Montréal Contre-information
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États-Unis: Un commissariat de police incendié à Minneapolis alors que des bâtiments gouvernementaux sont pris d’assaut et que des émeutes se propagent en solidarité avec le soulèvement

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Mai 292020
 

Manifestation de solidarité à Montréal
Dimanche le 31 mai à 17h
Quartier général du SPVM (1441 St-Urbain)
Évènement Facebook

De It’s Going Down

Au cours des deux derniers jours, les émeutes, les pillages et les affrontements avec la police se sont intensifiés à Minneapolis, à la suite du meurtre de George Lloyd par la police lundi dernier. Mercredi, un manifestant a été tué par balle. Jeudi après-midi, les procureurs du comté ont déclaré qu’ils ne poursuivraient pas l’inculpation des officiers impliqués dans sa mort pour le moment, ce qui ne fait qu’ajouter à la colère croissante dans les rues.

Les émeutes et les pillages ont continué à se répandre comme la veille – dans des quartiers éloignés de l’épicentre initial, puis dans le quartier voisin de Saint-Paul. Jeudi, alors que la fumée s’élevait encore des magasins brûlés de la société Target, des milliers de personnes sont descendues dans les rues du centre-ville de Minneapolis en solidarité avec George Floyd, alors que de nouveaux affrontements ont éclaté avec la police et que d’autres magasins ont été pillés. Des messages sur les médias sociaux montrent également que des marchandises libérées ont été distribuées dans le parking de Target, près du 3e commissariat de police, qui est devenu de facto l’épicentre des émeutes.

Au cours de l’après-midi, les gens se sont rassemblés à l’extérieur du commissariat, tandis que les affrontements avec la police se poursuivaient. Ces batailles de rue se sont intensifiées lorsque des émeutiers ont fait irruption dans le bâtiment, forçant finalement la police à s’enfuir dans leurs véhicules. Une fois le bâtiment vide, les gens ont commencé à le piller puis à y mettre le feu. Il s’en est suivi une atmosphère de fête pendant plusieurs heures alors que le quartier brûlait.

Cette victoire sur la police, remportée par des milliers de personnes qui mènent quotidiennement une action soutenue face aux violences policières massives, principalement des jeunes zoomers et des milléniaux, représente un moment historique. Comme l’expriment les heures d’entrevues menées par Unicorn Riot sur le terrain en plein soulèvement, la révolte ne vient pas de la gauche militante, ni des « progressistes » ou des « libéraux », mais plutôt de la base locale de la jeunesse prolétarienne de Minneapolis. Bien que le soulèvement ait eu un caractère très multiracial, il est généralement admis que l’ensemble du système de capitalisme racialisé anti-noir doit être détruit.

Au fur et à mesure que la nuit avançait, des manifestations de solidarité ont été lancées à travers les soi-disant États-Unis. Les anarchistes ont organisé des manifestations et des marches de solidarité à Portland et Olympia, tandis que les étudiants d’Oakland bloquaient l’entrée d’une autoroute. À Sacramento, des marches de rue ont eu lieu, tandis que des émeutes ont éclaté à Fontana, où les fenêtres de l’hôtel de ville ont été brisées. Pendant ce temps, à Los Angeles, deux jours de manifestations ont été organisés. Mercredi, des personnes ont bloqué l’autoroute 101, brisant les vitres d’une voiture de police qui a tenté de foncer sur les manifestants. Enfin, à Phoenix, les marches de rue bruyantes ont fait place à des émeutes, les gens lançant des pierres sur le département de police de Phoenix.

D’autres émeutes et affrontements avec la police ont continué à Denver, où les gens se sont battus avec la police et ont bloqué une autoroute, tandis qu’à Columbus, les émeutes dans la rue ont rapidement conduit à un vandalisme de masse du Statehouse. Des combats de rue ont également eu lieu à Louisville, au Kentucky, tandis qu’à New York, des affrontements avec la police ont donné lieu à de multiples arrestations. Dans la soirée, Trump s’est servi de Twitter pour traiter les manifestants de « voyous » et a annoncé l’arrivée de plusieurs centaines de soldats de la Garde nationale dans les rues de Minneapolis, qui, selon lui, pourraient ouvrir le feu sur des pillards.

Continuez la lecture sur It’s Going Down [en anglais] pour un compte-rendu plus complet des manifestations de solidarité et d’émeutes à travers les soi-disant États-Unis. Pour une liste des manifestations à venir, cliquez ici.

Des Montréalais tiennent un mémorial pour un prisonnier décédé et appellent à l’action

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Mai 252020
 

Du Groupe anti-carcéral

Le 24 mai, Montréal – À 14 heures aujourd’hui, une caravane de plus de 30 véhicules a visité la prison de Bordeaux à Montréal. Les manifestants ont créé un mémorial pour le prisonnier décédé, Robert Langevin, et ont appelé à des actions immédiates et importantes pour assurer la sécurité des prisonniers et des communautés. Un message des sœurs de M. Langevin a été diffusé, tandis que les véhicules, décorés de slogans tels que «Les prisons tuent» et «Libérez les tous», ont klaxonné, scandé des slogans et brandi des banderoles en solidarité avec les prisonniers à l’intérieur.

