Montréal Contre-information
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Lettre à la mairesse

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Déc 212022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Valérie, vos petits discours à deux cennes à la mauvaise sauce gaucho ne convainc meme plus les citoyens les plus acharnés. Votre obstination à gonfler encore et encore le budget du SPVM nous a motivé à nous attaquer un peu aux équipements de la ville de Montréal. Ce jeudi soir dernier, dans Rosemont, les pneus de 15 véhicules de la ville, voiture, van, et petit camion, ont été crevés à l’aide de couteau et clou. Attention à vos véhicules personnels. Bonne journée!

Le Syndicat des Locataires Autonomes de Montréal résiste à la rénoviction de Cromwell: la solidarité anarchiste est essentielle

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Déc 202022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Les opinions exprimées dans ce texte [initialement paru en anglais le 23 octobre ; NdMtlCI] ne sont pas celles du Syndicat Autonome des Locataires de Montréal (SLAM). Ce qui suit est le compte rendu et l’analyse d’un membre du syndicat. SLAM est construit sur des principes anarcho-syndicalistes mais n’est pas une organisation explicitement anarchiste et contient de nombreux (sinon la plupart) militants non-anarchistes. Travailler ensemble ne consiste pas à compromettre nos principes, mais à accroître notre force sur la base d’un accord tactique.

Un court documentaire, basé sur une visite communautaire du 3605 st-urbain dont il est question plus loin dans ce texte, explore les conditions des locataires de Cromwell.

Les résidents du 3605 St-Urbain se défendent contre une rénoviction effectuée par Cromwell Management. Leur propriétaire, l’un des hommes les plus riches du Québec, est George Gantcheff.

Le projet de rénovation de Gantcheff et Cromwell, implacable, imprévisible et initialement illégal, a atteint un point d’ébullition.

Depuis janvier, plus de 100 locataires ont été rénovincés d’une tour de 130 logements. Ces travaux ont nécessité l’arrêt du chauffage de l’immeuble. Les locataires s’apprêtent à passer un hiver glacial. Leur seule source de chaleur sera les chauffages d’appoint fournis par Cromwell. Tous les locataires de l’immeuble de 130 logements, sauf 14, sont partis.

De nombreux locataires ont accepté l’offre du propriétaire de mettre fin à leur bail de manière anticipée et d’abandonner leur logement plutôt que de subir des rénovations intrusives. De nombreux locataires âgés vivaient dans l’immeuble depuis des années.

Cromwell a l’habitude d’effectuer des rénovictions et d’augmenter les loyers dans les unités de Montréal et de Toronto. Les rénovictions fournissent une excuse au propriétaire pour augmenter drastiquement le loyer.

Cela contribue de manière significative à l’embourgeoisement/gentrification et à l’accélération de la hausse des loyers. La conséquence est l’enrichissement des propriétaires au détriment de l’appauvrissement continu de la classe ouvrière.

Le propriétaire du 3605 a d’abord justifié les travaux de construction par la nécessité de réparer le système de chauffage du bâtiment. Cromwell en a ensuite profité pour effectuer des rénovations massives. La construction a encore été retardée et étendue.

Depuis, les locataires sont confrontés à un manque d’eau chaude, à de l’eau rouillée, à de la poussière et de la saleté partout, à un bruit constant insupportable et à des coupures de courant. Cromwell a transformé l’immeuble en une zone de construction insupportable et a utilisé ces conditions pour faire pression sur les locataires afin qu’ils quittent leur logement.

Un par un, les locataires ont déménagé. Une fois qu’une unité était libérée, l’appartement était éviscéré, permettant à la construction de s’étendre continuellement.

La majorité des locataires restants du 3605 ont formé un conseil de locataires qui s’est réuni régulièrement au cours des deux derniers mois.

Un membre du Syndicat Autonome des Locataires de Montréal, qui a participé activement à l’organisation de conseils de locataires dans des immeubles voisins, assiste à leurs réunions et assure la coordination entre leur conseil et le syndicat général.

Des centaines de dépliants et d’affiches ont depuis été distribués dans le quartier du Plateau, alertant les voisins des locataires de la situation et appelant à la solidarité. Les locataires actuels du 3605 refusent d’être déplacés au nom du profit des entreprises.

Le Syndicalisme Révolutionnaire des Locataires : s’organiser sur le terrain

Le Syndicat Autonome des Locataires de Montréal, qui s’organise avec les locataires de l’immeuble, est un syndicat fondé sur la non-hiérarchie interne, la solidarité, le recours à l’action directe et le leadership des locataires. L’objectif général est de créer un mouvement de masse capable de supprimer radicalement les relations de pouvoir entre les gens, pas seulement pour les locataires, mais pour tout le monde.

SLAM se consacre à la construction de conseils de locataires dans les immeubles et les blocs appartements. Des membres de SLAM assistent aux réunions de ces conseils autonomes. Leur rôle est d’encourager et d’éduquer à l’action directe, de fournir des conseils lorsqu’on leur demande, et d’aider à coordonner les actions ou le soutien avec l’appareil syndical plus large sans dominer la discussion.

Au moment d’écrire ces lignes, SLAM, qui a moins d’un an, a aidé à organiser des conseils de locataires dans près d’une douzaine d’immeubles à travers Montréal.

Les locataires actifs comprennent plus de 40 syndicalistes ou participants aux conseils. Il existe un réseau de soutien plus large de quelque 100 à 150 personnes qui ont signé des pétitions ou participé à des événements.

Les deux mois et demi d’organisation au 3605 St-Urbain (l’immeuble en rénoviction) ont été un défi enrichissant pour les organisateurs. Les locataires restants ont tous plus de 40 ans. Ils viennent d’une pléthore de milieux. Les réunions ne sont pas conventionnelles.

Les discussions de groupe ne durent pas plus de 30 secondes avant que les interruptions ne donnent lieu à des conversations secondaires improvisées. L’attention et la “parole” sont très difficiles à retenir.

À cela s’ajoute le fait que, en raison des horaires disjoints de ce groupe constitué de travailleurs, les réunions se tiennent tard le soir. Elles peuvent parfois s’éterniser au-delà de 23 heures.

Lorsque le Syndicat a entendu parler pour la première fois d’un locataire du 3605, il a été contacté par une figure de proue aimable et respectée de l’immeuble. Cette personne avait déjà organisé une première réunion entre locataires. Avec seulement un petit encouragement du Syndicat, ces réunions du conseil ont continué.

