Montréal Contre-information
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Campement d’autodéfense populaire à Rouyn-Noranda

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Juin 142023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le campement d’autodéfense populaire à Rouyn-Noranda est une initiative communautaire née du refus de l’entente entre Glencore et le Gouvernement (15 ng dans 5 ans). La zone tampon, solution proposée par Glencore et différentes instances n’empêchera pas la diffusion de la fumée toxique sur l’ensemble du territoire.

Nous lançons un appel de solidarité et d’unité à toutes les personnes et tous les groupes, de tous les horizons, qui luttent pour protéger l’écosystème contre la machine capitaliste. Conjuguons nos luttes et notre révolte! Joignez les premières lignes du combat, au pied des cheminées de la Fonderie Horne Glencore, dont cinq de ses filiales québécoises sont parmi les 100 plus grands pollueurs de la province.

Vous pouvez visiter notre site et vous inscrire.

Appel à la solidarité : La lutte du syndicat des locataires de Montréal contre l’État et les gros propriétaires du Mile End, les Cucurulls

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Juin 142023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ceci est un appel à la solidarité et au soutien du Syndicat des locataires autonomes de Montréal (SLAM). Le syndicat des locataires a organisé un piquetage pour ce vendredi 16 juin à 16h00 devant les bureaux du propriétaire au 5301 Parc. Cet appel explique la situation actuelle de répression de l’État et des propriétaires, et pourquoi il est important que nous, en tant que mouvement, aidions la lutte des locataires.

Si cette nouvelle mobilisation ressemble au dernier piquetage – avant l’injonction – du SLAM, des piquetages hebdomadaires suivront aux bureaux des Cucurulls. Il est probable que d’autres actions seront organisées pour augmenter la pression.

Nous avons copié un extrait du GoFundMe – donnez si vous le pouvez – écrit par le SLAM, expliquant leur situation actuelle dans leur mobilisation contre la famille immobilière Cucurull :

Après une victoire contre une injonction, notre syndicat lance un nouvel appel de solidarité entre locataires contre la famille Cucurull, un groupe de propriétaires à Montréal. Notre syndicat de locataires avait initallement fait appel à la communauté après que la livraison d’une pétition ait mal tourné. Les Cucurulls ont dépensé des dizaines de milliers de dollars pour nous empêchant de partager publiquement des informations sur leurs actions. Toute information publique au sujet de la compagnie a due être enlevée des réseaux sociaux, le piquetage ne pouvait plus avoir lieu, et notre campagne de financement pour notre défense légale a due être enlevée de nos médias sociaux.

Une victoire récente partielle en réponse à l’injonction nous permet à nouveau de parler publiquement de la compagnie. Non seulement les Cucurulls n’ont toujours pas établi un plan d’action pour répondre aux demandes des locataires listées dans leur pétition, mais une poursuite de 380,000$ cible le syndicat. Les locataires demandent une compensation pour les actions des Cucurulls lors de la livraison de la pétition à leurs bureaux, ainsi qu’un plan d’action pour les réparations, du respect, et de plus petites augmentations de loyer.

Les Cucurulls gèrent 29 bâtiments et 446 apartments. La famille immobilière a été impliquée dans plusieurs centaines de cas au tribunal du logement dans les deux dernières décennies. En 2019, leurs bureaux ont été occupés par des locataires qui ont décrié des évictions de résidents de longue date pour augmenter les loyers. Les Cucurulls ont tenté d’utilisé une injonction pour évincer de facto une locataire actuelle qui a participé à la dernière livraison de pétition, mais ont échoué.

Ce fond légal de solidarité a été mis en place pour aider les membres du syndicat devant faire face à des procès légaux.

Joignez-vous à nos piquetages réguliers du vendredi devant leurs bureaux situés au 5301 Parc, faites un don, et organisez-vous entre locataires dans votre bâtiment pour construire votre pouvoir collectif dans vos quartiers! La solidarité et la communauté feront fleurir une ville meilleure! Solidarité avec toutes les luttes contre les propriétaires!

Faites un don ! Partagez ! Syndiquez votre immeuble !

Une lettre ouverte a été signée par une vingtaine d’organisations locales, nationales et internationales. Elle a été publiée par le collectif Premiere Ligne, sous le titre “La justice fait taire les locataires ! – Communiqué.” La lettre explore les actions répréhensibles des propriétaires, Ian Cucurull et Martha Cucurull, contre des membres du SLAM qui remettaient une pétition innocente. Des cheveux ont été tirés, un membre du SLAM a été étranglé, un locataire du propriétaire a été piégé dans le bureau du propriétaire alors que ce dernier, sur vidéo, souriait par la fenêtre en brandissant un couteau.

La police, au lieu d’inculper les propriétaires, a choisi de cibler les locataires impliqués dans la remise de la pétition en les accusant d’extorsion (pour avoir organisé des revendications), de harcèlement (pour avoir généré une pression publique continue contre le propriétaire) et d’entrée par effraction (pour avoir visité collectivement le bureau du propriétaire). D’autres détails sur l’injonction ultérieure du tribunal, qui comprenait une tentative ratée d’expulsion “de facto” d’un locataire, sont explorés ci-dessus dans le texte de Gofundme.

Voici quelques réflexions sur la nécessité d’une réponse du mouvement et d’une solidarité continue avec le syndicat des locataires de Montréal :

1) Les syndicats de locataires sont nouveaux à Montréal. La réponse actuelle de l’État et des propriétaires aux locataires qui s’organisent sur la base d’une action collective déterminera leurs réponses futures. Si les locataires qui s’organisent et agissent ensemble en utilisant des tactiques plutôt traditionnelles sont considérés comme des criminels ou comme méritant des injonctions de la part des tribunaux, et que nous permettons que cela ne soit pas contesté, nous perdons l’une de nos stratégies les plus utiles pour faire face à la crise du logement. Pour l’essentiel, le droit des locataires à s’organiser publiquement est remis en cause ici. Cette contestation aboutira-t-elle ?

2) Dans le même ordre d’idées, nous ne pouvons que supposer que des organisations de propriétaires comme la CORPIQ et d’autres propriétaires observent ces situations et en tirent des leçons. Cette répression intensive – y compris un procès de 380 000 $, des injonctions, des milliers de dollars de frais juridiques, des accusations criminelles et une enquête policière – mènera-t-elle à la défaite ou à la victoire ?

3) L’occasion s’est présentée de s’organiser contre un important propriétaire local. Il s’agit d’une campagne publique à un moment où l’opinion publique se préoccupe de plus en plus des relations en matière de logement et des rapports de force entre locataires et propriétaires. En tant que mouvement populaire, organisons-nous là où les tensions et les antagonismes de classe sont les plus clairs pour les personnes extérieures à notre mouvement. N’importe qui sait, en apprenant cette situation, qu’une grave injustice est commise.

4) Enfin, ces stratégies de répression ne devraient jamais être tolérées par notre mouvement, contre aucun de nos membres. La solidarité, aujourd’hui, est un appel à l’action contre les Cucurulls, et leurs entreprises : Immopolis et Topo Immobilier.

[Note : Ce texte a été écrit en solidarité et sans l’autorisation ou la connaissance du SLAM.]

