Montréal Contre-information
Montréal Contre-information
Montréal Contre-information

Pas de solution policière à la crise sanitaire !

 Commentaires fermés sur Pas de solution policière à la crise sanitaire !
Jan 092021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Montréal, le 9 janvier 2021

Aujourd’hui à 20 heures, pour la première fois de notre histoire, un couvre-feu sera mis en place à l’échelle de la province. Après dix mois de crise sanitaire, notre gouvernement a encore une fois opté pour la solution policière. Alarmes, sirènes et gyrophares à l’appui, la police nous annoncera l’heure de son règne tous les soirs, et ce, au minimum pour le mois prochain. Il s’agit là d’une véritable stratégie d’intimidation et de peur mise en œuvre pour camoufler l’amateurisme et l’inefficacité de la méthode caquiste de gestion pandémique.

Ce « gouvernement des banlieues » a encore une fois décidé de procéder à de sombres calculs de rentabilité plutôt que d’instaurer des mesures basées sur la justice sociale et la science. La mise en place du couvre-feu dans un tel contexte n’est pas une mesure sanitaire. C’est un choix qui pourrait s’avérer non seulement inefficace, mais carrément dangereux. L’effet disproportionné de la décision nuira aux personnes les plus vulnérables de notre société, celles qui subissent déjà régulièrement la violence et la brutalité de nos forces de l’« ordre ».

Sans surprise, ce gouvernement suit la stratégie adoptée presque partout ailleurs, celle qui cadre parfaitement avec la logique du capitalisme néolibéral. On manque toujours de ressources pour les services publics, mais les coffres ne sont jamais vides pour le renforcement de l’appareil de répression d’État.

Plusieurs intervenant.e.s l’ont déjà mentionné : le couvre-feu aura tout au plus un effet symbolique. En réalité, c’est à une poursuite de la dégradation du filet social et à l’installation d’un climat de peur que l’on assiste. En lieu et place de la solidarité, et alors que notre santé mentale est déjà fragilisée par près d’un an d’incertitude, le gouvernement encourage la délation, la recherche de bouc-émissaires et la culpabilisation individuelle, se dédouanant ainsi de toutes responsabilités. À Montréal, nous aurons près d’une centaine de flics de plus. Or, ce que nous demandons, ce sont des psychologues et des intervenant.e.s. Quel effet aura cette surveillance accrue sur notre paranoïa collective ? N’y a-t-il pas une autre alternative ?

La gauche radicale ne doit pas laisser ce combat entre les mains de la droite et de son discours anti-scientifique et individualiste. En temps de crise sanitaire, nous n’avons pas le luxe de respecter aveuglément les mesures répressives et contre-productives tout en se contentant de demi-mesures préventives. Nous avons déjà trop tardé, il est maintenant plus que nécessaire d’agir afin qu’un discours critique se fasse entendre. Nous ne pouvons pas nous permettre la complaisance. Face à la surenchère sécuritaire, nous avons le devoir de proposer un autre projet politique, qui ne laisse personne derrière et qui se base sur des données scientifiques rigoureuses.

Dans tous les quartiers, par tous les moyens, il faut qu’on se fasse entendre. Aucune solution policière à la pandémie n’est acceptable. Résistons à l’autoritarisme en place et à venir, luttons contre le couvre-feu ! Nous ne devons rien attendre d’un gouvernement mené par un sinistre comptable paternaliste aveuglé par le pouvoir et ne parlant qu’à sa base.

N’acceptons pas le défaitisme ambiant, préparons le printemps !

Manifestation annuelle de bruit à soi-disant Montréal 2020

 Commentaires fermés sur Manifestation annuelle de bruit à soi-disant Montréal 2020
Jan 032021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Bien qu’aucun appel public n’ait été lancé, quelque 50 personnes se sont rassemblées pour la manifestation annuelle de bruit à soi-disant Montréal. Nous poursuivons ainsi la tradition de faire résonner la nouvelle année aux côtés de nos proches incarcérés. Cette année, nous avons seulement visité la prison fédérale à sécurité minimale pour hommes à Laval, Québec – appelée Centre fédéral de formation à sécurité minimale. Il s’agit de la prison où nous pouvons toujours apercevoir des personnes aux fenêtres et où nous savons qu’on peut nous entendre et voir nos feux d’artifice. Nous avons cogné contre des casseroles, hurler nos souhaits et établi un nouveau record d’explosion de feux d’artifice.

Cette année a été difficile pour plusieurs, mais encore plus pour ceux et celles en prison. Il n’y a pas eu d’éclosion de SARS-Cov2 au Centre de formation à sécurité minimum, mais il y en a eu dans l’institution jumelle – Le Centre de formation multi-niveaux, où un prisonnier est mort de la Covid-19 durant l’été. Les prisonniers des deux institutions ont subit des mois de confinement, sans aucune visite, activité de groupe et un accès limité ou interdit au gym et à la bibliothèque. C’est pourquoi nous trouvions encore plus important de nous rassembler pour le Nouvel An. Nous voulions que les prisonniers sachent qu’on ne les oublie pas.

Solidarité avec tou.te.s les prisonnier.e.s, y compris dans les prisons de migrants! #liberezlestous

Solidarité avec toutes les personnes qui font face à la répression dans la foulée des insurections en réaction à la mort de George Floyd, de Breonna Taylor, de Rayshard Brooks, et d’autres encore! #amnistiegenerale #BlackLivesMatter 

Pour un monde sans prison et sans système qui en profite.

