Montréal Contre-information
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Arrêtez les rénovations Nouveau Vic !

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Oct 112022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mise à jour – 11 octobre : Prochaines étapes pour les actions directes anti-coloniales contre le projet New Vic de McGill

Le campement installé le 10 octobre contre les travaux d’excavation à venir de McGill a été évincé par la police ce matin. Il y a actuellement de l’équipement d’excavation sur le site, des clôtures sont en train d’être érigées, et le travail devrait commencer le 12 octobre par la firme d’archéologie Arkéos, engagée par McGill. Bien qu’elle soit censée étudier les vestiges archéologiques autochtones, la société Arkéos n’a eu aucune discussion avec les Mères Mohawk et n’est pas équipée pour mener une enquête médico-légale sur des tombes non marquées. Veuillez leur envoyer autant d’appels téléphoniques, de courriels et de télécopies que possible dans les prochaines 48 heures pour leur faire savoir que ces travaux ne devraient pas avoir lieu sans la participation directe des Mères Mohawk et qu’Arkéos devrait se retirer du projet.

Téléphone : 514-387-7757
Télécopieur : 514-382-5659
Courriel : info@arkeos.ca


Respectez la souveraineté des Kanien’kehà:ka, soutenez la recherche pour les tombes non-marquées.

Suivez notre Twitter @stopthenewvic pour savoir comment donner du soutien sur place.

Nous sommes des colons et des anarchistes qui avons débuté une action de solidarité anticoloniale pour bloquer les rénovations de l’ancien hôpital Royal Victoria, que l’Université McGill déclare vouloir commencer au début d’octobre dans le cadre de son projet d’expansion du campus. Nous sommes troubléEs, mais pas surprisEs, que McGill insiste pour aller de l’avant avec ces travaux malgré les craintes que les tombes non marquées à proximité soient détruites. McGill a déjà investi énormément dans ce projet d’expansion du campus. La découverte éventuelle de tombes non marquées engendrerait une perte financière et ternirait son image publique pro-réconciliation. Nous menons cette action directe pour arrêter leurs travaux de rénovation avant qu’ils n’enterrent la vérité de leur propre histoire violente.

Nous avons commencé cette action le 10 octobre, jour de la soi-disant Action de grâce au Canada et de la Columbus Day aux États-Unis. Ces fêtes représentent la violence coloniale permanente de l’État colonisateur. Nous croyons qu’il ne peut y avoir de paix sur ces terres tant que les États coloniaux du Canada et des États-Unis ne sont pas abolis. Nous remercions le peuple Kanien’kehà:ka qui, après des siècles de résistance à la colonisation, continue à se battre pour défendre ces terres. Nous remercions les femmes Kanien’kehà:ka qui ont effectué des recherches approfondies, rendu ces informations publiques et pris des mesures pour adresser les problèmes liés au projet de rénovation de New Vic.

Les Kanien’kehà:ka kahnistensera (Mères Mohawk) sont un groupe de femmes des communautés Mohawk de Kahnawake et de Kanehsatake. Selon la kaia’nereh’ko:wa (la grande loi de la paix de la confédération Haudenosaunee), les kahnistensera sont considérées comme les génitrices de la nation Kanienke’hà:ka, elles possèdent et sont les gardiennes de la terre et du sol, y compris Tiohtiá:ke (appelée Montréal). Elles déclarent que McGill doit mettre fin aux rénovations prévues de l’ancien hôpital Royal Victoria, qu’une enquête doit être menée sur les tombes non marquées et que les sites archéologiques autochtones connus à proximité doivent faire l’objet d’une étude plus approfondie. L’enquête viserait à trouver les corps des victimes des expériences de torture psychiatrique MK-Ultra financées par la CIA et le gouvernement canadien, qui ont eu lieu dans les années 1950 et 1960 à l’Allan Memorial Institute qui est directement adjacent au Royal Victoria.

Les kahnistensera font référence aux témoignages des survivants des expériences MK-Ultra, qui affirment que des enfants autochtones ont également été amenés à l’Institut et soumis à des expériences à cette époque. Ces dernières années, des milliers de tombes non marquées ont été découvertes à l’aide d’un géoradar sur les terrains des anciens pensionnats pour enfants autochtones. Une enquête médico-légale sur les terrains du Allen Memorial et du Royal Victoria, supervisée par les kahnistensera, pourrait déterminer la vérité sur certaines choses terribles qui s’y sont produites. Les rénovations prévues risqueraient de détruire ces preuves et doivent être arrêtées avant qu’une enquête puisse avoir lieu.

En avril 2022, les kahnistensera ont déposé une plainte auprès de la Cour supérieure du Québec pour empêcher McGill et la Société Québécoise des Infrastructures (SQI) de procéder aux rénovations. La prochaine date dans ce processus est le 26 octobre. Comme d’habitude, il est très peu probable que les tribunaux coloniaux prennent au sérieux les demandes des kahnistensera et fassent quoi que ce soit pour empêcher l’université et l’État coloniaux d’aller de l’avant avec leurs plans. C’est pourquoi il est important pour nous tous qui soutenons la souveraineté des Kanien’kehà:ka sur cette terre de nous organiser en solidarité avec les appels publics des kahnistensera contre les rénovations.

En tant que colons et anarchistes, nous tentons de devenir des complices des luttes menées par les divers Peuples autochtones pour abolir l’État colonialiste, impérialiste et capitaliste et ses institutions, comme McGill. Nous reconnaissons également que la souveraineté des Kanien’kehà:ka dans ce lieu va au-delà de cette campagne actuelle. Nous soutenons la vision plus large des kahnistensera d’une université dont le nom ne rend plus hommage à un esclavagiste colonial, qui a remboursé ses dettes financières aux peuples Haudenosaunee, qui a cessé toute recherche militaire et qui est gouvernée par les kahnistensera en accord avec le kaia’nereh’ko:wa.

Pourquoi s’opposer à la COP15

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Oct 102022
 

De Fuck la COP15

Qu’est-ce que la COP15 ? 

La COP15 (Conference of the Parties) est un sommet international organisé par des États membres de l’ONU qui aura lieu au Palais des Congrès de Montréal, du 7 au 19 décembre 2022. Le numéro 15 signifie qu’il s’agit de la 15e fois que cette conférence a lieu. Il ne faut pas confondre la COP15, qui porte sur les enjeux de biodiversité, avec la COP26 qui traite du changement climatique. De nombreux évènements, forums et débats y sont organisés et des délégations de nombreux pays seront présentes.