Lorsque l’organisateur du SLAM est entré dans le groupe, les locataires étaient principalement axés sur le recours aux tribunaux du logement pour résoudre leurs problèmes avec Cromwell. C’était dommage.

Sans trop entrer dans les détails, il est juste de dire qu’un mouvement de masse et combatif capable de remplacer le contrôle des entreprises par le contrôle des locataires ne viendra pas du lancement de procès. S’engager dans les tribunaux, c’est individualiser les problèmes sociaux à son meilleur.  

Lors des premières réunions du Conseil du 3605, l’organisateur du SLAM a apporté plusieurs échantillons de lettres collectives que d’autres conseils de locataires avaient écrites à leur propriétaire, a discuté des avantages de l’action collective et a même fait passer des vidéos d’action directe et montré des coupures de presse.

Ces vidéos comprenaient la marche du SLAM sur le siège social de Cogir en juin. Cette marche a permis aux locataires d’obtenir des milliers de dollars en réparations, des économies de loyer et des travaux de construction sans que les locataires n’aient ouvert un seul dossier au Tribunal.

Grâce à des discussions continues, certaines propositions d’actions collectives hors-sol ont finalement été proposées et acceptées par les locataires du 3605. Ces résolutions étaient adaptées à la situation spécifique et aux zones de confort des locataires.

Une fois certaines actions décidées, le SLAM a aidé à convoquer une assemblée générale de ses organisateurs et sympathisants locataires. Environ 16 locataires se sont entassés dans l’espace de réunion habituel du Syndicat, dont plusieurs locataires plus âgés de la classe ouvrière.

Ces locataires plus âgés s’étaient impliqués dans le Syndicat par nécessité, étaient devenus des leaders dans leurs conseils et étaient maintenant prêts à en faire plus. Lors de cette réunion, deux sessions de peintures de bannières ont été planifiées, une liaison avec les médias, une stratégie de médias sociaux et une visite guidée du 3605.

Les bannières sont magnifiques et plusieurs d’entre elles ont été accrochées samedi dans le hall et à l’extérieur du 3605. Plus de 30 voisins, membres du Syndicat et sympathisants ont participé à la visite de l’immeuble délabré. Certains voisins qui avaient été contactés lors du porte-à-porte des appartements de la même rue se sont présentés. Iels étaient absolument enragéEs et engagéEs. Iels avaient leurs propres analyses et expériences et voulaient les soutenir de toutes les manières possibles. Une femme a demandé à rejoindre le SLAM.

Les locataires ont été encouragés par ces premières actions (l’entreprise, en revanche, avait répondu au projet de visite par une réponse ferme et agressive, en affichant des avis semi-légaux menaçants et en se présentant aux portes des locataires en réponse).

Au fur et à mesure que la campagne progresse, le Syndicat continuera à faire pression en faveur d’autres actions directes et d’une escalade. Les locataires sont de plus en plus ouverts à ces tactiques car ils ressentent le pouvoir de la solidarité des locataires à l’extérieur de leur immeuble.

Conclusion

Le but de cette courte anecdote sur l’organisation des débuts de cette campagne contre Cromwell est de souligner l’importance pour les anarchistes de créer et de s’insérer dans des groupes où l’antagonisme de classe est le plus clair.

Nous voulons aider à créer des conseils, des lieux de rencontre qui renforcent le pouvoir collectif et l’autonomie de chacun. Nous avons également pour objectif de pousser la lutte plus loin et de la renforcer. Peut-être que notre idéologie de non-hiérarchie et d’esprit révolutionnaire combatif n’a pas de sens pour tout le monde, mais nos tactiques, lorsqu’elles sont proposées aux situations spécifiques des gens, devraient toujours en avoir.

Cette stratégie syndicaliste nous permet de construire le respect et la popularité de nos méthodes parmi les non-anarchistes et de devenir des “robin des bois” locaux (selon les mots d’un locataire du 3605).

L’avantage de cette forme de syndicalisme continue de faire ses preuves pour le SLAM. Le Syndicat ne se résume pas à la foule habituelle d’organisateurs monolithiques, idéologiquement orientés, plus jeunes et consciemment engagés (bien que ce groupe démographique soit important, et majoritaire aux réunions bihebdomadaires). Il a la capacité d’organiser dans les divers cercles qui constituent le véritable noyau de nos classes opprimées.

Le soutien et l’activisme continus des camarades anarchistes à travers Tio’Tia:Ke («Montréal») restent plus importants que jamais.

La solidarité est essentielle!

Notre objectif n’est pas seulement l’amélioration des conditions. Comme l’écrit Lorenzo Kom-Boa Ervin dans Anarchism and the Black Revolution,

«nous devrions jeter les riches clochards dehors et prendre le pouvoir! Bien sûr, nous devrons nous battre contre les flics et les gardes de sécurité pour les propriétaires véreux, mais nous pouvons le faire aussi! Nous pouvons… construire un mouvement indépendant de locataires qui autogéreront toutes les installations, non pas pour le gouvernement… mais pour eux-mêmes !»

Vous souhaitez apporter votre soutien ? Prenez contact avec le Syndicat : slam.matu@protonmail.com ou tenez-vous au courant sur notre instagram @slam.matu.

Consultez le compte Kolektiva du Syndicat pour notre documentaire et les futures vidéos du SLAM.

Blocage du port de Montréal en solidarité avec Wet’suwet’en

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Déc 172022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Alors même que la COP15 se tient dans les rues de notre ville et que le gouvernement canadien danse la danse du greenwashing, l’oléoduc Coastal Gaslink continue d’être construit en territoire Wet’suwet’en et ce, contre la volonté de cette nation. Les gardien-ne-s de ce territoire s’opposent depuis des années aux percés des pétrolières. Ce projet écocidaire menace la rivière Wedzin Kwa ainsi que la faune et la flore du Yintah; pendant que le Canada prétend se soucier de la biodiversité à la COP15, CGL fait sauter de la dynamite et pose des tuyaux dans les eaux des Wet’suwet’en*, mettant ainsi en danger le saumon, l’anguille et d’autres formes de vie non humaines déjà menacées.

