Montréal Contre-information
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Oct 092014
 


Vendredi dernier dans la nuit, un énorme graffiti est apparu sur le mur de la salle à manger du dortoir C de la prison de San Marta dans laquelle nous sommes séquestrées. Le graffiti exprime notre solidarité avec les compagnons anarchistes Abraham, Fernando, Mario et Carlos en grève de la faim indéfinie. Depuis ce vendredi, nos camarades prisonnières ne cessent de commenter l’œuvre bien visible.

Ça change des « je t’aime » peints habituellement dans les couloirs de la prison ! Il y a un caractère de confrontation, en rupture avec la passivité quotidienne.

L’objectif a été atteint ! C’est une manière de lancer le débat et ainsi créer des espaces de réflexion à l’intérieur de la prison. C’est une des façons que nous avons ici à l’intérieur pour attaquer la paix sociale et la pacification. Dans notre perspective, il y a de nombreuses manières de lutter et de prendre une position de refus de l’autorité.

L’intention n’est pas de réclamer l’innocence de qui que ce soit, mais bien de générer des contextes de conflit et de rupture avec l’ordre établi. De plus, nous savons que l’initiative des compagnons en grève de la faim a été médiatisée dans le contexte du 2 octobre dans les moyens de communication de masse, mais nous savons que ce n’est pas l’intention des compagnons, car nous refusons d’utiliser les réseaux des médias de masse, encore moins pour y exposer un discours d’innocence.

En solidarité avec les compas en grève de la faim !
Ni coupables, ni innocents

Prison pour femmes de Santa Marta

Oct 022014
 

Contra-info

Nous avons décidé, comme contribution aux activités de solidarité avec les prisonnier-e-s, d’attaquer ceux qui ont contribué à la détention de plusieurs de nos compagnon-ne-s. Le travail d’espionnage qu’assument les corps de sécurité de l’université en collaboration avec le système judiciaire mexicain est bien connu.

En ce qui concerne les faits survenus le 30 septembre dans la Cité Universitaire, nous voulons simplement dire que nous ne cesserons pas de descendre dans les rues dans le but de propager l’action anti-autoritaire, jusqu’à ce que nos compagnons marchent de nouveaux à nos côtés et que nous détruisions cette société d’exploitation dans sa totalité.

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIER-E-S ANARCHISTES ! LIBERTÉ TOUT DE SUITE !

MARIO GONZALEZ, ABRAHAM CORTES, FERNANDO BARCENAS, CARLOS LOPEZ, AMÉLIE PELLETIER, FALLON POISSON

SI VOS LOIS LIMITENT NOTRE LIBERTÉ, NOS ACTIONS LIMITERONT VOS VIES !

Oct 022014
 

Aux médias libres
Aux peuples du monde
Aux opprimé-e-s

Poussés par un sentiment de rébellion, un rejet déclaré et un dégoût véritable envers tous les mécanismes de contrôle, dont le système pénitentiaire, nous, individus anarchistes et libertaires, depuis notre position de prisonniers séquestrés par l’État mexicain, avons décidé d’utiliser l’un des quelques outils de lutte dont nous pouvons nous emparer depuis l’enfermement : la grève de la faim, à partir d’aujourd’hui, 1er octobre, à un année de distance des arrestations du 2 octobre 2013, à 10 mois de la séquestration de Fernando Bárcenas et à 9 mois de celle d’Amélie, Carlos et Fallon.

Pour nous, la grève n’est pas synonyme de faiblesse, et nous cherchons encore moins à sombrer dans une posture victimisante, au contraire. Nous l’assumons en tant qu’alternative de lutte que nous considérons propice pour agir dans une logique de protestation et d’insoumission face à l’emprisonnement de nos corps et pour l’humiliation, l’isolement et la frustration qu’induit le fait d’être reclus dans ces centres de terreur. Nous optons pour le passage à l’acte plutôt que d’accepter la prison comme quelque chose de “normal”.