Pourquoi s’y opposer ? 

Parce que nous avons besoin d’un changement que la COP15 ne peut nous offrir. La lutte pour la protection de la biodiversité et contre le changement climatique est sans aucun doute un des enjeux les plus importants de notre siècle. Les études scientifiques et les savoirs autochtones sont très clairs : nous vivons présentement un déclin sans précédent de la biodiversité. Notre système économique, le capitalisme, est à l’origine de ce problème : seule sa remise en question peut nous permettre de sauver ce qui peut encore l’être. Évidemment, cela n’est en rien l’objectif de la COP15. Celle-ci vise même des objectifs contraires : 

·      Encourager la libre entreprise tout en prétendant protéger la biodiversité.  Le « Programme d’engagement responsable des entreprises » de la COP15 vise à impliquer activement le secteur privé dans la formulation des accords internationaux sur la biodiversité. On implique donc les responsables de la situation actuelle dans les prises de décision. Le loup a le contrôle de la bergerie.    

·      Permettre aux entreprises de privatiser le vivant.  La Convention sur la diversité biologique (CDB) et le protocole de Nagoya ont établi dans le droit international la possibilité de nationaliser la propriété des « ressources provenant du matériel génétique ». Les ressources génétiques étaient auparavant considérées comme faisant partie du patrimoine commun de l’humanité. Nous allons assister à un accroissement de la privatisation du vivant.    

·      Faciliter l’exploitation des pays du sud et des terres autochtones. Le Protocole de Nagoya appelle à un programme « d’accès et de partage des bénéfices ». Ceci signifie que les pays à forte biodiversité sont censés donner accès à leurs ressources naturelles. À la suite de ce pillage en règle, un partage des bénéfices inégal est effectué entre les États du sud et les entreprises, sans que soient pris en compte les apports essentiels des communautés autochtones à ce patrimoine commun de l’humanité. 


Les États et les entreprises sont les principaux responsables du déclin de la biodiversité. Ces institutions travaillent main dans la main pour subventionner à coup de milliards les projets extractivistes de grandes compagnies minières et pétrolières. L’État canadien offre même des congés d’impôt aux compagnies minières et ces dernières ont bien conscience de ce soutien appuyé ; 75 % des compagnies minières du monde ont leur siège social au Canada. Ces mêmes États financent des projets qui détruisent activement la biodiversité. On pense aussi au gouvernement québécois et son projet de troisième lien estimé à 6 milliards de dollars qui encouragerait l’étalement urbain. De plus lorsque la population ne se laisse pas faire, les corps policiers et militaires sont envoyés mater les révoltes. N’oublions pas que le pipeline Coastal GasLink est actuellement en construction sur les terres des Wet’suwet’en, sous haute protection policière. 

Les responsables du désastre ne nous sauveront pas. Comme pour toute avancée sociale, seule la mobilisation populaire peut faire plier les gouvernants. L’histoire du mouvement écologiste en est la preuve la plus visible ; sans notre mobilisation les États et les entreprises nieraient encore la réalité de nos constats. Depuis des décennies, les gouvernements et les capitalistes sont au courant des enjeux écologiques et n’ont rien fait qui a eu un impact significatif. Le simple fait que la COP sur la lutte contre les changements climatiques en soit rendue à sa 26e édition — et que la situation aille de mal en pis — nous démontre bien ce qui nous attend si nous laissons carte blanche à ceux qui nous conduisent droit dans le mur. 

Bloquer, pour avancer. Nous pensons qu’il est temps de briser cette atmosphère de consensus mou au sein du mouvement écologiste ; la collaboration avec les États et les entreprises n’a conduit qu’à une aggravation de la situation. Notre seule chance est la construction d’un mouvement qui rejette les structures responsables de la catastrophe ; le capitalisme et l’État. Il est donc important de s’en prendre à ces évènements conçus pour nous rassurer et détourner notre attention. Montrons-leur que nous ne sommes pas dupes.  

Comment s’opposer à la COP15 ?

1) Rejoindre l’assemblée de lutte contre la COP15. En rassemblant nos forces et en élaborant des solutions contre la tenue de ce sommet international, nous pouvons être le germe d’un mouvement écologiste débarrassé de l’emprise des États et des intérêts privés. 

2) Faire la grève. Pour les étudiants et les travailleurs, faire la grève nous donne l’opportunité de faire entendre un discours qui n’est pas celui des pétrolières et des gouvernements. La grève envoie un message clair ; nous sommes déterminé·e·s à agir pour changer les choses. La grève libère aussi du temps pour participer au mouvement écologiste par des manifestations, ateliers et discussions qui auront lieu au même moment que le sommet. La grève rappelle à l’État et aux capitalistes que sans nous ils ne sont rien et nous rappellent qu’au final, c’est nous qui produisons tout. Nous avons besoin de ce temps si nous voulons d’un mouvement écologiste capable d’être à la hauteur des enjeux du moment. 

3) Apprendre et éduquer. L’organisation d’un contre-sommet, contre la COP15 et pour un mouvement écologiste radical nous permet de faire entendre une autre voie que celle de ce mouvement qui collabore à la « gestion » de la crise environnementale. Nous avons à apprendre d’autres luttes et de l’histoire du mouvement social et ne pas nous considérer comme un enjeu séparé de celui du capitalisme ou du colonialisme. 

4) Occuper le terrain. Par des manifestations de rues et d’autres actions, nous pouvons montrer qu’une autre voie existe et encourager la population à nous rejoindre, tout en perturbant leur petite fête au palais des Congrès.

Roberval : Une lutte victorieuse pour faire avancer le logement abordable pour les Autochtones

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Sep 202022
 

Du Collectif Emma Goldman

Une action particulièrement audacieuse s’est déroulée à Roberval ces derniers jours dans un contexte marqué par les tensions sociales qui avaient été décrites dans un article précédent. Puisqu’un projet de logement abordable pour les Autochtones était mis sur la glace, après plus de deux ans d’attente et faute d’un financement suffisant de la part de Société d’Habitation du Québec (SHQ), le Centre Mamik du Lac-Saint-Jean a organisé un campement sur le terrain du projet pour venir en aide aux Autochtones en situation d’itinérance dans la ville. Composé de deux grandes tentes dotées de matelas installés sur le sapinage, le campement a accueilli et nourri durant cinq jours plus d’une dizaines de personnes de 18 à 75 ans. De grandes affiches étaient installées pour revendiquer le droit au logement des Autochtones. Très tôt, le campement a été déclaré illégal par les Autorités de la ville. Des activités comme une épluchette de blé d’inde et un groupe de drummers ont eu lieu sur le site. Quelques groupes dont le Collectif des femmes immigrantes du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont également venus apporter leur soutien.