Robert Langevin, un prisonnier de 72 ans dans l’Établissement de Bordeaux, est décédé de la COVID-19 dans la nuit du 19 au 20 mai. Profondément malade, M. Langevin avait demandé de l’aide au personnel de l’établissement à plusieurs reprises, et avait même déposé une plainte auprès le Protecteur du citoyen le 27 mars. Ses sœurs, Thérèse et Pierrette Langevin, ont envoyé un message aux participants, qui était écrit sur des affiches et fixé à la clôture entourant la prison de Bordeaux.

“Cher Robert,” lisait le message, “c’est avec un coeur lourd que nous te disons: Adieu, mon frère, tu as toujours été un battant, toujours là pour tout le monde. Aujourd’hui, c’est le monde qui est là pour toi. Ils ont entendu ton cri du coeur. Ils veulent te dire qu’ils sont là pour toi afin de dénoncer l’injustice présente, à travers les murs. Tu n’es pas seul – On est là – On t’aime.”

En plus d’honorer M. Langevin, les participants ont également appelé le gouvernement du Québec à prendre des mesures immédiates et concrètes pour assurer la sécurité des prisonniers et des communautés. Jean-Louis Nguyen était un des cinq participants dont un proche est incarcéré à Bordeaux. “On est ici pour honorer la mémoire de M. Langevin, mais aussi pour rappeler au public qu’il y a malheureusement encore des détenus en difficultés; ils sont isolés, malades, sans soins et coupés de leur famille depuis des semaines,” a dit Nguyen. “Il faut à tout prix éviter un autre cas tragique comme celui de M. Langevin.”

Ted Rutland, membre du Groupe anti-carcéral, a déclaré que le ministère de la Sécurité publique du Québec doit libérer les prisonniers pour permettre une distanciation sociale. «La principale réponse du gouvernement du Québec à la crise du COVID-19 dans ses prisons a été d’enfermer les détenus 24 heures sur 24 dans leurs cellules. Il y a des prisonniers à Bordeaux qui sont enfermés dans leurs cellules depuis 30 jours maintenant, avec peu de contact avec l’extérieur. C’est littéralement de la torture », a déclaré Rutland.

Rutland a noté que des provinces comme l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse ont libéré 25 à 45% de leur population carcérale pour protéger les détenus et les communautés contre la COVID-19. Le Québec, en revanche, n’a identifié qu’un faible pourcentage de prisonniers pour un possible libération. Les derniers chiffres suggèrent que seuls 29 prisonniers provinciaux ont été libérés grâce à cette mesure, et les avocats affirment que les prisonniers qui pourraient se prévaloir du décret continuent de se faire refuser une libération anticipée.

Les participants ont également décrié les mauvais traitements infligés aux prisonniers à Bordeaux depuis la crise sanitaire. Une participante dont le conjoint est incarcéré n’a pas pu le contacter depuis deux semaines et elle s’inquiète pour sa sécurité. La femme, qui préfère ne pas être nommée, a conduit les participants aux chants de «Solidarité» et «Vous n’êtes pas oubliés». Les prisonniers à l’intérieur ont crié de leurs cellules, et un va-et-vient retentissant s’est poursuivi pendant une demi-heure.

Catherine Lizotte, qui s’implique pour aider Robert Langevin et sa famille, estime que l’événement a atteint son objectif. «Je veux que les prisonniers sachent que nous pensons à eux, que nous les aimons», a-t-elle affirmée. «Et nous continuerons de nous battre pour leur libération.»

La foule est partie après une heure, au moment où quatre voitures du SPVM sont arrivées pour observer. En violation du code disciplinaire du SPVM, une voiture de police a fait jouer la chanson d’Akon, «Locked Up», sur le haut-parleur.

 

Des photos de l’événement sont disponibles à https://bit.ly/2TBMTaV

Pour plus d’informations, contactez:

Groupe Anti-carcéral
anticarceralgroup@riseup.net

Appel à l’action lancé par des proches de détenus et des militants suite au décès d’une personne détenue à Bordeaux

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Mai 212020
 

Du Groupe anti-carcéral

20 mai, Montréal – À la suite de l’annonce qu’un détenu de la prison de Bordeaux, âgé de 72 ans, est décédé de la COVID-19, des proches de personnes détenues et des militant.e.s demandent des mesures immédiates et importantes pour assurer la sécurité des détenus et de la communauté. Ce faisant, ils rejettent la déclaration de la Ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, selon laquelle les mesures préventives mises en œuvre par son ministère fonctionnent bien et qu’il n’y aurait pas de mesure supplémentaire à mettre en place.

Bordeaux est la prison provinciale la plus durement touchée par la COVID-19 au Canada. Le premier cas positif à la prison a été enregistré le 24 avril dernier. Depuis, le nombre de détenus infectés est passé à 92 et le nombre de cas infectés parmi les membres du personnel à 35. Malgré l’aggravation de la situation, la réponse de l’établissement et du ministère de la Sécurité publique a été déficiente. Des informations qui proviennent de la prison suggèrent que les gardiens de prison n’ont pas toujours eu accès au matériel sanitaire ou même, porté des masques et de gants. Pour leur part, les détenus n’ont jamais reçu d’équipement de protection individuelle adéquat. Plus important encore, aucune stratégie de dépistage n’a été mise en place par le Ministère dans ce lieu de détention. Depuis le début de la crise, le personnel n’a donc pas pu fournir des tests ou des soins de santé adéquats et ce, même  lorsque les détenus présentaient des symptômes. Selon les dernières informations, Robert Langevin, le prisonnier décédé, était gravement malade depuis plus d’une semaine et il n’aurait pas reçu les soins appropriés et auxquels il avait droit.