L’État cherche à former des citoyens dociles et serviles pour maintenir son “ordre social” établi et ainsi pouvoir nourrir la structure de production capitaliste que ne bénéficie qu’à la classe dominante. Les prisons ont un rôle primordial dans la configuration de ces bons citoyens. En réalité, c’est à la société bourgeoise que l’on cherche à réadapter les prisonnier-e-s.

Nous rejetons la supposée fonction de réintégration que la prison pourrait amener dans nos vies. Non seulement nous ne la considérons pas comme utile, mais plutôt comme portant très largement préjudice. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes décidés à poursuivre nos luttes pour la détruire, en commençant par de petites actions de négation et en ignorant son influence sur nos vies.

Nous déclarons cette grève de la fin indéfinie, sans revendication ni demande aucune. Nous en cherchons pas à améliorer la prison ou nos conditions. Il s’agit simplement de rejeter sa fonction hors de nos vies, en agissant de façon coordonnée et solidaire.

Avec cette action, nous accompagnons la protestation du 2 octobre, à 46 ans du génocide de Tlatelolco, sans oublier ni pardonner, faisant la guerre jusqu’à la fin de l’oppression.

Nous ne cesserons jamais d’aspirer à notre liberté !
Nous n’abandonnerons pas la lutte pour elle !

Jorge Mario González García (Tour Médicale de la Prison de Tepepan)

Carlos López “El Chivo” (Prison Est)

Fernando Bárcenas Castillo (Prison Nord)

Abraham Cortes Ávila (Prison Nord)

Source

Note de Contra Info:

Mario González et Abraham Cortes ont été arrêtés le 2 octobre 2013, au cours des commémorations combatives du massacre de Tlatelolco en 1968. Mario González a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, accusé d’attaques contre la paix publique, tandis qu’Abraham Cortes a été condamné à 13 ans pour tentative d’homicide.

Fernando Bárcenas Castillo a été arrêté le 13 décembre 2013 au cours des protestations contre la hausse du prix des billets de métro de la ville de México. Il se trouve depuis en prison préventive, accusé d’avoir brûlé l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola.

Carlos López Marin a été arrêté avec Amelie Pelletier et Fallon Poisson le 5 janvier 2014 pour participation à l’attaque (à coups de pierres et de cocktails molotov) des installations du Secrétariat des Communications et des Transports et d’un concessionnaire Nissan dans la ville de México. Le 17 février 2014, les accusations de terrorisme sont abandonnées, mais pas les mesures de prison préventive, puisque les accusations de dégradations et d’attaques à la paix publique restaient en vigueur. Le procès à leur encontre a débuté le 3 avril 2014, mais on a appris le 16 mai 2014 que les compagnon-ne-s devraient se présenter à deux procès en pénal distincts : l’un inclus dans la juridiction locale pour l’attaque au concessionnaire NISSAN, et l’autre au niveau fédéral pour l’attaque au Secrétariat des Communications et des Transports. Selon les dernières nouvelles dont nous disposons, la dernière audience du premier procès a eu lieu le 16 juin 2014, sans que les sentences ne soient prononcées, tandis que le second procès reste ouvert.

Sep 012014
 

Camotazo

Pourquoi avoir attaqué le secrétariat des communications et transports ?
5E : au sujet de nos compagnon.ne.s anarchistes prisonnièr.e.s

Le 5 janvier 2014 les compagnon.ne.s anarchistes Carlos López Martin “El Chivo”, Fallon Poisson et Amélie Pelletier ont été arrêté.e.s dans la ville de Mexico, suspecté.e.s d’être les responsables de l’attaque de l’un des bureaux du Secrétariat des Communications et Transports (SCT). Carlos se trouve dans la prison Reclusorio Oriente et Amélie et Fallon dans le Reclusorio de Santa Martha après avoir terminé une détention préventive de 40 jours et une tentative ratée de les inculper légalement de “terrorisme”. Entre autres pantomimes judiciaires les compagnon.ne.s font face en ce moment à deux procès pénaux : un par la juridiction locale pour les délits d’attaque à la paix publique et dommages aggravés (attaque sur un concessionnaire Nissan) et pour lequel ils/elles ne peuvent pas avoir de liberté sous caution et un autre plus fédéral pour le délit de dommages sur propriété privée (attaque sur le Secrétariat des Communications et Transports) [1].Qu’elles/ils soient coupables ou innocents on s’en fiche, vu que nous avons toujours maintenu une posture irréductible contre les prisons et contre toute influence psychologique et sociale que son existence peut générer. La solidarité avec ceux qui par leurs pensées et actions affrontent ce système de mort et de domination (et même contre vents et marées) c’est ce qui nous intéresse et c’est pour ça qu’on voulait qu’ils/elles sentent notre complicité et fraternité sincère avec leur cause qui est la nôtre. Nous saluons avec fierté leur fermeté pour coopérer le moins possible avec l’autorité et garder bien droite leur dignité anarchique.

