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Des équipements de Squatex incendiés à Sainte-Jeanne-d’Arc

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Juil 182017
 

Leur media

Des équipements de machinerie lourde de la compagnie pétrolière Squatex ont été la proie des flammes au cours de la nuit de jeudi à vendredi à Sainte-Jeanne-d’Arc.

La compagnie a déjà mené des travaux de forages dans le secteur. Les équipements étaient situés sur un terrain à l’extérieur.

Les services d’urgences ont été dépêchés sur les lieux d’un incendie vers 8 h 30 vendredi. L’incendie, qui est maintenant maîtrisé, est considéré comme suspect par les policiers.

Il aurait débuté au cours de la nuit dernière. Un enquêteur et un technicien en scène incendie ont été réclamé sur les lieux.

La SQ évalue les coûts des dommages à plusieurs dizaines de milliers de dollars.

Nos deux cennes sur l’antifascisme

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Juil 152017
 

De Collectif Emma Goldman

«L’antifascisme ne triomphera que s’il cesse de trainer à la remorque de la démocratie bourgeoise. Défions nous des formules «Anti». Elles sont toujours insuffisantes, parce que purement négatives. On ne peut vaincre un principe qu’en lui opposant un autre principe, un principe supérieur (GUÉRIN, Daniel. 1945) ».

Dans un rapport écrit pour l’association londonienne Chatham House, Mathew Goodwin identifie six façons possibles de réagir aux partis et aux groupes populistes de droite ou fascisant : les exclure, désamorcer leur message, adopter dans une certaine mesure leur rhétorique et leur politique, les confronter avec des principes, se tourner davantage vers les gens de la base et faire un travail de proximité, et encourager le dialogue parmi les différents groupes à un niveau interculturel [1. GOODWIN, Mathew « Right Response: Understanding and Countering Populist Extremism in Europe » A Chatham House Report, London, 2011].

Le rôle des médias

Les journalistes sont toujours à la recherche de ce qui sort de l’ordinaire. L’émergence de groupes comme la Meute, les soldats d’Odin , Storm Alliance ou Atalante Québec, pour ne nommer que ceux-ci, représente une aubaine pour eux et elles. Dans un contexte où les médias traditionnels se mènent une lutte féroce pour obtenir des exclusivités et pour s’accaparer la plus grande part des revenus publicitaires, il ne faut pas s’attendre à ce que la couverture médiatique soit autre que sensationnaliste. Pour ces groupes, cette dernière est de la publicité gratuite qui leur permet de se développer et de gagner de la crédibilité. Il est donc essentiel d’opposer à l’extrême-droite un discours inclusif et de ne pas leur céder la rue. Ainsi, les journalistes devront minimalement couvrir les deux points de vue. C’est déjà un début vers la débanalisation de l’extrême-droite.

Populaire , mais non populiste

Bien des raisons amènent une frange toujours plus grande de la population à décrocher de la politique, que se soit la valse des corrompus ou l’indifférenciation des partis politiques au gouvernement. Il est impératif de ranimer l’espoir en un avenir meilleur en proposant autre chose que l’ordre de privilèges et d’exploitation que nous impose l’État et le capitalisme. Nous devons recréer une «volonté collective», pour reprendre une expression de Gramsci, en renforçant le pouvoir d’agir des individus, des groupes et des communautés et ce, au détriment du capital et des classes dirigeantes. Pour que les classes laborieuses et populaires recommencent à gagner, nous devons tout d’abord croire en nos propres moyens et croire que la lutte est non seulement possible, mais nécessaire.

Pour contrer la montée du populisme et de l’intolérance, la gauche sociale doit s’en prendre aux talons d’Achille de l’extrême-droite. Le discours de l’extrême-droite est basé sur les émotions et le ressentiment. Elle n’a aucune alternative positive à proposer par rapport au chômage, au sous-emploi, à la précarité engendrée par l’économie capitaliste. Alors que l’extrême-droite peut chuchoter à l’oreille du travailleur (blanc et de sexe masculin) qui a perdu son emploi qu’il s’est fait «volé » celui-ci par un ou une immigrant-e, elle n’a en revanche rien à proposer sur la façon dont il pourrait obtenir un autre emploi, encore moins comment il pourrait payer ses dépenses et mettre du pain sur la table. Dans une autre occasion, elle décrira les personnes issues de l’immigration comme des «profiteurs et des profiteuses», ou encore des «parasites lâches et paresseux». Alors, des voleurs et des voleuses de job ou des paresseux? Il faudrait se brancher. Comme nous pouvons le constater le discours de l’extrême droite ne fait pas toujours dans la cohérence. Par conséquent, pour contrer la division du peuple entre « eux »et « nous »que tente d’imposer l’extrême droite, la gauche doit reconstruire une classe unie autour de valeurs progressistes et résolument contre l’oligarchie et les démagogues racistes. À la xénophobie, nous devons opposer la solidarité internationale, au sexisme le féminisme, à l’irresponsabilité écologique la conscience de l’urgence climatique, à l’autoritarisme et le culte du chef les formes d’organisaton libertaires. À la logique autoritaire des populistes et à la délégation de pouvoir de la démocratie libérale nous devons privilégier l’auto-organisation et l’autogestion.

Pour vaincre la droite populiste et les groupes néo-fascistes,il faut plus que leur opposer des leaders populistes de gauche ou adopter une partie de leur rhétorique. Car si la gauche construit l’alternative politique autour d’un Bernie Sender (USA), d’un Jean-Luc Melanchon (France) ou d’un Gabriel Nadeau-Dubois (Québec), elle relèguera forcément l’éducation populaire et l’auto-organisation au second plan. En voulant encarter les individus dans un parti politique et canaliser leur colère légitime vers les urnes on ne pourra qu’emprunter des chemins déjà connus , voués à l’échec du fait notamment de l’emprise de la finance, ainsi que la crise écologique. Malheureusement , cette impasse contribuera qu’ à paver la voie au despotisme et aux oligargues, ainsi qu’au sentiment d’impuissance des groupes sociaux opprimés.