Après une tolérance de deux jours au départ, l’action a fait plié le maire qui a dû concéder qu’il n’y avait pas de ressources pour les personnes itinérantes la nuit à Roberval et qu’il s’agissait d’un réel besoin. Par la voix de sa porte-parole, le Centre Mamik se montrait prêt à continuer à camper au-delà de ces deux jours, et même si une menace d’éviction devait planer, tant et aussi longtemps qu’il n’aurait pas gain de cause. Cette détermination a eu raison des Autorités, dont le conseil municipal a finalement décidé, avant le début d’une nouvelle semaine, que le campement serait toléré quelques jours supplémentaires pour des raisons humanitaires. Le campement s’est terminé après la réception de signaux positifs de la part de la SHQ pour le déblocage du dossier.

L’action directe apporte des gains et on peut gager que les institutions telles que le Secrétariat des Affaires autochtones, le Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et le Ministère de la Santé et des Services sociaux (auxquels le Centre Mamik avait auparavant fait parvenir des demandes en vain) seront plus à l’écoute des besoins exprimés à l’avenir. La construction du projet est une urgence avec l’hiver qui arrive.

 « Toute personne qui a pensé, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, devoir réaffirmer un droit, et qui, seule ou avec d’autres, a pris son courage à deux mains pour le faire, a pratiqué l’action directe ». – Voltairine de Cleyre, De l’action directe, 1912.

Un anarchiste du Pekuakami

Blocage ferroviaire Nitassinan non cédé (Saguenay)

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Sep 082022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mercredi soir, un collectif de militants et militantes autochtones et allochtones ont bloqué le chemin de fer Roberval-Saguenay appartenant à la multinationale Rio Tinto en solidarité avec le Comité National des Droits des Premiers Peuples qui paralyse pour une troisième journée consécutive la voie ferrée située aux limites du Labrador et de Schefferville et qui est utilisée par la minière Tatta Steel. Le blocage a duré 1 heure. Ces actions ont pour objectif de rappeler aux gouvernements que les membres des communautés autochtones au pays n’accepteront plus aucun compromis sur des agissements d’actes criminels produits à leur endroit.

Les conseils de bande de Uashat mak Mani-utenam (ITUM) et de Matimekush-Lac John sont suspectés d’avoir obtenus la majorité des votes électoraux par la corruption, la fraude, l’extorsion et l’abus de confiance. Les faits qui sont allégués se seraient produits entre 2019 et 2022 et impliqueraient un montant de près de 1,8M$ en pots-de-vin et faveurs de toutes sortes. Dans la plainte officielle formulée à la Sûreté du Québec par le Comité des Droits des Premiers Peuples, une preuve de liste provenant directement du système comptable d’ITUM démontre qu’il y eut, à l’insu des membres, environ 325 paiements de facturation d’enregistrés pour un montant approximatif de 1 780 000$. Cette somme serait le fruit d’un contrat signé avec la minière IOC Rio-Tinto en 2020, dans lequel l’équipe du chef Mike McKenzie aurait caché le sens juridique des nombreuses clauses de cette entente à l’endroit des membres, ce qui aurait eu pour effet de donner de manière exclusive et sans délai d’extinction à cette entente, tous les droits décisionnels futurs d’exploitation des ressources naturelles étant sur le grand Nitassinan non cédé, territoire auquel appartient le peuple Innuat!

L’action d’aujourd’hui réalisée par le collectif à Saguenay est pour rappeler que la compagnie Iron Ore Company of Canada (IOC) ainsi que les conseils de bande, qui ne sont rien d’autre qu’un organe d’assimilation colonial mis en place par le gouvernement fédéral, ne sont pas maîtres sur le Nitassinan non cédé. Des ententes signées de manière illégale, par extorsion, sans le consentement du grand peuple Innuat, ne seront plus jamais tolérés. Les minières détruisent et polluent depuis plusieurs décennies le territoire des Innuat. Notre action est un acte direct de souveraineté ancestrale des Premiers Peuples. Nous perpétuons depuis des milliers d’années cette gouvernance ancestrale. Nous agissons aussi pour les générations futures afin de leur léguer une terre saine et de perpétuer nos droits ancestraux, notre relation sacrée avec Assi (la Terre) et tous les êtres vivants. Assez c’est assez! Aujourd’hui nous agissons au nom d’un mouvement par le peuple autochtone et ses alliés et pour le peuple afin de dénoncer ces actes criminels cautionnés par les cours de justice canadienne et québécoise. Nous appelons à la multiplication des actions de solidarité en lien avec cette lutte.

Votre cancer, gracieuseté du capitalisme

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Août 312022
 

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Plusieurs villes du Québec abritent une ou des industries qui détruisent l’environnement et rendent malades ses habitants.

À Rouyn-Noranda, Glencore bénéficie d’un droit de polluer qui lui permet d’empocher des milliards depuis des décénies. La flore, la faune, tout le vivant est touché. Les personnes vulnérables, les femmes enceintes, les bébés, les enfants, sont particulièrement affectés, et ce, indirectementement avec la permission du ministère de l’Environnement. L’attestation d’assainissement permet de dépasser les normes pour les émissions d’un cocktail de métaux lourds : arsenic, plomb, nickel, chrome, cadmium, etc. Ces passes-droits, quant au respect des normes provinciales, permettent de générer des profits faciles pour les actionnaires.

Nous sommes un groupe affinitaire de Rouyn-Noranda. Aujourd’hui, nous commençons une série d’actions symboliques et d’actions directes contre Glencore. Nous n’accepterons plus de mourir pour enrichir ce type de multinationales sans scrupules! Nous avons ‘dropé’ cette bannière sur le centre de cancérologie qui tarde à commencer ses opérations pour cause de difficultés d’embauche et on comprend! Les gens qui travaillent dans le domaine de la santé n’ont pas envie de venir se faire empoisonner à Rouyn-Noranda.

