Montréal Contre-information
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Endossement et appel au contingent antifasciste: “Manifestation Un statut pour toutes et tous” (16/06/2018)

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Juin 152018
 

De Montréal-Antifasciste

Depuis 2004, nos camarades de Solidarité sans frontières ont organisé annuellement une marche “Un statut pour toutes et tous” pour revendiquer un arrêt aux déportations et aux détentions d’immigrant-es, et pour appuyer l’ouverture des frontières et la régularisation pour tous-tes immigrant-es et réfugié-es. La marche vise également à revendiquer la création d’une vraie “ville sanctuaire” à Montréal.

En tant qu’antifascistes, nous appuyons de tout coeur ces revendications – nous rejetons toutes frontières coloniales et impérialistes, et voulons que tous-tes migrant-es qui les traversent soient traité-es avec respect et dignité. La cause de la justice migrante nous tient à coeur, spécialement dans le climat politique actuel, où l’on constate une montée de l’extrême droite et une normalisation croissante d’une rhétorique anti-immigrante et islamophobe au sein des partis politiques et des médias de masse. Dans ce contexte, il est plus important que jamais d’assurer une forte présence d’antifascistes au sein de la lutte pour la justice migrante, à Montréal comme ailleurs.

Montréal Antifasciste endosse la manifestation “Un statut pour toutes et tous,” et souhaite participer concrètement en appellant à un contingent antifasciste. Comme d’habitude, nous invitons tous-tes camarades à nous rejoindre derrière la bannière de Montréal Antifasciste!

Infos événement:

“Ouvrons les frontières! Un statut pour toutes et tous!”
Manifestation festive
Le samedi 16 juin à 14h
Place de la Gare Jean-Talon (métro Parc)
Coin de Hutchison/Ogilvy.

Cet événement est familial.

Événement Facebook: https://www.facebook.com/events/1804751619671476/
Site Web: www.solidarityacrossborders.org

Faith Goldy et ses ami-e-s racistes

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Juin 072018
 

De subMedia

La blogueuse alt-right Faith Goldy a appelé à une manifestation sur la route Roxham, là où les migrants traversent irrégulièrement au Canada pour fuir l’Amérique de Trump. Tandis qu’elle et ses ami-e-s prétendent être simplement contre l’« immigration illégale », ce vidéo démontre le caractère raciste et suprémaciste blanc de plusieurs parmi ceux et celles ayant participé à la marche de Goldy.

Action antifasciste à la frontière Québec/États-Unis

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Juin 032018
 

De It’s Going Down

3 juin 2018 – Le rassemblement appelé par Faith Goldy à la frontière de Roxham (Québec/É-U) a regroupé une centaine de personnes et d’organisations d’extrême-droite du Québec et de l’Ontario, en plus de quelques losers ayant fait le voyage d’aussi loin que l’Alberta et la Nouvelle-Écosse. C’était la première mobilisation inter-provinciale organisée sur cette frontière.

Faith Goldy est une des personnalités les plus populaires de l’alt-right sur internet au Canada. Elle suscite l’intérêt autant des forces populistes inquiètes de l’« immigration illégale » et de la « menace musulmane » que des fascistes et des néo-nazis. Elle se frotte particulièrement à ces derniers, notamment en répétant le slogan nazi des 14 mots, en blaguant avec des gens de Daily Stormer à Charlottesville et en étant une avide défenseure de l’« identitarisme » au Canada, y compris du groupe d’alt-right Identité Canada. Pour en savoir plus sur Goldy.

Goldy a récemment atteint le sommet de sa popularité, quand elle s’est filmée en train d’être expulsée d’une contre-manifestation antifasciste à la frontière Québec/États-Unis à Lacolle quelques semaines plus tôt. Les franges de l’extrême-droite québécoise, qui, pour plusieurs, n’avaient jamais entendu parler d’elle, en ont pris bonne note et ont participé en plus grand nombre au rassemblement du 3 juin.

Les participants représentaient le public-cible de Goldy : des membres des Proud Boys de l’Ontario, ainsi que d’autres activistes internet de l’alt-right, comme Ronny Cameron (« nationaliste blanc » auto-déclaré et partisan de l’alt-right), Alex Van Hamme (Free Bird Media) et Georges Massaad (The Phalange Media). La majorité des participant.es était cependant originaire du Québec. Bien qu’elle ait snobé les organisations québécoises, ignorant les ouvertures de Dave Tragget et de Sylvain Lacroix, et que son appel aux « patriotes » de se présenter avec des drapeaux du Red Ensign ait aliéné quelques nationalistes Québécois, il y avait un grand nombre de personnes associées à Storm Alliance, à Atalante, à la Meute et même au Front Patriotique du Québec (qui s’en était pourtant dissocié à cause de l’enjeu des Red Ensign).

Dans ses videos d’appel, Goldy avait demandé aux participant.es d’agir de façon respectable, mais elle n’avait certainement pas contesté la présence, au coin de Fisher et Roxham Road, de la milice III% dont les membres étaient vêtus d’habits tactiques pour patrouiller le secteur. La zone ressemblait alors plus à une scène militaire qu’à une manifestation pour la fermeture des frontières, ce qui a révélé la violence de l’extrême droite aux yeux de tou.tes. Leur désir fétichisé de patrouiller les frontières d’un État colonial bâtit sur des terres autochtones volées montre que les suprémacistes blancs sont bien au courant de ce qu’elles représentent : elles font partie des infrastructures du racisme qu’ils désirent (les frontières, les lois anti-immigration, les centres de détention, les accords de « pays tiers sûr »).

Dans le passé, les anti-fascistes ont appelé à des contre-manifestations publiques. Nous sommes alors souvent repoussés par les flics de la SQ qui veulent faire place aux groupes d’extrême-droite. Cette fois, nous n’avons fait aucun appel public. Nous avons plutôt tenté de nous placer stratégiquement sur la Roxham Road pour pouvoir bloquer l’autoroute. Nous étions peu, comme nous l’avions choisi. Notre objectif était de perturber leur manifestation d’une manière efficace et pour le plus longtemps possible. Il s’agissait d’une expérimentation que nous n’avons pas fini d’évaluer.

Solidarité avec les tou.tes les migrant.es qui traversent les frontières, solidarité avec tout ceux et toutes celles qui sont détenu.es dans des centres anti-immigrant.es. Solidarité avec les autochtones qui mènent la résistance contre les États coloniaux et leurs frontières.

Faith Goldy: innocente “journaliste” ou propagandiste pro-nazie?

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Juin 012018
 

De Montréal-Antifasciste

Le 19 mai dernier, des manifestant-e-s anti-immigration se sont rendu-e-s à la frontière canado-américaine à l’appel de la Storm Alliance, l’un des principaux groupes d’extrême droite au Québec. Au cours des 18 derniers mois, en raison de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis, la frontière québécoise, et en particulier le passage irrégulier du chemin Roxham, près d’Hemmingford, est devenue un important point de passage pour les réfugié-e-s fuyant le régime Trump. L’une des conséquences de cet afflux est que l’extrême droite cherche à transformer ce drame humain en capital politique dont elle pourra tirer avantage. La manifestation du 19 mai marquait la troisième occasion où Storm Alliance et ses allié-e-s se sont mobilisé-e-s à la frontière, et la troisième fois que des antiracistes et antifascistes d’Hemmingford, de Montréal et d’Estrie se sont mobilisé-e-s pour leur bloquer le chemin.

Entre 100 et 200 personnes se sont déplacées de chaque côté le 19 mai. Comme ce fut le cas les deux fois précédentes, les forces antiracistes ont réussi à sécuriser le chemin Roxham, de manière à garantir que les personnes faisant la traversée ne soient pas confrontées à une foule de racistes dès leur arrivée au Canada. Tout au long de la journée, il y a eu des ateliers, des activités pour les enfants et une ambiance généralement festive et relaxe, avec la participation de résident-e-s de la région.

Étant donnée la forte présence antiraciste au chemin Roxham, Storm Alliance a une fois de plus changé ses plans et battu en retraite vers le poste frontalier de Lacolle. Afin de constituer une opposition à cet endroit également, les forces antiracistes ont été forcées de se diviser en deux. Le poste de Lacolle est un terrain beaucoup plus compliqué pour nous, en partie en raison de la forte présence policière et du caractère militarisé du poste frontalier, alors qu’il est clair que la police opère en faveur des forces d’extrême droite (lesquelles avaient demandé la permission de manifester là, et ont consciemment cultivé ce rapport amical avec la police au cours de la dernière année). La Sûreté du Québec a ainsi empêché les antiracistes de bloquer le convoi de Storm Alliance et ouvert la voix de manière à permettre à celle-ci de planter sa manifestation directement devant les baraques où sont logé-e-s les réfugié-e-s. Malgré le fait que l’objectif principal (le chemin Roxham) soit resté inaccessible aux militant-e-s d’extrême droite, celles et ceux d’entre nous qui ont essayé de les bloquer à Lacolle sont reparti-e-s quelque peu découragé-e-s par la tournure des événements.

