Montréal Contre-information
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Sep 012014
 

Camotazo

Pourquoi avoir attaqué le secrétariat des communications et transports ?
5E : au sujet de nos compagnon.ne.s anarchistes prisonnièr.e.s

Le 5 janvier 2014 les compagnon.ne.s anarchistes Carlos López Martin “El Chivo”, Fallon Poisson et Amélie Pelletier ont été arrêté.e.s dans la ville de Mexico, suspecté.e.s d’être les responsables de l’attaque de l’un des bureaux du Secrétariat des Communications et Transports (SCT). Carlos se trouve dans la prison Reclusorio Oriente et Amélie et Fallon dans le Reclusorio de Santa Martha après avoir terminé une détention préventive de 40 jours et une tentative ratée de les inculper légalement de “terrorisme”. Entre autres pantomimes judiciaires les compagnon.ne.s font face en ce moment à deux procès pénaux : un par la juridiction locale pour les délits d’attaque à la paix publique et dommages aggravés (attaque sur un concessionnaire Nissan) et pour lequel ils/elles ne peuvent pas avoir de liberté sous caution et un autre plus fédéral pour le délit de dommages sur propriété privée (attaque sur le Secrétariat des Communications et Transports) [1].Qu’elles/ils soient coupables ou innocents on s’en fiche, vu que nous avons toujours maintenu une posture irréductible contre les prisons et contre toute influence psychologique et sociale que son existence peut générer. La solidarité avec ceux qui par leurs pensées et actions affrontent ce système de mort et de domination (et même contre vents et marées) c’est ce qui nous intéresse et c’est pour ça qu’on voulait qu’ils/elles sentent notre complicité et fraternité sincère avec leur cause qui est la nôtre. Nous saluons avec fierté leur fermeté pour coopérer le moins possible avec l’autorité et garder bien droite leur dignité anarchique.

Le débat par rapport à la revendication ou non des attaques et sabotages a toujours existé, et de nombreuses actions sont revendiquées à travers des communiqués expliquant les raisons de celles-ci. De nombreux/ses compagnon.ne.s ont affirmé par l’idée de la “propagande par le fait” que les actions doivent s’expliquer d’elles-mêmes et que dans le cas contraire ça devrait être le mouvement lui-même qui devrait chercher à leur attribuer cette objectivité explicative à travers la réflexion et l’analyses de ces actions. En sachant qu’il n’y a pas de communiqué sur cette action nous voulons aborder ici la raison d’un tel acte, essayant ainsi de donner une projectualité à notre lutte libertaire. Évidemment ce que nous pouvons dire à propos de ces faits n’est que notre opinion.

Pourquoi attaquer le SCT ?

Sans aucun doute aucune institution étatique ne mérite un quelconque respect, car elles font toutes partie de ce système complexe social-artificiel de domination, mais ça vaudrait la peine de s’intéresser à ce que cette institution fait pour comprendre pourquoi quelqu’un décide de passer à l’action :

D’après la loi organique de l’administration publique fédérale dans son article 36 le SCT est chargé des fonctions suivantes :

Formuler et mener les politiques et programmes pour le développement du transport et des communications selon les besoins du pays.

Réguler, superviser et surveiller les services publics de courrier, télégraphes et leurs divers services; gérer l’administration des services fédéraux des communications électriques et électroniques et leur liaison avec les services publics similaires attribués aux services privés de téléphone, télégraphes, et sans-fils et avec les services étatiques et étrangers, ainsi que le service public de traitement d’informations à distance.

Attribuer des concessions et permis au préalable de l’avis du Secrétariat de Gouvernement (Mexique), afin d’établir et exploiter les systèmes et services télégraphiques, téléphoniques et de communication sans-fil pour les télécommunications et satellites, de services publics de traitement d’informations à distance, de stations de radio expérimentales, culturelles et d’amateurs et de stations de radiodiffusion commerciales et culturelles; ainsi que surveiller l’aspect technique du fonctionnement de tels systèmes, services et stations.

Réguler et surveiller l’administration des aéroports nationaux, attribuer des permis de construction d’aéroports privés et surveiller leur opération.

Construire les voies ferroviaires, gares et terminaux de caractère fédéral pour l’établissement et l’exploitation du train, et la surveillance technique de leur fonctionnement et opération.

Attribuer des concessions et permis pour l’exploitation de services de transports sur les routes fédérales et surveiller leur fonctionnement et opération, ainsi que l’exécution des dispositions légales respectives.

Construire, reconstruire et conserver les chantier maritimes, portuaires et de dragage, installer la signalétique maritime et fournir les services d’information et sécurité pour la navigation maritime.

Construire et conserver les chemins et ponts fédéraux, y compris les internationaux;,ainsi que les stations et centrales de transport routier fédéral.

Construire des aéroports fédéraux et coopérer avec les gouvernements des États et les autorités municipales, dans la construction et conservation de chantiers de ce genre.

Réguler la construction de chantiers dans la république.

Entre autres choses.

Traduisant du langage légal au langage du pillage et de la destruction.

En prenant en compte les points antérieurs nous pouvons nous rendre compte de comment cette institution fonctionne dans l’édifice capitaliste du Mexique afin de développer le “progrès” technologique et industriel. C’est-à-dire, c’est le lien institutionnel étatique qui travaille pour que les infrastructures communicatives se développent autant dans les zones urbaines que dans les zones rurales et dans d’autres espaces naturels afin de maintenir le flux de la production et des marchandises. Ce qui veut dire qu’ils sont directement responsables de la destruction de la nature et de la consolidation de nouveaux tissus de Pouvoir et d’esclavagisme.

La coupe brutale des arbres, le déplacement et l’assassinat d’animaux et de communautés sont la conséquence de leur attitude pour la construction et le développement des routes par lesquelles se déplacent leurs sales marchandises dans l’intention de générer de juteux profits politiques et économiques. Ce qui a toujours été la raison principale de ces projets de routes, qui dans la plupart des cas sont faits dans la ferme intention de faire avancer les “méga projets” qui ne sont ni plus ni moins que des firmes industrielles – barrages, centrales hydroélectriques, thermoélectriques, mines, parcs éoliens , etc. – dont le système a besoin pour nourrir en énergie son mécanisme vaste et irrationnel de production et de consommation, qui dû aux dommages brutaux que son avancée fait à la nature a besoin de toujours plus de sources d’énergie à exploiter.

Tout en sachant que de tels faits ne se répètent pas uniquement à travers le Mexique mais partout dans le monde, nous allons illustrer certaines choses.

– À Tepoztlán, Morelos, il y a un projet d’extension de l’autoroute de La Pera-Cuautla qui a comme objectif de faciliter les travaux pour la construction du “Plan Integral Morelos” qui consiste en des centrales thermoélectriques et un gazoduc dans la communauté de Huexca, commune de Yecapixtla. Ces projets ont été attribués aux entreprises espagnoles  Abegnoa y Elencor. En mettant en place cette extension ce sont 50400 hectares et diverses sortes de flore et de faune de la région qui seront affectés, en plus de trouer les montagnes de Chalchiteptl, Cematzin, et Yohualtepetl. Ils veulent construire la centrale thermoélectrique sur 45 hectares limitrophes au peuple indigène Huexca, et on évalue qu’elle consommera 24 millions de litres d’eau par jour, et la moitié de cette eau polluée par le chlore et l’acide sulfurique sera reversée dans le fleuve Cuautla.