Une autre fin est entièrement spéculative : Réflexions sur l’expulsion du campement Notre-Dame

 Commentaires fermés sur Une autre fin est entièrement spéculative : Réflexions sur l’expulsion du campement Notre-Dame
Déc 122020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le lundi 7 décembre à 7 heures, plus de 50 personnes ont tenté de se rassembler près du campement de Notre-Dame pour soutenir les résident.e.s menacé.e.s d’expulsion par les flics ce matin-là. Ce campement a été établi l’été dernier par des personnes vivant sans abri sécuritaire. Le SPVM avait déjà établi un périmètre autour du campement et l’a défendu pour empêcher les manifestant.e.s de s’en approcher. Ainsi, la police a pu facilement évacuer les résident.e.s du campement comme prévu.

Même s’il était certainement inspirant de voir tant de gens sortir pour une telle cause, la manifestation de solidarité du matin s’est terminée de la même manière que bien des actions antifascistes à la frontière de Lacolle : les flics immobilisent la foule, puis l’empêchent d’atteindre ses objectifs. À ce stade, la seule chose qui reste à faire est de crier des injures. Ce qui était décevant et inefficace, étant donné que l’objectif de l’action de ce matin-là était d’arrêter les expulsions.    

En quoi cela aurait-il pu être différent ? Comment les personnes qui se sont présentées auraient-elles pu se comporter de manière à empêcher les flics d’expulser de force les gens de leurs abris et de la communauté qu’ils avaient créée ? Cette réflexion rappelle une autre fin possible, qui est entièrement spéculative.

Je voudrais commencer par reconnaître quelques points importants pour expliquer comment je me situe vis-à-vis de l’appel à la solidarité de lundi matin : a) alors que certain.e.s résident.e.s du camp ont exprimé leur volonté d’être relogé.e.s par le SPVM et les services sociaux, plusieurs autres ont manifesté un ardent engagement à rester sur place malgré la menace d’expulsion. Cette réflexion est une tentative d’imaginer comment des sympathisant.e.s auraient pu faciliter les conditions pour que ces résident.e.s puissent rester ; b) dans toute (ré)imagination stratégique, il n’y a jamais de certitudes, c’est pourquoi cette réflexion est une façon d’envisager des réponses futures ; c) plusieurs personnes présentes ce matin-là avaient déjà collaboré avec les résident.e.s du campement de Notre-Dame et elles ont partagé des informations critiques qui ont permis à l’action de solidarité de se concrétiser. Ces relations existantes sont cruciales pour toute réponse de solidarité ; d) je n’ai moi-même aucune relation avec les résident.e.s ou les organisateur.trice.s de ce campement.

Compte tenu de ce qui précède, j’aimerais réimaginer l’action de lundi matin sous l’angle de la dissuasion. Alors, permettez-moi de spéculer…

Début novembre, alors que le temps change, que les nuits deviennent plus froides et les jours plus courts, de nombreuses personnes de la constellation de la gauche radicale, anarchiste et autonome de Montréal se réunissent pour discuter de ce qu’il faudrait faire lorsque les résident.e.s du campement de Notre-Dame feront face à une expulsion. Ce scénario est prévisible non seulement en raison des expériences passées, mais aussi parce que ces personnes ont déjà des relations avec les gens du camp, et que la police a déjà procédé à des expulsions similaires dans d’autres parties de la ville ainsi que dans d’autres grandes villes comme Toronto. On sait qu’il y aura un périmètre de police limitant l’accès au camp dès l’aube de l’expulsion.

À force de conversations et de collaboration, les organisateur.trice.s de cette coalition de réaction rapide parviennent à une proposition à présenter aux habitant.e.s du campement : lorsque la police viendra avec sa menace d’expulsion, les partisan.e.s entreront discrètement dans le camp la veille, planteront leurs tentes et seront prêt.e.s à réagir dès l’arrivée matinale des flics, des pompiers et des services sociaux.

La réaction des résident.e.s à cette proposition est mitigée. Certain.e.s sont prêt.e.s à déménager avec le soutien des services sociaux et craignent qu’une telle action ne les empêche d’être relogé.e.s avec le peu de soutien que la Ville pourra leur offrir. D’autres résident.e.s expriment une certaine hésitation, tout en étant plutôt d’accord avec l’idée générale de rester sur place et de conserver leur communauté autonome. C’est super important pour beaucoup d’entre elles et eux, étant donné que depuis 4-5 mois, ils et elles sont nombreux.ses à avoir établi des relations de soutien au sein de ce campement. Après bien des discussions, il est décidé que cette proposition sera mise en œuvre, étant entendu qu’on n’empêchera aucun.e résident.e de recevoir le soutien offert par la Ville, tout en sachant que ce soutien sera limité, et au mieux superficiel. Tout le monde repart de cette réunion avec une idée précise de ce qui se passera si la menace d’expulsion se concrétise.

Un mois plus tard…

Vers 6 heures du matin, le 7 décembre, la première voiture de police s’arrête. Les flics pensent avoir le dessus étant donné que les actions de solidarité ont été postées sur Facebook et Twitter pour plus tard dans la matinée. Cependant, les organisateur.trice.s de l’action de nuit ont veillé à faire passer le message par des outils de communication sécurisés et par le bouche à oreille uniquement. Quarante personnes se sont présentées la veille avec des tentes, et elles sont toutes prêtes à réagir. Alors que les flics s’approchent du camp, les partisan.ne.s surgissent de leurs tentes et forment un périmètre autour de la zone centrale du camp. Ce faisant, ils et elles ont pu avertir les personnes qui se trouvent en attente à l’extérieur du campement. Une fois ces personnes informées, elles appellent plus de monde afin de renforcer les lignes autour des extrémités est et ouest du camp.