« Les circonstances qui entourent ce décès sont plus que troublantes. Le Ministère de la sécurité publique démontre par son inaction qu’il est indifférent envers les conditions de détention des détenus », a dit Jean-Louis Nguyen, dont le conjoint est incarcéré dans Bordeaux. « L’Établissement de Bordeaux n’a pas agi malgré les plaintes de M. Langevin concernant son état de santé depuis trois jours. Ce décès était évitable et à mes yeux, scandaleux. »

Plutôt que de fournir des soins de santé, la principale réponse à la crise de la  COVID-19 à Bordeaux a été le confinement. Depuis le 24 avril, de nombreux prisonniers sont confinés à leur cellule, 24 heures sur 24h. Cela signifie que les détenus non ni accès aux douches, ni aux télévisions (ce qui leur permettraient d’avoir accès à l’information), ni même à du matériel de lecture. Ils n’ont pas non plus accès aux moyens de communication, et plusieurs n’ont pas été en mesure de téléphoner aux membres de leur famille jusqu’au 12 mai dernier, moment où les autorités de l’établissement ont commencé à fournir aux détenus un appel téléphonique de 5 minutes tous les deux jours.

En plus de violer les droits fondamentaux des détenus, le confinement en cellule  24 heures sur 24  aggrave également leur état de santé physique et mentale. « Depuis le début, la prison a mis la santé des détenus en danger et n’a jamais fourni les soins dont ils ont besoin », a expliqué une femme dont le partenaire est en détention provisoire à Bordeaux. « Mon partenaire est dans un secteur qui est en confinement 24 heures sur 24 depuis le 28 avril. Il souffre de douleurs à la poitrine et a demandé des soins médicaux, mais n’a rien reçu. Par respect aux droits de la personne, il faut améliorer les pratiques sanitaires, fournir les soins médicaux, et réduire massivement la population carcérale. »

Les prisonniers de Bordeaux sont exposés de force à la COVID-19 et privés de soins de santé appropriés. De nombreux prisonniers ont le sentiment d’avoir été laissés pour mort.  « Nous sommes des gens gluants et nous sommes clairement laissés ici pour mourir », a déclaré un prisonnier. « Personne ne propose un véritable plan pour empêcher la COVID de se répandre ici. Nous craignons pour nos vies plus que jamais. »

Les préoccupations des détenus se reflètent à l’extérieur, notamment chez les membres de leur famille. « La prison traite les gens comme des animaux », a déclaré Valéry Goudreau, dont le partenaire est en détention provisoire. « Mon partenaire est malade, ils refusent de prendre soin de lui, et les gardiens lui refusent de la nourriture depuis quatre jours maintenant parce qu’il ne se mettra pas à genoux pour recevoir le plateau. Les détenus sont dans une situation dangereuse et la prison a choisi d’intensifier la répression plutôt que les soins de santé. »

La mort d’un détenu devrait être un moment de réflexion sur les mesures que le gouvernement du Québec et que  les établissements de détention ont mises en place pour assurer la sécurité des détenus et de la communauté. Alors que Geneviève Guilbault estime que son ministère a pris les mesures appropriées et que rien ne doit changer, les proches des détenus et les militant.e.s croient le contraire. « Depuis le début, les gens réclament la libération des prisonniers pour permettre une bonne distanciation sociale», a noté Ted Rutland, membre du Groupe anti-carcéral. « L’Ontario a libéré plus de 3 000 détenus et quatre autres provinces ont libéré 25 à 45% de leur population carcérale. Le Québec refuse de prendre de telles mesures, même si les prisons du Québec sont les plus durement touchées du pays et que 75% des prisonniers attendent d’être jugés et pourraient être facilement libérés sous caution. »

Alors que Mme Guilbault a annoncé le 6 mai qu’un petit nombre de prisonniers seraient éligibles à la libération, ces chiffres sont bien trop faibles pour faire la différence. « Nous avons maintenant la preuve que l’annonce de la Ministre le 6 mai était insuffisante et inefficace sur le terrain », a souligné Jean-Louis Nguyen. « En tant que proche, j’exhorte les autorités à intervenir, une fois pour toute, afin de prévenir qu’une telle tragédie ne se répète à l’intérieur de ces murs. Le Québec ne peut plus se permettre de continuer à négliger les personnes incarcérées. »

Pour plus d’informations, contactez :

Groupe anti-carcéral
anticarceralgroup@riseup.net

Tandis que le centre de détention de Laval se vide, l’ASFC défend l’idée d’imposer des bracelets GPS aux migrant.e.s

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Mai 142020
 

De Solidarité sans frontières

Mise à jour communautaire

#LibérezLesTous #StatutPourTous #GrèveDeLaFaimLaval #GrèveDeLaFaimBordeaux

Après deux mois de résistance par les détenu.e.s et les personnes qui les supportent, le Centre de détention de l’immigration de Laval est maintenant presque vide. Seulement deux hommes et une femme sont encore à l’intérieur, sous la surveillance de douzaines de gardiens et de gardiennes. Tandis que la lutte pour vider entièrement cette prison et pour s’assurer qu’elle ne rouvre jamais ses portes continue, nous faisons face à d’autres manières par lesquelles l’État contrôle les migrant.e.s et cherche même à établir de nouvelles formes de surveillance, en utilisant la pandémie comme prétexte.