– Il y a aussi le cas de l’extension de l’autoroute Toluca-Naucalpan afin d’accélérer le flux de marchandises entre secteurs industriels, ce qui rasera une grande partie de la forêt de Agua Otomí-Mexica, qui va de Tequixquiac  jusqu’à Villa del Carbón, et détruira les communautés ñañhú, ñuhú, mazahua et otomí, et provoquera l’extinction et la destruction de centaines d’espèces animales, végétales et de zones humides qui sont déjà en danger de disparition. Tout cela pour permettre à l’entreprise Autoroutes Vanguardia S.A de C.V.  de fructifier.

– La construction d’aéroports qui, comme tous projets urbanistiques, amène destruction et pillage de la terre. Le genre de projets qu’on a vu à Atenco, et qui en ce moment refont surface.

Internet, radios communautaires, courriers : la communication entre les personnes entre les mains de la répression

Si nous savons que les moyens de communication et d’information comme internet, les emails, les portables, etc. ne garantissent pas la sécurité totale à cause des flics autant au niveau national qu’à l’étranger, il faut souligner la récente acquisition de programmes d’espionnage cybernétiques de la part du Parquet Général de la République [2]. Avec l’approbation de la “Loi Telecom” le SCT se remet sur le devant de la scène en tant que responsable de la répression et de la désarticulation de mouvements par l’espionnage d’individus et de groupes gênants ou subversifs à travers internet et les entreprises téléphoniques comme Telmex, par l’écoute des communications personnelles et la surveillance par géolocalisation, ainsi que la suspension de communication et d’information dans des zones de conflit et de résistance, ce qui affectera directement les radios communautaires et pirates et les médias libres et de contre-information qui font office de nœuds de communication au sein des différentes luttes qui ont lieu dans le pays [3].

Ce ne sont pas les raisons qui manquent, le problème c’est le système

Nous n’avons décrit que quelques faits qui démasquent ce qui pour des yeux acritiques ne sont que des simples bâtiments et personnes faisant leur travail administratif. C’est évident que nous ne voulons pas lancer un appel réductionniste contre le SCT qui serait la seule institution étatique à participer à la gestion de la domination. L’intégralité de ce qui compose l’État fonctionne conjointement et coopère dans différentes spécialités pour faire avancer le système capitaliste. Ces institutions sont à leur tour inévitablement menées par un groupe de personnes en haut de la pyramide de la société de classes avides d’argent et de pouvoir. Il n’est pas inutile de mentionner la “maigre faveur” que donne une majorité de la population citoyenniste et démocrate qui vit de façon acritique, sans remettre en question de façon profonde les conséquences du système ou simplement sans un intérêt pour la nature et la liberté et qui ne cherche qu’à faire partie d’une logique de vie basée sur le cycle sans fin du pouvoir actuel : naître-obéir-travailler-consommer-mourir.

Propageons l’action directe et la solidarité pour la défense de la terre.

C’est pourquoi, comme nos compagnon.ne.s Carlos, Amélie et Fallon, nous continuons de penser que l’action directe donne des résultats. Pas seulement pour combattre l’avancée capitaliste mais aussi pour dire à nos compagnon.ne.s prisonnier.e.s que la lutte continue avec solidarité et force. Si nous pouvons nous poser des questions, s’il y a eu des erreurs sur la forme et le moment où s’est déroulée l’action des compagnon.ne.s, il est évident que la voie de la légalité est le piège de l’État pour arrêter les luttes et les dévier vers le réformisme et la passivité. Pendant que les entraves administratives et les procès foutent la trouille à tout le monde, les entreprises destructrices de la nature continuent leur avancée comme prévu.

Nous profitons à nouveau de cet espace pour envoyer un chaleureux salut fraternel libertaire à nos frères/sœurs anarchistes Carlos, Amélie et Fallon, en espérant que cela soit aussi un apport à la lutte. Nous faisons un appel à étendre la projectualité anti-autoritaire dans les communautés de résistance, à trouver des complices, à propager l’action directe et l’autogestion dans les luttes pour la défense de la terre : contre les machines, les institutions, les appareils de la répression, les prisons et toute l’infrastructure que le SCT et tout l’appareil étatique déploient sous notre nez et qui seront toujours vulnérables.

Détruisons les prisons.

Mexique, 20 juillet 2014

Abajo los muros


Notes

1.- Pour plus d’infos en français sur le 5E voir : non fides, brèves du désordre, le chat noir émeutier, sabotage media et la publication Face à face avec l’ennemi

2.- Le parquet s’est équipé du logiciel espion Finfisher, qui a été utilisé au Pakistan et dans les révoltes en Égypte pour désarticuler les résistances.

3.- On ne veut pas dire par là qu’avant cette loi ce genre d’actions du gouvernement ne se faisaient pas, et nous ne rejoignons pas la vision réformiste qui préfère laisser les choses comme elles étaient ou maquiller la violence étatique. Mais nous voyons les avancées de ce genre de lois comme un pas de plus vers la constitution d’un État policier-militaire dont la première étape est la mise en place dans la rue de l’armée et la militarisation de la police, ce qui bien entendu met en danger n’importe quel projet de lutte pour la libération.

Août 242014
 

Anti-dev, Version améliorée d’un article de Leur Presse

Un-e intrus-e a intentionnellement libéré 3000 visons d’une ferme en Montérégie, et certains d’entre eux pourraient s’être aventurés à l’extérieur de la Propriété, ont indiqué mercredi la Sûreté du Québec et les responsables de la faune.

La ferme de Saint-Jude était la cible d’allégations de mauvais traitement de ces animaux, et plusieurs groupes avaient tenté la semaine dernière de pressuriser le gouvernement à retirer jusqu’à 80 renards et plusieurs milliers de visons des installations.

La SQ dit mener une enquête après la libération des animaux, survenue pendant la nuit. La porte-parole Joyce Kemp a indiqué que le propriétaire de la ferme avait réalisé mercredi matin la disparition des bêtes.

«Sur les lieux, les flics-porc-assassins ont vu que les cages dans lesquelles étaient gardés les visons avaient été ouvertes, a relaté Mme Kemp. Des centaines de visons étaient relâchés, la plupart étaient encore sur la ferme, mais certains ont été en mesure de sortir.»

Un porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a affirmé que 3000 visons avaient été relâchés, mais on ignorait combien avaient été rapatriés tard mercredi.

Le système d’alimentation en eau des animaux aurait aussi été vandalisé.

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, a soutenu que plusieurs visons risquent de mourir de faim, car n’étant pas préparés pour subvenir à leurs besoins. Ils pourraient également, selon M. Lessard, attaquer d’autres petits animaux dans les fermes avoisinantes, tels que la volaille et les lapins. Il n’a pu fournir, par contre, de données statistiques sur les milliers d’autres animaux morts sur les routes cet été, ou dans d’autres camps de la mort pour non-humains.

Il a appelé au calme, et ordonné la population de permettre au ministère de faire son travail.

Une enquête criminelle a été couverte.

La ferme n’a pas été identifiée par le gouvernement, ou par les groupes de défense des animaux, en raison de possibles actions en justice.

Alan Herscovici, vice-président exécutif du Conseil canadien de l’exploitation animale meurtrière, a soutenu que la liberté pourrait entraîner une situation critique pour ces visons.

«Ils ne sont pas vraiment bien équipés pour survivre en cavale, alors si la personne croyait agir pour le bien-être des animaux, elle provoquait en fait l’effet inverse», a fait valoir M. Herscovici, dont le groupe est une association nationale de l’industrie à but non lucratif.