Récupération de terres paysannes en Colombie

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Mai 202023
 

Du Projet accompagnement solidarité Colombie (PASC)

Depuis deux ans, des paysan•nes qui habitent sur les rives du marais de la Zapatosa en Colombie participent à la récupération de 8000 hectares de terre. Leur but est de protéger les zones humides, d’améliorer leur vie et de construire une souveraineté alimentaire. Ce faisant, les paysan•nes s’opposent à des puissants intérêts qui ont accaparé ces terres pour l’agroindustrie d’huile de palme et l’élevage bovin et de bisons…

Activer les sous-titres en français en cliquant sur CC en bas à droite.

Qu’est-ce que l’Entente sur les tiers pays sûrs?

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Mar 302023
 

De Solidarité sans frontières

Un élargissement soudain : Sans avertissement, à minuit et une minute samedi dernier, l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) a été élargie et s’applique désormais à l’ensemble des 9 000 kilomètres de la frontière entre les États-Unis et le Canada.

Expulsion sans équité procédurale : En vertu de l’ETPS, toute personne migrante interceptée en train de traverser la frontière à pied ou par voie navigable sans visa peut maintenant être expulsée sans être entendue. Les personnes qui arrivaient auparavant au Québec par le chemin Roxham sont donc maintenant expulsées.

Les demandeur.euse.s d’asile intercepté.e.s dans les 14 jours suivant leur entrée au Canada peuvent être expulsé.e.s : Tout.e demandeur.euse d’asile arrivé.e des États-Unis doit maintenant prouver avoir été au Canada pour une période de 14 jours consécutifs pour pouvoir présenter une demande. À défaut de pouvoir le faire, elles et ils seront expulsé.e.s sans être entendu.e.s, à quelques exceptions près.

Les migrant.e.s en crise du côté américain de la frontière : les personnes migrantes qui arrivent au Canada à pied sont maintenant arrêtées, et celles et ceux qui ne remplissent pas les critères justifiant une exception sont remises aux autorités frontalières américaines qui les emprisonnent ou les laissent dans la ville de Plattsburgh, dans l’état de New York. La plupart de ces personnes n’ont nulle part où aller, ayant dépensé toutes leurs économies pour se rendre à la frontière. Bien des personnes migrantes n’ont pas de vêtements d’hiver pour se protéger de températures qui descendent souvent sous zéro.

Bien que l’élargissement de l’entente soit récent, l’ETPS, elle, ne l’est pas, ayant été conclue en décembre 2004. Jusqu’au week-end dernier, elle ne s’appliquait qu’aux points d’entrée dits « officiels », c’est-à-dire que les réfugié.e.s qui traversaient la frontière à pied à n’importe quel autre endroit sur la frontière pouvaient toujours solliciter le statut de réfugié.e. Dans les dernières années, le chemin Roxham est devenu le passage le plus fréquemment emprunté.

Les États-Unis ne sont pas sécuritaires pour les réfugié.e.s : L’ETPS a été créée en partant du principe que les réfugié.e.s arrivant au Canada ou aux États-Unis doivent demander le statut de réfugié.e dans le premier « pays sûr » dans lequel elles et ils arrivent. Cependant, les États-Unis ne constituent plus un « pays sûr » pour tou.te.s les réfugié.e.s. En 2022, par exemple, le taux d’acceptation des réfugié.e.s haïtien.ne.s aux États-Unis était de 8 % ; pour les réfugié.e.s en provenance du Mexique, ce taux était de 5 %. Les réfugié.e.s sont fréquemment criminalisé.e.s; les enfants, fréquemment emprisonné.e.s;  et il faut des années pour obtenir une décision sur une demande d’asile.

Déjà, des migrant.e.s perdaient la vie : l’ETPS forçait déjà de nombreuses personnes à entreprendre des voyages dangereux pour traverser la frontière, et ce, dans les deux sens. Au cours des derniers mois, deux personnes migrantes, Fritznel Richard et Jose Leos Cervantes, sont morts en traversant vers les États-Unis à pied depuis le Canada.

Un élargissement qui entraînera encore plus de souffrances pour les migrant.e.s : L’ETPS s’appliquant désormais à la frontière dans son entièreté, les migrant.e.s devront emprunter des passages encore plus reculés et difficiles à traverser pour éviter d’être détecté.e.s. Par conséquent, beaucoup d’autres personnes mourront. De plus, la règle des 14 jours signifie que les demandeur.euse.s d’asile qui traversent à pied devront entrer dans la clandestinité pendant deux semaines, période au cours de laquelle elles et ils seront grandement à risque d’être exploité.e.s et maltraité.e.s.

Le premier ministre Trudeau a baissé les bras face au racisme : Même s’il n’a été annoncé que vendredi, l’élargissement de l’ETPS a été négocié en secret il y a plus d’un an. Il s’agissait d’une réponse aux demandes anti-réfugié.e.s croissantes émanant de politiciens racistes. Dépendant de la source d’information gouvernementale à laquelle on se fie, entre 20 000 et 40 000 réfugié.e.s, presque tou.te.s racialisé.e.s, seraient entré.e.s à pied au Canada depuis les États-Unis en 2022. Au cours de cette période, plus d’un demi-million d’Ukrainien.ne.s, presque tous blanc.he.s, ont obtenu des permis pour venir au Canada, sans que cela ne cause une réaction hostile.

Mais ce n’est pas encore fini. La Cour suprême du Canada rendra bientôt sa décision sur la légalité de l’ETPS. Même dans l’éventualité où la Cour trancherait en faveur de l’Entente, les personnes migrantes et les réfugié.e.s continueront de prendre toutes les mesures nécessaires pour se déplacer dans la sécurité et la dignité. En tant que mouvements de personnes migrantes, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les soutenir. Nous devons continuer à nous opposer à la guerre, à l’inaction climatique et à l’oppression économique dans les pays du Sud, dont le Canada profite, et qui obligent les gens à migrer.

Nous allons continuer à nous battre pour un statut pour tou.te.s : nous allons continuer à agir pour les droits et la dignité de toutes les personnes migrantes et à exiger le statut de résidence permanente pour tou.te.s, car c’est le seul moyen d’accéder aux droits et à la liberté. En ce moment, nous agissons pour :

  • La régularisation des sans-papiers, sans exception. Nous voulons un programme non plafonné qui accorde le statut de résident.e permanent.e à tou.te.s les sans-papiers, sans exception. Nous devons nous engager à faire tout ce qui est nécessaire pour nous assurer que personne n’est laissé pour compte.
  • Les travailleur.euse.s migrant.e.s, y compris les travailleur.euse.s sociaux.ales, les travailleur.euse.s agricoles et les travailleur.euse.s de la pêche, doivent obtenir le statut de résident.e permanent.e et être uni.e.s à leurs familles, et ce, sans exigences injustes en matière d’accréditations scolaires et de tests linguistiques.
  • Tous les travailleur.euse.s migrant.e.s, sans exception et y compris les travailleur.euse.s saisonnier.ère.s, doivent obtenir un statut de résident.e permanent.e et jouir des droits au travail et au logement.
  • Les personnes migrantes étudiantes travailleuses doivent avoir accès à un traitement équitable à l’école ainsi qu’au travail, et doivent pouvoir obtenir le statut de résident.e permanent.e sans subir d’exclusion.

Un élargissement soudain : Sans avertissement, à minuit et une minute samedi dernier, l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) a été élargie et s’applique désormais à l’ensemble des 9 000 kilomètres de la frontière entre les États-Unis et le Canada.

Expulsion sans équité procédurale : En vertu de l’ETPS, toute personne migrante interceptée en train de traverser la frontière à pied ou par voie navigable sans visa peut maintenant être expulsée sans être entendue. Les personnes qui arrivaient auparavant au Québec par le chemin Roxham sont donc maintenant expulsées.

