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Nique la police – Demain et toujours [Vidéo]

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Mai 022020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ceci s’inscrit dans la lignée d’actions pour le 1er mai 2020.

Le premier mai est l’occasion de se rappeler pourquoi nous luttons pour un monde plus juste, un monde qui ne serait pas soumis à la domination d’une élite capitaliste, un monde où on peut rêver. Toutefois, pour des raisons évidentes, nous ne pourrons pas nous réunir dans les rues cette année, mais la contestation n’est pas morte pour autant. Malgré ses ravages, la crise du coronavirus a fourni l’occasion a beaucoup de briser la normalité et de reconsidérer nos rythmes de vies anxiogènes, éffrénés et déshumanisés. Plus que jamais, ces temps troubles sont l’occasion de réfléchir à nos possibilités de créer un monde nouveau que nous seul.e.s pouvons façonner à travers l’entraide et la solidarité.

Toutefois, les temps de crise sont aussi propices au développement de solutions autoritaires. Il est donc important de se rappeler que la bonne gestion de cette crise passe par notre capacité d’action collective et que nous devrons nous préparer à répondre aux forces de l’ordre qui, elles, opèreront avec encore plus de violence et d’arrogance que jamais. Que ce soit ici, à Villeneuve-la-Garenne en France ou ailleurs dans le monde, les mesures de confinement ont donné aux services de police un large éventail de nouveaux pouvoirs, leur permettant d’agir impunément avec plus de brutalité. Devant cela, il était important pour nous d’exprimer à ces parasites que, même malgré la crise, ils ne seront jamais les bienvenus dans nos communautés.

La ville redécorée pour le 1er mai

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Mai 022020
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

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Bannière déployée à Rouyn-Noranda

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Vu ce matin sur l’A20 au niveau de L’Isle-Verte, entre Trois-Pistoles et Rivière-du-Loup.
1er Mai: soutien aux travailleur.euses sous-payé.es – Hier méprisé.es, aujourd’hui en 1ère ligne!
Partagé par le IWW Montréal. Le IWW a rassemblé plusieurs photos de bannières sur leur page Facebook.

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Action du groupe Pas de logement, pas de quarantaine pour le 1er mai. Devant les bureaux de la Régie.

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Bannière de J.S.P.P. (Jeunesse socialiste pour le pouvoir populaire) pour le 1er mai

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Communiqué du comité rouge du 1er mai


Autres actions:
Les bureaux de la CORPIQ inondés pour le 1er mai

 

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Action de visibilité tiré de la page Facebook suivante.

 

Les bureaux de la CORPIQ inondés pour le 1er mai

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Mai 012020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La pandémie met en lumière l’hostilité que réserve la CORPIQ (Corporation des propriétaires immobiliers du Québec) envers les locataires. Lorsque des dizaines de milliers de gens de plus en plus précaires peinent à joindre les deux bouts, la CORPIQ exerce des pressions sur la Régie du logement pour qu’elle reprenne les audiences d’expulsion, elle encourage les proprios à exiger les loyers comme à l’habitude et cherche à miner la crédibilité des appels à une grève des loyers internationale. La CORPIQ défend la classe qui profite de notre besoin essentiel d’avoir un toit et fait en sorte que plusieurs personnes soient privé-e-s d’un logement stable et sécuritaire.

L’hostilité est réciproque. La nuit pluvieuse du 29 avril, pour célébrer le premier mai, nous avons visité les bureaux de la CORPIQ à Ville St-Laurent. Nous avons d’abord mis la caméra de surveillance hors-service. Nous avons ensuite brisé une vitre et nous avons inséré l’extrémité d’un boyeau d’arrosage dans leur bureau. Nous avons attaché l’autre bout au robinet extérieur du bâtiment et avons ouvert son débit pour causer une inondation.* Bonne chance avec votre « retour à la normale », trous-de-culs.

Nous n’avons aucune demande à formuler aux gouvernements. Nous avons plutôt une proposition pour les autres locataires et exploité-e-s : que se passerait-il si les proprios devaient y penser deux fois avant d’harceler un locataire, de laisser un logement dans une état insalubre, de proférer une menace d’expulsion? Si les proprios étaient terrifié-e-s à l’idée de voir leurs bureaux vandalisés, leur(s) voiture(s) incendiées, leur(s) maison(s) attaquées lorsqu’ils nous mettent de la pression?

Salutations chaleureuses à tous-tes les grévistes des loyers qui s’organisent pour se soutenir les un-e-s les autres et qui répandent la grève.

Solidarité avec les prisonniers-ères et avec tout le monde qui se retrouve coincé dans des relations coercitives avec l’État et le capital. Les grévistes de la faim de Laval nous ont montré il y a quelques semaines qu’il est possible de résister même dans les conditions les plus sombres.

Nous dédions cette action à ceux et celles qui se sentent isolé-e-s, déprimé-e-s, sans espoir dans ces circonstances. Ca ne va peut-être pas « bien aller », mais nous n’abandonnerons jamais la lutte pour un monde sans systèmes qui profitent de la misère.

*Nous encourageons les personnes qui voudront essayer cette tactique dans le futur à utiliser la fente à courrier lorsque cela est accessible. Quand une fenêtre est brisée, il y a toujours des risques qu’une alarme soit déclenchée ou que quelqu’un-e appelle la police. Nous avons pris ce risque et avons fait le pari que si la police était alertée, elle n’arriverait pas assez vite pour prévenir les dégâts.

Qu’est-ce qui vaut la peine de mourir ?

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Avr 242020
 

De CrimethInc.

Certaines choses valent la peine de risquer sa vie pour elles. Perpétuer le capitalisme n’en fait pas partie. Retourner au travail – au risque de propager le COVID-19 ou d’en mourir – pour que les riches puissent continuer d’accumuler les profits n’en vaut pas la peine.

Si le problème est que les gens souffrent de la fermeture de l’économie, la solution est évidente. Les gens souffraient déjà au préalable des effets liés au fonctionnement de l’économie. Les inégalités qu’elle a créées sont l’une des raisons pour lesquelles certaines personnes sont aujourd’hui si désespérées de retourner travailler – mais dans une économie axée sur le profit, plus nous travaillons, plus les inégalités se creusent.