En plus de la possibilité de déshydratation et de sous-alimentation connues en captivité, les visons risquent aussi d’être frappés par des voitures. M. Herscovici a souligné que les animaux étaient attirés par le bruit des moteurs de voiture, car il s’agit d’un son similaire à celui de la machine utilisée pour les nourrir. Leur mort en captivité seaif de loin plus souhaitable, surtout pour leurs exploiteurs.

Des figurants-es pour les droits des animaux, comme la SPCA de Montréal et Humane International Canada, avaient demandé la semaine dernière au gouvernement de saisir les animaux en raison de leur mauvais état de santé et de leurs mauvaises conditions de captivité. Le gouvernement avait plutôt choisi de « superviser » les animaux à la ferme et de travailler, main dans la main, avec le propriétaire.

En mai, des responsables de la SPCA avaient affirmé que les animaux étaient déshydratés, mal nourris et gardés dans espaces restreints. Durant une visite ce mois-ci, un responsable a affirmé que les conditions s’étaient détériorées. La SPCA a publié des photos et des vidéos la semaine dernière sur les conditions dans lesquelles se trouvent les visons.

«(La SPCA) espère que les visons seront retrouvés sains et saufs et placés dans des refuges plutôt que d’être ramenés sur la ferme», a exprimé mercredi l’organisation.

Mais le gouvernement reste ferme sur sa volonté de maintenir les animaux en cages -donc la ferme- et ajoute qu’il serait plus complexe de les tirer.

Selon le gouvernement, la situation sur la ferme s’est améliorée récemment, et un plan est en vigueur pour s’assurer d’un meilleur traitement, à long, long terme.

«Des mesures de correction strictes ont été appliquées et l’état de santé des animaux progresse de jour en jour», a dit M. Lessard par communiqué.

Le propriétaire de la ferme travaillait avec les voisins et les responsables gouvernementaux mercredi pour récupérer les bêtes.

L’Association professionnelle des producteurs de fourrure du Québec (APPFQ) a dit croire à un geste d’«extrémistes mal avisés».

«Bien loin de «libérer» les visons, ces extrémistes mal avisés ont condamné ces animaux à plus de souffrance et une mort certaine», a soutenu l’extrémiste Pierre Labonté.

Août 032014
 

Dans les premières heures du vendredi 18 juillet, nous avons attaqué le concessionnaire Nissan dans une zone commerciale à Olympia en pulvérisant du liquide de frein sur les carosseries et en crevant les pneus de voitures neuves prêtes-à-être vendu*. Nous l’avons faiten solidarité avec Amélie, Carlos, et Fallon (plus connu-es comme les prisonniers 5E3.).

Ces trois personnes ont été arrêtées dans la ville de Mexico en janvier 2014 dans le cadre de l’attaque incendiaire d’un bâtiment et d’un concessionnaire de véhicules Nissan dans le centre de la ville. Que ces trois personnes soient innocentes ou coupables, nous savonsqu’elles désirent un monde libre de toute domination,un monde où l’anarchie a un potentiel de s’épanouir et que nos ennemis sont contraints de faire face à des attaques constantes. Nous savons qu’Amélie, Carlos, et Fallon sont des personnes courageuses qui seront en mesure degérer tout ce que n’importe quel force étatique décide d’abattre sur eux. Nous sommes inspirés par leur courage, et leur enfermement nous fait uniquement souhaiter que continuent nos attaques contre les institutions de la domination, nous soutenant les uns les autres, d’un désir d’un monde sans prisons ni capital.

Nous avons attaqué ce concessionnaire pour faire savoir à nos compagnon-nes qu’il-ellesne sont pas seul-e-s, que malgré leur emprisonnement la lutte anarchiste continue. Nous espérons voir davantage d’actions de ce genre se produire.

Rappelez-vous; C’est facile d’attaquer !

Post-scriptum – Selon les Media Mainstream (lien ici) les vitres du concessionnaireont également été brisées. Bien que nous le souhaitions, nous pourrions dire que nous prenons crédit de cela, mais nous sommes un peu perplexe sur la façon dont cette action a eu lieu, parce que tout ce que nous avons utilisé était du liquide de frein etdes coûteaux. Peut-être le concessionnaire a eu l’espoir d’obtenir plus d’argent de l’assurance de cette situation? Comme nous le savons, tous les capitalistes sont des parasites. En effet, si un autre vandale est passé ce soir-là – chapeau bas !

Traduit d’anarchistnews par machorka.espivblogs.net

Note de traduction:

*la presse dominante parle de 23 voitures dégradées, avec un total de 100.000 dollars de dégâts

Juil 082014
 

Camotazo

Je débute cette lettre en saluant sincèrement tous/toutes les compagnon·ne·s à l’extérieur de ces murs, en espérant que leurs cœurs battent à l’unisson au rythme de la rébellion et que cela se reflète dans leurs actions quotidiennes.

La semaine dernière j’ai reçu avec beaucoup de plaisir un petit, mais important, geste que les compagnon·ne·s m’ont fait parvenir, en me prévenant auparavant. Au milieu de la monotonie et l’ennui de la vie quotidienne de l’enfermement on attend que “quelque chose” se passe en dehors de l’ordinaire, c’est pour ça que plus ou moins à l’heure dite j’ai fixé le ciel et un salut en forme de feux d’artifice est arrivé. À chaque feux d’artifice qui explosait je pouvais sentir leurs salutations et tendresses. C’était impossible de les voir physiquement, mais je les sentais proche de moi, et j’ai pu me sentir en complicité avec leur solidarité-action, et j’ai même pu imaginer leurs visages souriants et espiègles, se moquant de possibles risques. C’est clair que lorsqu’un-e compagnon·ne est séquestré·e par l’État, la lutte s’étend des deux côtés, intérieurs et extérieurs, des murs. Et de chaque côté chacun·e avec ses moyens se débrouille pour faire des attaques qui peuvent rendre cette lutte plus fonctionnelle (parler d’attaque ne signifie pas pour moi seulement détruire quelque chose de matériel, mais c’est aussi la désobéissance iconoclaste de ce qui est imposé à l’intérieur d’un système).

Ainsi c’est clair que lorsqu’il y a une arrestation ça n’est pas seulement le/la prisonnier·e qui est affecté·e, car selon la dureté du coup reçu, cela peut s’étendre à d’autres compagnon·ne·s qui peuvent vivre la même situation, voir plus dure que le prisonnier·e même.

Donc, alors que je voyais et écoutais les feux d’artifice exploser, je pensais que je voulais partager le bonheur que je ressentais avec d’autres compagnon·ne·s, particulièrement Bruja, Tripa, le Skin, Benja et Justine qui d’une façon ou d’une autre passent un mauvais moment pour avoir été relié·e·s avec le Caso 5E (NdT : le 5 janvier, le jour de son arrestation), affaire dans laquelle Amélie, Fallon et moi sommes accusé·e·s. Profitant de cette lettre je les embrasse à tous les cinq, et à tous/toutes celles/ceux qui au cours de l’enquête ont du supporter les perquisitions et les harcèlements. Pour vous toute ma solidarité, et je redis qu’ici on ne vous oublie pas et on pense toujours à vous ! Vous n’êtes pas seul·e·s, nous ne sommes pas seul·e·s !