Face à la résistance des Premières Nations, le pétro-État canadien a déployé et déploie encore des millions de dollars** de force policière militarisée pour forcer le passage de ce monstrueux projet. Partout ailleurs dans les terres occupées par l’État canadien, des projets similaires de transport ou d’extraction de matières premières mettent en péril les fragiles écosystèmes et les habitants qui en dépendent, des sables bitumineux au projet de Ray-Mont Logistiques qui menacent le Terrain Vague faisant face au port de Montréal.

À l’hiver 2020, des militant-e-s autochtones et allié-e-s se sont mobilisé-e-s d’un océan à l’autre pour s’attaquer à l’infrastructure marchande canadienne en solidarité avec les Wet’suwet’en. Aujourd’hui encore, nous sommes prêt-e-s à faire face à la machine extractiviste et écocidaire qu’est l’État canadien, à ses chiens armés, ses équipes de communication spécialisées en greenwashing et son appareil économique. Nous sommes du côté du vivant, du côté des premiers peuples luttant pour leurs souverainetés. Nous savons qu’un autre monde est possible loin de leurs projets écocidaires dégueulasses qui ne profitent qu’à une poignée de milliardaire et leurs larbins parlementaires.

Le port de Montréal voit chaque jour des produits du monde entier circuler dans des quantités toujours plus grandes. Pourtant, nos conditions de vie diminuent, les écosystèmes s’effondrent et les premiers peuples sont encore la cible de politiques répressives et génocidaires. Le système économique qui fait fonctionner le port de Montréal nous mène à notre perte collective. Il demande toujours plus de pétrole, plus de matières premières, plus de mégainfrastructures et plus de terres pour y creuser ses mines, y construire ses pipelines et y entreposer ses conteneurs. Aujourd’hui, nous l’avons fermé !

Après un blocage réussi du port de Montréal et d’une partie de Notre-Dame Est, malgré une imposante et agressive présence policière, les militant-e-s se sont dirigé-e-s vers les bureaux de la RBC au centre-ville de Montréal pour aller y joindre le rassemblement appelé par Sleydo et d’autres militant-e-s Wet’suwet’en.

Fuck CGL, Fuck la police, Fuck les banques, Fuck le Port de Montréal, Fuck la COP15, Fuck le Canada!
Vive les Wet’suwet’en, Vive les peuples qui résistent, Vive la résistance !
Par ce que l’air, la terre et les rivières ont besoin de révolutionnaire !

* https://thenarwhal.ca/coastal-gaslink-wetsuweten-blasting/
** https://thetyee.ca/News/2021/08/16/RCMP-Spent-Almost-20-Million-Policing-Wetsuweten-

Auxane Jonot : le policier raciste qui s’en vient vivre à Québec

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Déc 102022
 

De Montréal Antifasciste

Montréal Antifasciste exerce une activité de veille et de surveillance sur les groupes haineux, qu’ils se regroupent dans le monde réel ou sur des groupes en ligne.

Dans les dernières années, les franges radicales de l’extrême droite ont eu tendance à quitter les plateformes traditionnelles comme Facebook et Instagram pour se tourner vers des plateformes jugées plus dérégulées (comme GAB) ou mieux sécurisées (comme Telegram). Cela ne nous empêche pas de continuer notre travail de surveillance, comme nous l’avons fait cette année avec la section québécoise de la nébuleuse White Lives Matter.

En dépit de la perte de certaines de ses plateformes, nous nous sommes intéressé·es cette année à la communauté qui se regroupe autour d’Alexandre Cormier-Denis et de son média Nomos TV. Plus spécifiquement, nous avons pu observer toutes sortes de choses sur le chat Telegram réservé aux abonnés.

Récemment, un utilisateur de ce chat a plus particulièrement attiré notre attention.

L’utilisateur « Aux » est un jeune Français qui s’apprête à s’installer au Québec. Il est un fervent partisan d’Éric Zemmour (l’ex-journaliste devenu candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle française de 2022, qui ferait passer Marine Le Pen pour un gentil chaton) et de son organisation Reconquête. Tout naturellement, « Aux » s’est retrouvé sur le chat réservé aux abonnés payant de Nomos TV puisque son animateur, Alexandre Cormier-Denis, a beaucoup soutenu la candidature d’Éric Zemmour. Il y est actif depuis le 29 août 2022.

De Mr Deez…

« Aux» est actif dans la communauté du jeu vidéo. Il est connu pour être un joueur, notamment sur le jeu Call of Duty, sous le pseudonyme Mr Deez. Il anime une chaîne Twitch à ce nom, suivie par 2200 « followers » et a été derrière le projet YouTube « 5 choses à savoir ». De nombreuses preuves relient sans peine « Aux» à Mr Deez :

… au policier Jonot

« Aux» a finalement dévoilé qu’il travaille comme policier en région parisienne. En plus de se mettre en scène en uniforme, il a commencé à partager des photos de sa journée, comme des photos de son pistolet Taser.

Beaucoup plus choquant, il a décidé de partager des photos des gens qui étaient en garde à vue (arrêtés) – des personnes menottées à leur siège, évidemment photographiées sans leur consentement. De plus en plus décomplexé au fil des semaines, il a commencé à publier régulièrement les noms et les visages de personnes qu’il interpelle, afin de justifier son idéologie raciste. Il a fini par publier les photos ou coordonnées de pas moins d’une quinzaine de détenus, avec des commentaires pour chacun, ou il dévoile leur historique d’arrestations et leurs accusations, avec des commentaires désobligeants ou racistes.

Voici un échantillon des portraits de détenus qu’Auxane Jonot a publié sur la chaîne Telgram de Nomos; nous avons flouté les visages et autres éléments qui pourraient permettre d’identifier les personnes.

Il est même allé jusqu’à publier des extraits de son carnet de notes avec les noms, date de naissance, adresses, et numéros de téléphone – et une photo du système informatique interne pour les policiers avec les détails d’une intervention policière, avec les noms des personnes, adresses, etc.  Tout ça, juste pour donner un prétexte de discuter du « grand remplacement » ou dénigrer les gens qui ne sont pas blancs comme lui.

« Mes 4 interpellations à l’instant, je vous donne un exemple des noms 🙂 C’est nous, on écrit très vite à l’arrache 😭 eux ne savent à peine écrire ahah Justement, je montre au Québec qu’en France tout va très bien et que ceux qui disent le contraire sont des complotiste »

Ses comportements et gestes en disent long sur la culture qui règne aux services de police, qui baigne dans le racisme systémique.