À la fin du mois de mars, les personnes détenues à la prison pour migrant.e.s de Laval (gérée par l’Agence des Services Frontaliers du Canada (ASFC)) ont entrepris une grève de la faim courageuse durant huit jours pour exiger leur libération immédiate. À travers des déclarations écrites et des mises à jour audios quotidiennes, leur appel a reçu du soutien d’Halifax à Vancouver. Tandis que le gouvernement refuse d’accéder publiquement à la demande de les libérer tous et toutes – malgré que des gardiens et des gardiennes aient reçu des tests positifs pour la COVID dans les prisons pour migrant.e.s à Toronto et à Montréal – les libérations des détenu.e.s ont été accélérées à travers des audiences individuelles de révision des motifs de détention. Avec la suspension des déportations, il ne semble pas y avoir eu de nouvelles détentions et le centre s’est vidé.

Toutefois, les migrant.e.s sont aussi emprisonné.e.s dans des centres de détention provinciaux. Les prisons du Québec ont le taux d’infection de la COVID-19 le plus élevé de toutes les provinces, mais le gouvernement a refusé les demandes pour un plan de libération complet. À la place, des gardiens et des gardiennes ont utilisé du poivre de cayenne et la force contre des détenu.e.s ayant mené des actions afin de contester les conditions qui leur sont imposées et qui sont dangereuses pour leur vie. Le 5 mai, des détenu.e.s à la prison de Bordeaux ont répondu à ces conditions en entreprenant une grève courageuse de la faim qui continue au moment d’écrire ces lignes. Certain.e.s détenu.e.s migrant.e.s ont été transféré.e.s des prisons provinciales Leclerc et Rivière-des-Prairies (RDP) vers la prison pour migrant.e.s de Laval, puis ont été libéré.e.s. Le 28 avril, quinze hommes demeuraient à RDP pour des charges liés à l’immigration tandis que plus d’une centaine d’autres demeuraient dans des prisons provinciales à travers le pays.

Pour plusieurs migrant.e.s, sortir du centre de détention ne les a pas mené.e.s à beaucoup plus de sécurité ou de liberté. La libération implique souvent de payer une caution coûteuse (en effet, certaines des personnes les plus pauvres dans nos sociétés paient des milliers de dollars à l’État pour obtenir leur liberté). Plusieurs font encore face à une déportation potentielle et, entre temps, vivent dans des conditions de logement précaires sans revenu. Le processus de traitement des permis de travail est actuellement suspendu pour ceux et celles qui nécessitent des données biométriques et l’assistance sociale prend des semaines, voire des mois pour ceux et celles qui sont éligibles. Les conditions de libération peuvent inclure des rapports réguliers à l’ASFC, une obligation de vivre avec la personne qui assume la caution et même des couvre-feux et le confinement dans des périmètres prédéfinis. De plus, à travers son nouveau programme de « solutions de rechange à la détention », l’ASFC sous-traite le contrôle des migrant.e.s à des tierces parties telles que la John Howard Society, qui supervisent au Québec des programmes punitifs de « gestion des cas » qui s’apparentent à des programmes de libération conditionnelle, parfois en combinaison avec des stratégies de traçage GPS et de reconnaissance vocale.

Sous le prétexte de la pandémie, l’ASFC tente actuellement d’introduire des bracelets de cheville pour localiser par GPS des migrant.e.s au Québec, en les « offrant » à plusieurs détenu.e.s comme un prix à payer pour leur liberté. Nous ne savons pas encore si des personnes ont déjà été libérées sous cette condition. Bien que les avocat.e.s peuvent s’opposer à ce que les bracelets soient imposés à leurs client.e.s, la riposte légale exige beaucoup de temps et peut sembler ne pas valoir la peine pour tous et toutes les avocat.e.s.

Le Québec commence à envoyer plus de travailleurs et de travailleuses dans des conditions dangereuses durant la pandémie, et le travail de construction de la nouvelle prison pour migrant.e.s de l’ASFC à Laval est aussi sur le point de reprendre. Tandis que plusieurs personnes continuent à devenir malades et à mourir dans des prisons et des centres de détention à travers le pays, et que de nombreuses personnes ont des difficultés à s’en sortir, il est terrible de constater que l’État choisit de continuer la construction d’une nouvelle prison et de détourner des ressources pour intensifier la surveillance des migrant.e.s.

Libérez-les tous et toutes ! Un statut pour tous et toutes !

Manifeste des détenus de Bordeaux

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Mai 142020
 

De Anti-Carceral Group

Pour plus d’informations sur la grève de la faim et la situation à la prison de Bordeaux, lire un article précédent.