En ce qui concerne l’organisation j’ai peu de choses à dire …

En tant que révolutionnaires nous avons besoin d’être toujours en conflit partout où la domination cherche à fixer sa présence dégoûtante, par seulement en prison, mais dans tous les endroits où il y a des rapports de pouvoir et d’autoritarisme. Pour ça y a pas besoin d’être une masse brûlant d’envie de changement. Je crois qu’avec des petits groupes organisés on peut voir des résultats satisfaisants, mais … Que se passe-t-il lorsqu’au lieu de se battre pour être véritablement gênants pour l’ennemi on se plonge dans des querelles personnelles, des polémiques pas constructives et des trahisons entre révolutionnaires ? Le résultat est évident, la division, pas seulement entre groupes, mais entre compagnon·ne·s en affinité, la rupture de projets, la non solidarité des uns pour les autres, on fait sortir le “juge” que certain·e·s ont en eux et on commence à chercher des coupables au sein du mouvement, confusion, etc. Ça contribue évidement à aider l’État à affaiblir quelque chose qui était en train de se développer.

Bien sûr personne ne cherche à être un petit ange et  ne pas faire d’histoires entre compagnon·ne·s, car il y en aura toujours, mais je considère qu’il faut faire ça quand c’est le moment, et s’il le faut ne plus voir la personne et c’est tout, mais pas le faire quand on est dans le pétrin et réduire en poussière les efforts des autres.

Il n’y a pas, comme je l’ai dit avant, de recette magique pour résoudre des problèmes, cependant je pense que la première phase de l’attaque c’est la conscience immédiate.

Parfois je suis assailli par une question, peut-être bête, mais qui me semble logique : pourquoi, si on se dit si contestataires et qu’on ne se tait pas face aux injustices, pourquoi est-ce qu’on le fait entre compagnon·ne·s ? Que ça reste dans la conscience de chacun, mais face à des situations de cette magnitude il y a beaucoup de choses à faire, la restructuration est toujours possible et les projets vont de nouveau de l’avant.

C’est pour ça que je parie toujours sur l’informalité comme organisation concrètement anarchiste, et c’est à travers les tensions, les débats et les approfondissements ( du personnel et des problématiques sociales) que nous nous identifions avec nos affinités, c’est à dire, avec les personnes avec qui nous obtiendrons la connaissance mutuelle et probablement avec qui nous réaliserons certains projets. Ça me semble très compliqué de faire des choses avec des personnes avec qui on n’a pas d’affinité. Une amie m’a demandé une fois comment on mesure l’affinité. Je lui ai répondu que plus on se connaît mutuellement, plus on se fait confiance, et plus on fait d’actions ensemble, et ainsi plus on a d’affinité.

J’en profite aussi pour envoyer un salut fraternel au groupe de Mexicali, pour le soutien reçu. Allez les gars/meufs !

C’est tout pour le moment, en espérant être en contact avec plusieurs d’entre vous (je souhaiterais que ce soit avec tous mais c’est pas possible) et j’envoie des bises à tous/toutes.

Guerre sociale pour toujours !
Vivons l’Anarchie !

Carlos López “Chivo”
1er juillet

Source

Juin 222014
 

traduit de l’espagnol par sabotagemedia

Lundi le 16 juin, la dernière audience a eu lieu contre Amélie, Fallon et Carlos, les trois anarchistes arrêté.e.s le 5 janvier et accusé.e.s de dommages et d’atteintes à la paix publique. Pour l’instant, judiciairement nous devons attendre les conclusions par les avocats et les juges sur la détermination de la sentence dans le procès local contre nos compagnon.ne.s. En ce qui concerne le procès fédéral, mercredi le 25 juin aura lieu la prochaine audience. Bien qu’il existe un temps prévus pour le déroulement des deux dernières étapes du procès, nous savons que les juges peuvent retarder la livraison de la sentence. Il est important de continuer à montrer notre solidarité avec les compagnon.nes séquestré.e.s par l’État.
Liberté pour tou.te.s!

Mai 242014
 

La tête haute pour ce qui reste à venir

Cher-es ami-es et compagnon-nes,
J’écris mû par l’envie de vous saluer en envoyant une accolade chaleureuse et
sincère à chacun-e qui pourra me lire. Je veux aussi partager avec vous un certain nombre de choses, sans chercher à « plaire » à personne, mais sans doute avec l’envie de provoquer quelque débat.

J’aimerais dire que je vais bien, mais comment cela pourrait-il être le cas pour quiconque vit la prison/société dans laquelle nous nous dépêtrons tous et toutes ? Il me semble donc plus adéquat de dire que je vais « normalement ».

Bon, je commence ce communiqué, mais… pourquoi écrire un communiqué public ? Je pense qu’il est important de connaître la situation de nos prisonnier-es (ou des prisonnier-es si l’on veut), de savoir comment ils se sentent et comment ils vivent l’enfermement, d’autant plus que tout est fait médiatiquement pour déformer l’information par rajout ou omission, voire en mentant –c’est même la mission exclusive des moyens de communication commerciaux–, et que cela arrive aussi de la part de « gens » qui font tourner l’information sur internet sans être sûrs de ce qu’ils écrivent. Nous, libertaires avons recours à nos propres moyens de diffusion alternatifs qui suivent de près la situation des compagnon-nes enfermé-es et donnent des informations publiques. Cependant, il est aussi important que les prisonnier-es eux-mêmes expriment ce qu’ils et elles ressentent et leur situation.

Voilà le pourquoi de mes communiqués, non que je prétende à devenir le « prisonnier à la mode » ou que je sois fier d’être privé de ma liberté. Fier d’être anarchiste, ça oui, mais pas d’être prisonnier. De fait, je hais les prisons et je suis convaincu qu’elles n’existent pas pour quelque histoire de « réinsertion de l’individu dans la société », mais pour une obscure et perverse raison
de châtiment envers celles et ceux qui ne correspondent pas au modèle du système de domination, de l’ancien comme du nouvel ordre mondial. Ce qu’elles recherchent, c’est le « repentir » de personnes dociles qui contribuent au système sans lutter ni rien remettre en question.

J’ai réfléchi sur l’enfermement et je constate à quel point il est difficile de le vivre ; de fait c’est très frustrant, car l’être humain est libre et sociable par nature et le priver de sa liberté aura sûrement de graves conséquences sur lui, par exemple psychologiques. En effet, sa conduite subira une modification/altération qui lui rendra impossible de rester la même personne qu’avant son entrée dans l’institution carcérale, tel semble être l’objectif du système pénitentiaire. Il n’existe ni formule magique, ni aucun manuel pour survivre en prison. C’est sur la base de ses propres expériences qu’on remarque la cruelle réalité de la séquestration. Dans ma courte expérience de l’enfermement j’ai noté les contrastes de la personnalité –ou la dépersonnalisation– de certains détenus ; il y a ceux qui acquièrent une certaine dose de « pouvoir », que ce soit pour le nombre d’années passées en prison ou pour être les « collabos » des gardiens et des cadres administratifs ; il y a ceux qui optent pour la soumission, qui rampent et acceptent n’importe quelle humiliation, souhaitant de cette manière passer une détention plus tranquille ; il y a ceux qui décident d’embrasser la foi ou les drogues (je ne vois pas de grande différence) pour fuir la réalité ; il y a ceux qui décident de se la jouer « missionnaire » [homme de main], accomplissant n’importe quelle tâche (comme faire payer une vengeance) pour d’autres prisonniers, histoire de se faire une thune ; il y a ceux qui travaillent pour l’institution carcérale et récupèrent un bon « os » avec les commissions ; il y a ceux qui cherchent à vivre avec dignité, sans tomber dans les dynamiques de ce système, que ce soit en vendant des tableaux, des peintures, de la bouffe, en repassant des vêtements ou en cirant des chaussures etc., mais sans oublier qui ils sont ni ramper devant personne. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent qu’ils s’habituent à la prison, car cela signifie l’accepter avec tout ce qu’elle implique et le poids de sa structure. Ce faisant, on devient un prisonnier de plus, rien qu’un parmi d’autres.

