Montréal Contre-information
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Fermeture du consulat américain et appellent à poursuivre les actions directes pour mettre fin à la violence raciste dont le Canada est complice

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Fév 032017
 

Lundi dernier à Tiohtia:ke («Montréal», territoire Kanien’kehá:ka occupé), des centaines de personnes indignées et attristées par l’intensification violente de l’islamophobie des deux côtés de la frontière ont fait fermer le consulat des États-Unis.

Debout devant les portes du consulat avec des bannières et des affiches, d’abord dans un silence teinté de tristesse et de colère, les manifestant.es ont spontanément commencé à chanter des slogans – pas seulement contre le décret de Trump envers les ressortissant.es de plusieurs pays musulmans, mais aussi contre le racisme rampant à travers tout le spectre politique du Québec, contre les politiques d’exclusion du Canada en matière d’immigration, et contre la suprématie blanche. Le groupe ad-hoc demande l’ouverture immédiate de la frontière É-U – Canada, le rejet de l’Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs et la liste des pays d’origine désignés, ainsi qu’un programme de régularisation complète et continue des personnes sans papiers déjà au Canada (pour plus d’information sur ces demandes consultez www.solidarityacrossborders.org).

Les portes du consulat étaient barrées de l’intérieur, et personne n’a pu entrer ou sortir pendant toute la durée de la manifestation, fermant ainsi le consulat et empêchant les activités régulières.

Cette action n’était pas difficile à organiser, et ne nécessitait pas une foule énorme pour être efficace. Nous croyons que c’est un geste qui donne de l’espoir, qui montre qu’à partir d’où nous nous trouvons, avec nos différentes approches et capacités, un grand nombre d’entre nous a la possibilité de trouver des moyens pour travailler avec des membres de notre communauté afin de nous défendre et perturber les institutions qui perpétuent la violence raciste et islamophobe. Nous espérons que de telles actions puissent être menées avec la perspective de pousser les frontières hors de notre ville et de transformer nos communautés en des espaces de soutien mutuel et de support – notre vision d’une Cité Solidaire. Non seulement c’est possible, mais la situation actuelle nous force à le faire.

Alors que la classe politique canadienne prend de grands détours pour éviter de dénoncer Trump, alors que les médias, embourbés dans les stéréotypes racistes qu’ils perpétuent, s’enfargent en essayant de distinguer un tireur et un témoin, et alors que les mêmes personnalités publiques qui insistaient hier pour dire que les personnes musulmanes ne font pas partie de notre communauté expriment aujourd’hui leur stupeur face à cette tragédie, nous ne devrions pas nous attendre et nous ne pouvons pas attendre que ces mêmes complices protègent nos communautés. Cette une menace à laquelle nous devons réagir de plein front. Plusieurs d’entre nous n’avons d’autres choix que d’y être confronté.es – ayant déjà été affecté.es par cette violence. Pour celleux qui ont le choix, nous avons d’autant plus la responsabilité d’être solidaires et de résister, selon nos différentes capacités et moyens, et dans nos différents contextes.

Après le succès de cette action, nous encourageons tout le monde à se réunir, à faire preuve de créativité, à essayer de nouvelles choses, et surtout à prendre des actions concrètes pour ébranler la violence raciste!

Tout le monde déteste les racistes!

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Fév 032017
 

Graffiti pris en photo à Pointe-St-Charles à Montreal

Soumission anonyme à MTLCounter-info

Dimanche soir dernier, six personnes de la communauté musulmane de Québec ont été assassinées dans leur mosquée. Cela démontre que l’idéologie d’extrême-droite raciste est bel et bien vivante dans la supposément égalitaire et tolérante société québécoise, laquelle participe actuellement à nourrir un climat islamophobe dans lequel les racistes se sentent de plus en plus légitimes d’agir. Cette fois-ci, ce n’est pas un acte qui peut être ignoré, contrairement aux têtes de porcs qui avaient été laissées devant la même mosquée quelques mois auparavant, acte qui n’avait intéressé pratiquement personne, ou aux agressions verbales et physiques quotidiennement lancées dans la rue aux gens racisé-es.

Le jour des funérailles organisées pour les victimes de la fusillade, des gens ont brisé les fenêtres d’une mosquée du quartier Pointe-Saint-Charles, à Montréal. Plusieurs ont réagit pour exprimer leur support. Une vigile a rassemblé une centaines de personnes venues apporter leur support devant la mosquée. Un graffiti anarchiste a été peint en solidarité, sur un mur de publicité de l’autre côté de la rue. Sur les fenêtres cassées, des affiches anti-fascistes titrées « Contre le racisme, l’islamophobie et l’anti-sémitisme, soyons à l’offensive » ont été posées.

Plusieurs se demandent comment il est possible que ça puisse se passer ici. Pourtant, le racisme et la haine de ceux et celles extérieurs à la chrétienté ne sont pas choses nouvelles au Canada. Ce pays a été fondé sur le génocide des autochtones ainsi que sur leur ghettoisation dans les réserves. Contrairement à ce qu’on nous apprend à l’école, l’appareil de colonisation du soit-disant Québec a lui aussi participé à ce massacre de masse. La société québécoise a eu son lot de racisme au travers des époques, que ce soit avec la nouvelle forme d’esclavage qu’est l’incarcération de masse des personnes noires et autochtones, avec les pensionnats autochtones, l’exploitation des travailleur.ses migrant.es sans-papiers, ou la Charte des Valeurs islamophobe. Bien sûr, la montée en flèche de l’idéologie nationaliste de droite dans les dernières années a eu un grand impact sur les meurtres survenus à Québec, mais il ne faut pas oublier que ce mode de pensée existait même avant que quelqu’un comme Trump prennent le pouvoir aux États-Unis ou qu’une politicienne comme Marine Le Pen puisse avoir 30% des intentions de vote aux prochaines élections françaises.

