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Contre vos demandes : Leçons de Occupons McGill

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Août 092022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

En 2022, j’étais un-e militant-e anarchiste actif-ve durant les deux semaines d’occupation de l’université McGill. Dans les mois précédant l’occupation, j’ai fait partie des rencontres qui discutaient de l’idée de monter des tentes dans le Pavillon des Arts. À l’époque, nous étions uniquement 6 personnes autour de la table de pique-nique. J’ai été témoin des succès et des échecs de l’occupation (et de ses ramififactions à Concordia et à l’UdM), mais jusqu’ici je n’avais rien écrit sur le sujet.

Plus tôt ce mois-ci, un appel international a été lancé: « Fin aux énergies fossiles – Occupons« . Dans un texte d’opinion dans le journal Guardian, des étudiants pressaient à « occuper nos campus afin de demander la fin de l’économie fossile ». Cet appel semble suivre l’exemple de McGill, qui a connu un intérêt général. Toutefois,  il échoue à prendre en compte des leçons clefs de l’expérience de McGill. En expliquant ces leçons, je souhaite influencer les personnes qui pensent organiser une occupation (ce que j’encourage fortement) et à remettre en question les idées dominances sur ce que devrait être un mouvement. Avant tout et surtout, nous n’en sommes plus à effectuer des demandes pour mettre fin aux énergies fossiles.

Purement et simplement, le succès de l’occupation de McGill prend racine dans deux principes fondateurs: 1) le refus d’être uniquement à propos du climat et 2) le refus de faire des demandes. Sans aucun doute, l’occupation a été une réussite. Plus de 25 personnes par nuit ont dormi dans le lobby du Pavillon des Arts. Nos assemblées publiques ont dépassé les 100 participant-es. Plusieurs dizaines de personnes ont participé aux projections de films, aux ateliers, aux cercles de lectures et aux discussions qui avaient lieu quotidiennement.* Il était possible à quiconque de se joindre aux événements tous les jours, peu importe son origine ou son identité, et de profiter d’un déjeuner, d’un dîner et d’un souper. Quelques jours après le début de l’occupation, plusieurs équipes ont mené de petites émeutes avec de la peinture aérosol au travers de McGill, marquant les camions de sécurité et les murs de slogans comme « Occupons tout » et « Étudiant-es, souvenez-vous de votre pouvoir ».

Beaucoup de gens se sont présentés, non seulement en raison des causes spécifiques dont faisait l’objet l’occupation, mais parce qu’une énergie insurectionnelle avait été créée. Nous avons imprimé et distribué des centaines de zines au sujet d’à peu près tout sauf du climat. Les séances d’éducation populaire étaient également assez peu relatives au climat. Les visions du monde des participant-es n’étaient pas juste soulignées à nouveau (comme elles le sont quand il s’agit d’écouter encore un autre discours environnemental rad-libéral), elles étaient plutôt remises en question ou développées.

Comme mouvement étudiant, il est important que nous ne fassions pas de demandes ou que nous nous centrions sur un seul enjeu spécifique. Nous sommes un lieu où réunir des gens qui portent une variété de préoccupations. Plusieurs des participant-es les plus loyaux à l’occupation n’étaient pas là en raison de leurs anxiétés relatives au climat. Les participant-es aux assemblées discutaient souvent d’enjeux qui concernaient tout sauf le climat. Nous avons lancé un appel large et créé une base tout aussi large. Ce focus élargi nous a permis d’apporter ensuite une critique radicale de toute hierarchie, de toutes les formes de domination et de proposer la révolution, non pas la réforme (peu importe qu’elle soit verte ou non).