Les demandeur.euse.s d’asile intercepté.e.s dans les 14 jours suivant leur entrée au Canada peuvent être expulsé.e.s : Tout.e demandeur.euse d’asile arrivé.e des États-Unis doit maintenant prouver avoir été au Canada pour une période de 14 jours consécutifs pour pouvoir présenter une demande. À défaut de pouvoir le faire, elles et ils seront expulsé.e.s sans être entendu.e.s, à quelques exceptions près.

Les migrant.e.s en crise du côté américain de la frontière : les personnes migrantes qui arrivent au Canada à pied sont maintenant arrêtées, et celles et ceux qui ne remplissent pas les critères justifiant une exception sont remises aux autorités frontalières américaines qui les emprisonnent ou les laissent dans la ville de Plattsburgh, dans l’état de New York. La plupart de ces personnes n’ont nulle part où aller, ayant dépensé toutes leurs économies pour se rendre à la frontière. Bien des personnes migrantes n’ont pas de vêtements d’hiver pour se protéger de températures qui descendent souvent sous zéro.

Bien que l’élargissement de l’entente soit récent, l’ETPS, elle, ne l’est pas, ayant été conclue en décembre 2004. Jusqu’au week-end dernier, elle ne s’appliquait qu’aux points d’entrée dits « officiels », c’est-à-dire que les réfugié.e.s qui traversaient la frontière à pied à n’importe quel autre endroit sur la frontière pouvaient toujours solliciter le statut de réfugié.e. Dans les dernières années, le chemin Roxham est devenu le passage le plus fréquemment emprunté.

Les États-Unis ne sont pas sécuritaires pour les réfugié.e.s : L’ETPS a été créée en partant du principe que les réfugié.e.s arrivant au Canada ou aux États-Unis doivent demander le statut de réfugié.e dans le premier « pays sûr » dans lequel elles et ils arrivent. Cependant, les États-Unis ne constituent plus un « pays sûr » pour tou.te.s les réfugié.e.s. En 2022, par exemple, le taux d’acceptation des réfugié.e.s haïtien.ne.s aux États-Unis était de 8 % ; pour les réfugié.e.s en provenance du Mexique, ce taux était de 5 %. Les réfugié.e.s sont fréquemment criminalisé.e.s; les enfants, fréquemment emprisonné.e.s;  et il faut des années pour obtenir une décision sur une demande d’asile.

Déjà, des migrant.e.s perdaient la vie : l’ETPS forçait déjà de nombreuses personnes à entreprendre des voyages dangereux pour traverser la frontière, et ce, dans les deux sens. Au cours des derniers mois, deux personnes migrantes, Fritznel Richard et Jose Leos Cervantes, sont morts en traversant vers les États-Unis à pied depuis le Canada.

Un élargissement qui entraînera encore plus de souffrances pour les migrant.e.s : L’ETPS s’appliquant désormais à la frontière dans son entièreté, les migrant.e.s devront emprunter des passages encore plus reculés et difficiles à traverser pour éviter d’être détecté.e.s. Par conséquent, beaucoup d’autres personnes mourront. De plus, la règle des 14 jours signifie que les demandeur.euse.s d’asile qui traversent à pied devront entrer dans la clandestinité pendant deux semaines, période au cours de laquelle elles et ils seront grandement à risque d’être exploité.e.s et maltraité.e.s.

Le premier ministre Trudeau a baissé les bras face au racisme : Même s’il n’a été annoncé que vendredi, l’élargissement de l’ETPS a été négocié en secret il y a plus d’un an. Il s’agissait d’une réponse aux demandes anti-réfugié.e.s croissantes émanant de politiciens racistes. Dépendant de la source d’information gouvernementale à laquelle on se fie, entre 20 000 et 40 000 réfugié.e.s, presque tou.te.s racialisé.e.s, seraient entré.e.s à pied au Canada depuis les États-Unis en 2022. Au cours de cette période, plus d’un demi-million d’Ukrainien.ne.s, presque tous blanc.he.s, ont obtenu des permis pour venir au Canada, sans que cela ne cause une réaction hostile.

Mais ce n’est pas encore fini. La Cour suprême du Canada rendra bientôt sa décision sur la légalité de l’ETPS. Même dans l’éventualité où la Cour trancherait en faveur de l’Entente, les personnes migrantes et les réfugié.e.s continueront de prendre toutes les mesures nécessaires pour se déplacer dans la sécurité et la dignité. En tant que mouvements de personnes migrantes, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour les soutenir. Nous devons continuer à nous opposer à la guerre, à l’inaction climatique et à l’oppression économique dans les pays du Sud, dont le Canada profite, et qui obligent les gens à migrer.

Nous allons continuer à nous battre pour un statut pour tou.te.s : nous allons continuer à agir pour les droits et la dignité de toutes les personnes migrantes et à exiger le statut de résidence permanente pour tou.te.s, car c’est le seul moyen d’accéder aux droits et à la liberté. En ce moment, nous agissons pour :

  • La régularisation des sans-papiers, sans exception. Nous voulons un programme non plafonné qui accorde le statut de résident.e permanent.e à tou.te.s les sans-papiers, sans exception. Nous devons nous engager à faire tout ce qui est nécessaire pour nous assurer que personne n’est laissé pour compte.
  • Les travailleur.euse.s migrant.e.s, y compris les travailleur.euse.s sociaux.ales, les travailleur.euse.s agricoles et les travailleur.euse.s de la pêche, doivent obtenir le statut de résident.e permanent.e et être uni.e.s à leurs familles, et ce, sans exigences injustes en matière d’accréditations scolaires et de tests linguistiques.
  • Tous les travailleur.euse.s migrant.e.s, sans exception et y compris les travailleur.euse.s saisonnier.ère.s, doivent obtenir un statut de résident.e permanent.e et jouir des droits au travail et au logement.
  • Les personnes migrantes étudiantes travailleuses doivent avoir accès à un traitement équitable à l’école ainsi qu’au travail, et doivent pouvoir obtenir le statut de résident.e permanent.e sans subir d’exclusion.

Une excuse pour continuer la répression – Communiqué de la CLAC sur les arrestations de masse entre 2011 et 2015

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Mar 212023
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

Après plus d’une décennie de lutte, des personnes arrêté·e·s lors de 16 manifestations qui se sont soldées par des arrestations de masses entre 2011 et 2015 ont finalement obtenu gain de cause face à la ville de Montréal et au SPVM en signant une entente hors-court pour obtenir dédommagement pour les tords subis. La ville s’est engagé à leur verser 6 millions de dollars en compensation financière – divisé entre les centaines de personnes touchées et après déduction des frais d’avocats, c’est une somme disons-le plutôt symbolique – ainsi qu’à produire des excuses publiques et à les afficher sur leur site Internet durant 90 jours. Le 14 mars 2023, à l’initiative des requérant·e·s des recours collectifs, duComité Permanent de Soutien aux Manifestant·e·s et de la Ligue des Droits et Libertés, une conférence de presse est organisée pour dénoncer à la fois les pratiques du SPVM qui ont donnés lieu à ces recours, mais également la mauvaise foi de la Ville de Montréal et de son administration actuelle qui a caché ses excuses dans un .pdf au bas d’une page obscure au fond de leur labyrinthique site web. Voici le communiqué rédigé par la CLAC qui a été partagé lors de cette conférence de presse.

