Montréal Contre-information
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Les opportunités du temps des fêtes : Sabotage ferroviaire

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Déc 292021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le soir du 25 à Montréal, nous avons saboté deux voies ferrées en solidarité avec les défenseur.es de la terre Wet’suwet’en. Nous étions inspiré.es par le communiqué « Sabotages ferroviaires en solidarité avec les Wet’suwet’en » et ses consignes sur comment perturber les infrastructures ferroviaires du CN et du CP facilement.

Si on peut le faire, vous aussi.

Hamilton : RBC attaquée car elle finance le gazoduc CGL

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Déc 292021
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info, traduction de Attaque

Il y a beaucoup de choses négatives à dire sur le Père Noël et, en tant qu’anarchistes, nous ne sommes pas de grand.e.s admirateur.trice.s du bonhomme barbu ; mais nous ne pouvons qu’apprécier son jeu de se faufiler partout, un truc génial. Du coup, certain.e.s d’entre nous ont célébré cette année en se faufilant à leur tour.

Tard dans la nuit de Noël 2021, on a répondu à l’appel à attaquer les banques et les sources de financement du gazoduc Coastal GasLink, qui est imposé au peuple Wet’suwet’en. Les banques – comme la Royal Bank of Canada – sont des cibles très faciles, puisqu’elles ont de nombreuses filiales dans les villes où nous vivons et celles-ci sont relativement peu surveillées la nuit. Une filiale de Hamilton, sur Upper James, a été l’une de ces filiales bancaires qui ont été visitées et redécorées.

Nous avons passé la porte extérieure du sas de la banque et nous avons rempli de colle les fentes pour cartes de leurs trois distributeurs de billet. Après, nous avons bloqué avec de la superglue la serrure de la porte qui donne accès à la banque. En sortant, nous avons laissé un message sur les vitres, de façon que tout le monde le voit : « PAS DE GAZODUC SUR LES TERRES VOLÉES ». Ça a été une action très facile et reproductible, que nous encourageons d’autres personnes aussi à mener. Il est possible que les attaques continuelles contre des banques comme la RBC commencent à grignoter les profits qu’elles tirent du gazoduc (si nous leur faisons perdre assez d’argent) et les convainquent de retirer leur soutien financier à ce projet. Et, si ce n’est pas le cas, il s’agit d’un vrai, cathartique « fuck you » contre les institutions qui détruisent tout ce qui est bon dans ce monde.

Alors que nous entrons dans cette période liminale entre Noël et le Nouvel An, des jours parmi les plus sombres de l’année, nous sommes sommé.e.s de faire le point sur ce qui compte encore pour nous et sur ce que nous espérons porter dans nos vies pendant le prochain voyage autour du soleil. Alors que nous entrons dans ce qui pourrait être un autre hiver de Covid, nous encourageons tou.te.s nos compas à regarder dans la partie la plus chaude de leurs cœurs, là où nous tou.te.s, encore, voulons que les prisons et les banques brûlent et que nos ami.e.s nous tiennent par les mains, en dansant autour des flammes.

Tant que nous gardons ces étincelles vivantes dans nos yeux, tout est encore possible.

Actions artistiques contre le projet de loi 2

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Déc 252021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le 18 septembre dernier, une douzaine de personnes réparties en petites équipes ont pris artistiquement d’assaut les rues de Tiohtià:ke/Montréal en protestation contre l’abject projet de loi 2. Nous sommes des personnes trans, non-binaires et alliées et nous sommes déterminées à nous opposer à cette vile attaque envers nos communautés. Durant la nuit, des bannières ont été affichées un peu partout dans la ville, dont les murs sont depuis plusieurs mois déjà pleines d’affiches, de collants et de tags pour protester vigoureusement contre cette loi qui ne cesse de nous enrager.