C’est dans ce contexte particulier des événements de la journée, au chemin Roxham et à Lacolle, que nous avons pris conscience d’un nouveau dégoûtant personnage cherchant à exploiter la situation à la frontière pour se faire du capital politique…

Faith Goldy, wannabe superstar d’extrême droite

Faith Julia Goldy-Bazos, mieux connue sous le diminutif Faith Goldy, se décrit elle-même comme une « nationaliste catholique pour le Roi, le Christ et la patrie ». Elle est l’une des personnalités Internet nationalistes blanches les plus connues au Canada.

Le 19 mai, elle a fait le voyage de Toronto à Lacolle et Hemmingford. Elle prétend s’y être rendue pour couvrir la présence antiraciste, peut-être pour faire la promotion de son propre événement, lequel était déjà prévu pour le 3 juin (nous y reviendrons ci-dessous). Elle s’est d’abord pointée au chemin Roxham, où elle a été refoulée sans difficulté par des antiracistes, après quoi elle semble avoir été informée par la police que la manifestation anti-immigration devait plutôt avoir lieu à Lacolle (qui se trouve à 15 minutes de là). En se rendant au poste frontalier, elle est arrivée un peu trop tôt, et a plutôt été accueillie par les antifascistes qui s’étaient réuni-e-s à cet endroit dans l’espoir de bloquer Storm Alliance.

Goldy, en personnalité Internet toujours prête à promouvoir sa marque de commerce, a diffusé en direct cette rencontre houleuse. La vidéo, qui montre comment elle a été repoussée de la manifestation, est ensuite devenue virale dans les réseaux d’extrême droite, le récit fallacieux de la pauvre et « innocente » femme blanche de classe moyenne, journaliste de surcroît, étant « attaquée » par des antifascistes (de différents genres, soit dit en passant) trouvant une forte résonnance dans les milieux anti-immigration et d’extrême droite.

Tout ce bordel nous menant à la réflexion… mais qui est donc cette crapule? D’où vient-elle, politiquement? À qui est-elle associée? Quelles sont ses intentions?

Mais qui est cette ordure?

À partir de 2015, Goldy a gagné en notoriété en animant la série de reportages On the Hunt With Faith Goldy sur Rebel Media, le site d’extrême droite sioniste d’Ezra Levant. Ses reportages avaient généralement pour accroches des thèmes comme, « Alors que les migrants violent d’un bout à l’autre du continent, où sont les hommes européens? » (29 janvier 2016), ou « Trudeau collabore avec Soros sur le complot réfugié » (15 décembre, 2016). Goldy a fait la promotion de diverses théories du complot sur le massacre de la mosquée de Québec en janvier 2017, et elle a continué à répandre la désinformation longtemps après que ces rumeurs farfelues aient été réfutées par les médias traditionnels. Plus tard la même année, elle a accompagné Gavin McInnes, le fondateur des Proud Boys (et son collègue chez Rebel Media à l’époque) en Cisjordanie, où elle a invoqué une « croisade » pour « récupérer » Bethlehem, tweetant des selfies d’elle-même en posant avec une veste « deus vult » arborant l’écusson des croisés et la légende « in hoc signo vinces » (« par ce signe, tu vaincras »).

Un catalogue complet des grossièretés racistes, islamophobes et sexistes de Goldy demanderait un estomac plus solide que le nôtre (vous pouvez tout de même voir d’autres exemples ici). Au fil du temps, Goldy s’est mise à exprimer de plus en plus franchement ses idées, prônant des points de vue parfois trop odieux même pour ses ami-e-s racistes, comme son patron Ezra Levant. Même si Rebel Media a accepté qu’elle consacre une émission au « génocide blanc » en juin 2017, les choses se sont envenimées en août lorsque Goldy s’est rendue à Charlottesville, Virginie, pour couvrir les manifestations racistes et les contre-manifs antifascistes en tant que « journaliste » enchâssée dans le camp d’extrême droite. Comme l’a rapporté le Winnipeg Free Press dans la foulée des affrontements, « au cours de son reportage, Goldy a soutenu que les événements de Charlottesville étaient la preuve d’une “conscience raciale blanche grandissante” qui allait changer le contexte politique aux États-Unis. » Elle a également fait de grands efforts pour saluer le “manifeste métapolitique” en 20 points composé par le leader nationaliste blanc Richard Spencer, un document comprenant des appels à organiser les États-Unis selon des divisions ethniques et raciales et célébrant la supériorité de “l’Amérique blanche”. Goldy décrit le manifeste de Spencer comme “robuste” et “réfléchi”. »

C’est le ressac contre son entrevue sympathique avec Robert « Azzmador » Ray du site néonazi Daily Stormer à Charlottesville – au cours de laquelle les deux s’entendent comme cul et chemise, dans ce que l’on peut décrire comme un exercice d’admiration mutuelle – qui a finalement entraîné son congédiement de Rebel Media. À un moment dans l’entrevue, Ray (qui a par ailleurs été filmé en scandant « gazons les Juifs » tout au long du week-end) pose à Goldy quelques questions innocentes sur le judaïsme de son employeur :

Azzmador : Je n’ai qu’une question pour toi, et mes abonné-e-s ne me pardonneraient jamais si j’évitais de te la poser…

Faith Goldy : Je l’attends avec impatience, chéri.

Azzmador : OK, c’est une question facile.

Goldy : Oui.

Azzmador : As-tu déjà vu Ezra Levant mélanger viande et produits laitiers?

Goldy : [rit] Je vais vous dire que si – et il serait d’accord avec ça – si vous lui offrez du bacon gratuit – c’est du bacon gratuit, après tout…

 Rires.

Goldy : Non, je crois qu’il est casher, mais je ne sais pas. Mais je peux vous dire qu’Ezra Levant connaît mes positions sur maintes choses, et qu’il m’a offert une liberté extraordinaire.

Elle a été congédiée peu après cette entrevue.

Depuis sa séparation d’avec Rebel Media, Goldy essaie de faire carrière en tant que personnalité Internet « nationaliste blanche », une carrière qui consiste essentiellement à se mettre en réseau avec d’autres personnages Internet d’extrême droite et à participer occasionnellement à leurs programmes YouTube. Lors d’une entrevue qu’elle a donnée à Colin Robertson (Millennial Woes) en décembre 2017, Goldy a  récité le slogan néonazi des « 14 mots » (« Nous devons garantir l’existence de notre peuple et un avenir pour les enfants blancs »), en indiquant qu’elle ne croyait pas que ce sentiment devrait être perçu comme controversé. À l’émission néonazie Red Ice, comme l’a détaillé le blog AWM, elle a affirmé que le mot « raciste » est un terme oppressif utilisé contre les blancs et que les Canadiens blancs sont victimes d’oppression systémique, tout en défendant encore une fois son utilisation des « 14 mots ». Dans une entrevue qu’elle a accordée cette année à Ayla Stewart, une autre bloggeuse YouTube, Goldy a recommandé la lecture du livre For My Legionaries de Corneliu Codreanu. Codreanu est le leader de la Garde de Fer roumaine, un mouvement fasciste tout aussi brutal et antisémite que celui des nazis allemands. (Lorsqu’on lui a fait remarquer que For My Legionaries contient des appels à éliminer « la menace juive », Goldy a timidement fait marche arrière en tweetant : « On m’a signalé qu’il y a un passage dérangeant plus tard dans ce livre, et je tiens à préciser que je n’endosse pas ce passage en particulier. » Elle partage régulièrement des articles de médias sociaux d’extrême droite européens tels que Red Ice et Generation Identity, ainsi que ses propres vidéos sur le thème récurrent des personnes blanches devenant une minorité menacée de génocide partout dans le monde.

Au Canada, Goldy a continué à travailler avec d’autres segments de l’extrême droite. Au début de mars, elle s’est filmée en train de perturber une présentation antiraciste de Michael Capello, à l’Université Trent, intitulée « Il est correct d’être contre la blanchité ». Plus récemment, Goldy a participé à la minuscule manifestation contre White Privilege Conference Global (WPC Global), tenue à l’Université Ryerson de Toronto, où elle a côtoyé des membres des Sons of Odin, des Soldiers of Odin et d’autres groupes semblables. À cette occasion, elle a été interviewée par le suprémaciste blanc Ronny Cameron, à qui elle a expliqué pourquoi elle favorise le racisme ou, comme elle le dit, « la préférence du groupe », qui est pour elle « un fait psychologique et sociologique naturel. On le voit chez les oiseaux, on le voit chez les humains. Les Européen-nes, à cause des Lumières et de la pensée cancéreuse qui en a découlé, s’en sont vus privé-e-s, et ils sont devenu-e-s des proies… »

Le 20 mars dernier, la Society for Open Inquiry de Lindsay Shepherd, à l’Université Laurier (l’un de nombreux clubs universitaires qui encouragent une forme d’organisation raciste et transphobe sous prétexte de « liberté d’expression ») a tenté d’organiser une conférence avec Goldy. Quelqu’un a eu l’excellente idée de sonner (littéralement) l’alarme d’incendie. Un mois plus tard, le 30 avril, le même groupe tentait d’organiser une autre conférence avec Goldy – cette fois avec Ricardo Duchesne, un professeur de sociologie de l’Université du Nouveau-Brunswick qui est peut-être l’intellectuel nationaliste blanc le plus important au Canada aujourd’hui – à l’Université de Waterloo. Cet événement a cependant été annulé lorsque l’université a voulu faire payer plus de 28 000 $ aux organisateurs pour en assurer la sécurité. Ainsi, Goldy a plutôt passé le 30 avril au chemin Roxham, à Hemmingford, Québec, où elle a tweeté une série de photos de réfugié-e-s traversant la frontière, ainsi qu’une vidéo en direct dénonçant l’arrivée de tant de gens. « Peut-être devrions-nous nous occuper des nôtres avant de devenir un refuge pour femmes battues et un pensionnat pour le monde entier », a-t-elle dit. (Stay classy, hein Faith?)