Les flics sont surpris par l’afflux de soutien ainsi que par la volonté des gens de maintenir la ligne. À 7h30, les flics sont entourés par une ligne de manifestant.e.s extérieure et intérieure et, à 8h du matin, les gens continuent d’affluer. La police évalue la situation et conclut qu’aucune action immédiate ne peut être entreprise. Bien que l’expulsion ait été évitée ce jour-là, la menace est toujours présente. L’action matinale a encouragé de nombreux.ses résident.e.s qui commencent à discuter des moyens de renforcer leur position. L’issue est encore inconnue, mais tant les résident.e.s du camp que leurs soutiens se sentent renforcé.e.s par ce premier succès.

Et bien que ce résultat ne soit que spéculatif, j’espère qu’il permettra une réflexion plus approfondie sur les moyens de passer d’une position réactionnaire de solidarité à une position qui porte en elle la possibilité de réellement dissuader les flics de faire chier le voisinage.

Vers une vie sans flic.

Actions collectives du Sommet du G20 à Toronto

 Commentaires fermés sur Actions collectives du Sommet du G20 à Toronto
Nov 202020
 

Du Collectif opposé à la brutalité policière

Si vous avez été détenu ou arrêté pendant le Sommet du G20 à Toronto en 2010, vous pourriez avoir droit à des réparations monétaires ou non-monétaires en vertu de ce Règlement d’actions collectives.

Veuillez lire toutes les instructions et remplir soigneusement le formulaire de réclamation en ligne afin que votre réclamation puisse être évaluée aussi facilement que possible.

https://www.g-20classactionsettlement.ca/fr/reclamation

https://www.g-20classactionsettlement.ca/fr/accueil

Renseignements sur la surveillance policière contre le mouvement de solidarité avec les Wet’suwet’en

 Commentaires fermés sur Renseignements sur la surveillance policière contre le mouvement de solidarité avec les Wet’suwet’en
Sep 042020
 

De North Shore Contre-info

North Shore Contre-Info a reçu des documents juridiques pas encore rendus publics avec des renseignements sur de récentes enquêtes ciblant des anarchistes dans le sud de l’Ontario pour leurs activités en solidarité avec les Wet’suwet’en en 2019 et 2020. Ces renseignements confirment des pratiques de surveillance qu’on savaient possibles, mais qui ne sont pas d’habitude prises au sérieux. Ces pratiques incluent une collaboration avec des grosses entreprises de la tech, des dispositifs de localisation et de longues périodes de surveillance active.

Nous encourageons les militant·e·s de lire ceci avec attention. Nous ne publions pas davantage de précisions sur le contexte afin de protéger l’identité des sources.

Nous pouvons confirmer le suivant :

  • La police a demandé et a obtenu un mandat 492.1(1) pour suivre les déplacements d’un individu à l’aide d’un dispositif de surveillance attaché à sa voiture.
    • Le juge a délivré le mandat en 24 heures
    • Le mandat permet qu’un dispositif soit en place pendant 60 jours, ou jusqu’à une année si la cible est liée au crime organisé ou au terrorisme (rappelons que les anarchistes en Ontario sont souvent traité·e·s ainsi)
  • Google s’est conformé à plusieurs mandats et a donné à la police locale en Ontario les métadonnées de comptes gmail en trois jours après réception de la demande.
    • Les métadonnées comportent les comptes liés, les informations de récupération et les informations de création de compte, entre autres
    • La police locale n’a même pas essayé d’obtenir les informations des comptes Riseup qui figuraient également dans leurs notes
  • Les fournisseurs d’accès Internet (FAI) gardent un journal de vos adresses IP même s’ils disent qu’ils ne le font pas. La police a réussi à obtenir des mandats pour ces journaux.
    • La police a pu accéder à ces infos dans les deux semaines après leur demande
    • Ces informations sont utiles pour confirmer les infos obtenues d’autres entreprises internet, en permettant par exemple de faire le lien entre un adresse courriel et un point d’accès à internet
    • Le FAI a dit à la police qu’il allait avertir son client de cette divulgation d’information mais il ne l’a jamais fait
  • Certain·e·s individu·e·s impliqué·e·s dans le mouvement de solidarité avec les Wet’suwet’en étaient l’objet d’une surveillance 24 heures sur 24 pendant une période qui a duré d’au moins fin février à début mars.
    • Les unités de surveillance mobiles étaient composées de 4-6 flics qui surveillaient la résidence de leurs cibles et suivaient leurs déplacements
    • Ils ont rédigé des listes d’associés qui comportaient des noms de personnes avec qui leur cible étaient en contact
    • Il est arrivé que les flics entraient dans un magasin que la cible a fréquenté pour demander de voir la vidéosurveillance et les reçus de caisse
    • Leurs rapports étaient combinés avec des rapports sur les renseignements disponibles sur les réseaux sociaux avant d’être envoyés à la division de renseignements et à l’unité des crimes haineux locales
    • Il n’y a pas de raison de croire que cette surveillance se limite à ce que ces documents confirment. Il est probable qu’elle a duré plus longtemps et a ciblé davantage de gens
  • La police s’est appuyé sur la présence d’un individu dans des manifestations publiques pour obtenir un mandat pour fouiller son portable. La référence la plus ancienne à sa présence dans des manifs date d’il y a sept ans
    • Nous ignorons si la police a pu accéder aux données du portable. Il était chiffré avec le logiciel de chiffrement de disque Android de base. Par le passé, ils n’ont pas réussi à entrer dans des portables chiffrés ainsi (lors de l’affaire Locke Street par exemple) mais dernièrement la police a dépensé des dizaines de milliers de dollars sur des logiciels de décryptage

