Soumission anonyme à MTL Contre-info
« You’re not tough now » : deux policiers en civil se font défoncer (vidéo)
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La vidéo des événements étant malheureusement déjà en possession des flics, nous avons décidé d’en faire un petit remix.
24 août 2019. Centre-ville de Montréal. Une foule reconnait deux flics du SPVM en civil, à l’extérieur d’un bar. Basés au poste 21, situé à proximité, ils passent leur quarts de travail à harceler et à brutaliser les gens pauvres et marginalisé.es du coin. En civil, ils n’ont pas de fusil, pas de taser, pas de radio pour appeler des renforts. Voyons ce qui arrive quand ils ne peuvent se cacher derrière une insigne.
« Ce n’est pas juste une attaque contre ces policiers — c’est contre tout le système judiciaire. »
— Porte-parole du SPVM
ACAB.
Restez à l’affut.
Tisseur se tourne vers les tribunaux pour museler l’opposition à la nouvelle prison pour migrant.e.s
Montréal, le 27 août 2019 — La Cour Supérieure du Québec a accordé à Construction Tisseur Inc., la compagnie qui gère la construction de la nouvelle prison pour migrant.e.s à Laval, une injonction juridique contre le réseau de justice migrante Solidarité Sans Frontières. L’injonction temporaire a été demandée suite à un piquetage d’information festif qui a eu lieu devant le siège social de Tisseur à Val-David jeudi après-midi, en présence de musicien.ne.s Klezmer.
« Cela crée un dangereux précédent. C’est une préoccupation importante pour la population québécoise quand une compagnie utilise les tribunaux pour faire taire les critiques. Nous nous rappelons du harcèlement juridique d’Éco-société par Barrick Gold concernant la publication de Noir Canada. Et ces deux cas sont liés: les compagnies minières canadiennes comme Barrick Gold contribuent au déplacement de gens qui aboutissent dans des centres de détention pour immigrant.e.s. Nous ne nous laisserons pas museler, l’enjeu est bien trop important », dit Jane Doe de Solidarité Sans Frontières.
Solidarité Sans Frontières a été avisé à 18h26 jeudi le 22 août qu’une audience de la Cour aurait lieu le lendemain matin. Les représentants légaux de Solidarité Sans Frontières ont demandé un report pour leur permettre de préparer une défense, mais le report a été refusé. L’injonction temporaire, qui interdit à Solidarité Sans Frontières, à Jane Doe et à John Doe l’accès aux terrains de Tisseur, situés au 1670 route 117 à Val David, demeure en vigueur jusqu’au 1er septembre. L’injonction pourrait être renouvelé cette semaine.
« Nous avons organisé le piquetage la semaine dernière pour rejoindre les travailleurs et travailleuses impliqués dans ce projet. Nous croyons que les centres de détention pour les migrant.e.s et les réfugié.e.s, tout comme le système d’immigration dont ils font partie, nuit aux droits du travail. Nous voulions ouvrir un dialogue avec les employé.e.s de Tisseur à ce sujet, durant leur heure de dîner », a expliqué John Doe, de Solidarité Sans Frontières.
« Tisseur s’est plaint que nous ayons installé des affiches sur leurs murs. Nous avons installé avec du ruban adhésif des silhouettes qui représentent des ami.e.s qui ont été détenus ou déportés. L’une d’elles est Lucy Granados, une mère célibataire et travailleuse originaire du Guatemala qui était venue au Canada après que l’usine américaine pour laquelle elle travaillait ait été déplacée en Asie, ou la main-d’oeuvre est meilleur marché. Une autre représentait « Daniel », un garçon de 17 ans qui a été détenu dans son école secondaire de Montréal et déporté seul vers le Mexique », a dit Doe.