Suite à sa visite à la frontière le 30 avril, Goldy a annoncé qu’elle organiserait des autobus pour transporter des manifestant-e-s au chemin Roxham le 3 juin. Comme la page de l’événement Facebook du rassemblement l’explique :

LE CANADA FAIT FACE À UNE INVASION D’IMMIGRANT-E-S ILLÉGAUX-ALES!

Depuis que le premier ministre Trudeau a tweeté au monde #WelcomeToCanada, plus de 50 000 illégaux sont arrivés au Canada.

De ceux qui sont entrés illégalement, plus de 20 000 l’ont fait à pied par la frontière Sud du Canada, qui a été essentiellement effacée sans mandat démocratique.

IL Y A UNE SOLUTION SIMPLE : RENDRE LA FRONTIÈRE ENTIÈRE UN POINT D’ENTRÉE OFFICIEL.

Grâce à cela, les agents de la GRC seraient déchargés de leurs fonctions de portier et l’ASFC pourrait se mettre au travail pour refouler les migrants illégaux.

Goldy est retournée à la frontière le 19 mai, avec les résultats hilarants que nous avons décrits ci-dessus. La vidéo documentant comment elle s’est fait cracher dessus et taper son téléphone a toutefois donné beaucoup d’attention à ses plans pour le 3 juin, y compris au sein de l’extrême droite locale (qui pour la majeure partie, ignorait tout de l’existence de Goldy jusque-là).

Goldy a appelé sa manifestation au chemin Roxham sans même consulter les racistes québécois-e-s qui avaient eux-mêmes organisé des manifestations semblables dans la région d’Hemmingford/Lacolle à quelques reprises depuis le début de 2017. Malgré cela, des membres de l’extrême droite du Québec ont communiqué avec elle en ligne, indiquant qu’ils seraient disposés à travailler avec elle et à coordonner un autobus de Montréal. Cela comprend ceux qui étaient responsables de la sécurité de la manif de Storm Alliance lors du rassemblement du 19 mai au poste frontalier de Lacolle, dont Sylvain Lacroix (anciennement du Front patriotique du Québec (FPQ), qui a quitté ce groupe après une séparation houleuse avec Marie-Élaine Boucher). En même temps, Maxime Morin et Guillaume Beauchamp, de la chaîne YouTube d’extrême droite DMS, ont sorti une vidéo ciblant plusieurs individus de la gauche montréalaise en prétendant qu’ils et elles étaient impliqués dans « l’attaque » contre Goldy. Goldy a en retour fait la promotion de cette vidéo, ce qui n’est pas étonnant, même si l’admiration de DMS pour des néonazis notoires, et la participation de Maxime Morin au forum de discussion néonazi « Montreal Storm » sont bien documentées.

Goldy est considérablement plus explicite dans son racisme et ses affinités néonazies que le sont la plupart des porte-parole de Storm Alliance ou du FPQ. Cependant, au cours de la dernière année, nous avons été témoins d’une incroyable ouverture, voire d’un véritable enthousiasme, de la part de militant-e-s anti-immigration au Québec, à collaborer avec des éléments fascistes et néonazis. Des racistes impénitents, des fascistes et des néonazis ont manifesté à plusieurs reprises (par exemple, le 30 septembre, le 25 novembre 2017,etc.) aux côtés de Storm Alliance, malgré l’insistance de ces derniers à nier qu’ils sont racistes. À cet égard, une alliance avec quelqu’un comme Goldy est certainement possible.

Tout comme Storm Alliance, Goldy exploite la situation à Roxham Road pour pousser son discours « nationaliste catholique » et un programme suprémaciste blanc. Des milliers de personnes traversent la frontière irrégulièrement à Roxham, mais cela ne les rend pas pour autant « illégales ». Comme l’a souligné l’Association du Barreau du Québec, « immigrant illégal » n’est pas une catégorie juridique au Canada. Il existe deux principales raisons à ces migrations, qui font des manchettes sensationnelles et donnent à l’extrême droite l’occasion de vendre son discours toxique. La première raison est que l’administration Trump abolit actuellement les protections juridiques qui ont permis aux personnes fuyant des situations dangereuses de vivre aux États-Unis depuis des années. La deuxième raison est l’Entente sur les tiers pays sûrs, qui oblige les personnes souhaitant obtenir le statut de réfugié-e ici à traverser de façon irrégulière plutôt qu’aux passages frontaliers officiels.

Appeler ces individus des « immigrant-e-s illégaux-ales » est un truc verbal pour suggérer que les réfugié-e-s ont fait quelque chose de mal, ou qu’illes sont des criminel-le-s. Ce ne sont pas les migrant-e-s entrant au Canada qui provoquent la crise, mais plutôt les politiques racistes des gouvernements des deux côtés de la frontière, ainsi que les discours et actions de militant-e-s d’extrême droite comme Faith Goldy et Storm Alliance, qui cherchent à précariser et insécuriser davantage la vie de ces personnes.

Soldiers of Odin à Montréal: la police protège (encore) les nazis!

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Mai 272018
 

De Montréal-Antifasciste

Le samedi 12 mai avait lieu à Montréal une manifestation dans le quartier Rosemont-La Petite-Patrie pour dénoncer publiquement la présence de Gabriel Sohier Chaput, un idéologue néonazi étroitement lié au Daily Stormer, un site de propagande néonazie considéré comme l’un des plus influents au monde en ce moment. Des antifascistes de Montréal ont révélé que Sohier Chaput, dont le principal pseudonyme est « Zeiger », habitait jusqu’à tout récemment au 6308, rue Fabre. Zeiger était par ailleurs l’un des principaux animateurs de ce qu’ils appellent un « Stormer Book Club » à Montréal, un genre de club social pour jeunes hommes s’identifiant à l’Alt-Right néonazie.

Depuis plusieurs mois, des antifascistes de Montréal savaient qu’un autre sympathisant nazi, Philippe Gendron, dont il a été question à quelques reprises sur ce site, habitait lui aussi sur cette même rue. Philippe Gendron est l’un des petits chefs de la section québécoise des Soldiers of Odin, une organisation anti-immigration fondée en Finlande en 2015 par Mika Ranta, un suprémaciste blanc notoire lié au Mouvement de résistance nordique. On se souvient notamment de Gendron comme l’un des cabochons qui avaient essayé d’organiser une manifestation contre l’arrivée de réfugié.e.s haïtien.ne.s au Stade olympique en août 2017, une action qui s’est avérée un fiasco complet lorsque tous les principaux groupes d’extrême droite ont retiré leur appui à l’événement un à un par crainte d’être associés à un nazi.

Jusqu’à tous récemment, les Soldats d’Odin se défendaient encore d’être racistes ou opposés à l’immigration. Le 21 mars dernier, lors d’une pitoyable intervention au Cégep Édouard-Montpetit visant à chahuter une conférence portant sur l’extrême droite au Québec, Katy Latulippe (« présidente provinciale » et « porte-parole pour le Canada ») niait que Mika Ranta soit encore associé à l’organisation, et suggérait sarcastiquement qu’il était absurde de croire que les SoO puissent être considérés comme néonazis. Pourtant, en mai 2018, Mika Ranta pose encore publiquement avec l’emblème des SoO, et est encore très proche de l’actuel leader suprême de l’organisation, Kimmo Pekkarinen.

« Je ne saurais que dire de plus », a-t-elle bégayé lorsque les conférenciers lui ont demandé de préciser exactement quels éléments de leur allocution étaient erronés selon elle. C’est cela, oui.

Le fondateur des Soldiers of Odin, le néonazi Mika Ranta, porte toujours les couleurs de l’organisation en date du 20 mai 2018.

Philippe Gendron est ami avec Kimmo Pekkarinen, leader international du réseau d’extrême droite anti-immigration Soldiers of Odin. Notons le commentaire “White Pride 1488” ; 14 88 fait référence aux “14 words”, un code nazi universellement reconnu, et à “Heil Hitler”, la lettre “h” étant la huitième lettre de l’alphabet. Le motif en filigrane de la photo de profil de Gendron est un “Soleil noir”, un autre symbole nazi.