S’intéresser et trouver des solutions aux problèmes quotidiens

Nous voyons au sein du collectif anarchiste Emma Goldman les actions sociales libertaires comme des actes de propagande par le fait, destinées à susciter une prise de conscience chez les «Have-not» de ce monde (jeunes sans avenir, femmes, personnes LGBTQ, personnes racisé-e-s, chômeurs et chômeuses de longue durée, employé-e-s exploité-e-s, retraité-e-s, mouvements étudiants). Il s’agit d’animer le désir de passer à l’action ; qu’ils et elles puissent s’auto-organiser et former ensemble un front commun face à la discrimination des gouvernements et l’arrogance des capitalistes. Au Saguenay, l’organisation d’événements de cette nature, voir les marmites autogérées (distribution de nourriture gratuite), les marchés gratuits, l’Espace social libre et bien d’autres,- en plus de répondre à des besoins visibles et concrets – ont visé la construction de liens de solidarité et d’entraide, la ré-appropriation de l’espace dans la ville et l’éducation populaire sur l’austérité et ses impacts.

Selon nous, ce qui est primordial c’est de bâtir, sans attendre la permission des «autorités», un monde de coopération et d’entraide. De s’organiser là où nous sommes, soit :nos lieux de vie, de travail et d’étude et de tisser des liens entre les différents groupe de la société. De plus, il est pour nous impératif que ce travail soit réalisé parallèlement au développement de liens avec les groupes touchés par les inégalités.

l’Autodéfense populaire

Malheureusement face à la haine ,l’intolérance et les menaces réelles à l’intégrité physique d’individus issus de groupes minoritaires, il n’est pas toujours possible de discuter avec les personnes qui se sont rapprochés des groupuscules d’extrême-droite. Comme nombre d’organismes vivants, dont les roses et leurs épines, nous devons développer notre propre système d’autodéfense – non pas pour attaquer mais pour défendre la vie… Comme nous visons un changement sociétal et la libération, nous nous opposons bien sûr radicalement aux institutions sur lesquelles reposent plus de 400 ans de domination colonialiste, capitaliste et patriarcale. Puisque la police se positionne très clairement du côté de nos exploiteurs et de nos oppresseurs, nous ne pouvons compter que sur nos propres moyens pour assurer notre sécurité. Nous ne pouvons rester les bras croisés devant les menaces des nouvelles chemises noires et les agressions racistes, homophobes, sexistes et de toutes autres natures.

En somme, nous considérons qu’il est pressant de valoriser un projet de société alternatif et égalitaire à travers des actions sociales libertaires ayant un impact réel sur la vie des gens pour combattre efficacement le fascisme à sa racine. N’oublions pas que les groupuscules fascistes représentent un pic d’intensité dans le continuum raciste de la trame canado-québécoise. Pour lutter, nous devons construire nos réseaux de solidarité avec les principaux groupes touchés. Nous n’attendons ni l’approbation des élites du monde politique, ni l’adoption de nouveaux projets de lois. Ce nouveau monde que nous espérons, nous voulons le construire par nos propres moyens, de manière antiautoritaire et par la démocratie directe. Nous voulons l’égalité et la liberté, mais nous ne sous-estimons pas la menace violente et haineuse posée par les groupuscules de l’extrême-droite. Nous préconisons à cet effet l’auto-défense populaire.

« Ce n’est pas une miette de pain, c’est la moisson du monde entier qu’il faut à la race humaine, sans exploiteur et sans exploité ». – Louise Michel

Collectif Anarchiste Emma Goldman

Tu rêvais d’un monde meilleur. Lettre à un ami devenu petit patron.

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Juil 122017
 


De SITT-IWW

Tu rêvais d’un monde meilleur. Je le sais, je te connais, t’es une personne bien intentionnée et tu y croyais réellement! C’est pour ça que t’as décidé-e de partir une petite entreprise qui aurait des valeurs différentes de celles des grandes multinationales ou de l’ancienne usine dans laquelle tu travaillais : Toi, tu ne délocaliserait pas les jobs comme la tienne l’a été ! T’allais acheter local, produire local et t’assurer que nos jobs restent ici parce que t’as vu trop d’entreprises partir dans les dernières années dans ta région et trop de gens se retrouver au chômage, dont toi-même. Ça a déchiré des familles, causé beaucoup de misère, pis c’est des actionnaires que t’as jamais vu de ta vie qui ont ramassé-e-s tout le cash au détriment des travailleurs et travailleuses dont tu faisais partie. T’étais en criss et prêt-e à faire changer les choses. T’avais compris-e que la mondialisation et le néolibéralisme, c’est de la merde, et on était d’accord là-dessus. Donc t’as parti-e ton entreprise pour t’assurer d’y résister et de sauver ta région malgré mes avertissements.

Ouais… T’as décidé-e un bon matin que t’allais faire partie de la nouvelle génération d’entrepreneur-e-s dynamiques, ces «personnes créatives et innovantes qui, par leurs idées, redonnent le souffle à l’économie», et que t’allais, en plus de faire de l’argent et de créer des jobs, être écolo-e, bien traiter tes employé-e-s pis être éthique sur toute la ligne.

Moi bein… de mon côté, je t’ai averti que tu te trompais royalement pis qu’on pouvait pas changer le système de l’intérieur et que t’étais mieux de devenir un-e wobblie et de t’approprier ton lieu de travail pour ensuite t’impliquer dans son autogestion et/ou de partir (ou te joindre à) une COOP autogérée si l’entreprenariat t’intéressait. C’était juste mon opinion. Je pense pas détenir la vérité non plus, mais moi, le système, je disais qu’y fallait se l’approprier collectivement, par et pour les travailleurs et les travailleuses, morceau par morceau, pour que la misère cesse. Mais t’était pas d’accord…

Dommage, en y repensant, j’aurais pu t’offrir une bière de plus pis en jaser plus longtemps et peut-être que j’aurais pu te faire comprendre pourquoi je disais ça. Mais en tout cas… là il est trop tard.

