Le 15 mars de cette année aura lieu la 23e manifestation annuelle contre la brutalité policière. La dénonciation de la brutalité étatique doit se poursuivre, que cette brutalité soit policière, judiciaire ou politique. Surtout que la dernière année a encore été marquée par la même répression.
Y a-t-il eu une justice pour Nicholas Gibb, assassiné en pleine rue à Montréal par des soi-disant « gardiens de la paix » ? Y a-t-il eu une justice pour les personnes migrantes à qui on refuse de donner le niveau de vie que les compagnies canadiennes leur ont volé dans leur pays d’origine ? Y a-t-il eu une justice pour les peuples d’Unist’ot’en et de Wet’suwet’en, arrachés à leurs terres une énième fois de suite ? Y a-t-il une justice pour les écologistes d’ici et d’ailleurs, emprisonnés pour avoir bloqué des projets qui mènent à notre propre destruction ? Y a-t-il une justice pour toute les minorité, qu’elle soit racisée, religieuse, queer et/ou autochtone, alors qui ces personnes sont constamment profilées, judiciarisées et emprisonnées par un système qui cherche à effacer leur existence ?
Comme à chaque année, le COBP organise une semaine contre la police, orientée autour d’un thème, cette année, « Pas de justice ? Pas de paix ! ». Nous invitons les groupes et les personnes voulant y contribuer à le faire par la co-organisation d’évènements ou par la soumission d’articles, de textes de réflexions, de bandes-dessinées, de dessins et de poèmes qui seront publiés dans l’édition annuelle du journal du collectif, l’État Policier.
Cette année, la semaine d’activités aura lieu entre le dimanche 10 mars au samedi le 16 mars. Vous pouvez nous communiquer vos activités dénonçant la brutalité policière au cobp@riseup.net avant le 22 février 2019.
Les textes devront contenir un maximum de deux pages et peuvent être écrits en français, en anglais ou en espagnol. Les auteurs-E-s qui tiennent à ce que leurs textes soient traduits doivent nous le mentionner dans un délai raisonnable afin qu’on puisse trouver des gens pour la traduction. Aussi, nous vous invitons à nous envoyer des images à jumeler avec votre texte si vous le désirez. Les images feront toutefois partie des deux pages. Si vous avez l’intention de produire un texte ou des images, merci de nous avertir dès que possible. La date de tombée finale pour le contenu du journal est le 15 février 2019.Les envois doivent être faits au cobp@riseup.net
Une lutte active contre la police est d’abord une lutte anticoloniale, antiraciste, féministe, queer, et intersectionnelle. Le choix du matériel pour le journal mettra de l’avant des groupes et des personnes subissant, au quotidien, l’oppression systémique de la police.
Parce que le système judiciaire, le système politique et ses chiens que sont la GRC, la SQ et le SPVM n’ont rien à faire des minorités. Ils n’existent que pour satisfaire aux besoins des mieux nantis. Leur rôle n’a rien à voir avec la justice, et tout avec la défense de la forteresse des privilégiéEs. Une forteresse qui, à chaque jour, est de plus en plus insoutenable, de plus en plus inacceptable.
Une société injuste est une société qui ne peut pas être paisible. Pas de justice ? Pas de paix!
Il y a bientôt deux ans, le 29 janvier 2017, Alexandre Bissonnette s’est introduit dans une mosquée à Québec, au Canada, et en quelques minutes a assassiné Azzeddine Soufiane, Mamadou Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Aboubaker Thabti, Ibrahima Barry et Abdelkrim Hassane. Dix-neuf autre personnes ont été blessés, dont plusieurs grièvement.
Nous reproduisons ci-dessous une liste d’événements organisés pour commémorer ce massacre mardi, le 29 janvier, dont nous, de Montréal Antifasciste, sommes au courant. Veuillez noter que l’inclusion d’un événement à cette liste ne signifie pas nécessairement que nous endossions les organisateurs et organisatrices dudit événement. Merci aux camarades qui ont aidé à assembler cette liste.
Présence devant les bureaux de François Legault 8h30 à 9h30 devant le bâtiment HBSC; coin avenue McGill College et Sherbrooke
Événement commémoratif : victimes du massacre à la mosquée de Québec midi dans la mezzanine du pavillon McDonald Engineering, université McGill www.facebook.com/events/557027084765626/
Vigile Commémorative et Atelier sur l’Islamophobie à Côte des neiges
vigile à 17h30 au coin Plamondon & Van Horne (métro Plamondon)
suivi par un atelier sur l’islamophobie au 4755 Van Horne, Bureau 110, à 18h30 www.facebook.com/events/381473549078387/
Info: cdnseleve@gmail.com
Rassemblement/Vigile à Verdun
17h30 devant métro Verdun
après la rassemblement, nous sommes invité-es à nous réchauffer au Centre Islamique de Verdun, à côté, des rafraîchissements seront servis www.facebook.com/events/1927861947311168/
info: verdunlibre@gmail.com
Conférence. Face à l’islamophobie: lutte et résistance 18h au local D-R200, Pavillon Athanase-David, UQAM
Panel avec Arij Riahi, Laïty Fary Ndiaye et Idil O. Kalif www.facebook.com/events/365849160865598
Inscription obligatoire (sans frais): criec2@uqam.ca
Souper communautaire à la mosquée Khadijah à Pointe Saint-Charles 2385 rue Centre, samedi 2 février, 2019, 17:30-19:00
Cet évènement est tenu pour rassembler les différentes communautés locales, militantes et religieuses et discuter des problèmes et enjeux sociaux qui nous concernent tous.tes. L’évènement est une commémoration des victimes de l’attentat de janvier 2017 à la Grande mosque de la ville de Québec, et une expression de solidarité avec les musulman.e.s qui sont ciblé.e.s chaque jour – de petites et grandes manières – ce qui inclut la loi soi-disant laïque que le gouvernement de la CAQ compte passer. Il y aura quelques courtes présentations par des militant.e.s et des membres de la communauté sur un nombre de sujets pertinents, puis nous passerons au souper communautaire. Pour nous aider à determiner la quantité de nourriture à préparer, s’il-vous-plaît confirmez votre présence! soupercommunautaire2019@gmail.com; Mosquée Khadijah 514-691-8331
On vous invite aussi à consulter la liste d’événements durant toute la Semaine de Sensibilisation Musulmane (25 au 31 janvier) : https://ssm-maw.com/
Ibrahima Barry
Mamadou Tanou Barry
Khaled Belkacemi
Abdelkrim Hassane
Azzedine Soufiane
Aboubaker Thabti
Nous refusons d’oublier. Nous nous opposons au racisme et à l’islamophobie.