« Alors c’est simple ça fait 4 ans que je suis dans la police, j’ai mis en garde à vu 5 personnes au TOTAL dont le prénom était français ou occidental disons. TOUT le reste c’est du prénom africain/maghrébin ou pays de l’Est. »

La police et le racisme systémique

Le fait que la police est une institution qui incarne le racisme systémique ne fait pas question – étude après étude le démontre, avec ses effets dévastateurs (violence, mort, incarcérations) pour les BIPOC, et même les services de police des grandes villes du Canada le constatent. On a vu que la police de Toronto s’est fait enlever le droit d’arrêter les gens aléatoirement (politique « stop and frisk »), à cause du profilage racial flagrant — et tout récemment les services de police du Québec se sont vu enlever le droit d’intercepter des conducteurs sans motif pour les mêmes raisons.

Il est aussi de plus en plus documenté qu’un bon nombre de policiers sont sympathiques aux mouvements d’extrême droite, et que certains en sont membres eux-mêmes. On l’a vu récemment avec le mouvement du soi-disant « Convoi de la liberté » — des policiers filmés qui donnent leur appui enthousiaste, et encore plus choquant, les allégations de fuites stratégiques de « tous les corps de police » au convoi. Aux États-Unis on a vu la police donner du soutien aux milices qui intimidaient les militant-e-s de Black Lives Matter, et qui ne voulaient pas arrêter Kyle Rittenhouse après que celui-ci ait tué des manifestants dans la foule — Rittenhouse qui a été finalement acquitté de toutes les accusations portées contre lui. En septembre, le Anti-Defamation League a publié une étude sur une fuite de la milice américaine des Oath Keepers, dans lequel on trouvait 373 policiers qui étaient aussi membres de cette milice (et relayait des témoignages de la manière par laquelle ils propageaient les valeurs de cette milice anti-immigrante dans leurs corps de police). On a aussi vu un ex-membre du FBI produire un reportage en 2020 qui documentait à quel point les services « de maintien de l’ordre » ont été liés à des activités militantes racistes dans au moins 12 états au cours de la dernière décennie. En Europe, il y a de nombreuses études sur l’extrême droite dans les corps de police – on y trouve une « culture d’extrémisme » selon le journal The Guardian, qui révèle que 81 % des corps policiers en France voteraient pour le Rassemblement National, et rappelle la fuite du groupe WhatsApp de policiers français bourré de racisme.

Qui est « Aux »?

Auxane Jonot
Aux Tonoj: https://www.facebook.com/auxane.soy
Twitter : https://twitter.com/MrDeeZHD
Twitch : https://www.twitch.tv/mrdeezhd
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCmamnT89_gghqsDP5-JvBaA

Emeline Maire
Facebook : https://www.facebook.com/emeline.maire.14
Twitter: https://twitter.com/Anywherexx

Plusieurs indices semés sur le chat des abonnés de Nomos TV nous ont permis rapidement d’en savoir plus sur lui. Auxane est son prénom, il est originaire de la région Bretagne et vit en région parisienne où il occupait un emploi de policier dans le Val-de-Marne (département 94), notamment dans la ville d’Arcueil.

Sa conjointe est pharmacienne et partage largement les idées racistes d’Auxane, comme celui-ci nous l’a appris, et comme nous l’avons découvert sur son compte Twitter. C’est d’ailleurs en partant des échanges sur leurs deux comptes Twitter que nous avons pu identifier formellement le couple comme étant Auxane Jonot et Emeline Maire.

Une arrivée imminente au Québec

Heureusement pour la jeunesse française, Auxane a annoncé avoir démissionné de son emploi de policier au mois de novembre 2022. Le couple de Français s’apprête à s’installer au Québec. Leur arrivée est prévue pour le 11 janvier 2023.

Il était d’abord prévu qu’iels s’installent à Montréal et qu’Auxane suive une formation en informatique. Sur le chat, Auxane demandait par exemple :

« Selon vous quels sont les meilleurs quartiers de Montréal? Les quartiers les plus épargnés par la diversité? »

Un récent séjour exploratoire cet automne a changé la donne. Suite à sa récente visite au Québec, Auxane déclare sur le chat que :

« Montreal est bcp trop LGBTophile/anglicisé à mort/et grand remplacé pour moi. »

Le couple a finalement décidé de s’installer dans la ville de Québec, jugée plus conservatrice, et ils ont déjà trouvé un appartement dans le secteur de Lebourgneuf.

///

Dans un élan de lucidité, Auxane Jonot a posé la question suivante sur le canal Telegram de Nomos TV :

« On est sur qu’il n’y a pas d’infiltré dans ce canal? Car on ferait vite la une de Mediapart »

Cette phrase à elle seule démontre bien qu’Auxane est tout à fait conscient de la gravité de ses actions et de ses mots, il expose sa haine dans un entre-soi raciste qu’il pense (ou espère) anonyme. Mais comme le dit très bien ACD lui-même : « on est sur de rien du tout ».

Faisons en sorte qu’Auxane et Emeline ne se sentent pas les bienvenus. Et pourquoi pas, qu’il fasse la une de Mediapart!

Il y a de la place pour tout le monde au Québec, sauf pour un ancien policier raciste.

Réfugié·es bienvenu·es, racistes dehors!

P.-S. On vous met en bonus cette capture d’un autre post raciste d’Auxane Jonot sur la chaîne Telegram de Nomos, dont l’ironie n’échappera pas personne…

Sabotage au terrain vague

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Nov 302022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

L’excavatrice arrivée au boisé steinberg a été sabotée. Tous les cables possibles ont été coupés.

Nous continuerons de lutter contre l’expansion du port et de ses infrastructures. Les personnes qui planifient les routes, les conteneurs, la stratégie maritime avantage saint laurent et les zones d’innovations qui se mettent en place le long du fleuve travaillent pour les projets mortifères. Nous luttons pour le vivant.

La destruction planifiée du terrain vague ne se fera pas sans lutte! Nous luttons depuis longtemps et nous lutterons encore.