Ouais… Aujourd’hui, tu m’en parle à chaque fois qu’on se voit et t’es plus la même personne. Je pense par contre que tu commence à comprendre : Tu t’es fait naïvement avoir ! Toi comme tou-te-s les autre, vous vous êtes retrouvé-e-s exactement dans la situation opposée à celle que vous vouliez créer au départ, pis maintenant… ça me rend mal-à-l’aise parce que t’es rendu un-e boss de marde pareil comme tou-te-s les autres même si au départ, au fond de toi, je le sais que t’es toujours une bonne personne ! T’as juste des intérêts de classe de boss, pis c’est le système qui fait que t’es rendu-e de même. Si on t’enlevait ton entreprise et que tu recommençais à zéro demain matin, tu te joindrais à nous cette fois. Non ?

Alors pourquoi t’es devenu-e comme ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu veux que je te le dise ? Ok ! Voilà comment moi, le wobblie, l’anticapitaliste que t’as pas voulu écouter à l’époque, je vois ton histoire :

Tout d’abord, t’as démarré-e ton entreprise. Ça a été beaucoup de temps, d’argent, d’énergie, pis toi et les premiers et premières employé-e-s que t’avais, vous avez travaillé-e-s tou-te-s également, avec un salaire de misère et à faire des heures de malades (comme moi j’en fais avec le syndicat en plus de ma job), parce que vous y croyiez, au projet ! Malgré tout ça, tu t’es rapidement rendu-e compte que réussir dans un milieu éthique… c’est pas facile. Ça a pas pris beaucoup de temps pour que tu comprennes que t’aurais besoin de garder les salaires bas, y compris le tiens, si tu voulais que l’entreprise passe le cap des cinq ans. Mais en faisant ça, t’as créé de la pauvreté; la tienne et celle de tes employé-e-s ! Parce que travailler 55-60 heures semaines, ça coûte cher de resto, de gardienne, de psy, pis pour un-e ou deux que je soupçonne, dont probablement toi, d’alcool et de dope pour s’auto-médicamenter. Je me souviens de la première fois où tu m’as sorti (et je savais que t’allais le faire un jour) que ça te mettait en criss quand tes employé-e-s venaient te voir pour gagner plus ou avoir des congés ou des vacances alors que toi-même, tu te fendais le cul pour elles et eux et que t’en avais même pas autant, et qu’en plus, tu «prenait tout le risque» étant donné que t’étais enregistré et que pour toi, une faillite d’entreprise, c’était une faillite personnelle aussi.

Je comprenais ton point de vue et je te l’ai dit que c’est pour cette raison-là que l’entreprise privée était pas une solution à l’exploitation puisque plutôt que de se faire exploiter, on finissait par s’auto-exploiter. T’étais pas d’accord, tu disais qu’un jour, ça irait mieux et que ni toi ni tes employé-e-s ne se feraient exploiter par ton entreprise. Mais c’est pas ce qui s’est passé, hein?

Te souviens-tu quand t’es arrivé-e en me disant que les subventions aux jeunes entreprises et les congés de taxes et d’impôts, finalement, c’était vraiment nécessaire ? On va s’entendre là… t’étais pas descendu-e bas au point de faire un don au PLQ encore (et j’espère que tu l’a jamais fait), mais c’était rendu clair pour toi que de demander aux jeunes entreprises de payer des impôts les empêcherait d’exister et que c’est aux citoyen-ne-s ou bien aux entreprises plus grandes, qui elles, en ont de l’argent, à payer ça. Je le savais que t’allais me le dire un jour. Et je te l’ai dit qu’en pensant comme ça, une fois de plus, tu créais de la pauvreté parce que t’appuyais maintenant l’agenda néolibéral, mais toi tu vivais dans le déni et me disait que non. Tu te disait encore «de gauche» parce que féministe et que tu voulais qu’on réinvestisse dans les écoles, le système de santé et l’économie durable et verte, et que tu donnerais toujours un salaire juste à tes employé-e-s par rapport au tien. Mais avec quel argent on réinvestirait, hein ? Les grosses entreprises en paient pas d’impôts et le système est incapable de faire quelque chose contre ça, pis tu le sais ! Et les travailleurs et travailleuses que tu payais 12$/h avaient pas les moyens d’en payer non plus. Je te disais que la seule solution, c’était de s’organiser pour se les réapproprier, les grandes entreprises; que c’était la seule façon de ravoir l’argent de notre travail, mais hélas, en tant qu’entrepreneur, c’était pas dans tes intérêts, donc tu l’as jamais fait ni soutenu. T’as toujours été assez anti-syndicaliste avec tes employé-e-s en fait. Non?

Tu te souviens aussi de la fois où tu m’as dit que le salaire minimum à 15$/h, ça ferait en sorte de tuer toutes les petites entreprises «éthiques et qui créent des jobs» [sic] en région comme la tienne ? Bon sang que t’étais rendu un Boss ! Je me suis pogné solide avec toi cette fois-là, tu t’en souviens ? Je te l’ai expliqué pourquoi si tout le monde gagnait 15 $/h minimum, ça te ferait faire au final plus d’argent que présentement parce que tes revenus augmenteraient plus que tes dépenses en salaires, mais tu me disais que tu pouvais pas te le permettre «sauf si le salaire minimum montait pour tout le monde en même temps et que ça affectait finalement également toi et tes concurent-e-s». Mais c’est drôle, malgré que t’étais d’accord cette fois-là, je t’ai jamais vu dans la rue à appuyer une hausse substantielle du salaire minimum non plus, ni encourager les gens à y aller. Tu comprend pas c’est quoi, on dirait, les luttes de classes.