Un group de détenus dans le prison de Bordeaux, qui espère créer une comité de détenus, a communiqués les revendications suivantes à leur avocat le 11 mai, 2020: 

  1. Nous demandons la libération de plus de prisonniers, car ce qui fut annoncé la semaine dernière [l’annonce de la Ministre de la Sécurité Publique, Geneviève Gaudrault, le 6 mai] ne touche qu’une infime partie des détenus. À Bordeaux, il n’y a pas beaucoup de détenus qui remplissent les catégories visées par le décret. Il ne faut pas jouer avec la vie des gens – le COVID s’agit d’une maladie mortelle. Nous ne sont pas réassurés par les mesures prises à ce jour;

  2. Nous demandons que les prisonniers obtiennent trois jours envers leur peine pour chaque jour détenu dans Bordeaux, puisque les conditions sont totalement diminuées et inacceptables: il n’y a plus de visite, pas d’activités, pas de télévision, il n’y a plus rien a faire;

  3. Nous demandons que les prisonniers à qui il reste une an ou moins dans leur peine puissent bénéficier d’une remise hâtive;

  4. Nous demandons du matériel pour se protéger. À l’heure actuelle, nous avons des gants, mais du type pour servir la nourriture – ce n’est pas suffisant. Nous n’avons toujours pas de masques et nous demandons d’en obtenir;

  5. Des prisonniers dans certains secteurs se sont vu octroyer des «X-Box», pendant que d’autres n’ont pas. Nous demandons plus d’accès à des activités;

  6. Nous demandons la création et la reconnaissance par l’établissement de d’un Comité des détenus pour Bordeaux, afin de faire un seul front commun;

  7. Nous demandons d’être informés de l’utilisation du fond des détenus – où vont les sommes de ce fond?

 

Grève de la faim à Bordeaux

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Mai 142020
 

De Anti-Carceral Group

Mise à jour : Le 11 mai 2020, un groupe de prisonniers à Bordeaux, visant à créer un comité des prisonniers, a communiqué une série de demandes à leur avocat. Vous pouvez le lire ici.

Le 5 mai, un groupe de prisonniers de l’Établissement de détention Montréal, plus connu sous le nom de prison de Bordeaux, a entamé une grève de la faim en réponse à l’escalade rapide de la crise de la COVID-19 dans l’établissement. Depuis le 8 mai, la grève de la faim s’est étendue à au moins quatre secteurs de la prison et d’autres gestes de résistance se sont multipliés.

Aucune demande officielle n’a été présentée au public, car les conditions à l’intérieur de la prison rendent actuellement presque impossible la communication entre les prisonniers. Cependant, des prisonniers individuels ont communiqué une série de revendications. Parmi celles-ci, on peut citer :

  • Fournir aux prisonniers des masques et du désinfectant pour les mains, s’assurer que le personnel pénitentiaire porte ses masques et ses gants en permanence, ainsi que de veiller à la bonne hygiène des cellules et des espaces communs.

  • Fournir aux prisonniers des informations actualisées et précises sur les infections et les tests de COVID-19 à Bordeaux et sur les mesures de sécurité mises en œuvre (y compris l’isolement des prisonniers infectés).

  • Tester immédiatement et continuellement tous les prisonniers et le personnel pénitentiaire pour la COVID-19.

  • Élargir l’accès à la libération pour raisons médicales (pour les prisonniers qui ont été condamnés) et fournir des audiences de libération conditionnelle accélérées (pour les personnes détenues avant le procès). Libérer autant de prisonniers que possible pour permettre la pratique de la distanciation sociale dans la communauté et mieux la permettre au sein de la prison (pour ceux qui ne sont pas libérés).

  • Pour les prisonniers qui ne sont pas infectés ou symptomatiques de la COVID-19, mettre fin au confinement 24 heures sur 24. Permettre aux prisonniers de passer du temps dans l’espace commun et leur assurer un accès quotidien aux téléphones de la prison.

  • Cette liste sera mise à jour advenant qu’une série de demandes collectives soit rendue publique.

Informations générales

Les conditions dangereuses qui ont déclenché la grève à Bordeaux s’intensifient depuis des semaines. Bordeaux est rapidement devenue la deuxième prison provinciale la plus touchée par la COVID-19 au Canada (après l’Ontario Correctional Institute à Brampton, Ontario). Le premier test de COVID-19 positif parmi les détenus de Bordeaux a été enregistré le 24 avril. Le 7 mai, le nombre de détenus infectés par la COVID était passé à 37, tandis qu’au moins 24 membres du personnel pénitentiaire avaient été testés positifs. Depuis le début de la pandémie, les prisonniers ont d’ailleurs critiqué le manque de protocoles de sécurité liés à la COVID mis en place dans la prison, ainsi que le manque d’informations fournies aux prisonniers.

Les informations sur la grève de la faim sont limitées et difficiles à obtenir. Les reportages des médias se sont largement appuyés sur les informations du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, une source très peu fiable. Les informations provenant des prisonniers sont plus fiables, mais en raison de l’isolation totale ou partielle en place (selon le secteur), il a été difficile pour les prisonniers de faire parvenir de l’information à l’extérieur et, plus encore, d’être au courant de ce qui se passe dans les différents secteurs de la prison.

Voici le tableau le plus complet et le plus fiable de la grève de la faim à la prison de Bordeaux, sur la base des informations transmises par les prisonniers à leurs familles, à leurs avocats et aux membres du groupe anti-carcéral.

Les origines et la propagation de la crise de la COVID-19

Le virus COVID-19 a d’abord frappé le secteur E, dans lequel 170 personnes sont emprisonnées. C’est dans ce secteur que sont détenus la plupart des prisonniers travaillant en cuisine et servant de la nourriture. La possibilité que des prisonniers infectés aient préparé ou touché la nourriture servie à l’ensemble de la prison a suscité une grande inquiétude lorsque la nouvelle s’est répandue.