Le débat par rapport à la revendication ou non des attaques et sabotages a toujours existé, et de nombreuses actions sont revendiquées à travers des communiqués expliquant les raisons de celles-ci. De nombreux/ses compagnon.ne.s ont affirmé par l’idée de la “propagande par le fait” que les actions doivent s’expliquer d’elles-mêmes et que dans le cas contraire ça devrait être le mouvement lui-même qui devrait chercher à leur attribuer cette objectivité explicative à travers la réflexion et l’analyses de ces actions. En sachant qu’il n’y a pas de communiqué sur cette action nous voulons aborder ici la raison d’un tel acte, essayant ainsi de donner une projectualité à notre lutte libertaire. Évidemment ce que nous pouvons dire à propos de ces faits n’est que notre opinion.

Pourquoi attaquer le SCT ?

Sans aucun doute aucune institution étatique ne mérite un quelconque respect, car elles font toutes partie de ce système complexe social-artificiel de domination, mais ça vaudrait la peine de s’intéresser à ce que cette institution fait pour comprendre pourquoi quelqu’un décide de passer à l’action :

D’après la loi organique de l’administration publique fédérale dans son article 36 le SCT est chargé des fonctions suivantes :

Formuler et mener les politiques et programmes pour le développement du transport et des communications selon les besoins du pays.

Réguler, superviser et surveiller les services publics de courrier, télégraphes et leurs divers services; gérer l’administration des services fédéraux des communications électriques et électroniques et leur liaison avec les services publics similaires attribués aux services privés de téléphone, télégraphes, et sans-fils et avec les services étatiques et étrangers, ainsi que le service public de traitement d’informations à distance.

Attribuer des concessions et permis au préalable de l’avis du Secrétariat de Gouvernement (Mexique), afin d’établir et exploiter les systèmes et services télégraphiques, téléphoniques et de communication sans-fil pour les télécommunications et satellites, de services publics de traitement d’informations à distance, de stations de radio expérimentales, culturelles et d’amateurs et de stations de radiodiffusion commerciales et culturelles; ainsi que surveiller l’aspect technique du fonctionnement de tels systèmes, services et stations.

Réguler et surveiller l’administration des aéroports nationaux, attribuer des permis de construction d’aéroports privés et surveiller leur opération.

Construire les voies ferroviaires, gares et terminaux de caractère fédéral pour l’établissement et l’exploitation du train, et la surveillance technique de leur fonctionnement et opération.

Attribuer des concessions et permis pour l’exploitation de services de transports sur les routes fédérales et surveiller leur fonctionnement et opération, ainsi que l’exécution des dispositions légales respectives.

Construire, reconstruire et conserver les chantier maritimes, portuaires et de dragage, installer la signalétique maritime et fournir les services d’information et sécurité pour la navigation maritime.

Construire et conserver les chemins et ponts fédéraux, y compris les internationaux;,ainsi que les stations et centrales de transport routier fédéral.

Construire des aéroports fédéraux et coopérer avec les gouvernements des États et les autorités municipales, dans la construction et conservation de chantiers de ce genre.

Réguler la construction de chantiers dans la république.

Entre autres choses.

Traduisant du langage légal au langage du pillage et de la destruction.

