Montréal Contre-information
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Good Night Atalante

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Août 192019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Dans la nuit de lundi 12 aout 2019, trois membres d’Atalante Québec ont été attaqué.e.s.

Atalante est un groupuscule fasciste dont les membres ont pris part à de nombreuses agressions dans les dernières années (à commencer par l’attaque au couteau de la Coop L’Agité à Québec). Ce groupe s’inspire de CasaPound en italie et de Bastion social en france afin de tenter de faire revivre l’idéologie fasciste. Ses membres sont antisémites, homophobes, transphobes et colonialistes. Ils ne passeront pas.

Roxanne Baron et Jonathan Payeur ont eu leur jeep détruit (fenêtres brisées et du jus de moufette déversé à l’intérieur).

Jean Mecteau a eu son domicile et son tattoo shop vandalisé (grafitti NAZI SCUM et 161 (Action Antifasciste) et de la peinture noire sur sa porte et ses fenêtres).

Pourquoi eux ?

N’importe lequel des membres ou des sympathisants d’Atalante auraient pu etre visés. Cette fois ci, c’est tombé sur ces trois ordures là.

Roxanne Baron et Jonathan Payeur sont des membres des Québec Stomper, le gang de rue associé à Atalante. Jo est également un ancien skinhead antiraciste qui est passé du mauvais coté. Aujourdhui il se considere comme le sergent d’arme d’Atalante, c’est lui qui a accompagné Baptiste Gilistro et Louis Fernandez, deux jeunes recrues, lors de l’attaque du bar le Lvlop en décembre 2018.

Jean Mecteau est bassiste dans le band Légitime Violence, le groupe phare des fascistes de la province. Il est aussi propriétaire du salon de tatoo Jhan Art et il est fréquent qu’il réalise des tatoos aux références nazis ou fascistes pour ses ami.e.s.

Cette action est en solidarité avec toutes les victimes de l’extrême droite, à Québec, Hamilton, Montréal, Lyon et partout ailleurs.

Retour sur la vague bleue – Critique de la raison masquée

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Août 082019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le samedi 27 juillet se tenait à Trois-Rivières la 2e manifestation de la « vague bleue », une tentative de mouvement citoyen, en réalité pilotée par des groupes d’extrême droite en appui au projet raciste de loi 21 de la CAQ. La journée s’est somme toute bien déroulée : on était beaucoup plus à la contre-manif appelée par le groupe Trois-Rivière TRès inclusif (environ 3 fois plus), on a pu bloquer leur manif, les faire niaiser dans un stationnement pendant des heures (encore) pis en plus, des ami.es leur ont calissé des œufs pourris dessus, ont volé et détruit la caméra d’un média d’extrême droite (Radio-Québec), pis ont tabassé un de leurs goons qui tentait de s’en prendre à nos ami.es. Des gens sont aussi venus la veille tagger des insultes à leur point de départ. Ceci étant, on voudrait revenir sur un aspect de la manif qui nous a semblé poser problème : la séparation qu’on a nous-même créée entre le « black bloc » et le reste du monde qui était venu manifester.

Pour préciser un peu ce qui s’est passé, avant même que la manif commence, on s’est regroupées, toutes les personnes masquées, dans la rue. On était ben crinqué.es et excité.es d’être là. Mais avant même qu’on puisse commencer le trajet, avant même que la police fasse le moindre move, on avait déjà créé une scission au sein du groupe rassemblé. Y’avait le monde qui était masqué, en noir, dans la rue. Ceux et celles que les fachos pis les médias appellent les « antifa », les « casseurs ». Pis y’avait encore dans le parc, en train de nous checker, les gens qui probablement partageaient nos idées pis nos convictions, mais étaient pas masqués.

Il nous semble que ce geste de séparation, impose une délégation de la violence dans les mains du « black bloc » et nous prive collectivement d’une possibilité d’intensification du niveau de conflictualité général.

Explications : si celles et ceux qui sont allé.es à Trois-Rivières pour faire obstacle à la vague bleu mais qui n’adoptaient pas spontanément l’esthétique antifa sont resté.es stoïques face à nos tentatives de déplacement et de percée à travers la ville, c’est parce que se jouait devant eux une scène leur étant à la fois familière et étrangère. Familière puisque Trois-Rivière devenait, l’instant de quelques heures, le théâtre d’un spectacle déjà joué 1000 fois à la télé, où des antifas violents affrontent des nationalistes dégénérés, sans qu’aucun brin de vérité ne puisse percer l’écran. Étrangère parce qu’ils et elles se trouvaient alors dépossédées de la possibilité d’entrer en confrontation réelle, d’assumer ce qui était nécessaire pour arriver à bloquer la « vague bleue ».

Nous écrivons ce texte pour tenter d’élaborer une réflexion sur ce qui fait en sorte qu’une (contre-)manif est explosive ou ennuyeuse et pour essayer de ne plus se sentir impuissant.es lorsque nous nous retrouverons parmi une foule aussi hétérogène que celle du 27 juillet. Nous voulons revoir des vrais débordements, et nous savons que la manière dont nous agissons dans ces contextes peut favoriser ou nuire au surgissement d’intensités dans la foule. Nous aimerions que cette discussion, dans laquelle nous sommes largement redevables d’une internationale de fouteuses de trouble, de transformateurs de manifs en émeutes, dépasse ici aussi les positions de principe ridicules (pour ou contre le black bloc, pour ou contre les masques) et se déploie sur un plan tactique (comment agir efficacement, en telles ou telles circonstances, pour arriver aux buts fixés – bloquer la « vague bleue »).

Pour nous, la possibilité d’un débordement se situe bien sûr dans le débordement du dispositif policier, dans la destitution des forces de l’ordre par une foule en colère et dans la neutralisation de leurs uniformes, de leurs armes, de leur virilité par la puissance collective. Mais ce que nous désirons surtout provoquer, c’est un débordement des identités politiques. Que nous soyons toutes et tous débordé.es par la situation. Un débordement de la foule par elle-même. En quelque sorte que les gens soit mis face à l’exigence de la situation. Dans le cas de la Vague Bleue, que toutes les personnes qui étaient venues pour bloquer les fachos, soient mises face aux gestes qu’il faut poser pour le faire : il est question de tactiques de rue et de groupes, d’usages des objets, de jeu sur les ambiances, de faire émerger une disposition existentielle à l’affrontement.

C’est ce qu’on a été incapables de faire advenir ce jour là. On a bien sûr renforcé nos bandes, aiguisé notre complicité, ridiculisé des bouffons racistes, mais on a été loin d’amener des gens dans notre délire révolutionnaire. Il s’est joué cette journée là ce qui s’est déjà passé des tonnes de fois à Montréal et à Québec dans les dernières années. Chaque fois que la police suit le contingent « radical » parce qu’il s’est lui-même dissocié de la foule, on a déjà perdu. On se neutralise nous-même dans l’allure, l’identité qu’on se donne. Cette dynamique nous éloigne toujours doublement de l’insurrection. D’une part parce qu’il est alors impossible d’enjoindre la foule dans un débordement massif. D’autre part parce qu’on se condamne à un affrontement direct avec l’État, terrain sur lequel on est sûr.es de perdre.

À partir de ces constatations, il nous semble qu’on pourrait faire un parallèle avec l’évolution de l’idée de personne. Dans la Rome antique, le masque porté par l’acteur sur scène est nommé persona et est synonyme de visage. En dehors du théâtre, le terme persona désigne le rôle d’un individu dans la société, sa situation juridique. Mais cette catégorisation ne désigne pas l’essence de l’individu, simplement un rôle qu’il prend, une posture qu’il adopte, relativement à la configuration sociale, aux jeux relationnels. C’est avec la science coloniale/moderne que la persona devient l’identité individuelle, que le masque se fond sur le visage et que chaque forme-de-vie devient alors essentiellement séparée, individualisée et objectifiée. La criminologie et les autres sciences des pathologies et des races, grâce aux dispositifs biométriques et policiers, créent les figures du criminel, de l’homosexuelle, du déviant. Ironiquement, la répétition en toutes les circonstances de ce que certain.es militant.es s’époumonent à appeler « tactique » montre plutôt que la pensée tactique nous fait souvent défaut et que ces logiques relèvent réellement de l’identification avec le personnage.

À Trois-Rivières, nous avons senti que nos masques s’étaient fondus sur nos visages. Que notre inclinaison éthique à la guerre pour affirmer ce à quoi nous tenons n’était alors résumable qu’aux prédicats, aux identités que la police sous ses différentes formes nous attribue et que nous adoptons à notre tour. Nous avions l’impression de livrer à la société spectaculaire marchande le divertissement qu’elle réclamait. Celui nécessaire à sa démocratie, à son bon fonctionnement économique. C’est parce que les masques se sont fondus sur nos visages, que nos existences se sont repliées sur nos catégories, qu’il est, pour l’instant, plus facile d’aller au contact avec les fachos que d’entrer en contact avec celles et ceux qui manifestent avec nous. Qu’il est plus attendu de voir trois « black bloc » discuter ensemble et agir de leur côté que de voir une masse déchainée aux allures lambda poursuivre des militants d’extrême droite.

Le défi devant nous est évidemment plus complexe que notre bonne volonté le voudrait. Il nous faut arriver à se dissimuler de l’œil fasciste – policier ou nazi – sans pour autant rentrer dans une logique d’incommunicabilité avec des potentiel.les complices. Être capables de faire monter la tension sans avoir à se battre avec des paciflics. Cela repose à la fois sur des aspects tactiques et des manières d’être. Apprendre à mieux connaître le terrain, se cacher le visage sans être en black block, être habillé de couleur et pouvoir se changer quand ça chauffe, dialoguer ouvertement avec ceux et celles qui marchent à nos côtés, distribuer à tout le monde des masques festifs ou des costumes et ainsi rendre la foule ingouvernable avant même le premier feu d’artifice. Le black block est une tactique bien évidemment toujours pertinente – nous l’utilisons et nous allons continuer à le faire – mais elle n’est pas la seule clé de notre victoire. Elle est une arme à double tranchant qui peut se retourner contre nous.