Nous ne sommes en rien des experts sur la surveillance ou la contre-surveillance, mais nous suggérons les mesures suivantes :

  • D’une certaine façon, que la police ait besoin de se servir de pratiques de surveillance intensives indique que la culture de la sécurité marche. Les gens ne se balancent ou ne s’affichent pas eux même sur les réseaux sociaux et s’organisent de manière sécuritaire.
  • Évitez d’utiliser les services d’entreprises comme Facebook et Google, qui vous sont hostiles aussi bien qu’à vos projets. Au moins un·e anarchiste en Ontario risque la prison à cause de la collaboration de Google avec la police, tout comme d’innombrables autres au sud de la frontière.
  • Il n’est pas possible d’être certain.e de repérer et d’éviter la surveillance physique. Pendant des périodes d’haute tension, tenons pour acquis qu’on nous suit sauf quand nous prenons des mesures actives pour l’empêcher.
  • Nous avons très peu d’expérience avec les dispositifs de localisation sur des véhicules. Maintenant que nous savons pour certain que cela arrive ici, on pourrait essayer d’éviter de se servir de voitures liées à des radicaux·ales connu·e·s pour des actions et les préparations
  • Pour les données des FAI, renseignez-vous sur la politique de confidentialité de votre FAI. Pensez à changer à une compagnie qui garde un minimum de journaux
    • L’État oblige aux FAI de garder des journaux d’adresses IP associés à leurs clients, mais le FAI dont il est question ici ne les garde que pendant 30 jours après la dernière utilisation de l’adresse
  • Assurez-vous de chiffrer votre portable et de l’éteindre si vous risquez l’arrestation. Utilisez des applis de messagerie sécurisées et des réglages qui effacent automatiquement vos messages pour minimiser le risque s’il tombe entre les mauvaises mains.
  • Tout cela peut faire peur, mais rappelons-nous que le but de discuter de la répression est de pouvoir agir de manière efficace malgré elle. Consultez le texte Confidence Courage Connection Trust pour un guide pratique à la culture de la sécurité

Ce texte est signé par des membres du collectif North Shore

Pourquoi abolir les prisons et la police ?

 Commentaires fermés sur Pourquoi abolir les prisons et la police ?
Août 292020
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

La police comme les prisons sont des institutions qui ont été mises en place pour maintenir un ordre social capitaliste et raciste. Que ce soit à la suite des commission d’enquête sur la SQ après la crise d’Oka (Gauthier, 2006) ou celle survenu après la grève étudiante de 2012 (Québec (Province) et al., 2014), on trouve toujours les recommandations de restructurer les organisations ou de réévaluer l’utilisation de tel ou tel type d’arme. Pendant que la liste des victimes des services de police et des prisons s’allonge au Québec comme ailleurs, on agite encore l’idée des enquêtes et des réformes. Pire, certain-e-s demandent plus de formation ou des gadgets technologiques comme des caméras, qui n’auraient pour seul effet que d’augmenter le budget des services de police. Si la crise américaine actuelle nous a appris quelque chose, c’est que les caméras ne servent à rien : La mort d’Ahmaud Arbery a été filmée, mais c’est seulement quand la population s’est soulevée contre les policiers, les procureurs et les juges qui ont essayé de balayer la cause sous le tapis que les meurtriers ont été arrêtés. La mort de George Floyd a été filmée, mais c’est seulement après trois jours de manifestations que des accusations ont été portées, d’abord sur un seul des policiers impliqués. L’impunité totale des services de police et l’injustice massive du système carcéral ne se régleront pas par une enième réforme de plus. Cette impunité se doit d’être répondue par l’abolition de ces institutions.

La police et la prison, qu’est-ce qu’elles empêchent au fond

On peut simplement caractériser les crimes en trois catégories. Les crimes contre la propriété, les crimes contre la personne et les crimes sans victimes, comme le font déjà les codes de loi. Pour chacune de ces catégories, il est facile de montrer que les effets de la police et de la prison sont nuisibles.

Premièrement, les crimes sans victimes, comme le travail du sexe ou le trafic ou la possession de drogue, sont des motifs d’arrestation fréquents, mais comme leur nom l’indique, ne causent pas de dommage direct aux personnes. Plusieurs pays dans le monde ont réussi à réduire considérablement la consommation de drogue en fournissant des services d’aide aux personnes qui considèrent avoir des problèmes de dépendance. Cette approche prône la réduction des méfaits, une approche qui vise à réduire les dommages physiques causés par la dépendance, en fournissant par exemple des espaces sécuritaires pour l’utilisation de drogue et la décriminalisation de la consommation de drogue. En tentant d’interdire la consommation de drogue ou l’achat de services sexuels, les autorités facilitent la mise en place de réseaux criminels et mettent en danger la sécurité des travailleur-euse-s et des consommateur-e-s. Celleux-ci s’exposent en plus à la menace constante de la criminalisation, menace qui est particulièrement inefficace pour réduire la dépendance. En effet, le facteur le plus important pour le traitement des dépendances est la volonté de la personne touchée. Si une personne est contrainte à subir des traitements contre son gré, les chances sont bien minces qu’un effet positif ressorte de celui-ci.