Bonjour,

On aurait aimé être présent·e·s en personne, mais on voulait pas rendre la tâche plus facile au SPVM pour remplir ses fiches; faut bien que le 800 millions de budget servent à quelque part. On tenait quand même à souligner l’importance de cette victoire juridique tout en la contextualisant avec un portrait plus large de la répression policière.

D’abord, il faut reconnaître que des excuses publiques face à la violence policière, c’est non seulement rare, ça l’arrive presque jamais, et lorsque ça l’arrive, comme aujourd’hui, c’est parce que les mouvements sociaux réprimés étaient principalement composés de personnes blanches. Au cours des mêmes années visées par les recours collectifs, entre 2012 et 2017, il a été déterminé par la commission Viens que 75% des constats d’infraction distribuée à Val-d’Or ont été donnés à des personnes autochtones. Vous vous souviendrez qu’alors plusieurs allégations ont fait surface pour dénoncer les violences policières, notamment des violences à caractères sexuels envers les femmes autochtones. Qu’aucune accusation n’a été portée sur les policiers de la SQ après l’enquête. De plus, la SQ a même poussé jusqu’à demander ses propres excuses au gouvernement du Québec pour supposément ne pas avoir été impartial devant les faits et poursuivi en diffamation Radio-Canada pour son journalisme d’enquête. Non seulement le directeur de la SQ au moment des actes de violences policières a refusé de s’excuser, mais Valérie Plante l’a même accueilli comme directeur du SPVM ! Dans ce cas précis, comme dans la vaste majorité des cas de brutalité policière, il n’y a pas eu d’excuses. Faut-il également rappeler que le gouvernement actuel refuse explicitement de reconnaître la présence du racisme systémique malgré le fait que l’observatrice civile le reconnaisse.

De la même façon, en 2020 à Montréal, 40% de contraventions ont été données à des personnes en situation d’itinérance, parce que les adresses enregistrées dans le registre des contraventions correspond à l’adresse d’un refuge pour personne sans abris. Ces personnes non plus ne recevront pas d’excuses. Ni les femmes autochtones, qui sont 11 fois plus susceptibles d’être interpelées par la police que les femmes blanches. Ni les populations noires victimes de profilage racial pourtant avoué par le SPVM sans s’excuser.

Dans le contexte de toutes ces violences racistes, coloniales et de classes, la ville s’excuse à nous, des étudiant·e·s, des travailleur·euse·s, quelques chômeur·euse·s, mais quand même des gens qui s’en sortent assez bien. Ça nous montre c’est quoi la justice, un système où l’on s’excuse quand on arrête des personnes principalement blanches et potentiellement pas si pauvres, mais où l’on ignore les violences systémiques de la police envers les plus vulnérables.

Ensuite, les arrestations de masse ne sont que la pointe de l’Iceberg des pratiques malhonnêtes, des violences et des injustices commises par la police et le système de justice. À chaque fois que l’on remet en question la violence perpétrée par la police ou que l’on tente d’organiser un rassemblement anticapitaliste, on est menacé-e-s, filmé-e-s, lorsqu’on est pas littéralement attaqué-e-s à coup de gaz, de poivre et de matraques. Et surtout, à chaque fois qu’il y a arrestation, les personnes racisées, les femmes et les personnes non-binaires ou trans subissent des violences supplémentaires au mains des policiers. À ce titre, les arrestations de masses sont très loin d’être les pires violences qui sont vécu·e·s par les militant·e·s, pour lesquelles aucune excuse ne sera faite et aucune compensation ne sera offerte.

Petite parenthèse pour dire que les 6 millions obtenu en compensation représentent moins de 10% de l’augmentation budgétaire du SPVM cette année seulement. Si la ville cessait son délire sécuritaire, on pourrait peut-être avoir des logements sociaux qui ont de l’allure. On dit ça de même.

Finalement, il ne faut pas se leurrer, ces excuses ne changeront rien, tout comme la longue liste des enquêtes sur la police depuis des décennies qui ont parfois mené à des réformes toutes plus inutiles les unes que les autres. En 1984 déjà, Jean-Paul Brodeur publiait un ouvrage étudiant une vingtaine de commissions d’enquête sur la police au Québec depuis le 19e siècle. Ses conclusions sont claires: rien ne change. On se rappelle aussi les résultats de l’enquête sur les pratiques policières lors du sommet du G20 à Toronto : malgré toutes les violences commises, rien n’a réellement changé. Les mêmes blâmes ont été exprimés durant la commission Ménard après les grèves étudiantes de 2012, encore là rien n’a changé. Toutes les études et les commissions d’enquête plus récentes arrivent aux mêmes conclusions. Devant l’échec des tentatives répétées de réformes de la police, on est en droit d’en arriver à un constat : c’est pas de la faute à quelques pommes pourries, c’est le verger au grand complet qui est infesté par la pourriture, des racines aux bourgeons! Aujourd’hui, si on obtient des excuses, c’est seulement à cause du combat mené par des personnes requérantes qui ont réussi à obtenir ces gains au bout d’une décennie. Merci à vous tou·te·s de pas avoir lâché le morceau et d’avoir démontré une fois de plus que les chiens de garde de l’État n’ont pas de laisses et que c’est seulement par la lutte qu’on pourra mettre fin à leurs violences.

Continuons de lutter, car seule la lutte paie (dans ce cas-ci, littéralement!). C’est pas les gouvernements ni la police qui nous protègent des bouleversements climatiques, de la montée de l’extrême droite, de la hausse du prix des logements ou de la hausse du coût de la vie. Au contraire, le SPVM participe directement, activement et violemment à réprimer la résistance contre ces fléaux qui menacent nos existences. C’est pour ça qu’on continue à manifester le 15 mars contre la brutalité policière ou de célébrer la tradition anticapitaliste du 1er mai.

En terminant, parce qu’on sait que malgré les excuses pis les belles paroles, la répression va continuer, on profite de l’occasion pour vous annoncer la relance du fonds d’autodéfense juridique de la CLAC afin de soutenir les militant·e·s arrêté·e·s. Le SPVM a peut-être finalement compris que les arrestations de masse ne sont plus acceptables, mais ils utilisent juste d’autres moyens pour nous empêcher de manifester contre le système qu’il protège. Le fonds de la CLAC vise à autonomiser nos moyens de défense face à la répression policière et judiciaire de plus en plus utilisée pour nous décourager de s’indigner.

La convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

Ce document est aussi disponible en .pdf (et plus facilement trouvable que les excuses de la ville sur leur site)

Le fonds d’autodéfense juridique de la CLAC est de retour

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Mar 152023
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

Le Comité d’autodéfense juridique de la Convergence des luttes anticapitalistes relance son Fonds d’autodéfense juridique, qui vise à supporter les personnes qui sont victimes de la répression policière ou juridique pour des gestes présumés commis dans le cadre d’actions individuelles ou collectives ayant une portée anticapitaliste, féministe, anticoloniale ou antiraciste.

Nous avons besoin de vos contributions pour remplir le Fonds! Suite aux larges mobilisations de 2012, plusieurs fonds légaux ont été créés pour supporter les personnes arrêtées, mais depuis quelques années, ceux-ci ne sont plus disponibles, incluant celui de la CLAC jusqu’à maintenant. Nous repartons donc un fonds légal pour soutenir les personnes arrêtées pour des activités militantes, parce qu’il est important de supporter financièrement les arrêté.es pour qu’iels puissent faire face aux systèmes policier et judiciaire biaisés et injustes du gouvernement.