Le secteur E a été placé en isolement 24 heures sur 24 (les prisonniers sont confinés dans leurs cellules) le 24 avril. Selon les informations les plus récentes, la quarantaine est toujours maintenue. Les prisonniers n’ont pas accès aux douches, à la cantine, ni aux téléphones de la prison. Les membres de la famille à l’extérieur n’ont pas pu contacter leurs proches et n’ont reçu aucune information de la part du personnel de la prison, y compris à savoir si leur proche est infecté ou non. Certains membres de la famille ont envoyé des lettres écrites, mais ne savent pas si elles ont été reçues et n’ont reçu aucune lettre en retour. Le 8 mai, un membre d’une famille a finalement été informé que les lettres sont reçues, mais qu’il est interdit d’y répondre.

Certains avocats qui ont des clients dans le secteur E ont pu organiser un appel téléphonique de 10 minutes avec leur client. Cela a nécessité des demandes répétées, par écrit et par téléphone, au personnel de la prison. Dans les cas où un appel téléphonique a été obtenu, un gardien de prison fournit un téléphone portable au prisonnier pour qu’il puisse passer l’appel de 10 minutes depuis sa cellule.

On ne sait pas exactement combien de prisonniers du secteur E ont été testés. Des rapports suggèrent que les prisonniers de ce secteur qui travaillaient en cuisine ont rapidement été transférés au secteur A et ce, sans avoir été testés. Le rapport d’un prisonnier laisse entendre qu’en date du 8 mai, à la fin de la journée, presque tous les prisonniers avaient finalement été testés.

Le 2 mai, le virus s’était propagé au secteur C, dans lequel 180 personnes sont emprisonnées. Le secteur a été immédiatement mis en quarantaine, avec les mêmes restrictions que le secteur E. Le reste de la prison a également été mis en quarantaine 23 heures par jour, les prisonniers étant autorisés à quitter leur cellule une heure par jour, mais sans pouvoir être dans l’espace commun. Depuis le 7 mai, ces restrictions ont été assouplies dans le secteur B, les prisonniers étant autorisés à sortir de leurs cellules 4 heures par jour.

Dans la soirée du 8 mai, certains prisonniers des secteurs E et C ont finalement été autorisés à passer un appel téléphonique de 5 minutes – leur première communication avec le monde extérieur en 15 jours. Comme pour les appels aux avocats, un gardien de prison a fourni un téléphone portable aux prisonniers pour qu’ils puissent passer l’appel.

Malgré cette situation désastreuse, le personnel pénitentiaire ne porte pas systématiquement de masques et de gants lorsqu’il se trouve à proximité des prisonniers, et des mesures d’hygiène adéquates font toujours défaut, dans les cellules comme dans l’espace commun. Un rapport d’un prisonnier datant du 8 mai suggère que les gardiens portent enfin des masques et des gants, mais que les prisonniers n’ont toujours pas accès à de l’équipement de protection personnel. Les secteurs E et C (et peut-être d’autres) ont été périodiquement privés d’eau courante pendant de longues périodes, ce qui rend le nettoyage et l’utilisation des toilettes impossibles. Il n’est pas clair si les gardiens sont testés pour la COVID-19.

Les gardes se moquent également des prisonniers, disant qu’ils seront infectés et qu’on les laissera mourir. Les gardes du secteur C exigent que les prisonniers s’agenouillent par terre pour recevoir leurs repas ; un prisonnier souffrant de problèmes auditifs, n’ayant pas compris l’ordre, a ainsi manqué plusieurs repas. Un gardien du secteur C s’est moqué d’un détenu de 18 ans en lui montrant un téléphone portable et en lui disant que sa mère était sur la ligne, avant de s’éloigner. Le niveau de stress des prisonniers continue à augmenter, et de nombreux sont ceux qui ont exprimé le sentiment qu’on est en train de les laisser mourir.

La grève de la faim et autres résistances

Face à cette situation de plus en plus dangereuse, les actes de résistance à Bordeaux se sont multipliés. Le 5 mai au matin, les prisonniers du secteur G ont entamé une grève de la faim, refusant de manger le repas qui leur était servi. Dans la soirée du 5 mai, les prisonniers des autres ailes se sont joints à la grève.

Les rapports sur les secteurs qui participent à la grève sont incohérents. Plusieurs sources ont confirmé la participation des secteurs D et G. Une source, soit une prisonnier de la section B, affirme que le secteur B participe également. Certains prisonniers, tout en refusant de manger les repas qui leur sont servis, continuent à manger la nourriture de la cantine.

D’autres actes de résistance ont également été signalés à Bordeaux.Ces rapports proviennent du syndicat des gardiens de prison. Ils doivent donc être traités avec prudence. Parmi les actes de résistance signalés, citons le bris de fenêtres, les crachats sur les gardiens, le bris d’objets dans les cellules et l’inondation des espaces communs. Les prisonniers du secteur E avaient été informés que leur confinement 24 heures sur 24 prendrait fin le 11 mai, après 17 jours. Lorsque le confinement n’a pas été levé, les prisonniers auraient mis le feu à du papier toilette et à des magazines et auraient fait déborder leurs toilettes. La prison a réagi en coupant l’eau.