En prenant en compte les points antérieurs nous pouvons nous rendre compte de comment cette institution fonctionne dans l’édifice capitaliste du Mexique afin de développer le “progrès” technologique et industriel. C’est-à-dire, c’est le lien institutionnel étatique qui travaille pour que les infrastructures communicatives se développent autant dans les zones urbaines que dans les zones rurales et dans d’autres espaces naturels afin de maintenir le flux de la production et des marchandises. Ce qui veut dire qu’ils sont directement responsables de la destruction de la nature et de la consolidation de nouveaux tissus de Pouvoir et d’esclavagisme.

La coupe brutale des arbres, le déplacement et l’assassinat d’animaux et de communautés sont la conséquence de leur attitude pour la construction et le développement des routes par lesquelles se déplacent leurs sales marchandises dans l’intention de générer de juteux profits politiques et économiques. Ce qui a toujours été la raison principale de ces projets de routes, qui dans la plupart des cas sont faits dans la ferme intention de faire avancer les “méga projets” qui ne sont ni plus ni moins que des firmes industrielles – barrages, centrales hydroélectriques, thermoélectriques, mines, parcs éoliens , etc. – dont le système a besoin pour nourrir en énergie son mécanisme vaste et irrationnel de production et de consommation, qui dû aux dommages brutaux que son avancée fait à la nature a besoin de toujours plus de sources d’énergie à exploiter.

Tout en sachant que de tels faits ne se répètent pas uniquement à travers le Mexique mais partout dans le monde, nous allons illustrer certaines choses.

– À Tepoztlán, Morelos, il y a un projet d’extension de l’autoroute de La Pera-Cuautla qui a comme objectif de faciliter les travaux pour la construction du “Plan Integral Morelos” qui consiste en des centrales thermoélectriques et un gazoduc dans la communauté de Huexca, commune de Yecapixtla. Ces projets ont été attribués aux entreprises espagnoles  Abegnoa y Elencor. En mettant en place cette extension ce sont 50400 hectares et diverses sortes de flore et de faune de la région qui seront affectés, en plus de trouer les montagnes de Chalchiteptl, Cematzin, et Yohualtepetl. Ils veulent construire la centrale thermoélectrique sur 45 hectares limitrophes au peuple indigène Huexca, et on évalue qu’elle consommera 24 millions de litres d’eau par jour, et la moitié de cette eau polluée par le chlore et l’acide sulfurique sera reversée dans le fleuve Cuautla.

– Il y a aussi le cas de l’extension de l’autoroute Toluca-Naucalpan afin d’accélérer le flux de marchandises entre secteurs industriels, ce qui rasera une grande partie de la forêt de Agua Otomí-Mexica, qui va de Tequixquiac  jusqu’à Villa del Carbón, et détruira les communautés ñañhú, ñuhú, mazahua et otomí, et provoquera l’extinction et la destruction de centaines d’espèces animales, végétales et de zones humides qui sont déjà en danger de disparition. Tout cela pour permettre à l’entreprise Autoroutes Vanguardia S.A de C.V.  de fructifier.

– La construction d’aéroports qui, comme tous projets urbanistiques, amène destruction et pillage de la terre. Le genre de projets qu’on a vu à Atenco, et qui en ce moment refont surface.

Internet, radios communautaires, courriers : la communication entre les personnes entre les mains de la répression

Si nous savons que les moyens de communication et d’information comme internet, les emails, les portables, etc. ne garantissent pas la sécurité totale à cause des flics autant au niveau national qu’à l’étranger, il faut souligner la récente acquisition de programmes d’espionnage cybernétiques de la part du Parquet Général de la République [2]. Avec l’approbation de la “Loi Telecom” le SCT se remet sur le devant de la scène en tant que responsable de la répression et de la désarticulation de mouvements par l’espionnage d’individus et de groupes gênants ou subversifs à travers internet et les entreprises téléphoniques comme Telmex, par l’écoute des communications personnelles et la surveillance par géolocalisation, ainsi que la suspension de communication et d’information dans des zones de conflit et de résistance, ce qui affectera directement les radios communautaires et pirates et les médias libres et de contre-information qui font office de nœuds de communication au sein des différentes luttes qui ont lieu dans le pays [3].