Pour faire un don au Fonds d’autodéfense juridique

  • Par chèque
    Faire le chèque à l’ordre de la “Convergence des luttes anticapitalistes” et l’envoyer à l’adresse:
             CLAC-Montréal / QPIRG-Concordia
             c/o Université Concordia
             1455 de Maisonneuve O
             Montréal, Quebec
             H3G 1M8

Inscrivez “Fonds d’autodéfense juridique” sur le chèque, pour qu’on sache qu’il s’agit d’un don pour le fonds.

  • Par virement interac
    Envoyez à l’adresse: finance @ clac-montreal.net
    Avec la question de sécurité: “Fonds d’autodéfense”
    Et la réponse: “juridique”.
    Si vous faites un don spécifiquement pour la campagne des arrêtéEs à Atlanta:
    Inscrivez comme question: “Solidarité Atlanta”
    Et la réponse: “stopcopcity”.

Si vous avez été arrêté et avez besoin de la contribution financière du Fonds, consultez cette page:
https://www.clac-montreal.net/fonds

Si vous avez besoin de soutien juridique suite à une arrestation, contactez le Comité d’autodéfense juridique de la CLAC à
info @ clac-montreal.net

En fichier attaché: le communiqué distribué par la CLAC à la conférence de presse “Les recours collectifs pour le droit de manifester interpellent la mairesse et le directeur du SPVM” du mardi le 14 mars 2023.

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Résidences pour aîné-e-s (RPA) : La vie des personnes âgées compte

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Mar 042023
 

Du Collectif Emma Goldman

Il y a 9 ans, le 23 janvier 2014, un incendie épouvantable brisait la quiétude nocturne du village de l’Isle-Verte dans le Bas-du-fleuve. La résidence privée de personnages âgées (RPA) du Havre allait montrer quelques unes des défaillances d’un modèle capitaliste de traitement envers les personnes âgées dans notre société. 32 personnes âgées ont péri dans le brasier. Le profit passant avant la vie ; l’enquête du coroner montra qu’il n’y avait aucun système de gicleurs dans des sections habitées par des patients et patientes non autonomes et qu’il y avait un manque de formation et de préparation pour intervenir dans une telle situation, en plus d’un manque d’effectif chez les pompiers volontaires du village.

9 ans après, non seulement faut-il avouer que le drame s’est avéré inefficace pour changer les mentalités dans le marché des résidences pour aîné-e-s, mais des dizaines de propriétaires de RPA menacent actuellement de fermer leur établissement si Québec maintient son échéancier d’obligation pour les gicleurs d’ici décembre 2024 (une échéance, il faut rappeler, que le gouvernement a déjà repoussé face aux pressions). À Québec, plus d’une centaine de résidents et résidentes de la RPA Villa Sainte-Foy viennent d’apprendre par courrier que le bâtiment qu’ils et elles habitent vient d’être vendu et sera converti en logements locatifs. Le propriétaire a décidé de vendre, simplement car il trouvait les coûts pour se conformer aux nouvelles normes trop importants. Ce que le marché permet est absolument horrible pour la centaine de personnes qui comptait sur ce toit.

Les propriétaires de RPA font actuellement un bras de fer avec le gouvernement pour obtenir plus de soutien. Ils ne sont pourtant pas à plaindre avec des loyers mensuels moyens atteignant plusieurs milliers de $ et des coûts qui augmentent à la carte de façon drastique. Ce sont les personnes âgées qui sont prises au piège, trop souvent sans protection et en situation de dépendance, dans la macabre soif de profit de ces propriétaires. Malgré cela, Québec aide déjà considérablement, voire beaucoup trop, les RPA privés. Comme le révélait l’émission Enquête à l’automne 2020, les RPA sont considérés depuis déjà plusieurs années comme un bon placement par les investisseurs, l’“or gris”. Ce qui les intéresse n’est pas de veiller à offrir des conditions dignes à leurs résidents et résidentes, mais d’obtenir le plus de retour possible sur leurs investissements : des profits autrement dit. Ils profitent pour être clair d’un système âgéiste, soit un rapport social de domination qui assigne socialement une position de pouvoir aux individus, différenciée en fonction de leur groupe d’âge. Ils ne rechignent certainement pas devant l’appauvrissement des personnes âgées, le refus de mettre en place les mesures de sécurité les plus élémentaires pour les personnes non autonomes, les coupures dans les services et ils inculquent leur vision marchande de la personne au personnel qui voit le ratio soignant-patient sans cesse augmenter.

Les maigres campagnes visant la défense des droits des personnes âgées et la dénonciation des abus pourront faire bien peu dans ce contexte. Il faudra certainement continuer de dénoncer les cas d’abus envers et contre les institutions qui cherchent à les faire taire, mais il faudra également mettre le doigt sur les racines du problème : les mécanismes de la domination âgéiste profondément ancrés dans notre système politico-économique et ses institutions.

Au-delà des prises de conscience, il sera nécessaire de construire des convergences avec toutes les personnes âgées qui en ont ras-le-bol et soutenir le développement d’initiatives et l’auto-organisation dans leurs milieux et combattre le système.

Pour compléter l’analyse au sujet de l’âgéisme envers les personnes âgées, les deux articles suivants sont à consulter:
L’âgéisme : un autre système d’oppression à combattre ici et maintenant !
Âgéisme : Que veulent les personnes âgées ?

Un anarchiste du Pekuakami

Manifestation du Syndicat des locataires dans les bureaux de Transport Québec

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Fév 242023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Lundi 20 février, des membres du Syndicat autonome des locataires de Montréal (SLAM-MATU) ont pris d’assaut les bureaux de Transport Québec. Tout projet d’éviction future du campement Ville-Marie doit être annulé, et les membres du campement doivent recevoir des logements qui correspondent à leurs besoins. Nous avons marché sur les bureaux de TQ, tout comme nous marchons sur les bureaux des propriétaires, parce que l’action directe donne des résultats.

Nous appelons les membres du public, les sympathisants et les camarades non logés à descendre dans la rue lundi prochain, le 27 février, à 17h30, au métro Atwater (Cabot Square) pour aider à mettre fin à ces évictions.

Ces évictions ne sont pas des solutions à l’itinérance et n’améliorent pas la vie des personnes sans abri. L’itinérance est causée par notre système d’hébergement défaillant, les loyers prédateurs et les évictions des proprios, et la politique d’austérité moderne des gouvernements capitalistes qui sous-financent et gèrent mal les services de santé mentale, sociaux et de logement. La crise du logement nous affecte tous ! Défendez vos voisins !

La musique est encore une fois celle d’Action Sédition. Allez les voir.

Le Syndicat industriel des travailleurs et travailleuses au Québec : postmortem pour le 10e anniversaire

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Fév 052023
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le mois de février marque le dixième anniversaire de la présence des Industrial Workers of the World (IWW) au Québec. Alors qu’il n’était qu’une étincelle dans les yeux d’un groupe tenace de vétérans de la grève étudiante cherchant à élargir leur combat, le syndicat fête aujourd’hui son dixième anniversaire sans qu’aucun lieu de travail de la province ne soit organisé sous sa bannière.

Quelle était cette initiative et pourquoi a-t-elle rencontré des difficultés ?