« Nous ne croyons pas que Yannick Tisseur ait peur de nos affiches temporaires ou de nos rubans adhésifs, mais il souhaite clairement éviter que ces histoires ne se rendent à ses employé.e.s. Une des affiches demandait « Tiseur, mettriez-vous vos enfants dans une prison? » Il ne veut pas que ses travailleurs et travailleuses sachent que la prison sera utilisée pour détenir des enfants. »
La construction de la nouvelle prison, située à côté de l’actuel Centre de détention en Immigration de Laval, a débuté le 5 août 2019. La fin des travaux est prévue pour 2021, et sa construction fait partie d’un investissement de 138 millions de dollars pour augmenter la capacité du Canada à détenir indéfiniment et à déporter des migrant.e.s, incluant des enfants. Des personnes qui ont déjà été détenues rapportent des problèmes de santé mentale importants, tels que des cauchemars, de la dépression, des idées suicidaires, de la difficulté à dormir, de l’anxiété, et d’autres symptômes liés au choc post-traumatique.
Good Night Atalante
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Dans la nuit de lundi 12 aout 2019, trois membres d’Atalante Québec ont été attaqué.e.s.
Atalante est un groupuscule fasciste dont les membres ont pris part à de nombreuses agressions dans les dernières années (à commencer par l’attaque au couteau de la Coop L’Agité à Québec). Ce groupe s’inspire de CasaPound en italie et de Bastion social en france afin de tenter de faire revivre l’idéologie fasciste. Ses membres sont antisémites, homophobes, transphobes et colonialistes. Ils ne passeront pas.
Roxanne Baron et Jonathan Payeur ont eu leur jeep détruit (fenêtres brisées et du jus de moufette déversé à l’intérieur).
Jean Mecteau a eu son domicile et son tattoo shop vandalisé (grafitti NAZI SCUM et 161 (Action Antifasciste) et de la peinture noire sur sa porte et ses fenêtres).
Pourquoi eux ?
N’importe lequel des membres ou des sympathisants d’Atalante auraient pu etre visés. Cette fois ci, c’est tombé sur ces trois ordures là.
Roxanne Baron et Jonathan Payeur sont des membres des Québec Stomper, le gang de rue associé à Atalante. Jo est également un ancien skinhead antiraciste qui est passé du mauvais coté. Aujourdhui il se considere comme le sergent d’arme d’Atalante, c’est lui qui a accompagné Baptiste Gilistro et Louis Fernandez, deux jeunes recrues, lors de l’attaque du bar le Lvlop en décembre 2018.
Jean Mecteau est bassiste dans le band Légitime Violence, le groupe phare des fascistes de la province. Il est aussi propriétaire du salon de tatoo Jhan Art et il est fréquent qu’il réalise des tatoos aux références nazis ou fascistes pour ses ami.e.s.
Cette action est en solidarité avec toutes les victimes de l’extrême droite, à Québec, Hamilton, Montréal, Lyon et partout ailleurs.
22 août – Manif contre la nouvelle prison pour les migrant.e.s
Rejoignez-nous pour la première d’une série d’actions publiques en opposition à la nouvelle prison pour migrant.e.s à Laval ! Ces actions se dérouleront tous les jeudis à midi à divers endroits et se termineront le 3 octobre avec une journée d’action dans plusieurs villes.
La nouvelle prison pour migrant.e.s à Laval fait partie d’un investissement de 138 millions de dollars dans le système de détention des migrant.e.s en vertu du Cadre national en matière de détention liée à l’immigration (CNDI), une nouvelle politique annoncée en 2016. Dans le cadre du CNDI, le Canada finance la construction de deux nouvelles prisons pour migrant.e.s ainsi que des nouvelles technologies carcérales pour surveiller et contrôler les migrant.e.s en dehors de ces établissements.
Le 22 août, nous nous rassemblerons devant le siège social de Tisseur Inc à Val-David pour une manifestation publique. Tisseur a récemment remporté un contrat de 50 millions de dollars pour superviser la construction de la nouvelle prison de Laval. Les travaux initiaux ont déjà commencé.
Des entreprises comme Tisseur aimeraient construire l’infrastructure d’un avenir anti-migrant, mais nous avons une toute autre vision. Notre vision n’inclut ni détention, ni frontières ni prisons! Et nous demandons de l’aide pour le réaliser.
Pour nous rejoindre le 22 août : nous irons ensemble à partir de Montréal. Vous pouvez envoyer un courriel à solidaritesansfrontieres@gmail.com pour réserver votre place et connaître le lieu de rendez-vous. Nous nous réunirons à 10h pour arriver à midi et revenir à Montréal au plus tard à 16h. Si vous avez une voiture que vous pouvez apporter ou prêter, veuillez nous l’indiquer ainsi que le nombre de places que vous pouvez offrir.
