3 voitures de police se sont rapidement rendues sur place, nous demandant de ne plus entrer sur le terrain de la prison. Nous avons tout de même continué l’action, lisant le manifeste des détenu-es contre l’austérité et faisant le point sur la situation à Rimouski.

Si des gens sont en contact avec des détenu-es à Rimouski qui pourraient témoigner de leur situation quotidienne, il est possible de nous contacter pour relayer l’information et enrichir le dialogue.

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La prison de Rimouski serait l’une des pires en terme de surpopulation au Québec, avec un taux d’occupation atteignant les 130 à 135% en 2013. Je vous laisse imaginer la situation deux ans plus tard, avec les mesures d’austérité imposées par le gouvernement libéral. Les détenu-es sont entassé-es, couchent au sol ou à deux dans des cellules prévues pour une personne.

Durant l’année 2013, trois prisonnier-es ont subi une détention illégale et ont été relâché-es en retard à cause d’erreurs dans le traitement des documents ou durant le calcul de leur peine. Durant la même période, deux tentatives de suicide ont eu lieu. En plus, on remarque une augmentation du nombre de personnes ayant des troubles de santé mentale qui sont dirigées vers l’établissement carcéral de Rimouski, malgré une absence flagrante de médecin-es et de soins adaptés. Les conditions de vie deviennent de plus en plus insupportables et la tension entre les détenu-es ne fait qu’empirer. Il est temps que ça change.

Nous voulons soutenir les luttes à l’intérieur des prisons à travers le Québec et aider les détenu-es à faire entendre leur voix au-delà des murs!

Comme la plupart des prisonnièr-es sont enfermé-es pour des crimes liés à leur condition de vie, nous soutenons que toute détention est politique!

Solidarité avec les personnes incarcéré-es

Une boutique de vêtements Yuppie attaquée à St-Henri

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Déc 292015
 

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Soumission anonyme à Montréal Contre-Information

Au petit matin du mardi 22 décembre, nous avons utilisé des morceaux de porcelaine pour briser une fenêtre de la boutique de vêtements Yuppie au coin de Notre-Dame et Delinelle dans le quartier montréalais de St-Henri. Nous nous sommes ensuite servi-e-s d’un extincteur détourné pour arroser de peinture couleur vomi l’intérieur du commerce, vandalisant la marchandise.

Les boutiques comme celle-ci transforment le quartier en le rendant plus attrayant pour les riches, augmentant le prix des loyers et le coût de la vie, expulsant des gens de leur chez-soi, et amenant davantage de contrôle social dans les lieux où nous vivons.

Cette action se veut en réponse à l’appel pour un Décembre Noir. Nous avons choisi cette cible à cause de toutes les façons évidentes par lesquelles les gentrificateurs rendent misérable la vie des pauvres et des rebelles, et aussi parce que nous refusons le discours politique gauchiste de la « mixité ». Nous ne vivrons pas paisiblement aux côtés des individus et des commerces qui mettent des policiers et des caméras de surveillance à chaque coin de rue et intensifient le pouvoir des patrons et des proprios sur nos vies.

Nous invitons les autres à intensifier les attaques contre les formes concrètes que prennent le capital et le contrôle social autour d’elles et eux.

Pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État : Réflexions sur la manif de soir du 18 décembre

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Déc 222015
 

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La nuit du vendredi 18 décembre, environ 150 personnes se sont rassemblées au centre-ville de Montréal pour une manifestation de soir. Cette manifestation était la troisième d’une série entamée le 30 novembre et continuée le 9 décembre, la deuxième constituant probablement la manif combative la plus réussie à Montréal depuis la grève étudiante de 2012. Le 18 décembre était vu comme la chance d’amener encore plus loin la combativité et le courage nous ayant permis de nous réapproprier autant de temps et d’espace la nuit du 9 décembre.

L’invitation disait : La nuit nous appartient. La jeunesse emmerde le gouvernement, les riches et les fascistes, sans oublier les flics. La lutte ne fait que commencer, pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État. Cette manif sera aussi en solidarité avec les camarades emprisonné-e-s en Grèce et pour le Décembre noir. Contre les violences étatiques nous serons la réplique. Love and Rage

Pour plusieurs d’entre nous, les attentes étaient hautes dû à l’excitation courrant discrètement à travers la ville et au raffinement des stratégies dans la semaine précédente. La foule réunie au carré Berri, moins nombreuse qu’espéré, n’avait cependant pas l’air mal préparée à la rencontre.