Revendication de responsabilité de l’incendie de véhicules du C-IRG sur le territorie Wet’suwet’en

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Nov 302022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 26 octobre, aux petites heures du matin, plusieurs véhicules de la GRC C-IRG ont été incendiés dans le stationnement du Smithers Sunshine Inn.

Au moment où vous lisez ces lignes, Coastal GasLink fore sous les sources sacrées de la Wedzin Kwa. Le sol tremble dans les territoires Wet’suwet’en. Pour chaque tremblement de la terre, alors qu’ils enfoncent leur tête de forage et font sauter leurs explosifs à travers le lit de la rivière et la roche, juste sous les bancs de saumons en train de se frayer un chemin, des tremblements de douleur et de rage se répercutent dans le cœur de ceux.ses qui ont encore de l’espace pour les ressentir.

La mort nous entoure. Les saumons meurent en masse alors que les ruisseaux s’assèchent. De vastes zones de forêts tropicales autrefois florissantes, brûlent. Un milliard de crabes des neiges disparaissent et meurent en Alaska. Le chaos climatique se déchaîne tandis que les méga-projets transforment le monde vivant en un véritable cauchemar. Tant de gens quittent ce monde trop tôt. On pourrait appeler ça un suicide. Ou une overdose. Ou un arrêt cardiaque. Peut-être que c’est une balle de la police qui transperce la chair et les organes. Tout cela est la manifestation de la douleur, de la souffrance et de la violence insupportable engendrées par le colonialisme et l’État.

En “colombie britannique”, c’est la GRC qui défend et applique cette violence. Quand les industries extractives rencontrent de la résistance autochtone, la GRC emploie une division spécialisée appelée Community-Industry Response Group. Ce sont les policiers du C-IRG qui se portent volontaires pour faire des descentes, surveiller, harceler et brutaliser les défenseur.ses des terres au nom de leurs maîtres corporatifs.

Tôt le 26 octobre, quatre véhicules du C-IRG à Smithers ont été incendiés alors que les agents du C-IRG dormaient à quelques mètres de là. Les incendies ont endommagé ou détruit les quatre camions et se sont propagés à plusieurs véhicules industriels et à une ambulance dans le parking. Les camions de CGL et de BC Hydro incendiés sont à peine regrettables. L’ambulance endommagée est malheureuse et involontaire. Personne n’a été blessé dans cette action parce que des mesures ont été prises pour s’assurer que personne ne le serait. Les véhicules ont été allumés que lorsqu’il était certain que le feu ne se propagerait pas aux structures ou ne mettrait pas des vies en danger.

La violence exercée par l’industrie et appliquée par la police condamne une planète entière à un avenir désertifié et brûlant. Reconnaître le fait que chacun d’entre nous a un intérêt dans cette lutte signifie reconnaître l’importance d’agir avec notre propre agentivité, autonomie et urgence. Nous devons tous et toutes nous servir de cette douleur pour en retirer la détermination nécessaire pour agir contre ceux qui sont responsables de notre souffrance.

Il n’y a pas de mots à partager avec le gouvernement ou l’industrie qui puissent changer le cœur de leur nature. Ces institutions ne sont pas des personnes. Elles n’ont pas d’âme, pas d’éthique et pas de conscience. Leur force motrice est le profit à tout prix, et elles ne peuvent être négociées ou raisonnées.

Les libéraux et les centristes veulent que la politique soit claire et nette, dans les limites de la respectabilité. Le fait de qualifier les actions qui sortent de ces limites d’opérations de false flag nuit sérieusement à notre capacité à élargir le champ de la lutte et à défier directement la violence de l’État. Les mouvements qui réussissent utilisent un large éventail de tactiques pour atteindre leurs objectifs. Les accusations de false flag ne servent qu’à isoler ceux.ses qui choisissent de s’engager dans des actions plus conflictuelles d’un soutien plus large, ce qui est dangereux et limitatif. S’il y a une conspiration ici, c’est la collusion ouverte entre les entreprises et les forces de l’État pour poursuivre l’héritage de la violence génocidaire sur les terres et les peuples autochtones.

Brûler des voitures de police c’est facile. Prendre les mesures nécessaires pour empêcher les arrestations l’est moins. Recherchez des méthodes qui fonctionnent ; warriorup.noblogs.org est un bon point de départ. Pour faire cela, utilisez des outils technologiques axés sur la sécurité et qui sont open source tout en étant sur un WiFi public, ou mieux encore, allez-y à l’ancienne et procurez-vous des livres. Testez vos méthodes. Réfléchissez bien à la façon dont le feu peut se propager pour vous assurer que vous ne mettrez pas involontairement le feu à un bâtiment ou ne causerez pas de blessures. Sachez comment éviter de laisser des preuves. Réfléchissez de manière critique aux conséquences de l’action comme de l’inaction. Faites confiance à vos instincts rebelles et agissez avec courage.

Il a toujours été temps de se battre. Ce l’est toujours.

Solidarité avec Alfredo Cospito! De Barton à Bancali

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Nov 282022
 

De North Shore Counter-Info

On était dans la rue pour tenir notre banderole avec notre numéro de téléphone dessus pour communiquer avec les prisonniers dans la prison Barton à Hamilton, Canada, comme d’hab, mais on a voulu prendre un moment pour exprimer notre solidarité avec des prisonniers et prisonnières anarchistes en lutte.

Alfredo Cospito a entamé une grève de la faim dans la prison Bancali en Italie le 20 octobre pour exiger qu’on le sorte d’isolement et qu’on lui redonne accès aux appels téléphoniques, au courrier et aux visites. Il a était placé dans ces conditions en mai pour le punir d’avoir continué de s’impliquer dans les luttes anarchistes depuis la prison.

En tant que le Projet de solidarité avec les prisonniers de Barton, nous croyons fermement à la nécessité de ne pas oublier les prisonniers et de les soutenir quand ils entre en lutte contre les prisons qui les oppriment. Certains d’entre nous ont déjà fait de la prison et d’autres ont soutenu leur amis incarcérés, et nous savons toutes et tous à quel point c’est important et utile de faire en sorte que les prisonniers et les prisonnieres anarchistes restent présents dans nos vies. Ce qui n’est pas un geste de charité avec les personnes incarcérées, mais parce qu’ils restent des compagnons qui ont des choses précieuses à contribuer malgré les barreaux.