Ni frontières, ni prisons, un statut pour tou.te.s!
La Vague(lette) bleue 2 : déconfiture épique des xénophobes à Trois-Rivières
Ce 27 juillet avait lieu à Trois-Rivières la deuxième édition de la Vague bleue, ce mouvement marginal animé par tout ce que le milieu national-populiste du Québec compte d’islamophobes et de xénophobes décomplexés. La première édition s’était déroulée à Montréal le 4 mai dernier, et Montréal Antifasciste a documenté au cours des derniers mois les groupes et individus qui s’était rattachés à cette mobilisation xénophobe, dont ses contingents de « sécurité », qui ne sont en fait qu’un ramassis de mononcles crinqués rêvant de battre des antifas.
Cette deuxième édition s’est avérée un échec cuisant. D’environ 300 manifestant-e-s à Montréal, la VB2 est passée à moins de 75 à Trois-Rivières. Plusieurs groupes étaient notablement absents, dont La Meute, les bozos folkloriques du Front patriotique du Québec et les miliciens de pacotille du Groupe de Sécurité Patriotique.
Le club social de sécurité entourant la soixantaine-quinzaine de manifestant-e-s était cette fois composé d’une poignée d’individus de Storm Alliance regroupés autour de Steven Dumont, et de la risible clique qui se fait appeler Les Gardiens du Québec. Fait à noter au sujet de ces derniers, le suprémaciste blanc Michel « Mickey Mike » Meunier, qui a lui-même été admis dans le groupe récemment, y a fait entrer le bonehead Joe « White Poser » Arcand dans les jours précédents la mobilisation. On voit tout de suite à quelle enseigne logent ces soi-disant gardiens du Québec…
Après avoir été littéralement déroutée par la mobilisation antiraciste/antifasciste, la VB s’est retrouvée (à nouveau) au fond d’un parking, isolée et inaperçue. Lors du micro ouvert, l’inénarrable Diane Blain (celle qui a acquis une douteuse notoriété en criant des bêtises à Justin Trudeau en 2018) a prononcé un discours super raciste, lequel résume parfaitement le fond de la pensée de la plupart des participant-e-s à la VB et du mouvement national-populiste plus largement.
« (…) On a tellement d’ennemis, ici là, au Québec: le gouvernement fédéral, les journalistes fédérastes, les musulmans, les juifs, les Anglais, les sikhs (…) »
– Diane Blain
Son discours a été filmé et partagé des centaines de fois en moins de 24 heures avant que Youtube ne supprime la vidéo pour incitation à la haine! Ça ne s’invente pas.
Dernier fait à noter du côté de la VB2, la coqueluche d’une partie du milieu national-populiste, Pierre Dion, a été arrêtée avant même le départ de la marche, car il aurait envoyé un message privé au « journaliste » de TVA Yves Poirier à l’effet que : « 3 rivières le 27 je vais être là et y va avoir du sang partout »….
La police au service…
Un important dispositif policier a été déployé dans le centre de Trois-Rivières, essentiellement pour réprimer la contre-manifestation antiraciste et permettre aux 75 bozos de la Vague bleue de défiler dans la ville en portant leur discours exclusionniste. En plus de l’antiémeute sur le terrain, nous avons pu observer la présence d’un drone flottant au-dessus du Boul. des Forges ainsi que des bateaux de la SQ et de la police de Trois-Rivières sur le fleuve (crédit photo: André Querry).
Vers 13 h 30, plusieurs pelotons de l’antiémeute de la Sûreté du Québec se sont disposés avec leurs véhicules autour de la mobilisation du collectif TRès Inclusif pour l’empêcher de bouger de son point de rassemblement. S’en est suivi un jeu du chat et de la souris, et la mobilisation antiraciste/antifasciste est parvenue à contourner l’antiémeute pour se positionner sur le Boul. des Forges, à l’emplacement même où la Vague bleue devait finir sa marche. L’antiémeute s’est alors graduellement déployée tout autour pour contenir les quelque 150 contre-manifestant-e-s (restant-e-s à ce point-là) dans cet espace, ce qui a donné lieu à des accrochages. Les carabiniers de la SQ ont fait usage de poivre de Cayenne à au moins deux reprises.