Commentaires fermés sur Attaques contre les panneaux publicitaires d’OSHA Condo
Jan262019
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Cette nuit et lors de celle qui précèdent, différentes bandes ont bombardé de peinture les publicités à thématique coloniale du nouveau projet de condo OSHA
Le projet d’OSHA Condo est simple : la destruction d’Hochelaga. Comment? Avec l’implantation de plus de 200 unités de condo (valant entre 200 000$ pour un 2 et demi et plus de 500 000$ pour un 4 et demi). C’est-à-dire 300 à 500 petit.es parvenu.es de plus dans notre quartier, dans un coin particulièrement sensible où se cotoient toutes ceux et celles qui ont été mis de côté dans les dernières décennies par les différents projets immobiliers. Implanter l’opulence, là ou la misère règne. Augmenter le nombre de flics et de patrouilles, de magasins écolo-éthico-responsable-biodégradable cher, de restos chics qui osent se nommer «Les AffamÉes» dans un des plus gros désert alimentaires de Montréal. Une nettoyage sociale en bonne et du forme.
Pour rajouter l’insulte à l’injure, les propriétaires ont choisi d’utiliser la thématique autochtone. L’utilisation de l’imaginaire de la rencontre entre les peuples par les publicitaires réitère l’idée d’un échange pacifique et consensuel entre colons et premiers peuples. Nous fracassons cet imaginaire. L’Amérique s’est construite dans la violence. Montréal est une ville rendues possible par un génocide. Sa modernisation repose depuis ses fondements sur l’exploitation de territoires volés. Le projet de condo OSHA n’en est que le dernier et plus pathétique exemple.
Et vous pensiez qu’on vous laisserait faire ? La pluralité des groupes qui s’organisent actuellement contre la construction de ces condos témoigne du sentiment de colère, largement partagé dans le quartier, face à cette nouvelle offensive de gentrification. Dans les prochains mois, les formes de constestations et de sabotages se multiplieront. Malgré les avancées des projets gentrificateurs dans Hochelaga, il s’est développé une expertise de lutte contre ces derniers que nous comptons bien mettre à profit dans les temps qui suivent.
Ces attaques ne sont qu’un premier avertissement
Nous sommes nombreux et nombreuses à être déterminé.es
Ces condos ne verront pas le jour
Commentaires fermés sur Retour sur la manif de bruit du Nouvel An de 2018
Jan132019
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Le 31 décembre 2018, à la veille du Nouvel An, environ 150 personnes se sont rassemblées près du métro Henri-Bourassa sur l’île de soi-disant Montréal (Tio’tia:ke) afin de prendre 3 autobus jusqu’à Laval, Qc. Chaque année depuis 2014, et de manière sporadique pendant les années précédant 2014, nous nous rassemblons devant les prisons de Laval afin d’allumer des feux d’artifices, souhaiter une joyeuse nouvelle année aux gens à l’intérieur des murs, et montrer notre opposition aux prisons, aux frontières, ainsi qu’aux industries et aux gouvernements qui les nourissent.
Après une brève balade d’autobus, nous sommes débarqué.es au lieu de manifestation, notre premier arrêt étant le Centre fédéral de formation (sécurité minimale), situé au 600 Montée St-François. Étendu aux abords de la Montée St-François, avec une simple clôture séparant les unités d’habitation de la route, le Centre fédéral de formation (sécurité minimale) est le seul arrêt sur notre route où nous pouvons apercevoir le visage des gens aux travers des fenêtres. Cette année ne fût pas exception. Des dizaines de personnes nous saluaient de la fenêtre de leurs cellules et gueulaient de joie avec nous à la vue des feux d’artifices, alors que de la musique jouait et que nous scandions nos voeux de Bonne année. Une bannière exprimant “Happy New Year! Free all prisoners!” (Joyeuse année ! Libérons tout.es les prisonnièr.es !) était brandie, alors que nous chantions “Pour une monde sans patrons, ni flics, ni prisons!”
Notre second arrêt était à Leclerc, une prison provinciale pour femmes. Cette année, nous avons été capables de nous rendre plus près de la barrière que l’an dernier et, après avoir lancé des feux d’artifices et monté le volume de la musique, nous avons pu apercevoir des lumières clignotées à répétition dans certaines fenêtres de la prison! Cette prison se situe en retrait de la route et nous étions excité.es de savoir que les gens à l’intérieur pouvaient nous entendre et nous voir. Leclerc a été fréquemment dénoncé dans le passé pour avoir des conditions de vie exécrables, dont tout récemment en décembre 2018 par une coalition de groupes au Québec. Les cellules sont si froides que les prisonnièr.es doivent dormir avec leur manteau et l’eau y est inbuvable. Bien que nous ne ferions pas de compromis pour des prisons plus “humaines” dans notre lutte pour un monde meilleur, on pense quand même que c’est horrible pour les détenu.es d’être soumis.es à des conditions de vie aussi dégueux!