Je serai honnête ici. Si je voyais une autre occupation purement environnementaliste, je passerais mon tour. La plupart des personnes issues de la classe ouvrière ne font pas confiance à ce type de message. De Occupy, à Shut Down Canada, aux émeutes suite au meurtre de Georges Floyd, il est clair que les gens veulent l’insurrection. Vous désirez encore des réformes? Très bien. Mais ne demandez pas pour des réformes. Construisons un mouvement révolutionnaire et laissons les politiciens paniquer et essayer énergétiquement de nous ralentir avec des concessions. Pour cela, ne soyons pas inefficacement ennuyeux.

Je ne veux pas prétendre que chaque participant à l’occupation de McGill est un born-again anarchiste. En fait, plusieurs occupant-es se sont plaints que nous intentions étaient explicitement vagues. Certain-es ont émis des inquiétudes comme quoi des gens ne participaient pas parce que, selon ielles, sans demandes il est possible de comprendre ce qui se passait à l’occupation. Premièrement, il est important de dire que pratiquemment tout le monde ayant dit ne pas comprendre ce que nous faisions étaient des étudiant-es conservateurs-trices ou libéraux-les qui n’auraient pas participé dans tous les cas. Mais le plus important est que nous n’avons pas échoué à attirer davantage de gens dans notre mouvement parce que nous n’avions pas assez de demandes, nous avons plutôt échoué parce que nous n’avons pas été assez efficaces à illustrer aux autres en quoi joindre nos projets pouvait changer le monde. C’est le plus difficile à faire, ça prend des discussions, des actions amusantes, des assemblées efficaces, des stratégies claires, des zines forts et de l’organisation. Mais c’est possible.

Il est certain que certain-es des organisateurs-trices du camp n’avaient pas une prise assez forte sur les politiques radicales afin d’expliquer de façon convainquante pourquoi nous ne faisions pas de demandes mais luttions pour l’insurrection. Toutefois, ceci n’est pas une barricade; c’est un petit obstacle qu’une ou deux conversations de groupe intentionnelles auraient pu régler. 

L’expérience de la courte occupation de Concordia a été complètement différente. L’occupation de Concordia a été rapidement cooptée par l’association étudiante. Le pouvoir et les responsabilités sont devenues de plus en plus concentrées entre les mains d’un petit groupe d’étudiant-es élu-es qui, déjà surchargé-es par leurs responsabilités au sein de l’association, pouvaient difficilement effectuer les tâches qu’illes prenaient en charge. D’autres étudiant-es ont quitté d’eux et d’elles mêmes, tannées de l’association ou pas du tout enchantés. Quelconque énergie insurrectionnelle initiale a été sapée par des politiques syndicales étroites. J’ai participé brièvement à l’occupation de l’Université de Montréal. De ce que j’ai pu observer (même si plus plaisante), le focus unique sur les investissements dans les énergies fossiles par l’université est devenu hégémonique et l’occupation s’est concentrée au sein d’une ramification de Greenpeace.

Il y avait bien sûr une limitation centrale à la stratégie de Occupons McGill. L’occupation n’était puissante que comme symbole attractif / communal de résistance et comme point de ralliement pour des idées radicales. Pour aller au-delà de ce point, il faudrait avoir poursuivi jusqu’à fermer réellement l’université, à se diffuser dans une grève, à créer de nouvelles organisations étudiantes combatives, à pratiquer de nouvelles tactiques comme la destruction de la propriété, ou à se répandre dans les communautés environnantes. Il y a aussi la formation, la coordination et les tactiques de mobilisation pour l’action révolutionnaire. Elle va plus loin et rallie davantage de personnes. Nous continuons jusqu’à atteindre un moment où nous nous révoltons finalement et commençons à gagner.