L’idée étatsunienne : un syndicalisme de solidarité

Alors que les effectifs syndicaux américains continuaient à décliner dans les années 90, un groupe de penseurs s’est fait le champion d’une stratégie, connue sous le nom de syndicalisme de solidarité, selon laquelle le mal et le remède aux problèmes du travail provenaient de la même source : le droit du travail.[1]

Le droit du travail – plus précisément la loi américaine sur les relations de travail (NLRA) – était censé affaiblir les syndicats en les obligeant à suivre un processus d’accréditation formel pour représenter les travailleur.ses d’une entreprise donnée[2]. L’accréditation permettait d’augmenter le nombre d’adhérents et de bénéficier d’un levier juridique au détriment des actions auxquelles un syndicat devait renoncer, comme la grève de sympathie, pour conserver son accréditation.

L’article 7 de la NLRA offre une solution de rechange, permettant aux travailleur.ses de contourner le long processus d’accréditation du syndicat par le biais d’une élection et de négociation d’une convention collective, qui peut prendre des années à se concrétiser. La section 7 permet à deux travailleur.ses ou plus d’agir ensemble pour améliorer leurs conditions de travail – sans accréditation syndicale et sans convention collective.

Si le fait de sauter à travers les cerceaux pour obtenir la “permission de négocier” produit des syndicats impuissants, alors contourner ce point de passage en s’engageant directement dans l’activité concertée protégée par l’article 7 serait la solution. À titre d’exemple, les travailleur.ses de Starbucks se sont récemment engagés dans une grève qui ne mériterait aucune protection juridique au Canada.

Le IWW arrive au Québec

En 2013, l’IWW a affrété sa première section locale au Québec.

Malgré le statut actuel de la province comme étant la juridiction la plus radicale et la plus favorable aux travailleur.ses au Canada, le code du travail du Québec a immédiatement présenté un problème pour l’expérience du syndicalisme de solidarité. Le régime des relations de travail du Québec n’a pas d’équivalent à la section 7 de la NLRA. Il n’existe aucune protection légale pour les travailleur.ses qui s’engagent dans une activité concertée. S’ils faisaient grève – définie dans le code du travail comme pratiquement tout type d’activité concertée ayant un impact sur la production – l’employeur avait légalement le droit de les licencier.

Toutefois, dans les sections 12 à 15, le code du travail provincial contient des dispositions visant à protéger les travailleur.ses tout au long du processus de formation d’un syndicat et pendant la participation aux activités syndicales. Invoquant le libellé général des sections 12 à 15 dans les plaintes déposées auprès de la Commission du travail, l’IWW a tenté de forcer l’interprétation de ces sections comme une sorte de clone déformé de la section 7 de la NLRA.

Voici comment se déroulerait la séquence des événements :

(1) Les travailleur.ses participent à une certaine activité concertée → (2) L’employeur prend une mesure anti-ouvrière → (3) Déposer une plainte pour violation des articles 12-15 → (4) Utiliser l’aide de l’agent du conseil pour négocier des règlements financiers importants causant → (5) Un effet de découragement sur l’employeur cible, et un effet de signal sur les autres employeurs.

La stratégie du syndicat serait-elle admissible aux protections offertes par la Commission des relations du travail du Québec ? Plus concrètement, les employeurs seraient-ils prêts à entrer dans la salle d’audience pour le savoir ? Alors que certains employeurs ont refusé de provoquer l’attention de la Commission du travail sur des actions syndicales qui pourraient être réinterprétées comme étant protégées par la loi, d’autres ont découvert que la Commission accordait des règlements financiers extrajudiciaires importants aux travailleur.ses engagés dans une activité concertée.

Si les plaintes de la Commission du travail ont fourni aux IWW une base juridique défendable pour s’engager dans une activité concertée, le syndicat a pu récolter les fruits de son style d’organisation sous la forme d’un soutien plus large de la part des membres des entreprises cibles, ainsi que d’un activisme plus intense sur le lieu de travail. L’activité concertée lors de la phase de formation du syndicat a permis d’obtenir ces avantages en créant des occasions plus fréquentes et plus intenses sur le plan émotionnel pour les membres afin d’accroître leur sentiment d’identification à l’organisation.

Aucun plan ne survit au contact avec l’ennemi

Si le syndicalisme de solidarité a connu sa part de succès des deux côtés du 49e parallèle, la stratégie a finalement échoué de manière similaire aux États-Unis et au Québec.

Aux Etats-Unis, bien que la section 7 ait permis aux syndicats de développer leur force et leur soutien au cours de la phase initiale de formation dans l’atelier, elle n’est pas allée assez loin pour créer les conditions nécessaires à l’enracinement du syndicat sur le lieu de travail. La section 7 n’a pas non plus créé les conditions nécessaires pour que l’IWW obtienne des concessions de l’ampleur de celles des autres syndicats en termes de salaires, d’horaires, de protection de l’emploi et d’influence sur la gestion de l’entreprise.

Des deux côtés de la frontière, les interventions des conseils du travail pour défendre l’activité concertée étaient trop inefficaces. Les travailleur.ses n’ont pas été en mesure de passer de luttes intenses avec les employeurs pour des problèmes initiaux et limités à la création d’un syndicat durable capable d’influencer la politique de l’entreprise. Malheureusement, la rapidité avec laquelle les employeurs peuvent mener une campagne de terreur – en étouffant les initiatives par des licenciements et des fermetures d’installations, comme au Zeppelin bar and grill et à Red Bee Media – a toujours dépassé les interventions des conseils du travail. Dans la pratique, les employeurs ont également démontré leur capacité à endurer les tactiques de guerre économique mesquine de l’IWW, ainsi que les pénalités financières qui étaient réalisables en vertu des normes de protection des activités concertées. Plus important encore, les employeurs ont su résister à la détermination de leurs employés à travailler dans une zone de guerre perpétuelle.

Au Québec, les travailleur.ses n’étaient pas non plus en mesure d’effectuer le changement juridique découlant de l’accréditation officielle qui marque un passage important d’un ensemble de lois moins avantageuses régissant les contrats de travail individuels, à l’ensemble de lois plus avantageuses régissant la négociation collective et les conventions collectives. Le modèle de syndicalisme de solidarité au Québec a nécessité une abdication et un abandon importants des droits et protections juridiques.

Par conséquent, l’organisation des IWW au Québec s’est heurtée à un mur. De nombreux travailleur.ses qui étaient capables et désireux de faire un mouvement latéral vers la CSN, la deuxième plus grande fédération syndicale du Québec, l’ont fait. D’autres sont partis sans représentation syndicale sur leur lieu de travail.