Voilà pourquoi je dis que le comportement d’un-e individu emprisonné-e subit une modification, dans la mesure où la manière de se conduire ne sert pas seulement de stratégie pour rendre plus légère la détention, mais où elle finit par devenir une manière de vivre qui se répètera certainement à la sortie ou au prochain passage en prison. Si je suis convaincu d’une chose, c’est que le détenu/ex détenu portera toujours en lui la haine et le ressentiment acquis dans cette « académie de délinquants ».

En tant que prisonnier anarchiste, je me reconnais dans ma réalité, pour le moment je suis dans les griffes de ce système monstrueux, mais je ne cesserai pas pour autant de lutter et de l’attaquer de l’intérieur, dans la mesure de mes possibilités, attaques simples et nécessaires telles que la dénonciation des conditions, le fait de ne pas se soumettre docilement, sachant que je suis obligé de partager ce régime de vie avec d’autres prisonniers, en m’efforçant de minimiser autant que possible les effets du système sur moi. J’ai toujours la ferme intention d’agir – maintenant déjà !- à la recherche de ce monde nouveau où nous soyons libres, femmes et hommes, et où n’existent pas d’institutions d’exclusion telles que la prison. Je comprends que ce désir ne se réalisera pas tout seul, il est nécessaire de commencer à le construire à chaque moment de nos vies. Ce désir, beaucoup de libertaires et de personnes sans adjectifs, solidaires et enthousiastes le partagent… Quand ferons-nous le pas suivant ?

Je parlerai un peu de la solidarité envers les prisonniers, car c’est un thème que je considère comme important –surtout entre libertaires–, savoir que des prisonnier-es résistent dans les geôles et que dans différents endroits du monde des compagnon-nes les appuient et se solidarisent est quelque chose d’important à reconnaître. Le soutien n’est pas chose facile car les prisons « coûtent » toujours beaucoup d’argent et d’efforts aux solidaires. Et si l’on prend en compte que nous menons toutes et tous une vie pleine de tâches à résoudre, le soutien aux prisonnier-es, devient plus compliqué.

Mais ils et elles sont toujours là, les solidaires et la solidarité !

J’entends par solidarité le soutien donné à la personne concernée sans rien demander en échange, sans aucune sorte de condition et qui naît de la libre volonté de l’individu ou du groupe qui appuie en fonction de ses possibilités – sans jamais se sentir forcé-e/obligé-e de le faire (sinon ce ne serait déjà plus de la solidarité), mais bien plutôt par l’engagement que le/la solidaire a lui/elle-même décidé d’apporter.

Comme je l’ai écrit auparavant, tout-e solidaire a une vie personnelle, mais je pense que lorsqu’on prend un engagement et que l’on donne sa parole d’appuyer d’une certaine manière, le moins qu’on puisse faire c’est de les tenir. Nous savons que c’est parfois impossible, pour diverses circonstances de la vie quotidienne, mais lorsque les circonstances deviennent des excuses, ce n’est plus la même.

Bien, rompant avec le mode de discours « agréable », je comprends que la solidarité ne s’exige pas, mais elle ne se mendie pas non plus.

Il est désagréable d’attendre quelque chose de quelqu’un (qui bien entendu s’engage en étant bien sûr de lui) et qu’on te laisse tomber tout en sachant que tu es littéralement dans l’impossibilité d’obtenir ce que tu veux. A ce sujet, je trouve une phrase appropriée : si nous ne pouvons pas nous engager, « il vaut mieux nous taire ».

Mais bon, heureusement dans mon cas, qui est aussi celui des compagnonnes d’affinité anarchiste Amélie et Fallon, nous sommes accompagnés dans l’enfermement de compagnon-nes qui se sont solidarisés sans condition avec nous. D’ailleurs, comme je l’ai écrit en une occasion à une bonne amie : « Nous sommes là qui nous sommes et nous sommes celles et ceux qui sont là, personne n’est de trop, personne ne manque ».

En résumé, je considère la solidarité comme quelque chose de très important, mais je suis aussi convaincu que c’est d’abord la force que l’individu trouve en lui qui l’aidera à surmonter l’enfermement. L’action solidaire vient compléter-renforcer la personne concernée.

Pour le moment, il n’y a pas beaucoup de nouvelles pour moi, bon si, mais cela touche plutôt à l’affaire juridique. Ils ont ouvert une nouvelle enquête (pour Amélie, Fallon et moi), c’est une accusation fédérale de « provoquer en réunion un incendie dans un bâtiment occupé par des personnes », ou quelque chose comme ça. Cela fait référence au STC [Secrétariat des Transports et Communications], c’est-à-dire à l’affaire pour laquelle ils nous accusaient auparavant de Sabotage, Terrorisme et Délinquance Organisée. La réception de la notification de cette nouvelle accusation fédérale, m’a un peu déprimé, mais en réalité ça n’a pas été une surprise, car je la comprends comme la manière d’agir et la tentative de l’Etat de nous garder à tout prix sous les verrous. Je me rappelle toutes les conneries qu’ils ont essayé de construire sur nous lorsqu’ils nous ont arrêté-es, les perquisitions dans les maisons de compagnon-nes, ils ont même envoyé de prétendus compagnons pour tenter de nous soutirer des informations … Quelles informations ?

Je ressens un mélange d’impuissance-rire-rage-douleur-je ne sais quoi d’autre, mais je suis là, la tête haute pour ce qui reste à venir.

Je ne suis pas très au courant de ce qui se passe dehors, je ne peux lire un journal ou voir les nouvelles que très occasionnellement, de sorte que pour le moment mon monde se réduit à la foutue prison, d’où ma lutte partielle contre elle.

J’ai reçu une lettre du compagnon Mario González [1] ce qui me fait bien plaisir et à laquelle j’ai répondu. Force à toi camarade !

Je crois que je développe une addiction au chocolat amer, je demande toujours à ma mère de m’en apporter au parloir.

J’aime beaucoup lire, je le fais dès que j’en ai la possibilité et dès que j’ai un livre à disposition, je le dévore. (chocolats et livres peuvent passer)

Je discute parfois avec quelques bons amis que je me suis faits ici et pour qui l’idée d’anarchisme et de révolution est (ou était) inconnue, absente ou erronée.

Pour nous, révolutionnaires, le champ d’intervention est vaste et les méthodes à utiliser dépendent du choix de l’individu ou du groupe qui décide d’agir. Peut-être pour certaines personnes – y compris des anarchistes –, certaines méthodes ne sont pas appropriées en ce qu’elles ne correspondent pas à ce que dicte la « sainte anarchie », mais bon, le choix dépend de la recherche d’efficience pour frapper les symboles et structures de l’Etat et du Capital et aller au-delà de l’attaque théorique.

Les conditions d’insurrection sont latentes, c’est pourquoi nous faisons le pari du conflit de manière effective et permanente, sans attendre que les conditions soient suffisamment douloureuses pour commencer à agir et sans attendre non plus – comme le dit le compagnon Tripa – de dates stipulées par le calendrier révolutionnaire.