Or, toute prétention de SoO Québec à se défaire de l’image d’ordures racistes que le crew traîne depuis sa création s’est envolée en fumée le 12 mai 2018, lorsqu’une vingtaine d’individus liés aux différents groupes d’extrême droite du Québec (dont certains n’ont aucun scrupule à s’afficher eux-mêmes ouvertement comme néonazis) se sont rendus au domicile de Philippe Gendron pour le protéger « contre les antifas » qui, dans leurs esprits engourdis par la peur, s’en venaient en horde détruire sa maison! (Un délire d’ailleurs gobé tout entier par les brillants fantassins du SPVM, selon une résidente du quartier qui s’est fait dire que l’anti-émeute s’était déployée massivement dans le secteur pour empêcher la manifestation antiraciste de « détruire un appartement ».)

Quiconque a aperçu, dans les médias ou ailleurs, des photos de ladite manif a pu se rendre compte qu’elle était composée d’un peu plus d’une centaine de personnes, dont la très grande majorité de familles, de jeunes et de personnes âgées avançant à visage découvert pour s’adresser directement aux résident.e.s du quartier. Pas exactement la menace terroriste dont les fachos et la police agitent le spectre…

Manifestation antiraciste devant le domicile du propagandiste néonazi Gabriel Sohier Chaput, alias Zeiger, au 6308 rue Fabre, à Montréal, le 12 mai 2018. Photo: Document Everything

Après un bref passage devant le domicile de Sohier Chaput, la manif antiraciste a repris la rue Fabre vers le nord pour se diriger vers celui de Gendron, à peine deux blocs plus loin. À l’intersection de Fabre et Saint-Zotique, le SPVM avait déployé un dispositif de sécurité imposant, avec un fourgon stationné au milieu de la rue pour bloquer la circulation, et des pelotons d’anti-émeute de chaque côté du fourgon pour bloquer le passage sur les trottoirs.

Manifestation antiraciste au coin des rues Fabre et Saint-Zotique à Montréal, à quelques mètres du domicile de Philippe Gendron, un militant néonazi des Soldiers of Odin Québec, le 12 mai 2018. Photo: Document Everything

À moins d’une centaine de mètres, l’on pouvait apercevoir un groupe d’individus qui faisaient nerveusement le pied de grue sur le trottoir face au 6735, rue Fabre, où Gendron habite.

Groupe d’individus mobilisés devant le domicile du néonazi Philippe Gendron, au 6735 rue Fabre à Montréal, le 12 mai 2018.

Groupe d’individus mobilisés devant le domicile du néonazi Philippe Gendron, au 6735 rue Fabre à Montréal, le 12 mai 2018.

Dans une série de vidéos mise en ligne par Robin « le prophète » Simon, on entend celui-ci répéter à quatre ou cinq reprises que son groupe de fachos n’a rien à craindre, puisque la police les protège…

Après une dizaine de minutes à cette intersection, à expliquer aux résident.e.s et aux passant.e.s la raison de la manifestation, le cortège a repris son chemin pour se rendre au métro Fabre et se disperser calmement. Des affiches et des tracts informatifs sur Gabriel Sohier Chaput et Philippe Gendron ont aussi été distribués. Fin de l’événement. Sauf que…

Manifestation antiraciste à Rosemont-La Petite-patrie, le 12 mai 2018. Photo: Document Everything

Quelque notes sur le bonehead Philippe Gendron…

Revenons un instant en images sur ce personnage. Juste pour que tout le monde comprenne bien que Philippe Gendron des SoO est bel et bien un néonazi, y compris les gens qui le défendent encore. À cet égard : si vous le défendez encore après avoir constaté ces preuves de son alignement idéologique, vous n’êtes pas mieux que lui et ses petits camarades nazis.

Philippe Gendron, des Soldiers of Odin

Philippe Gendron des Soldiers of Odin, fait le salut nazi en compagnie de Benoit Asselin, un proche du Québec Stomper Crew.

Philippe Gendron, des Soldiers of Odin, portant fièrement un drapeau fait sur commande combinant la fleur de lys au Soleil noir, un symbole occulte nazi.

Philippe Gendron, des Soldiers of Odin, portant une boucle de ceinture à l’effigie du Totenkopf, l’emblème universellement reconnu de la Waffen-SS, les troupes de choc nazies.

Philippe Gendron, des Soldiers of Odin, jouant au tough dans une manifestation du Front patriotique du Québec, le 23 avril 2017.

Philippe Gendron, des Soldiers of Odin, en 2017. Notons l’autocollant de la Fédération des Québécois de souche.

Prenons tout le même le temps de féliciter Katy et Philippe pour avoir trouvé l’amour dans ce monde cruel. En espérant que votre idylle soit plus solide et dure plus longtemps que les dernières relations foireuses de Philippe. Ça serait dommage que votre groupe de boneheads implose à cause d’une amourette déçue…

Notons aussi que Gendron travaille encore aujourd’hui à la Pizzeria Villeray, sur la rue Villeray, au coin de Saint-Denis.

 

Sur l’attention particulière portée aux SoO par les antifascistes de Montréal…

Le 13 mai dernier, Norm SoO publiait sur la page publique des Soldiers Of Odin un billet à l’effet que son groupe de boneheads racistes était victime « d’acharnement de la part des antifas ces derniers temps ». Il est vrai que plusieurs membres des SoO semblent avoir été visés récemment par des représailles. Un article anonyme publié sur Montréal Contre-info en mars dernier laisse entendre que les véhicules de Katy Latulippe, Stéphane Blouin et Simon Arcand ont été vandalisés, ce que confirme le billet de Norm SoO. De plus, Philippe Gendron se plaint dans un article du Vice d’avoir été attaqué devant son domicile.

Ce que Norm SoO omet de préciser dans son appel aux snitches, c’est que son groupe provoque ouvertement les antifascistes depuis plusieurs mois, non seulement en patrouillant les rues du centre-ville et de La Petite-Patrie full patchés, comme nous l’avons déjà documenté, mais en arrachant des affiches, en volant des bannières ou en plantant leur drapeau sur des bastions de l’extrême gauche à Montréal, et en se vantant par la suite sur Facebook de « faire le ménage » et du fait que les antifascistes ne font rien pour les arrêter.

Il va sans dire que ce genre de comportement appelle des représailles. À moins d’être complètement abruti, on ne joue pas avec le feu sans s’attendre à se brûler les doigts un moment donné…

Sur le groupe d’individus mobilisés le 12 mai à la défense de Gendron…

Mais revenons au contingent de racistes réunis devant le 6735 rue Fabre, le 12 mai dernier. Voici en galerie le groupe d’individus qui se sont rendus chez Philippe Gendron pour protéger cette ordure nazie.

Ian Alarie (SoO)
(Note: l’acronyme NSBM sur son t-shirt fait référence au National-Socialist black metal, et spécifiquement à Misanthropic Division Vinland.)

David Leblanc (SoO)
Danny Bédard (SoO)
Burn SoO
Pascal Giroux (SoO)
Katy Latulippe (SoO)

William Dou (Storm Alliance)
Daniel Fortin (Storm Alliance)
Sylvain Lacroix (Front patriotique du Québec)
André Lavigueur
Robin « le prophète » Simon (caméraman poche avec le shake en estie)
Robert Proulx (III%)
Shawn Roy (III%)
Éric Vachon (III%)
(III%)
(SoO)
 
Mario Dallaire
 
 
 

Et les recoupements entre les différents groupes d’extrême droite se confirment…

Soulignons pour conclure que plusieurs des individus ci-dessus ont aussi été aperçus à la manifestation anti-immigration de Storm Alliance à la frontière, le 19 mai. Ce recoupement confirme ce que nous disons depuis plus d’un an, à savoir que les membres de ces différents groupes se connaissent et se fréquentent régulièrement, selon un continuum allant des « monon’c racistes » de La Meute jusqu’aux néofascistes d’Atalante et aux néonazis de l’alt-right comme Shawn Beauvais-MacDonald, en passant par les miliciens de pacotille des Three Percenters.

Une nouvelle journée, un nouveau doxx.

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Mai 202018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Récemment, depuis la sortie de l’information que le bloggeur ‘Zeiger’ de Daily Stormer et le forum privé ‘Montreal Stormer Book Club’ étaient actifs en ville, des centaines d’affiches sont apparues dans les rues de Montréal pour exposer l’identité d’autres ordures nazies. Certaines de ces affiches contiennent les adresses, inconnues jusqu’avant, de Vincent Bélanger Mercure (4350 avenue Melrose) et de Philippe Gendron (6735 rue Fabre).

Voici les fichiers que vous pouvez imprimer et coller vous-mêmes. Soyez prudent-e-s, et attention aux fachos – certains auraient été vu en panique, devant leur propre visage placardé dans leur quartier, tentant de les arracher.

Shawn Beavais-Macdonald en anglais et en français Vincent Bélanger Mercure en anglais et en français. Adresse : 4350 avenue Melrose Gabriel Sohier Chaput en français. Adresse : 6308 rue Fabre Phillipe Gendron en français. Adresse : 6735 rue Fabre Quelques autres losers (noms inconnus), en anglais et en français.