Qu’à cela ne tienne, les plans de la VB étaient déjà contrecarrés, et la SQ s’est vue forcée de redessiner le trajet de la marche pour la faire aboutir dans un stationnement plus loin vers l’est.
Nous savons que la police a carrément menti aux organisateurs et organisatrices antiracistes sur plusieurs points :
- Elle a dit que seule la police municipale serait déployée, pas la SQ; or, la SQ y était en force et c’est clairement elle qui a géré les opérations. Cette manœuvre avait vraisemblablement pour but d’effrayer et de décourager les personnes organisatrices de la manifestation antiraciste.
- Elle a dit que le rassemblement antiraciste ne pouvait pas avoir lieu à la Place du Flambeau, car un événement y était prévu; ce qui n’était manifestement pas le cas, car le square était vide.
- Elle a dit que le segment piétonnier sur le Boul. des Forges ne serait pas entravé; non seulement était-il bloqué de toutes parts, mais des policiers contrôlaient l’accès au périmètre à partir de plusieurs blocs dans toutes les directions. De très nombreuses personnes disent avoir dû se soumettre à la fouille de leur sac pour pouvoir entrer dans le périmètre.
Autre fait à noter sur la collaboration des autorités avec la VB, un autobus de la ville a été nolisé pour ramener les manifestants et manifestantes à leur point de départ. Les voici à l’intérieur du bus, qui essaient de chanter en chœur un refrain pourri des années soixantes :
Une mobilisation réussie pour les antiracistes et antifascistes
De notre côté, plusieurs groupes et collectifs antiracistes et antifascistes de Trois-Rivières, Montréal, Québec, Ottawa, Sherbrooke et ailleurs ont répondu à l’appel du collectif TRès Inclusif, qui est parvenu à mobiliser quelque 250 personnes (au point de départ) afin de faire résonner un discours inclusif et contrecarrer les plans de la Vague bleue à Trois-Rivières.
Après quelques minutes de confusion et de difficulté à s’entendre sur un plan cohérent (une complication principalement attribuable à la police, dont le déploiement sournois a tout de suite rendu caduque le projet initial de la manif), un élan spontané des forces antifascistes a permis à la manifestation de contourner la police pour atteindre le Boul. Des forges et y occuper l’espace où devait théoriquement aboutir la Vague bleue, devant le Café Frida (lequel avait été intimidé et ciblé par des menaces de la part d’organisateurs de la Vague bleue au cours des semaines précédentes).
Après de longues minutes d’un face-à-face tendu, un détachement d’une vingtaine d’antifascistes a pu se rendre sur un promontoire en surplomb du stationnement où avait lieu le party tiédasse de la VB pour y narguer les participant-e-s.
Finalement, il faut souligner l’énorme travail de préparation, d’information et de mobilisation qui a été fait entre les deux éditions de la Vague bleue pour contrer son discours xénophobe et islamophobe, notamment par le collectif TRès Inclusif et par Montréal Antifasciste, mais aussi par l’ensemble du milieu antiraciste et antifasciste, autant sur le terrain, avec la distribution de centaines de tracts, de l’affichage et l’installation de banderoles aux slogans antiracistes au lieu de départ de la VB, qu’en ligne et dans les médias sociaux. Mention spéciale aux camarades qui ont effectué une salutaire campagne de sape dans les 48 heures avant l’événement, notamment en clonant les comptes des organisateurs et organisatrices de la Vague bleue pour semer le doute et la confusion dans leurs rangs. Une opération que le toujours brillant John Hex (principal promoteur de la VB) a qualifiée de « cyber-attaque » de « l’oligarchie ». Lol. Chapeau, la compagnie!
