Montréal Contre-information
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Juin 252020
 

Du Groupe anti-carcéral

Quelques individus à soi-disant «Montréal» ont écrit cette lettre à des camarades qui sont actuellement incarcéréEs. Elle peut être imprimée, ou modifié et imprimée, et envoyée à des amiEs emprisonnéEs. Elle décrit les soulèvements qui se déroulent le long de l’Île de la Tortue, et inclut aussi la transcription d’un article écrit par El Jones et des personnes incarcéréEs dans l’est. Ça demeure souvent difficile de recevoir des informations à l’intérieur.

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22 juin 2020

Salut!

Je voulais partager quelques nouvelles, et de l’analyse avec toi, car je ne suis pas sûr de combien d’infos réussissent à vous atteindre, derriere les barreaux. Je voulais assurer que tu ais accès à plusieurs perspectives, y compris quelques-uns qui varient de ceux qui se diffusent à la télé. Alors, je tente d’écrire quelques trucs, afin de te les envoyer. J’espère que ça puisse susciter des conversations à votre coté!

Premièrement, ce que tu sais déjà: il y a eu une soulèvement qui a bouleversé les états-unis depuis que des policiers ont assassiné George Floyd à Minneapolis. La même semaine, les flics ont assassiné Tony McDade (un homme Noir et trans qui vivait en Floride), Breonna Taylor (une femme Noire vivant à Kentucky) et Regis Korchinski-Paquet (une femme Noire et Autochtone, qui vivait à Toronto, et qui est tombé d’un balcon de 24 étages d’hauteur: sa famille insiste qu’elle a été poussé par des policiers). Dans les premiers jours du soulèvement, les résidents de Minneapolis ont exprimé leurs sentiments quant à la meurtre de George Floyd, en plus d’environ 500 ans de racisme et de violence anti-Noire avec des démonstrations, des incendies, de la libération de commodités, et, enfin, par l’incendie spectaculaire d’un commissariat policier ー celui-ci ayant déjà été abandonné par les membres de la force après, apparemment, que leur stock de gaz lacrymogène s’est épuisé.

Les émotions se sont vite répandus le long du pays. Lors du 3 juin, des démonstrations ont eu lieu en 430 villes aux états-unis. Plusieurs villes ont vu des manifestations quotidiens, s’agissant souvent des marches spontanées qui se rencontrait dans des lieux de rassemblement évidentes dans des villes à travers le pays. Plus que 20 états ont appelé la Garde Nationale, et plusieurs villes, y compris le New York et Los Angeles, ont mis en place des couvres-feu. Des milliers et des milliers d’individus ont étés arrêtés. Il y a des gens qui ont perdus des yeux suite à des agressions policiers employant des balles de caoutchouc et des canettes de gaz lacrymogène. Des gens ont étés assassinés. Voir: David McAtee, un restaurateur Noir, tué par la Garde Nationale lors d’une démonstration à Kentucky. Voir: Sean Monterrosa, un homme Latino de 22 ans, tiré dessus par des policiers lors d’une manifestation en Californie. Voir: Sarah Grossman, une femme blanche, aussi 22 ans, mort après avoir été arrosée de gaz lacrymogène ー aux mains de la police, bien entendu ー lors d’une démonstration en Ohio.

Cette insurrection a eu l’effet d’amener au courants populaires la demande de cesser le financement de la police. Plusieurs appellent même pour son abolition. Il y eu un éditorial, publié dans le New York Times en mi-juin par une abolitionniste célèbre au nom de Mariame Kaba, qui présentait, à force d’argumenter en faveur, ce que l’abolition signifie en pratique; pas le désinvestissement simple, mais l’abolition totale. Des villes à travers le pays font face actuellement à l’inspection de proche, bref, la présentation au grand public de leur budgets policiers. Le conseil municipal de Minneapolis s’est engagé à dissoudre leur département de police ー cela dit, il reste à voir que qu’ils entendent par ceci.