Schrobenhausen (Allemagne) : Incendie au dépôt de Bauer, complice de la construction de Coastal GasLink

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Août 162022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 3 août, quelques semaines après que l’implication de la société allemande Bauer dans le processus de construction du gazoduc Coastal GasLink par la fabrication d’équipements pour le processus de forage ait été connue, les médias locaux rapportent un incendie nocturne dans la cour du bureau principal de la société à Schrobenhausen, en Allemagne.

Selon les médias, trois véhicules très coûteux ont été incendiés par des malfaiteurs inconnus. Au moins un d’entre eux est une de ces machines de forage en forme de phallus, utilisées pour violer la terre lors de la construction de pipelines dans le monde entier. Alors que les photos des médias montrent cette machine complètement brûlée, on rapporte que les incendies de deux autres machines ont pu être éteints, mais ont néanmoins causé d’énormes dégâts. Il est certain qu’aucune de ces machines ne sera utilisée de sitôt pour la construction d’infrastructures extractivistes, que ce soit sur le site de forage près de Wedzin Kwa ou ailleurs dans le monde.

Une occasion unique dans une vie

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Août 152022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

En 1973, Pierre Elliott Trudeau a promulgué un programme de régularisation qui a permis à 39 000 sans-papiers vivant au soi-disant canada d’être finalement reconnus comme citoyen-ne-s. Bien qu’il y ait eu d’autres programmes de régularisation au fil des ans, celui-ci a été, de loin, le plus important mis en œuvre [1].

Vous avez peut-être remarqué que ce grand programme de régularisation a eu lieu il y a presque 50 ans, par le père de l’actuel premier ministre, Justin Trudeau. Et si l’on peut compter sur Trudeau, c’est pour faire un grand geste commémoratif pour l’occasion.

Car nous sommes vraiment dans une situation de tempête parfaite pour la régularisation des sans-papiers. Premièrement, nous sommes confrontés à une grave pénurie de main-d’œuvre. De nombreux emplois essentiels ne trouvent pas preneur en raison des conditions de travail difficiles et des mauvais salaires. Les sans-papiers travaillent actuellement, bien sûr, puisque la plupart des gens ne peuvent survivre au Canada sans emploi. Mais sans un numéro d’assurance sociale valide, de nombreux emplois restent inaccessibles, surtout dans les postes gouvernementaux.

Deuxièmement, il y a déjà beaucoup de sans-papiers dans les emplois essentiels de la santé et de la production alimentaire, parce que ce sont les emplois les plus merdiques que l’on puisse faire. Et nous avons besoin d’eux pour continuer à fonctionner en tant que société, bien plus que nous avons besoin de banquiers véreux, de comptables de paradis fiscaux et d’avocats d’affaires inutiles, de toute manière. Mais il est de plus en plus honteux de voir comment le gouvernement finit par payer des sans-papiers pour ces emplois. C’est même carrément embarrassant, vu la façon dont ils sont traités.

Et troisièmement, le gouvernement minoritaire de Trudeau a un besoin urgent de voler des voix à la gauche. Par conséquent, le gouvernement libéral a présenté la motion M-44 en mai 2021 pour faire avancer les choses [2]. Mais si cela peut ressembler à un vaste programme de régularisation, il ne faut pas se leurrer : ils veulent voler des voix à la gauche, tout en ne s’aliénant pas leur droite raciste. En l’état actuel des choses, il pourrait s’agir uniquement d’un programme de régularisation libéral : par et pour l’industrie, les banquiers, la bourse. Et pas pour, vous savez, les personnes à qui l’on refuse actuellement l’accès à la citoyenneté.

La réalité de la vie des sans-papiers

Ok, alors pourquoi nous en soucierions-nous ? Nous voulons détruire le soi-disant État canadien de toute façon, pourquoi voudrions-nous voir plus de gens acceptés par lui ? Pourquoi la citoyenneté dans un état colonial est-elle importante ?

Eh bien, pour commencer, nous n’avons pas au soi-disant Canada la même infrastructure de soutien aux sans-papiers qu’au sud de la frontière. Il n’y a pas beaucoup d’organisations à but non lucratif pour les supporter ici, et celles qui sont présentes sont souvent submergées de personnes qui s’accrochent encore aux filières officielles de la citoyenneté. Sur le plan juridique, nos gouvernements provinciaux racistes n’ont pas permis le genre d’échappatoires que l’on peut voir en Californie. Et les municipalités ont très peu de pouvoir, surtout quand on se rappelle que la police est contrôlée aux niveaux provincial et fédéral. De toute façon, l’approche de Projet Montréal de « financer les cochons, peu importe ce qu’ils demandent » n’augure rien de bon.

Les soins de santé pour les sans-papiers sont une blague macabre. Si vous n’avez pas votre « carte soleil », vous êtes à peu près condamné. Soit vous devez payer le prix fort pour voir un médecin et obtenir une ordonnance, et vous devez encore payer le prix complet pour les médicaments. Et ça c’est si le docteur ne vous dénonce pas aux porcs. Les médecins prennent ce serment d’hypocrite à coeur…

Les anarchistes de Tio’tia:ke (Montréal) se souviendront d’une camarade sans-papiers qui est progressivement devenue aveugle, car elle ne pouvait pas se payer les rendez-vous chez le médecin et les médicaments qui étaient disponibles pour nous tou-te-s. Et un autre camarade, dont la jambe a failli éclater à cause de problèmes de circulation sanguine, et qui n’avait pas non plus les moyens de se faire soigner. Vivre sans papiers a un coût, un coût qui se mesure en vies humaines.

L’école n’est pas mieux non plus. Les sans-papiers ont récemment obtenu le droit pour leurs enfants d’aller aux écoles primaires et secondaires, mais cela reste très limité [3]. Elles et ils risquent toujours d’être dénoncé-e-s. Certaines écoles enfreignent les directives du gouvernement et refusent tout de même les enfants sans-papiers. Car pourquoi un gouvernement raciste sanctionnerait-il un administrateur d’école raciste ? Pour celles et ceux qui surmontent ces obstacles et parviennent à terminer leurs études secondaires malgré tout, peu de perspectives les attendent. Et quelles opportunités s’offrent aujourd’hui à quelqu’un qui n’a qu’un diplôme d’études secondaires ?