Un échantillon des efforts d’organisation et de leurs résultats :

EntrepriseRésultat initlalRésultat à long terme
Frites Alors! rue RachelAccord volontaire (pas de statut dans le droit du travail québécois)Le syndicat est mort à cause du roulement du personnel ; on ne sait pas si les travailleurs de ce site bénéficient toujours de cet accord.
Aux Vivres Boul. Saint LaurentAbsorbée par la CSNLe syndicat existe légalement, mais elle a disparu par manque de soutien de la part de la centrale.
Union for employees of student unions and student union owned enterprises (STTMAE)Ententes volontaires avec les syndicats étudiants des cégeps (aucun statut en vertu du droit du travail du Québec)Les membres représentés par les syndicats sont passés à la CSN
Secteur communautaire (STTIC)Absorbé par le CSN Double campagne IWW-CSN qui a conduit à des améliorations significatives de la convention collective pour certains membres.Le syndicat est maintenu, mais il est désormais exclusivement représenté par la CSN ; les IWW sont évincés ou quittent l’exécutif.
Humble Lion CafeAccord volontaire (pas de statut dans le droit du travail québécois)Le syndicat est mort à cause du roulement du personnel ; on ne sait pas si les travailleurs de l’entreprise bénéficient toujours de l’accord.
Red Bee MediaFermeture d’entreprise, licenciements massifs, règlements financiers par médiation de la Commission des relations de travailLes travailleurs ont perdu leur emploi ; l’entreprise a fermé
QA CourierLicenciement de masseLes coursiers à vélo ont fait un premier effort en se tournant vers le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, qui a progressé en Ontario (voir Gig Workers United), mais pas au Québec.
KeywordsLicenciements multiples, règlements financiers par médiation de la commission du travailL’effort de syndicalisation des jeux vidéo se poursuit sous les auspices de Game Workers United & Communications Workers of America

Preuve de concept

L’expérience du syndicat de solidarité de l’IWW a permis au mouvement syndical de tirer des leçons importantes. L’application délibérée, planifiée et persistante de l’activité concertée dans la création d’un syndicat se traduit par des degrés de participation et de soutien plus élevés et plus durables parmi les membres. Plus important encore, elle donne lieu à des actions syndicales de plus haut calibre qui sont efficaces pour prendre les employeurs et les commissions du travail au dépourvu.

Malheureusement, il s’agit généralement de gains à court terme, mesurés en mois et non en années, qui, le plus souvent, finissent par amener les travailleur.ses à demander des conventions collectives dans la plupart des campagnes réussies, en raison des outils juridiques supplémentaires qu’ils rendent disponibles et de l’épuisement des travailleur.ses qui s’organisent.

Aujourd’hui, à la lumière des obstacles décrits ci-dessus, les lieux de travail organisés publiquement par l’IWW aux États-Unis combinent les tactiques du syndicalisme de solidarité avec les conventions collectives et la négociation, réduisant ainsi l’écart de leur approche antérieure. Pendant ce temps, d’autres campagnes d’organisation clandestine sur le lieu de travail se poursuivent dans ce que l’on peut appeler à juste titre un syndicalisme artisanal, à petite échelle – impossible à étendre en dehors d’un ou deux lieux de travail, et transitoire.

L’organisation de l’IWW au Québec a suivi une trajectoire similaire. Elle a établi d’importants précédents pratiques en matière d’activité syndicale en démontrant la volonté de la commission provinciale du travail d’agir pour défendre l’activité concertée. Cependant, elle n’a pas réussi à atteindre son objectif, qui était de créer des syndicats durables capables d’obtenir des concessions importantes sans tenir compte des unités de négociation et du type de traités de paix avec les employeurs, limités dans le temps, qui ont caractérisé les mouvements syndicaux américano-canadiens depuis le début du XXe siècle.

Contrairement à certains de leurs homologues américains, les dirigeants de l’IWW, dont l’empreinte au Québec se réduit rapidement, n’ont pas manifesté d’intérêt pour une approche hybride du syndicalisme qui inclurait des tactiques allant au-delà du menu d’activités concertées protégées de la Commission du travail, ce qui rend l’avenir de l’organisation incertain. La présence du syndicat au Québec, qui comprenait autrefois des enclaves à Drummondville, Sherbrooke, Québec et Montréal, ne compte plus que quelques dizaines de membres actifs à Montréal.


[1] le terme “syndicalisme de solidarité” a connu plusieurs changements de signification. Dans les termes les plus larges, il désigne un ensemble de tactiques pouvant être utilisées par n’importe quel syndicat, tandis que dans d’autres, il fait référence au syndicalisme minoritaire. Dans ce contexte, il fait strictement référence à une tendance dominante de la pensée syndicale qui le définit comme une stratégie basée sur l’article 7 de la NRLA tel que décrit ci-dessus.

[2] Cela est vrai même dans les cas où les travailleurs d’une entreprise donnée forment un syndicat pour obtenir un certificat de représentation.

Le Syndicat des Locataires Autonomes de Montréal résiste à la rénoviction de Cromwell: la solidarité anarchiste est essentielle

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Déc 202022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Les opinions exprimées dans ce texte [initialement paru en anglais le 23 octobre ; NdMtlCI] ne sont pas celles du Syndicat Autonome des Locataires de Montréal (SLAM). Ce qui suit est le compte rendu et l’analyse d’un membre du syndicat. SLAM est construit sur des principes anarcho-syndicalistes mais n’est pas une organisation explicitement anarchiste et contient de nombreux (sinon la plupart) militants non-anarchistes. Travailler ensemble ne consiste pas à compromettre nos principes, mais à accroître notre force sur la base d’un accord tactique.

Un court documentaire, basé sur une visite communautaire du 3605 st-urbain dont il est question plus loin dans ce texte, explore les conditions des locataires de Cromwell.

Les résidents du 3605 St-Urbain se défendent contre une rénoviction effectuée par Cromwell Management. Leur propriétaire, l’un des hommes les plus riches du Québec, est George Gantcheff.

Le projet de rénovation de Gantcheff et Cromwell, implacable, imprévisible et initialement illégal, a atteint un point d’ébullition.

Depuis janvier, plus de 100 locataires ont été rénovincés d’une tour de 130 logements. Ces travaux ont nécessité l’arrêt du chauffage de l’immeuble. Les locataires s’apprêtent à passer un hiver glacial. Leur seule source de chaleur sera les chauffages d’appoint fournis par Cromwell. Tous les locataires de l’immeuble de 130 logements, sauf 14, sont partis.

De nombreux locataires ont accepté l’offre du propriétaire de mettre fin à leur bail de manière anticipée et d’abandonner leur logement plutôt que de subir des rénovations intrusives. De nombreux locataires âgés vivaient dans l’immeuble depuis des années.

Cromwell a l’habitude d’effectuer des rénovictions et d’augmenter les loyers dans les unités de Montréal et de Toronto. Les rénovictions fournissent une excuse au propriétaire pour augmenter drastiquement le loyer.

Cela contribue de manière significative à l’embourgeoisement/gentrification et à l’accélération de la hausse des loyers. La conséquence est l’enrichissement des propriétaires au détriment de l’appauvrissement continu de la classe ouvrière.

Le propriétaire du 3605 a d’abord justifié les travaux de construction par la nécessité de réparer le système de chauffage du bâtiment. Cromwell en a ensuite profité pour effectuer des rénovations massives. La construction a encore été retardée et étendue.

Depuis, les locataires sont confrontés à un manque d’eau chaude, à de l’eau rouillée, à de la poussière et de la saleté partout, à un bruit constant insupportable et à des coupures de courant. Cromwell a transformé l’immeuble en une zone de construction insupportable et a utilisé ces conditions pour faire pression sur les locataires afin qu’ils quittent leur logement.

Un par un, les locataires ont déménagé. Une fois qu’une unité était libérée, l’appartement était éviscéré, permettant à la construction de s’étendre continuellement.

La majorité des locataires restants du 3605 ont formé un conseil de locataires qui s’est réuni régulièrement au cours des deux derniers mois.

Un membre du Syndicat Autonome des Locataires de Montréal, qui a participé activement à l’organisation de conseils de locataires dans des immeubles voisins, assiste à leurs réunions et assure la coordination entre leur conseil et le syndicat général.

Des centaines de dépliants et d’affiches ont depuis été distribués dans le quartier du Plateau, alertant les voisins des locataires de la situation et appelant à la solidarité. Les locataires actuels du 3605 refusent d’être déplacés au nom du profit des entreprises.