Nous nous sommes ensuite arrêtés sur le site de construction de la nouvelle prison pour migrant.es. Nous avons pointé le chantier à la foule et avons informé celle-ci des plans de la nouvelle prison. Supervisé par des firmes d’architecture et d’ingénierie Lemay et Groupe A, le nouveau centre de détention pour migrant.e.s fait partie du plan gouvernemental de reserrer les politiques sur l’immigration et d’alimenter la machine de déportation. Le gouvernement prétend que le nouveau bâtiment aura un intérieur en bois chaleureux et sera conçu pour «ne pas se sentir comme une prison» malgré les plans incluant autant de caméras de sécurité et de clôtures qu’on pourrait s’y attendre. Nous pensons que ces projets sont tous de la foutaise et nous nous attendons à ce que la nouvelle prison soit identique aux prisons régionales pour femmes construites dans les années 90 et 2000. Autrement dit, une prison avec des unités de haute sécurité, des caméras partout et aucun budget pour la programmation à cause que les coûts de sécurité seront trop élévés. Bien évidemment, tout cela si nous ne parvenons pas d’abord à arrêter la construction!
Ensuite, nous avons emprunté la route qui mène à la prison pour migrant.e. présentement utilisée. Nous avons lancé des feux d’artifices et crié notre soutien aux gens (y compris les enfants!) à l’intérieur. Des tambours dans la foule ont su créé une ambiance festive. Les personnes ayant pris parole au mégaphone nous ont rappelé la grève de la faim menée en septembre dernier contre le plan du gouvernement intitulé «alternatives à la détention». Ce plan comprend la mise en place d’un programme de surveillance électronique et la sous-traitance de la Société John Howard et de l’Armée du Salut afin de créer des programmes de type de « parole » pour les migrant.es. Nous pensons que tout cela est un moyen de contrôler et de surveiller les migrant.es d’avantage, alors que ceuzes-ci sont souvent en train de fuir des situations de violence que le gouvernement Canadien a aidé à créer à la base. Honte à la Société John Howard et l’Armée du Salut d’avoir pris ces contrats ! Et fuck les plans du gouvernement d’augmenter les déportations de 30% dans les prochaines années. Pour un monde sans frontières et sans prisons !
Notre cinquième arrêt était devant le Centre fédéral de formation (niveaux mixtes). Cette prison a une cloison ainsi que deux clôtures qui l’entourent. Alors, il est toujours difficile pour nous de nous approcher, ainsi que de savoir si le monde à l’intérieur peut nous voir ou nous entendre. Malgré cela, nous avons allumé des feux d’artifice et nous avons crié nos meilleurs vœux aux personnes à l’intérieure de cette prison. Notre système de son est devenu à plat à ce moment, alors nous n’avons pas pu lire une déclaration de notre camarade Cedar, qui est en prison en Ontario, parce que nous n’avions pas la puissance de voix pour le faire sans le système de son. Solidarité à Cedar et à tout.es celleux qui ont dû passer les fêtes derrière les barreaux ! Nous pensons à vous et nous luttons afin que personne ne doive jamais passer la veille du Nouvel An en prison !
En dernier lieu, nous sommes repassé.es devant le Centre fédéral de formation (sécurité minimale) afin de dire nos au revoir. À notre deuxième arrêt devant cette prison, quelques personnes sont sorties des unités d’habitation pour venir dans la cour, en bravant le froid pour nous envoyer la main et nous saluer. Un fuck you bien ressenti à tout.es les policier.es qui ont insisté à se tenir près de la clôture, entre euzes et nous. Quelques personnes dans la foule ont chanté la Chanson de l’hélicopter et ont essayé d’apprendre aux autres de nouvelles paroles sur l’air de We R Who We R de Ke$ha. Nous avons alors lancé nos derniers feux d’artifices, puis nous nous sommes déplacé.es vers les autobus.
Cette tradition de la manif de bruit du Nouvel An nous tient à coeur! Nous voulons remercier toutes les personnes qui sont venues. Nous étions excité.es par le nombre de gens qui se sont pointés la bette cette année! Solidarité avec tout.es les détenu.es qui combattent le système de l’intérieur des murs!
Le 8 janvier à 8h du matin, un groupe d’environ 25 personnes a fermé le Pont Jacques-Cartier, un important corridor de transport à soi-disant Montréal, en réponse à l’attaque de la GRC contre les Wet’suwet’en.
Aujourd’hui, des agents de liaison de la police ont rencontré des Chefs traditionnels Wet’suwet’en et leur ont indiqué que des forces spécialement entrainées allaient être déployées pour déplacer les Wet’suwet’en de leur terres.
La police a refusé de donner des détails sur cette opération aux chefs traditionnels. Ainsi, le nombre de policiers, la stratégie ou encore la date de l’attaque sont inconnus à ce jour.
En ne répondant pas aux demandes de précisions des chefs
traditionnels, la police a ainsi confirmé que l’effet de surprise était recherché pour pouvoir déborder les Wet’suwet’en qui protègent leurs terres.
Cette opération de police n’a d’autre but que de permettre à TransCanada d’accéder au territoire des Wet’suwet’en, qui n’ont jamais cédés leurs terres. C’est un ultimatum que la police impose : céder les terres ou faire face aux forces de police. C’est un acte de guerre.
Malgré les belles paroles portées par le comité de « Vérité et Réconciliation », le Canada continue à faire ce qu’il a toujours fait : utiliser la violence contre les peuples des Premières Nations et les criminaliser, afin que leurs terres incédées puissent être exploitées pour le profit de quelques uns.
La police a été avertie que des enfants, des aînés, des familles étaient présents sur le camp Gidimt’en, lieu de l’attaque annoncée. Ce à quoi aucune réponse n’a été apportée.