Nous avons un monde à gagner. Non pas juste la fin de l’économie pétrolière, mais toute une société qui pourrait être créée à partir de la solidarité. Les propriétaires, la police, les capitalistes, les politiciens, les machos et toute personne s’appelant eux et elles même des « figures d’autorité » seront abandonnés et remplacés par la coopération. L’université ne sera pas seulement verte mais elle sera transformée au-delà de l’aliénation, de l’éthique du travail jusqu’à la mort et du carriérisme qui l’infecte aujourd’hui. Si nous ne prenons pas le contrôle direct, nous serons trompé-s, exploité-s et souvent utilisé-es pour d’autres fins politiques. Nous n’avons pas la patience des réformes à la miette qui nous ont échoué depuis des centaines d’années. Il y a tant à faire et si peu de temps pour le faire. Il est temps de porter des coups.

Il s’agit de notre seule demande, non pas aux autorités, mais de l’un-e à l’autre d’entre nous.


* Les films projetés incluent Street Politics 101 (par Submedia) et deux documentaires sur la révolution au Rojava. Des cercles de lecture ont lu une sélection d’écrits d’éducation révolutionnaire de « Democratic Autonomy in North Kurdistan » à « Autonomous Education in the Zapatista Communities: Schools to Cure Ignorance ». Les discussions ont inclut des échanges sur la pédagogie anarchiste et sur l’anarchisme. Un atelier sur un plan de transition juste, un autre sur l’accessibilité, puis une causerie avec un-e militante Mohawk de longue date. Parmi les zines, on pouvait trouver: “Education for Liberation not Corporation” (par Divest McGill) “Anarchism: Towards a Revolution in Montreal,” “Blockade, Occupy, Strike Back,” and “A Recipe for Nocturnal Direct Action.”

Comment la police interroge et comment s’en défendre

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Juil 252022
 

Du Projet Évasions

Un interrogatoire n’est pas un échange harmonieux entre deux individus. C’est un conflit. Et dans ce conflit, notre ignorance fait leur force. Ignorance sur le sens du travail de la police, ignorance sur les techniques de manipulation utilisées, ignorance sur le cadre juridique et enfin ignorance sur nos moyens de défense.

En réponse à ce constat, après une année et demie de travail, nous avons le plaisir d’annoncer la parution d’un livre, pensé comme un outil d’auto-défense contre la pratique policière de l’interrogatoire.

Nous diffusons ce livre à prix libre. Commandez-le dès maintenant en français ou allemand à travers le formulaire de commande sur notre site internet. Une version PDF y est également disponible.

Ce livre est le fruit de nombreuses complicités : relectures, corrections, discussions critiques, encouragements, illustrations, mise en page, traductions, impression et diffusion. Un chaleureux merci à toutes les personnes qui ont rendu ce projet possible.

Traduction

Cet ouvrage a pour objectif d’être un outil d’autodéfense. Afin que l’on puisse apprendre collectivement et individuellement à se protéger de la police jusqu’à ce que l’on jette cette institution dans les poubelles de l’histoire.

En parallèle de l’écrit, son contenu est transmissible oralement lors d’ateliers et de conférences. Mais il y a encore bien d’autres moyens de transmission qu’il serait intéressant d’explorer : podcast, vidéo-tutoriel, bande-dessinée, livre-audio etc. Si des personnes intéressées par ce genre de projets souhaitent reprendre ce contenu, n’hésitez pas à prendre contact avec nous.

De plus, pour augmenter la portée de cet ouvrage, nous sommes à la recherche de personnes motivées à participer à sa traduction. Toutes les langues sont les bienvenues.

En cas d’intérêt : evasions@@riseup.net

Parution du Dictionnaire anarchiste des enfants par le Collectif Emma Goldman

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Juil 252022
 

Du Collectif Emma Goldman

Nous faisons paraître cet été un nouvel ouvrage : le Dictionnaire anarchiste des enfants. À partir de définitions, de comparaisons et de métaphores, ce petit livre a pour but d’introduire les jeunes esprits rebelles à l’anarchisme. L’ouvrage est auto-produit. Nous en diffuserons une quantité limitée par nos propres moyens lors des prochains événements et au sein de nos réseaux. Les bibliothèques, milieux éducatifs et autres endroits alternatifs et ouverts aux enfants/adolescents, ainsi que les camarades qui souhaiteraient en obtenir une copie peuvent manifester leur intérêt par courriel (cegsaglac@riseup.net). Aussi, contactez-nous assez rapidement si vous aimeriez organiser un lancement dans votre localité.