Parce que le travail est encore pire. Les sans-papiers ne peuvent pas se plaindre à la CNESST, et ne sont donc pas protégé-e-s par les directives en matière de santé et de sécurité, ni par les lois sur le salaire minimum. Des articles récents ont montré comment les travailleuses et travailleurs temporaires officiel-le-s sont maltraité-e-s dans les champs et les fermes, que pensez-vous qu’il arrive aux sans-papiers ?

Et cela ne couvre pas le pire du pire, l’ostie de police. Les sans-papiers sont constamment à un arrêt de la police d’être expulsé-e-s. Et devinez ce qui se passe lorsqu’ils ont réellement besoin d’être protégé-e-s d’un violeur ou d’un conjoint violent ? Le SPVM est bien connu comme une « machine à expulser qui traque les immigrants sans statut », pour citer un article du McGill Daily [4]. Et ils se branlent probablement en le faisant aussi.

Alors ouais, on emmerde l’État, on le détruit, on le brûle jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Mais quand même, ce morceau de papier de citoyenneté de merde représente un monde de différence, la vie ou la mort, pour beaucoup de gens. Et avec 500 000 personnes migrantes sans-papiers ici, c’est beaucoup de douleur et de souffrance qui pourraient être soulagées.

Les fascistes et les libéraux n’ont aucun problème à dormir sur le sang et les os des sans-papiers. Le pouvons-nous ?

Quels sont les obstacles à prévoir ?

Si vous suivez la politique fédérale, il est évident que Trudeau est assez fort en actions symboliques, et plutôt léger en substance. Le gouvernement Trudeau fait beaucoup de gestes grandioses, mais il est souvent terne lorsqu’il s’agit de passer aux actions concrètes. Après tout, leur objectif ici n’est pas de réellement régulariser les migrants, mais juste de voler quelques voix à la gauche. Et peut-être fournir une main-d’œuvre bon marché à leurs financiers.

Il y a donc une réelle chance que la régularisation proposée ne soit que de la poudre aux yeux. Qu’elle ne régularise que des personnes qui seraient de toute façon régularisées éventuellement. Nous devons donc faire pression sur le gouvernement pour que cette proposition de régularisation soit aussi large et inclusive que possible. Le « Migrants Rights Network », basé au canada, a compilé une liste de demandes, dont les principales sont [5] :

  • L’objectif du programme doit être la régularisation de toutes les personnes sans-papiers résidentes au Canada.
  • Le programme doit être permanent et disponible en permanence, car les facteurs qui conduisent les gens à devenir sans papiers ne sont pas toujours les mêmes. Les facteurs qui conduisent les gens à devenir des sans-papiers continueront dans un avenir prévisible.
  • Les demandes doivent être simples, de manière à ce que les personnes sans papiers puissent faire leur demande elles-mêmes, en ligne via des appareils mobiles ou sur le Web. Il devrait y avoir une large sélection de documents acceptables pour établir l’identité et la résidence au Canada.
  • Les personnes ne devraient pas être exclues en raison de leur manquement passé à la loi sur l’immigration.
  • Il doit y avoir une interdiction des détentions et des déportations tout au long du programme de régularisation. Ssans cela, le programme de régularisation échouera car les personnes sans papiers ne feront pas de demande.
  • Personne ne doit être expulsé si sa demande est rejetée.

///

L’autre obstacle majeur est, de toute évidence, le gouvernement provincial raciste et suprématiste blanc de la CAQ. La CAQ n’a pas caché qu’elle voulait un contrôle total de l’immigration au Québec. Ils ont déjà pris des mesures juridiquement douteuses contre les immigrants, que ce soit par :

  • Le projet de loi 9, qui a jeté à la poubelle 18 000 dossiers d’immigration,
  • le projet de loi 21, qui empêche de nombreuses personnes non-chrétiennes d’accéder aux postes d’enseignant-e-s,
  • le projet de loi 96, qui oblige les immigrants à apprendre le français en six mois.

La CAQ essaierait presque certainement de bloquer tout effort de régularisation, à moins que les sans-papiers soient à la fois français et blancs.

///

Et enfin, l’autre obstacle serait probablement les osties de fascistes. La propagande de l’extrême droite contre les travailleurs migrants est très répandue, les plus populaires étant que plus de travailleurs étrangers signifie des salaires plus bas et moins de logement.

Tout d’abord, soyons honnêtes à propos des salaires. La pandémie a convaincu un grand nombre de baby-boomers de prendre leur retraite un peu plus tôt que prévu, laissant un grand nombre d’emplois disponibles. La simple économie de libre marché théoriserait qu’une pénurie de travailleurs signifierait donc des augmentations de salaire. Évidemment, cela n’a pas été le cas jusqu’à présent, et rien ne montre que cela s’améliorera à l’avenir. Ou même qu’on ait un jour des augmentations égales à l’inflation.

De toute évidence, nos maîtres capitalistes n’augmenteront pas les salaires, quoi qu’il arrive. Ils préfèrent laisser le travail inachevé, et empiler le travail sur les travailleuses et travailleurs restant-e-s, plutôt que de nous payer une cenne de plus. Les seuls gains significatifs obtenus ces derniers mois l’ont été dans des emplois syndiqués, et seulement après des luttes difficiles, et souvent de longues grèves. Comme le dit le slogan des IWW : si nous voulons de meilleures conditions de travail, nous devons nous organiser. Le « marché libre » a toujours été défavorable aux travailleurs : quelques migrants de plus, qui sont déjà ici et travaillent déjà de toute façon, ne changeront pas grand-chose.

Deuxièmement, le logement. Comme les comités logement de Tio’tia:ke et d’ailleurs ne cessent de le marteler : nous n’avons pas une pénurie de logements, nous avons une pénurie de logements abordables. Il y a des tas d’appartements qui restent vides à des fins de spéculation. La financiarisation du marché du logement signifie que nous n’avons plus affaire à notre propriétaire habituel véreux, mais à un propriétaire véreux courtier en bourse. Nos anciens propriétaires pouvaient faire pression sur nous autant qu’ils le voulaient, mais à la fin du mois, ils avaient besoin d’au moins un peu d’argent pour payer leur hypothèque. Des accords pouvaient être conclus, et des grèves de loyer limitées pouvaient fonctionner. Nos nouveaux propriétaires ont 50 000 appartements et n’en ont rien à foutre si quelques-un-e-s d’entre nous ne les paient pas pendant quelques mois, pendant qu’ils remplissent la paperasse pour nous jeter à la rue à 2 heures du matin par -40. Encore une fois, plus de migrants qui vivent déjà ici ne changera rien non plus.