Anyway…

Ton entreprise s’est mise à croître depuis ce temps-là, et maintenant elle va bien. Tant mieux pour toi d’ailleurs ! T’as travaillé dure, je dois te l’accorder ! L’ennui par contre… c’est que tes employé-e-s aussi, y ont travaillé-e-s dure, et que maintenant que toi tu gagnes 50 000 $ par année (plus ton char à 70 000 $ au nom de la compagnie et tes huit ou dix voyages d’affaire dans des hôtels cinq étoiles annuels tout autour du monde et tes dîners d’affaires dans des restos à 25 $ du couvert deux ou trois fois semaine que t’entre pas dans ce 50 000 $ là pour faire croire à tes employé-e-s et à toi-même que tu gagne juste 50 000 $), elles et eux gagnent encore entre 25 000 $ et 45 000 $ par année.

Je t’ai demandé pourquoi, pour te challenger, tu t’en souviens ? Tu m’a répondu-e que c’était parce que avait assumé-e tout le risque avant de t’incorporer et que c’est toi qui avait monté toute l’entreprise, et donc que tu le méritais. C’est là que j’ai su que t’étais rendu un ***** de bourgeois, c’est-à-dire une personne qui s’approprie le fruit du travail des autres (parce que tout le monde a travaillé, pas juste toi ! Je travaille 70 heures semaines moi, c’est plus que toi, et je gagne 15$/h encore…) et qui fait travailler ses avoir et acquis (acquis par l’exploitation des autres, ne l’oublions pas) pour elle et qui peut maintenant continuer à recevoir certains revenus sans avoir à lever le petit doigt. Ouais… t’es rendu-e un-e parasite de la société, mais contrairement au assisté-e-s sociaux qu’on traite souvent à tort de parasites, toi tu PEUX travailler au lieu de te faire vivre par le travail des autres, et toi tu gagne beaucoup plus cher que les gens qui paient pour te faire vivre!

Ah ! Et laisse-moi t’expliquer une autre affaire et l’expliquer à tes employé-e-s en même temps, parce que je suis syndicaliste et que je pense qu’ils et elles devraient comprendre ça : Ton entreprise achète depuis un certain temps d’autres entreprises pour augmenter sa valeur et, comme t’en es l’unique propriétaire, bien un jour tu pourra tout vendre ce que t’as acquis (sans créer de job parce que t’achètes maintenant des entreprises déjà existantes) grâce au travail de tes employé-e-s qui elles et eux en retireront rien. On est d’accord ? Donc, c’est ça : Au final, si on calcule ça plus tout ce que j’ai mentionné plus haut, tu gagnes pas 50 000 $ par année; t’en gagne bien au-dessus de 100 000 ! Et t’as pas travaillé plus fort que beaucoup de gens qui en gagnent pas 30 000 $. T’es riche uniquement parce que t’es devenu-e le Boss à qui ses employé-e-s doivent tout parce que sans toi, «la compagnie qui les paie existerait pas». Le système t’as mangé ! T’es devenu comme tou-te-s les autres… Tu t’en rend juste pas compte.

Et le summum, c’est que maintenant que t’es rendu-e Boss d’une compagnie qui fait assez d’argent pour payer des impôts selon TES standards d’avant, et bien t’as changé-e d’idée sur ça aussi parce que «tes concurrent-e-s font de l’évasion fiscale et si ton entreprise en fait pas, tes concurrent-e-s vont gagner sur toi». Et une fois de plus, je te vois pas en train de militer pour que toutes les entreprises paient leurs impôts grâce à des lois internationales qui feraient en sorte que tu serais pas désavantagé par rapport à tes concurrent-e-s et que tu ne fermerais pas tes portes, hein ? C’est dommage, parce qu’avec le pouvoir que t’as maintenant, t’aurais beaucoup de moyens pour contribuer à la lutte. Mais non, j’imagine que toi, t’as pas le temps, tu fais du business ! Plein d’employé-e-s ont besoin de toi pour que la compagnie aille bien qu’ils et elles aient une job. C’est les autres, ceux et celles qui travaillent pas autant que toi (mais qui, en fait, par leur militantisme en plus de leur job, travaillent et risquent plus que toi), qui doivent faire ça, je suppose.

En tout cas ! Je me souviens qu’après que tu m’aie dit ça et que j’ai eu envie de t’envoyer promener, j’ai essayé une dernière fois de te faire comprendre ce que t’étais devenu et je t’ai demandé qu’est-ce qui restait d’éthique de ton entreprise. Ta réponse a été de te mettre à me vanter tes produits (qui sont excellents et que j’achètes, c’est pas ça le problème) fabriqués ici avec des matériaux écologiques et qui sous-traite ici plutôt qu’en Chine. Je t’ai alors demandé si tu croyais pas que, dans le fond, ton entreprise en était juste une dont le «branding» (sa marque de commerce) est «d’être éthique» et que tu le faisais pour attirer tes client-e-s mais qu’en réalité, tout ce qui se passait AU-DELÀ du produit lui-même l’était pas ? Et ça t’a contrarié-e. On s’est pogné une fois de plus là-dessus. Heureusement, on a réussi à se calmer parce que les deux, on est des adultes intelligent-e-s et capable de discuter et qu’on se connaît depuis longtemps. Je t’ai tout de même demandé si tu croyais encore qu’on pouvait changer le système capitaliste de l’intérieur par l’entreprise privée, et, tu m’a dis que «oui, mais…» et t’as déballé les arguments typiques d’une personne privilégiée qui croit vraiment que le fruit de son travail, elle l’a méritée seule, et ça se tenait pas vraiment debout ton affaire, désolé. Au fond… je le savais que t’avais compris, ça paraissait dans ta face. T’étais en train de réaliser que j’avais raison depuis le début; l’entreprise éthique et responsable, c’est un piège ! Ça prend de bonnes personnes et ça en fait des monstres. En voulant faire le bien autour de toi… t’as juste créé plus de pauvres, et pour paraphraser Robert Fusil : Y sont pauvres parce que t’es riche, pis t’es riche parce qu’y sont pauvres.