Lorsque nous voulons créer du désordre et que nous nous identifions comme tel, la police a la main haute. Au contraire, lorsque l’origine du désordre est imperceptible, la police est mise hors d’état de nuire. Les manuels de stratégie contre-insurrectionnelles posent l’identification des sources de la contestation comme la première étape pour sa neutralisation. Doit suivre la séparation entre cette source identifiable et « la masse » susceptible d’y être entraînée. On peut trouver de la force en embrassant l’esthétique antifa – ou militante, anarchiste, communiste, etc. – mais c’est toujours au prix de cette auto-identification et de cette séparation. Nous devons apprendre à nous rendre imperceptibles. Contre les scénarios attendus, arriver à frapper n’importe où, n’importe quand. Apprendre à se laisser déborder, à être destitué de notre posture de militant.es professionnel.les par le dépassement même auquel nous avons contribué. Parce qu’il est évident que pour l’instant nous restons beaucoup moins redoutables que ce que le spectacle aimerait même nous voir.

La Vague(lette) bleue 2 : déconfiture épique des xénophobes à Trois-Rivières

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Juil 302019
 

De Montréal Antifasciste

Ce 27 juillet avait lieu à Trois-Rivières la deuxième édition de la Vague bleue, ce mouvement marginal animé par tout ce que le milieu national-populiste du Québec compte d’islamophobes et de xénophobes décomplexés. La première édition s’était déroulée à Montréal le 4 mai dernier, et Montréal Antifasciste a documenté au cours des derniers mois les groupes et individus qui s’était rattachés à cette mobilisation xénophobe, dont ses contingents de « sécurité », qui ne sont en fait qu’un ramassis de mononcles crinqués rêvant de battre des antifas.

Les 75 ti-counes de la Vague bleue 2 défilent dans les rues de Trois-Rivières. Crédit photo: François Giguère

Cette deuxième édition s’est avérée un échec cuisant. D’environ 300 manifestant-e-s à Montréal, la VB2 est passée à moins de 75 à Trois-Rivières. Plusieurs groupes étaient notablement absents, dont La Meute, les bozos folkloriques du Front patriotique du Québec et les miliciens de pacotille du Groupe de Sécurité Patriotique.

Le club social de sécurité entourant la soixantaine-quinzaine de manifestant-e-s était cette fois composé d’une poignée d’individus de Storm Alliance regroupés autour de Steven Dumont, et de la risible clique qui se fait appeler Les Gardiens du Québec. Fait à noter au sujet de ces derniers, le suprémaciste blanc Michel « Mickey Mike » Meunier, qui a lui-même été admis dans le groupe récemment, y a fait entrer le bonehead Joe « White Poser » Arcand dans les jours précédents la mobilisation. On voit tout de suite à quelle enseigne logent ces soi-disant gardiens du Québec…

La Vague bleue 2 s’échoue dans un parking… Crédit photo: Casse sociale

Après avoir été littéralement déroutée par la mobilisation antiraciste/antifasciste, la VB s’est retrouvée (à nouveau) au fond d’un parking, isolée et inaperçue. Lors du micro ouvert, l’inénarrable Diane Blain (celle qui a acquis une douteuse notoriété en criant des bêtises à Justin Trudeau en 2018) a prononcé un discours super raciste, lequel résume parfaitement le fond de la pensée de la plupart des participant-e-s à la VB et du mouvement national-populiste plus largement.

« (…) On a tellement d’ennemis, ici là, au Québec: le gouvernement fédéral, les journalistes fédérastes, les musulmans, les juifs, les Anglais, les sikhs (…) »
– Diane Blain

Son discours a été filmé et partagé des centaines de fois en moins de 24 heures avant que Youtube ne supprime la vidéo pour incitation à la haine! Ça ne s’invente pas.

Dernier fait à noter du côté de la VB2, la coqueluche d’une partie du milieu national-populiste, Pierre Dion, a été arrêtée avant même le départ de la marche, car il aurait envoyé un message privé au « journaliste » de TVA Yves Poirier à l’effet que : « 3 rivières le 27 je vais être là et y va avoir du sang partout »….

La police au service…

Un important dispositif policier a été déployé dans le centre de Trois-Rivières, essentiellement pour réprimer la contre-manifestation antiraciste et permettre aux 75 bozos de la Vague bleue de défiler dans la ville en portant leur discours exclusionniste. En plus de l’antiémeute sur le terrain, nous avons pu observer la présence d’un drone flottant au-dessus du Boul. des Forges ainsi que des bateaux de la SQ et de la police de Trois-Rivières sur le fleuve (crédit photo: André Querry).

La Sûreté du Québec bloque le chemin à la contre-manifestation antiraciste dès le départ. Crédit photo: Annie Ouellet

Vers 13 h 30, plusieurs pelotons de l’antiémeute de la Sûreté du Québec se sont disposés avec leurs véhicules autour de la mobilisation du collectif TRès Inclusif pour l’empêcher de bouger de son point de rassemblement. S’en est suivi un jeu du chat et de la souris, et la mobilisation antiraciste/antifasciste est parvenue à contourner l’antiémeute pour se positionner sur le Boul. des Forges, à l’emplacement même où la Vague bleue devait finir sa marche. L’antiémeute s’est alors graduellement déployée tout autour pour contenir les quelque 150 contre-manifestant-e-s (restant-e-s à ce point-là) dans cet espace, ce qui a donné lieu à des accrochages. Les carabiniers de la SQ ont fait usage de poivre de Cayenne à au moins deux reprises.

Qu’à cela ne tienne, les plans de la VB étaient déjà contrecarrés, et la SQ s’est vue forcée de redessiner le trajet de la marche pour la faire aboutir dans un stationnement plus loin vers l’est.

Nous savons que la police a carrément menti aux organisateurs et organisatrices antiracistes sur plusieurs points :

  • Elle a dit que seule la police municipale serait déployée, pas la SQ; or, la SQ y était en force et c’est clairement elle qui a géré les opérations. Cette manœuvre avait vraisemblablement pour but d’effrayer et de décourager les personnes organisatrices de la manifestation antiraciste.
  • Elle a dit que le rassemblement antiraciste ne pouvait pas avoir lieu à la Place du Flambeau, car un événement y était prévu; ce qui n’était manifestement pas le cas, car le square était vide.
  • Elle a dit que le segment piétonnier sur le Boul. des Forges ne serait pas entravé; non seulement était-il bloqué de toutes parts, mais des policiers contrôlaient l’accès au périmètre à partir de plusieurs blocs dans toutes les directions. De très nombreuses personnes disent avoir dû se soumettre à la fouille de leur sac pour pouvoir entrer dans le périmètre.

Autre fait à noter sur la collaboration des autorités avec la VB, un autobus de la ville a été nolisé pour ramener les manifestants et manifestantes à leur point de départ. Les voici à l’intérieur du bus, qui essaient de chanter en chœur un refrain pourri des années soixantes :

Une mobilisation réussie pour les antiracistes et antifascistes

La contre-manifestation antiraciste occupe la place devant le café Frida, où la Vague bleue 2 avait prévu de faire aboutir sa marche. Crédit photo: Annie Ouellet

De notre côté, plusieurs groupes et collectifs antiracistes et antifascistes de Trois-Rivières, Montréal, Québec, Ottawa, Sherbrooke et ailleurs ont répondu à l’appel du collectif TRès Inclusif, qui est parvenu à mobiliser quelque 250 personnes (au point de départ) afin de faire résonner un discours inclusif et contrecarrer les plans de la Vague bleue à Trois-Rivières.

Après quelques minutes de confusion et de difficulté à s’entendre sur un plan cohérent (une complication principalement attribuable à la police, dont le déploiement sournois a tout de suite rendu caduque le projet initial de la manif), un élan spontané des forces antifascistes a permis à la manifestation de contourner la police pour atteindre le Boul. Des forges et y occuper l’espace où devait théoriquement aboutir la Vague bleue, devant le Café Frida (lequel avait été intimidé et ciblé par des menaces de la part d’organisateurs de la Vague bleue au cours des semaines précédentes).

Après de longues minutes d’un face-à-face tendu, un détachement d’une vingtaine d’antifascistes a pu se rendre sur un promontoire en surplomb du stationnement où avait lieu le party tiédasse de la VB pour y narguer les participant-e-s.

Affiche du collectif TRès Inclusif. Crédit photo: François Giguère

Finalement, il faut souligner l’énorme travail de préparation, d’information et de mobilisation qui a été fait entre les deux éditions de la Vague bleue pour contrer son discours xénophobe et islamophobe, notamment par le collectif TRès Inclusif et par Montréal Antifasciste, mais aussi par l’ensemble du milieu antiraciste et antifasciste, autant sur le terrain, avec la distribution de centaines de tracts, de l’affichage et l’installation de banderoles aux slogans antiracistes au lieu de départ de la VB, qu’en ligne et dans les médias sociaux. Mention spéciale aux camarades qui ont effectué une salutaire campagne de sape dans les 48 heures avant l’événement, notamment en clonant les comptes des organisateurs et organisatrices de la Vague bleue pour semer le doute et la confusion dans leurs rangs. Une opération que le toujours brillant John Hex (principal promoteur de la VB) a qualifiée de « cyber-attaque » de « l’oligarchie ». Lol. Chapeau, la compagnie!