Au soi-disant «Canada», la police ont tués neuf personnes Autochtones depuis le début d’Avril: Eishia Hudson, Jason Collins, Stewart Kevin Andrews, Everett Patrick, Regis Korchinski-Paquet, Abraham Natanine, Chantel Moore, et Rodney Levi. Alors que le soulèvement a croisé la frontière coloniale, les gens ont tracés pleins de connections entre le colonialisme et le racisme anti-Noir-e-s.

Il y a eu des pétitions circulés, et les gens se sont adressés aux médias sur le sujet du définancement de la police à Montréal, Toronto, Vancouver, Halifax, Ottawa, Edmonton, et autres villes à travers le pays. Des démonstrations ont eu lieu dans les villes, petites et grandes. À date, je n’ai pas encore vu un recensement totale de combien de villes ont vu des manifestations, mais ça ne me surprendrait pas d’apprendre que ça fut au moins une douzaine.

La situation est tellement répandue que ça rend difficile le fournissement d’un portrait compréhensif. Je le conclura là, alors, et j’inclus cet article du Halifax Examiner, écrit par un groupe de prisonniers Noires, incarcérés au niveau fédérale; cela fut partagé avec El Jones, un poète,professeure, et activiste.

Loyalement,
Quelques ami-e-s.

 

Les vies Noires comptent en tant qu’en prison, qu’à l’extérieur.
El Jones
Halifax Examiner, 14 juin 2020

Nous avons observé les démonstrations de «Les vies Noir-e-s comptent», et la conversation qui se déroule au sujet de la violence policière. Nous avons engagé dans nos propres conversations, avec des prisonniers de tous les races. Nous désirons partager certains de nos conversations et conclusions avec des gens à l’extérieur de la prison.

Le mouvement contre la brutalité policière est importante, mais il s’agit aussi d’un enjeux beaucoup plus large. Nous devons aussi s’adresser à l’injustice dans la système de justice criminelle, dans les prisons, et lors de la probation. À chaque étape de ce système, les gens Noir-e-s et les gens Autochtones font les objets de la discrimination. Nous venons à réaliser que tous ces systèmes sont connectés.

Il ne fait que deux jours, ce vendredi passé, que Rodney Levi s’est fait tiré dessus, et s’est fait assassiné par la police, à quelques kilomètres de Miramichi, Nouveau Brunswick. L’Institution Atlantique, la prison de sécurité maximale pour la région de l’Atlantique, se situe à Renous, près de Miramichi. En envoyant nos condoléances à la famille et aux ami-e-s de Rodney Levi, nous devons aussi réfléchir à combien d’hommes et de femmes Autochtones se retrouvent en détention fédérale à travers ce pays.

Les prisons sont établi dans des villes rurales peu grandes. Récemment, lors d’une conversation avec une de les travailleuses de la ville, on nous a dit qu’elle soutenait la construction de la prison, car ceci créerait des emplois. Lorsque nous avons répondu en lui racontant les conditions, et que nous privons de programmes et de réhabilitation, elle fut choqué.

Nous voulons envoyer un message à ceux et celles qui croient que la construction d’une prison dans leur communauté stimulera l’économie locale. Les prisons ne sont pas une plan de retraite, ni de sécurité sociale. L’investissement dans les prisons n’est pas une solution à la pauvreté, ni aucune enjeux sociale. Nous demandons à ceux et celles qui habitent dans ces communautés de rejeter les dépenses qui ne finiront que par incarcérer encore plus de monde, en particulier des gens Noir-e-s et Autochtones.

Nous avons aussi appris que le niveau de crime est à son plus bas que depuis 1969, et que ces niveaux décroissent de façon continu. Comment ça, alors, que la crime s’abaisse, mais nous continuons d’incarcérer de plus en plus de monde? Nous savons bien qu’il n’existe aucun lien entre le crime et l’investissement dans les prisons. Pourquoi bâtissons-nous encore plus de prisons, pendant qu’il y en a des réserves Autochtones toujours sans accès à l’eau potable?