Pourquoi nous avons fait annuler le show de L’Artiss Charland du 12 mai à Montréal ?

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Mai 192018
 

Du Comité anti-raciste du Plateau Montroyal

Qui est L’Artiss? C’est un chansonnier, un gars qui aime jouer du blues dans son garage avec ses chums boomers ou dans des boites à chanson. Le seul problème c’est que L’Artiss est aussi membre de La Meute et responsable de La Meute TV, projet qui vise à faire des reportages sur les activités internes de La Meute afin de fédérer les clans et de donner une bonne image de l’organisation raciste.

Steeve Charland est persuadé d’être une bonne personne. Il aime les gens, il est généreux, il cite régulièrement des artistes progressistes comme Fred Pellerin, Richard Desjardins et Pierre Falardeau, ou encore le syndicaliste Michel Chartrand. Mais allez savoir pourquoi, L’Artiss est membre du groupe raciste La Meute, il a une peur insensée de l’Islam et s’oppose à l’immigration.

Nous n’avons fait que rendre l’information disponible, après le travail s’est fait tout seul. Dés le début nous avons contacté la propriétaire du bar et la personne qui s’occupe de booker des shows. Cette dernière reconnaissait avoir été trompé et ne souhaitait pas faire de promotion à La Meute.

À notre connaissance, plusieurs dizaines de personnes ont appelé et écrit des mails au bar. D’autres bands qui jouent habituellement dans ce bar on aussi fait pression, ce qui a donné une bonne excuse au booker pour annuler le show.

Tout ça s’est fait en quelques heures. Faire annuler ce show a été facile car tout le monde déteste les racistes. On devrait faire ça plus souvent!

Aujourd’hui, L’Artiss et son entourage chiale sur la perte de leur liberté d’expression. La liberté d’expression est une liberté fondamentale importante, mais elle ne peut et ne doit pas exister seule, dans l’absolu. Elle entre en résonance avec toutes les autres libertés individuelles, comme la liberté d’être en sécurité ou la liberté de circuler. Or, le message véhiculée par La Meute est un message de haine, qui invite au racisme et vise à empêcher les populations migrantes de se rendre et de vivre en sécurité au Québec (oui oui on l’a bien lu votre criss de manifeste qui ressemble à un devoir de cégépien copié sur internet).

C’est pour cela que nous ne laissons pas les racistes s’exprimer, manifester, parler ou chanter, car le racisme n’est pas une opinion mais un crime qui fait un grand mal aux individus et à la société. C’est aussi pour cela que nous continuerons d’annuler vos shows, de dénoncer vos propos et de vous combattre sur tous les terrains. Ne cherchez plus vos droits et libertés, les racistes n’ont aucun droits

En conclusion : FUCK LA MEUTE pis si tu veux vivre de la chanson L’Artiss, quitte La Meute et aime ton prochain!

Deux statues de la reine Victoria sont vandalisées à Montréal

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Mai 192018
 

De subMedia

Communiqué anonyme original produit par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie, partagé avec subMedia:

Quelques jours avant la Fête datée et insultante commémorant la reine Victoria, deux statues importantes érigées en hommage à la reine Victoria furent vandalisées pendant la nuit du 17 au 18 mars à Montréal.

Le monument en mémoire à la reine Victoria au centre-ville de Montréal (érigé en 1872), ainsi que la statue de bronze sur la rue Sherbrooke (érigée en 1900) à l’Université McGill, ont été arrosées avec de la peinture rouge.

Cette action se base en opposition au colonialisme et à l’impérialisme, et exprime également une aversion envers la monarchie britannique parasitique (ainsi qu’envers toute monarchie). De plus, nous nous inspirons directement du vandalisme récent (avec peinture verte) des mêmes statues de la reine Victoria à l’occasion de la Saint-Patrick ce mars dernier, action revendiquée par la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin.

Pour la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, ces statues représentent “un héritage criminel de génocide, de meurtres de masse, de torture, de massacres, de terrorisme, de famines forcées, de camps de concentration, de vols, de dénigrement culturel, de racisme et de suprématie blanche.”

Les statues de la reine Victoria devraient être ôtées de l’espace public et placées dans un musée en tant qu’objets historiques. Les statues et les monuments publics ne devraient pas représenter l’oppression. La présence de statues commémorant la Reine Victoria à Montréal est, pour citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, “ une insulte aux nations autochtones en Amérique du Nord (l’Île de Tortue) et en Océanie, ainsi que les peuples d’Afrique, du Moyen-Orient, des Caraïbes, du sous-continent indien, et partout où l’Empire britannique a commis ses atrocités.”

Ces statues sont également insultantes pour les gens qui représentent les luttes irlandaises progressistes, ainsi que pour les Québécois.es. Par contre, nous dénonçons les “Québécois.es de souche” racistes et anti-immigrant.es au Québec (les souchebags) qui tentent de s’approprier l’héritage des patriotes pour mieux représenter leurs idées néo-fascistes.

Contexte important: notre action d’hier soir contribue à une nouvelle tradition de ciblage de symboles et monuments coloniaux pour qu’ils soient vandalisés et, éventuellement, enlevés: Cornwallis à Halifax, John A. Macdonald à Kingston et à Montreal, le mouvement Rhodes Must Fall en Afrique du Sud, la résistance aux monuments Confédérés aux États-Unis, et bien d’autres encore.

Pour encore citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin: “Notre action est une expression de solidarité anticoloniale et anti-impérialiste, et nous encourageons d’autres gens à entreprendre des actions semblables contre des monuments et symboles racistes qui ont leur place dans des musées, et non dans nos espaces publics partagés.”

— Communiqué par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie

* Henri Paul était conducteur du Mercedes de luxe qui transportait la Princesse Diana lors de son accident mortel à Paris en 1997. Chaque membre de la monarchie britannique mérite un conducteur français saoul.

Retour sur la manif contre la « marche pour la vie »

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Mai 182018
 

 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Chaque mois de mai, des milliers de personnes se réunissent à Ottawa pour la «marche pour la vie», une initiative d’organisations opposées au libre choix et à la libre information en ce qui concerne l’interruption volontaire de grossesse. Cette année, ce fut le 10e du mois que les manifestant.es anti-choix prirent les rues de la capital pour manifester contre les droits des femmes (et toutes personnes avec un utérus) d’avoir le droit sur leur propre corps, d’avoir le droit d’avorter. La Riposte féministe organisa un contingent montréalais pour joindre une contre manifestation avec des groupes féministes de l’Outaouais et d’Ottawa. Nous étions à peu près 50 personnes à partir de la station Berri-UQAM ce matin là, caféinées d’indignation.

Le débarquement se fit au Confederation Park, au centre-ville, où déjà des militant.es étaient réuni.es et distribuaient des tracts aux passants et passantes dans la rue. Pendant près d’une heure, la parole fut prise par des femmes et des personnes de la diversité sexuelle et de genre autour des thèmes communs de la défense de l’autonomie corporelle dans toutes ses expressions, des institutions étatiques coloniales et impériales qui taisent les voix des personnes opprimées par le genre/sexe et du droit à l’avortement sécuritaire, accessible et légale.

À 13h30, nous partîmes, solidaires et fortes, bloquer le départ de la manifestation Pro-Vie, appellation hypocrite qui détourne l’attention des enjeux qu’entourent cette prise de position conservatrice : le désir de contrôle de la femme et de son corps, la discrimination des personnes LGBTQIA+ et le racisme. Malgré notre plus petit nombre, nous formons une opposition solide et vocale qui empêcha effectivement la manifestation anti-choix d’avancer. Après près d’une heure de résistance, le camp antiféministe opposé renonça et recula. Ce fut symboliquement le moment le plus significatif de la journée.

La contre-manifestation bifurqua à son tour pour tenter de bloquer à nouveau la manifestation, ayant continué leur marche sur une autre route parallèle. Nous prîmes alors une plus petite rue perpendiculaire pour la rejoindre. La police s’empressa de nous dépasser afin de construire un mur impénétrable constitué d’une chaine de vélo allant d’un bout à l’autre de l’intersection. Cet encloisonnement fut une tactique de répression policière : elle aura consisté à faire exister un sujet révolutionnaire radical, nous, une counter gang dangereuse et violente. La police ne cherchait pas à nous détruire, mais plutôt à nous produire en tant que sujet politique. Comme le comité invisible l’a expliqué dans À nos amis : « Quand la répression nous frappe, commençons par ne pas nous prendre pour nous-mêmes, dissolvons le sujet-terroriste fantasmique que les théoriciens de la contre-insurrection se donnent tant de mal à imiter; sujet dont l’exposition sert surtout à produire par contrecoup la «population» – la population comme amas apathique et apolitique, masse immature bonne tout juste à être gouvernée, à satisfaire ses cris du ventre et ses rêves de consommation. »

L’intention de la non-violence de notre part était claire dès le début de la contre-manifestation. Nous exprimons notre indignation pacifiquement. La répression policière subit de notre côté seulement était alors injustifiée pour des raisons de sécurité. Il était alors évident que l’emprisonnement par force servait à légitimer la prise de position adverse, celle des «pro-vie». C’était une démonstration de soutien indéniable pour les arguments anti-féministes, camouflée sous le devoir de protégé une liberté d’expression incontestable dans la société néolibérale.