L’habituel bâclage des médias…

Les médias grand public se sont généralement peu intéressés au phénomène de la Vague bleue, en partie parce que la droite national-populiste entretient des théories complotistes à leur égard et a cette fois-ci carrément refusé de leur parler. Cela dit, les deux articles qui ont été produits pour parler de la VB2 sont particulièrement mauvais. Celui de Radio-Canada dénote un manque flagrant de recherche sur le sujet, tandis que celui du Nouvelliste fait la part belle aux vague-bleuistes, notamment avec une citation super raciste de Stéphane Gagné, le haineux narcissique de Trois-Rivières qui se fait appeler « le Général Lee de la Mauricie »:

«Je viens à la manifestation en tant que nationaliste. Je suis un blanc, je suis fier de ma patrie et j’aime ça me promener et me sentir chez moi. On n’est pas à Montréal ici. C’est pour ça qu’il faut garder notre image de ville de blancs.»
– Stéphane Gagné

Une représentante d’Amnistie Internationale de Trois-Rivières s’est par ailleurs sentie obligée de rapporter que « des membres de l’antifascisme [qui] cherchaient à faire du trouble », alors que « que la Vague bleue ne cherchait pas la confrontation ». Question à Amnistie Internationale : doit-on comprendre que des racistes et xénophobes tranquilles sont une présence plus souhaitable que des antiracistes et antifascistes turbulent-e-s? Est-ce que cette citation ridicule de Vickie Schnieders (que les racistes font allègrement spinner aujourd’hui, évidemment) représente le point de vue officiel de l’organisation? (Mise-à-jour: Amnistie international a fait paraître un communiqué le 30 juillet condamnant “les propos haineux tenus lors du rassemblement de la Vague bleue à Trois-Rivières” et précisant que Vickie Schnieders “s’exprimait à titre personnel et que ses propos ne refètent pas la position officielle d’Amnistie internationale”. Merci pour cette mise au point, c’est apprécié.)

Rappelons pour clore ce point que plus souvent qu’autrement les médias ne daignent s’intéresser à l’extrême droite que lorsque des antiracistes et antifascistes ont défriché le terrain en faisant des recherches à leur place.

Le travail ne fait que commencer

Comme nous l’avons écrit ailleurs, la situation actuelle au Québec n’a rien pour réjouir celles et ceux d’entre nous qui se préoccupent de la santé et de la qualité du vivre-ensemble. Les orientations régressives de la CAQ en matière d’immigration et le passage sous bâillon de la Loi sur la laïcité de l’État ont de quoi faire craindre le pire d’un gouvernement qui sert précisément les aspirations politiques de groupes racistes et xénophobes comme ceux qui se profilent derrière la Vague bleue. D’ailleurs, il n’est pas anodin que, pendant que la SQ faisait la job de bras pour les xénophobes dans les rues de Trois-Rivières, le premier sinistre du Québec, François Legault, faisait la promotion du livre de Mathieu Bock-Côté sur Twitter et vantait les mérites du nationalisme passéiste que promeut ce sociologue réactionnaire…

Alors que les organisateurs de la Vague bleue annoncent déjà un troisième rassemblement à Québec, le mouvement que les antiracistes sont en train de construire dans la province devra se mobiliser encore dans les prochaines semaines, les prochains mois et peut-être, malheureusement, les prochaines années.

Petit exercice en guise d’épilogue…

Le délirant épivardage des militants et militantes de la Vague bleue sur les médias sociaux nous a déjà habitué-e-s à leur maîtrise approximative du français, mais on ne saurait leur en tenir rigueur.

Voyons si celles et ceux qui disent représenter « le peuple » sont meilleur-e-s en maths : 75 ti-counes sur une population totale de 8 390 000 personnes, ça représente combien en pourcentage?

Réponse : 0,00001 %

Vous n’êtes pas le peuple. Vous êtes 75 ti-counes.

Atalante et ses partisan.e.s — Partie 3: Louis Fernandez et Baptiste Gilistro… la filière française

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Juil 252019
 

De Montréal Antifasciste

Depuis la sortie de l’article « Démasquer Atalante » en décembre dernier, nous avons fait paraître deux annexes concernant respectivement l’influenceuse Heïdy Prévost et le band folk Folk you, deux phénomènes culturels (ou métapolitiques) périphériques à Atalante. Il est difficile de mesurer avec exactitude l’impact que notre travail a réellement pu avoir sur le moral et les activités du groupe néofasciste, mais nous avons concrètement observé moins de sorties dans les rues au cours des derniers mois, et celles qui ont eu lieu semblent avoir été menées par le même petit noyau dur de militants, hormis le récent coup médiatique à Montréal où ils se sont clairement mis en scène avec tous les sympathisant-e-s qu’ils ont pu rameuter.

Les militant-e-s d’Atalante en mai 2019. Le cadrage serré laisse croire qu’il y avait moins de monde à la messe cette fois-ci…

Si quelques-un-e-s se sont manifestement décomplexé-e-s, affichant désormais ouvertement leur appartenance à une idéologie inspirée du fascisme et du nazisme, plusieurs des membres et sympathisant-e-s que nous avons exposé-e-s ont choisi de prendre leur trou. Il ne faut donc pas s’étonner que nous maintenions le cap en braquant nos projecteurs sur ces ordures fascistes.

Privé de sa respectabilité et freiné dans ses ambitions politiques, le noyau dur d’Atalante semble s’être replié dans les derniers mois sur la sous-culture violente dont il a émergé. Face à la difficulté d’ancrer leur organisation localement, les membres d’Atalante multiplient les voyages à l’étranger (surtout en France et en Italie) et renforcent leurs liens avec le fascisme international, comme en atteste la venue au mois de juin dernier du band NSBM français Baise Ma Hache pour accompagner Légitime Violence en concert. (Un concert, soit dit en passant, mis en déroute par le réseau antifasciste, qui a forcé les fachos à se produire en catastrophe plus tard le même soir au bar Le Duck. Pas félicitations aux administrateurs de ce bar, qui accueillent des nazis à bras ouverts. N’hésitez pas à leur laisser savoir ce que vous en pensez.)

Même le lancement du premier livre d’Atalante, Saisir la foudre, en mars dernier, s’est fait sans tambours ni trompettes, ce qui n’est pas dans l’habitude de ce groupe qui n’existe pour l’essentiel que sur les médias sociaux et y vante habituellement le moindre exploit à grands coups de tirades pompeuses et de photos soigneusement mises en scène. Est-il possible que ce premier opus ne se soit pas avéré à la hauteur des ambitions intellectuelles de son auteur? Permettez-nous de trouver cette hypothèse plausible.

En fait, l’on pourrait presque croire qu’Atalante comme organisation politique a été mise en veilleuse, tandis que le gang de rue à l’origine de sa formation, le Québec Stomper Crew, semble connaître un nouvel élan de dynamisme… notamment avec l’enrôlement d’un nazillon émigré de France!

>> Consultez la section «Québec Stomper Crew, la connexion RAC et Légitime Violence» de l’article «Démasquer Atalante».

Il n’est un secret pour personne que les Stompers cultivent une histoire intime avec la violence. Un certain nombre d’éléments nous permettent aujourd’hui de croire que l’admission dans le « crew » est contingente à une espèce de rite de passage ou d’initiation consistant à commettre une agression ou un autre méfait au nom du groupe.

On peut citer le cas de Yannick Vézina (alias Yann Sailor), qui serait vraisemblablement devenu membre en règle des Québec Stompers peu après sa participation à une agression visant un militant antifasciste.

Dans un exemple plus récent, il semble que Sven Côté (alias Svein Krampus) ait quant à lui reçu ses couleurs officielles le soir même de l’attaque de la bibliothèque La Page Noire, en décembre 2018.

Photo de groupe du Québec Stomper Crew, en décembre 2018. Au centre, Sven Côté, fraîchement “patché”.

Au cours des derniers mois, nous sommes facilement parvenus à identifier deux autres « prospects » du Québec Stomper Crew, dont le premier a même officiellement reçu les couleurs du gang. Les deux sont Français d’origine et font aussi partie des rares nouveaux militants d’Atalante : Louis Fernandez et Baptiste Gilistro.

Taper du cégépien, gagner ses couleurs!

Louis Fernandez s’est fait connaître suite à son arrestation en décembre 2018, accusé d’une agression physique contre un jeune client du bar le Lvlop à Québec. Soupçonné de s’être livré à cette charge violente pour des motifs haineux (il aurait demandé à plusieurs reprises à sa victime si elle était « antifa » avant de la rouer de coups), le jeune homme de 25 ans avait alors déclaré ne pas connaître Atalante, même si les policiers avaient trouvé un autocollant du groupe fasciste dans ses effets personnels. Nous pouvons aujourd’hui affirmer hors de tout doute que Louis Fernandez connaît intimement les membres d’Atalante, car il est devenu membre en règle du Québec Stomper Crew suite à cette agression.

Un preview d’Instagram, Louis Fernandez reçoit ses couleurs du Québec Stomper Crew, juin 2019.

Ce preview Instagram montre Louis Fernandez recevant les couleurs du Québec Stomper Crew, juin 2019.

Un preview d’Instagram, Louis Fernandez exhibe une bague figurant l’emblème « White Power », juin 2019

Dans ce preview Instagram, Louis Fernandez exhibe une bague figurant l’emblème White Power, juin 2019. Avec Sven Côté et Roxanne Baron.

Louis Fernandez s’entraîne avec des militants d’Atalante, juillet 2019

Louis Fernandez s’entraîne avec des militants d’Atalante, juillet 2019

Sans surprise, un examen sommaire des tatouages de Fernandez révèle qu’il est bel et bien un militant néonazi « de souche ». Le voici en train de déménager la laveuse de son petit chef, Raf Stomper :

Louis Fernandez s’est fait tatouer sur le bras gauche l’effigie de Léon Degrelle, un collaborateur nazi belge admiré des néonazis européens, et l’insigne de la Légion française des combattants, une organisation créée par le maréchal Pétain sous le régime de Vichy et qui collabora activement avec la Waffen-SS. Sur sa poitrine, une paire de bottes Doc Martens avec des lacets blancs, un signe de reconnaissance des boneheads « old school » qui démontre son soutien au mouvement White Power.

«Ça ne colle pas, je suis un fils d’immigré et immigré moi-même», avait dit Fernandez lors de son enquête caution. Pourtant, on le reconnaît facilement ici dans une action de collage d’affiche pour le compte d’Atalante. Au moins, ça n’est pas l’une des nombreuses affiches anti-immigration posées par le groupe fasciste au fil des ans…

Louis Fernandez participe à une action d'affichage avec Atalante, hiver 2019.

Louis Fernandez participe à une action d’affichage avec Atalante, hiver 2019.