Le livre reprend les illustrations magnifiques d’un ouvrage paru au Chili par Jorge Enkis avec sa permission. Quelques passages ont également été traduits et adaptés de l’espagnol. Le reste est du nouveau contenu produit par le Collectif anarchiste Emma Goldman. Tout comme l’ouvrage original, nous avons cherché à faire appel aux réalités plus proches des enfants vivant sur les territoires du Nitassinan et du soi-disant Québec. Chacune des définitions est agrémentée d’un dessin et présente une perspective libertaire sur un vaste éventail de questions qui sauront nourrir la curiosité des plus jeunes.

Usage éducatif et pédagogique du dictionnaire

Ce livre a pour vocation d’alimenter la pensée critique et de susciter des questionnements chez les enfants. Son format et ses textes peuvent s’apparenter aux livres généralement destinés aux enfants de 9 ans et plus environ. La « méthode des 5 doigts », où l’enfant compte le nombre de mots inconnus dans une page choisie au hasard pour vérifier le niveau de lecture, n’y est pas adaptée puisqu’il s’agit d’un dictionnaire ; il/elle peut y voguer dans le désordre en suivant ses champs d’intérêt. Il est pertinent sur le plan éducatif d’accompagner l’enfant dans sa découverte du livre. Les définitions vont parfois à contresens de ce qui est généralement entendu. On peut amener l’enfant à observer cet écart dans les représentations qui est riche en questionnements. D’autres textes l’amèneront à réfléchir à des enjeux et des réalités nouvelles pour elle/lui. Le rôle de l’accompagnateur/accompagnatrice est ainsi de poser des questions quant à la compréhension de l’enfant, de l’amener à faire des liens avec sa propre réalité et d’appuyer sa curiosité. L’enfant n’a aucunement besoin d’être en accord avec tout et c’est très bien comme cela! En fait, ce n’est définitivement pas le but de cette lecture. Il s’agit plutôt de soulever des questionnements qui feront peut-être, tôt ou tard, germer de nouvelles préoccupations et idées. Et peut-être pas… Dans ce cas, l’enfant aura au moins appris qu’il existe différentes façons de voir les questions présentées et qu’il est possible de douter, de critiquer et de lutter face aux injustices qui traversent sa société.

Le 16e Festival international de théâtre anarchiste de Montréal en mai 2023 recherche des pièces !

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Juil 212022
 

Du Festival international de théâtre anarchiste de Montréal

Le Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (FITAM), seul festival au monde dédié au théâtre anarchiste, recherche des pièces, textes et monologues, spectacles de danse-théâtre, mime, marionnettes, en français ou en anglais, portant sur le thème de l’anarchisme ou sur tout sujet se rapportant à l’anarchisme, c’est-à-dire en opposition à toute forme d’oppression comme l’État, le capitalisme, la guerre, l’aliénation, ou encore le patriarcat. Le FITAM accepte les pièces traitant de justice écologique et sociale, de féminisme, de racisme, de luttes de classes et de genres, dans une perspective libertaire. Nous acceptons les propositions d’auteur·e·s anarchistes et non-anarchistes.

Date limite d’inscription: le 6 novembre 2022

SVP remplissez le formulaire de participation : www.anarchistetheatrefestival.com/

Appel pour « Art et Anarchie » à distance

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Juil 202022
 

Du Salon du livre anarchiste de Montréal

Pour célébrer le retour en présentiel du Salon du livre anarchiste de Montréal, la fin de semaine du 6 et 7 août 2022, nous lançons un appel  pour créer et partager de l’art anarchiste et des bannières dans les rues de leurs villes et communautés à travers le monde. C’est une manière d’incarner l’amour et la solidarité qui nous unit, et aussi de démontrer concrètement que nous sommes toujours là, que l’anarchie est toujours bien vivante. De plus, c’est une façon de créer une exposition d’art et d’anarchie n’importe où et partout, puis d’afficher les photos de votre art de rue au salon du livre de cette année.