En d’autres termes, ne frappez pas les camarades qui n’ont pas plus de chance que vous. Frappez les patrons et les propriétaires : ce sont eux qui rendent nos vies misérables. Et peut-être frapper votre fasciste local pendant que vous y êtes.

Que devons-nous faire ?

Le gouvernement Trudeau devrait publier une première ébauche de sa loi de régularisation vers la fin septembre 2022. Cela devrait nous donner une idée de la direction que Trudeau veut prendre avec ce programme, et les réactions ultérieures de la CAQ et de l’extrême-droite devraient nous donner une idée du genre d’obstacles auxquels nous ferons face.

Il était plus facile de faire pression sur le gouvernement en 1973 parce que les sans-papiers comprenaient une grande partie de personnes blanches, principalement des résistants américains fuyant le service militaire au vietnam. Nous n’avons pas ce luxe aujourd’hui. Tout gain que nous ferons devra être réalisé en dépit des suprémacistes blancs qui se disputent actuellement le pouvoir.

Mais heureusement, d’autres ont ouvert la voie avant nous. Les 39 000 personnes régularisées en 1973 peuvent sembler nombreuses, mais elles ne représentaient que 0,1 % de la population du canada à l’époque. Ces 39 000 personnes sont très peu nombreuses par rapport aux récents programmes de régularisation d’autres pays. En 1981, la france a régularisé 132 000 migrants, soit 0,2 % de sa population à l’époque, deux fois plus que le canada. En 2005, l’espagne a régularisé 570 000 personnes, soit 1,3 % de sa population à l’époque. Il est donc possible de faire beaucoup mieux qu’en 1973, et la mobilisation derrière les campagnes de régularisation en france et en espagne peut nous fournir beaucoup de bons arguments.

Après tout, ces sans-papiers sont déjà là. Ils travaillent avec nous, mangent avec nous, vivent avec nous. Il est temps qu’ils bénéficient des mêmes droits que nous tous.

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Le réseau canadien Migrant Rights Network appelle à des journées d’action les 16 août et 18 septembre : https://migrantrights.ca/

Solidarity across borders (SAB) organise des événements à Tio’tia:ke et pourrait planifier quelque chose pour cet automne : https://www.solidarityacrossborders.org/en

L’émission de radio française « Les Apatrides anonymes » présente les dernières nouvelles sur les problèmes des migrants au Canada et ailleurs dans le monde : http://www.apanad.koumbit.org/emissions-de-radio-2022/

Amour et rage !

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[1] Voir : https://www.kairoscanada.org/wp-content/uploads/2020/08/The-Regularization-of-NonStatus-Immigrants-in-Canada-1960-2004.pdf pour les différentes émissions.

[2] Voir : https://www.noscommunes.ca/members/fr/89339/motions/11528727 Cette lettre a été suivie d’une lettre de mandat au ministre de l’immigration : https://pm.gc.ca/fr/lettres-de-mandat/2021/12/16/lettre-de-mandat-du-ministre-de-limmigration-des-refugies-et-de-la Elle mentionne laconiquement seulement « Prendre appui sur les programmes pilotes existants pour poursuivre l’exploration de moyens de régulariser le statut des travailleurs sans papiers qui contribuent aux communautés canadiennes ».

[3] Voir : http://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/projets-loi/projet-loi-144-41-1.html

[4] Voir : https://www.mcgilldaily.com/2020/10/opinion-spvm-a-deportation-machine-that-hunts-down-non-status-immigrants/ (en anglais seulement)

[5] Vous pouvez trouver le document complet ici : https://migrantrights.ca/wp-content/uploads/2022/07/La-re%CC%81gularisation-au-Canada.pdf

Annuler la Fierté ? Nous avons préféré ne pas le faire.

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Août 142022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Vers 9 heures le dimanche 7 août, Fierté Montréal a informé le public via Twitter qu’elle annulait le défilé de la fierté. Alors qu’iels ont d’abord prétendu qu’il y avait eu une impasse entre les organisateurs et le SPVM après des négociations tôt le matin sur des questions de « sécurité » , Fierté s’est ensuite rétracté, assurant le public que le SPVM n’avait rien à voir avec la décision. La ligne médiatique actuelle en provenance de Fierté semble être que la personne responsable de s’assurer qu’il y avait suffisamment de bénévoles sur le terrain pour bloquer les rues a simplement « oublié » de le faire.

Il y a quelque chose de surréaliste dans la vitesse à laquelle ces histoires changent. Le fait que Fierté ne puisse pas nous donner une réponse franche et honnête devrait nous mettre en colère. Iels ont rencontré ou non les flics dimanche matin ? Que s’est-il passé entre le moment où iels ont annoncé publiquement que les négociations avec les flics avaient abouti à une impasse et le moment où iels se sont rétractés pour assurer au public que la décision était, en fait, la leur et uniquement la leur ? Pourquoi Gamache a-t-il par la suite ressenti un tel besoin de souligner, publiquement, à quel point le SPVM a été formidable ? Moins on en dira sur le récit selon lequel quelqu’un.e à Fierté a simplement « oublié » de trouver 80 bénévoles, mieux ce sera. Pourquoi ne peuvent-ils pas nous parler franchement ?

En colère après la décision d’annuler le défilé, des queers ont appelé la communauté sur les médias sociaux à se réunir à la place Émilie-Gamelin. Une manifestation spontanée, menée par des queers et des anarchistes sur place, a quitté la place, se dirigeant d’abord vers l’ouest sur la rue Sainte-Catherine. Il n’y avait pas de personnel rémunéré ni de bénévoles formé.e.s, mais il y avait une bannière de carton, affichant au marqueur noir « Queer liberation without authorisation » (Libération queer sans autorisation) et une autre affichant « Fuck le cis-tème ». Plutôt qu’un service de sécurité privée, des politicien.ne.s et des commanditaires, nous avions des slogans anti-police. Nous aimerions penser que ces slogans ont dégagé la bonne énergie, car lorsque nous avons fait demi-tour pour repasser devant la place Émilie-Gamelin, la rue s’est rapidement remplie de monde.