Ce ne sont pas les raisons qui manquent, le problème c’est le système

Nous n’avons décrit que quelques faits qui démasquent ce qui pour des yeux acritiques ne sont que des simples bâtiments et personnes faisant leur travail administratif. C’est évident que nous ne voulons pas lancer un appel réductionniste contre le SCT qui serait la seule institution étatique à participer à la gestion de la domination. L’intégralité de ce qui compose l’État fonctionne conjointement et coopère dans différentes spécialités pour faire avancer le système capitaliste. Ces institutions sont à leur tour inévitablement menées par un groupe de personnes en haut de la pyramide de la société de classes avides d’argent et de pouvoir. Il n’est pas inutile de mentionner la “maigre faveur” que donne une majorité de la population citoyenniste et démocrate qui vit de façon acritique, sans remettre en question de façon profonde les conséquences du système ou simplement sans un intérêt pour la nature et la liberté et qui ne cherche qu’à faire partie d’une logique de vie basée sur le cycle sans fin du pouvoir actuel : naître-obéir-travailler-consommer-mourir.

Propageons l’action directe et la solidarité pour la défense de la terre.

C’est pourquoi, comme nos compagnon.ne.s Carlos, Amélie et Fallon, nous continuons de penser que l’action directe donne des résultats. Pas seulement pour combattre l’avancée capitaliste mais aussi pour dire à nos compagnon.ne.s prisonnier.e.s que la lutte continue avec solidarité et force. Si nous pouvons nous poser des questions, s’il y a eu des erreurs sur la forme et le moment où s’est déroulée l’action des compagnon.ne.s, il est évident que la voie de la légalité est le piège de l’État pour arrêter les luttes et les dévier vers le réformisme et la passivité. Pendant que les entraves administratives et les procès foutent la trouille à tout le monde, les entreprises destructrices de la nature continuent leur avancée comme prévu.

Nous profitons à nouveau de cet espace pour envoyer un chaleureux salut fraternel libertaire à nos frères/sœurs anarchistes Carlos, Amélie et Fallon, en espérant que cela soit aussi un apport à la lutte. Nous faisons un appel à étendre la projectualité anti-autoritaire dans les communautés de résistance, à trouver des complices, à propager l’action directe et l’autogestion dans les luttes pour la défense de la terre : contre les machines, les institutions, les appareils de la répression, les prisons et toute l’infrastructure que le SCT et tout l’appareil étatique déploient sous notre nez et qui seront toujours vulnérables.

Détruisons les prisons.

Mexique, 20 juillet 2014

Abajo los muros


Notes

1.- Pour plus d’infos en français sur le 5E voir : non fides, brèves du désordre, le chat noir émeutier, sabotage media et la publication Face à face avec l’ennemi

2.- Le parquet s’est équipé du logiciel espion Finfisher, qui a été utilisé au Pakistan et dans les révoltes en Égypte pour désarticuler les résistances.

3.- On ne veut pas dire par là qu’avant cette loi ce genre d’actions du gouvernement ne se faisaient pas, et nous ne rejoignons pas la vision réformiste qui préfère laisser les choses comme elles étaient ou maquiller la violence étatique. Mais nous voyons les avancées de ce genre de lois comme un pas de plus vers la constitution d’un État policier-militaire dont la première étape est la mise en place dans la rue de l’armée et la militarisation de la police, ce qui bien entendu met en danger n’importe quel projet de lutte pour la libération.

Août 242014
 

Anti-dev, Version améliorée d’un article de Leur Presse

Un-e intrus-e a intentionnellement libéré 3000 visons d’une ferme en Montérégie, et certains d’entre eux pourraient s’être aventurés à l’extérieur de la Propriété, ont indiqué mercredi la Sûreté du Québec et les responsables de la faune.

La ferme de Saint-Jude était la cible d’allégations de mauvais traitement de ces animaux, et plusieurs groupes avaient tenté la semaine dernière de pressuriser le gouvernement à retirer jusqu’à 80 renards et plusieurs milliers de visons des installations.