Pratiquement toutes les ressources dont les gens ont besoin existent déjà ou pourraient être produites par le travail volontaire sur une base beaucoup plus sûre, plutôt que de forcer les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables à travailler pour presque rien au risque de propager le virus. Plutôt que de revenir au statu quo, nous devons abolir le capitalisme une fois pour toutes.

Pourquoi certaines personnes souhaitent laisser le COVID-19 se propager ?

Les partisan·e·s de Donald Trump demandent la reprise immédiate de l’économie à tout prix : ils et elles font le pari que, tout comme Rand Paul et Boris Johnson, ils et elles ne feront pas partie de celles et ceux qui mourront des suites du virus.

Une image familière de l’histoire : une banderole sur laquelle on peut lire « Retournez au travail » à côté d’un homme armé.

Il est facile de comprendre pourquoi les bénéficiaires du capitalisme accueilleraient favorablement une pandémie qui pourrait tuer une partie de la population indisciplinée. La distinction entre travailleur·euse·s « essentiel·le·s » et « inessentiel·le·s » le montre clairement : une grande partie de la population n’est plus indispensable à la production industrielle et à la logistique de la distribution internationale. Dans un monde instable, l’automatisation de plus en plus bon marché a réduit les personnes en colère et les personnes précaires au rang de simple problème et danger pour celles et ceux qui détiennent le pouvoir.

Nous ne sommes pas encore assez insensibles sur ce sujet pour que celles et ceux qui nous gouvernent puissent en parler ouvertement, mais il y a eu des tentatives sur Fox News de glisser vers un discours qui considère que des millions de morts supplémentaires seraient un prix nécessaire à payer pour maintenir le fonctionnement de l’économie. Ne sommes-nous pas déjà désensibilisé·e·s aux accidents du travail, à la pollution de l’air, au changement climatique mondial, et autres ?

« S’ils aiment mieux mourir, reprit Scrooge, ils feraient très bien de suivre cette idée et de diminuer l’excédent de la population. »

Cantique de Noël, Charles Dickens

Mais pourquoi les travailleur·euse·s appelleraient-iels à la réouverture de l’économie ?

Lorsque le summum de ce que tu peux imaginer demander est d’être à nouveau exploité·e.

Si le fait que la classe dirigeante a une plus grande disposition à sacrifier nos vies est la conséquence logique et directe qu’une grande partie de la population soit considérée comme étant inutile au capitalisme alors, il n’est pas surprenant que les travailleur·euse·s qui ne peuvent imaginer autre chose qu’un système capitaliste soient également plus que disposé·e·s à voir d’autres travailleur·euse·s mourir.

En discutant de l’impact économique de la peste bubonique dans Caliban et la sorcière, Silvia Federici soutient que « la pénurie de main-d’œuvre que l’épidémie a provoquée a modifié le rapport de force au profit des classes inférieures. » Federici voulait attirer l’attention sur les puissants mouvements ouvriers de la fin du Moyen-Âge, mais aujourd’hui, nous pouvons tirer de cette analyse des conséquences sinistres. De la même manière que les bigot·e·s imaginent à tort que mettre fin à l’immigration garantira des emplois bien payés aux citoyen·ne·s blanc·he·s, ils et elles peuvent également conclure que plus la classe ouvrière sera réduite, meilleures seront les conditions de vie des survivant·e·s.

C’est le même segment de la classe ouvrière qui a toujours accueilli à bras ouverts les guerres et prôné une obéissance aveugle à l’autorité – les mêmes personnes qui ont accepté le privilège blanc comme pot-de-vin afin de ne pas faire preuve de solidarité envers les autres travailleur·euse·s. En l’absence de liens de longue date ou d’une tradition profondément enracinée de résistance collective, les travailleur·euse·s américain·e·s ont toujours été particulièrement disposé·e·s à jouer à la loterie lorsqu’il s’agit de questions de survie et de progrès économique. Il semble que de nombreux conservateurs blancs ont complètement renoncé à l’idée de réaliser le rêve de sécurité économique que leurs parents cherchaient à atteindre, se contentant au contraire de s’établir dans la vie et de voir d’autres personnes souffrir encore plus qu’elleux. Comme nous l’avons soutenu au début de l’ère Trump, Trump n’a pas promis de redistribuer les richesses aux États-Unis, mais plutôt de redistribuer la violence.

Cette volonté de risquer sa vie dans l’espoir de voir mourir d’autres travailleur·euse·s (probablement moins privilégié·e·s) peut prendre la forme de théorie du complot concernant le virus, voire d’un déni pur et simple de son existence – mais à la base, c’est de la schadenfreude de la pire espèce, c’est-à-dire, de la joie malsaine qu’une personne éprouve en observant le malheur d’autrui.

Défendre la liberté ?

Pourtant, il y a également autre chose qui se passe ici. Dans une certaine mesure, celles et ceux qui ont protesté contre le confinement ces derniers jours se considéraient comme de simples citoyen·ne·s défendant leurs « droits » – bien que, de manière insensée, ils et elles servent de complices au gouvernement autoritaire américain en place pour intensifier le contrôle par lequel ce dernier continuera à les exposer à des risques divers. Leur slogan pourrait tout aussi bien être « Tuez tous les immigrant·e·s et les prisonnier·ère·s – érigez-vous en dictateur au nom de la liberté – laissez-moi juste mourir du COVID-19 dans le confort du lieu de travail de mon patron ! »

Les urnes et les balles – les deux moyens par lesquels le privilège blanc a toujours été imposé afin de diviser les exploité·e·s.

À cet égard, et de manière confuse, les manifestations contre le confinement s’inscrivent dans le cadre d’un repli mondial contre l’autorité étatique en réponse aux mesures de confinement mises en place pendant la pandémie.

En Russie, les manifestations en réponse aux conditions de mise en quarantaine ont conduit à des affrontements ouverts, ce qui est rare dans le régime totalitaire de Poutine. En France, des émeutes ont éclaté dans plusieurs villes et banlieues, comme à Villeneuve-la-Garenne, en réponse à la police qui a profité du confinement pour tuer cinq personnes et blesser beaucoup d’autres, la dernière victime en date étant un motard ; pendant la répression en cours, des officiers ont tiré au LBD40 sur une fillette de 5 ans, lui fracturant le crâne. Au Pérou, la police a attaqué des foules de réfugié·e·s pauvres qui tentaient de fuir la capitale pour rejoindre leurs villages d’origine, ayant épuisé toutes leurs ressources pendant le confinement.