That’s it !

T’aurais pu partir une COOP autogérée ou bien te joindre à la lutte (et tu peux toujours, si t’accepte de tout vendre), mais tu l’as pas fait parce que… peut-être… à quelque part, t’avais pas vraiment d’intérêts révolutionnaires et que c’est peut-être pas la justice et le bien des gens que tu voulais plus que la renommée d’être un-e jeune entrepreneur-e éthique ainsi que le statut (et la BMW) qui va avec. Peut-être aussi, et je pense que c’est plutôt ça, qu’il te manquait plutôt seulement de connaissances pour comprendre vraiment comment le système fonctionne et que t’as simplement fait une grosse gaffe, comme plein d’autres personnes. La vérité c’est que je pourrai jamais le savoir. Mais maintenant, t’es pu de mon bord, et j’aimerais ça que tout le monde lise ce texte-là avant de partir une entreprise ou avant d’entreprendre une voie carriériste, que ce soit en politique ou en business, en espérant pouvoir faire changer les choses comme ça.

À vous tous et toutes : Vous vous trompez ! C’est pas comme ça qu’on change les choses ! L’entreprise éthique, c’est un piège!

Faut qu’on le comprenne enfin…

Des bannières de célébration du 150e du Canada détruites sur le pont Mercier

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Juil 102017
 

Près d’une semaine après que les nouvelles bannières célébrant le “Canada 150” aient été installées sur le pont Mercier, plusieurs avaient déjà été réduites en lambeaux.

Bien joué, les vandales!

Dernière heure: les gens n’aiment toujours pas la police

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Juil 102017
 

From Instagram

Le matin du 21 juin dernier, une voiture de police a été attaquée avec des briques dans le quartier de Pointe-St-Charles. Les circonstances de l’attaque sont inconnues puisqu’elles n’ont pas été raportées par le SPVM ou les médias. À quelle fréquence de tels actes arrivent-ils sans que personne n’en entende parler, parce qu’elles sont invisibilisées par les institutions contrôlant les flux d’informations ?

Il est impossible de dire ce qui a inspiré une telle action hier matin, et nous désirons éviter le piège d’y apposer un narratif politique qu’elle n’en a pas nécessairement un. Néanmoins, entendre parler de cette voiture de patrouille détruite nous a inspiré et procuré des sentiments d’allégresse. Nous publions cette photo, parce que peu importe les circonstances, il est encourageant de voir des gens répliquer contre un vieil ennemi.

Pointe-St-Charles se gentrifie rapidement, et la présence policière a augmenté pour faciliter le nettoyage social que la gentrification requiert. L’année dernière, à Pointe-St-Charles, des anarchistes ont rendu hors d’usage une voiture de police en employant des tactiques similaires à celles d’hier, et ce en plein jour.

Nous espérons voir la résistance se multiplier face à la violence quotidienne de la police. Nous voulons que la peur change de camp.

Une installation du Canada150 recouverte de peinture à Montréal… et une proposition

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Juil 102017
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Le vendredi 16 juin, des anarchistes ont vandalisé une installation faisant la promotion du 150e anniversaire du Canada – célébrant l’assassinat de personnes autochtones et le vol de leurs terres (entre autres). Un immense panneau d’affichage “Canada150” se trouvant au-dessus d’un stand d’information de Parcs Canada, a été couvert de peinture noire, alors qu’étaient collés à proximité des posters anti-coloniaux sur une affiche commémorant Sir Wilfred Laurier.

Le lieu choisi se situe près de deux destinations touristiques importantes, le Canal Lachine et le Marché Atwater. Le timing des actions a été prévu afin que les foules du week-end ne ratent pas la redécoration. Samedi après-midi, la peinture n’avait pas été nettoyée.

Nous avons été inspiré.es par les appels ayant largement circulés dans les derniers mois qui invitaient à perturber le Canada150, la célébration du génocide autochtone. En tant que personnes vivant dans des villes canadiennes et désirant saboter la machinerie économique, politique et symbolique de l’état colonial, nous encourageaons une attaque diversifié contre Canada150.

Des actions subversives et hautement visibles contre les installations de Canada150, aussi bien qu’avec les statues et les monuments, peut perturber le narratif officiel soulignant l’unité d’un pays diversifié dont la célébration est méritée. Ici, à Montréal, où le 375e anniversaire de la ville est célébré en tandem avec Canada150, nous pouvons trouver des opportunités de faire une pierre deux coups.

Les cibles sont partout puisque la colonisation mobilise toutes les facettes du capital et du pouvoir de l’État canadien. Vendredi, par exemple, la propriété de Parc Canada – une agence fédérale qui semble innofensive au premier abord – a été endommagée. La plupart des parcs du Canada se trouvent sur des territoires autochtones traditionnels. La conversion de ces territoires en parcs provinciaux et fédéraux est un facteur important l’histoire du génocide des autochtones par le Canada et pour le projet canadien actuel. Ces zones, autrefois des maisons, des territoires de chasse et des territoires de cueillette à partir desquels les gens pouvaient subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leurs familles, ont été transformés en parcs gérés de manière très spécifique par l’état. Ce n’est pas une coïncidence que les premiers parcs nationaux aient été établis lors de la construction du chemin de fer Canadien Pacifique et à la toute fin de la rébellion Métisse.