La nuit, en revanche, appartient en grande partie à la police. Malgré les roches et les fusées lumineuses lancées en leur direction pendant l’affrontement final sur Ste-Catherine, il leur a été permis de contrôler l’itinéraire de la manifestation à chacune des intersections clés et comme de raison, d’entraîner la manif vers un secteur géographique où il leur fût ensuite facile de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogènes et de charges d’anti-émeute. Alors que la foule était repoussée vers l’Est sur Ste-Catherine, les vitrines de la banque Laurentienne, de commerces gentrificateurs du quartier gay et d’au moins une voiture de police ont été fracassées, mais le caractère désespéré de ces attaques était bien loin du joyeux saccage sur le boulevard René-Lévesque de la semaine précédente.

 

Malheureusement, l’aspect le plus mémorable de cette nuit fût probablement la présence de policiers undercover dans la manif, certains accoutrés de leur risible interprétation du black bloc. Lorsque dénoncés par des participant.e.s de la manif, ceux-ci répliquèrent vicieusement à de nombreuses reprises en tabassant, arrêtant, poivrant ou même en pointant leur arme à feu vers les individus ou groupes qui tentaient de les démasquer ou de les confronter. Il y avait longtemps que les flics n’avaient tenté aussi effrontément d’infiltrer une manif à Montréal, et nous y voyons une réponse directe à la popularité et à l’efficacité des tactiques black bloc du 9 décembre dernier. En envoyant des infiltrateurs aussi aisément identifiables dans des manifestations combatives et en s’attaquant aux participant.e.s, le SPVM énonce clairement ses buts (mis à part blesser et terroriser ses ennemis) : générer la méfiance envers les individus qui choisissent de se masquer pour se défendre contre la répression.

La police espère que l’on associe ceux et celles qui dissimulent leur identité à des agents provocateurs, créant ainsi un climat dissuadant l’adoption de tactiques black bloc et facilitant par le fait même le contrôle policier de la situation. Dans les heures qui suivirent la dispersion de la manif, des images et descriptions d’infiltrateurs se sont mises à circuler de manière virale sur les médias sociaux. Des manifestant.e.s pacifiques jouaient déjà le jeu des forces policières en défendant publiquement la thèse que les attaques envers les flics effectuées par des anarchistes la nuit du 18 étaient en fait orchestrées par la police elle-même par le biais d’agents provocateurs qui (d’après cette logique) auraient mis en danger leurs coéquipièr.e.s afin de se mêler à la foule et de justifier la répression policière qui s’ensuivit.

Le spectre d’undercovers dans les manifs ne date pas d’hier, et nous pensons que les meilleures manières de le contrer demeurent. Parmi celles-ci, les black blocs fournis et bien exécutés où les gens sont impossibles à distinguer les uns des autres empêchent les infiltrateurs de bien suivre ce qui se déroule et de récolter des preuves contre un.e participant.e en particulier. Le bloc et la foule devraient demeurer relativement bien regroupés, pour rendre plus difficile les arrestations ciblées où les forces policières attaquent un individu et l’écartent de force de la foule. Lorsque des manifestant.e.s sont capable d.identifier avec certitude un infiltrateur, celui-ci devrait être éjecté de force de la manif, de manière à décourager l’utilisation de cette tactique. Souvenons-nous de la manif du 15 mars 2010 où le black block s’en est pris aux infiltrateurs déguisés et les a chassés hors de la foule à l’aide de roches, de bâtons et de feux d’artifice. À la suite de cette intervention, la police s’est abstenu de faire appel aux infiltrateurs pendant assez longtemps.

De nombreuses personnes sont légitimement ébranlées par cet incident, mais nous souhaitons également réfléchir à la manifestation dans son ensemble. Nous trouvons encourageante la manière dont nous avons réussi à matérialiser un esprit de révolte au cours des trois dernières semaines, mais nous pensons que vendredi dernier aurait pu être tellement plus, et, sans annoncer publiquement les virages stratégiques que nous souhaitons emprunter, nous désirons offrir quelques pistes de solution au pourquoi de notre si grande vulnérabilité aux interventions policières.

Pendant que des participant.e.s se masquaient au tout début du trajet, des caméras en direct filmaient encore une fois dans toutes les directions. Une analyse provenant d’un compte-rendu sur la manif du 9 mérite d’être soulignée : « Idéalement, nous aurions une culture spontanée d’éduquer les gens sur pourquoi c’est nuisible, et ensuite si nécessaire de prendre action contre ces personnes ou leurs appareils. Nous souhaitons par contre mentionner que plusieurs médias indépendants qui filment de manière régulière les manifs semblent avoir des pratiques solides reliées au fait de ne pas enregistrer ou publier des vidéos incriminantes. » Nous souhaitons néanmoins ajouter que la vidéo, peu importe ce qui est gardé lors de l’édition, devrait être évitée pendant les quinze premières minutes d’une manif (pendant que des personnes se masquent), car elle fournit des preuves précieuses à la police.