Par le fait même, la tactique de répression servait aussi à réduire nos revendications à une posture violente et sans fondement. Les policiers ont réussi à inverser le backlash, transférant la violence des propos anti-choix sur nous, qui ne faisons qu’affirmer nos droits sur notre propre corps. Ceci a permis de donner libre cours à une manifestation ouverte de violence masculiniste et antiféministe envers nous, contingent emprisonné et donc vulnérable.

La «peace-line», formé de policiers, renforçait le vieux paradigme dualiste, créant une opposition : d’une part, les bons citoyens défendant le droit à la vie, et d’autre part, la gang d’insurgées, violentes. Mais il ne faut oublier que la vraie violence se trouvait du côté protégé. En effet, cette manifestation reflète la montée de l’extrême droite et du fascisme en Amérique du Nord. On pouvait y lire des slogans comme « All lives matter », « Make Canada Great Again » et « Not your body not your choice». La plupart de ces affiches étaient portées par des hommes cisgenres blancs. En plus, il y avait beaucoup d’étudiant.es du secondaire, provenant majoritairement d’écoles catholiques qui défilaient avec leurs pancartes pro-vie confectionnés en classe, ce qui reflète un endoctrinement systémique et étatique imposé dès un très jeune âge.

Continuons à dénoncer les mouvements néonazis et fascistes pour ne pas banaliser une telle violence. Soyons solidaires aux peuples autochtones, aux personnes racisées, aux femmes et personnes de la diversité sexuelle et de genre! Malgré les difficultés émotionnelles, psychologiques et physiques, cette contre-manifestation fut porteuse des voix militantes passées et présentes et servit de rappelle que la lutte est encore à mener. Merci à la Riposte Féministe de Montréal de nous rappeler la force vivante de la communauté.

Montréal… fais la connaissance de tes ordures néonazies

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Mai 052018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Au cours de la dernière année, des antifascistes de Montréal ont réussi à identifier un certain nombre d’individus, et finalement un petit groupe plutôt pitoyable d’hommes dans la vingtaine et la trentaine, surtout actifs en ligne mais s’efforçant d’établir une réaction néonazie « en personne » dans notre ville. Évoluant parfois sous la bannière « Alt-Right Montreal », ou ARM, ou ARM & Hammer, ces individus sont également liés à Generation Identity (qui a depuis changé son image de marque et pris le nom de ID Canada), le groupe fantôme Northern Order, et d’autres groupes d’extrême droite actifs à Montréal.

Cet article est le premier d’une série portant sur ce milieu de la « droite alternative » néonazie à Montréal. Il comporte des captures d’écran tirées d’un forum de discussion privé. Plusieurs éléments de ces discussions sont traumatisants.

Ceci est un avertissement que de nombreux éléments de racisme, d’antisémitisme et de misogynie extrêmes inclus dans cet article pourraient (re)déclencher des traumatismes.

Vous pouvez lire l’intégralité du contenu du forum de discussion
« Montreal Storm » en visitant montrealnazileaks.net

Vous pouvez aussi télécharger l’archive ici pour consultation hors-ligne


Gabriel Sohier-Chaput, aka Zeiger

À l’automne 2016, plusieurs trolls d’extrême droite de la région de Montréal ont convergé sur un forum de discussion hébergé par l’application Discord dans le but explicite d’organiser des rencontres en personnes et de consolider un réseau Alt-Right néonazi local pour éventuellement planifier des actions directes à Montréal. Ce forum Discord s’appelait « Montreal Storm », et une récente fuite des discussions privées de ses membres révèle le caractère absolument antisémite, raciste, misogyne, homophobe et transphobe de ces ordures nazies, mais aussi, dans certains cas, plusieurs indices permettant d’identifier quelques uns des personnages les plus influents de ce milieu, dont un important propagandiste néonazi du nom de Gabriel Sohier-Chaput, lequel n’était jusqu’à présent connu du monde que sous le pseudonyme Zeiger.

« Partys de piscine » et « clubs de lecture » pour les nazis d’à côté

Le Daily Stormer (DS) et The Right Stuff (TRS) sont deux des principaux sites Internet lié à la résurgence actuelle du néonazisme au sein de l’extrême droite nord-américaine. Le fondateur, premier administrateur et principal rédacteur du Daily Stormer, Andrew Anglin, est d’ailleurs particulièrement fier de la rhétorique violente qui a fait de sa plateforme haineuse « le site Internet le plus censuré au monde ». Les deux sites comportent un forum de discussion où toutes sortes de troll Alt-Right convergent (souvent à partir d’autres forums, comme 4Chan, 8Chan et Reddit) pour partager des mèmes racistes, antisémites et misogynes, commenter l’actualité politique, échanger des conseils misogynes sur la manière de traiter leurs copines, et répandre des commentaires haineux depuis le confort de leur sous-sol.

En 2016, des leaders de facto ou autoproclamés de ce mouvement, jusque là essentiellement virtuel, ont commencé à promouvoir l’idée d’organiser des rencontres en personne (IRL – In Real Life) localement afin de bâtir un réseau décentralisé de noyaux néonazis un peu partout sur la planète (quoique principalement répartis aux États-Unis). Les réunions de TRS étaient appelées « Standards Pool Party » (ou partys de piscine) et ceux du Daily Stormer, « Stormer Book Clubs » (ou clubs de lecture). Depuis les forums de DS et TRS, les plus motivés des utilisateurs ont migré vers une multitude de forums distincts sur le serveur Discord. (Discord a originellement été conçu pour servir d’application de clavardage et de système vocal sur Internet à l’intention des amateurs de jeux vidéos, mais ses fonctionnalités particulières en ont fait une plateforme attrayante pour les organisations suprémacistes blanches cherchant à s’organiser discrètement à très grande échelle. Notons d’ailleurs au passage qu’une grande partie de la base de l’Alt-Right provient justement des milieux gamers.)

En surveillant de près les forums du Daily Stormer et d’autres discussions privées, il est vite devenu apparent qu’un certain nombre de « Stormer Book Clubs » ont été implantés au Canada au cours de la dernières année. (Note : la section « Book Clubs » des forums DS a récemment été fermée par prétexte de sécurité). Le forum de discussion « Montreal Storm » a été l’un des premiers à y apparaître. En passant en revue l’archive de ces discussions, il est immédiatement évident que l’une des principales figures de ce projet est l’individu qui se cache derrière le pseudonyme Zeiger.

Mais qui est donc ce schmuck de Zeiger?

De son propre aveu, Zeiger a été initié à l’extrême droite par les idées de William Pierce, la tête dirigeante de l’organisation néonazie National Alliance, aux É.-U., de 1974 jusqu’à sa mort en 2002. Zeiger allait par la suite mettre en place ou soutenir activement un certain nombre de projets médiatiques néonazis, contribuant ainsi à reconsolider une réaction néonazie révolutionnaire au sein de l’extrême droite qui correspond davantage à la culture politique des trolls de 4chan et du « Gamergate » qu’à celle des skinheads racistes et du KKK des générations précédentes. À cet égard, Zeiger est au cœur de la sous-culture qui deviendrait le volet explicitement néonazi du mouvement que l’on classe aujourd’hui sous la bannière Alt-Right (droite alternative).

Zeiger s’est avéré un propagandiste extrêmement actif et prolifique pour le Daily Stormer au cours des dernières années, en écrivant des centaines d’articles pour le site. Il semble par ailleurs être l’un des principaux administrateur du site ainsi qu’un important idéologue, tout juste derrière Anglin et le principal technicien du projet, Andrew « Weev » Auernheimer, dans cette hiérarchie étroitement contrôlée.

Zeiger était également l’un des principaux collaborateurs et administrateurs du site Internet et du forum IronMarch.org (aujourd’hui fermée), aux côtés du fasciste russe Alexander Slavros. IronMarch a réussi à fédérer des néonazis de partout sur la planète, mais principalement des États-Unis, sous la bannière « Gas the Kikes! Race War Now! 1488! Boots on the Ground! » (Gazons les Juifs! Guerre raciale maintenant! 1488! Passons à l’action!) IronMarch s’est arrogé une position révolutionnaire au sein de l’extrême droite, une position fortement inspirée du néonazi James Mason et de sa publication Siege, un appel à la guerre raciale propagé dans les années 1980.