Aussi, durant le salon, nous encourageons les individus, les collectifs, les groupes et les éditeurs à apporter des bannières et à les accrocher le long de la clôture à l’extérieur du salon!

En ce qui concerne « Art et anarchie », l’idée est simple. Le 1er août ou avant :

  • Installez de l’art de rue dans les espaces publics – vos propres créations ou celles d’autres personnes (points en prime pour l’art de la rue sur les terres volées de Tio’tia:ke/Montréal)
  • Prenez des photos ou demander à unE amiE de le faire
  • Publiez la/les photos sur les réseaux sociaux, ou demandez à des amiEs de le faire, avec le hashtag #ArtAndAnarchy et #MTLAnarchistBookfair. Incluez l’emplacement, de manière aussi évasive ou spécifique que souhaitée
  • Envoyez-nous vos photos à (info [à] anarchistbookfair [point] ca) afin que nous puissions ensuite imprimer des copies et les afficher au Salon

Aidez-nous à passer le mot! Ce serait tellement beau de voir l’art et l’anarchie se propager à travers les frontières et les murs du monde entier,  et ça permettrait de nous rapprocher les unEs des autres

Mois d’action anti-détention

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Juil 192022
 

De Solidarité sans frontières

Mois d’action contre les prisons de migrant.e.s.
1-31 août 2022.

Après des années d’oppositions, la construction de la nouvelle prison de migrant.e.s à Laval est presque terminée. Si elle ouvre, elle va justifier et étendre la capacité et le pouvoir du gouvernement à détenir, surveiller et déporter des migrant.e.s, adultes et enfants tout en les forçant à rester dans des conditions de vie et de travail exploitantes.

Tout au long du mois d’août, Solidarité Sans Frontières a donc décidé d’organiser un mois d’action en opposition à la nouvelle prison de migrant.e.s mais aussi contre toutes formes de détention et d’enfermement forcé. Joignez-nous pour une série d’ateliers, de projections documentaires, et de manifestations pour affirmer: la seule alternative à la détention est un statut pour toutes et tous!

Contre la prison de migrant.e.s, contre toutes les prisons!
Libérez-les! Un statut pour toutes et tous!

Action logement

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Juil 172022
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Nous, exploités,es de ce continent, avons manifesté notre colère en cette période de violence intense envers notre droit le plus fondamentale : l’accès à un toît confortable et abordable. Ce 1er juillet a été une nouvelle démonstration de l’échec du capitalisme en matière de droit humain. Une catastrophe sociale s’est répétée, comme à chaque année. Éxpulsions, évictions et une augmentation des ménages poussés à la rue, sans oublier les victimes de violence conjugale forcées à rester dans des situations dangereuses ainsi que les centres communautaires et les jeunes qui se sont retrouvés à la rue en cette période de déménagement nationale.

La souffrance quotidienne que nous vivons est humiliante et nous considérons que la peur doit changer de camps.

En ces temps où les militant.es autochtones luttant pour leur terres et leur avenir se font criminaliser et emprisonner dans la plus grande indifférence de la société canadienne, où les leaders syndicaux sont intimidés, où les recours aux scabs se multiplient dans les conflits de travail. Face à cette violence organisée, nous avons décidé de frapper un des nombreux projets immondes du Capital Canadien pour nous venger de ce système pourri. Cette entreprise mène plusieurs projets de construction de condos sur l’île et ce presque uniquement dans des quartiers populaires. Il est clair que McGill est un autre vecteur de gentrification de nos espaces de vies et de nos quartiers.