Notre position s’affaiblissait à chaque fois que nous laissions les flics nous dicter notre itinéraire en bloquant deux des quatre directions à une intersection, mais il n’y a eu aucun effort majeur de tenter de suspendre la progression de la marche et de forcer les lignes policières ou bien de faire marche arrière (comme le 9 décembre où un volte-face rapide et bien exécuté a permis d’échapper au contrôle policier). Par le passé, nous avons fait l’erreur d’attendre que de telles décisions stratégiques nous soient dictées par des organisateurs.trices présumé.e.s à l’avant de la manif, mais il y a également une forte culture dans les manifs de nuit de s’organiser par la coordination de groupes autonomes proposant et adoptant des tactiques si assez de personnes sont motivées à les mettre en branle. En l’absence de cette intelligence autonome et alors que l’avant de la manifestation dépassait en grande vitesse les intersections bien gardées par l’anti-émeute, chaque quadrilatère était ressenti comme un pas de plus vers le piège que nous tendait la police. Historiquement, grâce à des méthodes variées, nous avons mis fin aux arrestations de masse de même qu’aux cordons de flics nous entourant sur les trottoirs. En ce moment, la nécessité stratégique la plus urgente consiste probablement à empêcher le contrôle de notre itinéraire par des lignes de flics bloquant les intersections comme bon leur semble.

La cohésion du bloc et sa capacité d’organisation résultante laissait également à désirer. Des douzaines de personnes étaient en full bloc, et une cinquantaine de plus étaient au moins masquées, mais nous étions trop souvent dispersé.e.s dans la foule. Le 18, le manque de cohésion a rendu la coordination informelle en temps réel entre les groupes affinitaires plus difficile, et les actions du bloc ont majoritairement échoué à s’appuyer entre elles afin de créer un tout plus grand que la somme des parties. Par exemple, à plusieurs occasions, des lignes de police ont récolté un jet de deux ou trois projectiles – pas assez pour faire flancher un flic derrière son armure. Une pluie de trente roches, d’un autre côté, pourrait réalistement provoquer leur retrait, ouvrant potentiellement un espace pour que la manif se dirige vers un terrain plus favorable. Que le bloc soit capable de se concevoir en tant qu’unité cohésive et agisse comme une seule force serait à même de rendre possible un tel genre de coordination.

Il nous faut également trouver de meilleures façons de parer l’utilisation des gaz lacrymogènes, qui, pour la troisième manif nocturne de suite, ont réussi à disperser la foule.

Nous sommes ravi.e.s de voir apparaître des manifs anarchistes combatives indépendantes des mobilisations étudiantes et qui puissent exister en dehors des moments prévus pour le combat de rue, comme les manifs du 1er mai ou bien du 15 mars. Quand les manifestations combatives peuvent seulement se produire dans le cadre de vastes luttes réformistes, elles sont conçues comme utiles seulement parce que les émeutes renforcent le rapport de force avec l’État, augmentant les chances que celui-ci cède aux demandes du mouvement (contre l’austérité, la violence policière, etc). Les manifs combatives sans revendications mettent une analyse anarchiste du pouvoir en pratique : en refusant de concevoir nos luttes en termes de revendications et de demandes, nous refusons les miettes que nous offre l’État, nous refusons ses tentatives de réaffirmer son contrôle et sa légitimité et nous apprenons à créer notre propre puissance, qu’il leur est ensuite beaucoup plus difficile de nous enlever. Développer notre puissance, développer une lutte anarchiste autonome dans cette ville, engager le conflit avec l’autorité en dehors des horaires, lieux et narratifs préétablis – voilà des buts ayant une valeur intrinsèque.

Les nombreuses manifs-action pendant les grèves nous ont habitué.e.s à utiliser des groupes de quelques centaines de manifestant.e.s pour permettre des blocages et des occupations. L’utilisation de la manifestation combative ouvre une nouvelle possibilité d’action directe avec une capacité de frapper directement des cibles urbaines autrement difficilement attaquables (infrastructures de transport, postes de police, etc…) ou de défendre des territoires libérés (ZAD, squats, etc). Prendre l’habitude d’appeler à des manifestations comme celles des dernières semaines permet aux anarchistes de s’autonomiser des mouvements sociaux réformistes. Il est nécessaire d’appeler ces manifs pour ponctuer le fil des jours avec cette rage destructrice, que ça soit pour donner une force à des événements anarchistes ou en réponse directe à des attaques contre nos luttes.

Plus de ressources réfutant la thèse des agents provocateurs :
In defense of the Black Bloc: disproving the accusations against those who wear masks

Photos des undercover soupçoné.e.s :

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