Ce lundi 29 juillet, Louis Fernandez doit comparaître au Palais de justice de Québec pour répondre de son agression au Lvlop. Il semble que Fernandez avait d’ailleurs à respecter un certain nombre de conditions, dont celle de ne pas consommer d’alcool. Nous espérons donc de tout cœur que personne ne verra ces photos et vidéos de « Lou », bière à la main et clairement en état d’ébriété avec ses petits camarades. Une vidéo publiée il y a quelques jours à peine indique qu’il était quelque part en France… à siroter du pastis.

Louis Fernandez fait bonne chaire avec le noyau dur d’Atalante et des Québec Stompers, mars 2019.

Louis Fernandez fait bonne chair avec le noyau dur d’Atalante et des Québec Stompers, mars 2019.

Louis Fernandez, bière à la main, avec Roxanne Baron et Jonathan Payeur.

Louis Fernandez, bière à la main, avec Roxanne Baron et Jonathan Payeur, au nouveau domicile de Raphaël Lévesque, en juin 2019.

Louis Fernandez (dans la cabane), bière à la main, le jour du déménagement de Raphaël Lévesque. À genoux, Baptise Gilistro.

Louis Fernandez (dans la cabane), bière à la main, le jour du déménagement de Raphaël Lévesque. À genoux, Baptise Gilistro.

 

 

Nous savons que le soir de l’agression au Lvlop, Louis Fernandez n’était pas seul. Selon des témoins, il était en compagnie d’au moins deux autres personnes, dont Jonathan Payeur (alias Jo Stomper), exécutant d’Atalante et sous-fifre de Raphaël Lévesque. Nous savons aussi qu’ils étaient accompagnés d’un couple, dont un jeune étudiant français déjà aperçu dans des actions d’Atalante : Baptiste Gilistro.

De Toulon à Québec : un autre immigrant, expatrié facho français!

Baptiste Gilistro est un étudiant de 23 ans originaire de Toulon en France, issu d’une famille bourgeoise et fils d’un haut gradé de l’armée française, le colonel Thierry Gilistro (lequel est aujourd’hui à l’emploi de l’industrielle Dassault Aviation. On dit coucou à papa en passant!). Lors de ses études en design graphique à l’Université Laval, Baptiste a fait la connaissance d’Étienne Mailhot-Bruneau (alias Sam Ox), graphiste d’Atalante et membre des Québec Stompers. Une recherche sommaire révèle qu’ils ont collaboré sur plusieurs projets scolaires et obtenu un prix conjointement à la fin de leur baccalauréat. Il semble que Baptiste poursuive à ce jour ses études à l’Université Laval. (Notons au passage qu’il a réalisé dans le cadre de ses études un vidéoclip pour le groupe Québec Redneck Bluegrass Project, un groupe situé plutôt à gauche…)

Baptiste Gilistro en famille.

Baptiste Gilistro en famille.

Nous savons que Baptiste Gilistro n’est pas étranger au noyau dur d’Atalante, car il fréquente ses membres socialement depuis plus d’un an. Il a aussi participé à des actions de rue et à des sorties « sportives » en forêt (… en plus de se faire complice d’au moins une agression contre des cégépiens gauchistes!) Depuis peu, il semble qu’il se soit encore rapproché du noyau dur du Québec Stomper Crew, puisqu’il participe désormais à tous leurs événements privés, dont le récent déménagement de Raphaël Lévesque.

Baptiste Gilistro participe à une action de distibution de vivres d’Atalante, en janvier 2018.

Baptiste Gilistro participe à une action de distibution de vivres d’Atalante, en juin 2018.

Baptiste Gilistro en randonnée avec d’autres militants d’Atalante, en juillet 2018.

Baptiste Gilistro en randonnée avec d’autres militants d’Atalante, en juillet 2018.

Baptiste Gilistro avec une partie du noyau dur d’Atalante et des Québec Stompers, à l'hiver 2019.

Baptiste Gilistro avec une partie du noyau dur d’Atalante et des Québec Stompers, à l’hiver 2019.

Baptiste Gilistro participe à une action d’affichage d’Atalante, en janvier 2018.

Baptiste Gilistro participe à une action d’affichage d’Atalante, en janvier 2019.

Baptiste Gilistro avec une partie du noyau dur d’Atalante, date mars et en avril 2019.

Baptiste Gilistro avec une partie du noyau dur d’Atalante, en mars et avril 2019.

 

L’inéluctable débâcle suit son cours…

Rien ne se passe comme prévu pour Atalante : son leader Raphaël Lévesque rêvait sans doute d’un procès-spectacle médiatisé suite à l’affaire de Vice Québec, mais l’agression au Lvlop et l’implication de Louis Fernandez est peut-être en passe de lui voler la vedette. Le genre de tapage médiatique que les niaiseries de ses membres attirent à l’organisation risque bien plus de nuire à sa démarche de légitimation et de l’éloigner de ses objectifs politiques que de générer l’attention positive dont elle a besoin pour croître.

Comptez sur nous pour continuer d’enfoncer les clous. Nous n’avons pas dit notre dernier mot.

Pour résumer, on peut dire que : 1) Louis Fernandez est un membre à part entière d’Atalante et des Québec Stompers suite à l’agression du Lvlop; 2) cette agression n’était pas un acte fortuit, mais une attaque préméditée pour des raisons politiques, et; 3) Atalante ne recrute et ne retient dans ses rangs qu’une minorité de personnages gravitant vers les cercles néofascistes.

Déclaration de solidarité avec Cedar Hopperton et la communauté queer et trans radicale de Hamilton

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Juil 012019
 

De Montréal-Antifasciste

Depuis maintenant deux semaines, la communauté LGBTQ2 de Hamilton, en Ontario, est la cible d’attaques sans précédent provenant d’une coalition d’individus issus de groupes chrétiens intégristes et de groupuscules d’extrême droite dans la veine des Wolves of Odin, des « Yellow Vests » et du Canadian Nationalist Party.

De plus, la relation tendue de la communauté queer et trans radicale d’Hamilton avec les services de police de cette collectivité a été exacerbée au cours de la dernière semaine par la complaisance manifeste de la police avec les trolls d’extrême droite, préférant réprimer les personnes queers et trans qui se défendent contre les agressions… que les agresseurs eux-mêmes!

Depuis le 22 juin, Cedar Hopperton, une militante trans anarchiste profondément engagée dans ses communautés, observe une grève de la faim en détention après avoir été arrêtée pour « bris de condition ». La police l’accuse d’avoir manqué à ses conditions de libération en participant à une « manifestation » (en réalité, un rassemblement dans le cadre des activités de la Fierté LGBTQ2 à Hamilton, le 15 juin dernier). En fait, Cedar n’était même pas présente à cet événement, et tout porte à croire que la police d’Hamilton s’acharne plutôt contre Cedar en raison de ses nombreuses déclarations publiques contre la police, et en particulier contre la présence de celle-ci dans les événements organisés par la communauté LGBTQ2.

Le 15 juin, en après-midi, des violences sont survenues lorsque les militants d’extrême droite mentionnés ci-dessus se sont regroupés en marge du défilé de la Fierté, dans Gage Park, pour intimider et harceler les participant-e-s et leurs allié-e-s en déclamant des passages de la bible et en scandant des slogans anti-LGBTQ2. La communauté queer et trans radicale avait prévu le coup (puisqu’un incident similaire s’était produit en 2018) en fabriquant une palissade en tissus de plusieurs mètres de haut pour isoler les intolérants de la parade. Or, certains individus, non contents de perturber ainsi les activités de la Fierté, ont cherché à contourner la barrière pour harceler les participant-e-s et éventuellement en venir aux coups. Il va sans dire que nos camarades ne se sont pas laissé-e-s faire sans se défendre, mais dans la mêlée, quelques un-e-s ont été sérieusement blessé-e-s sous les coups portés par deux individus en particulier parmi les trolls d’extrême droite, Chris Vanderweide et Ylli Radovicka, alias John Mark Moretti.

Or, dans les jours qui ont suivi, plutôt que de chercher à appréhender les auteurs de ces violences, lesquelles ont été amplement documentées, la police de Hamilton a choisi de persécuter les camarades qui se sont défendu-e-s! En plus de Cedar, quatre autres camarades ont été arrêté-e-s et relâché-e-s sous promesse de comparaître.

Fait à noter, puisque la police les a laissé courir en toute impunité, les mêmes ordures d’extrême droite se sont rendues à une activité de la Fierté à Toronto pendant le week-end du 22-23 juin pour recommencer exactement les mêmes agressions contre des membres de la communauté LGBTQ2 et leurs allié-e-s.

Ces événements s’insèrent dans un contexte où, depuis une manifestation militante qui a eu lieu le 3 mars 2018 dans cette localité, la communauté anarchiste de Hamilton est ciblée à répétition par la police et des groupes d’extrême droite du sud de l’Ontario. L’espace anarchiste The Tower a été vandalisé à plusieurs reprises, des perquisitions ont eu lieu, et des trolls d’extrême droite se vantent en ligne de divulguer à la police  des renseignements personnels sur des anarchistes.

Ces attaques de l’extrême droite sont bien sûr inacceptables, et il est tout à fait naturel que nos camarades se défendent contre ces affronts par tous les moyens à leur disposition. Que la police choisisse de réprimer les victimes de la violence qui ne font que se défendre, plutôt que les auteurs de cette violence, ne fait que prouver que la police n’a aucune solidarité réelle pour la communauté LGBTQ2, et que toute déclaration en ce sens relève des efforts de relations publiques d’une institution profondément hostile aux aspirations des minorités. Ça n’est qu’une preuve de plus que les mouvements sociaux ne peuvent pas, et ne devraient jamais, faire confiance aux services de police.

Montréal Antifasciste, ainsi que ses sympathisant-e-s et allié-e-s, tient à déclarer sa solidarité indéfectible avec la communauté LGBTQ2 et la communauté anarchiste de Hamilton, et demande la libération immédiate de Cedar Hopperton et que toutes les accusations contre des personnes qui se sont portées à la défense de la communauté LGBTQ2 le 15 juin soient abandonnées.