Le 10 mai, une manifestation de bruit a eu lieu devant Bordeaux. Une caravane de 30 voitures, de laquelle faisaient partie trois personnes ayant des membres de leur famille emprisonnés à Bordeaux, s’est rendue à la prison, a klaxonné et agité des pancartes de protestation pour manifester du soutien aux prisonniers et dénoncer l’inaction du gouvernement québécois.

La réponse du ministère de la sécurité publique du Québec à l’escalade de la crise de la COVID-19 à Bordeaux a été minime. Le 6 mai, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé que certaines catégories de prisonniers seraient admissibles à une libération pour raisons médicales. Son annonce précisait que de telles libérations pourraient être possibles pour les prisonniers souffrant de complications de santé, s’ils ont été condamnés pour des infractions non violentes, et seulement à moins de 30 jours de la fin de leur peine. Cette annonce n’offre rien aux 75 % de prisonniers de Bordeaux qui sont en détention préventive (et qui n’ont donc pas été condamnés). Le Québec continue de refuser de suivre l’exemple de provinces comme l’Ontario et la Nouvelle-Écosse, lesquelles ont accéléré la tenue d’audiences de libération conditionnelle, afin de libérer les prisonniers en détention préventive.

 

Manifs de bruit à l’extérieur des prisons de la région de Montréal suite à la mort d’un prisonnier et à une grève de la faim

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Mai 112020
 

De Anti-Carceral Group

Montréal, le 10 mai – À 14:00 aujourd’hui, une caravane de plus de 30 véhicules visitait le Centre Fédéral de Formation (un pénitencier fédéral à Laval), ainsi que la prison de Bordeaux (un pénitencier provincial à Montréal), demandant la libération immédiate de tous les détenus dans le contexte de la pandémie COVID-19. Les voitures, décorées de slogans tels que “La prison de devrait pas être une peine de mort” et “Libérez tous les détenus”, klaxonnaient et brandissaient ces bannières en solidarité avec les personnes à l’intérieur.

“Nous sommes ici aujourd’hui pour rappeler aux gens qui sont à l’intérieur de ces prisons qu’ils ne sont pas oubliés et que nous sommes là à travailler pour leur libération” dit Ellie Santon qui participait à la manifestation. “Ce qui se passe dans ces prisons est une crise créée par le gouvernement. S’ils le voulaient, ils pourraient résoudre tout cela dès demain. Ils semblent plutôt avoir l’intention de laisser les gens mourrir.”

Le 5 mai, Service correctionnel Canada (SCC) a annoncé qu’un détenu au pénitencier de Laval, le Centre de Formation Fédéral, est mort du virus. Il s’agit du 2e mort à l’intérieur d’une prison fédérale due à la pandémie. 138 détenus ont testé positif au virus COVID-19 jusqu’à maintenant au Centre de Formation Fédéral, ce qui en fait le plus grand foyer de contagion dans une prison fédérale au Québec.

“Le gouvernement a passé des mois à refuser d’agir et le virus a maintenant éclaté à l’intérieur des prisons et les gens meurent,” nous dit Virginia Boucher du Comité de support aux prisons. “Il n’y a pas de justification raisonnable pour ceci. Les gens doivent être libérés de prison immédiatement.” Les personnes en maison de transition doivent pouvoir vivre dans leur propre maison à temps-plein. Toutes les personnes libérées doivent avoir accès à un logement sans danger et à des soins de santé.”

Le 5 mai, les détenus de la prison de Bordeaux ont aussi débuté une grève de la faim qui s’est depuis répandue dans multiples secteurs de l’institution. Il y a plus de 60 cas de COVID-19 associés à la prison de Bordeaux où 75% des prisonniers sont en détention provisoire (avant procès, avant jugement), ce qui en fait le 2e plus grand foyer de contagion à l’intérieur d’une prison provinciale.

“Je suis inquiet pour mon compagnon qui est dans un des secteurs infectés,” nous dit Jean-Louis Nguyen, un participant à la manifestation-caravane. “Il a enfin été testé vendredi mais nous ne connaissons pas les résultats et son audience de libération conditionnelle vient d’être reportée de 2 semaines. Québec doit fournir de l’information publique sur ce qui se passe dans ses prisons et accélérer les mises en liberté sous caution ainsi que les audiences de libération conditionnelle afin d’évacuer de plus de personnes possible de prison et de les réunir avec leurs communautés”.

“Les prisons du Québec ont présentement le plus haut taux d’infection parmi toutes les provinces mais ils refusent d’agir,” dit Ted Rutland du Groupe anti-carcéral. “Les provinces comme l’Ontario et la Nouvelle-Écosse ont libéré des milliers de détenu.es en accélerant les audiences de libération conditionnelle ainsi qu’en libérant les personnes approchant la fin de leur sentence, mais Québec refuse de suivre l’exemple.”

La distanciation sociale est impossible à l’intérieur des prisons et les détenu.es encourent un risque élevé de contracter le virus COVID-19. Les soins de santé en prison sont épouvantables. À travers le pays, les gardes ont employé du poivre de cayenne ainsi que la force contre les prisonniers protestant contre leur situation. Il y a maintenant 500 cas confirmés de COVID-19 liés aux prisons dans tout le Canada.