Depuis sa mise en place, ce point d’accès pour rentrer sur les terres des Wet’suwet’en a accueilli des rassemblements, des ateliers et est le lieu de nombreuses activités traditionnelles.
L’article 10 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones énonce clairement « Les peuples autochtones ne peuvent être déplacés par la force de leur terres ou territoires » Tout déplacement des Wet’suwet’en par les forces de police viole directement cette Déclaration que le gouvernement de Trudeau a promis de respecter.
Nous nous préparons à un affrontement dans la durée. Les chefs traditionnels et les défenseurs des terres n’ont pas l’intention de laisser la souveraineté Wet’suwet’en être violée une fois de plus.
Pour le dire simplement, la menace gouvernementale d’envahir les territoires Wet’suwet’en est une violation de droits, un siège, et une extension du génocide auquel les Wet’suwet’en ont survécus.
Le Canada sait très bien que son action est illégale. La Nation Wet’suwet’en a longtemps bataillé sur le dossier juridique Delgamuukw-Gisday’wa afin que leur souveraineté soit reconnue et affirmée par les lois canadiennes.
En 1997, la Cour Suprême du Canada a acté que la Nation Wet’suwet’en, représentée par ses chefs traditionnels, n’avait jamais cédé ses droits sur ses 22.000 km2 de terres situées dans le nord de la Colombie Britannique.
Mais ces actions judiciaires coutent de l’argent. Et la construction du pipeline peut être terminée avant toute avancée légale significative. Alors Transcanada, soutenu par les gouvernement locaux et fédéraux, viole ouvertement ces droits de propriété.
La création du camp Gidimt’en a été soutenu par tous les chefs. Selon la loi des Wet’suwet’en, les 5 clans qui composent cette Nation s’opposent de manière unanime contre l’implantation du pipeline sur leurs terres.
Les avocats de Transcanada ont argumentés que l’un de ces clans, les Unist’ot’en étaient un groupe marginal, qui ne pouvait bénéficier de ces droits de propriété.
Le Camp Gidimt’en prouve que les Unist’ot’en ne sont pas isolés et que les chefs héréditaires de l’ensemble des clans les soutiennent et refusent l’accès de leurs terres aux pipelines.
Les Wet’suwet’en ont mis en avant le chemin respectant la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, ainsi que la nécessité d’un consentement libre, préalable et informé des habitants. Le Canada a choisi d’ignorer ce chemin vers la réconciliation.
Nous appelons la population à agir en solidarité grâce à une journée d’action internationale ce mardi 8 janvier 2019.
Soutenez les Wet’suwet’en en vous rendant physiquement sur les camps, ou par des dons, ou encore en menant des actions là où vous vivez. Ces actions sont non-violentes.
Cette violation des terres et des droits des Wet’suwet’en doit être arrêtée. Nous devons nous opposer aux gouvernements fédéraux et provinciaux.
Commentaires fermés sur L’heure est venue : comment supporter le camp Gitimt’en
Jan042019
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Un face-à-face se déroule présentement et son dénouement déterminera l’avenir du nord de la Colombie-Britannique pour des générations à venir. La région entière sera-t-elle envahie par la fracturation hydraulique, ou les peuples autochtones affirmant leur souveraineté seront-ils victorieux en repoussant l’assaut sur leur terres ?
Le futur reste à être écrit. Ce qui suivra sera grandement influencé par les actions entreprises dans les prochains jours et des prochaines semaines. Il s’agit d’une lutte à long terme, mais elle se trouve à un moment critique. C’est pourquoi nous disons : l’heure est venue. Si vous êtes une personne conscientisée et que vous comprenez l’ampleur de ce qui est en jeu, demandez-vous quelle serait la meilleure façon supporter les grassroots Wet’suwet’en. Pour certaines personnes, cela veut dire venir au front. Pour d’autres, cela veut dire apporter du support matériel ou monétaire, ainsi que contribuer aux efforts de sensibilisation et de partage d’information.
HISTORIQUE DE LUTTE :
Le camp Unist’ot’en existe depuis 2009 et des personnes y résident de façon continue depuis 2012. Il a été construit directement sur le trajet proposé d’un corridor de pipelines, lequel incluait une multitude de méga-projets, dont deux projets déjà soumis, soient le Northern Gateway et le Pacific Trails Pipeline.
Unist’ot’en, connu comme le Peuple des Eaux en Amont, est un groupe familial au sein d’un des cinq clans de la nation Wet’suwet’en. Leurs territoires englobent une grande partie du nord de la Colombie-Britannique. En 2005, plusieurs grosses compagnies pétrolières annonçaient leurs intentions de construire un immense corridor de pipeline à travers ces territoires. Certaines personnes Wet’suwt’en ont adopté la mission de faire en sorte que ce futur imaginé par ces capitalistes ne voit jamais le jour. Des cinq clans Wet’suwet’en, les Unist’ot’en furent les premiers à s’opposer officiellement à TOUT pipeline proposé traversant leurs territoires. Aujourd’hui, les cinq clans font front unis dans cette opposition. Cette unité a été réalisée grâce à des années de diplomatie constante et de recherche de consensus de la part des grassroots Wet’suwe’ten. Le succès de leur résistance est attribuable, en grande partie, à un engagement inébranlable envers la structure de gouvernance traditionnelle des Wet’suwet’en.