¡No pasarán!

— Montréal Antifasciste, le 28 juin 2019

Mise à jour: La police de Hamilton a procédé à l’arrestation de Chris Vanderweide le 26 juin et de deux autres camarades queers le 28 juin, portant à cinq le nombres de membres de la communquté queer radicale arrêtés pour s’être défendus contre les attaques de l’extrême droite…

« Vague bleue », baroud d’honneur pour les petits soldats de l’extrême droite québécoise

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Juil 012019
 

De Montréal-Antifasciste

Si la soi-disant Vague bleue entretenait à ses débuts l’idée d’un nouveau souffle pour le mouvement nationaliste à tendance identitaire, il semble que ses organisateurs n’aient pas appris des leçons des dernières années et soient en train de répéter les mêmes erreurs…

Suite à la première édition la Vague bleue (VB1) à Montréal, le 4 mai 2019, de nombreuses voix se sont fait entendre à l’extrême droite (dont Alexis Cossette-Trudel, de Citoyens au Pouvoir, et Donald Proulx, du Parti patriote) pour critiquer la présence de milices aux allures paramilitaires dans un rassemblement qui se voulait au départ familial et ouvert, et dont la seule présence a motivé les forces antifascistes de Montréal à se mobiliser en bloc contre l’événement. Ce désaccord en particulier a fait apparaître des fissures dans l’unité apparente du nouveau regroupement identitaire.

À un mois de la « Vague bleue (2e partie) » annoncée à Trois-Rivières le 27 juillet, et qui s’annonce encore plus boiteuse que la première édition, Montréal Antifasciste vous propose de mettre des noms sur les visages de ces différents groupes de « sécurité » (lesquels se trouvent pourtant encadrés par des centaines de policiers à chacun de leurs déplacements) et de « paramilitaires » qui s’imaginent en future armée du Québec, mais qui ont la discipline d’une portée de chatons et dont le matériel provient des sites de vente en ligne pour amateur de paintball.

Fait à noter, les pseudomilicien-ne-s de ces différents groupes, additionné-e-s, comptent pour près du quart des participant-e-s à la première Vague bleue…

Groupe Sécurité Patriote (GSP)

Initialement, GSP était le groupe de sécurité de la petite clique du Front patriotique du Québec, mais sous la gouverne de Robert Proulx, le groupe a peu à peu revendiqué son autonomie. Formé d’une quinzaine de personnes et de plusieurs sympathisant-e-s, le GSP s’est spécialisé dans la « sécurité » des manifestations et événements d’extrême droite, allant même jusqu’à s’associer avec les Soldiers of Odin, un groupe anti-immigrant comptant des membres néonazis. Suite à un différend avec le chapitre Canadien de la milice paramilitaire des III %, une partie du chapitre III % du Québec est venue grossir les rangs de GSP. De tous les groupes de ce genre mobilisés pour la VB1, celui-ci est le plus nombreux et le plus turbulent. Ses membres aiment particulièrement se prendre en photo, notamment avec un drapeau « Action antifasciste » que leur avait remis la police lors d’une manifestation à Ottawa en 2018!  Un des membres réguliers des services d’ordre du GSP, fidèle au poste à la VB1, est Stéphane Dufresne, le Rambo de Saint-Charles-Borromée qui proposait de mener un faux attentat terroriste « pour réveiller les crisse d’endormis ».

Son membership est stable, mais GSP est en conflit avec beaucoup d’autres groupes et individus. Suite à la chicane mentionnée précédemment au sujet des tenues paramilitaires dans la VB1, il est bien possible que GSP ne participe pas à le deuxième édition.

Si vous avez des renseignements à nous communiquer au sujet des membres de GSP, veuillez écrire à alerta-mtl @ riseup.net

Robert Proulx

Christian Quevillon

Bob Giroux

René Beaudreault

Sylvain Lacroix

Jo Michaud

Denis Fortin

Jean-Pierre Colerette

Vicky Graveline

Mario Dallaire

Robin Simon

Patrick Picard

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

GSP

 

Ragnarok Nordique Society (RNS)

RNS est un petit groupe plutôt curieux, formé d’une poignée de types louches issus de divers groupuscules, dont Martin Fontaine (alias Rednek Fontaine / Rednek Breault), ancien membre de l’éphémère « La Horde », une scission de La Meute n’ayant jamais vraiment pris son envol. Le projet initial de RNS était de fonder une communauté survivaliste (et blanche, forcément) dans les Laurentides. On a aperçu des membres de RNS à la VB1 en tenue paramilitaire complète, façon GI Joe de banlieue. Martin Fontaine était également présent au pique-nique de GSP le 8 juin dernier, reconnaissable à son gilet tactique subtilement décoré du surnom « Rednek ».

Dans leur cas, il semble qu’on soit plus proche du cosplay que d’une véritable implication politique, mais il va sans dire que nous restons prudent-e-s avec les survivalistes pseudomilitaires qui adhèrent ouvertement à des idées d’extrême droite…

Pour les raisons déjà évoquées, il est possible que RNS ne participe pas à le deuxième édition de la Vague bleue. Si vous avez des renseignements à nous communiquer au sujet des membres de Ragnarok Nordique Société, veuillez écrire à alerta-mtl @ riseup.net

Martin Fontaine

Éric Dionne

Keven Molloy Gohier

Ragnarok Nordique Society

 

Les Gardiens du Québec (LGDQ et son soi-disant Support organisationnel sur le terrain)

Ce petit groupe de militant-e-s islamophobes formé autour du noyau familial de Martine Tourigny et Stéfane Gauthier (de Bécancour), avec Guillaume Bélanger, Nathalie Vézina et d’autres, s’est avéré le principal groupe organisateur de la VB1, puisque l’initiateur du mouvement, Jonathan Héroux, alias John Hex (de Trois Rivières), est pratiquement le seul membre de son groupuscule, « Le Québec Libre en Action ». Ces soi-disant gardiens du Québec ont profité de la Vague bleue pour se mettre de l’avant et recruter des nouveaux membres, dont l’inénarrable Luc Desjardins, l’un des principaux vociférateurs complotistes du bizarroïde mouvement des « Gilets jaunes Québec », très proche du tristement célèbre islamophobe Pierre Dion et du « fier » suprémaciste blanc Michel Meunier… lequel s’est d’ailleurs lui aussi joint à LGDQ dans les derniers jours!

Si vous avez des renseignements à nous communiquer au sujet des membres de Les Gardiens du Québec, veuillez écrire à alerta-mtl @ riseup.net

Stéfane Gauthier

Guillaume Bélanger

Carl Dumont

Nathalie Vézina

Luc Desjardins

Jean-Marc Lacombe

Medrick Tourigny

Nom inconnu

Nom inconnu

Les Gardiens du Québec (rien de moins, toué chose…)

 

Défense Fortifiée Storm Alliance (DFSA)

Storm Alliance, dont John Hex est issu et est encore très proche, a fourni à la Vague bleue des organisateurs (dont Nadia Fradette, alias Nadia Dumont) et des gros bras (avec son service de sécurité DFSA), tout en restant un peu en retrait. On a pu remarquer que les membres de SA formaient une très grosse partie de la VB1. DFSA, dirigé par Steven Dumont, le numéro 2 de Storm Alliance, est un service de sécurité assez classique qui affiche publiquement la volonté d’en découdre avec ses opposants.

Si vous avez des renseignements à nous communiquer au sujet des membres de Storm Alliance et ses goons, veuillez écrire à alerta-mtl @ riseup.net

Steven Dumont

Éric Trudel, No1 de Storm Alliance

Dave Tregget, fondateur et ancien No1 de Storm Alliance

Mario Roy

William “Dou”

Nancy Sirois

Stéphane Laflamme

Michel Meunier

Gérald Bédard

Patrick Bilodeau

Alex Maltais

Mikky Poitras

Yannick Veilleux

André Lavigueur

Vincent Hamel

Natacha Pelchat

Bruno Lemay

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

 

La Meute

Même si La Meute s’est faite plutôt discrète dans la VB1, nous avons facilement pu y reconnaître de nombreux visages dans un service d’ordre « fantôme » (sans les couleurs, tous et toutes en linge de mononcle) autour de Stéphane Roch, l’un des principaux dirigeants jusqu’à la toute récente implosion. François Cousineau, le chef du Clan 06 (Montréal), y était aussi. On reconnaît bien ici la stratégie de La Meute, toujours très jalouse de son image : une présence de quelques membres pour dire « qu’ils étaient là dès le début » au cas où la Vague bleue fonctionne, mais sans porter leurs couleurs, au cas où elle échoue lamentablement. Une stratégie qui n’empêche pas le groupe de s’entre-déchirer depuis plusieurs semaines, pour notre plus grand plaisir. 

Si vous avez des renseignements à nous communiquer au sujet des membres de La Meute, veuillez écrire à alerta-mtl @ riseup.net

Stéphane Roch, membre de “la Garde”

François Cousineau, “Gardien” du Clan 06, Montréal

Mario Millaire

Tonio Sergerie

William Johnson

Rhoda Bourque

Bertrand Jocelin

Alain Giroux

Nom inconnu

Alias June Leloup

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Nom inconnu

Service d’ordre de La Meute à la Vague Bleue.

 

Personnages divers…

Jonathan Héroux, alias John Hex, le principal organisateur de la Vague bleue.

Stéphane Gagné, alias le General Lee de la Mauricie, un énèrgumène islamophobe ouvertement raciste et sexiste.

Guy et Denis Boulanger, du Front patriotique du Québec.

Donald Proulx, du Parti patriote.

Maxime Morin et Guillaume Beauchamp, le duo de vidéastes d’extrême droite DMS.

Un motté random portant un t-shirt du groupe néofasciste Atalante.

David Leblanc, un suprémactiste blanc, membre des Soldiers of Odin Québec, portant un chandail “The North Race”.