Tous ces exemples montrent à quel point les gouvernements capitalistes, basés sur la violence coercitive, sont peu équipés pour maintenir le type de quarantaine pouvant empêcher la propagation d’une pandémie. Dans une société où presque toutes les richesses sont concentrées dans les mains de quelques un·e·s, où les décrets de l’État sont appliqués par le biais de la violence, une grande partie de la population n’a pas les ressources nécessaires pour faire face à une telle catastrophe de manière isolée. La plupart des personnes qui ont appliqué la distanciation sociale l’ont fait par soucis pour l’humanité tout entière, à grands frais, et non en raison de la force utilisée contre elles par l’État. L’application de la mise en quarantaine par les États a été pour le moins inégale, que ce soit avec le gouverneur de Floride qui déclare que le catch professionnel doit être considéré comme un service essentiel rendu à la société, ou avec les polices du monde entier qui ferment les yeux sur les conservateurs ne respectant pas les règles du confinement.

En l’absence d’un mouvement puissant contre la montée de l’autoritarisme, les personnes qui s’inquiètent des prises de pouvoir de l’État peuvent se joindre à des « manifestations » comme celles qui encouragent Trump à lever le confinement. C’est l’une des caractéristiques d’une société autoritaire : les gens n’ont pas d’autre choix que de soutenir l’une des factions du gouvernement, factions qui poursuivent toutes des visions totalitaires.1 Plutôt que de choisir entre l’assujettissement sous un État technocratique et risquer sa vie pour poursuivre notre assujettissement économique, nous devons proposer une autre option : une lutte émanant de la base contre le capitalisme et l’autoritarisme de toutes sortes.

Dans une certaine mesure, les manifestations en faveur de la réouverture de l’économie sont un phénomène de manipulation volontaire de la part de certain·e·s politicien·ne·s et organisations, visant à élargir la fenêtre d’Overton afin de permettre à Trump de relancer plus facilement l’économie et ce, à n’importe quel prix. Trump et ses rivaux démocrates partagent le même programme fondamental. Ils et elles ne sont en désaccord que sur les détails.

Tout comme le capitalisme n’existe pas pour répondre à l’ensemble de nos besoins, il n’y a jamais eu de plan pour assurer notre sécurité à tou·te·s.

Il n’y a jamais eu de plan pour tou·te·s nous protéger du COVID-19. Les démocrates voulaient juste atténuer l’impact du virus sur les infrastructures de santé pour maintenir l’ordre public. Elles et eux aussi tiennent pour acquis le fait que le marché capitaliste doit continuer d’exister – même si ce dernier nous appauvrit et nous tue toujours plus. Ils et elles ne se révolteront pas plus contre les mesures de Trump visant à interdire l’immigration, que ce dernier ne s’opposera aux mesures de surveillance qu’ils et elles entendent mettre en place. Soutenir l’une ou l’autre faction signifie accepter l’émergence d’un totalitarisme au sein duquel il sera considéré comme acquis le fait que les travailleur·euse·s risqueront leur vie uniquement pour que les capitalistes puissent continuer à tirer profit de leur travail et maintenir leurs privilèges.

Protéger nos vies et celles de nos voisin·e·s, avoir accès aux ressources, atteindre la liberté – il n’y a qu’une seule façon d’accomplir tout cela. Nous devons nous révolter.


Cliquez sur l’image pour télécharger l’affiche.

Le capitalisme est un culte de la mort

Pour le marché, rien n’est plus important que le profit. Les forêts n’ont de valeur que comme bois d’œuvre ou papier toilette ; les animaux n’ont de valeur que comme hot-dogs ou hamburgers. Les moments précieux et uniques de ta vie n’ont de valeur que comme heures de travail déterminées par les impératifs du commerce. Le marché récompense les propriétaires pour expulser des familles, les patrons pour exploiter des salarié·e·s, les ingénieurs pour inventer des machines de mort. Il sépare les mères de leurs enfants, pousse des espèces vers l’extinction, ferme des hôpitaux pour ouvrir des prisons privatisées. Il réduit en cendres des écosystèmes entiers, crache du smog et des stocks options. Laissé à lui-même, il transformera le monde entier en cimetière.

Certaines choses valent la peine de risquer sa vie pour elles. Perpétuer le capitalisme n’en fait pas partie. Si nous devons risquer nos vies, risquons-les pour quelque chose qui en vaut la peine, comme créer un monde dans lequel personne ne doit risquer sa vie pour un salaire. La vie pour le marché signifie pour nous la mort.


Lectures supplémentaires

  1. Les partisan·e·s de l’autoritarisme rival cherchent à nous piéger dans de tels choix binaires : par exemple, si nous fermons les yeux sur Facebook censurant les « manifestations » pro-Trump, nous pouvons être sûr·e·s qu’à l’avenir, une telle censure sera utilisée contre nos propres manifestations. 

Caravanes #Liberezlestoustes 19 avril

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Avr 232020
 

De Solidarité sans frontières

Le 19 avril, des caravanes de solidarité se sont dirigées vers les prisons et les centres de détention des migrant.e.s à travers le pays, dans le cadre d’une journée d’action contre l’emprisonnement. Les caravanes ont fait du bruit et ont tenu des pancartes en solidarité avec ceux et celles qui sont détenu.e.s. Cette mobilisation a réuni des ex-détenu.e.s, des abolitionnistes du système carcéral et des activistes pour les droits des migrant.e.s dans un premier appel uni, à travers le soi-disant Canada, pour demander la libération immédiate de tous et toutes les détenu.e.s et un statut pour tous et toutes les migrant.e.s, dans le contexte de pandémie de la COVID-19.

Nous avons inclus des liens vers des couvertures médiatiques et des reportages sur les différentes caravanes plus bas. Vous pouvez aussi écouter une émission de radio spéciale avec des interventions des caravanes ici. Pour plus de couverture médiatique ou de reportages sur les caravanes, vous pouvez chercher #FreeThemAllCaravan sur twitter.