Nous voyons dans ce projet de la CAQ son intention de surfer sur la vague des mesures réactionnaire anti-trans, anti-intersexe et anti-queer mises en place par les gouvernements de droite un peu partout dans le monde (des états du sud étasunien2 à la Pologne fasciste3 en passant par le Royaume-Unis4). Nous ne sommes pas les seul·es à nous révolter: dès l’annonce du projet de loi, les communautés trans, non-binaire et intersexe se sont mobilisées de toutes les manières possibles pour s’y opposer, forçant un recul au moins partiel de la part de Simon Jolin Barette, l’infâme ministre en arrière de ce projet.

Ceci dit, force est de constater que depuis l’annonce du recul du ministre, la mobilisation s’est calmée, ce qui est inquiétant puisque rien ne nous assure que la nouvelle mouture du projet ne sera pas tout aussi abjecte. Nous considérons qu’il faut absolument continuer la lutte et empêcher le passage de cette loi ou de toute autre qui lui ressemble. Nous voulons plus que le simple retrait de la loi; avec l’appel à l’action du 18 décembre dernier circulait cette liste de revendications:

« Plus loin que la simple modification du projet de Loi 2, face à la transphobie et l’interphobie institutionnalisée et face à une politique de reconnaissance qui ne sert que les plus privilégié·es d’entre nous, nous demandons :

  • L’abolition des marqueurs de sexe/genre,
  • L’accès simple, libre et gratuit aux changements de nom et aux soins d’affirmation de genre,
  • L’abolition de la police et des prisons, qui passe nécessairement par la décriminalisation complète du travail du sexe, de l’utilisation des drogues et du VIH,
  • L’ouverture des frontières qui bloquent et contrôlent notamment les corps des personnes trans et queer migrantes. »

Nous appuyons cette liste de demandes et espérons, avec nos actions, démontrer que malgré le prétendu recul du gouvernement, le temps des fêtes et l’explosion récente de la Covid, nous continuons et continuerons de lutter pour nos communautés et contre ce gouvernement qui ne cesse de nous oppresser.

L’appel du 18 décembre dernier est passé, mais voyez en ce texte un appel à continuer d’utiliser les espaces publics comme plateforme pour s’opposer aux dérives haineuses du gouvernement, à vous organisez avec celleux proches de vous (que vous soyez de nos communautés ou simplement des complices), et à être avec nous en janvier prochain quand nous ferons inévitablement face à la nouvelle version de ce projet de loi.

1: https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=114867354363740&id=100795785770897

2: https://www.cnn.com/2021/04/15/politics/anti-transgender-legislation-2021/index.html

3: https://brignews.com/2021/02/06/analysis-of-lgbt-free-zones-in-poland-how-did-it-happen/

4: https://www.pinknews.co.uk/2021/02/15/britain-transphobia-uk-transphobic-history-gender-recognition-act-what-the-trans/

Actions contre RBC à Repentigny et à Joliette

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Déc 252021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Des groupes d’allochtones se sont présentés aux portes des succursales de la Banque Royale du Canada (RBC) de Repentigny et de Joliette ainsi que du mouvement Desjardins à Repentigny. Ces visites ont eu lieu à deux reprises dans les deux dernières semaines.

Les groupes agissent en réponse à l’appel de solidarité avec la lutte pour l’autodétermination du peuple Wet’suwet’en. Iels dénoncent les investissements du secteur financier dans les projets pétroliers coloniaux. Iels exigent que toutes les institutions canadiennes, qui retirent du profit de l’exploitation des territoires et des peuples autochtones, mettent fin immédiatement à leur support de ces projets.

Les Wet’suwet’en exercent actuellement leur droit ancestral d’occupation et de protection des territoires, au nord de la Colombie-Britannique. Depuis 2019, ils sont attaqués par le gouvernement canadien et ses forces armées (GRC), qui tentent de forcer le passage du pipeline Coastal GasLink.

La RBC, principal investisseur du projet Coastal GasLink, pourrait mettre fin à la violation des droits autochtones ancestraux dès aujourd’hui, en retirant son financement du projet.