 

La Vague bleue, une vaine tentative de recomposition de l’extrême droite islamophobe

Il y a un an de cela, nous aurions pu nous inquiéter de l’émergence d’un phénomène comme la Vague bleue, mais celle-ci semble aujourd’hui se briser d’elle-même. Après avoir été férocement reçue à Montréal, privée de camion de son et confinée dans un espace exigu (une stratégie qui semble payante pour les forces antifascistes!) ses organisateurs ont dû repousser la date de la Vague Bleue 2 à Trois-Rivières suite à la pression populaire.

Même si la Vague bleue arrive peut-être un peu tard, force est de constater que les idées des groupes national-populistes qu’elle représente se sont insinuées jusqu’au cœur du pouvoir avec l’élection de la CAQ et l’introduction de mesures législatives anti-immigration et clairement islamophobes. À ce titre, il est intéressant de remarquer qu’au moment même où le projet de loi 21 sur le port de signes religieux est adopté à l’Assemblée nationale, les organisations d’extrême droite les plus visibles qui portent la vision alambiquée de la laïcité qui sous-tend cette loi (La Meute, Storm Alliance, etc.) sont en déroute ou en déclin, et que d’autres ont carrément disparu de la carte dans les derniers temps.

S’il est permis de se réjouir de cette débandade, il est à craindre que ces groupes national-populistes se recomposent sous d’autres formes pour demander toujours plus de mesures discriminatoires à l’encontre des minorités religieuses et des immigrant-e-s. D’autant plus qu’ils trouvent au gouvernement une oreille attentive, sinon carrément sympathique. C’est pourquoi les luttes antiracistes et antifascistes sont plus nécessaires que jamais.

Le travail ne fait que commencer. Rejoignez la lutte!

Solidarité avec les défenseur.es de fiérté, liberté pour Cedar!

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Juin 272019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 15 juin 2019, un festival de Fierté de la communauté queer et transgenre de Hamilton, « Ontario » a été attaqué par un groupe de homophobes de l’extrême droite, de fondamentalistes chrétiens et de néo-nazis. Comme ils ont fait en 2018, ils sont arrivés avec de grandes pancartes et des bannières homophobes, commençant immédiatement de lancer des insults et des injures. Ils ont agressivement harcelé les individus au festival Fierté, faisant des blagues sur le viol et menançant la violence physique. Afin de bloquer ces bigots et de protéger la communauté, une grande bannière noire a été érigiée par quelques queers. Les homophobes n’ont pas aimé ça, et ils ont attaqué ces personnes. Ils ont commencé une bagarre, mais les personnes gaies, trans, et antifascistes qui ont refusé de permettre la présence de ces cons ont fièrement riposté. Certain.e.s ami.e.s ont été blessé.e.s et ont eu besoin des premiers soins. La police de Hamilton n’a rien fait pendant le conflit d’une heure et ils se sont presentés quand il n’y avait plus rien à faire. Les homophobes ont accueilli l’escort policière pour quitter le parc. Malheureusement, ils ont harcelé et chassé d’autres queers dans le quartier plus tard dans la journée et la semaine après ils ont attaqué d’autres gens à Fierté Toronto.

Après ces événements, la police de Hamilton ont senti menacée – les communautés qui se sentent autonomisées et capables d’utiliser de la force pour se défendre affaiblit l’autorité de la police. Par conséquent, les policiers ont focalisé toute leur énergie sur la poursuite de certaines personnes queers, trans et anarchistes de la ville, les harcelant toute cette semaine comme punition. Samedi le 22 juin la police a mis en prison Cedar, un.e ami.e qui n’a pas été au festival, mais qui la police veut cibler parce que Cedar a publiquement critiqué leurs actions. Ille a été en grève de la faim pendant 5 jours afin de protester contre cette mesure vengeresse et ille reste présentement encore en prison. Il se peut qu’il aille prendre des semaines avant que Cedar puisse avoir une audience de libération conditionnelle. Plus tard dans la semaine deux autres ami.e.s ont été arrêté.e.s et accusé.e.s de bris de probation basé sur un soupçon d’avoir été au festival. Aucun de ces homophobes n’avait été initialement accusé par la police ou appréhendé à l’événement, malgré la circulation majeure de leurs visages, leurs noms et des vidéos de leurs actions violentes, jusqu’à hier quand la pression publique a obligé la police à charger Chistopher Vanderweide avec aggression armée. Nous opposons au système carcérel et colonial de l’État, mais la repression unilatérale dirigée premièrement vers ceux et celles que la police soupçonnent d’être les défendeurs de Fierté est revelateur une fois encore de leur position et leur objectif : proteger les personnes racistes, homophobes et misogynes.

Le concept de « queer » peut comprendre notre sexualité ou notre genre, mais pour nous il veut dire beaucoup plus que ça. Il est une territoire de tension qu’il faut défendre. On est en solidarité avec Cedar et les personnes accussées en connection avec cet événement, aussi bien que toute personne gaie ou trans qui est en prison pour une contre-attaque. On sait que les queers de hier se sont courageusement battues pour notre existence, contre les homophobes et les néonazis aussi bien que contre la police. On se souvient de la Rebellion de Stonewall comme étant une émeute de quatre jours contre la police et l’explosion de la rage gaie et trans qui a donné naissance aux mouvements de liberation à venir. On sait que les personnes gaies et trans qui sont sans abris ou travailleur/se de sexe font face à la repression policière de jour en jour aussi bien que les personnes gaies et trans, surtout celles qui sont racialisées, sont attaquées, criminalisées, incarcérées et même assassinées de manière disproportionnelle. Notre défense est nécessaire pour assurer notre existence. Personne n’est libre avant que tout le monde soit libre.

Liberté pour Cedar! Abandonnez toutes les charges retenues contre les défenseur.es de Fierté!
Le contexte en anglais:
https://north-shore.info/2019/06/19/hamilton-pride-2019-reportback/
https://north-shore.info/2019/06/22/this-is-why-you-werent-invited-hamilton-police-target-queers-fighting-back/
Une levée de fonds est nécessaire pour les frais juridiques. SVP, faites un don ici: the-tower.ca/donate ou thetower@riseup.net

Atalante et ses partisan.e.s – Partie 2: FolkYou et l’infiltration du folk par l’extrême-droite

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Mai 172019
 

De Montréal Antifasciste

Montréal Antifasciste a récemment publié un long dossier sur l’organisation néofasciste Atalante Québec. On peut notamment y découvrir les liens avec des organisations à l’internationale, le projet politique du groupe inspiré du fascisme ainsi qu’une identification des principaux membres du groupe à Québec et à Montréal.

La partie consacrée au band RAC Légitime Violence nous a montré que ce genre d’organisation a besoin d’investir certains terrains, notamment des scènes musicales contre-culturelles, en particulier la scène métal, le tatouage, la politique, les universités, les jeux grandeur nature pour recruter. Le travail d’identification est donc encore loin d’être terminé.

Nous publierons dans les prochains mois une série de courts articles intitulée « Atalante et ses partisan.e.s ». L’objectif est d’y présenter des personnalités publiques, membres ou proches d’Atalante, qui participent à leur façon à populariser et à normaliser l’organisation.

Dans cette seconde partie nous nous penchons sur la scène folk et nous vous présentons le groupe FolkYou, dont au moins trois de ses membres ont des liens avec l’extrême-droite et notamment avec Atalante Québec. Ces liens permettent d’expliquer pourquoi Légitime Violence trouve facilement une salle lorsqu’elle veut jouer à Québec : le Studio Sonum.

Sylvain « Vevin » Cloutier, le « repenti »

Sylvain Cloutier

Sylvain Cloutier, alias « Vevin » avec ses tatouages bien visibles du Ste-Foy Krew, 1488 et du soleil noir.

Sylvain Cloutier 2

La plus récente photo sur le compte Facebook de Sylvain « Vevin » Cloutier le montre avec un t-shirt du groupe métal d’extrême-droite Graveland. La photo date du 25 janvier 2019 lors d’un concert de son autre groupe, Neurasthene.

« De suprémaciste blanc à chanteur folk », c’est ainsi que Le Soleil titrait un article consacré à Sylvain Cloutier, chanteur du groupe FolkYou en mars 2018. Cet article nous faisait part de la supposée rédemption du musicien après plusieurs années passées au sein de l’extrême droite la plus radicale de la ville de Québec.

Ste-Foy Krew, la Fédération des Québécois de souche, les groupes de musique néonazis Prison Bound, Elyab et Dernier Guerrier ont tous pu compter dans leur rangs « l’étudiant au baccalauréat en musique de l’Université Laval ». Ce dernier est également apparu dans des groupes comme La Ferraille dans lequel il se déguisait en pirate..

«Être un gros chr… de raciste et être un nazi, c’est stupide. Du racisme et du nazi, tu n’en trouveras jamais dans Folk You.» assurait « Vevin » Cloutier tout en ajoutant : «S’il y a des gens qui veulent me faire tomber moi, fine, mais pas le reste de Folk You. Je ne veux pas que la m…. retombe sur le reste de mon band, car ils n’ont absolument rien à voir là-dedans».

Après enquête, nous pouvons affirmer que ces déclarations étaient bel et bien fausses. En effet, il n’a pas fallu chercher longtemps pour trouver non pas un mais bien deux autres suprémacistes blancs associés à FolkYou et ce, depuis la fondation du groupe.

bergy et vevin

Sylvain « Vevin » Cloutier (à droite) accompagné du membre d’Atalante, Mathieu Bergeron. La photo est prise lors d’un concert du groupe Légitime Violence au Studio Sonum. À noter que Cloutier porte un t-shirt néonazi Vinland Misanthropic Division.

Steve « Rebel », le co-fondateur

Fondé en 2014, FolkYou semble surtout être composé d’un noyau dur formé par Sylvain Cloutier, Félix Latraverse et un autre individu surnommé « Steve Rebel ». Si les liens avec l’extrême droite de FolkYou n’ont pas toujours été évidents à démontrer, ce n’est vraiment pas le cas pour monsieur « Rebel ».

Steve Rebel 4En effet, le joueur de banjo affiche fièrement un tattoo « 1488 » sur ses jointures. Sa photo de profil la plus récente publiée sur Facebook ne laisse d’ailleurs aucun doute sur ses allégeances politiques néonazies, lui qui porte une patch de la Totenkopf.