Ivan Alocco, Anna Beniamino et Juan Sorroche sont des prisonniers anarchistes qui ont également lancé une grève de la faim en solidarité avec Alfredo, et nous voulons leur envoyé notre solidarité aussi. Ce n’est que grâce à la multiplication et à la convergence des luttes qu’on devient assez puissants pour gagner, donc sachez qu’alors que nous travaillons avec les prisonniers de Barton pour détruire la prison ici, vous étés dans nos cœurs.

Notre petite banderole bien moche n’est qu’une petite chose, mais sachez qu’elle représente votre présence à côté de nous dans nos luttes.

Matinée venteuse chez les vendeur.euses de condos

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Nov 222022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ce lundi 14 novembre, les courants d’airs seront les seuls visiteurs des bureaux de vente des condos Le Moden, métro Frontenac.

La ville est déja fucking laite mais les nouveaux condos nous font quand meme chier. La yopisation de la place Frontenac et du quartier Centre-Sud est imminente. La domination du capitalisme avance a grands pas. N’attends pas une seconde de plus pour pratiquer ton lancer fracassant avec tes chum.e.s!

CLOU DE CHEMIN DE FER:
-accessibilité 9/10
-impacte 9/10
-discretion 7/10 (moins bruillant qu’on pensait)
-maniabilité 10/10
-fun 10/10

Compte rendu de la lutte en solidarité avec les kahnistensera contre le projet New Vic de McGill

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Nov 192022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

À travers cette lutte en solidarité, c’est devenu évident qu’en tant que communauté radicale, on se doit de se tenir en solidarité avec les kanien’kehá:ka kahnistensera.

Parce que ces militantes traditionalistes de Kahnawa:ke se battent depuis les cinquantes dernières années pour défendre la souveraineté de leur peuple.

Parce qu’elles font partie du peu de personnes Mohawks qui tiennent encore dur comme fer à leur mode de gouvernance pré-invasion coloniale, qui s’appelle la Grande loi de la Paix.

Parce que ce code organise la confédération Haudenausaunee comme ce que nous interpréterions comme du fédéralisme libertaire, où toute les décisions sont prises à petite échelle par consensus avant d’être amenées à un niveau supérieur : de la famille au clan, du clan à la communauté, de la communauté à la Nation, de la Nation à la Confédération.

Parce que dans la Grande Loi, les femmes sont considérées comme les progénitrices de la nation, et sont donc responsables de s’assurer de la protection du territoire et des enfants (autant du passé, du présent et à naître).

Parce qu’en tant que colons et anarchistes, nous avons également nos propres raisons de supporter les communautés autochtones dans leur bataille contre l’État qui les prive de leur relation avec leur mère, le territoire, la terre.

Les kahnistensera poursuivent actuellement en justice l’université McGill, la ville de Montréal et les gouvernements du Québec et du Canada pour faire cesser les travaux de rénovation du projet New Vic sur les terrains du Allan Memorial Institute et de l’hôpital Royal Victoria. Ces institutions ont été le lieu d’expériences de tortures menées dans le cadre du programme MK-Ultra des années (1950 – 1960). Le Allan Memorial Institute et l’hôpital Royal Victoria étaient tous les deux impliqués dans ce programme. Il y a d’importants soupçons que des enfants autochtones (ainsi que des orphelins de Duplessis et autres personnes marginalisées) y seraient décédé.es et auraient été enterré.es sur le site de manière anonyme et McGill a minimisé cette terrible histoire en procédant à des fouilles. En tant que traditionalistes, les Mères ont une position bien différente du conseil de bande de leur communauté qui est soutenu par le gouvernement, et qui ne leur offre aucun soutien pour cette action en justice ou pour la lutte générale.

Dans le cadre de la poursuite, elles demandaient d’abord une injonction interlocutoire pour faire arrêter les travaux de rénovation du Royal Victoria qui risquent de détruire à jamais les preuves de ces atrocités, en plus de potentiellement détruire les traces archéologiques d’un très important village Kanien’kehá:ka qui se trouvait exactement à l’endroit du Royal Vic avant l’arrivée des français sur l’île. Le 27 octobre 2022, contre toutes attentes, la cour Supérieure du Québec s’est prononcée en leur faveur et accorda une injonction forçant l’arrêt des travaux de rénovation. L’université McGill est maintenant forcé de s’asseoir avec elles pour établir un plan pour des fouilles archéologiques complètes et non-intrusives du site.

Depuis le début de leur poursuite contre l’université McGill, elles ont fait énormément de mobilisation dans la conférédation Haudenausaunee, mais également dans les milieux radicaux de Montréal : une présentation pendant l’occupation du pavillion des arts de McGill, une présentation à l’Achoppe au printemps derniers, une présentation au salon du livre anarchiste cet été, et probablement beaucoup d’autres événement dont je ne suis pas au courant. Dans les derniers mois, des rumeurs ont commencé à circuler comme quoi l’université McGill allait de l’avant avec l’excavation sans attendre l’audience prévue pour l’injonction interlocutoire. En septembre, McGill annonçait que les travaux d’excavation auraient lieu début du mois d’octobre, alors que le procès était prévu pour le 26 octobre. C’est ce qui a été l’élément déclencheur de la campagne « Stop the New Vic », les gens voulant trouver une manière de retarder les travaux d’excavation au moins jusqu’au moment du procès, en espérant que les Mothers obtiendraient l’injonction. Nous n’étions pas particulièrement optimiste quant à la possibilité d’un jugement qui leur serait favorable, mais si les travaux allaient avoir lieux avant même qu’elles aient eu la chance de défendre leur cas, nous allions tenter de les faire cesser.

Au début du mois d’octobre, une rencontre de mobilisation a été appelée, où il y avait une bonne trentaine de personnes motivées à s’impliquer dans une occupation du terrain du Hersey Building du Royal Vic, là où aurait lieu l’excavation.

Semaine du 10 octobre, deux semaines avant l’audience
Le 10 octobre, « Columbus Day » aux soi-disant États-Unis et l’Action de Grâce au Canada est considéré par beaucoup d’autochtones sur l’île de la Tortue comme le « Indigenous People’s Day of Rage ». Ce soir-là, sur le site prévu de l’excavation des personnes sont allées installer un campement et certaines y ont passé la nuit.