En 2009, une habitation fut construite aux coordonnées exactes du chemin que serait censé prendre le corridor énergétique. En raison de la géographie de la région, laquelle est accidentée, montagneuse et sismiquement active, modifier la trajectoire du corridor n’a jamais été envisagé. Le site est situé dans le territoire Unist’ot’en connu sous le nom Talbits Kwa, dont les frontières suivent les berges de la Wedzin Kwa (connu sous le nom colonial de la rivière Morice). Un pont à voie unique constitue le seul moyen d’entrer et de sortir du territoire, celui-ci n’étant accessible que par un chemin forestier partant de Houston (C.-B.) vers le sud. Depuis des années, le camp Unist’ot’en maintient un poste de contrôle sur ce pont. Les leaders du camp ont clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un blocage, car l’accès au pont est accordé à de multiples parties, incluant des travailleur.ses forestier.es, des pêcheur.ses et des chasseur.ses, dans la mesure où ceux-ci et celles-ci respectent le protocole du Consentement Libre, Préalable et Éclairé.
Qu’est-ce que le Coastal GasLink (CGL) pipeline ?
Le peuple Wet’suwet’en, sous la gouvernance de leurs chefs héréditaire, se dresse sur le chemin d’un des plus large projet de fracturation hydraulique de l’histoire canadienne. Le pipeline Coastal GasLink (CGL) tente de connecter les opérations de fracturation hydraulique du nord-est de la Colombie-Britannique avec une installation de gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG en anglais) située dans la ville côtière de Kitimat. Ce terminal d’exportation, appelé LNG Canada, est possédé par un consortium de géantes multinationales pétrolières (Shell, PetroChina, Petronas, KOGAS, et Mitsubishi). Malgré la propagande tentant de faire croire aux citoyen.nes que cet investissement de 41 milliards $ est inévitable, l’instabilité du marché global du GNL demeure une réalité. De nombreux pays sont bien établis dans ce marché extrêmement compétitif.
CGL est le premier d’une série de projets de pipelines visant à traverser les territoires traditionnels Wet’suwet’en. S’il était construit, il faciliterait et accélèrerait la construction de pipelines subséquents, transportant bitume et produits de fracturation, en plus d’encourager les compagnies gazières à exploiter les gaz de schistes le long du tracé du pipeline. Ce projet constitue une tentative d’ouvrir la voie à un corridor énergétique qui traverserait certaines des dernières zones vierges de toute la région. L’achèvement et la mise en fonction du CGL transformerait de façon irréversible l’écologie et le caractère même du nord de la Colombie-Britannique.
Qu’est-ce que le camp Gitimt’en ?
Gitimt’en est un des cinq clans de la nation Wet’suwet’en. La création du camp Gitimt’en a été annoncée dans la salle de banquets Wet’suwet’en, tous les chefs présents l’appuyant. En réponse à l’injonction de CGL, le camp Gitimt’en fut établi sur la route menant au camp Unist’ot’en, créant ainsi une nouvelle ligne de front. Les avocats de CGL soutiennent que les Unist’ot’en sont essentiellement une bande de voyous sans revendication légitime du titre aborigène. L’intervention des Gitimt’en démontre que les Unist’ot’en ne sont pas seul.es et que les chefs héréditaires sont prêt.es à faire respecter la loi Wet’suwet’en en refusant l’accès à CGL. Le camp Gitimt’en a clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un blocage, car l’accès au pont est accordé à de multiples parties, incluant des travailleur.ses forestier.es, des pêcheur.ses et des chasseur.ses, dans la mesure où ceux-ci et celles-ci respectent le protocole du Consentement Libre, Préalable et Éclairé.
Vendredi le 21 décembre denier, un juge a accordé à CGL une extension de leur injonction contre le camp Unist’ot’en, l’appliquant dorénavant à tous les camps de résistance au sud de Houston. Pour cette raison, le camp de Gitimt’en est en état d’alerte, prêt à défendre son territoire non-cédé contre la menace d’une invasion policière. La ligne de front est actuellement tenue par un certain nombre de chefs Wet’suwet’en, de familles et de militant.es expérimenté.es, et le camp grandit de jour en jour. C’est un camp éloigné, en plein air, où il fait généralement moins de zéro degré celsius. Bien entendu, ce ne sont pas des conditions faciles. Dans une région isolée de l’hiver nordique, la survie est difficile, et s’organiser politiquement l’est encore davantage. Les infrastructures du camp contribueront grandement à la capacité des gens présents à s’organiser efficacement.
Comment supporter ?
Une injonction étant en place, une intervention policière pourrait être déclenchée à tout moment. Les renseignements obtenus localement suggèrent qu’une escalade de la menace est plausible dès le début de janvier. Les leaders Wet’suwet’en demandent à ce que les supporteur.rices traitent cette situation comme étant urgente.
– Venez supporter le front *
– Commanditez un membre de votre communauté pour qu’il ou elle rejoigne le front (en donnant priorité aux personnes autochtones).
– Planifiez un moment de travail collectif au camp. Organisez-vous avec votre groupe d’ami.es pour venir au camp avec un projet en tête, comme la construction d’une structure. Cette option est idéale pour des gens qui aimeraient supporter le camp mais qui ne peuvent quitter leur maison pour une longue période de temps. Par exemple, des projets de construction qui seraient appréciés : une yourte, une tente prospecteur, une shed à bois, un abri de garde. Gardez en tête que les structures ont toutes besoins d’être chauffées, les poêle à bois sont donc en grande demande.
– Créez un pamphlet (à propos de la fracturation, du GNL, du Coastal GasLink pipeline, des camps de résistance de Unist’ot’en et de Gitimt’en, etc.) qui pourrait être utile pour partager de l’information en personne. Si un pamphlet est mis en ligne sous forme de PDF prêt à être imprimé, celui-ci peut facilement être reproduit par des gens de partout. Faites approuver votre pamphlet en l’envoyant à yintahaccess@gmail.com
– Traduisez des textes existant à propos du camp.