Comme plusieurs autres qui structurent la destruction de nos avenirs et endurcissent notre aliénation de vivre dans des environnements hostiles à qui nous sommes.

Tels les différentes générations de travailleurs,euses qui ont lutté sans relâche pour la conquête du droit de cité, nous continuons leurs combat pour la libération. C’est une lutte historique à finir!

Nous appelons aux gens de notre classe à s’organiser pour frapper à leur façon et selon leurs moyens les symboles de leur oppression et les projets immobiliers qui viennent pourrir nos quartiers pour ensuite nous expulser. Il faut aller plus loin que les cessions de baux!

Multiplions les actions de notre colère collective!
Feu sur Mcgill!
Feu sur nos proprios!

Des travailleurs,euses québécois,es en luttes!

Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e

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Juil 112022
 

De Indymedia Lille

Affiche à télécharger en PDF 11 x 17

Ci-dessous, le texte de l’affiche :

Il n’y a pas d’incendiaire isolé.e

Un compagnon anarchiste, Ivan, a été arrêté en région parisienne le 11 juin 2022. Il est soupçonné de plusieurs incendies de voitures : plaques diplomatiques, voitures de riches, Enedis, entre autres. Nous reconnaissons l’incendie et le sabotage de voitures, d’antennes-relais, de pylônes électriques et d’enseignes comme une stratégie de la lutte anarchiste internationale.

L’omniprésence de nos ennemis fait leurs failles. Certaines cibles nous paraissent inatteignables, et pourtant, toutes leurs tentacules sont autant de talons d’Achille. Si le siège de telle entreprise est difficilement accessible, nous pouvons cramer une de ses nombreuses voitures, ses filiales et son alimentation électrique. Nous nous réjouissons de sectionner ces tentacules, seul.es ou en groupe, avec ou sans revendication, avec les moyens du bord ou des techniques plus perfectionnées. Ainsi, nous attaquons certaines structures de la domination.

Ces attaques ont lieu partout, tout le temps, parce qu’elles sont reproductibles et que les cibles sont à chaque coin de rue.

Nous attaquons parce que nous n’acceptons pas l’horreur de ce monde, parce que c’est un moyen de manifester notre solidarité, parce que nous voulons mettre un grain de sable dans l’engrenage du pouvoir. Pour toutes ces raisons, ces attaques nous donnent de la joie.

Solidarité avec les prisonnier.es anarchistes !
Liberté pour tou.te.s !
À l’attaque !

Des anarchistes (juillet 2022)

Capitalocène : Vendre le vent au Lac Saint-Jean

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Juil 092022
 

Du Collectif Emma Goldman

Toute l’organisation coloniale et capitaliste du monde concoure actuellement à une crise écologique qui mène à la disparition d’espèces, au réchauffement climatique, à la destruction de modes de vie et de cultures Autochtones, à la perte d’habitats et à des crises meurtrières chez les populations humaines (famines, hausses du coût de la vie, déplacements forcés de population, etc.). La marchandisation de tout fait office de loi dans cette ère où les projets destructeurs de l’environnement sont déifiés telle une manne. Après les plus grandes chutes que guettaient les promoteurs pour y installer des minicentrales « communautaires », voilà que le vent est dans le viseur des vautours.