Il n’est pas surprenant que l’acte xénophobe ayant eu lieu dimanche dernier se soit produit dans la région de la capitale. Plusieurs groupes racistes diffusent au grand jour leur idéologie abjecte depuis de nombreuses années et ce, dans une grande impunité. Des groupes comme Atalante Québec ou les Soldats d’Odins et plusieurs autres peuvent bien se cacher derrière leur fausse bannière de « seulement dénoncer l’Islam radical », nous ne tomberons pas dans cette supercherie. Nous savons très bien que ce sont des gens qui agissent avec une logique raciste. Comment un groupe comme Atalante peut-il dire qu’il n’est pas raciste, alors qu’une de leurs conférences a été organisée avec des groupes néo-fascistes italiens, comme Casapound, qui se revendiquent de l’héritage de Mussolini ? Québec a aussi son lot de radios poubelles écoutées chaque jour par des milliers de personnes. Les chroniqueur.ses de ces radios peuvent toujours se laver les mains en disant qu’ils et elles n’appellent pas au meurtre, mais le fait est qu’ils et elles contribuent grandement à la banalisation du racisme et de l’islamophobie. Soyons clairs : ces gens ont aussi du sang sur les mains et leur discours de haine doit absolument être confronté avec tous les moyens nécessaires. Que se soit en entartant des gens comme Mathieu Bock-Côté, en perturbant toutes leurs conférences ou en ne laissant jamais une manifestation raciste se dérouler paisiblement.

La réponse face à l’extrême droite doit être déterminée et sans relâche, ces gens doivent avoir peur d’afficher publiquement des discours haineux. On ne devrait attendre aucun changement venant de la classe politique, qui elle aussi a contribue au racisme ambiant : elle banalise la haine envers les musulmans, maintient des frontières et un appareil policier intrinsèquement racistes et perpétue la violence coloniale sur laquelle le Canada a pioché ses fondements. La lutte contre le racisme et le monde qui le nécessite ne viendra que de nous-mêmes et sans intermédiaire de quelconque représentant-e – en combattant les fascistes organisés dans la rue lorsque l’opportunité se présente et en attaquant tout ce qui leur donne de la légitimité. Nous devons nourrir des pratiques anti-fascistes radicales en continuant de nous battre contre les fondements racistes de notre société – le gouvernement colonial et la civilisation industrielle, le nationalisme, la police, les prisons et les frontières.

Fuck Trump, Fuck Toute

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Jan 222017
 

Soumission anonyme à MTLCounter-info

À Montréal, une manif de soir s’est transformée en affrontements contre la police. 200 personnes se sont rassemblées au Square Phillips, à un bloc de distance du consulat américain. Les gens n’ont pas pu se rendre à l’édifice du consulat, mais ont plutôt marché en direction inverse du trafic sur la rue principale, la rue Sainte-Catherine, en embellissant la ville de graffitis contre le patriarcat et appelant à l’incendie de la ville.

La manifestation a été marquée par la présence d’un bloc qui avançait avec une manif « Fuck Trump » ayant été altérée pour qu’on y lise « Fuck toute ».

Lorsque la manif est arrivée à la hauteur du poste de police du centre-ville, les manifestant.es se sont attaqués aux policiers, qui ont été la cible d’une abondance de roches. Les policiers ont relancé les roches vers la foule qui s’est finalement dispersé dans la ville. Mais qui n’a pas quitté avant que les fenêtres du poste de police n’aient été convenablement détruites. »
– Crimethinc J20 Live Updates

Nous aimerions ajouter quelques mots au rapport ci-dessus puisque nous avons été inspiré.es par les événements de la journée – des affrontements toujours en cours à Washington à notre propre expérience au centre-ville de Montréal il y a quelques heures.

Bravo aux gens à travers les divers milieux qui se sont retrouvées dans les rues, ont porté des masques et se sont appuyé.es dans la manifestation. Comme chaque fois qu’une personne gagnait le trottoir pour aller faire un graff ou briser des fenêtres, il y avait le double de camarades qui respoussaient (et dans le cas des médias corporatifs frappaient) les caméras et qui nous gardaient en sécurité. Comme lorsque les policiers en vélos ont tenté de prendre les trottoir, des roches leur étaient lancées jusqu’à ce qu’ils rebroussent chemin. Et, ravivant la mémoire du dernier 1er Mai, comme lorsque la manif est passée devant le poste de police de l’ouest du centre-ville et que les gens n’ont pas laissé passer l’opportunité d’attaquer avec offensivité le poste et la police qui le gardait, sans qu’il n’y ait eu de « provocation ».

Parce que nous n’avons pas à attendre qu’ils se saisissent de nous ou nous poivrent pour savoir que notre manière préférée d’interagir avec la police est le langage des projectiles. Lorsque la police ne peut venir près de nos manifs sans risquer des blessures physiques, la manif se retrouve plus sûre et s’ouvre à des possibilités autrement irréalisables.

Que ce soit face au type de domination flagrant de style Trump, ou au projet génocidaire normalisé du Canada, continuons à combiner nos capacités créatives et destructives pour agir contre la démocratie, l’économie capitaliste et la police!