Kingston, ON

Surrey, BC [lien Twitter]

Toronto, ON [lien Twitter]

Laval, QC [lien Facebook]

Mise en contexte :

La distanciation sociale est impossible dans les prisons et les centres de détention, et les personnes qui y sont détenues font face à un risque élevé de contracter la COVID-19. Il y a maintenant plus de 260 cas confirmés de COVID-19 liés à des institutions carcérales canadiennes à travers le pays, où des personnes ont été détenues tant pour des charges criminelles que des charges liées à leur statut d’immigration. Il y a eu aussi des cas confirmés dans les centres de détention des migrant.e.s à Laval et à Toronto. Le 16 avril, le Service correctionnel du Canada a confirmé qu’un détenu à la Mission Institution en Colombie-Britannique est décédé à cause de la COVID-19, tandis que plus de cinquante autres détenus ont été déclarés positifs pour le virus.

Du 24 mars au 1er avril, des détenus à la prison pour migrant.e.s de Laval ont tenu une grève de la faim de huit jours pour exiger leur libération immédiate et du logement décent et sécuritaire à leur sortie. Bien que plusieurs grévistes de la faim aient été libérées depuis, onze personnes demeurent en détention.

Malgré les appels répétés de douzaines d’organisations exigeant du fédéral la libération des détenu.e.s et des prisonniers et prisonnières migrant.e.s, le gouvernement canadien refuse de libérer tous et toutes les détenu.e.s. L’ASFC a pour part libéré lentement les détenu.e.s migrant.e.s au cas-par-cas, à travers des audiences individuelles de contrôle des motifs de détention.

Les migrant.e.s libéré.e.s demeurent souvent sous la menace de déportation et font face à la précarité, avec une absence de logement, une longue période de traitement pour les permis de travail et un accès limité ou reporté aux programmes de soutien.

Dans chaque crise, des opportunités : Appel à l’action décentralisée pour le 1er mai

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Avr 222020
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

Peu importe l’histoire qu’on raconte du 1er mai, une chose ne change jamais: c’est un moment pour se réunir, soit pour défiler dans la rue ou fêter un nouveau printemps. Bien que le beau temps qui arrive nous réjouit, nous sommes pour la plupart bloqué·e·s chez nous. On suit l’actualité, on essaie de décider comment mieux agir, on regarde le 1er mai qui s’approche et on se demande de quoi il aura l’air cette année si on ne peut pas envahir le centre-ville pour profiter du jour comme nous le connaissons : une fête anticapitaliste.

La vie est une histoire qui ne cesse d’évoluer, une toile changeante. Nous avons toujours dû s’accoutumer et adapter nos tactiques à ces nouvelles réalités au fil qu’ils émergent. Ce moment n’a rien de neuf. Le contexte où on se trouve est influencé à la fois par le coronavirus et les mesures répressives de l’État en réponse à lui, mais la nécessité de résister est tout aussi présente.

Même si on ne peut pas se rassembler, il y a encore des manières de marquer le jour, de se sentir partie·s d’un ensemble plus vaste qui a toujours su accueillir le printemps, qui a toujours résisté aux oppresseurs, qui a toujours porté dans son coeur un nouveau monde.

Nous sommes déjà habile à l’action directe décentralisée et elle se fait dans de petits groupes, ce qui est pratique quand la pandémie rend raisonnable une réduction du nombre de personnes avec qui nous sommes en contact. Nous proposons une fenêtre de deux semaines centrée sur le 1er mai pour mener des attaques contre le capitalisme: des tags, de la casse, libérer des trucs, comme vous voulez. Nous avons également envie de voir des actions qui rendent hommage à l’histoire de la résistance et à la terre. Ou les deux.

Dans chaque crise, on trouve des opportunités, pour nous aussi bien que pour les forces auxquelles nous nous opposons. Chose délicieuse que faire du jogging le soir avec un masque et une capuche ne suscite aucune question dans ces rues tellement vides. Et suite au mouvement de solidarité avec les Wet’suwet’en, il y a beaucoup de résistance à célébrer, ainsi que de nouveaux contacts et compétences à approfondir.

Ce contexte montre aussi de vieilles formes de domination sous un nouveau jour: les frontières se durcissent, la police gagne de nouveaux pouvoirs pour contrôler le moindre détail de nos vies, les télécoms se raffolent de nous pister encore plus (pour notre santé), les patrons se réjouissent de voir leurs travailleur·se·s peu payés désignés comme “essentiels” pour qu’ils puissent profiter de la crise, les prêteurs à intérêt (tels les banques et les entreprises de prêt sur salaire) peuvent vendre de nouvelles formes de dettes à des personnes désespérées et l’État arrive à se positionner comme l’unique acteur légitime.

Alors on vous invite à rassembler quelques ami·e·s et sortir la nuit pour célébrer les feux qui brûlent en nous. Partagez vos récits sur des sites telles North Shore Counter-Info, Montréal Contre-info et It’s Going Down pour que nous recevons toutes et tous le rappel que quand on résiste, on n’est jamais seul·e·s.

Note de North Shore: Les appels pour un 1er mai décentralisé se multiplient. En voilà un de Seattle qui date d’avant covid: https://pugetsoundanarchists.org/for-an-autonomous-decentralized-may-day-in-seattle/

Et il y a aussi cet appel pour un mai dangeureux qui circule: https://mtlcontreinfo.org/en-mai-fais-ce-qui-te-plait-un-appel-au-conflit/

Le 1er mai 2020, la résistance continue malgré le confinement !

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Avr 202020
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

En cette période de pandémie, le capital tue plus que jamais. Les travailleur-euse-s sont laissé-e-s sans équipement dans les hôpitaux. Le confinement s’abat sur la population parce que les gouvernements ont fait trop peu trop tard. Les riches propriétaires qui ont ramené le virus avec elleux s’insurgent d’une grève des loyers que leurs locataires n’ont pas le choix de faire, faute d’argent. Les personnes qui vont mourir sont les plus vulnérables, des commis dans les épiceries aux livreur-euse de nourriture, en passant par les prisonnier-ère-s, les sans-abris et les sans papiers, pendant que les plus à l’aise travaillent de la maison. Malgré tout, la distanciation sociale reste une manière importante de réduire le nombre de personnes infectées, et c’est pourquoi NOUS NE NOUS RASSEMBLERONS PAS PHYSIQUEMENT POUR LA MANIFESTATION DU PREMIER MAI. Cependant, nous essaierons de rendre la résistance le plus visible possible, malgré le contexte difficile.