Des actions directes ciblant des infrastructures difficiles à défendre (même dans et autour de zones urbaines) comme des autoroutes, des chemins de fer et des pipelines, peuvent avoir un impact direct sur les revenus des gouvernements et des profiteurs corporatifs coloniaux. Cela brise le contrôle social dont la gouvernance coloniale dépend. Ces attaques bâtissent des savoir-faires, de la confiance, et une capacité collective qui est inestimable dans les temps où l’action collective est intensifiée.

À travers l’action, nous bâtissons des réseaux de solidarité matérielle effective avec les luttes autochtones qui se trouvent en première ligne. Ceuzes d’entre nous qui sommes dans les villes avons accès à du financement substantiel et à d’autres ressources pouvant aider des personnes autochtones défendant leurs terres à acheter des fournitures vitales, à payer du transport et à assurer les frais légaux. Nous pouvons nous organiser pour nous présenter lorsque nous sommes invité.es par des autochtones à des actions pour protéger la terre, en nombres utiles et avec des contributions pertinentes. Lorsque nous, les colonisateurs.trices, nous engageons à fournir de tels efforts, nous devons aller au-delà d’un cadre d’allié et comprendre les raisons qui nous sont propres et qui nous poussent à participer à des projets anticoloniaux et anticapitalistes, en reconnaissant qu’une lutte anticoloniale est inséparable de la nôtre.

Nous sommes dévoués aux projets qui continueront jusqu’en 2018, pour renforcer la résistance contre le Canada au-delà de ces honteux 12 mois d’auto-promotion coloniale exacerbée.

Fuck le 150e, fuck le Canada!


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Fuck le Canada : de la peinture aux couleurs de l’anarchie verte est lancée sur les trains VIA Rail célébrant le génocide colonial

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Juil 102017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À travers les territoires du soi-disant Canada, l’héritage génocidaire de la civilisation coloniale est célébré par les politiciens, les flics, les capitalistes et les lécheurs de bottes et, ce, pour une année entière remplie de spectacles grotesques. Avec des avions de chasse aux couleurs du drapeau canadien, des concerts et des défilés ainsi que des publicités sur les trains de passagers de VIA Rail, le Canada essaye de blanchir 150 années de violence coloniale.

Pour nous, il n’y a rien à célébrer dans la campagne génocidaire contre les peuples autochtones, dans la dévastation écologique ou dans la mise en place d’un État qui réprime la férocité de nos désirs et nous dérobe de notre capacité à vivre librement. Ce que nous désirons célébrer, c’est plutôt la résistance des peuples autochtones à travers l’île Tortue: des peuples Gitwilgyoots qui résistent à la construction d’un immense terminal de gaz naturel liquéfié sur leur territoires à la résistance des Mi’kmaq contre fracturation sur leurs territoires.

Plus tôt ce matin, nous avons sali la propagande du 150e canadien décorant les flancs d’un train VIA Rail en partance de Tio’Tia:Ke (“Montréal”) vers Gichi Kiiwenging (“Toronto”). Nous désirions célébrer à l’avance un 1er juillet anti-colonial, parce que c’est tous les jours que le colonialisme existe. En novembre dernier, le même chemin de fer avait été bloqué en solidarité avec Standing Rock.

Les infrastructures férroviaires a joué un rôle important dans l’établissement de la société coloniale bâtie sur les corps morts d’autochtones et d’immigrants – l’expansion coloniale était contingente à la construction des chemins de fer pour le transport de trouves et la transformation de “ressources naturelles” en marchandises pour l’exploitation humaine.

À travers les territoires dominés par l’état canadieu, cette infrastructure continue à jouer un rôle de maintien important pour l’économie capitaliste. Lors de l’insurrection d’Oka se sont propagées des actions de solidarité à travers le territoire du soi-disant Canada: barrages de routes et de chemins de fer, et sabotages de chemins de fer et des lignes de transport d’électricité. Ces actions de solidarité on fait véritablement craindre l’économie canadienne et ses politiciens alors qu’ils tentaient d’écraser cette insurgence autochtone.

C’est avec de la peinture vert et du noir que nous avons couvert le train – les couleurs d’un anarchisme contre la civilisation et la domestication. Nous sommes des anarchistes colonisateurs.trices inspiré.es par les luttes autochtones qui visent à affirmer leur autonomie par tous les moyens nécessaires. Et dans les temps à venir qui seront ceux de la résistance aux pipelines et aux incursions territoriales, nous espérons que nos gestes de solidarité seront ressentis de manière significative et percutante. Affaiblir le pouvoir de l’état Canadien, et le détruire complètement, est un but que nous avons en commun avec bien des luttes autochtones. Si nous désirons être capables de choisir la manière dont on vit, créer les relations sociales qu’on désire, et être libérés des policiers, des patrons, des politiciens et de toute autorité, nous voyons la destruction de l’État, du capitalisme et de la civilisation comme la seule option.

Fuck le Canada! Solidarité avec ceuzes qui résistent et se révoltent!

P.S.: Nous avons utilisé des extincteurs remplis de peinture. Si vous êtes intéressé.es à les essayer vous-mêmes, regardez ce vidéo d’instruction.


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La panique islamophobe du « Safarigate » : un faux scandale monté en épingle par des racistes notoires!

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Juil 062017
 

De Montreal-antifasciste.info

Plusieurs grands médias ont commencé à relayer et commenter une vidéo raciste tournée au Parc Safari (un zoo situé à 45 minutes de Montréal) et postée sur YouTube le 2 juillet dernier[1]. Le sujet de la vidéo, de prime abord tournée par une femme visitant innocemment le zoo ce jour-là, n’est pas particulièrement clair : on y voit une foule de vacanciers flâner sur la pelouse, une femme coiffée d’un hijab traversant la voie pavée, puis l’on y entend un enregistrement difficilement discernable émis par un système de son. Il n’y a rien là qui sorte de l’ordinaire pour quiconque est un tant soit peu familier avec la vie en société dans la plupart des grandes villes d’Amérique du Nord.