Le Syndicalisme Révolutionnaire des Locataires : s’organiser sur le terrain

Le Syndicat Autonome des Locataires de Montréal, qui s’organise avec les locataires de l’immeuble, est un syndicat fondé sur la non-hiérarchie interne, la solidarité, le recours à l’action directe et le leadership des locataires. L’objectif général est de créer un mouvement de masse capable de supprimer radicalement les relations de pouvoir entre les gens, pas seulement pour les locataires, mais pour tout le monde.

SLAM se consacre à la construction de conseils de locataires dans les immeubles et les blocs appartements. Des membres de SLAM assistent aux réunions de ces conseils autonomes. Leur rôle est d’encourager et d’éduquer à l’action directe, de fournir des conseils lorsqu’on leur demande, et d’aider à coordonner les actions ou le soutien avec l’appareil syndical plus large sans dominer la discussion.

Au moment d’écrire ces lignes, SLAM, qui a moins d’un an, a aidé à organiser des conseils de locataires dans près d’une douzaine d’immeubles à travers Montréal.

Les locataires actifs comprennent plus de 40 syndicalistes ou participants aux conseils. Il existe un réseau de soutien plus large de quelque 100 à 150 personnes qui ont signé des pétitions ou participé à des événements.

Les deux mois et demi d’organisation au 3605 St-Urbain (l’immeuble en rénoviction) ont été un défi enrichissant pour les organisateurs. Les locataires restants ont tous plus de 40 ans. Ils viennent d’une pléthore de milieux. Les réunions ne sont pas conventionnelles.

Les discussions de groupe ne durent pas plus de 30 secondes avant que les interruptions ne donnent lieu à des conversations secondaires improvisées. L’attention et la “parole” sont très difficiles à retenir.

À cela s’ajoute le fait que, en raison des horaires disjoints de ce groupe constitué de travailleurs, les réunions se tiennent tard le soir. Elles peuvent parfois s’éterniser au-delà de 23 heures.

Lorsque le Syndicat a entendu parler pour la première fois d’un locataire du 3605, il a été contacté par une figure de proue aimable et respectée de l’immeuble. Cette personne avait déjà organisé une première réunion entre locataires. Avec seulement un petit encouragement du Syndicat, ces réunions du conseil ont continué.

Lorsque l’organisateur du SLAM est entré dans le groupe, les locataires étaient principalement axés sur le recours aux tribunaux du logement pour résoudre leurs problèmes avec Cromwell. C’était dommage.

Sans trop entrer dans les détails, il est juste de dire qu’un mouvement de masse et combatif capable de remplacer le contrôle des entreprises par le contrôle des locataires ne viendra pas du lancement de procès. S’engager dans les tribunaux, c’est individualiser les problèmes sociaux à son meilleur.  

Lors des premières réunions du Conseil du 3605, l’organisateur du SLAM a apporté plusieurs échantillons de lettres collectives que d’autres conseils de locataires avaient écrites à leur propriétaire, a discuté des avantages de l’action collective et a même fait passer des vidéos d’action directe et montré des coupures de presse.

Ces vidéos comprenaient la marche du SLAM sur le siège social de Cogir en juin. Cette marche a permis aux locataires d’obtenir des milliers de dollars en réparations, des économies de loyer et des travaux de construction sans que les locataires n’aient ouvert un seul dossier au Tribunal.

Grâce à des discussions continues, certaines propositions d’actions collectives hors-sol ont finalement été proposées et acceptées par les locataires du 3605. Ces résolutions étaient adaptées à la situation spécifique et aux zones de confort des locataires.

Une fois certaines actions décidées, le SLAM a aidé à convoquer une assemblée générale de ses organisateurs et sympathisants locataires. Environ 16 locataires se sont entassés dans l’espace de réunion habituel du Syndicat, dont plusieurs locataires plus âgés de la classe ouvrière.

Ces locataires plus âgés s’étaient impliqués dans le Syndicat par nécessité, étaient devenus des leaders dans leurs conseils et étaient maintenant prêts à en faire plus. Lors de cette réunion, deux sessions de peintures de bannières ont été planifiées, une liaison avec les médias, une stratégie de médias sociaux et une visite guidée du 3605.

Les bannières sont magnifiques et plusieurs d’entre elles ont été accrochées samedi dans le hall et à l’extérieur du 3605. Plus de 30 voisins, membres du Syndicat et sympathisants ont participé à la visite de l’immeuble délabré. Certains voisins qui avaient été contactés lors du porte-à-porte des appartements de la même rue se sont présentés. Iels étaient absolument enragéEs et engagéEs. Iels avaient leurs propres analyses et expériences et voulaient les soutenir de toutes les manières possibles. Une femme a demandé à rejoindre le SLAM.

Les locataires ont été encouragés par ces premières actions (l’entreprise, en revanche, avait répondu au projet de visite par une réponse ferme et agressive, en affichant des avis semi-légaux menaçants et en se présentant aux portes des locataires en réponse).

Au fur et à mesure que la campagne progresse, le Syndicat continuera à faire pression en faveur d’autres actions directes et d’une escalade. Les locataires sont de plus en plus ouverts à ces tactiques car ils ressentent le pouvoir de la solidarité des locataires à l’extérieur de leur immeuble.

Conclusion

Le but de cette courte anecdote sur l’organisation des débuts de cette campagne contre Cromwell est de souligner l’importance pour les anarchistes de créer et de s’insérer dans des groupes où l’antagonisme de classe est le plus clair.

Nous voulons aider à créer des conseils, des lieux de rencontre qui renforcent le pouvoir collectif et l’autonomie de chacun. Nous avons également pour objectif de pousser la lutte plus loin et de la renforcer. Peut-être que notre idéologie de non-hiérarchie et d’esprit révolutionnaire combatif n’a pas de sens pour tout le monde, mais nos tactiques, lorsqu’elles sont proposées aux situations spécifiques des gens, devraient toujours en avoir.

Cette stratégie syndicaliste nous permet de construire le respect et la popularité de nos méthodes parmi les non-anarchistes et de devenir des “robin des bois” locaux (selon les mots d’un locataire du 3605).

L’avantage de cette forme de syndicalisme continue de faire ses preuves pour le SLAM. Le Syndicat ne se résume pas à la foule habituelle d’organisateurs monolithiques, idéologiquement orientés, plus jeunes et consciemment engagés (bien que ce groupe démographique soit important, et majoritaire aux réunions bihebdomadaires). Il a la capacité d’organiser dans les divers cercles qui constituent le véritable noyau de nos classes opprimées.

Le soutien et l’activisme continus des camarades anarchistes à travers Tio’Tia:Ke («Montréal») restent plus importants que jamais.

La solidarité est essentielle!

Notre objectif n’est pas seulement l’amélioration des conditions. Comme l’écrit Lorenzo Kom-Boa Ervin dans Anarchism and the Black Revolution,

«nous devrions jeter les riches clochards dehors et prendre le pouvoir! Bien sûr, nous devrons nous battre contre les flics et les gardes de sécurité pour les propriétaires véreux, mais nous pouvons le faire aussi! Nous pouvons… construire un mouvement indépendant de locataires qui autogéreront toutes les installations, non pas pour le gouvernement… mais pour eux-mêmes !»

Vous souhaitez apporter votre soutien ? Prenez contact avec le Syndicat : slam.matu@protonmail.com ou tenez-vous au courant sur notre instagram @slam.matu.

Consultez le compte Kolektiva du Syndicat pour notre documentaire et les futures vidéos du SLAM.