L’économie canadienne, comme celle de la plupart des pays du G20, présentera un bilan financier négatif à cause de la crise sanitaire. Mais en fait, l’économie ça ne veut rien dire. C’est un amalgame d’indicateurs qui ne reflètent en rien notre bien-être. Ils sont réellement plus souvent liés négativement à la santé de nos relations, de nos enfants ou de nos cours d’eau. Toutefois, la classe politique nous force à pleurer le ralentissement économique, nous refusant l’accès aux produits et aux services fournis par notre travail. Pendant que les riches sont sur des îles désertes et dans des maisons de campagnes, les pauvres sont empilé-e-s dans leur taudis, à produire la richesse, à soigner les malades ou à remplir les tablettes des épiceries. Le confinement rend très difficile la solidarité dans un tel contexte, alors qu’il s’agirait pourtant d’un moment opportun pour renverser l’État capitaliste.

Profitons-en pour remettre d’actualité la question environnementale dans une perspective anticapitaliste de justice climatique. Alors que l’air de nos villes est enfin respirable, évitons un retour à la normale dicté par les besoins du capitalisme. Évitons la normalisation de l’isolement et du niveau actuel de surveillance. Car revenir à la normale serait jouer le deuxième acte d’une même tragédie, ce serait jouer le même rôle que nous avions auparavant dans l’écocide en cours. Le système doit changer, doit faire renaître la justice, dans le respect de la vie et des écosystèmes.

Nous voulons nous reconnaître dans le monde que nous habitons. Le capitalisme a produit une société dont personne ne veut. Il est temps de prendre possession du cours de l’histoire laissé trop longtemps à la disposition des riches et des dirigeant-e-s. Il est temps de construire un monde qui nous ressemble.

Cette année nous ne prendrons pas la rue, C’EST POURQUOI NOUS VOUS DEMANDONS D’AFFICHER VOTRE SOLIDARITÉ ANTICAPITALISTE PART DES BANNIÈRES, PROJETS ARTISTIQUES ET AFFICHES. Si vous pouvez prendre des photos, les images seront présentées sur une page web à cet effet, pour lesquels des détails suivront.

Il ne faut pas perdre espoir. La lutte continue d’être aussi, sinon plus, nécessaire qu’avant.

Confinement à double vitesse. L’extractivisme se porte bien

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Avr 202020
 

Du Collectif Emma Goldman

Pendant que près de la moitié de la population mondiale est en confinement volontaire ou forcé, certains projets extractivistes continuent à aller de l’avant. En effet, c’est le cas pour Coastal GasLink, Trans Mountain pipeline et le Keystone XL. Toutefois, ce dernier vient d’être bloqué par une décision d’un juge fédéral américain du tribunal du Montana [1]. Malgré les belles paroles des compagnies sur la sécurité au travail en temps de pandémie, les travailleurs ne respectent pas les règles de distanciation sociale sur les chantiers. La multinationale LNG Canada, derrière le gazoduc Coastal GasLink et le terminal à Kitimat, a bien beau dire qu’elle a diminué le nombre de travailleurs sur ses chantiers, les militant.e.s autochtones qui sillonnent le territoire et les résident.e.s  du village d’Houston (près des chantiers) ont prouvé le contraire. Et même si les travailleurs quittent les campements, ils sont ensuite hébergés dans des motels dans le secteur (comme sur la photo à Houston), restant donc au nord de la Colombie-Britannique, ne réglant pas le problème du risque de contagion que représentent ces ouvriers.

Motel qui héberge des travailleurs à Houston. Le stationnement est bondé.

Devant cette situation très critique qui peut engendrer la mort de plusieurs dizaines voire de centaines de personnes, des représentants de Premières nations demandent l’arrêt des travaux sur le gazoduc de Coastal GasLink et de l’oléoduc Trans Mountain. Ces deux projets mettent en danger les communautés autochtones qui se trouvent le long des trajets prévus. Comme le fait bien comprendre Jennifer Wickham, une représentante du clan Gidimt’en de la nation Wet’suwet’en : « Le problème se résume aux ressources limitées en soins de santé. Dans le nord, nous avons des services médicaux très limités. Donc s’il arrive quelque chose, cela va submerger le peu de services que nous avons. »

Ci-dessous: Chantier du Coastal GasLink

Pour la cheffe Judy Wilson, il s’agit clairement d’un confinement à deux vitesses. Elle demande la fermeture des camps de construction pendant la pandémie : « Si Trudeau dit qu’il faut se mettre en confinement, qu’il est important de le faire, alors pourquoi les campements liés aux ressources industrielles ne tiennent-ils pas compte de ces précautions? » De plus, la majorité des personnes qui viennent travailler pour ces projets extractivistes proviennent d’un peu partout au pays (certains de l’international), augmentant les chances d’amener le virus avec eux dans le nord. Selon LNG Canada, seulement 35% des travailleurs sont de la Colombie-Britannique. Fin mars, un ouvrier de cette compagnie a été testé positif à la Covid-19, mettant en lumière les réels dangers de ne pas arrêter complètement les chantiers. Avec les divers projets extractivistes, des milliers de travailleurs résident de manière temporaire dans le nord de la Colombie-Britannique. Si plusieurs d’entre eux contractent la Covid-19, le système de santé, déjà très fragile, va rapidement être submergé et la population locale ne pourra pas recevoir les soins médicaux nécessaires. Il faut ajouter au nombre des travailleurs, les policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui sont là pour protéger les chantiers.

À Burnaby, en Colombie-Britannique, des résidents et résidentes s’inquiètent de voir les travaux se poursuivre. Les mesures sanitaires ne sont pas respectées comme il est possible de le voir sur la photo ci-dessous.