– Planifiez une action de solidarité. Si la police et l’industrie forcent leur chemin sur le territoire, il est temps de bloquer des autoroutes, des ponts et des voies ferrées. Il est temps d’occuper des bureaux, de perturber, et d’envoyer un message clair qui ne peut être ignoré. Commencez à penser à des actions appropriées à effectuer près de chez vous. Gardez en tête que d’utiliser des cibles secondaires et tertiaires (c’est-à-dire de cibler des compagnies qui sont en partenariat avec la compagnie que vous visez) peut parfois être plus efficace.
– Planifiez des événements de levée de fond et de partage d’information, comme la projection d’un film.
– Donnez de l’argent ou des biens matériels. Les besoins actuels : des matériaux de construction, une camionnette, un camion de campement, un skidoo, de la nourriture, de l’essence, de l’argent pour le transport.
– Si vous faites partie d’une organisation telle q’une ONG ou qu’un syndicat, plaidez pour que celle-ci publie une déclaration officielle en appui aux chefs héréditaires Wet’suwet’en.
– Si vous êtes une personnalité publique, s’il-vous-plaît, utilisez votre influence pour attirer l’attention vers cette cause. Par exemple, si vous êtes largement suivi.e sur les médias sociaux, publiez-y votre support.
– Si vous faites partie d’une organisation qui envoie des observateurs.rices des droits humains dans des zones de conflits, s’il-vous-plaît, contactez immédiatement yintahaccess@gmail.com
– Augmentez la visibilité de ce qui se passe en publiant sur les médias sociaux, avec des hyper-liens et des hashtags. Les trois hashtags officiels du Yintah Access Checkpoint sont #notrespass #wedzinkwa #wetsuwtenstrong.
Comment faire des dons au Wet’suwet’en Access Point sur le territoire Gitimt’en :
– (Préféré) Envoyez un e-transfer à yintahaccess@gmail.com
– Postez un chèque. Écrivez à yintahaccess@gmail.com pour obtenir le nom et l’adresse postale.
– Paypal – codym@uvic.ca
– Faites un don à la campagne GoFundMe : https://www.gofundme.com/gitdumt039en-access-point
– Si vous faites une levée de fond, pensez à établir un objectif précis. Par exemple : un campeur, une motoneige, une scie à chaîne, une génératrice, une soudeuse. Se doter d’un objectif précis peut contribuer à ce que la levée de fond soit plus gratifiante.
Note : Le camp Gitimt’en et le camp Unist’ot’en se supportent entre eux. Il est par contre important de noter que ce sont deux camps séparés et distincts. Les deux camps sont situés sur les territoires de deux différents clans et ceux-ci répondent à leurs chefs respectifs. Ceci est important pour des raisons légales. L’injonction a failli à faire la différence entre les deux camps, mais ceci n’est ni exact ni défendable. Les finances des deux camps sont séparées. Si vous désirez donnez au camp Unist’ot’en, ce qui est grandement encouragé, veuillez le faire à eux et elles directement. Vous pouvez le faire via leur site web : unistotencamp.com.
* Considérant que la vie au front peut être particulièrement difficile physiquement, émotionnellement et mentalement, ce n’est pas tout le monde qui est encouragé à venir. Posez-vous certaines questions comme : Dans une situation intense, avec un haut niveau de stress, suis-je capable de penser rationnellement et d’agir de façon intelligente ? Suis-je prêt.e au risque de me faire arrêter ? Est-ce que je suis doté.e de compétences pouvant s’avérer utiles ? Est-ce que le front est l’endroit où je serais le ou la plus utile ? Est-ce qu’une personne autochtone pourrait prendre ma place ?
Quiconque veut venir au camp doit préalablement contacter yintahaccess@gmail.com. Visitez la page Facebook du camp en cherchant Wet’suwet’en Access point on Gidumt’en territory.
La campagne pour la rémunération des stagiaires s’organise depuis ses débuts sur des bases féministes et décentralisées. C’est carrément un exploit que les militant.es des CUTE réussissent à mobiliser des milieux où les enjeux féministes sont généralement secondarisés, tokenisés ou bien récupérés, et qu’iels aient su maintenir le cap malgré les assauts et critiques qu’iels essuient depuis deux ans. Ces dangers bien réels qui guettent les luttes féministes ont toutefois amené une ambiance de méfiance et de défense envers toute initiative n’émanant pas des instances et structures établies par les CUTE. Dans ce contexte, l’orientation féministe de la campagne la soustrait aux critiques et remises en question, impliquant alors que toute posture s’éloignant de celle des CUTE serait nécessairement anti-féministe.
Nous croyons au contraire que si l’on souhaite initier un mouvement social décentralisé et vivant, il est nécessaire d’établir un climat où la critique est permise, où les discours divergents ne sont pas automatiquement reçus comme anti-féministes et où les initiatives et actions émanant d’autres groupes ne sont pas systématiquement taxées de récupération. Ce texte vise à participer à la mise en place de ce climat en proposant une réponse féministe aux critiques qui nous ont été adressées – dans les soirées, les corridors, sur facebook ou dans les AG – au cours des derniers mois.
L’invisibilisation du travail des femmes est le concept au cœur de l’organisation de la grève des stages. Le capitalisme se fonde sur l’exploitation des travailleur.es et des ouvriers.ères, mais également sur le travail non-reconnu et non-salarié effectué par les ménagères, les mères, les aides-soignant.es, les stagiaires, etc. Dans un contexte où l’on cherche à rendre visible des rapports d’exploitation vécus par des femmes, les groupes qui s’organisent sur des bases autonomes et anonymes semblent susciter méfiance. En ne publiant pas de procès-verbaux ou de chartes, en refusant de se nommer et en omettant d’identifier leurs membres, ces groupes invisibiliseraient nécessairement ce qu’on cherche à faire apparaître. Les « femmes » impliquées, s’il y en a réellement, seraient forcément sous le joug des super-militants, organisés en boysclub, qui prônent l’anonymat dans le but de continuer à profiter de leur travail invisible.