Deuxièmement, les crimes contre les biens surviennent en majeure partie parce que les plus pauvres n’ont pas d’autres choix, face au coupures récurrentes de l’aide sociale, du chômage et des services sociaux, et la mise en valeur de modes de vie inatteignable pour la plupart. La critique a déjà été faite mille fois et revient de façon récurrente depuis la création des premières prisons : les personnes pauvres devant utiliser la criminalité pour survivre se retrouvent isolé-e-s ensembles dans les prisons et peuvent alors développer leurs habiletés criminelles. Investir dans plus de prisons et de policièr-e-s ne résout pas le problème de la redistribution de la richesse, et coûte même beaucoup plus cher que la mise en place de mécanismes sociaux de redistribution. S’il faut maintenir les injustices à coups de bâton, on ne corrigera pas le problème en changeant la taille du bâton.

Finalement, les crimes contre les personnes sont les plus rares. Malgré tout, la violence dans la société est principalement dirigée vers les personnes déjà marginalisées : personnes racisées, femmes ou personnes non-binaire, personnes pauvres ou en situation d’itinérance, travailleur-euse-s du sexe, personne en situation de handicap et personnes homosexuelles. Différentes études montrent que ces personnes sont plus fréquemment victime de la violence policière, et qu’en conséquence elles rapportent moins les crimes à leur égard. Pour ne prendre qu’un exemple, une étude réalisée chez les personnes ayant des handicaps physiques ou mentaux montre que les personnes en situation de handicap rapportent 50% moins souvent les crimes à leur égard (Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), 2011). De plus, la police et la prison interviennent dans les cas de violence, mais seulement à posteriori, alors qu’il n’y a plus rien qui peut être fait. Sans compter que la prison n’empêche pas la récidive. Bref, la police et les prisons ne protègent pas les plus vulnérables et même si des interventions étaient faites par la police, elles puniraient l’action sans s’en prendre à leur racine : le sexisme, le racisme, l’homophobie ou le capitalisme. Au contraire, la police s’en prend plus souvent aux personnes racisées, négligent les plaintes faites par des femmes et s’attaquent généralement aux populations pauvres.

Bref, pour aucune catégorie de crime la police et les prisons ne semblent une avenue utile ou productive. Et malgré que les taux de crime descendent depuis près de vingt ans au Canada, alors que les budgets des services de police augmentent continuellement. Alors que les taux de résolution de crime ne dépasse rarement la barre des 40% (Service de Police de la Ville de Montréal, 2015), les autorités continuent d’encourager les investissements massifs dans les outils de répression(Ministère de la Sécurité publique, s.d.). Et finalement, alors que plus de crimes sont rapportés par personne en milieu rural, la majorité des forces policières sont toujours situées dans les villes. Ainsi, si le but réel de la police et des prisons étaient de réduire le crime, il y aurait longtemps que les gouvernements néolibéraux les auraient abolies, parce qu’elles ne sont que d’une utilité marginale à cet effet. Au contraire, la police semble beaucoup plus au service de l’ordre social capitaliste, pour empêcher les pauvres de développer des stratégies non-capitalistes de survivance et pour empêcher la réorganisation de la production dans une perspective égalitaire. Cette situation est illustrée par le contexte historique de l’apparition de la police et de la prison.

Petite histoire de la police et de la prison

Au « Canada », la police s’est développée en raison du soulèvement des métis dans l’ouest canadien. Aux États-Unis, la forme la plus proche de la police actuelle s’est développée dans le sud, comme un groupe de surveillance pour le contrôle des esclaves (Williams, 2007). Dans ces deux cas, la police s’est institutionnalisée plus fortement avec l’apparition de populations pauvres amenées par le développement capitaliste, tout en conservant son biais raciste d’origine, qui se manifeste entre autres par la collaboration avec des groupes d’extrême-droite (il suffit d’aller dans une contre-manifestation en réponse à des manifestations d’extrême-droite pour le voir), des assassinats ciblant une majorité de personnes racisées (comme a Montréal), et par le profilage racial. Ces caractéristiques sont constantes dans l’histoire de la police.

La même histoire se produit dans l’histoire des prisons. Les premières prisons sont mises en place pour empêcher le vagabondage, pour fixer les populations pauvres dans des espaces fixes, en contraignant les personnes arrêtées dans des poorhouses ou des workhouses dès la fin du 18ème siècle. C’est par la suite que les prisons ont été mises en place sur un modèle similaire, dans la période de forte industrialisation qui nécessitait une mise au travail massive. Ce modèle s’est exprimé sous la forme du travail forcé, que ce soit l’esclavage légal du travail dans les prisons ou le wage slavery du travail dans les usines. Bref, la forme actuelle des prisons est celle d’une institution qui force au travail les populations marginalisées. Ce n’est donc pas surprenant, même en prenant en compte le racisme de la police, que les populations autochtones et racisées soient surreprésentées jusqu’à ce jour dans les prisons : c’est un outil qui a été toujours utilisé pour contraindre les populations pauvres au travail.