Pourtant, cette anodine vidéo de 47 secondes (maintenant relayée par de nombreux médias et sites Internet) a apparemment déclenché une vive controverse, puisqu’il montre des musulmans priant en public, et non seulement ça, mais diffusant la prière à l’aide d’un système de son. L’afflux de plaintes et de demandes d’éclaircissement a poussé l’administration du Parc Safari à publier une réponse officielle[2], laquelle explique que l’Association musulmane du Canada avait organisé une visite de groupe au zoo ce jour-là, qu’elle avait apporté son propre système de son portable et qu’elle avait en tout point respecté les règles du zoo. Comme l’expliquent ses administrateurs, le Parc Safari est « un lieu d’accueil pour tous, peu importe la nationalité, la religion, la culture, la langue et l’orientation sexuelle », et est « désolé que la liberté de religion ait pu offenser des gens ».

Jusque-là, l’affaire paraît plutôt simple, voire d’une banalité déprimante : une journée ordinaire dans cette société islamophobe, une autre affaire insignifiante montée en épingle par les médias pour raviver la polémique artificielle entourant les « accommodements raisonnables ». La seule chose qui sort de l’ordinaire ici est l’agréable surprise que procure l’excellente réponse du zoo.

En grattant un peu la surface, toutefois, d’autres éléments de ce fait divers méritent qu’on y prête attention.

Premièrement, qui a publié cette vidéo? Elle a initialement été versée sur YouTube par l’utilisatrice «guindon87» [3]; ce compte semble se spécialiser dans les vidéos antimusulmanes, comportant des images tournées par des membres des groupes d’extrême droite du Québec. Par exemple, l’une des plus récentes additions est une vidéo tournée par Sylvain Gallant, à Drummondville en 2016[4], où Gallant conduit sa voiture devant une mosquée et demande, « on veut-tu laisser faire ça à Drummondville, une mosquée!? Moé, en tout cas, j’en veux pas icitte! (…) on est en train de se faire envahir avec des ostie de mosquées icitte. On est rendu à trois, là. Moé, ch’t’à boutte en tabarnac! ». Cette vidéo a été introduite en preuve plus tôt cette année dans un procès pour incitation à la haine intenté contre Gallant, à l’issue duquel un juge l’a condamné à 200 heures de travaux communautaires et lui a interdit d’utiliser les médias sociaux pendant trois ans[5]. À l’extrême droite, Gallant est maintenant présenté comme un héros et un champion de la liberté d’expression persécuté pour ses idées. D’autres vidéos publiées par guindon87 défendent la récente parade de la Saint-Jean contre les accusations de racisme formulées à son endroit; deux autres vidéos attaquent spécifiquement un militant montréalais, notamment en proférant des insultes racistes[6]; et dans une autre vidéo on peut entendre la même personne appeler ouvertement au meurtre de militant-e-s antifascistes[7]. Il est impossible de dire si guindon87 est la personne qui a filmé la vidéo au Parc Safari, ou si elle l’a simplement publiée sur YouTube.

Le timing de la publication est également curieux. La veille de la publication de la vidéo, la petite ville d’Hemmingford a été envahie par des membres de l’extrême droite québécoise, alors qu’environ 60 personnes de groupes comme « Les Templiers » (lol) et La Meute ont répondu à l’appel du groupe anti immigration Storm Alliance à se réunir à la frontière pour se porter témoin des passages irréguliers des réfugié-e-s… et intimider ces dernier-e-s par la même occasion. Cette action anti immigration a été neutralisée par une turbulente contremanifestation organisée par Solidarité sans frontières, un groupe de défense des migrant-e-s basé Montréal[8]. Ce face-à-face s’est déroulé à moins de dix minutes du Parc Safari, où Storm Alliance avait en fait stationné ses véhicules. Bref, ce weekend-là en particulier, des militant-e-s d’extrême droite de partout au Québec s’étaient donné rendez-vous dans cette minuscule localité.

Un autre élément à considérer est que, une fois que la vidéo a été affichée sur Facebook par Audrey Tremblay, elle s’est rapidement répandue, de sorte que mercredi, elle avait été partagée 1 500 fois et comptait quelque 500 commentaires. Dans ces commentaires, non seulement peut-on trouver l’expression du racisme le plus abject, mais également des liens vers des groupes d’extrême droite comme La Meute. En fait, la vidéo a été spinnée avec enthousiasme par des membres de La Meute au cours des trois derniers jours. « Sue Elle » (de son vrai nom Sue Charbonneau), une membre de La Meute de Montréal, a partagé la vidéo sur les pages respectives du Mouvement républicain du Québec et du Front patriotique du Québec, avec un modèle de lettre de récrimination à envoyer au zoo, en encourageant les gens à se plaindre qu’on permette à des musulmans de prier en public. En même temps, André Pitre (alias Stu Pitt) s’est servi de sa chaîne YouTube pour faire mousser l’affaire, en établissant un lien sans fondement entre les musulmans qui étaient au zoo ce jour-là et les Frères musulmans, en expliquant qu’ils veulent établir un califat mondial et qu’un élément clé de la « conquête » musulmane consiste à humilier les populations visées. Dans l’esprit enfiévré de Pitre, qui prétend n’être rien de plus qu’un ardent défenseur de la liberté d’expression, c’est ce qui se passe lorsque des personnes de la communauté musulmane amplifient leurs prières à l’aide d’un système de son : ce sont des « envahisseurs » qui humilient leurs « victimes »!