La marche a continué à travers le Village, augmentant sa taille au fur et à mesure, remontant ensuite jusqu’à la rue Sherbrooke, où elle s’est ensuite dirigée vers l’ouest. La manifestation était si grande que nous ne pouvions pas en voir l’arrière depuis l’avant ; un.e participant.e estime que nous étions au moins 40 000 personnes. Des flics à vélo surveillant la marche ont été entendus dire aux participants : « Vous ne savez vraiment pas où vous allez, n’est-ce pas ? ». C’était vrai, mais comme toujours, les flics n’ont tout simplement pas compris. Les gens ne savaient peut-être pas vers où iels se dirigeaint, mais iels savaient crissement bien qu’est-ce qu’iels faisaient. Refusant la présence de la police au défilé et s’opposant à la logique anti-queer de la police et de la sécurité qui a conduit à l’annulation du défilé, les gens ont scandé « La fierté, sans sécurité ». Après que le cortège ait tourné vers le nord sur Saint-Laurent, les gens ont commencé à chanter « Tou.te.s, uni.e.s, contre l’homophobie », puis ont observé une minute de silence pour les victimes du VIH/SIDA. La marche est ensuite retournée vers le sud et, de loin, les marcheur.e.s pouvaient voir l’escouade anti-émeute du SPVM se préparer à protéger … le quartier général de la police. La marche s’est terminée au Quartier des Spectacles, où les gens ont profité des jeux d’eau pour se fondre dans la foule. Alors que la marche touchait à sa fin, un twunk portant un jock-strap s’est écrié : « You see, this what happens when you say no to the gays! » (Vous voyez, c’est ce qui arrive quand on dit non aux gays). En effet.

Plus tôt dans la journée, le SPVM avait pris la parole sur Twitter pour nous faire savoir que « comme chaque année, nous étions prêts à encadrer l’événement et nous serons là pour chaque édition ». Il semblerait cependant que très peu de policiers étaient présents pour l’édition de cette année. Alors que le SPVM avait quelques policiers à vélo présents pour la marche, ils n’ont pas été en mesure de bloquer les rues de manière adéquate, dépassés par la spontanéité de la marche. Mais peu importe, car les marcheur.e.s s’occupaient les un.e.s des autres plutôt que de compter sur la police pour assurer leur sécurité. C’est précisément le genre de scénario que craignait Gamache lorsqu’il a fait une déclaration décourageant les participant.e.s aux festivités de la Fierté de se joindre aux marches « désorganisées » ayant lieu un peu partout en ville. Cette année, cependant, ni Gamache ni le SPVM n’ont eu leur mot à dire sur ce qui s’est passé. Faisons en sorte qu’il en soit toujours ainsi.

Photo : André Querry

Vancouver : Plusieurs succursales de la RBC ciblées #AllOutForWedzinKwa

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Août 092022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tôt lundi matin, plusieurs petits groupes ont ciblé 7 succursales de la RBC réparties dans le soi-disant Vancouver. Nous avons endommagé des serrures, brisé des fenêtres et laissé des messages.

La RBC continue de financer le projet de gazoduc Coastal Gaslink qui traverse le territoire des Wet’suwet’en. Elle viole la loi Wet’suwet’en et se fait complice de la criminalisation des défenseur.e.s des terres sur leur propre territoire.

Nous n’avons pas oublié la RBC. Le manque d’attention des médias ne diminuera jamais notre haine pour CGL et leurs financiers. La répression de l’État n’enlèvera pas la joie de détruire leur propriété.

Puissions-nous trouver l’amour et la solidarité dans la lutte contre les projets extractifs.

Fuck la RBC. Fuck la GRC. Pas de pipelines sur le Yintah Wet’suwet’en.

Contre vos demandes : Leçons de Occupons McGill

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Août 092022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

En 2022, j’étais un-e militant-e anarchiste actif-ve durant les deux semaines d’occupation de l’université McGill. Dans les mois précédant l’occupation, j’ai fait partie des rencontres qui discutaient de l’idée de monter des tentes dans le Pavillon des Arts. À l’époque, nous étions uniquement 6 personnes autour de la table de pique-nique. J’ai été témoin des succès et des échecs de l’occupation (et de ses ramififactions à Concordia et à l’UdM), mais jusqu’ici je n’avais rien écrit sur le sujet.

Plus tôt ce mois-ci, un appel international a été lancé: « Fin aux énergies fossiles – Occupons« . Dans un texte d’opinion dans le journal Guardian, des étudiants pressaient à « occuper nos campus afin de demander la fin de l’économie fossile ». Cet appel semble suivre l’exemple de McGill, qui a connu un intérêt général. Toutefois,  il échoue à prendre en compte des leçons clefs de l’expérience de McGill. En expliquant ces leçons, je souhaite influencer les personnes qui pensent organiser une occupation (ce que j’encourage fortement) et à remettre en question les idées dominances sur ce que devrait être un mouvement. Avant tout et surtout, nous n’en sommes plus à effectuer des demandes pour mettre fin aux énergies fossiles.

Purement et simplement, le succès de l’occupation de McGill prend racine dans deux principes fondateurs: 1) le refus d’être uniquement à propos du climat et 2) le refus de faire des demandes. Sans aucun doute, l’occupation a été une réussite. Plus de 25 personnes par nuit ont dormi dans le lobby du Pavillon des Arts. Nos assemblées publiques ont dépassé les 100 participant-es. Plusieurs dizaines de personnes ont participé aux projections de films, aux ateliers, aux cercles de lectures et aux discussions qui avaient lieu quotidiennement.* Il était possible à quiconque de se joindre aux événements tous les jours, peu importe son origine ou son identité, et de profiter d’un déjeuner, d’un dîner et d’un souper. Quelques jours après le début de l’occupation, plusieurs équipes ont mené de petites émeutes avec de la peinture aérosol au travers de McGill, marquant les camions de sécurité et les murs de slogans comme « Occupons tout » et « Étudiant-es, souvenez-vous de votre pouvoir ».

Beaucoup de gens se sont présentés, non seulement en raison des causes spécifiques dont faisait l’objet l’occupation, mais parce qu’une énergie insurectionnelle avait été créée. Nous avons imprimé et distribué des centaines de zines au sujet d’à peu près tout sauf du climat. Les séances d’éducation populaire étaient également assez peu relatives au climat. Les visions du monde des participant-es n’étaient pas juste soulignées à nouveau (comme elles le sont quand il s’agit d’écouter encore un autre discours environnemental rad-libéral), elles étaient plutôt remises en question ou développées.