En plus de cela, les travailleurs arrivent ensemble par autobus qui font la navette pour les amener au terminal de Burnaby. Selon le site de la compagnie: « Le terminal Burnaby est le point final du réseau pipelinier Trans Mountain. C’est un point de distribution du pétrole brut et des produits raffinés vers les terminaux locaux – la raffinerie de Parkland et le terminal maritime de Westridge. » Malgré tout, le gouvernement de Trudeau n’exige pas la fermeture de ces chantiers et fait la sourde oreille. Toute cela est encore plus ridicule puisque le prix du pétrole brut albertain est en total chute libre. Le 31 mars dernier, le baril se vendait 5 $ américain.

J’imagine que ça doit être ça la réconciliation à la sauce libérale. Mettre en danger la vie de milliers de personnes tout en violant sans arrêt les droits des Nations autochtones, en envoyant la GRC frapper, humilier et emprisonner les membres des diverses communautés en résistance. Tous ces projets doivent être arrêtés! Solidarité avec les populations qui sont mises en danger au nom de l’économie et de l’argent!

[1] Le juge « a statué que le Corps des ingénieurs de l’armée américaine a enfreint la loi en approuvant le permis national 12 (Nationwide Permit 12), autorisant le pipeline Keystone XL de franchir des cours d’eau. Ce permis est essentiel au projet de l’entreprise albertaine TC Energy Corp. » Source : Radio-Canada. Lien vers le texte complet, ici.

Salon du livre anarchiste de Montréal: Ce qu’on va faire en mai 2020

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Avr 202020
 

Du Collectif du Salon du livre anarchiste de Montréal

Bonjour à tous et toutes,

Pour une multitude de raisons, la plupart en lien avec la situation de la COVID-19, le collectif du Salon du livre anarchiste de Montréal a dû prendre la décision difficile, mais nécessaire, de ne pas organiser le rassemblementBonjour à tous et toutes,

Pour une multitude de raisons, la plupart en lien avec la situation de la COVID-19, le collectif du Salon du livre anarchiste de Montréal a dû prendre la décision difficile, mais nécessaire, de ne pas organiser le rassemblement annuel de deux journées qui a lieu autour du parc Vinet, depuis les deux dernières décennies. Néanmoins, nous désirons organiser tout de même un évènement le 17 mai 2020 qui prendra une forme différente dans les circonstances, mais qui permettra de préserver nos liens, politiques et solidarités.

En tant que petit collectif, nos capacités sont limitées, d’autant plus que nous faisons face à de nouvelles contraintes dans nos vies hors de celui-ci. Alors nous aurons besoin de votre aide essentielle et de votre soutien, comme c’est le cas à chaque année!

Ceci étant dit, voici ce que nous espérons réaliser pour le 17 mai prochain.

Comme nous l’avons toujours fait, nous voudrions fournir aux artistes, auteur-es, éditeur-ices de littérature anarchiste ainsi qu’à d’autres sortes de groupes et organisations un espace efficace pour y vendre et distribuer librement des libres, zines, affiches, autocollants et autres médiums aux personnes qui en veulent. Nous voyons cela comme une approche à deux dimensions : des « kiosques » en ligne et des livraisons en personne (à Tioh:tiàke, voire sur l’île de Montréal). Dans un contexte où l’infrastructure anarchiste se voit contrainte à fermer boutique, à proprement parler, nous voyons les ventes comme faisant partie de la solidarité, pour permettre aux projets de rester actifs à travers cette récente crise, ce qui est lié aussi à l’importance générale de diffuser les idées et inspirations anarchistes dans le monde extérieur.

Le collectif va devoir se fier en grande partie sur les éditeur-rices tout comme les livreur-euses pour que ça fonctionne, mais nous sommes aussi disposé-es à offrir nos ressources en termes de mise en place d’une infrastructure de télécommunications et d’autres formes de soutien technique.

Au-delà de continuer de distribuer livres, art et d’autre matériel de diffusion anarchiste, on aimerait aussi créer un espace ce 17 mai pour des conversations en temps réel, similaire à celui offert les années précédentes par le Salon. Nous envisageons cela comme un mélange de quelques conférences (qu’on souhaite rendre aussi accessible que possible, incluant des diffusions en temps réel sur la radio communautaire comme sur internet), des tables rondes plus participatives en petits groupes, tout comme des conversations de personne à personne entre organisateur-rices (en équipes formées à l’avance).

Aussi ce 17 mai nous aimerions voir un déferlement d’art de rue et d’affiches à travers Montréal, en une sorte de vernissage extérieur facilitant la distanciation sociale, et nous encourageons les artistes et autres de ne pas que faire ainsi, mais aussi de le documenter avec des photos, aussi.

Alors qu’on approche le premier mai, nous allons publier une nouvelle annonce avec plus de détails et probablement quelques nouvelles initiatives. D’ici là, par exemple, ça pourrait devenir plus clair si une quelconque forme de rassemblement en un lieu physique sera possible pour la fin de semaine du 16-17 mai, et nous considérons aussi l’idée d’un zine pour après le Salon du livre. Nous espérons aussi avoir notre affiche, dessinée par Kevin Lo, prête pour le premier mai, et aimerions la voir placardée un peu partout en ville.

Finalement, nous souhaitons remercier tous ceux et celles qui nous ont fait parvenir des suggestions et qui ce sont inscrit-es pour être bénévoles. Si vous êtes intéressé-es à faire de l’affichage à Montréal ou voudriez contribuer à ce projet en tant que modérateurs et modératrices, concepteur-rices web ou traducteur-rices (de l’anglais au français, mais aussi de l’anglais vers d’autres langues d’usage courant à Montréal), inscrivez-vous ici:

https://noise.autistici.org/mailman/listinfo/benevoles-volunteer-salonmtl

Prenez soin de vous, donnez du soin autour de vous,
Solidairement,

Le Collectif du Salon du livre anarchiste de Montréal

Entraide en contexte de pandémie

 Commentaires fermés sur Entraide en contexte de pandémie
Avr 202020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Les discours qui circulent actuellement dans la population oscillent à différents degrés entre la béatitude procurée par une pause bien méritée et la course aux munitions causée par les replis identitaires. L’objet de ce texte n’est pas l’analyse exhaustive des situations exceptionnelles causées par la pandémie, bien que nous encourageons toute initiative en ce sens. Plutôt, nous voulons soulever le fait que la peur éprouvée par plusieurs a des chances d’être et est déjà récupérée par des attitudes, des propos et des comportements fascistes.