À tite d’information, « 1488 » est un code utilisé par les militants néonazis de tout acabit depuis les années 80. Le 14 fait référence aux Fourteen Words, une citation du militant du Ku Klux Klan David Lane et le 88 signifie Heil Hitler (H étant la 8e lettre de l’alphabet). La Totenkopf, quant à elle, était un insigne que portait les officiers SS nazis chargés de la garde des camps de concentration durant l’époque hitlérienne. Disons que ça ne laisse pas vraiment place au doute.

Étrangement, « Steve Rebel » semble quitter le groupe quelques semaines avant la publication de l’article du Soleil, en 2018. Coïncidence?

Félix Latraverse, le guitariste

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Le trio fondateur de FolkYou, Steve Rebel, Sylvain Cloutier et Félix Latraverse (de gauche à droite).

En décembre 2018, Montréal Antifasciste publiait un dossier complet sur le groupuscule néo-fasciste Atalante Québec. C’est au sein de ce dossier que nous retrouvons un peu plus d’informations sur le troisième membre fondateur de FolkYou, Félix Latraverse, qui a notamment paradé avec Atalante Québec en septembre 2016.

En effet, en plus de jouer dans FolkYou depuis la fondation du band, Latraverse se trouve également à être le plus récent guitariste du groupe phare d’Atalante, Légitime Violence. Il a d’ailleurs pu en profiter pour se rendre en Europe en novembre 2018 avec ces derniers pour une tournée musicale. Ensemble, ils ont pu visiter les plus belles destinations néo-fascistes des vieux continents.

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Félix Latraverse lors de sa tournée européenne aux côtés de Légitime Violence.

Latraverse est également un musicien ayant participé à de nombreux projets musicaux, particulièrement dans la scène métal. C’est exactement le genre de personne qui peut faciliter les liens entre Atalante, c’est-à-dire la politique, et les contre-cultures musicales. Sous le pseudonyme de « Fix », ou encore « Ti-Wis », le musicien a pu jouer dans les groupes Neurasthène (avec Sylvain Cloutier, également de FolkYou), Haeres, Aborgnon, Délétère, Blood Plot, Hollentur, Hymen, Dimentia et Dèche Charge, notamment.

La « Vague bleue » frappe un mur à Montréal : les antifascistes forcent (une fois de plus) la protection policière d’une manifestation nationaliste identitaire

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Mai 072019
 

De Montréal Antifasciste

Montréal, le 6 mai 2019 – Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a été massivement déployé à Montréal samedi dernier pour protéger quelques centaines de colons nationalistes mobilisés par une poignée de groupuscules identitaires.

Comme nous l’avions rapporté la semaine dernière, la « Vague bleue » était en fait organisée par différents individus liés à Storm Alliance, le Front patriotique du Québec et d’autres groupuscules nationalistes issus de ce que nous appelons la « fachosphère » québécoise. C’est finalement la crème de la crème de ce que le Québec compte de nationalistes frustrés, de miliciens de pacotille et de patriotes de marché aux puces – pas plus de 400 personnes* – qui se sont retrouvés contenus entre deux lignes d’antiémeute devant les locaux du réseau TVA à Montréal, supposément pour soutenir le projet de loi 21.

De son côté, en moins de dix jours le milieu antifasciste montréalais a mené une solide campagne d’information et est parvenu à mobiliser entre 150 et 200 militant-e-s déterminé-e-s pour forcer le déploiement d’un imposant dispositif policier autour de la manifestation nationaliste. Dispositif que le cortège antiraciste a néanmoins réussi à déjouer pas moins de trois fois!

On doit dire que même si c’était une journée bizarre à plusieurs égards, nous en dressons un bilan positif. D’une part, on s’est plutôt bien amusé à tourner autour des « rednecks » et à faire courir les flics dans tous les sens. Par ailleurs, si l’on compare le bénéfice net de la mobilisation identitaire et celui de la contre-manifestation antiraciste, nous en ressortons avec un clair avantage. Une réussite complète aurait été d’empêcher physiquement ou de forcer l’annulation de l’événement, mais dans les circonstances, un pareil scénario était impensable. À défaut, maintenir la pression au maximum est la seule option possible, et c’est ce que nous avons clairement réussi à faire.

À cet égard, notons qu’après quatre mois d’organisation intense, pour 2 300 personnes ayant confirmé leur participation et 5 400 ayant signifié leur intérêt sur Facebook, à peine quelques centaines de schtroumpfs laïcs ont répondu à l’appel le jour venu. Les catho-laïcards se sont retrouvés enfermés dans une boîte hermétique pendant plusieurs heures, sans eau, nourriture, accès aux toilettes et animation, où personne ne les a vus ou entendus à part les flics déployés pour les protéger (qui eux-mêmes ont eu l’air de les trouver pitoyables). De plus, les barrages de flics ne laissaient pas facilement passer les personnes qui voulaient assister à la « flaque bleue ». Il fallait être « parrainé » par une personne de l’intérieur qui devait venir elle-même vous accueillir au point d’entrée. De telles restrictions résultent directement de la pression que nous avons exercée et a contribué à réduire le nombre de personnes sur place.

De notre côté, il y avait plus de contre-manifestant-e-s mobilisé-e-s en personne que d’usagers Facebook ayant signifié leur participation! De plus, notre campagne d’information a culminé le 4 mai par la distribution de 5 000 tracts dans le secteur, aux résident-e-s, touristes et passant-e-s. Ainsi, à certains égards, le rassemblement bleu-brun des catho-laïcards nationalistes nous a aidé-e-s à sensibiliser la population et à renforcer notre implantation dans le quartier.

Tactiquement, nous avons réussi à contourner le dispositif policier à trois reprises : une première fois sur Alexandre-De Sève (à la faveur d’une connaissance intime du quartier), une seconde fois sur Papineau (où un premier contact avec la « Vague bleue » a immédiatement dégénéré lorsqu’un carabinier du SPVM a tiré à hauteur de tête sur le cortège antiraciste; notons d’ailleurs qu’un manifestant antiraciste a été blessé au visage), puis une troisième fois, 45 minutes plus tard, lorsque les antifascistes ont réussi à se regrouper pour venir se camper tout près de la « Vague bleue » devant TVA, au coin des rues Maisonneuve et Champlain. Ce dernier rebondissement a d’ailleurs forcé les organisateurs de la « Vague bleue » à déplacer précipitamment leur camion de son, ce qui les a privés d’animation pour le reste de la journée!

Le troisième acte de la contre-manifestation s’est traduit par un face-à-face prolongé avec la « Vague bleue », laquelle est restée rigidement contenue par le dispositif policier sur Maisonneuve entre Champlain et Alexandre-DeSève. Là encore, la mobilité des antiracistes leur a permis de poursuivre le travail d’information en marge de la manifestation identitaire, d’engager des dizaines de conversations avec les résident-e-s du quartier (et même avec certain-e-s manifestant-e-s nationalistes), et de documenter parmi la « Vague bleue » la présence de très nombreux individus liés de près à l’extrême droite.

Parmi ceux-ci, plusieurs membres connus de Storm Alliance, des Soldiers of Odin, du Front patriotique du Québec et son groupe de sécurité, de La Meute, des soi-disant « Gardiens du Québec », d’une milice louche appelée Ragnarok Nordique Society dont le leader se fait appeler Redneck Breault  (bonjour la laïcité, en passant), les ding et dong antisémites de DMS (rebonjour la laïcité, les royalistes cathos intégristes!), des adeptes de la théorie du complot « Q Anon », et toute la ménagerie des mascottes folkloriques de la fachosphère, comme Robert Proulx, Stéphane Gagné, Michel Meunier, Donald Proulx, René Blaireau, Michel Éthier, Stéphane Dufresne… et au moins un motté perdu avec un t-shirt d’Atalante.

Soulignons finalement l’ironie d’apercevoir dans cette manif prolaïcité, de manière bien ostentatoire (!), le Carillon-Sacré-Cœur, une version caduque du drapeau du Québec dont se réclame la frange ultra-catholique du mouvement nationaliste québécois, comme certains éléments de la Fédération des Québécois de souche.

Au moins une insolation s’est produite du côté bleu, et nous déplorons un blessé et deux interpellations pour des délits mineurs du côté antiraciste.

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Bilan globalement fort positif, donc, pour cette longue journée de mobilisation contre la « Vague » identitaire. On a certainement eu plus de fun que les laïcards emboîtés! Tel que promis, le quartier s’est défendu contre l’affront que venaient lui faire les promoteurs de cette ondée passagère, et pour rappeler qu’en dépit des hululements réactionnaires, et malgré l’adversité intense du SPVM, Montréal est et restera antiraciste!

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Photos:

Une revue de presse sommaire :

La Presse :
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/201905/04/01-5224686-manifestation-en-appui-au-projet-de-loi-sur-la-laicite.php

Huffington Post :
https://quebec.huffingtonpost.ca/2019/05/04/quelques-centaines-manifestants-defilent-appui-projet-loi-21_a_23721675/

Radio Canada :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1167921/manifestation-projet-loi-21-laicite-montreal-antiraciste-vague-bleue

Reportage de TVA :
https://www.tvanouvelles.ca/2019/05/04/face-a-face-entre-les-partisans-et-les-opposants-de-la-laicite-1


*Le Journal en ligne Le Peuple, l’un des sites les plus prolifiques de la fachosphère national-populiste, parle plutôt de 300 personnes…

 

La « Vague bleue » : quand la fachosphère sort de sa bulle

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Avr 282019
 

De Montréal-Antifasciste

La « Vague bleue » : c’est quoi?