Le lendemain matin, très rapidement, la police a été appelée. Les militant.es au campement ont essayé de retarder la police le plus longtemps possible. Iels ont fini par jouer au chat et à la souris sur le Mont-Royal avec des flics qui étaient de plus en plus en crisse. Les policiers criaient à tout le monde que la prochaine fois qu’ils les croisaient, iels se faisaient arrêter, mais pour autant que je sache il n’y eu aucune arrestation. L’après-midi même, une quinzaine de personnes ont réussi à se retrouver pour évaluer les possibilités d’actions. L’énergie était encore très bonne et les gens se sont toute de suite mis à planifier la suite.

Au cours de cette semaine là, des groupes affinitaires sont allés plusieurs fois à chaque jour sur le site pour ralentir les travaux. Les bureaux de la firme archéologique ont aussi été attaqués. Cette action fut l’objet d’un communiqué de la part des Mohawk Mothers, qui se retrouvaient accusées par leurs opposants juridiques :

« We are being held accountable legally of all such actions at this time, as the opponents are trying to construe us as criminals before the Judge with less than two weeks remaining before the hearing at the court on October 26, 2022 »

Aux militant.es qui avaient organisé cette action, les Mohawk Mothers ont adressé cette remarque :

« We greatly appreciate tokens of solidarity and demonstrations, but we ask you to be mindful of the dire legal repercussions for us, and the high risk of jeopardizing all the work we have invested for more than one year to obtain an injunction, which could be ruined, as well as the hope of our families to know the truth and get justice ».

Quant à Arkéos, interrogé par un journaliste sentimentaliste de La presse, le patron de la firme affirmait « On ne veut pas que [les ouvriers] creusent sans qu’il y ait d’archéologues. Ce serait vraiment une perte », sous entendant que les travaux de rénovation auraient lieux avec ou sans la présence d’archéologues, et exposant ainsi davantage la stratégie de «rubberstamping» de McGill, qui fait affaire avec des archéologues dans le seul but de donner de la légitimité à son projet colonial.

Semaine du 17 octobre, une semaine avant l’audience
Le lundi suivant une vigile de treize personnes avec des chandelles a aussi réussi à ralentir les travaux. Les flics étaient tellement sur les nerfs à cause de la semaine précédente qu’ils étaient plus nombreux que les manifestant.es. Armés jusqu’aux dents, ils bloquaient la porte d’entrée, ce qui a drôlement fait chier les travailleur.es de la firme d’archéologie mais aussi les employé.es de l’hôpital. Comparés à la foule très tranquille de la vigile, les flics ont eu l’air de monstres hyper-agressifs

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une « intervention artistique » a eu lieu : des tombes, des vêtements et des souliers d’enfants ont été disposés sur le site de l’excavation pour souligner la violence associée au fait de creuser et donc de déranger les potentielles tombes anonymes.

Semaine du 24 octobre, semaine de l’audience
La semaine de préparation au procès, les gens de Divest Mcgill ont travaillé extrêmement fort à l’organisation de trois événements de mobilisation :

Lundi : Journée de teach-in et de tractage sur le campus de l’université McGill,

Mardi : Projection du film « Kahnesatà:ke, 270 ans de résistance »,

Mercredi : Rassemblement devant le palais de justice pour la première journée en cour.

L’audience
Le mercredi 26 octobre, l’énergie au palais de justice était électrique. La salle d’audience était trop petite pour accueillir toutes les personnes qui voulaient assister au procès. Des jeunes étaient assis.es à terre, les camarades dehors faisaient de la mobilisation, il y avait de la bouffe pour une armée. Tout le monde qui était au rassemblement et à l’intérieur ont mangé la bouffe collective, même les Mothers!

Jeudi, l’énergie n’était pas assez élevée pour refaire le rassemblement dehors, mais les camarade ont fait et amené une vingtaine de portions de bouffe pour nourrir les Mothers et les personnes qui les appuyaient au procès. On m’a raconté que cela a mené à une scène très cocasse où une vingtaine de personnes mangeaient assises par terre dans un corridor du palais de justice parce que la cafétéria du palais de justice n’acceptait pas les gens qui avaient leur propre lunch.

Jeudi soir, le jugement a été rendu : considérant que le cas était vraisemblablement d’intérêt public, le juge avait le devoir de rendre un jugement immédiat devant les gens, et pas seulement de l’écrire et de l’envoyer aux parties. Il a ordonné une injonction interlocutoire de 3-4 mois jusqu’à la prochaine date d’audience. Pendant ce temps là, l’université McGill doit s’asseoir avec les Mothers et établir un plan pour des fouilles archéologiques qui leurs conviendraient. Cela veut dire que les travaux de rénovation sont stoppés jusqu’à la fin de l’injonction!

Une victoire historique
Sans aucun doute, ce procès fera l’histoire. Pour la première fois depuis ses débuts, la cour supérieure a accepté qu’un collectif de personnes autochtones s’auto-représente. C’était vraiment important pour les Mothers de le faire de cette manière, par souci d’autodétermination, et aussi pour rester en cohérence avec la Grande loi. Le juge n’avait aucune raison d’ordonner une injonction : après tout, jeudi midi l’avocat de l’université McGill avait annoncé que les fouilles étaient terminées et que rien n’avait été trouvé. En plus, tous les avocat.es de la défense ont plaidé que les procédures légales présentes étaient adéquates et que s’addresser à la cour supérieure du Québec ne l’était pas. Dans son jugement à l’oral, le juge a reconnu que de renvoyer les Mothers dans le vortex légal de l’État ne serait pas bénéfique à la réconciliation avec les communautés autochtones.

En fait, c’est la première fois qu’un tribunal reconnaît que les horreurs des pensionnats ont aussi eu lieu dans le système de santé régulier, ce qui est une énorme avancée en terme de reconnaissance du génocide. D’ailleurs, et ce en même temps que le procès des Mothers, l’assemblée nationale a finalement reconnu que les pensionnats étaient un outil génocidaire. Et donc, avec ce jugement obtenu par les Mothers, les hôpitaux blancs devraient bientôt pouvoir être reconnus comme des outils génocidaires à l’égard des peuples autochtones.