Le 15 décembre, le groupe d’allochtones s’est entretenu avec M. Dominic Moreau, directeur adjoint de la succursale de Joliette. Devant la violence des faits rapportés, celui-ci s’est rapidement désengagé des actions de son employeur par un simple « Moi, je ne décide rien ici ! ». Le directeur adjoint a tout de même pris l’engagement de « faire suivre la demande plus haut ».

Le 23 décembre, la RBC avait déjà envoyé des directives à ses employés, qui ont été formellement interdits de dialoguer avec les personnes qui se présentaient à leurs portes, inquiets par le financement des projets pétroliers. Pour leur part, les responsables rencontrés à Desjardins ont demandé aux manifestant.es de s’adresser directement au service des plaintes.

Job de peinture chez RBC

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Déc 232021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La nuit dernière, nous sommes sortis faire une job de peinture à l’extincteur sur la façade de la succursale RBC située au coin de Mont-Royal et Papineau à soi-disant « Montréal ». Dans le contexte de l’appel du clan Gidimt’en à une semaine d’action internationale pour le définancement de Coastal GasLink, nous avons agi en solidarité avec les Wet’suwet’en qui continuent de défendre leur Yintah et qui ont récemment réétabli le Coyote Camp. Notre solidarité ne sera pas éteinte par le reconfinement en cours ici.

Solidarité avec les Wet’suwet’en, le Coyote Camp et les défenseur.e.s de la terre.

Fuck CGL, fuck RCMP, fuck RBC, à bas le Canada !

Joliette: Distribution de tracts aux abords de la RBC

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Déc 182021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

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Un groupe d’allochtones s’est présenté aux portes des succursales de la Banque Royale du Canada (RBC) de Repentigny et de Joliette en réponse à l’appel de solidarité avec la lutte pour l’autodétermination du peuple Wet’suwet’en. Iels dénoncent les investissements du secteur financier dans les projets pétroliers coloniaux. Iels exigent que toutes les institutions canadiennes, qui retirent du profit de l’exploitation des territoires et des peuples autochtones, mettent fin immédiatement à leur support envers ces projets.

Les Wet’suwet’en exercent actuellement leur droit ancestral d’occupation et de protection des territoires, au nord de la Colombie-Britannique. Depuis 2019, ils sont attaqués par le gouvernement canadien et ses forces armées (GRC), qui tentent de forcer le passage du pipeline Coastal GasLink.

La RBC, principal investisseur du projet Coastal GasLink, pourrait mettre fin à la violation des droits autochtones ancestraux dès aujourd’hui, en retirant son financement du projet.

Le groupe d’allochtones s’est par ailleurs entretenue avec M. Dominic Moreau, Directeur Adjoint de la succursale de Joliette à ce sujet. Devant la violence des faits rapportés, celui-ci s’est rapidement désengagé des actions de son employeur par un simple « Moi, je ne décide rien ici ! ». Le Directeur Adjoint a tout de même pris l’engagement de « faire suivre la demande plus haut ».

Leur passage à Repentigny a pour sa part été écourté par la présence de 4 voitures et équipes policières qui étaient sur place en moins de 15 minutes. La police de Repentigny a menacé le groupe d’amendes pour avoir troublé la paix et d’accusations d’obstruction au travail des policiers pour une simple distribution de tracts d’information aux abords de la RBC.

Tract #shutdowncanada pour les manifs

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Déc 182021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

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Ce tract contient de l’information sur les infrastructures de transport au Canada, les infrastructures vulnérables aux engorgements par province, et les 20 endroits au plus haut taux d’engorgement. Nous avons préparé ce tract pour qu’il soit distribué lors de manifs, dans l’espoir de propager les actions au delà de ces événements.

Semaine d’action internationale le 20 décembre : Définancer Coastal GasLink

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Déc 112021
 

Du Point d’accès Gidimt’en

La semaine du 20 décembre, nous organisons une semaine d’action internationale pour le définancement de Coastal Gaslink. Les banques et les sociétés de capital-investissement financent les violations des droits des autochtones et détruisent notre climat commun.