Un certain nombre de participants au forum IronMarch ont formé l’AtomWaffen Division, un réseau néonazi révolutionnaire dont plusieurs membres ont plus tard été impliqués dans des meurtres et un attentat à la bombe raté. (Dans un récent reportage de ProPublica on apprend que des documents internes dont les journalistes ont obtenu copie indiquent qu’Attomwaffen « compte des membres répartis dans 23 états américains ainsi qu’au Canada »). Selon le Southern Poverty Law Centre, une organisation antiraciste libérale américaine qui collabore étroitement avec la police :

« Ironmarch a servi d’incubateur pour divers groupes haineux aux États-unis, dont American Vanguard, créé en 2015, qui est devenu Vanguard America en 2017. James Fileds, avant de tuer Heather Heyer et de blesser plusieurs autres personnes, a été aperçu avec un bouclier marqué du logo de Vanguard America, à Charlottesville. »

L’avatar de Zeiger sur plusieurs forums et plateformes de médias sociaux est un totenkopf rouge, l’emblème universellement reconnu des Waffen SS, marqué d’un Z. Le totenkofp est aussi adopté par les membres d’Atomwaffen.

Zeiger est aussi lié à un magazine en ligne intitulé Noose, hébergé sur RopeCulture.org et décrit comme « faisant partie du réseau IRONPRIDE des projets virtuels d’IRONMARCH ». Le projet se décrit ainsi :

« Nos cœurs demandent l’aventure et notre sang exige le châtiment. Que le Jour de la Corde arrive le plus tôt possible, mais d’ici là, #tiethenoose (préparez le nœud coulant) et amusez-vous. Participez à promouvoir le mode de vie fasciste avec #ropeculture. »

Le Jour de la Corde est une référence au roman de William Pierce, The Turner Diaries, où les « traîtres à la race », en particulier les femmes ayant eu des relations sexuelles avec des Juifs ou des personnes de couleur, sont pendu.e.s par les insurgés fascistes.

Sous le nom de plume Charles Chapel, Zeiger a aussi cosigné avec Alexander Slavros un livre intitulé A Squire’s Trial (Le procès de l’écuyer), qui est une espèce de variation fasciste sur la dialectique entre Don Quichotte et Sancho Panza. Zeiger est l’auteur d’un autre livre, Hammer of the Patriots, dont l’objectif avoué est d’entraîner les fascistes à gagner des débats contre les gauchistes et les libéraux en se passant d’arguments rationnels.

« Il ne suffit pas de l’emporter sur nos ennemis, il faut les humilier totalement pour les empêcher d’employer la même rhétorique ailleurs. Le gagnant n’est pas celui qui met de l’avant les meilleurs arguments, parce que nous sommes des ennemis, quoi qu’il en soit. Le gagnant est celui qui domine. Ton but est de convaincre le public que tu es son défenseur et que le marxiste est faible et stupide. La stratégie du marteau a été élaborée autour de cet objectif et repose entièrement sur une simplification des enjeux : simplifier jusqu’à ce que le public soit forcé d’être d’accord avec ce que tu dis. »

De fait, outre ses efforts de réseautage en ligne, Zeiger s’est principalement consacré à réfléchir à l’utilisation efficace de la propagande.

La stratégie médiatique de Zeiger consiste notamment à provoquer une réponse exagérée de la gauche de manière à désensibiliser le public et la société aux dangers que pose l’extrême droite. À cet égard, il est cité dans un récent article du Rolling Stone :

« Si nous causons une tempête médiatique chaque fois que nous apposons quelques collants, nous sommes en contrôle du discours. » « [Et] s’ils arrêtent de relayer notre propagande, nous gagnons quand même, car ça signifie que le système est maintenant désensibilisé au nazisme pur et dur. »

L’archive des discussions sur le forum « Montreal Storm » montre que Zeiger a mis cette idée en pratique lorsque les stratèges du Daily Stormer ont fait circulé l’idée d’utiliser Pokemon pour recruter des enfants. Les administrateurs du site se sont évidemment réjouis que certains médias grand public reprennent cette histoire fabriquée de toutes pièces.

Zeiger n’a pas seulement été prolifique sous la forme écrite. Il a sa propre chaîne Youtube, sous le nom Hammercast, et a fait de nombreuses interventions sur d’autres podcasts néonazi, comme This Hour Has 88 Minutes, Late Night Alt-Right et Mysterium Fasces, ainsi que sur le Krypto Report, le podcast de Robert Warren Ray (alias Azzmador), un associé particulièrement disjoncté du Daily Stormer. En septembre 2016, Zeiger a aussi donné une longue entrevue (fort instructive) à un podcast français au sujet de sa collaboration avec le site fasciste Blanche Europe. Il a aussi un compte Twitter , qui est tombé silencieux à peu près au moment où le site Medium a publié un article sur lui, au début de décembre 2017.

Le forum « Montreal Storm » sur Discord était la première étape de la mise en place d’un groupe « dans la vraie vie». Plus tard, à l’été 2017, Zeiger a été l’un des principaux organisateurs d’un rassemblement Alt-Right pancanadien dans la campagne québécoise sous le nom de « Leafensraum » (un jeu de mots combinant la feuille d’érable et le concept hitlérien de Lebensraum). Il a organisé cet événement avec deux autres membres du groupe Alt-Right Montreal, connus sous les pseudonymes « Passport » et « Date/Late of Dies ». Leafensraum a attiré des néonazis de partout au Canada, dont un certain « professeur » anonyme qui a donné une conférence aux participants, suivi d’une longue séance de questions et réponses « sur l’avenir du Canada et de notre mouvement, ainsi que sur son expérience du monde universitaire ». (Des chercheurs.euses antifascistes croient que ce professeur est probablement Ricardo Duchesne, l’homme derrière le Council of European Canadians, qui enseigne la sociologie et l’histoire à l’Université du Nouveau-Brunswick à Saint-John, et qui est devenu au cours des dernières années l’un des plus influents universitaires fascistes au Canada. Des membres de ce même groupe ont d’ailleurs organisé une conférence privée de Ricardo Duchesne à Montréal en juin 2017, dans un dans un lieu gardé secret.)

À partir de ses nombreuses apparitions sur les podcasts, il est manifeste que Zeiger est un Canadien-Français vivant à Montréal. Il nous est alors apparu important de débusquer ce trou-du-cul qui se cache à la vue de tous dans notre propre ville.

C’est alors qu’est survenu la débâcle de Charlottesville.

Mettre un visage sur le pseudonyme…

Nous savons qu’une vingtaine d’individus d’extrême droite de la région de Montréal et d’ailleurs au Canada ont fait le voyage jusqu’à Charlottesville, en août 2007, pour participer au festival suprémaciste blanc « Unite the Right ». Cet événement de deux jours se voulait une démonstration de force par l’extrême droite dans cette ville universitaire de Virginie. Mais le 12 août, des douzaines de personnes ont été blessées et une femme, Heather Heyer, a été tuée lorsqu’un suprémaciste blanc a lancé sa voiture à grande vitesse dans une foule de contremanifestant.e.s. Ceux des braves guerriers du milieu Alt-Right local qui n’avaient pas pu faire le voyage en Virginie se sont empressés de célébrer l’attentat en publiant des mèmes répugnants sur le forum « Montreal Storm ».

 

Zeiger avait été très actif dans la promotion de l’événement de Charlottesville, et son coadministrateur du forum « Montreal Storm », Late of Dies (ou Date, de son vrai nom Athan Zafirof, sur qui l’on se penchera plus tard…) avait organisé le transport à partir du Canada. Le reportage réalisé par Vice dans la foulée de « Unite the Right », mettant en vedette Christopher Cantwell (lequel allait bientôt passer à la postérité comme le Nazi pleurnichard, et plus tard comme le Nazi-qui-collabore-avec-les-flics) a déclenché une réponse antifasciste immédiate sur les réseaux sociaux, lorsque des camarades ont cherché à identifier les montréalais aperçus dans le reportage. Shawn Beauvais-MacDonald et Vincent Bélanger-Mercure (deux autres membres actifs du forum de discussion « Montreal Storm ») ont vite été identifiés par les administrateurs de la page Facebook Anti-Pegida Québec.

De gauche à droite : Shawn Beauvais-MacDonald, alias FriendlyFash, Gabriel Sohier-Chaput, alias Zeiger, (inconnu), (inconnu), Vincent Bélanger-Mercure, alias, Le Carouge à épaulettes

Le seul personnage qui s’entretient avec Cantwell à la caméra, cependant, n’a été que plus tard identifié comme Zeiger, lorsqu’Azzmador a publié sa couverture complète de la débandade de Charlottesville sur sa chaîne Youtube. À un certain point de sa diffusion en direct, Azzmador présente Zeiger par son nom, après quoi ce dernier prononce un mauvais discours sur la « force et l’unité de l’extrême droite », tellement pitoyable qu’Azzmador lui-même l’interrompt finalement pour reprendre ses propres simagrées antisémites (considérablement plus spectaculaires).

De gauche à droite : « Lee Rogers », Gabriel Sohier-Chaput, alias Zeiger, Robert Warren Ray, alias Azzmador, (inconnu), tous du Daily Stormer

Le projet de découvrir qui est notre néonazi local devenait soudainement d’autant plus intéressant. Non pas que Zeiger se soit particulièrement caché… Malgré sa participation de haut niveau à certains des plus abominables projets de propagande néonazie déployés au cours des dernières années, on pouvait facilement trouver au moins une vidéo de lui en ligne, et il maintenait un certain nombre de comptes de médias sociaux. Il est d’ailleurs étonnant de constater que sa liste d’amis Facebook est toujours publique .