Et si on réduisait les budgets…

… le caractère raciste et capitaliste de ces institutions perdurerait, et dès que la vague de contestation cessera, des réinvestissements massifs seront effectués. En effet, la culture du silence présente dans les services de police et fortement documentée fait des policier-e-s actuel-le-s des complices directs de la violence effectuée par leurs collègues (A. Cab, 2020). Cette culture de violence ne peut être endiguée qu’en mettant en place des services permettant aux personnes marginalisées de répondre à leurs besoins sans être forcé-e-s de recourir à des stratégies illégales. Il serait aussi possible de s’inspirer des groupes qui s’occupent de la gestion des délits établis par différents groupes révolutionnaire, que l’on pense au Black Panther aux États-Unis ou à l’ANC en Afrique du Sud lors de l’apartheid (Williams, 2007, l’après-propos). Il le faudra bien, parce que soit on développe des mécanismes communautaires, soit on risque de se faire tuer par des policièr-e-s chaque fois qu’il-le-s débarquent.

Bibliographie

Solidarité avec la jeunesse de Portland

 Commentaires fermés sur Solidarité avec la jeunesse de Portland
Juil 272020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

En réponse à l’appel du Front de libération de la jeunesse du PNW à une journée d’action le 25 juillet en solidarité avec la résistance en cours à Portland, nous avons posé des affiches réalisées pour l’occasion à Montréal. Un petit geste simple de solidarité avec ceux et celles qui se battent chaque jour pour un monde sans police et sans la suprématie blanche qu’ils défendent.

– Des anarchistes

La voiture d’un administrateur de prisons prend feu

 Commentaires fermés sur La voiture d’un administrateur de prisons prend feu
Juil 252020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La nuit du 11 juillet, la Volvo appartenant à Vince Parente a été incendiée devant sa demeure à Ste-Thérèse. Vince Parente a tout récemment été nommé sous-ministre associé par intérim au ministère de la Sécurité publique. Outre cette nomination, il est le directeur général adjoint pour la région de Montréal à la Direction générale des services correctionnels. En termes plus clairs, il est le patron des directeurs de prison de Bordeaux et de Rivière-des-Prairies à Montréal.

Notons qu’avant de monter les grades, il a commencé sa carrière comme agent de probation puis dans le transport de prisonnier.e.s vers leurs comparutions, est ensuite devenu directeur adjoint de la prison de Bordeaux, puis directeur adjoint de la prison Leclerc à Laval, puis directeur officiel de la prison de St-Jérôme.

Un gros bâtard qui bénéficie depuis le début de sa carrière de l’enfermement et de la dégradation de milliers de personnes.

Ce brasier est un éclat de solidarité avec tous.tes les prisonnier.es et leurs familles. Si les conditions de détention sont habituellement dégueulasses, celles-ci ont empiré depuis le début de la pandémie. Non seulement les gardien.nes transmettent le virus aux détenu.e.s, mais ces dernier.es sont enfermé.es h24, avec très peu de visite et sans permission de téléphoner.

Par la faute de Vince Parente entre autres, Robert Langevin est mort de négligence et de manque de soins entre les murs de la prison de Bordeaux en mai. Vince Parente est un gestionnaire assassin déconnecté comme tant d’autres qui travaille sans doute à domicile ces temps-ci. Ce brasier l’a peut-être ramené face à la réalité.

Incendie de 7 voitures de police à un garage d’entretien du SPVM

 Commentaires fermés sur Incendie de 7 voitures de police à un garage d’entretien du SPVM
Juil 222020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Les flics sont des assassins. On a brûlé leurs voitures. Tu peux le faire aussi.

On a utilisé 3 engins incendiaires : des bouteilles de plastique à bases carrées remplies au 3/4 avec un mélange d’essence et d’huile à moteur. On a utilisé de la super colle pour attacher deux cubes allume-feu emballés individuellement (que tu peux trouver dans les magasins de camping, les quincailleries ou les épiceries) sur le côté de chaque bouteille.

Pour chaque voiture, on a placé une bouteille couchée sur le coté (avec le cube vers le haut) et on l’a poussé sous un pneu de la voiture puis allumé le cube.

On a choisi des engins qui prennent complètement en feu environ une minute après les avoir placé sous les voitures. On a voulu augmenter nos chances de quitter sans se faire remarquer tout en diminuant les chances que les engins soient éteints trop tôt.

Pour un monde sans la police et sans l’ordre suprémaciste blanc qu’ils défendent. Solidarité avec les insurgé.e.s noir.e.s et avec tous.tes celles et ceux qui se battent.

– Des anarchistes

Lettre pour des camarades emprisonnés

 Commentaires fermés sur Lettre pour des camarades emprisonnés
Juin 252020
 

Du Groupe anti-carcéral

Quelques individus à soi-disant «Montréal» ont écrit cette lettre à des camarades qui sont actuellement incarcéréEs. Elle peut être imprimée, ou modifié et imprimée, et envoyée à des amiEs emprisonnéEs. Elle décrit les soulèvements qui se déroulent le long de l’Île de la Tortue, et inclut aussi la transcription d’un article écrit par El Jones et des personnes incarcéréEs dans l’est. Ça demeure souvent difficile de recevoir des informations à l’intérieur.

.pdf LIEN

.docx LIEN

 

22 juin 2020

Salut!

Je voulais partager quelques nouvelles, et de l’analyse avec toi, car je ne suis pas sûr de combien d’infos réussissent à vous atteindre, derriere les barreaux. Je voulais assurer que tu ais accès à plusieurs perspectives, y compris quelques-uns qui varient de ceux qui se diffusent à la télé. Alors, je tente d’écrire quelques trucs, afin de te les envoyer. J’espère que ça puisse susciter des conversations à votre coté!