Comme mouvement étudiant, il est important que nous ne fassions pas de demandes ou que nous nous centrions sur un seul enjeu spécifique. Nous sommes un lieu où réunir des gens qui portent une variété de préoccupations. Plusieurs des participant-es les plus loyaux à l’occupation n’étaient pas là en raison de leurs anxiétés relatives au climat. Les participant-es aux assemblées discutaient souvent d’enjeux qui concernaient tout sauf le climat. Nous avons lancé un appel large et créé une base tout aussi large. Ce focus élargi nous a permis d’apporter ensuite une critique radicale de toute hierarchie, de toutes les formes de domination et de proposer la révolution, non pas la réforme (peu importe qu’elle soit verte ou non).

Je serai honnête ici. Si je voyais une autre occupation purement environnementaliste, je passerais mon tour. La plupart des personnes issues de la classe ouvrière ne font pas confiance à ce type de message. De Occupy, à Shut Down Canada, aux émeutes suite au meurtre de Georges Floyd, il est clair que les gens veulent l’insurrection. Vous désirez encore des réformes? Très bien. Mais ne demandez pas pour des réformes. Construisons un mouvement révolutionnaire et laissons les politiciens paniquer et essayer énergétiquement de nous ralentir avec des concessions. Pour cela, ne soyons pas inefficacement ennuyeux.

Je ne veux pas prétendre que chaque participant à l’occupation de McGill est un born-again anarchiste. En fait, plusieurs occupant-es se sont plaints que nous intentions étaient explicitement vagues. Certain-es ont émis des inquiétudes comme quoi des gens ne participaient pas parce que, selon ielles, sans demandes il est possible de comprendre ce qui se passait à l’occupation. Premièrement, il est important de dire que pratiquemment tout le monde ayant dit ne pas comprendre ce que nous faisions étaient des étudiant-es conservateurs-trices ou libéraux-les qui n’auraient pas participé dans tous les cas. Mais le plus important est que nous n’avons pas échoué à attirer davantage de gens dans notre mouvement parce que nous n’avions pas assez de demandes, nous avons plutôt échoué parce que nous n’avons pas été assez efficaces à illustrer aux autres en quoi joindre nos projets pouvait changer le monde. C’est le plus difficile à faire, ça prend des discussions, des actions amusantes, des assemblées efficaces, des stratégies claires, des zines forts et de l’organisation. Mais c’est possible.

Il est certain que certain-es des organisateurs-trices du camp n’avaient pas une prise assez forte sur les politiques radicales afin d’expliquer de façon convainquante pourquoi nous ne faisions pas de demandes mais luttions pour l’insurrection. Toutefois, ceci n’est pas une barricade; c’est un petit obstacle qu’une ou deux conversations de groupe intentionnelles auraient pu régler. 

L’expérience de la courte occupation de Concordia a été complètement différente. L’occupation de Concordia a été rapidement cooptée par l’association étudiante. Le pouvoir et les responsabilités sont devenues de plus en plus concentrées entre les mains d’un petit groupe d’étudiant-es élu-es qui, déjà surchargé-es par leurs responsabilités au sein de l’association, pouvaient difficilement effectuer les tâches qu’illes prenaient en charge. D’autres étudiant-es ont quitté d’eux et d’elles mêmes, tannées de l’association ou pas du tout enchantés. Quelconque énergie insurrectionnelle initiale a été sapée par des politiques syndicales étroites. J’ai participé brièvement à l’occupation de l’Université de Montréal. De ce que j’ai pu observer (même si plus plaisante), le focus unique sur les investissements dans les énergies fossiles par l’université est devenu hégémonique et l’occupation s’est concentrée au sein d’une ramification de Greenpeace.

Il y avait bien sûr une limitation centrale à la stratégie de Occupons McGill. L’occupation n’était puissante que comme symbole attractif / communal de résistance et comme point de ralliement pour des idées radicales. Pour aller au-delà de ce point, il faudrait avoir poursuivi jusqu’à fermer réellement l’université, à se diffuser dans une grève, à créer de nouvelles organisations étudiantes combatives, à pratiquer de nouvelles tactiques comme la destruction de la propriété, ou à se répandre dans les communautés environnantes. Il y a aussi la formation, la coordination et les tactiques de mobilisation pour l’action révolutionnaire. Elle va plus loin et rallie davantage de personnes. Nous continuons jusqu’à atteindre un moment où nous nous révoltons finalement et commençons à gagner.

Nous avons un monde à gagner. Non pas juste la fin de l’économie pétrolière, mais toute une société qui pourrait être créée à partir de la solidarité. Les propriétaires, la police, les capitalistes, les politiciens, les machos et toute personne s’appelant eux et elles même des « figures d’autorité » seront abandonnés et remplacés par la coopération. L’université ne sera pas seulement verte mais elle sera transformée au-delà de l’aliénation, de l’éthique du travail jusqu’à la mort et du carriérisme qui l’infecte aujourd’hui. Si nous ne prenons pas le contrôle direct, nous serons trompé-s, exploité-s et souvent utilisé-es pour d’autres fins politiques. Nous n’avons pas la patience des réformes à la miette qui nous ont échoué depuis des centaines d’années. Il y a tant à faire et si peu de temps pour le faire. Il est temps de porter des coups.

Il s’agit de notre seule demande, non pas aux autorités, mais de l’un-e à l’autre d’entre nous.


* Les films projetés incluent Street Politics 101 (par Submedia) et deux documentaires sur la révolution au Rojava. Des cercles de lecture ont lu une sélection d’écrits d’éducation révolutionnaire de « Democratic Autonomy in North Kurdistan » à « Autonomous Education in the Zapatista Communities: Schools to Cure Ignorance ». Les discussions ont inclut des échanges sur la pédagogie anarchiste et sur l’anarchisme. Un atelier sur un plan de transition juste, un autre sur l’accessibilité, puis une causerie avec un-e militante Mohawk de longue date. Parmi les zines, on pouvait trouver: “Education for Liberation not Corporation” (par Divest McGill) “Anarchism: Towards a Revolution in Montreal,” “Blockade, Occupy, Strike Back,” and “A Recipe for Nocturnal Direct Action.”