Lorsque les antifascistes ont finalement mis la main sur les archives du forum de discussion « Montreal Storm », tout est vite devenu plus clair. Ça n’était alors qu’une question de temps avant que nous puissions mettre un nom sur ce visage…

Mettre un vrai nom sur le visage…

Avec l’adresse que Zeiger avait lui-même affichée sur le forum de discussion pour inviter ses petits camarades à regarder le débat Trump/Clinton, en septembre 2016, nous avons vite déterminé que la personne qui habite à cette adresse (à ce jour) est un professeur de guitare de 30 ans répondant au nom de Laurent Chaput. Sur le compte Instagram de Chaput, nous avons trouvé quelques images d’un autre jeune homme dont nous avons conclu qu’il devait être son frère ou une proche connaissance. En menant d’autres recherches, nous avons trouvé que son nom de famille complet est en fait Sohier-Chaput. À partir du profil d’utilisateur de Zeiger sur IronMarch, nous savions que son compte Skype était gabriel_zeiger. Une simple recherche sur Google pour « Gabriel Sohier-Chaput » a révélé un compte Soundcloud et un compte Google+ à son nom, lesquels comportaient la même image de profil. Cette image avait exactement le même décor en arrière-plan que dans l’entrevue que Zeiger avait donnée en septembre 2016 pour Blanche Europe.

La recherche Google a aussi permis de trouver une vidéo d’une « prestation » (vraiment mauvaise, disons-le) que Sohier-Chaput avait donnée en 2011 dans le cadre d’un concours oratoire. En comparant la voix et la prestance physique des deux, à partir du discours de Zeiger à Charlottesville, il est évident que Zeiger et Gabriel Sohier-Chaput sont une seule et même personne. En comparant l’image de profil de Sohier-Chaput avec les photos de l’étranger dans le compte Instagram de Laurent Chaput, il est aussi évident que Gabriel et Laurent sont probablement frères.

Ok.

Mais qu’est-ce que ces ordures mijotent?

En lisant ces discussions il est devenu clair que les membres de ce petit groupe était derrière l’apparition d’affiches et d’autocollants racistes près de l’Université McGill en 2016, qu’ils avaient collaboré avec les Soldats d’Odin dans la tentative ratée de perturber une conférence antiraciste en 2017, et que certains étaient aussi présent à la manifestation organisée par Georges Hallak le 4 mars 2017 devant l’Hôtel de Ville de Montréal, à laquelle différents groupes d’extrême droite avaient aussi participé.

Même si l’ancien modérateur anglophone de La Meute, Shawn Beauvais-MacDonald, était actif dans le forum de discussion sous le pseudonyme FriendlyFash (anciennement “Bubonic”), il est évident que ces néonazis n’ont rien d’autre que du mépris pour des groupes comme La Meute et Storm Alliance, qu’ils perçoivent comme des dupes (« cucks ») souhaitant réformer un système qui selon eux doit être complètement abattu. Des deux côtés du fossé idéologique, des tensions surviennent lorsque les militant.e.s qui aspirent à la révolution doivent composer avec une majorité de personnes, perçues comme réformistes, qui ne reconnaissent pas la gravité du problème. Ici, par exemple, MacDonald déplore l’annulation d’une manifestation anti-immigration prévue devant le Stade olympique en août 2017, suite à l’annonce par les dirigeants de La Meute qu’ils retiraient leur soutien à l’événement :

Dans le même ordre d’idée, deux autres membres du forum « Montreal Storm » discutent ici de Storm Alliance :

Au cours de la dernière année, les groupes comme La Meute et Storm Alliance ont été décrits par les antifascistes québécois comme des projets d’extrême droite « nationalistes-populistes »; ils sont racistes, mais s’en défendent publiquement; prétendent être en faveur de la démocratie, mais tolèrent pourtant la présence de fascistes dans leurs rangs. Ce que nous avons constaté au cours de la dernière année, est une augmentation en popularité des tendances fascistes au sein même de ce milieu « nationaliste-populiste ». Quoi qu’en disent les porte-parole de La Meute, de Storm Alliance et d’autres groupes de la même farine, de nombreux membres du milieu Alt-Right Montréal ont été aperçus dans leurs manifestations en 2017.

Shawn Beauvais-MacDonald (au centre) et ses acolytes de ARM & Hammer, lors d’une manifestation du Front patriotique du Québec (FPQ), le 23 avril 2017

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Shawn Beauvais-MacDonald lors du rassemblement de La Meute à Québec, le 20 août 2017

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Shawn Beauvais-MacDonald à la manifestation de Storm Alliance à la frontière Canada/É.-U., le 30 septembre 2017

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Vincent Bélanger-Mercure à la manifestation de Storm Alliance à la frontière Canada/É.-U., le 30 septembre 2017

Mais les fascistes ne se contentent pas de réseauter dans ce milieu plus populaire, ils s’organisent également au sein de leurs propres groupes. Depuis que sa présence à Charlottesville a été révélée publiquement, Beauvais-MacDonald a quitté La Meute et s’est publiquement rallié à Atalante , un groupe néofasciste basé à Québec. D’autres membres du groupe Discord « Montreal Storm » sont clairement impliqués dans la création de Generation Identity Canada (maintenant ID Canada).

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Les membres de ce groupe sont tous des hommes dans la vingtaine ou la trentaine, et semblent tous obsédés par la sorte de racisme et de misogynie assumée dont les groupes nationalistes-populistes disent vouloir se distancer. Ils parlent ouvertement de créer des « camps de viol » et de mettre en vigueur la « charia blanche » pour réduire les femmes à l’esclavage.

(Avertissement : ces captures d’écran sont extrêmement racistes et misogynes: 1, 2, 3, 4, 5; d’autres captures d’écran misogynes, dans l’ordre: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8;  et celle-ci évoquent le viol de féministes et celle-ci la mise en vigueur de la « charia blanche » — le terme Alt-Right « thot » signifie for « that ho over there » – « cette pute-là »).

Ils se moquent ouvertement du génocide et du meurtre de Musulmans, de Juifs et de personnes de couleur. Après le massacre perpétré par Alexandre Bissonnette à Québec, un participant dit que cette ville s’en voit « culturellement enrichie ».

bissonnette

fagbashing

vinigambini

omar

whiteguilt

ethnostate

It doesn’t take a genius to see that they’re likely involved with the Northern Order Charles Manson Nazi posters that have been turning up across Canada.

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L’archive du forum « Montreal Storm » sur Discord révèle toutefois que ce groupe est encore petit et désorganisé. Mêmes leurs plans les plus modestes semblent dépasser leurs capacités réelles. En même temps, la plupart de ces hommes en sont encore à leurs premiers pas en politique militante; ils pourraient tout à fait renforcer leurs capacités si nous leurs laissons la chance d’apprendre et de grossir.

Compte tenu des fantasmes violents auxquels s’abandonnent les membres de l’Alt-Right de Montréal, et leurs désirs avoués de violer et de tuer celles et ceux qu’ils considèrent comme des traîtres et des ennemis, les risques que ces individus posent ne se limitent pas nécessairement à leur capacité de s’organiser efficacement. Des jeunes hommes blancs avec des fantasmes violents sont responsables de pratiquement tous les événements de violence de masse en Amérique du Nord. Comme le montre la récente tuerie de masse perpétrée à Toronto par Alek Minassian, qui semble être directement influencé par la sous-culture « Incel »,  en soit un milieu misogyne étroitement lié à l’Alt-Right, les risques que posent ces jeunes hommes sont bien réels et concrets. (À cet égard, il n’est pas fortuit que Shawn Beauvais MacDonald, sur son compte Facebook actuel, « Hans Grosse » désigne l’école Colombine comme son école secondaire, ou qu’il considère comme un gag désopilant le fait de coller le visage d’Adolf Hitler par-dessus le visage d’une copine…)

hansgrosse

Le Stormer Book Club de Montréal n’est qu’une section locale d’un réseau amorphe (et dont nous ne savons encore que peu de choses) de jeunes néonazis convertis relativement récemment partout en Amérique du Nord. Ce réseau est principalement situé aux États-Unis, et il semble que le groupe de Montréal soit la section locale la plus grosse au Canada.

Cela étant dit, il est tout de même déstabilisant d’apprendre que l’un des personnages ayant joué un rôle central dans la construction de ce nouveau réseau néonazi international, et ayant été un pionnier de son approche propagandiste, est un hipster de Montréal qui a pu vivre paisiblement dans cette ville jusqu’à aujourd’hui.

Il était grand temps que cela change.

Vous pouvez lire l’archive complète du forum Montreal Storm sur montrealnazileaks.net

Si vous avez des renseignements qui pourraient nous permettre d’identifier un ou plusieurs membres de ce groupe, ou n’importe quel de leurs associés, veuillez écrire à doxxlesnazis@riseup.net.

 

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