Il est important de comprendre dans sa totalité notre position d’ennemis du Pouvoir, non pas en nous contentant de suivre le courant des autres compagnon-nes comme de petits poissons, mais en contribuant par l’analyse, des propositions et des critiques en affinité, afin de connaître les problèmes sociaux qui nous concernent directement et ensuite d’attaquer, non seulement « l’ennemi-idée », mais aussi « l’ennemi-physique ».

Cet ennemi se renouvelle à tout moment, d’où l’importance de mener une lutte mobile/non statique et en continuelle restructuration.

Cherchons-nous à attaquer l’ennemi d’il y a un an ou celui d’aujourd’hui ?

L’ennemi ne craint pas la méthode, mais notre conviction et notre détermination.

Félicitations à la CNA pour ses 10 ans de soutien aux prisonnier-es … Une forte accolade, compagnon-nes ! Ne reculons pas d’un seul pas !

Une forte accolade aux compagnon-nes du Chili … Mauricio Morales toujours présent !

Carlos « Chivo »
Mai 2014


Rêver éveillé

Aujourd’hui, alors que j’attendais l’appel, je me suis disposé à profiter d’une barre de chocolat amer.

Tandis que la marionnette-gardien accomplissait sa routine, j’ai fermé les yeux et j’ai commencé à rêver éveillé ; j’ai pu sortir un moment de cette réalité et me suis imaginé libre et léger, fort et décidé, la poitrine gonflée d’amour et du désir d’un monde nouveau, organisé d’une autre manière, fait pour toutes et tous sans qu’importe ni le genre, ni l’aire géographique où il nous a été donné de naître et où aucune barrière de ciment ou de barbelés ne viennent interférer dans la fraternité humaine ou limiter la libre circulation de tout individu entre un endroit et un autre. Un monde de personnes autonomes et libres, ayant des relations horizontales, sans compétition, mais selon des principes aussi basiques que fondamentaux comme le soutien mutuel et la solidarité.

J’ai imaginé un lieu où un sourire vaut mieux qu’une foutue opportunité de « progresser  » (avancée de quelques-uns par le recul de beaucoup d’autres), où chaque individu se reconnaisse capable de prendre le contrôle de sa propre vie et puisse ainsi s’organiser avec ses égaux pour créer des liens sociaux sans structures de Pouvoir.

Un lieu où chaque personne rit aux éclats à la seule pensée que l’on puisse être contraints ou manipulés par une autorité quelconque qu’impose une poignée de sujets aux « airs de supériorité » de classe. J’ai imaginé un monde où je pourrais me promener main dans la main avec ma petite fille sans craindre de me faire voler par le flic ou agresser par quelque programme de « paix sociale » dictée par un politicard.

J’ai ouvert les yeux –un peu écœuré par le chocolat– en entendant la voix du gardien appeler mon nom et c’est ainsi que je suis revenu à la réalité, à l’appareil d’exclusion et d’isolement dégueulasse appelé prison.

Alors, j’ai réfléchi sur la possibilité de faire devenir cette belle utopie réalité et je me suis rendu compte qu’il ne suffit pas de le désirer, de le penser et de l’écrire, mais qu’il est nécessaire d’agir, ici et maintenant, en commençant par moi et sans espérer le moment « adéquat » … en commençant la destruction …

Avec beaucoup d’affection aux compagnons de la CNA Mexico pour leurs 10 années de lutte.

Vive l’Anarchie !

[Source : Recueil de textes de compagnons incarcérés au Mexique (janvier 2012 / août 2014) sur Brèves du Désordre.]

Notes

[1] Mario González a été arrêté le 2 octobre 2013 par la police de Mexico -en collaboration avec les autorités de l’UNAM, d’où il s’était fait virer suite à sa participation au mouvement étudiant-, alors qu’il se rendait à la manifestation qui a ensuite connu des affrontements avec les flics. Incarcéré, il a mené une grève de la faim de plus d’un mois pour sa libération, appuyée à l’extérieur par différentes initiatives et actions. Le 10 janvier 2014, il été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour « attaques contre la paix publique » et en raison de « son haut degré de dangerosité sociale ». La condamnation a été abaissée de huit mois en appel, mais reste supérieure à 5 ans ce qui exclut les demandes de libération anticipée. (NdT)

Mai 242014
 

Salut compagnon-ne-s !!!
J’écris cette lettre poussé par une forte nécessité que je ressens de communiquer avec les compas de l’extérieur. Je suis convaincu de l’importance d’être informés de tout événement de la lutte face à ce que l’on appelle communément « l’ennemi », l’État et le capital, en passant par leurs mesquines institutions et leurs méthodes de contrôle fascistes.

La lutte anticarcérale aussi est importante et il est nécessaire que je partage ma situation en tant que prisonnier anarchiste en clarifiant qu’a priori à aucun moment je n’ai tenté de me victimiser pour ce que je dois vivre en ce moment, car comme je l’ai dit (et écrit) plus tôt : je ne crois pas et n’accepte pas la prétendue innocence ou culpabilité pour les délits dont ils m’accusent, je me revendique anarchiste de projectualité insurrectionnaliste et révolutionnaire séquestré par l’État (et non « victime » de séquestration comme j’ai lu dans un communiqué), et le fait de parler de ma situation carcérale a pour but de dénoncer publiquement juste une petite partie de la façon de faire de cette institution dégueulasse. « Ce que l’on ne voit pas n’existe pas », et avec mes maigres possibilités, faire que cela soit visible par ce type de dénonciation fait partie de ma lutte anticarcérale.

C’est il y a environ un mois (mi-mars), quand j’étais encore en première phase d’admission dans cette prison, que j’ai vécu ma première agression. Vers 19h, je me trouvais avec un compagnon de cellule quand soudain un type au visage de brute que je ne connaissais absolument pas s’est approché et a commencé à chercher l’embrouille avec des agressions verbales et des coups ; une partie de la dynamique de la prison est de se battre quand ta « réputation » (chose qui pour moi ne vaut pas une cacahuète) est en jeu, mais échauffé par ses mots et avec le stress de l’enfermement, je suis tombé dans ce jeu.

Après quelques coups et comme par magie, deux gardiens sont apparus (il est rare et peu fréquent que les flics entrent dans les couloirs des cellules) et nous ont « pris » en pleine bagarre. D’habitude, ils calment les esprits avec quelques claques et coups de poing sur le corps pour soumettre ceux qui se battent, et c’est ainsi qu’ils firent avec moi et l’enquiquineur avec qui je me battais (l’impuissance est terrible de ne pas pouvoir se défendre de ces sales flics de merde parce que sinon ils te collent un autre procès pour agression de leur foutue autorité) et je pensais que les choses en resteraient là ; mais non. Après nous avoir humiliés devant tous les détenus présents, ils nous firent descendre les escaliers en nous bousculant, puis soudain je ne vis plus mon agresseur initial et l’on n’emmenait que moi. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais rien su de lui, et arrivés dans un bureau ils ont recommencé à me frapper. Je ne pus me contenir que jusque là, et j’ai alors commencé à leur répondre avec des insultes verbales avec la ferme intention de passer aux réponses physiques, mais ils ne m’en ont pas laissé la possibilité à cause de leurs coups à chaque fois plus forts. Je ne me souviens plus bien du chemin mais ils m’ont amené dans une pièce sombre, et avant de m’y laisser ils m’ont déshabillé entièrement et m’ont jeté un verre d’eau dans la pièce, puis m’ont frappé encore une dernière fois (comme pour que je ne les oublie jamais) et jeté dans la pièce. C’était le soir, il faisait froid , ils m’avaient pris tous mes habits, le sol était humide, j’étais couvert de coups, il n’y avait pas un brin de lumière dans la pièce… imaginez-vous quelle nuit j’ai passé ? J’ai ressenti de la peur, de la rage et de l’impuissance. J’oserais qualifier cela de torture physique et psychologique.