La « Vague bleue » est un rassemblement citoyen qui doit avoir lieu le samedi 4 mai, à 14 h, devant les locaux du réseau TVA à Montréal. Initialement, ce projet s’inscrivait en continuité avec les rassemblements hebdomadaires des soi-disant « Gilets jaunes » du Québec (dont nous avons déjà parlé) qui avaient lieu tous les samedis au même endroit et à la même heure depuis décembre 2018. Le thème central de la « Vague bleue » était une adaptation de la revendication française du RIC (Référendum d’initiative citoyenne), sous la forme d’une « constitution citoyenne » pour le Québec. Le rassemblement s’annonçait donc au départ comme une manifestation patriotique civique, menée par un amalgame de groupuscules identitaires connus principalement pour leur activité sur les médias sociaux. Le point de convergence de tous ces groupes est l’attachement obsessif au projet indépendantiste dans une perspective « patriotique » de ligne dure caractérisée par une xénophobie ouverte, une islamophobie enragée et un racisme à peine voilé.

La chambre d’échos où évoluent ces soi-disant patriotes dans les médias sociaux est ce que nous avons appelé la « fachosphère » au cours des dernières années, car il y circule un mélange toxique d’opinions xénophobes et racistes, de fausses nouvelles montées en épingle en appui aux biais de confirmation des participant-e-s, de théories du complot et d’idées de plus en plus radicales sur l’immigration, le multiculturalisme et la diversité, allant de commentaires réactionnaires aux théories purement fascistes tirées de sources d’information connues pour être animées par des suprémacistes blancs et autres personnages d’extrême droite.

Cette nébuleuse, habituellement confinée aux médias sociaux et ne sortant de la sphère virtuelle qu’assez rarement à l’occasion de manifestations souvent bancales, a toutefois quelque peu ajusté sa manière habituelle de mobiliser, et il est possible que nous assistions à une reconfiguration de l’extrême droite islamophobe dans la foulée de la « Vague bleue » (disparition de certains groupes, alliance, fusion, nouveaux groupes). L’avenir nous le dira.

La mobilisation autour de la « Vague bleue » était déjà inhabituelle, avec plusieurs centaines de personnes intéressées par l’événement au bout de quelques semaines. Mais le tournant décisif a eu lieu au début du mois d’avril, à peu près un mois avant le rassemblement, lorsque les organisateurs ont ajusté le message de la « Vague bleue » pour y accoler un soutien total au projet de loi 21 « sur la laïcité » (qui sert en fait plutôt à légaliser la discrimination en interdisant le port de signes religieux par les employé-e-s de l’État). En deux semaines à peine, l’événement Facebook a explosé : plusieurs centaines de personnes ont partagé l’événement et signifié leur intérêt, ce qui s’est traduit par des milliers de nouvelles invitations. Il est permis de croire que ce sont les nombreuses mobilisations successives contre le PL21 à Montréal (notamment le 24 mars et les 7 et 14 avril), dont certaines ont réuni plusieurs milliers de personnes, qui ont poussé les islamophobes à sortir du bois et à se mobiliser en masse.

Le « petit » événement lié aux « Gilets jaunes » a donc perdu son objectif initial, une éventuelle constitution du Québec dont plus personne ne parle, pour se réorienter vers un appui militant au projet de Loi sur la laïcité introduit par la CAQ.

On a donc ici, pour résumer :

  • un rassemblement de nationalistes xénophobes frustré-e-s;
  • devant les locaux du réseau de télévision de l’empire médiatique Québécor (nationaliste), qui nourrit quotidiennement le feu de la xénophobie et de l’islamophobie au Québec avec sa petite armée de chroniqueurs et chroniqueuses réactionnaires;
  • en appui au projet de loi liberticide et islamophobe le la CAQ, un parti conservateur à la tête d’un gouvernement majoritaire!

On voudrait inventer un scénario de manifestation aussi absurde, qu’on ne le pourrait pas!

Qui organise? Qui participe?

Plusieurs organisations et groupuscules ont appelé au rassemblement et relaient l’invitation. Il peut s’avérer difficile de démêler quels sont les groupes qui mobilisent vraiment et les « one man show » comme le Parti patriote de Donald Proulx. On peut toutefois distinguer les principaux groupes qui sont au cœur de la mobilisation, à la fois sur les médias sociaux et par l’activité « in real life » de certains de leurs membres les plus crinqué-e-s. Notons que même si ces individus sont associés plus intimement à un groupe ou un autre, ils communiquent et interagissent tous entre eux et avec d’innombrables autres personnages du même acabit sur Facebook.

Les captures d’écran ci-dessous devraient largement suffire à démontrer que cette nébuleuse militante « patriotique » est définie davantage par une islamophobie enragée que par un véritable soucis de réaliser l’indépendance nationale du Québec.

— Le Québec Libre en Action (relié au Recours collectif contre Revenu Québec), un groupe formé par Jonathan Héroux (connu sous le nom de John Hex sur Facebook) après son départ du groupe anti-immigration Storm Alliance, dont il faisait auparavant partie de l’exécutif. Héroux/Hex est vraisemblablement l’initiateur et le principal organisateur de la « Vague bleue ». Il anime la page Facebook « Le Québec, un pays dirigé par le peuple », qui est à l’origine de l’événement de la « Vague bleue ». Son principal fait d’armes jusqu’à maintenant était l’organisation d’un rassemblement de 15 personnes à La Malbaie durant le sommet du G7 en juin 2018. Il jouit d’une excellente réputation dans la fachosphère québécoise, et les vidéos qu’il diffuse en direct des rassemblements de la droite identitaire sont très suivies. Jocelyn Houle, un hurluberlu qui croit que  « les médias de masse et les politiciens sont contrôlés par les francs-maçons», est un autre membre de Québec Libre en Action.

Les Gardiens du Québec (LGDQ) et leur groupe de « sécurité » SOT (Support opérationnel sur le terrain). LGDQ est l’organisation qui a pris la place de La Horde, une épisodique scission de La Meute. Martine Tourigny, alias Tina Gauthier, a été désignée par Jonathan Héroux comme coorganisatrice de la « Vague bleue ». Le conjoint de Martine Tourigny, Stéfane « Gizmaux » Gauthier, alias Legardien Dukébec, est vraisemblablement un autre membre central de LGDQ et du SOT. Un autre personnage de ce groupe très actif en ligne est Éric « Wild Wolf » Rochon. Guillaume Bélanger a aussi été photographié avec les organisateurs de la « Vague bleue ».

— Le Front patriotique du Québec (FPQ) et son Groupe de sécurité patriotique (GSP), mené par Robert Proulx et autour duquel gravitent un grand nombre de têtes connues des rassemblements identitaires, dont Mario Dallaire, Robin Simon, Sylvain Lacroix et Stéphane Dufresne, lequel a récemment fait l’objet d’un article sur le site de Montréal Antifasciste pour avoir proposé de mener un faux attentat terroriste. Dans les deux dernières années, le FPQ a d’ailleurs été à l’origine des manifestations printanières dont on pourrait dire qu’elles étaient des précurseurs de la « Vague bleue » (23 avril 2017, 15 avril 2018). Le GSP est très proche des III % Québec, une pâle copie de la milice patriotique d’extrême droite créée aux États-Unis en 2008, qui s’est donné pour mission de se déguiser en GI Joe d’opérette pour « protéger » les manifestations identitaires québécoises contre des ennemis imaginaires. Il semble que les III %, sous la houlette de l’« officier commandant provincial » Éric Vachon, soient actuellement en dormance ou en reconfiguration.

— Les soi-disant « Gilets jaunes du Québec » (dont le lien de parenté avec le mouvement français est tellement ténu qu’il est pratiquement inexistant) regroupent une poignée de membres et militant-e-s d’autres véhicules identitaires, divers électrons libres et plusieurs personnages folkloriques (dont le « Piratriote » Michel Éthier, le gosseux de styrofoam Claude Roy, et d’autres). Michel Meunier, alias Mickey Mike, un suprémaciste notoire qui s’est réjoui du massacre de 50 personnes de confession musulmane à Christchurch et avait souhaité un nouvel attentat contre la communauté musulmane du Québec en décembre 2017,  s’est offert pour faire du repérage et de l’affichage dans le secteur où doit avoir lieu la « Vague bleue ». Luc Desjardins est un autre « gilet jaune » qui mobilise activement pour la « Vague bleue ». Une figure centrale de cette distribution de bozos est le super-clown Pierre Dion, dont la soif chronique d’attention nous permet d’anticiper avec quasi-certitude qu’il sera de la partie.

Storm Alliance (SA) (et son groupe de sécurité « DFSA », pour Défense fortifiée Storm Alliance) appelle aussi ses membres à se présenter au rassemblement. Rappelons que SA est issu d’une scission des Soldiers of Odin Québec et s’est illustré en organisant plusieurs rassemblements anti-immigration dans les dernières années, notamment à la frontière avec les États-Unis. Nadia Fradette, alias Nadia Dumont, membre de Storm Alliance, qui est une participante typique de la fachosphère par ses partages xénophobes et islamophobes, organise les transports en bus vers la « Vague bleue ».

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À peu de choses près, tous les groupuscules identitaires mobilisent donc pour ce rassemblement, à l’exception de La Meute, qui autorise toutefois ses membres à s’y rendre sans leurs couleurs, et les organisations ouvertement fascistes comme Atalante, ou secrètement nazies comme la FQS.

La présence d’islamophobes et de racistes notoires comme Michel Meunier au sein de l’organisation de la « Vague bleue », et le fait que les autres militant-e-s ne s’en dissocient pas malgré la montagne de preuves accumulées de leur intolérance raciste, démontre clairement la vraie nature de cet événement. Ce n’est pas tant un rassemblement pour le Québec que contre l’immigration et les communautés musulmanes.

Montréal est et restera antiraciste. La « Vague bleue » n’est pas la bienvenue à Montréal! Ce n’est que par l’action concertée et déterminée des résidentes et résidents de notre belle ville que nous pourrons bloquer le chemin aux xénophobes et réaffirmer son caractère accueillant et diversifié.

Parce qu’à Montréal, c’est comme ça qu’on vit!

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Appel à manifester:

PAS DE RACISTES DANS NOS QUARTIERS

Manifestation antiraciste en marge du rassemblement de la “Vague Bleue

4 mai 2019, midi Métro Papineau

–> https://www.facebook.com/events/395532084510020/