Ces vautours c’est la Société de l’énergie communautaire, qui rassemble le conseil de bande de Mashteuiatsh et les MRC du Domaine-du-Roy et Maria-Chapdelaine. Inspirée par les éoliennes Belle-Rivière à Saint-Gédéon, qui désolent désormais à des dizaines de kilomètres à la ronde, la Société fait actuellement évaluer le potentiel de plusieurs secteurs, dont la Branche Ouest de La Doré et la Lyonne à Saint-Félicien. Avec des arguments bancals tels que si la Société ne le fait pas le privé va le faire ou bien 100% des retombées ira dans les communautés, ces administrations bien de leur temps (le capitalocène) disent en gros comme Mme Thatcher qu’il n’y aurait aucune alternative – que nous devons embarquer à tête baissée dans les projets destructeurs. Pourtant, le bilan de la Société avec ses minicentrales de Val-Jalbert et de la 11e chute (Girardville) est assez critiquable. En plus du déni démocratique dont ont fait preuve les promoteurs, une partie considérable des sommes provenant des redevances ont été dilapidées par les MRC pour soutenir des infrastructures récréatives, sportives ou touristiques. Les territoires ruraux sont mis au pas pour la production de surplus d’énergie qui ne répondent pas aux besoins locaux (voire qui répond plutôt au monde futur du capitalisme et ses « villes intelligentes », sa 5G, ses voitures électriques et tous ses gadgets) et c’est comme si il n’y avait pas d’autres moyens pour trouver les ressources localement pour s’occuper de la réfection des terrains de baseball. Les éoliennes ne sont pourtant pas sans impact comme le rapporte un article: « émission de gaz générés à la fabrication et au transport, déforestation, pollution lumineuse nocturne, impact sur les paysages, impact sur l’eau, assèchement des végétaux et des arbres, effet vortex en cas de feux de forêt, nuisances stroboscopiques, etc. [1] ».

Le capitalisme vert est une chimère tout comme l’argument qui veut que ce projet soit entièrement dédié aux besoins de la population. Dans ce système, il vient avant tout servir des intérêts privés, tout en étendant la main mise du Capital sur les territoires. La production d’énergies renouvelables n’est pas une mauvaise idée en soi. Le problème est que là on en produira toujours plus non pas pour nos besoins, mais juste pour le fric. Plutôt que de mener à la protection de la nature, cette logique nous mène à surconsommer davantage, à gaspiller et à observer toujours plus de choses, jusque dans les relations entre nous, comme de la marchandise.

Un anarchiste du Pekuakami

[1] Couac. « Vendre du vent », Le Numéro zéro, 7 juillet 2022, https://lenumerozero.info/Vendre-du-vent-5762

Pas de nazis dans nos quartiers; pas de quartier pour les nazis!

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Juil 092022
 

De Montréal Antifasciste

Manifestation antifasciste à l’occasion du procès du néonazi Gabriel Sohier Chaput

À l’occasion de la dernière journée du procès pour incitation à la haine du propagandiste et idéologue néonazi Gabriel Sohier Chaput, le collectif Montréal Antifasciste a invité ses sympathisant·e·s à se réunir à l’extérieur du Palais de justice de Montréal pour rappeler que la lutte contre l’extrême droite, le suprémacisme blanc, les néonazis et toute autre variété d’idéologie fasciste et haineuse est avant tout un enjeu d’autodéfense communautaire, et non de répression policière ou de procédures judiciaires.

Rappelons que Sohier Chaput qui, sous le pseudonyme « Zeiger », s’est impliqué entre 2012 et 2018 dans plusieurs projets de propagande et de coordination du réseau néonazi international, dont le site The Daily Stormer et le forum Iron March, répond actuellement d’une accusation d’incitation à la haine pour un seul et unique article qu’il a écrit, parmi des centaines. Lire l’article de fond produit par Montréal Antifasciste sur l’affaire Zeiger : https://montreal-antifasciste.info/gabriel-sohier-chaput-aka-zeiger/

Les trois premières journées de son procès, en février et mars derniers, ont révélé une enquête policière bâclée et une poursuite mal préparée au regard de la somme de preuves accablantes déjà exposées par des journalistes de The Gazette dans une série d’articles publiés au printemps 2018 à l’issue d’une enquête menée par des militant·e·s antifascistes. Lire le bilan provisoire des trois premières journées du procès : https://bit.ly/3nDhzHn