Leur manque de redevabilité pour le financement de la violence coloniale et le vol des terres des peuples autochtones est inacceptable. Nous sommes tou.te.s dans le même bateau ! Nous avons tou.te.s la responsabilité de tenir tête aux grandes institutions financières qui investissent et maintiennent l’industrie des combustibles fossiles en pleine activité.

Sans transition écologique durable dans un avenir prévisible, toute l’humanité et nos proches courent un risque dangereux. Avec les incendies et les inondations qui se sont produits récemment au sud de la soi-disant Colombie-Britannique, nous ne pouvons pas laisser passer plus de temps pendant que les grandes banques alimentent notre disparition.

Organisez une action dans votre ville, nous savons que la fin de l’année approche et nous devons nous assurer que RBC ne passe pas à travers les mailles du filet !

Déposez une bannière, organisez un rassemblement ou une marche aux bureaux de RBC, faites un sit-in, bloquez les lignes téléphoniques, faites passer le message !

Voir ce Google Doc pour la boîte à outils de la Semaine d’action et pour vous joindre à un appel de mobilisation pour passer à l’action.

Ontario : Sabotages ferroviaires en solidarité avec les Wet’suwet’en

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Déc 102021
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

Il n’y a plus rien à dire.
Dehors la GRC.
Coastal GasLink hors de la Yintah.
Défendons la Wedzin Kwa.

C’est un acte de génocide. Un génocide actif.
Une invasion armée de la part de l’État colonial.
Il n’y a plus rien à dire : ils n’écoutent pas les mots.
Il faut donc agir, c’est ce que nous avons fait.

Un soir d’il n’y a pas longtemps, des allié.e.s/complices sont sorti.e.s la nuit pour reprendre là où d’autres se sont peut-être arrêté.e.s, au printemps 2020 : cibler les infrastructures ferroviaires.

En utilisant différentes méthodes (détaillées ci-dessous pour votre connaissance, votre éducation et votre plaisir !), nous avons perturbé la circulation ferroviaire dans tout le sud de l’ainsi-dit Ontario, pendant toute la nuit, en frappant presque une douzaine d’endroits différents sur les lignes des chemins de fer du CN et du CP.

Nous l’avons fait par solidarité, de tout notre cœur, avec les Wet’suwet’en qui défendent leur Yintah de la destruction et nous avons alimenté nos actions avec la rage justifiée que nous ressentons envers la Gendarmerie royale du Canada et l’État, qui envahissent une fois de plus leur territoire au nom d’une société privée.

Le chemin de fer a été le signe avant-coureur de la colonisation et du génocide des peuples indigènes à travers l’ainsi-dit Canada et il est aussi un moyen, difficile pour eux à défendre, pour s’en prendre à l’économie kkkanadienne, du coup nous trouvons que c’est une cible idéale pour des personnes qui ne peuvent pas être là-bas aux côtés des défenseur.euse.s des terres Wet’suwet’en.

Alors que certaines équipes ont opté pour la méthode du fil de cuivre, d’autres ont trouvé leur inspiration dans d’autres façon de cibler les circuits ferroviaires – y compris en sectionnant les circuits à basse tension des voies et en incendiant des guérites de signalisation ferroviaire.

Chacune des méthodes utilisées a déclenché le système de signalisation automatique de blocage, via son réglage de sécurité de « voie occupée » – ce qui signifie que tout le trafic ferroviaire sur la voie en question s’arrête jusqu’à ce qu’elle soit vérifiée et, dans certains cas, réparée. Cela signifie aussi que ces perturbations étaient moins dangereuses que n’importe lequel des trois raids injustifiés de la GRC militarisée contre le peuple Wet’suwet’en.

Nous encourageons d’autres personnes à se joindre à nous dans l’action. Utilisez vos mots pour inspirer d’autres personnes à l’action – non pas pour mendier un changement auprès d’organes gouvernementaux complices d’un génocide actif.