Si d’emblée anonymat semble rimer avec invisibilisation, nous croyons toutefois que cette critique qui nous est adressée relève d’une logique machiste, sexiste et indéniablement anti-féministe. À chaque fois qu’on traite un groupe de boysclub, qu’on raconte que telle action a été organisée par la gang de un tel et un tel, qu’on décrit une militante comme la copine de l’autre, on réifie ces dynamiques de pouvoir plutôt que de les remettre en question. C’est bien davantage cette critique – qui associe des groupes ou des initiatives à deux ou trois hommes cis – qui renforce les rapports de pouvoir genrés, plutôt que la façon dont ces groupes s’organisent réellement. Évidemment, les groupes militants sont sans contredit structurés par des rapports genrés, racialisés, hétéronormés ou cisnormés, comme nous le sommes tous et toutes. Mais en identifiant des initiatives politiques à une poignée de super-militants, en leur accordant ce rôle qui ne leur a jamais été concédé par leurs camarades, on vient carrément miner le travail féministe quotidien accompli au sein de ces groupes. En plus d’ignorer et invisibiliser, ironiquement, la présence et le travail des militant.es qui ne sont pas des white cis dudes.
Nous nous organisons dans l’anonymat parce que nous n’avons aucun compte à rendre à ce monde, parce qu’on refuse de jouer selon ses termes et qu’on rejette son injonction à nous nommer au sein de la société civile. La critique féministe de la séparation entre espace public et espace privé est justement au fondement de cette conception du politique. Nous ne faisons pas de différence entre l’amitié et la lutte, entre la reproduction de nos vies et la révolution, entre le domaine du relationnel et celui de la politique. C’est dans la transformation immédiate de nos conditions d’existence, de notre rapport au monde et des liens qui nous unissent que nous inscrivons notre pratique politique. On peut vous assurer que nous nous engageons dans cette transformation de façon résolument féministe, et on vous remerciera d’éviter de concéder à nos amis le pouvoir qu’on se tue à leur arracher.
Nous sommes contre le travail, c’est-à-dire contre toutes formes d’expropriation de notre temps qui nous empêche d’être ailleurs, de nous construire. Le travail c’est tout ce qui nous est imposé de faire pour survivre dans un monde structuré par le capital. C’est toutes les actions que nous posons de façon déconnectée de nos vies propres, de nos intérêts, nos buts et aspirations. C’est ce qui se situe le plus loin de nos réalités, du monde qu’il nous faut bâtir chaque jour, des amitiés qui nous font vivre, des projets qui nous animent. Le travail c’est le shift au resto, les cours qu’on prend pour se trouver quelque chose de mieux, les lunchs qu’on prépare le dimanche, les téléséries qu’on se claque pour ne plus penser à rien, les dudes avec qui on couche parce qu’on s’ennuie ou qu’on se sent obligé.e. Qu’il soit salarié ou gratuit, productif, ménager ou sexuel, le travail c’est tout ce qu’on fait qui participe à la reproduction du monde qu’on veut détruire.
Le travail devient travail lorsqu’il ne participe pas à la création de sens véritable de nos vies. Planter des arbres ou des légumes pour la commune n’aura jamais le même sens que de le faire au service d’une firme de reforestation destructrice. Faire la vaisselle pour un souper collectif de quartier ne sera jamais comparable au travail domestique genré ou à la plonge du resto. Nous n’exécrons pas l’action que sous-tend le travail, mais tous les rapports sociaux qui en sont induits.
Le travail capitaliste, comme nous l’entendons, tend quotidiennement à nous désolidariser, nous individualiser. Dans la lignée carrière-famille-maison, on nous impose une trajectoire qui se situe à l’opposé de ce que nous souhaitons et initions : une existence qui ne cesse de mettre en relation nos formes de vie, qui foisonne de puissance résistante et constructrice, qui jamais n’acceptera le seul horizon de malheur qui nous est à voir. Chaque jour nous reprenons à notre avantage les petites brèches, qui nous permettent de libérer notre temps de la machine capitaliste. Frauder l’AFE ou l’assurance-chômage, voler tout ce qu’on peut, profiter du bien-être social : nous sommes des professionnel.les de la magouille. Tirer parti de l’illégalité pour diminuer le temps et la place qu’on doit accorder au travail: en vendant de la drogue, en faisant du travail du sexe ou du recel. Se soustraire, exiger moins de temps de travail et plus d’argent; parce qu’on peut, parce qu’on veut ou parce qu’on ne peut pas faire autrement. Qu’on se comprenne bien, le fait de travailler et de mettre à profit tous ces rouages du système ne sont en aucun cas en opposition avec notre vision de la fin du travail. C’est parce que nous devons travailler que nous haïssons le travail. Chaque heure qui nous est extirpée est une heure qui ne sert pas à notre projet, celui d’une vie autonome, meilleure.
Il ne nous est pas étranger que certain.e.s puissent se sentir tout à fait accompli.e d’une telle vie, se satisfaire de sa carrière, se joindre à certaines parades, s’impliquer dans son syndicat, et chaque jour, croire un peu moins au grand soir, et n’en être même pas si attristé.e. Mais nous sommes animé.e.s d’une mythologie existentielle différente : nous ne laisserons pas le travail capitaliste définir le sens de nos vies. Le sens de nos vies, c’est la lutte, c’est sans cesse se rappeler les raisons pour lesquelles nous ne nous caserons pas dans des tours à bureau, dans des hôpitaux ou dans le rôle de la maman-ménagère, c’est constamment penser comment nous voulons organiser nos vies de façon indépendantes de l’État, du capital et de l’hétéro-patriarcat, c’est se penser nous-même de façon immédiate.