La SQ dit mener une enquête après la libération des animaux, survenue pendant la nuit. La porte-parole Joyce Kemp a indiqué que le propriétaire de la ferme avait réalisé mercredi matin la disparition des bêtes.

«Sur les lieux, les flics-porc-assassins ont vu que les cages dans lesquelles étaient gardés les visons avaient été ouvertes, a relaté Mme Kemp. Des centaines de visons étaient relâchés, la plupart étaient encore sur la ferme, mais certains ont été en mesure de sortir.»

Un porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a affirmé que 3000 visons avaient été relâchés, mais on ignorait combien avaient été rapatriés tard mercredi.

Le système d’alimentation en eau des animaux aurait aussi été vandalisé.

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard, a soutenu que plusieurs visons risquent de mourir de faim, car n’étant pas préparés pour subvenir à leurs besoins. Ils pourraient également, selon M. Lessard, attaquer d’autres petits animaux dans les fermes avoisinantes, tels que la volaille et les lapins. Il n’a pu fournir, par contre, de données statistiques sur les milliers d’autres animaux morts sur les routes cet été, ou dans d’autres camps de la mort pour non-humains.

Il a appelé au calme, et ordonné la population de permettre au ministère de faire son travail.

Une enquête criminelle a été couverte.

La ferme n’a pas été identifiée par le gouvernement, ou par les groupes de défense des animaux, en raison de possibles actions en justice.

Alan Herscovici, vice-président exécutif du Conseil canadien de l’exploitation animale meurtrière, a soutenu que la liberté pourrait entraîner une situation critique pour ces visons.

«Ils ne sont pas vraiment bien équipés pour survivre en cavale, alors si la personne croyait agir pour le bien-être des animaux, elle provoquait en fait l’effet inverse», a fait valoir M. Herscovici, dont le groupe est une association nationale de l’industrie à but non lucratif.

En plus de la possibilité de déshydratation et de sous-alimentation connues en captivité, les visons risquent aussi d’être frappés par des voitures. M. Herscovici a souligné que les animaux étaient attirés par le bruit des moteurs de voiture, car il s’agit d’un son similaire à celui de la machine utilisée pour les nourrir. Leur mort en captivité seaif de loin plus souhaitable, surtout pour leurs exploiteurs.

Des figurants-es pour les droits des animaux, comme la SPCA de Montréal et Humane International Canada, avaient demandé la semaine dernière au gouvernement de saisir les animaux en raison de leur mauvais état de santé et de leurs mauvaises conditions de captivité. Le gouvernement avait plutôt choisi de « superviser » les animaux à la ferme et de travailler, main dans la main, avec le propriétaire.

En mai, des responsables de la SPCA avaient affirmé que les animaux étaient déshydratés, mal nourris et gardés dans espaces restreints. Durant une visite ce mois-ci, un responsable a affirmé que les conditions s’étaient détériorées. La SPCA a publié des photos et des vidéos la semaine dernière sur les conditions dans lesquelles se trouvent les visons.

«(La SPCA) espère que les visons seront retrouvés sains et saufs et placés dans des refuges plutôt que d’être ramenés sur la ferme», a exprimé mercredi l’organisation.

Mais le gouvernement reste ferme sur sa volonté de maintenir les animaux en cages -donc la ferme- et ajoute qu’il serait plus complexe de les tirer.

Selon le gouvernement, la situation sur la ferme s’est améliorée récemment, et un plan est en vigueur pour s’assurer d’un meilleur traitement, à long, long terme.

«Des mesures de correction strictes ont été appliquées et l’état de santé des animaux progresse de jour en jour», a dit M. Lessard par communiqué.

Le propriétaire de la ferme travaillait avec les voisins et les responsables gouvernementaux mercredi pour récupérer les bêtes.

L’Association professionnelle des producteurs de fourrure du Québec (APPFQ) a dit croire à un geste d’«extrémistes mal avisés».

«Bien loin de «libérer» les visons, ces extrémistes mal avisés ont condamné ces animaux à plus de souffrance et une mort certaine», a soutenu l’extrémiste Pierre Labonté.