Premièrement, ce que tu sais déjà: il y a eu une soulèvement qui a bouleversé les états-unis depuis que des policiers ont assassiné George Floyd à Minneapolis. La même semaine, les flics ont assassiné Tony McDade (un homme Noir et trans qui vivait en Floride), Breonna Taylor (une femme Noire vivant à Kentucky) et Regis Korchinski-Paquet (une femme Noire et Autochtone, qui vivait à Toronto, et qui est tombé d’un balcon de 24 étages d’hauteur: sa famille insiste qu’elle a été poussé par des policiers). Dans les premiers jours du soulèvement, les résidents de Minneapolis ont exprimé leurs sentiments quant à la meurtre de George Floyd, en plus d’environ 500 ans de racisme et de violence anti-Noire avec des démonstrations, des incendies, de la libération de commodités, et, enfin, par l’incendie spectaculaire d’un commissariat policier ー celui-ci ayant déjà été abandonné par les membres de la force après, apparemment, que leur stock de gaz lacrymogène s’est épuisé.

Les émotions se sont vite répandus le long du pays. Lors du 3 juin, des démonstrations ont eu lieu en 430 villes aux états-unis. Plusieurs villes ont vu des manifestations quotidiens, s’agissant souvent des marches spontanées qui se rencontrait dans des lieux de rassemblement évidentes dans des villes à travers le pays. Plus que 20 états ont appelé la Garde Nationale, et plusieurs villes, y compris le New York et Los Angeles, ont mis en place des couvres-feu. Des milliers et des milliers d’individus ont étés arrêtés. Il y a des gens qui ont perdus des yeux suite à des agressions policiers employant des balles de caoutchouc et des canettes de gaz lacrymogène. Des gens ont étés assassinés. Voir: David McAtee, un restaurateur Noir, tué par la Garde Nationale lors d’une démonstration à Kentucky. Voir: Sean Monterrosa, un homme Latino de 22 ans, tiré dessus par des policiers lors d’une manifestation en Californie. Voir: Sarah Grossman, une femme blanche, aussi 22 ans, mort après avoir été arrosée de gaz lacrymogène ー aux mains de la police, bien entendu ー lors d’une démonstration en Ohio.

Cette insurrection a eu l’effet d’amener au courants populaires la demande de cesser le financement de la police. Plusieurs appellent même pour son abolition. Il y eu un éditorial, publié dans le New York Times en mi-juin par une abolitionniste célèbre au nom de Mariame Kaba, qui présentait, à force d’argumenter en faveur, ce que l’abolition signifie en pratique; pas le désinvestissement simple, mais l’abolition totale. Des villes à travers le pays font face actuellement à l’inspection de proche, bref, la présentation au grand public de leur budgets policiers. Le conseil municipal de Minneapolis s’est engagé à dissoudre leur département de police ー cela dit, il reste à voir que qu’ils entendent par ceci.

Au soi-disant «Canada», la police ont tués neuf personnes Autochtones depuis le début d’Avril: Eishia Hudson, Jason Collins, Stewart Kevin Andrews, Everett Patrick, Regis Korchinski-Paquet, Abraham Natanine, Chantel Moore, et Rodney Levi. Alors que le soulèvement a croisé la frontière coloniale, les gens ont tracés pleins de connections entre le colonialisme et le racisme anti-Noir-e-s.

Il y a eu des pétitions circulés, et les gens se sont adressés aux médias sur le sujet du définancement de la police à Montréal, Toronto, Vancouver, Halifax, Ottawa, Edmonton, et autres villes à travers le pays. Des démonstrations ont eu lieu dans les villes, petites et grandes. À date, je n’ai pas encore vu un recensement totale de combien de villes ont vu des manifestations, mais ça ne me surprendrait pas d’apprendre que ça fut au moins une douzaine.

La situation est tellement répandue que ça rend difficile le fournissement d’un portrait compréhensif. Je le conclura là, alors, et j’inclus cet article du Halifax Examiner, écrit par un groupe de prisonniers Noires, incarcérés au niveau fédérale; cela fut partagé avec El Jones, un poète,professeure, et activiste.

Loyalement,
Quelques ami-e-s.

 

Les vies Noires comptent en tant qu’en prison, qu’à l’extérieur.
El Jones
Halifax Examiner, 14 juin 2020

Nous avons observé les démonstrations de «Les vies Noir-e-s comptent», et la conversation qui se déroule au sujet de la violence policière. Nous avons engagé dans nos propres conversations, avec des prisonniers de tous les races. Nous désirons partager certains de nos conversations et conclusions avec des gens à l’extérieur de la prison.

Le mouvement contre la brutalité policière est importante, mais il s’agit aussi d’un enjeux beaucoup plus large. Nous devons aussi s’adresser à l’injustice dans la système de justice criminelle, dans les prisons, et lors de la probation. À chaque étape de ce système, les gens Noir-e-s et les gens Autochtones font les objets de la discrimination. Nous venons à réaliser que tous ces systèmes sont connectés.

Il ne fait que deux jours, ce vendredi passé, que Rodney Levi s’est fait tiré dessus, et s’est fait assassiné par la police, à quelques kilomètres de Miramichi, Nouveau Brunswick. L’Institution Atlantique, la prison de sécurité maximale pour la région de l’Atlantique, se situe à Renous, près de Miramichi. En envoyant nos condoléances à la famille et aux ami-e-s de Rodney Levi, nous devons aussi réfléchir à combien d’hommes et de femmes Autochtones se retrouvent en détention fédérale à travers ce pays.