Nous avons vu énormément de vidéos dans ces dernières semaines, exposant la violence policière. Dans ces temps-ci, lorsque les policiers sont sous la menace de surveillance vidéo, il n’y à personne chargé de capturer sur caméra ce que nous subissons. La violence et l’abus contre nous dans les prisons demeurent cachés. Nous avons vécu les gardes utiliser des injures racistes. Nous avons vécu les gardes essayer d’utiliser ces injures avec les prisonniers blancs, pensant qu’ils se mettraient d’accord la-dessus. Nous sommes arrosés de gaz poivré, et restreints. Nous avons vu et entendu les gens battus ー tués, même.

Lorsque nous sommes inculpés dans l’institution, nous avons aucun droit à avoir un avocat. Nous pourrions être mis dans le confinement solitaire, transférés à travers le pays, loin de nos familles et de nos communautés, et refusés la probation. Il n’y a aucun justice, car il n’y a aucun témoin. Personne est là pour nous défendre.

Même dans les cours, où nous avons droit à un avocat, nous avons vécu le racisme de la système de justice criminelle. Nous avons étés jugés devant des jurys entièrement composés de personnes blanc-he-s, les mêmes personnes, potentiellement, qui pourraient voir des videos de fusillades commis par des policiers, et conclure que cecis méritent d’être défendus. Il manque de la surveillance des poursuites, et personne n’empêche les prosecutions racistes. Même en cour ouverte, personne ne tient les procureurs responsable pour leur comportement. Plusieurs entre nous acceptons des accords car nous sommes menacés par des pénalités plus sévères. La cour de justice, elle a l’air d’être figée aux années 1920’sé

Tout ceci est censé advenir pour que nous puissions se faire réhabilités. Mais le public a-t-il jamais demandé que font les gens emprisonnés de leurs quotidiens? Vous penserez, peut-être, que nous recevons de l’entraînement d’emplois, ou de la thérapie pour les addictions ou des problèmes de santé mentale. Nous en recevons aucuns. Il n’y a rien à faire dans les prisons, et il n’existe presque aucun programme pour nous aider. Vous vous demanderez, peut-être, pourquoi il s’agit que nous dépensons autant d’argent pour garder les gens derrières les barreaux, sans les aider à remédier leurs problèmes.

Pour les personnes Noir-e-s, la probation est comparable à une licorne. Nous finissons par servir des peines plus longues, grâce à la couleure de notre peau. Nous sommes accusés d’être membres de gangs. Nous sommes punies lorsque nous parlons ensembles. Nos visiteurs sont accusés de tenter de nous amener de la contrebande; nous demandons à nos mères de ne plus nous visiter. Les gardes nous provoquent, et nous disciplinent lorsque nous répondons. Aucun programmes ne sont crée pour nous bénéficier. Et lorsque nous nous asseyons devant une commission de libération conditionnelle, comprenant seulement des gens blanc-he-s, ils ne nous laissent pas sortir.

Chaque jour, nous observons le monde dans les rues, revendiquant les vies Noir-e-s et Autochtones. Nous désirons remercier tous ceux et celles qui sont présent-e-s lorsque nous ne pouvons pas l’être, et qui luttent pour ce dont nous ne pouvons pas lutter. Nous le savons bien ー après que les démonstrations auront fini, les vies Noir-e-s ne compteraient toujours pas, dans les prisons.

Nous rajoutons nos voix aux appels de définancer la police. Les canadiens devraient se demander pourquoi autant de personnes Noir-e-s et Autochtones se retrouvent emprisonnés. Vous devriez demander pourquoi vos sous soutiennent une système inefficace contre le crime. Vous devriez demander pourquoi une prison se construit dans votre communauté, et si cela améliorera véritablement votre vie.

Nous espérons que les expériences que nous avons partagés vous ont incités de penser, de questionner quelques uns des présupposés que vous tenez quant à nous, ou quant à l’idée que nous recevons de l’aide en prison. Nous espérons que nos mots vous montrent ce que vous ne verrez pas dans des vidéos. Nous avons entendu dire, que jusqu’à temps que les vies des Noir-e-s comptent, la vie de personne ne compte. Jusqu’à les vies des prisonniers Noir-e-s comptes, quiconque peut-il être libre?