Arrêtons-le. C’est tout ce qu’il reste à faire.
Ne jamais céder.
Ne jamais se rendre.
Brûlons tout jusqu’au fondements, s’il le faut.

Comme promis, une note explicative

Depuis longtemps, les rebelles ciblent les infrastructures ferroviaires en utilisant la méthode du câble en cuivre. Cela consiste à relier solidement deux rails parallèles avec un câble en cuivre conducteur d’électricité. Cette méthode est censée simuler le court-circuit qui se produit lorsque les essieux d’un train entrent dans un tronçon de voie ferrée. Le câble peut être fixé aux champignons [la partie en haut, où courent les roues des trains ; NdAtt.] des rails ou aux éclisses, après qu’ils ont été nettoyés [de la rouille ; NdAtt.], mais mieux encore aux câble de jonction des éclisses. Cette dernière méthode nécessite un câble de cuivre de petit calibre et offre la connexion la plus sûre.

Mais il y a de nombreux éléments des voies ferrées et du protocole ferroviaire qui peuvent être pris pour cible.

Les câbles des éclisses

Sur les voies ferrées modernes, les rails sont soudés ensemble à leurs extrémités et assurés les uns aux autres par des éclisses et des boulons, pour former les blocs voulus. Ces blocs sont surveillés par différents capteurs, afin de détecter des interruptions des fréquences électriques, qui dans certains cas déclenchent des signaux. La soudure des extrémités interfère parfois avec leur conductivité électrique et on ajoute donc des câbles, dans le but d’améliorer le passage du courant. Si le courant est interrompu par une mauvaise conductivité, le bloc se met par défaut en position « occupé ».

On peut trouver les câbles à de nombreux joints des rails, sous la forme d’un seul câble reliant les rails à la partie supérieure de l’éclisse ou de deux câbles qui sortent de chaque côté de l’éclisse. Couper un ou plusieurs de ces câbles, à divers points de jonction, interfère avec le circuit et met le bloc de signalisation dans l’état « occupé ». Pour cela il n’y pas besoin de se procurer du câble en cuivre – il suffit d’avoir une bonne paire de ciseaux ou un petit coupe-boulons.

Guérites de signalisation

Les guérites de signalisation transmettent les informations recueillies par différents éléments du circuit de voie aux conducteurs des trains et aux centrales de contrôle du trafic. On les trouve souvent aux croisements de voies et parfois entre les sections, en fonction de l’équipement de détection installé sur ce tronçon particulier. Elles sont souvent grises ou couleur acier et ressemblent à de petites cabanes sur des piliers, avec des câbles électriques qui en sortent, dans des protections en plastique ou en métal.

Une interférence sur ces relais de signalisation est immédiatement détectée et déclenche l’arrêt des voies. La plupart des guérites ont des serrures sécurisées – n’essayez pas d’utiliser des coupe-boulons sur la tige de verrouillage, mais il est possible d’y accéder à l’aide d’une disqueuse, ou en utilisant des cutters pour cibler les languettes métalliques dans lesquelles les serrures sont enfilées, avec l’utilisation de barres-leviers. Certaines guérites sont connues pour être équipées de caméras extérieures – il faut donc faire preuve de prudence lors du répérage et de l’action.

Exploitation du protocole ferroviaire

En tant qu’alliés/complices/dissidents, l’une de nos plus grandes forces contre l’État est notre propre flexibilité et notre capacité d’adaptation – souvent une qualité que les systèmes hiérarchiques n’ont pas. Les protocoles de sécurité ferroviaire imposent des décisions aux ingénieurs des trains, et peuvent être exploités lorsqu’une situation spécifique peut être reproduite.