Je n’ai jamais eu peur du noir jusqu’à cette nuit-là, et il était environ 10 heures et je me tournais dans tous les sens (sans rien voir) dans l’inquiétude que quelque chose d’autre se passe, jusqu’à ce que le jour se lève et qu’on me sorte de là. Apparemment c’était déjà une autre ronde de gardiens.

Ils m’ont amené à ma cellule –non sans me lancer une rapide menace pour que je ne dise rien de ce qui s’était passé– et en arrivant à ma cellule j’ai préféré ne parler à personne, non pas à cause de la menace mais parce que j’étais encore sous le choc. Par hasard, ce même jour on m’a amené à la phase suivante de ce centre d’extermination appelé Reclusorio Oriente, j’ai été admis pour la nuit au COC (centre d’observation et de classification) où ils reçoivent dès leur arrivée les presque 150 détenus avec leur « terreur psychologique » habituelle. Là, au COC, une autre petite surprise m’attendait. Très vite ils nous ont appelés pour faire la célèbre « fajina », qui est la corvée de nettoyage du bâtiment, ou plutôt le soi-disant nettoyage puisqu’en réalité c’est un prétexte pour réaliser une juteuse extorsion. Pour nous expliquer ils nous ont dit à tous : « En vrai, qui va se dégonfler et payer 2500 pesos pour ne pas faire la fajina ? Parce que nous nous chargerons de faire que personne ne résiste et que tous paient ». Quelques uns ont accepté. Mais avec d’autres nous avions décidé d’affronter cette fajina. Je me souviens qu’ils m’ont dit : « tu ferais mieux de payer blanc-bec, tu dois avoir de l’argent, joue pas au con, on te fera céder de toute façon ». Ce premier jour j’ai fait la fajina, ce qui a consisté à réaliser un « exercice » de manière quasiment déshumanisée dans le but que ton corps cède et que tu acceptes de payer, et bien sûr toujours avec des gorilles derrière toi qui exigent que tu accélères, et si tu ne vas pas au bon rythme tu reçois des coups. Cela a lieu deux fois par jour, environ 3 heures de torture.
Le jour suivant ils m’ont répété « tu ferais mieux de renoncer », et après une demi-heure de fajina, en faisant une espèce de « chariot » qui consiste à se pencher et laver le sol avec un chiffon mouillé, et cela à grande vitesse, je suis tombé et ils m’ont relevé d’un coup de pied dans le dos.

J’avais quelques problèmes au dos et je n’ai pas pu me relever tout de suite. La douleur était trop forte et je me souviens m’être retourné pour voir l’agresseur (un prisonnier collabo qui travaille avec ceux de la fajina), ils m’ont donné envie de leur répondre mais une fois de plus je n’ai pas pu, avec les séquelles du tabassage datant d’à peine deux jours, de la bagarre et de la pièce noire, et là avec le dos blessé, je ne pouvais même pas parler. Je me suis relevé comme j’ai pu, j’étais avec celui chargé de la fajina qui m’a juste dit : « si tu ne peux pas, alors tu paies ». Voilà comment je suis tombé dans cette extorsion.

J’ai dû appeler quelqu’un pour qu’on me dépose 2000 pesos. En parlant avec cette personne, je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer à cause de l’impuissance et de la douleur, mais jamais je ne leur ai fait le plaisir de pleurer devant ces sales matons.

Je fais ici une brève parenthèse pour rappeler qu’à aucun moment je ne me suis considéré comme victime. Offensé oui, car ils essayaient de piétiner ma dignité.

Comme par « coïncidence », pendant deux semaines ils ont refusé l’accès aux parloirs à ma mère, qui était la seule visite que je recevais, sous prétexte qu’il y aurait un problème d’identification à l’entrée du COC. Les toutous des matons « t’inspectent » et te volent de l’argent et des cartes de téléphone. Je n’avais pas d’argent mais j’avais une carte de téléphone, qu’ils m’ont volée en plus de mon carnet de numéros de téléphone. En gros, pendant ces deux semaines je n’ai pu avoir aucune communication, mystérieusement. J’ai seulement pu appeler pour demander l’argent…

Je n’ai jamais pensé me plaindre aux « autorités » de l’institution, car je ne sais que trop bien qu’elles font partie de la même clique de serpents totalement complices. Et encore moins devant les « droits de l’homme » puisque leurs droits sont ceux qui les arrangent et que je n’y crois pas du tout.

Au sujet des extorsions, je souhaiterais clarifier ceci : quand je parle d’extorsion, je parle d’une pression que quelqu’un exerce sur toi pour parvenir à certains résultats favorables pour quelqu’un, même contre ta volonté, car cela reste hors de ton contrôle pour X raisons. Je ne parle pas d’« extorsion » au sens où quelqu’un te demande de l’argent et toi, par peur que l’on ne te frappe, tu lui en donne une certaine somme.
À un moment, une personne qui m’est très chère m’a dit « cya ne leur donne pas d’argent », comme s’il s’agissait de la deuxième définition de l’extorsion, je sais que ce n’était pas son intention mais je comprends que des gens comprennent cette expression ainsi.

Par rapport à ces extorsions, la prison et la lutte anticarcérale, je dirai qu’ici ils font payer pour tout, en réalité, pour tout, et cela me semble ridicule et m’inquiète beaucoup que personne ne dise rien. Je sais que le fait que j’en parle ici ne change rien, mais je ne prétends pas tomber dans ce grégarisme.
Ils te font payer pour aller aux toilettes (ceux qui sont dans la cellule ne suffisent pas pour autant de détenus dans une si petite cellule), pour utiliser de l’eau du robinet (ce qui est très fréquent dans les cellules), pour répondre quand ils font l’appel (vous pouvez le croire ça ? pour répondre quand ils font l’appel !), pour aller au tribunal, pour voir ton avocat, pour faire un parloir, et même pour utiliser une table, pour descendre l’escalier le jour des visites, pour pouvoir sortir de ta cellule (ils appellent ça « desapando »), en régime normal on te fait payer les cadenas, c’est-à-dire que pour sortir de ton couloir ou de ton annexe ils te font payer dans chacune des trois sections (arrivants, COC et régime normal), tu paies le matériel comme balai, savon, sacs poubelle, serpillière et je ne sais quoi encore, etc. Un vrai marché !
Et attention ! Là où tu refuses de payer ils sont sévères.

Je ne peux pas omettre de mentionner les « laicos », qui sont comme des poux blancs, et les punaises et les cafards, ils font partie de la prison !!! Et ils piquent fort.

Un autre aspect qui ne me plaît pas, et qui ne plaît en fait à personne, c’est la surpopulation. Aux arrivants et en régime normal, les cellules sont très petites, du moins pour mon expérience aux arrivants nous vivions à 23 prisonniers dans une petite cellule d’environ 3 x 2,5m, et en régime normal dans une pièce plus ou moins équivalente nous vivions à 17. C’est très inconfortable et même dangereux pour le physique selon la façon dont tu dors, si du moins tu dors, surtout pour les nouveaux qui dorment assis chacun sur un bord de la baignoire. La surpopulation dans les prisons mexicaines est inquiétante, du moins dans la prison Oriente comme je le constate.