#liberezlestou.te.s
#grevedefaimbordeaux
#bordeauxhungerstrike
#FreeThemAll
#FreeThemAllCaravan
#FreeThemAll4PublicHealth

Nique la police – Demain et toujours [Vidéo]

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Mai 022020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ceci s’inscrit dans la lignée d’actions pour le 1er mai 2020.

Le premier mai est l’occasion de se rappeler pourquoi nous luttons pour un monde plus juste, un monde qui ne serait pas soumis à la domination d’une élite capitaliste, un monde où on peut rêver. Toutefois, pour des raisons évidentes, nous ne pourrons pas nous réunir dans les rues cette année, mais la contestation n’est pas morte pour autant. Malgré ses ravages, la crise du coronavirus a fourni l’occasion a beaucoup de briser la normalité et de reconsidérer nos rythmes de vies anxiogènes, éffrénés et déshumanisés. Plus que jamais, ces temps troubles sont l’occasion de réfléchir à nos possibilités de créer un monde nouveau que nous seul.e.s pouvons façonner à travers l’entraide et la solidarité.

Toutefois, les temps de crise sont aussi propices au développement de solutions autoritaires. Il est donc important de se rappeler que la bonne gestion de cette crise passe par notre capacité d’action collective et que nous devrons nous préparer à répondre aux forces de l’ordre qui, elles, opèreront avec encore plus de violence et d’arrogance que jamais. Que ce soit ici, à Villeneuve-la-Garenne en France ou ailleurs dans le monde, les mesures de confinement ont donné aux services de police un large éventail de nouveaux pouvoirs, leur permettant d’agir impunément avec plus de brutalité. Devant cela, il était important pour nous d’exprimer à ces parasites que, même malgré la crise, ils ne seront jamais les bienvenus dans nos communautés.

Caravanes #Liberezlestoustes 19 avril

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Avr 232020
 

De Solidarité sans frontières

Le 19 avril, des caravanes de solidarité se sont dirigées vers les prisons et les centres de détention des migrant.e.s à travers le pays, dans le cadre d’une journée d’action contre l’emprisonnement. Les caravanes ont fait du bruit et ont tenu des pancartes en solidarité avec ceux et celles qui sont détenu.e.s. Cette mobilisation a réuni des ex-détenu.e.s, des abolitionnistes du système carcéral et des activistes pour les droits des migrant.e.s dans un premier appel uni, à travers le soi-disant Canada, pour demander la libération immédiate de tous et toutes les détenu.e.s et un statut pour tous et toutes les migrant.e.s, dans le contexte de pandémie de la COVID-19.

Nous avons inclus des liens vers des couvertures médiatiques et des reportages sur les différentes caravanes plus bas. Vous pouvez aussi écouter une émission de radio spéciale avec des interventions des caravanes ici. Pour plus de couverture médiatique ou de reportages sur les caravanes, vous pouvez chercher #FreeThemAllCaravan sur twitter.

Kingston, ON

Surrey, BC [lien Twitter]

Toronto, ON [lien Twitter]

Laval, QC [lien Facebook]

Mise en contexte :

La distanciation sociale est impossible dans les prisons et les centres de détention, et les personnes qui y sont détenues font face à un risque élevé de contracter la COVID-19. Il y a maintenant plus de 260 cas confirmés de COVID-19 liés à des institutions carcérales canadiennes à travers le pays, où des personnes ont été détenues tant pour des charges criminelles que des charges liées à leur statut d’immigration. Il y a eu aussi des cas confirmés dans les centres de détention des migrant.e.s à Laval et à Toronto. Le 16 avril, le Service correctionnel du Canada a confirmé qu’un détenu à la Mission Institution en Colombie-Britannique est décédé à cause de la COVID-19, tandis que plus de cinquante autres détenus ont été déclarés positifs pour le virus.

Du 24 mars au 1er avril, des détenus à la prison pour migrant.e.s de Laval ont tenu une grève de la faim de huit jours pour exiger leur libération immédiate et du logement décent et sécuritaire à leur sortie. Bien que plusieurs grévistes de la faim aient été libérées depuis, onze personnes demeurent en détention.

Malgré les appels répétés de douzaines d’organisations exigeant du fédéral la libération des détenu.e.s et des prisonniers et prisonnières migrant.e.s, le gouvernement canadien refuse de libérer tous et toutes les détenu.e.s. L’ASFC a pour part libéré lentement les détenu.e.s migrant.e.s au cas-par-cas, à travers des audiences individuelles de contrôle des motifs de détention.

Les migrant.e.s libéré.e.s demeurent souvent sous la menace de déportation et font face à la précarité, avec une absence de logement, une longue période de traitement pour les permis de travail et un accès limité ou reporté aux programmes de soutien.

Surprise, on a encore des droits!

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Avr 172020
 

Du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP)

Parce que vous êtes plusieurs à vous demander quels sont nos droits durant cette pandémie, nous avons cru bon de publier ce guide, en espérant que cela puisse vous éclairer !

On en profite pour souligner le travail acharné de : Me Franccesca Cancino, Me Émilie Breton-Côté, Me Alia Chakridi, Me Raphaëlle Desvignes, Émilie E. Joly, Jacinthe Poisson et Me Arij Riahi . Le document a été révisé par Me Denis Barrette et la professeure de droit Dominique Bernier.

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