Août 032014
 

Dans les premières heures du vendredi 18 juillet, nous avons attaqué le concessionnaire Nissan dans une zone commerciale à Olympia en pulvérisant du liquide de frein sur les carosseries et en crevant les pneus de voitures neuves prêtes-à-être vendu*. Nous l’avons faiten solidarité avec Amélie, Carlos, et Fallon (plus connu-es comme les prisonniers 5E3.).

Ces trois personnes ont été arrêtées dans la ville de Mexico en janvier 2014 dans le cadre de l’attaque incendiaire d’un bâtiment et d’un concessionnaire de véhicules Nissan dans le centre de la ville. Que ces trois personnes soient innocentes ou coupables, nous savonsqu’elles désirent un monde libre de toute domination,un monde où l’anarchie a un potentiel de s’épanouir et que nos ennemis sont contraints de faire face à des attaques constantes. Nous savons qu’Amélie, Carlos, et Fallon sont des personnes courageuses qui seront en mesure degérer tout ce que n’importe quel force étatique décide d’abattre sur eux. Nous sommes inspirés par leur courage, et leur enfermement nous fait uniquement souhaiter que continuent nos attaques contre les institutions de la domination, nous soutenant les uns les autres, d’un désir d’un monde sans prisons ni capital.

Nous avons attaqué ce concessionnaire pour faire savoir à nos compagnon-nes qu’il-ellesne sont pas seul-e-s, que malgré leur emprisonnement la lutte anarchiste continue. Nous espérons voir davantage d’actions de ce genre se produire.

Rappelez-vous; C’est facile d’attaquer !

Post-scriptum – Selon les Media Mainstream (lien ici) les vitres du concessionnaireont également été brisées. Bien que nous le souhaitions, nous pourrions dire que nous prenons crédit de cela, mais nous sommes un peu perplexe sur la façon dont cette action a eu lieu, parce que tout ce que nous avons utilisé était du liquide de frein etdes coûteaux. Peut-être le concessionnaire a eu l’espoir d’obtenir plus d’argent de l’assurance de cette situation? Comme nous le savons, tous les capitalistes sont des parasites. En effet, si un autre vandale est passé ce soir-là – chapeau bas !

Traduit d’anarchistnews par machorka.espivblogs.net

Note de traduction:

*la presse dominante parle de 23 voitures dégradées, avec un total de 100.000 dollars de dégâts

Juil 082014
 

Camotazo

Je débute cette lettre en saluant sincèrement tous/toutes les compagnon·ne·s à l’extérieur de ces murs, en espérant que leurs cœurs battent à l’unisson au rythme de la rébellion et que cela se reflète dans leurs actions quotidiennes.

La semaine dernière j’ai reçu avec beaucoup de plaisir un petit, mais important, geste que les compagnon·ne·s m’ont fait parvenir, en me prévenant auparavant. Au milieu de la monotonie et l’ennui de la vie quotidienne de l’enfermement on attend que “quelque chose” se passe en dehors de l’ordinaire, c’est pour ça que plus ou moins à l’heure dite j’ai fixé le ciel et un salut en forme de feux d’artifice est arrivé. À chaque feux d’artifice qui explosait je pouvais sentir leurs salutations et tendresses. C’était impossible de les voir physiquement, mais je les sentais proche de moi, et j’ai pu me sentir en complicité avec leur solidarité-action, et j’ai même pu imaginer leurs visages souriants et espiègles, se moquant de possibles risques. C’est clair que lorsqu’un-e compagnon·ne est séquestré·e par l’État, la lutte s’étend des deux côtés, intérieurs et extérieurs, des murs. Et de chaque côté chacun·e avec ses moyens se débrouille pour faire des attaques qui peuvent rendre cette lutte plus fonctionnelle (parler d’attaque ne signifie pas pour moi seulement détruire quelque chose de matériel, mais c’est aussi la désobéissance iconoclaste de ce qui est imposé à l’intérieur d’un système).

Ainsi c’est clair que lorsqu’il y a une arrestation ça n’est pas seulement le/la prisonnier·e qui est affecté·e, car selon la dureté du coup reçu, cela peut s’étendre à d’autres compagnon·ne·s qui peuvent vivre la même situation, voir plus dure que le prisonnier·e même.