Et malgré le fait que nous soyons beaucoup, il ne se passe rien. Ici les méthodes de domestication sont assez remarquables, comme pour la religion, c’est impressionnant la quantité de personnes qui te disent : « c’est peut-être par la volonté de Dieu que nous sommes ici, il a un projet pour nous ici et nous devons attendre sa volonté » et ils se mettent à chanter et à pleurnicher en espérant qu’il les sorte vite de là. Quand ils apprennent que je suis athée et que je pense que c’est une idiotie que d’être aveuglé par ce dogme, ils s’éloignent tout de suite de moi ou commencent à me poser des questions étranges, mais c’est une autre histoire.

Un autre moyen de garder les prisonniers passifs est la drogue, à ce sujet j’ai toujours pensé que chacun était libre de choisir comment vivre sa vie, avec ou sans drogue et quel type de drogue, mais je pense que leur usage est bien souvent une barrière qui freine les individus dans leurs pulsions révolutionnaires et finit par dévier leurs objectifs vers une léthargie de bonheur artificiel ; surtout avec ce que l’on appelle les drogues dures. Entre autres.

La prison rabaisse le prisonnier, l’humilie, le piétine et essaie de venir à bout de sa dignité et de faire de lui une dépouille humaine sans volonté, servile et obéissante, récompensant le poste de « collabo ou balance » pour ceux qui montrent fidélité et loyauté au système, et punissant et isolant ceux qui ne respectent pas leur stupides normes, ne répondent pas à leurs questions et désobéissent à leurs pratiques de terreur.

C’est pour cela que je me déclare prisonnier anarchiste en lutte anticarcérale. Faire face au pouvoir depuis l’intérieur des prisons a pour but de conserver notre identité en tant que personnes ressentant de l’amour pour la liberté, pour notre dignité et pour défendre ce que nous sommes, en libérant nos pulsions les plus sauvages si c’est nécessaire, et face à tant d’humiliation c’est nécessaire jusqu’au plus destructeur de notre être. Je me considère comme une personne libre bien qu’en prison, et ce sera ainsi tant qu’ils n’auront pas réussi à détruire mon individualité, tant que leurs moyens de contrôle et de domination n’arriveront pas à transpercer mon cœur noir, tant que je verrai la solidarité des compagnon-ne-s du dehors envers les prisonnier-e-s dans les griffes de toute prison, de tout centre d’extermination, de toute institution de subordination.

Les tactiques de terreur et de peur de la prison ne peuvent et ne pourront arrêter cet ouragan de passion créatrice, de passion destructrice et de passion constructrice, cette projectualité libératrice ; et même si affronter leur autorité amène aussi l’éminente conséquence de la répression, ici personne n’abandonne, personne ne fait un pas en arrière face à l’ennemi haï.

Le système carcéral cherche à nous faire voir sa violence envers nous comme quelque chose de normal, il essaie que nous nous y habituions, que nous comprenions qu’il faut supporter la prison comme ça ; personnellement je ne pense pas me laisser domestiquer, je ne crains pas leurs représailles, je ne suis pas de ceux qui se disent ennemis de l’État et cherchent à mener une vie « normale », et même si cela ne me pose pas de problème ça ne me parle pas. Je n’ai pas l’intention d’être comme celui qui reçoit une gifle et tend l’autre joue, ni comme celui qui attend qu’arrivent « les conditions pour pouvoir agir », non ! Je crois plutôt qu’une agression doit être renvoyée au double, œil pour œil, face à leur violence notre violence antagoniste, agir sans espérer que les temps soient mûrs puisque parfois ceux-ci n’arrivent que tard, répondons à un feu de bois par un incendie.
Je n’ai pas fini de tout écrire, mais déjà avec ça…

À bas les murs des prisons !
Feu aux prisons !
Pour l’anarchie !!

Carlos “Chivo”
Prison « Oriente » (Mexico)

[Traduit de l’espagnol par non-fides de Abajo los muros.]

Mai 192014
 

traduction de l’espagnol reprise de Le Chat Noir Émeutier

Dans la matinée du 16 mai, les compagnonnes Amélie et Fallon ont été informées qu’elles seraient emmenées à Reclusorio Sur (prison du sud de Mexico) afin de témoigner de nouvelles accusations sous ordre fédéral.

Vers 8h00, toutes les deux ont été transférées au tribunal, où elles ont rencontré le compagnon Carlos.

Après avoir attendu presque toute la matinée, tou-te-s ont été informé-e-s qu’un mandat d’arrêt leur a été délivré pour le délit de dommages à la propriété d’autrui, sous la forme « d’incendie volontaire dans un immeuble avec une personne à l’intérieur » . Les trois compagnon-nes n’ont pas fait de déclaration et une fois l’audience terminée, il.elle.s ont été ramené-es à la prison où il.elle.s sont détenu-es depuis février 2014 (Carlos à Reclusorio Oriente, Amélie et Fallon à Santa Martha), après avoir passé 40 jours en détention fédérale dans le cadre de la procédure de mise en accusation.

Cela signifie que dorénavant les compagnon-nes font face à deux poursuites judiciaires; une sous la juridiction locale pour les délits d’attaques à la paix publique et dommages aggravés (attaque du concessionnaire Nissan) pour lesquelles ils n’ont pas droit au cautionnement, et une procédure fédérale pour l’infraction de dommages à la propriété d’autrui (attaque sur le secrétariat des communications et des transports).

Les compagnon-nes vont bien et ont été en mesure de dire qu’il.elle.s n’ont pas été frappé-es durant le transfert.

La prochaine audience de la procédure locale est fixée pour le 19 mai, alors que la date de l’audience fédérale sera déterminée ce dimanche (18/05/2014).

Une fois encore, nous appelons à la solidarité avec les compagnon-nes Amélie, Fallon et Carlos, qui sont enlevé-es par l’Etat mexicain depuis le 5 janvier (5e).

L’Etat/le capital est le seul terroriste !

Ni coupable, ni innocent-e !

Liberté pour tou-te-s !

Vous pouvez écrire aux prisonnier.es aux adresses suivantes:

Amélie Trudeau / Fallon Rouiller
Centro Femenil de Reinserción Social Santa Martha Acatitla
Calzada Ermita, Iztapalapa No 4037, Colonia Santa Martha Acatitla
Delegación Iztapalapa, C.P. 09560, Ciudad de México, D.F.
México

Carlos López Marín
Reclusorio Preventivo Oriente
Calle Reforma #50, Col. San Lorenzo Tezonco
Delegación Iztapalapa, C.P. 09800, Ciudad de México, D.F.
México

Mai 122014
 

Chèr.e.s camarades,

Pourquoi insistez-vous sur l’organisation à l’intérieure ou en parallèle de plus grandes manifestations, ou de dates symboliques établies ? Des moments où non seulement vous savez que les attaques de la police viendront, car tout l’appareil répressif sera organisé, coordonné, déployé et habilité par leurs lois et leurs technologies, mais où vous vous ferez également rappeler de surveiller vos arrières des masses hostiles dans la rue (n’avez-vous pas encore vu, les masses prêtes à vous piétiner sous leur peur?), toute l’amalgame de la gauche qui veut maintenir et gérer la domination alternativement, les stools et les paciflics comme nous les appelons à Montréal, déjà piégé.e.s à l’avance dans une souricière entre flics et citoyens, encore plus que lors d’une journée normale. Continue reading »