Un autre gain vraiment majeur : les Mohawk Mothers ont réussi à asseoir leur légitimité sur le fait qu’elles sont traditionalistes, donc directement en opposition avec le conseil de bande. Le jugement du 27 octobre vient renforcer le fait que les conseils de bande sont des institutions coloniales (des “federal boards”) et que leur consultation ne peut en aucun cas être confondue avec le consentement d’une nation. Elles ont réussi à imposer leur légitimité avec la force de leurs lois, de leur caractère, leur courage, et le soutien qu’elles ont su trouver auprès de leur communauté, de colons anarchistes et de la gauche radicale.

Finalement, le juge a particulièrement insisté sur le fait que les traumas associés aux tombes non marquées correspondait à des « dommages irréparables », c’est à dire que les dommages ne peuvent pas être compensés par des montants d’argent. C’est pourquoi il a décidé d’imposer l’injonction même si elle était pas nécessaire considérant que McGill avait supposément terminé les fouilles. Il considérait que les inconvénients associés au délai pour McGill ne faisaient pas le poids face au trauma et à la perte de confiance envers le système de justice qu’aurait pu entraîner le refus de l’injonction. Il a dit une phrase vraiment marquante que je vais essayer de reformuler de mémoire:

« Depuis deux jours, vous regardez tous vers l’avant de la salle. De l’endroit où je suis, je regarde dans la direction opposée, et j’ai bien vu depuis deux jours que la douleur et les émotions associées au fait de déranger des tombes ananymes n’affecte pas uniquement les kahnistensera. Depuis deux jours, j’ai vu les réactions émotives des gens dans l’assistance en direct, et je ne peux pas ignorer ça. »

Ça m’a vraiment surpris.e qu’un juge base son jugement sur des perceptions émotives, d’autant plus des émotions provenant de l’audience. Je veux dire, les témoignages des Mothers et tout le contexte historique qui a été abordé pendant le procès était absolument suffisant pour faire pencher la balance. Mais je pense quand même sérieusement que le fait que les personnes se soient mobilisées pour être au palais de justice avec elles a enfoncé le dernier clou.

En tant qu’anarchistes, nous sommes particulièrement méfiant.es face au système de justice canadien. Ce système ayant été mis en place sur le territoire pour assurer la colonisation et l’exploitation des territoires autochtones, le développement du système capitaliste, et la protection des riches et des puissants, nous ne pouvons nous résoudre à y faire confiance. C’est pourquoi il est particulièrement important de nous organiser en dehors de cette institution, directement sur le terrain et dans nos millieux. Soyons prêt.es à répondre quand le système juridique aura atteint sa limite. Soyons prêt.es à répondre quand il aura démontré que son principal rôle demeure la pacification et la récupération, même si de temps à autre, dans certains contextes très particuliers ce dernier flanche sous la pression. Cette lutte n’est pas terminé. Les Mothers sont encore en cour, le site de l’ancien hopital Royal Vic est encore menacé de devenir un pavillon de green washing au service de McGill et de l’État, bref on a encore énormément de pain sur la planche.

Merci infiniment à toutes les personnes qui ont donné même juste une heure de leurs temps à cette lutte dans les dernières semaines, tout ça ne serait jamais arrivé sans tout le soutien qu’on a reçu. Je suis particulièrement reconnaissant.e de la façon dont nous avons pu, en tant que camarades, prendre soin les un.es des autres en redistribuant nos ressources, en faisant des bouffes collectives et en solidifiant nos relations. Je me sens légèr.e, optimiste, et absolument prêt.e pour la suite des choses.

Un.e camarade anarchiste

Formation du CRAB et drop de bannière en préparation de la COP15

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Nov 172022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Du 7 au 19 décembre 22, se tiendra au palais des congrès de Montréal la 15e COP sur la biodiversité. Ce rassemblement des puissances étatiques et corporatives mondiales discutant de la biodiversité ne devrait conforter personne. Ces agents du capital et du colonialisme n’ont, en 14 conférences similaires sur 3 décennies, proposés aucune solution réelle à l’effondrement de la biodiversité. Alors même que les États capitalistes et leurs maîtres corporatifs sont responsables de cet effondrement, il est inquiétant de les voir se réunir pour signer un traité sur la biodiversité. Loin de chercher à trouver des solutions réelles, les parties de la COP cherchent deux choses: impliquer de plus en plus les intérêts privés dans la gestion de la biodiversité et maximiser les profits issus du brevetage de matière génétique. Ce dernier point régi par le protocole de Nagoya dépossède la majorité de l’humanité de son droit fondamental au savoir issu du vivant (savoirs développés avant tout par les premiers peuples de la terre) en cherchant à placer le contrôle des savoirs sous l’égide corporatif et étatique. Ce protocole pourrait mener à l’emprisonnement de scientifiques cherchant à rendre accessible des médecines et autres savoirs issus de la nature. Comment justifier de restreindre la recherche et le développement de médecines dans un contexte de pandémie mondiale qui prouve une fois de plus la nécessité de partager les savoirs par delà les frontières?

Les exploiteurs, pollueurs, impérialistes et autres escrocs ont le culot de se réunir au centre-ville de Montréal pour se voiler de vert dans ce qui n’est au final qu’une répétition des sommets néolibéraux du tournant du millénaire. Comme à Québec en 2001 et à Seattle avant, il nous revient à toustes de montrer notre opposition à ce regroupement des pouvoirs. Le capitalisme ne nous sauvera pas de la crise qu’il a causée. La solution ne viendra pas de la poursuite du profit. Pour se sauver, tournons-nous les un-es vers les autres et luttons pour se défaire du contrôle des puissants. Les grandes manifestations et les concertations environnementalistes qui se sont multipliées dans les dernières années n’ont pas suffi. Il est venu le temps de confronter directement le pouvoir!

Face à l’appel à se mobiliser contre ce sommet, nous sommes un groupe de militant-es anticapitaliste et anti-colonialiste, pour la plupart vétéran-tes des luttes écologiques des dernières années, réuni-es indépendamment pour créer le Comité Révolutionnaire d’Action pour la Biodiversité pour contribuer à la lutte. Nous partageons l’appel à tous les autres groupes, réseaux, comité, ligue de se joindre à nous et à la Coalition Anticapitaliste et Écologique Contre la COP15 dans la lutte, de commencer à dresser les terrains et préparer la résistance face à la COP15.

L’air, la terre et les rivières ont besoins de révolutionnaires!

– Comité Révolutionnaire d’Action pour la Biodiversité (CRAB)