Les prisons sont établi dans des villes rurales peu grandes. Récemment, lors d’une conversation avec une de les travailleuses de la ville, on nous a dit qu’elle soutenait la construction de la prison, car ceci créerait des emplois. Lorsque nous avons répondu en lui racontant les conditions, et que nous privons de programmes et de réhabilitation, elle fut choqué.

Nous voulons envoyer un message à ceux et celles qui croient que la construction d’une prison dans leur communauté stimulera l’économie locale. Les prisons ne sont pas une plan de retraite, ni de sécurité sociale. L’investissement dans les prisons n’est pas une solution à la pauvreté, ni aucune enjeux sociale. Nous demandons à ceux et celles qui habitent dans ces communautés de rejeter les dépenses qui ne finiront que par incarcérer encore plus de monde, en particulier des gens Noir-e-s et Autochtones.

Nous avons aussi appris que le niveau de crime est à son plus bas que depuis 1969, et que ces niveaux décroissent de façon continu. Comment ça, alors, que la crime s’abaisse, mais nous continuons d’incarcérer de plus en plus de monde? Nous savons bien qu’il n’existe aucun lien entre le crime et l’investissement dans les prisons. Pourquoi bâtissons-nous encore plus de prisons, pendant qu’il y en a des réserves Autochtones toujours sans accès à l’eau potable?

Nous avons vu énormément de vidéos dans ces dernières semaines, exposant la violence policière. Dans ces temps-ci, lorsque les policiers sont sous la menace de surveillance vidéo, il n’y à personne chargé de capturer sur caméra ce que nous subissons. La violence et l’abus contre nous dans les prisons demeurent cachés. Nous avons vécu les gardes utiliser des injures racistes. Nous avons vécu les gardes essayer d’utiliser ces injures avec les prisonniers blancs, pensant qu’ils se mettraient d’accord la-dessus. Nous sommes arrosés de gaz poivré, et restreints. Nous avons vu et entendu les gens battus ー tués, même.

Lorsque nous sommes inculpés dans l’institution, nous avons aucun droit à avoir un avocat. Nous pourrions être mis dans le confinement solitaire, transférés à travers le pays, loin de nos familles et de nos communautés, et refusés la probation. Il n’y a aucun justice, car il n’y a aucun témoin. Personne est là pour nous défendre.

Même dans les cours, où nous avons droit à un avocat, nous avons vécu le racisme de la système de justice criminelle. Nous avons étés jugés devant des jurys entièrement composés de personnes blanc-he-s, les mêmes personnes, potentiellement, qui pourraient voir des videos de fusillades commis par des policiers, et conclure que cecis méritent d’être défendus. Il manque de la surveillance des poursuites, et personne n’empêche les prosecutions racistes. Même en cour ouverte, personne ne tient les procureurs responsable pour leur comportement. Plusieurs entre nous acceptons des accords car nous sommes menacés par des pénalités plus sévères. La cour de justice, elle a l’air d’être figée aux années 1920’sé

Tout ceci est censé advenir pour que nous puissions se faire réhabilités. Mais le public a-t-il jamais demandé que font les gens emprisonnés de leurs quotidiens? Vous penserez, peut-être, que nous recevons de l’entraînement d’emplois, ou de la thérapie pour les addictions ou des problèmes de santé mentale. Nous en recevons aucuns. Il n’y a rien à faire dans les prisons, et il n’existe presque aucun programme pour nous aider. Vous vous demanderez, peut-être, pourquoi il s’agit que nous dépensons autant d’argent pour garder les gens derrières les barreaux, sans les aider à remédier leurs problèmes.

Pour les personnes Noir-e-s, la probation est comparable à une licorne. Nous finissons par servir des peines plus longues, grâce à la couleure de notre peau. Nous sommes accusés d’être membres de gangs. Nous sommes punies lorsque nous parlons ensembles. Nos visiteurs sont accusés de tenter de nous amener de la contrebande; nous demandons à nos mères de ne plus nous visiter. Les gardes nous provoquent, et nous disciplinent lorsque nous répondons. Aucun programmes ne sont crée pour nous bénéficier. Et lorsque nous nous asseyons devant une commission de libération conditionnelle, comprenant seulement des gens blanc-he-s, ils ne nous laissent pas sortir.

Chaque jour, nous observons le monde dans les rues, revendiquant les vies Noir-e-s et Autochtones. Nous désirons remercier tous ceux et celles qui sont présent-e-s lorsque nous ne pouvons pas l’être, et qui luttent pour ce dont nous ne pouvons pas lutter. Nous le savons bien ー après que les démonstrations auront fini, les vies Noir-e-s ne compteraient toujours pas, dans les prisons.

Nous rajoutons nos voix aux appels de définancer la police. Les canadiens devraient se demander pourquoi autant de personnes Noir-e-s et Autochtones se retrouvent emprisonnés. Vous devriez demander pourquoi vos sous soutiennent une système inefficace contre le crime. Vous devriez demander pourquoi une prison se construit dans votre communauté, et si cela améliorera véritablement votre vie.

Nous espérons que les expériences que nous avons partagés vous ont incités de penser, de questionner quelques uns des présupposés que vous tenez quant à nous, ou quant à l’idée que nous recevons de l’aide en prison. Nous espérons que nos mots vous montrent ce que vous ne verrez pas dans des vidéos. Nous avons entendu dire, que jusqu’à temps que les vies des Noir-e-s comptent, la vie de personne ne compte. Jusqu’à les vies des prisonniers Noir-e-s comptes, quiconque peut-il être libre?