Montréal Antifasciste écrivait à cette occasion : « Il est évident que les policiers et la Couronne ont complètement ignoré le travail réalisé par nos soins et par les journalistes de The Gazette qui ont exposé Zeiger au public (…). Cette ahurissante impréparation confirme deux choses que nous avons toujours soutenues : 1) la police ne prend pas du tout au sérieux la menace que représente l’extrême droite et les courants néofascistes; et 2) ça n’est pas dans les tribunaux que la véritable justice s’obtient, mais dans la solidarité et l’autodéfense communautaire. »

À titre d’exemple, Sohier Chaput n’a pas eu à répondre de sa participation centrale dans le projet Iron March, un point de rencontre névralgique pour les militants néonazis du monde entier désireux de recourir à la violence contre leurs ennemis. C’est notamment sur ce forum que s’est constituée l’organisation Atomwaffen Division, dont les médias québécois ont récemment parlé suite à une opération de la GRC à Plessisville et Saint-Ferdinand. Il est avéré que Sohier Chaput agissait à titre d’administrateur d’Iron March, en plus d’y avoir publié de nombreux essais et d’encourager la formation d’un réseau néonazi mondial comportant un volet terroriste clandestin. Il a également organisé une immense archive numérique d’œuvres fascistes à l’intention de ce réseau et réédité le livre Siege, de James Mason, le principal guide idéologique d’Atomwaffen Division et du courant soi-disant « accélérationniste » du mouvement néonazi international. Sohier Chaput a aussi participé avec d’autres suprémacistes blancs au tristement célèbre rassemblement « Unite the Right », à Charlottesville, en Virginie, en août 2017, où une militante antiraciste a été tuée par un néonazi.

Le rôle central de Sohier Chaput dans l’écosystème néonazi de la période 2012 à 2018, marqué par la présidence de Donald Trump et l’essor du mouvement alt-right, ne fait absolument aucun doute, pas plus que sa prolifique contribution en tant que propagandiste et idéologue, puisqu’il a lui-même avoué avoir publié des centaines d’articles dont il est évident qu’ils incitaient à la haine et au harcèlement des personnes juives, musulmanes, racisées, homosexuelles, féministes, progressistes, etc. Pourtant, ce propagandiste clé de la haine raciale risque aujourd’hui de sortir parfaitement indemne de son procès parce que la police et la Couronne n’ont pas cru utile de se servir des abondantes preuves accumulées contre lui par les antifascistes. Dans le meilleur des cas, il écopera d’une peine symbolique et sera libre de retourner à ses activités toxiques.

Dans un tract distribué lors du rassemblement, le collectif Montréal Antifasciste explique : « En tant qu’antifascistes et qu’antiracistes, nous croyons que la responsabilité de combattre les discours haineux portés par les suprémacistes blancs ne doit pas être abandonnée à la police ou aux tribunaux, car elle revient à la communauté tout entière, en solidarité avec celles et ceux que ces groupes et individus cherchent à victimiser. Il nous incombe à tous et à toutes de débusquer et d’identifier les nazis et autres fachos dans nos communautés, de les désigner à la vindicte, de les isoler et de les neutraliser par tous les moyens nécessaires. Il nous appartient de faire passer à quiconque l’envie de les suivre ou de les imiter. (…) Quel que soit le verdict rendu contre Sohier Chaput, la punition qu’il recevra ne sera absolument pas proportionnée au tort qu’il a causé. En dernière analyse, au-delà des portes du Palais de justice, nos communautés ont la responsabilité de garantir leur propre sécurité : nous devons nous organiser nous-mêmes contre le mal que causent les racistes/sexistes/homophobes/transphobes comme Sohier Chaput. Ne laissons aux nazis, suprémacistes blancs et autres fascistes aucun espace pour se développer. Continuons à combattre l’extrême droite et la menace fasciste, au quotidien, dans nos lieux de travail, dans nos quartiers, dans nos espaces culturels, partout, et tant qu’il le faudra! »