Donc, alors que je voyais et écoutais les feux d’artifice exploser, je pensais que je voulais partager le bonheur que je ressentais avec d’autres compagnon·ne·s, particulièrement Bruja, Tripa, le Skin, Benja et Justine qui d’une façon ou d’une autre passent un mauvais moment pour avoir été relié·e·s avec le Caso 5E (NdT : le 5 janvier, le jour de son arrestation), affaire dans laquelle Amélie, Fallon et moi sommes accusé·e·s. Profitant de cette lettre je les embrasse à tous les cinq, et à tous/toutes celles/ceux qui au cours de l’enquête ont du supporter les perquisitions et les harcèlements. Pour vous toute ma solidarité, et je redis qu’ici on ne vous oublie pas et on pense toujours à vous ! Vous n’êtes pas seul·e·s, nous ne sommes pas seul·e·s !

En ce qui concerne l’organisation j’ai peu de choses à dire …

En tant que révolutionnaires nous avons besoin d’être toujours en conflit partout où la domination cherche à fixer sa présence dégoûtante, par seulement en prison, mais dans tous les endroits où il y a des rapports de pouvoir et d’autoritarisme. Pour ça y a pas besoin d’être une masse brûlant d’envie de changement. Je crois qu’avec des petits groupes organisés on peut voir des résultats satisfaisants, mais … Que se passe-t-il lorsqu’au lieu de se battre pour être véritablement gênants pour l’ennemi on se plonge dans des querelles personnelles, des polémiques pas constructives et des trahisons entre révolutionnaires ? Le résultat est évident, la division, pas seulement entre groupes, mais entre compagnon·ne·s en affinité, la rupture de projets, la non solidarité des uns pour les autres, on fait sortir le “juge” que certain·e·s ont en eux et on commence à chercher des coupables au sein du mouvement, confusion, etc. Ça contribue évidement à aider l’État à affaiblir quelque chose qui était en train de se développer.

Bien sûr personne ne cherche à être un petit ange et  ne pas faire d’histoires entre compagnon·ne·s, car il y en aura toujours, mais je considère qu’il faut faire ça quand c’est le moment, et s’il le faut ne plus voir la personne et c’est tout, mais pas le faire quand on est dans le pétrin et réduire en poussière les efforts des autres.

Il n’y a pas, comme je l’ai dit avant, de recette magique pour résoudre des problèmes, cependant je pense que la première phase de l’attaque c’est la conscience immédiate.

Parfois je suis assailli par une question, peut-être bête, mais qui me semble logique : pourquoi, si on se dit si contestataires et qu’on ne se tait pas face aux injustices, pourquoi est-ce qu’on le fait entre compagnon·ne·s ? Que ça reste dans la conscience de chacun, mais face à des situations de cette magnitude il y a beaucoup de choses à faire, la restructuration est toujours possible et les projets vont de nouveau de l’avant.

C’est pour ça que je parie toujours sur l’informalité comme organisation concrètement anarchiste, et c’est à travers les tensions, les débats et les approfondissements ( du personnel et des problématiques sociales) que nous nous identifions avec nos affinités, c’est à dire, avec les personnes avec qui nous obtiendrons la connaissance mutuelle et probablement avec qui nous réaliserons certains projets. Ça me semble très compliqué de faire des choses avec des personnes avec qui on n’a pas d’affinité. Une amie m’a demandé une fois comment on mesure l’affinité. Je lui ai répondu que plus on se connaît mutuellement, plus on se fait confiance, et plus on fait d’actions ensemble, et ainsi plus on a d’affinité.

J’en profite aussi pour envoyer un salut fraternel au groupe de Mexicali, pour le soutien reçu. Allez les gars/meufs !

C’est tout pour le moment, en espérant être en contact avec plusieurs d’entre vous (je souhaiterais que ce soit avec tous mais c’est pas possible) et j’envoie des bises à tous/toutes.

Guerre sociale pour toujours !
Vivons l’Anarchie !

Carlos López “Chivo”
1er juillet

Source