Un groupe de musulmans priant en public ne devrait évidemment pas être un sujet d’inquiétude et d’anxiété, et ne devrait certainement pas faire polémique au point d’attirer l’attention des médias, pas plus que des chrétiens disant la bénédicité au restaurant ou des bouddhistes méditant au parc, ou toute autre manifestation publique de croyances religieuses dans une société multiculturelle. Néanmoins, il semble que nous vivions désormais dans un contexte où des exemples autrefois inoffensifs de groupes minoritaires osant vivre et prendre leur place en public sont devenus des questions controversées galvanisant une opposition raciste de plus en plus décomplexée. De triste mémoire, ce potentiel raciste a été harnaché par des politiciens de droite comme « de gauche » lors des débats entourant les accommodements raisonnables » et la prétendue « Charte des valeurs ».

Depuis le massacre perpétré par un fanatique d’extrême droite dans une mosquée de Québec, plus tôt cette année, un mouvement populiste national s’est mis en branle. Le rassemblement de Storm Alliance et de ses alliés à Hemmingford le 1er juillet n’est que la plus récente d’une série de manifestations publiques contre les immigrant-e-s et les musulman-e-s en particulier. Jusqu’à présent, La Meute (qui était présente en nombre le 1er juillet et fournit la majeure partie des militant-e-s sur le terrain) est clairement au centre de ce déferlement raciste.

Voilà le contexte dans lequel une simple visite au zoo, une histoire banale et sans réel intérêt, peut devenir un motif de discorde artificielle exploité par des démagogues au service d’un programme raciste.

 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=AAY9FoHHjYY

[2] https://www.facebook.com/ParcSafari/posts/1555486877824473

[3] https://www.youtube.com/user/guindon87/videos

[4] https://www.youtube.com/watch?v=J_ksRxGtzn0

[5] http://www.journalexpress.ca/faits-divers/justice/2017/6/29/des-videos-hargneuses-contre-l-islam-le-mene-devant-le-tribunal.html

[6] https://www.youtube.com/watch?v=Ar3SiS37iVw

[7] https://www.youtube.com/watch?v=KDbbv9d4FDY

[8]  http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1043061/immigration-hemmingford-manifestation-refugies

Une boucherie vandalisée par des végétariens

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Juil 052017
 

La Boucherie Grinder, sur la rue Notre-Dame Ouest dans le quartier Griffintown, aurait été ciblée par des végétariens, qui n’ont pas réussi leur coup. À leur arrivée, les propriétaires ont constaté que des briques porteuses de messages avaient été lancées sur la vitrine de la rue Richmond, donnant sur la chambre froide où sont entreposées les pièces de boucherie. Cet acte pourrait être le premier d’une série selon le message laissé avec les briques.

« Ceci est un acte végétaire. Nous considérons que votre établissement hideux et infect nécessite depuis longtemps une intervention ostensible. Cessez de mutiler et de vendre les animaux non-humains. À partir d’aujourd’hui, 27 juin 2017, de plus en plus d’institutions spécistes comme la vôtre verront vandalisées à Montréal. Merci de comprendre que les animaux, comme les êtres humains, ne sont pas à vendre. Ensemble pour un future 100% végétaire. »

Une campagne de graffitis: 375+150 = Bullshit!

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Juin 302017
 

Montréal est recouvert d’images et de graffitis anticoloniaux, anti-nationalistes et pour la justice migrante

De Le Collectif No Borders

Cette semaine, entre les démonstrations nationalistes du 24 juin (fête du Québec) et du 1er juillet (fête du Canada), un groupe appellé Le Collectif Sans Frontières à Montréal a recouvert diverses parties de la ville avec des images et des graffitis anticoloniaux, anti-nationalistes et de justice pour les migrants.

Voici quelques-uns des messages partagés sur les graffitis et les affiches :
375+150 = Bullshit
Construisons une ville sans frontières
Arrêtez les déportations
Open The Borders
Refugees Welcome
Réfugié-e-s bienvenu-e-s
Ils construisent des murs, nous bâtissons des ponts
Ni Canada, Ni Québec. Fuck le 150e
Ni Québec, ni Canada.
Quebec, Canada … same shit, different piles.
Canada 150: Fake News

Parmi les images, un drapeau canadien en feu.

No Images found.

Cette action a été prise dans l’esprit de la résistance anticoloniale, le soutien aux luttes antiracistes et antifascistes, ainsi que la solidarité avec la justice pour migrants, ainsi que pour faire de Montréal une ville et société solidaire. Le Collectif Sans Frontières s’engage également à reprendre les espaces de la propagande capitaliste, coloniale et nationaliste.

Différentes peintures et images sont apparues à divers endroits à Montréal, y compris (non exhaustive), dans les quartiers de Côte-des-Neiges, Parc-Extension, Marché Jean-Talon, Villeray, St-Michel, Rosemont, Petite-Patrie, le Mile-End, Plateau Mont-Royal, St-Henri, Pointe-St-Charles et au centre-ville de Montréal.

Nous avons inclus ci-dessous différents liens offrant plus d’informations et qui contextualisent les luttes anticoloniales, antiracistes, antifascistes et de justice pour migrants, mais aucun des groupes affiliés aux liens ci-dessous ne participe directement ou indirectement à cette action. Les liens de photos incluent également les images de peintures d’origine, afin d’encourager d’autres à Montréal, et au-delà, à redécorer les rues et espaces de leurs communautés. Nous encourageons tous vos efforts de redécoration et vous invitons à partager vos photos avec nous.

Au plaisir de vous voir dans les rues !
— Le Collectif No Borders (lecollectifnoborders@gmail.com)

Décoloniser Canada 150

NonAuCanada.Info

Warrior Publications

Canada 150 banners destroyed on Mercier Bridge

Canada150 Installation Defaced in Montreal, and a Proposal

150e, 375e : vive les rebelles!

Fascism & Anti-Fascism: A Decolonial Perspective

Anti-Canada 150 Poster Pack

Déclaration pour une Cité sans frontières

Community Alert: Montreal is NOT a Sanctuary City