Le stress, les conflits, les commentaires douteux entendus dans les épiceries et dans les hôpitaux en témoignent. Les violences conjugales et les tensions personnelles exacerbées dans les appartements et les régions confinées en sont un autre exemple. Pour faire face à cette récupération illégitime de la crise, nous croyons qu’il est nécessaire de visibiliser activement un discours honnête d’entraide et de prise de pouvoir commune. S’assurer que nos discours qui prônent la responsabilisation, la communalisation et les libertés politiques et économiques soient visibles et surplombent les récupérations fascistes est primordial.

Tant que nos corps seront mobilisés et/ou mis en danger par la coercition de l’État, tant que nos actions seront surveillées et nos droits suspendus, tant que le capital négociera violemment son pouvoir dans les vides laissés par la pandémie, nous devrons concentrer nos efforts à répondre aux bonnes questions et à regarder en face les tensions auxquelles nous sommes tout·e·s confronté·e·s. Obéir à des mesures totalitaires pour protéger la vie ou assumer des formes d’indocilité qui risquent de l’écorcher en passant. Accepter la fin d’un monde ou défendre sa continuité.

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Ce texte a été écrit par des personnes blanches cisgenre appartenant au spectre hétérosexuel. Notre point de vue situé peut expliquer certaines mécompréhensions et/ou exclusions pouvant être véhiculées par ce texte. Les réinterprétations sont les bienvenues.

Ce texte sera écrit au «nous» dans le contexte paradoxal où la distanciation physique est popularisée. Nous avions déjà commencé à prendre de la distance, mais voilà que cette reine virale nous demande d’agrandir le fossé entre les individus, entre les communautés. Nous souhaitons prendre acte de cette situation afin de choisir nos camps. Nous souhaitons bâtir des ponts entre les îlots qui continueront à résister à l’ensemble des plaies – et pas seulement au virus.

L’état d’exception nous a toujours fait rêver. Il est à la fois étrange et fascinant de voir les rythmes basculer, les consciences s’affûter, les allié·e·s se pointer. Il est à la fois inquiétant et merveilleux de voir que les privilèges dont chacun·e jouissait (consciemment ou non) sont mis au jour, rendus disponibles à la vue de tout·e·s, révélés.

Au même moment, certaines questions se précisent. Nos privilèges étaient-ils si invisibles? N’avions-nous pas amorcé un travail solide pour les révéler? Et aussi, la situation d’exception engendrée par la pandémie sera-t-elle suffisante pour que tous nos privilèges soient mis au jour? Sommes-nous tout à fait conscient·e·s des enjeux territoriaux, coloniaux ou environnementaux qui nous assurent encore un certain confort, une certaine portée dans nos actions?

Si les réponses à ces questions seront structurantes pour les prochains mois, la situation nous oblige à voir que les privilèges auxquels certain·e·s d’entre nous s’étaient habitué·e·s participaient à un refus général du changement social, au déni collectif de la largeur des possibles qui nous étaient déjà permis.

Les amitiés, l’accès à un toit, à un puits, à de l’eau potable, aux denrées de base, des légumes, de la farine, des protéines, de la drogue ou de l’alcool, de l’espace pour marcher sans se faire accoster par un flic ou un macho. Les connexions, les bandes passantes, les vitamines, l’entraide, la blancheur, l’argent.

Une autre question centrale nous taraude : qu’est-ce qu’on fait avec tous ces privilèges? Certains vont nous être utiles. Il faudra apprendre à les partager, à les démanteler pour mieux les distribuer, à renoncer à quelques-uns d’entre eux. Continuer à se remettre en question personnellement. Les temps de crise ne sont pas une excuse pour s’asseoir sur ce qu’on a accumulé, ni pour manquer de responsabilité sous le couvert de l’urgence.

L’état d’exception soulève avec plus d’acuité encore d’autres questions que nous nous posions déjà. Des questions comme : pour ou contre la survie de l’espèce humaine et sinon, à quel prix? Pour ou contre le capitalisme et sinon, à quel prix? À quelle forme de responsabilité individuelle et collective pouvons-nous réellement aspirer et de quelle nécessité sera-t-elle garante?

Autant que nous croyons que les réponses seront amenées à se préciser dans les prochains mois, autant que nous croyons que l’organisation politique qui est déjà là est suffisante.

Nous croyons que nous avons déjà tout ce qui est nécessaire pour survivre et pour faire exister les systèmes et les mondes dont nous rêvions – et ce, dans le sens où nous allions déjà.

Nous croyons que toutes les personnes qui liront ce texte et qui se reconnaîtront font déjà partie de ce monde parallèle dont nous parlons depuis longtemps, celui qui s’est construit lentement à partir de nos infrastructures, celui qui s’est solidarisé, déjà, à partir d’idées et de consciences communes, celui qui permet nos pluralités, nos différences.

Bien que la peur soit tout à fait légitime, nous souhaitons amorcer le mouvement des corps et le mouvement des idées vers la réalisation d’une situation commune, d’un intérêt commun – soit, le rayonnement de nos mondes au-delà des territoires oppressifs.

Bien que la méfiance soit compréhensible, nous souhaitons confirmer la théorie par la pratique et assumer, ensemble, l’incertitude inévitable d’une telle démarche. Nous souhaitons respecter les rythmes de chacun·e tout en incitant au mouvement. Nous souhaitons continuer à prendre soin les un·e·s des autres, à soigner nos relations, à assumer nos responsabilités les un·e·s envers les autres.

Nous souhaitons voir apparaître, bientôt, la cartographie située de nos communs.

Avant la pandémie, nous nous demandions déjà comment sortir de l’immobilisme, de l’isolement, du mal-être dans ce monde d’oppression. Nous nous demandions comment sortir de nos quotidiens pour avoir un peu de temps, pour penser à d’autres façons de vivre et d’être ensemble. Nous nous disions que pour sortir de l’isolement, il faudrait se reconnaître, avoir envie de faire des choses ensemble, avoir un imaginaire qui nous donnerait envie. Nous nous demandions : quelle vision du futur nous motive, pour vrai? Qu’est-ce qu’on trouverait important de faire, ici et maintenant?