L’un de ces protocoles pour les chefs de train et les ingénieurs est le protocole obligatoire de signalisation d’urgence. Dans la journée, les signaux d’urgence peuvent être des drapeaux rouges placés le long des voies, qui indiquent aux conducteurs qu’ils doivent s’arrêter ou ralentir. Lors des blocages ferroviaires de 2020, nous avons vu ce protocole exploité afin de sécuriser des sections de voie pour un blocage. De même, la nuit, des fusées de détresse entre les voies ferrées concernées obligent le conducteur à réduire sa vitesse ou à s’arrêter, conformément à la loi sur la sécurité ferroviaire. L’agitation vigoureuse de tout objet le long de la voie oblige également le conducteur à s’arrêter immédiatement.

Même si ces perturbations ne sont pas permanentes, elles ralentissent, arrêtent et perturbent la circulation ferroviaires et constituent un moyen supplémentaire de mener des perturbations ferroviaires.

Retour sur un retour à Saint-Lambert

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Déc 082021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Samedi dernier, plus de soixante personnes ont bloqué pendant plus de six heures la principale ligne du CN à Saint-Lambert, au sud de Montréal, en solidarité avec les défenseur-es de la terre Wet’suwet’en. Il s’agissait du plus long blocage ferroviaire au Québec depuis l’hiver 2020, interrompant le service de Via Rail et immobilisant six trains de marchandises. Les notes suivantes réflètent l’expérience de certain-es participant-es au blocage de samedi. 

Nous ressentions de la nostalgie et de l’anticipation en arrivant sur les rails au croisement de la rue Saint-Georges avec des bannières prêtes à être suspendues au travers du chemin de fer et aucune police en vue. C’était un matin ensoleillé, avec une température juste en dessous de zéro et un sol sans neige, un contraste avec la première nuit en février 2020, alors que la température est descendue à -25 celsius et que la neige s’empilait en buttes sur les rails. 

Sur le territoire Wet’suwet’en, 4000km à l’ouest, les défenseur-eures de la terre continuent de combattre la construction de Coastal GasLink. Des semaines après que les raids de la GRC sur le Checkpoint Gidimt’en et le Coyote Camp ont mené à 30 arrestations, les appels à se rendre directement sur les lieux à l’Yintah ont été renouvelés et les supporters ont déjà refusé d’accepter la dernière invasion comme une défaite, mettant le feu à des routes et bloquant les travaux de CGL. Leurs actions nous ont inspiré-es.

Une police de concertation

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) compte 546 agents et a juridiction sur la cinquième ville la plus peuplée au Québec, de laquelle Saint-Lambert fait partie. Fady Dagher, chef du SPAL depuis 2017, a déjà fait les nouvelles pour « essayer de changer le visage de la police » dans la rive-sud de Montréal. Ses efforts ont été décrits comme « humanisant » et même « révolutionnisant » la police. Le SPAL a récemment reçu 3,6 millions de dollars du gouvernement du Québec pour développer une « police de concertation », au travers de programmes de formation axés sur la prévention, une meilleure compréhension des enjeux sociaux et le dialogue constructif.

Qu’est-ce que tout ça a à voir avec notre blocage de trains? Alors que sur l’île de Montréal, nous aurions fait face au SPVM armés de fusils lanceurs de gaz lacrymogènes et nous menaçant quelque part dans l’heure suivant notre arrivée, nous avons plutôt été abordés par des négociatrices non-armées disant respecter ce que nous faisions et que la police avait d’autant plus nolisé et apporté au blocage un autobus afin que nous puissions avoir un endroit pour nous réchauffer. Bien entendu, l’offre a été déclinée et il est devenu évident que la réelle mission des négociatrices était d’amasser de l’information, mais la faible présence policière (et la musique!) ont permis à l’ambiance de demeurer joyeuse, donnant le temps aux personnes présentes de mettre en place des dizaines de petites barricades au long de 500 mètres de rails avec des traverses de chemin de fer et des branches d’arbres. Les travailleurs-euses du CN ont ainsi dû passer un temps considérable à nettoyer ces barricades une fois que nous avons quitté. La mince ligne de police a même battu en retraite hors des rails pendant que la foule avançait en leur demandant de retourner sur le trottoir. 