S’opposer au travail ce n’est pas contribuer à l’invisibilisation du travail gratuit des femmes. C’est s’opposer à une projection étapiste, qui demanderait à ce que le travail des femmes soit d’abord reconnu par l’État, pour qu’ensuite on puisse penser à l’abolir. C’est refuser de s’enfoncer dans une identité genrée et les rôles qui y sont associés et refuser qu’on nous enferme encore une fois dans des tâches ménagères, de soins, sexuels ou maternels. Ça veut dire mettre en place des pratiques féministes entre nous dès maintenant, et s’opposer systématiquement aux coportements machistes et patriarcaux. Ça signifie exiger que l’émotionnel ne soit pas régi par l’éthique du travail, intrinsèquement patriarcale et hiérarchique; et au final, désirer que tout le monde apprenne à prendre soin des autres. Car si tout ce qu’on aime et qui nous fait vivre se trouve en dehors du travail, c’est là que nous nous définirons autrement. Que ce que l’on définit comme privé éclate des marges, inonde nos vies. Nous existerons de façon autonome, c’est-à-dire à l’extérieur du travail, du capital et de l’État.
C’est parce que nous sommes féministes que nous sommes contre le travail.
– Grand Banquet Boys Club*
*Au cas ou c’était pas assez clair, aucun homme cis n’a participé à l’écriture de ce texte. Parce que ça l’air qu’il faut fuckin le préciser. Prendre pour acquis que la figure anonyme est un homme cis c’est pas cute pentoute lol.
Les monuments de John A. Macdonald et de la reine Victoria sont à nouveau vandalisées à Montréal avec peinture rouge et verte
24 décembre 2018 – À la veille de Noël, des vandales de la région de Montréal ont recouvert le monument John A. Macdonald (1895) et la statue de la reine Victoria à McGill (1900) avec des peintures rouge et verte respectivement.
Cette action, revendiquée par les lutins rebelles du père Noël, poursuit une série d’attaques à la peinture sur les symboles du colonialisme britannique raciste à Montréal. Le monument Macdonald a été vandalisé au moins six fois, tandis que les deux statues de la reine Victoria à Montréal ont été peintes au moins trois fois (y compris à la peinture verte le jour de la St-Patrick 2018).
À propos de la statue de la reine Victoria, la brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, responsable du vandalisme de la Saint-Patrick, a écrit:
« La présence de ces statues racistes de la reine Victoria à Montréal est une insulte aux luttes d’autodétermination et de résistance des peuples opprimés dans le monde entier, y compris les nations autochtones en Amérique du Nord (l’Île de Tortue) et en Océanie, ainsi que les peuples d’Afrique, du Moyen-Orient, des Caraïbes, du sous-continent indien, et partout où l’Empire britannique a commis ses atrocités.Les statues sont également une insulte à l’héritage de la révolte par les combattant.e.s de la liberté irlandaise, et les mutin.e.s anti-coloniaux d’origine britannique. Les statues ne méritent particulièrement aucun espace public au Québec, où les Québécois.e.s étaient dénigré.e.s et marginalisé.e.s par des racistes britanniques agissant au nom de la monarchie putride représentée par la reine Victoria.Le règne de la reine Victoria représente une expansion massive de l’Empire britannique barbare. Collectivement, son règne représente un héritage criminel de génocide, de meurtres de masse, de torture, de massacres, de terrorisme, de famines forcées, de camps de concentration, de vols, de dénigrement culturel, de racisme et de suprématie blanche. Cet héritage devrait être dénoncé et attaqué. »
En ce qui concerne le monument Macdonald, une affiche vue dans les rues de Montréal résume de manière concise son héritage raciste comme suit:
« John A. Macdonald était un suprémaciste blanc. Il a directement contribué au génocide des peuples autochtones avec la création du système brutal des pensionnats ainsi que d’autres mesures destinées à détruire les cultures et les traditions autochtones. Il était raciste et hostile envers les groupes minoritaires non blancs au Canada, promouvant ouvertement la préservation d’un Canada dit «aryen». Il a adopté des lois pour exclure les personnes d’origine chinoise. Il a été responsable de la pendaison du martyr Métis Louis Riel. Les statues de Macdonald devraient être retirées de l’espace public.En tant qu’artefacts historiques, elles devraient être entreposées là où elles appartiennent soit dans les archives ou les musées. L’espace public devrait plutôt célébrer les luttes collectives pour la justice et la libération et non pas la suprématie blanche et le génocide. »
Le Réseau Libertaire Brume Noire en est encore à son tout début. Chaque pas en avant démontre le besoin de solidarité et de sensibilisation dans la région Gaspésienne (gespeg). Étant un groupe citoyens, le collectif n’a pas recourt aux nombreux financements que le gouvernement offre aux entreprises ou organismes. En fait, nous tentons de faire les choses par nous et pour nous. C’est pourquoi nous faisons appel à vous ainsi qu’au grand monde d’internet afin de vous inviter à participer et partager notre campagne de socio financement!
POURQUOI UNE CAMPAGNE
Le collectivisme nous aide à trouver des gens et du matériel autour de la région. Plusieurs personnes appuient par leur présence ou leur bénévolat. Afin de mieux propager cette éducation populaire et pour faire valoir les valeurs libertaires à tous, certains fonds sont nécessaires pour des raisons tels que;
Une plateforme web de diffusion (site avec articles et ressources pdf)
Du matériel promotionnel (créer un roulement de t shirts, collants, etc)
Ressources pour le support des luttes en cours dans la région (dépliants éducatif, bannières, fonds de soutiens, nourritures, etc)
COMMENT APPUYER
Pour supporter la campagne de socio financement, vous pouvez visiter la page ‘fundrazr’ du Réseau afin de vous procurer un chandail, des collants ou simplement faire une donation du montant que vous désirez.
Chaque dollar est important pour nous! Vous pouvez également partager la campagne ou aimer notre page facebook. Voici les liens :