Les premières réponses que nous avons trouvé étaient contenues dans les théories et les pratiques féministes. Nous croyons que la diversité peut être un atout en temps de nécessité et cela doit être porté en assumant que les féminismes radicaux sont des moteurs centraux, prioritaires et transversaux qui affectent tous les aspects de nos vies – privés, sociaux et politiques.

Lorsque nous appelons à l’entraide, nous nous fions aussi sur les consciences et les condamnations actives déjà présentes sur le terrain pour refuser tous les comportements racistes, coloniaux, homophobes, validistes, sexistes, transphobes, classistes. Mais nous ne voulons pas nier l’écart qui persiste entre les discours et la pratique. L’effort déjà déployé témoigne de ce que beaucoup d’entre nous aimeraient. La réalité, qui est que nous n’y sommes pas tout à fait, doit encore faire partie de l’équation.

Ces différents systèmes d’oppression s’entrecroisent, interagissent et se renforcent les uns les autres, d’où la nécessité de les combattre comme un tout et non de façon isolée.

À partir de maintenant, nous voulons choisir de prioriser les luttes anti-capitaliste et anti-autoritaire, ce qui implique de sortir du capitalisme et de s’organiser sans l’État actuel. Nous devons dès maintenant repenser nos façons de fonctionner ensemble : d’où l’idée de préciser nos communs* et de se doter de nos propres structures. L’état d’exception dévoile ce que nous savions déjà : des structures, qu’on les veuille ou non, sont déjà là. Nous devons choisir les nôtres et non celles imposées par l’État.

Dans le quotidien, nous continuerons à travailler à ce que l’on travaille déjà, soit, à sabler l’engrenage du colonialisme pour le faire disparaître, à mettre en place des relations de solidarité avec les réfugié·e·s et les personnes plus vulnérables, à mettre en place des moyens pour mieux se comprendre, à solidifier nos structures de soin qui nous permettent de rester inclusif·ve·s et accueillant·e·s (« care »), à travailler les opportunités que l’on a de prévenir/sortir de l’isolement, de la dépression, de l’anxiété, et cette fois-ci, des impacts du coronavirus.

Idéalement, la récupération et la consolidation des communs se ferait par région-clé – les déplacements, l’accès aux ressources et les pratiques anti-autoritaires seraient codifiées à partir de ce qui se fait déjà.

Récupérer les communs, hors des directives gouvernementales, est le devoir politique, économique et écologique de notre temps. La condition de possibilité du communalisme, c’est tout sauf « chacun·e fait ce qu’ielle veut ». Car le communalisme engage. Il est incompatible avec toute forme de libéralisme. Il ne peut exister sans certaines obligations**. Dans le communalisme, il y a le principe de l’auto-organisation de ses membres et le droit de sanction : l’idée n’est pas de se surveiller, mais de s’assurer qu’il n’y a pas d’abus. Il y a aussi l’idée du déplacement (ir)régulier des pouvoirs, qui prévient toute forme d’accaparement.

Même si nos pratiques sont déjà libertaires, subversives et que l’on peut s’en féliciter, les louanges que l’on peut en faire aujourd’hui ne sont que la moitié de ce que nous pourrons en faire dans quelques mois et dans quelques années, lorsque nous aurons fait émerger la nouvelle cartographie de cet état d’exception.

Nous ne pouvons plus nous en remettre à des lendemains qui chantent en allusion à d’hypothétiques pratiques communautaires isolées. Nous avons plusieurs choses à partager : nos pratiques anti-oppressives, nos structures, nos pratiques de soin, le matériel, les denrées de base.

Nous ne savions pas trop comment libérer du temps pour nous organiser.

Nous n’arrivions pas trop à voir comment redéfinir les échanges commerciaux/ économiques sans l’argent sale du capitalisme.

Nous ne savions pas trop comment revenir à l’essentiel, comment nous passer collectivement et activement des avantages que nous procuraient les systèmes oppressifs.

Nous ne pensions pas que le taux de CO2 sur la planète pouvait baisser aussi rapidement, réduisant concrètement le rythme des changements climatiques. Nous ne pensions pas que les salaires des personnes à faible revenu pouvaient augmenter d’un jour à l’autre. Nous ne pensions pas que l’idée du revenu garanti pour tout-e-s ferait l’unanimité de la sorte. Nous savons maintenant que tout était déjà possible, que ce n’était qu’une question de volonté.

Nous ne nous attendions pas vraiment à une pandémie mondiale.

Nous ne voulons pas être sauvé·e·s par l’État et nous ne voulons surtout pas que les choses reprennent comme avant.

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Proposition d’entraide et actions concrètes

• Nous proposons que toute personne se reconnaissant dans cet appel à l’entraide puisse choisir en toute liberté un lieu d’atterrissage. Le lieu d’atterrissage est le lieu qu’on choisit pour s’impliquer, former ou se joindre à une commune. Nous croyons qu’à ce stade-ci, la proximité territoriale est le facteur le plus important, bien que le ravitaillement, les affinités et la connexion internet soient des ressources précieuses;

• À partir de là, continuer activement la mutualisation des moyens de production (production alimentaire, ateliers de tout genre, cliniques, etc) et la mutualisation des ressources (bouffe, argent, soins, etc);

• Continuer à s’assurer que les gens autour de nous ont accès à l’information, relayer des points de vue critiques et différents des médias mainstream;

• S’assurer que nos discours soient présents dans les médias sociaux, les espaces, les territoires et dans nos échanges avec nos voisin·e·s;

• S’assurer que la grève des loyers et que toute action collective réduisant le pouvoir du capitalisme soient effectives;

• Multiplier les actions solidaires avec les personnes les plus précaires (isolement, vieillesse, pauvreté, sans-statuts, monoparentalité, personnes vivant avec un handicap, etc) et s’autoformer, s’autoéduquer à la pluralité des vécus et des situations.

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* Les communs impliquent que la propriété n’est pas conçue comme une appropriation ou une privatisation mais comme un usage. Hors de la propriété publique et de la propriété privée, les communs forment une troisième voie.

** Voir l’exemple du tequio zapatiste, ces sessions de travail collectives auxquelles chaque membre des communautés chiapanèques doit se soumettre. La définition du travail ici doit être élargie aux formes souvent invisibilisées ou hiérarchisées par le capitalisme (travail domestique, charge mentale, travail émotionnel, etc).