Une désarrestation

Les masques sont tombés sur l’heure du dîner. Deux gentil-les camarades sont arrivé-es avec une boîte de samosas, mais la police leur a refusé l’entrée sur les rails, les coupant du groupe de personnes qui les bloquaient. Nos demandes répétées n’ont pas fait bouger la douzaine de policiers présents, alors une équipe est sortie des rails afin d’escorter les camarades et la caisse de nourriture dans le blocage. C’est alors qu’un agent du SPAL s’est jeté violemment sur une personne, se jetant avec elle au sol, l’étranglant et lui donnant des coups à la tête. Les manifestant-es ont rapidement encerclé le policier, desarrêté le camarade et repoussé l’agent. Même si certains samosas sont tombés sur la chaussée pendant l’échaffourrée, nous avons tout récupéré et la boîte a pu être ramenée sur les rails, où tous les camarades se sont regroupés en sécurité pour continuer le blocage. Ces samosas ont sans doute été parmi les meilleurs que nous avons mangé.

Arrêter les trains

Le ciel s’est ennuagé et la neige a commencé à tomber en début d’après-midi. Une poignée de renforts du SPAL sont arrivés. Des journalistes ont monté sur la bute d’un côté des rails afin de prendre des photos d’un nouvel angle. Plus ou moins une demi-heure après le dîner, les policières de liaison sont à nouveau entrées dans le périmètre pour nous informer que nous commettions un crime et que nous brisions la loi fédérale de sécurité ferroviaire. Elles nous ont dit que la Sûreté du Québec (SQ), la police provinciale, étaient en chemin. Les slogans « Shut Down Canada » ont enterré certaines de leurs paroles et des cris de joie ont retenti lorsqu’elles nous ont informé que six trains de marchandises étaient bloqués. Nous avons observé les trains s’arrêter et se retirer dans l’échangeur au sud de notre emplacement au travers de la journée, mais nous ne comptions pas. Le blocage a continué.

Essayer de quitter Saint-Lambert

Autour de 15h, il était clair que notre nombre allait bientôt diminuer, alors que la police allait bientôt avoir des renforts mieux équipés. Alors que les rails étaient toujours barricadés et allaient demander une inspection de sécurité détaillée, nous sommes partis en manifestation dans Saint-Lambert. Des voitures du SPAL nous ont suivi de près, tentant de traverser la foule au moins à deux reprises. Nous avons atteint l’avenue Victoria, une rue commerciale de Saint-Lambert, où nous nous sommes dispersés.

La violence policière nous prenant pour cible ne se compare pas à la violence d’être expulsé à la pointe de fusils d’assaut de son territoire par la GRC, mais nous pensons qu’il est important de documenter ce qui s’est produit samedi dernier. Peu après que la manifestation soit terminée et que nous ne puissions plus être un groupe occupant la rue, des policiers ont commencé à poursuivre plusieurs personnes qu’ils suspectaient d’avoir pris part à la manifestation. Quatre violentes arrestations ont été observées dans la zone de dispersion, dans chaque cas la personne visée devait faire face à un nombre important de policiers. Un agent du SPAL a déchargé son taser sur une personne avant de l’arrêter.

Jusqu’à la prochaine fois

Dans le futur, nous espérons être inventi-ves et imprévisibles dans nos dispersions en arrivant à des actions avec différents plans de départ possibles qui prennent en compte différents niveaux d’escalade. Récemment dans la ville de Québec, un blocage de trains a quitté en manifestation le long des rails, sortant au travers d’un trou dans la clôture près d’un campus universitaire, étant immédiatement capable de se mêler à la foule d’étudiant-es.

Malgré les arrestations, nous avons quitté avec une confiance renouvelée dans notre capacité à tenir un blocage pendant plus d’une heure ou deux et motivés pour les prochaines actions de solidarité. Nous sommes impressionnées par la façon dont nous avons collectivement géré différentes formes de pression policière et refusé d’entrer dans le jeu de concertation que nous proposaient les flics. 

Continuons de #ShutDownCanada!