L’habituel bâclage des médias…
Les médias grand public se sont généralement peu intéressés au phénomène de la Vague bleue, en partie parce que la droite national-populiste entretient des théories complotistes à leur égard et a cette fois-ci carrément refusé de leur parler. Cela dit, les deux articles qui ont été produits pour parler de la VB2 sont particulièrement mauvais. Celui de Radio-Canada dénote un manque flagrant de recherche sur le sujet, tandis que celui du Nouvelliste fait la part belle aux vague-bleuistes, notamment avec une citation super raciste de Stéphane Gagné, le haineux narcissique de Trois-Rivières qui se fait appeler « le Général Lee de la Mauricie »:
«Je viens à la manifestation en tant que nationaliste. Je suis un blanc, je suis fier de ma patrie et j’aime ça me promener et me sentir chez moi. On n’est pas à Montréal ici. C’est pour ça qu’il faut garder notre image de ville de blancs.»
– Stéphane Gagné
Une représentante d’Amnistie Internationale de Trois-Rivières s’est par ailleurs sentie obligée de rapporter que « des membres de l’antifascisme [qui] cherchaient à faire du trouble », alors que « que la Vague bleue ne cherchait pas la confrontation ». Question à Amnistie Internationale : doit-on comprendre que des racistes et xénophobes tranquilles sont une présence plus souhaitable que des antiracistes et antifascistes turbulent-e-s? Est-ce que cette citation ridicule de Vickie Schnieders (que les racistes font allègrement spinner aujourd’hui, évidemment) représente le point de vue officiel de l’organisation? (Mise-à-jour: Amnistie international a fait paraître un communiqué le 30 juillet condamnant “les propos haineux tenus lors du rassemblement de la Vague bleue à Trois-Rivières” et précisant que Vickie Schnieders “s’exprimait à titre personnel et que ses propos ne refètent pas la position officielle d’Amnistie internationale”. Merci pour cette mise au point, c’est apprécié.)
Rappelons pour clore ce point que plus souvent qu’autrement les médias ne daignent s’intéresser à l’extrême droite que lorsque des antiracistes et antifascistes ont défriché le terrain en faisant des recherches à leur place.
Le travail ne fait que commencer
Comme nous l’avons écrit ailleurs, la situation actuelle au Québec n’a rien pour réjouir celles et ceux d’entre nous qui se préoccupent de la santé et de la qualité du vivre-ensemble. Les orientations régressives de la CAQ en matière d’immigration et le passage sous bâillon de la Loi sur la laïcité de l’État ont de quoi faire craindre le pire d’un gouvernement qui sert précisément les aspirations politiques de groupes racistes et xénophobes comme ceux qui se profilent derrière la Vague bleue. D’ailleurs, il n’est pas anodin que, pendant que la SQ faisait la job de bras pour les xénophobes dans les rues de Trois-Rivières, le premier sinistre du Québec, François Legault, faisait la promotion du livre de Mathieu Bock-Côté sur Twitter et vantait les mérites du nationalisme passéiste que promeut ce sociologue réactionnaire…
Alors que les organisateurs de la Vague bleue annoncent déjà un troisième rassemblement à Québec, le mouvement que les antiracistes sont en train de construire dans la province devra se mobiliser encore dans les prochaines semaines, les prochains mois et peut-être, malheureusement, les prochaines années.
Petit exercice en guise d’épilogue…
Le délirant épivardage des militants et militantes de la Vague bleue sur les médias sociaux nous a déjà habitué-e-s à leur maîtrise approximative du français, mais on ne saurait leur en tenir rigueur.
Voyons si celles et ceux qui disent représenter « le peuple » sont meilleur-e-s en maths : 75 ti-counes sur une population totale de 8 390 000 personnes, ça représente combien en pourcentage?
Réponse : 0,00001 %
Vous n’êtes pas le peuple. Vous êtes 75 ti-counes.
Olympia, Washington : Nous sommes le feu qui fera fondre l’ICE, Rest In Power Will Van Spronsen
Tôt ce matin vers 4 heures, notre ami et camarade Will Van Spronsen a été tué par balle par la police de Tacoma. Tout ce que nous savons sur le déroulement des évènements vient des flics, qui sont des sources notoirement corrompues et peu fiables pour un tel récit. Ce que nous savons c’est que Will a tenté de mettre le feu à plusieurs véhicules, dépendances et un réservoir de propane à l’extérieur du centre de détention Nord-Ouest de Tacoma, qui abrite des centaines d’immigrés en attente d’audience ou de déportation. Il a réussi à mettre le feu à un véhicule, puis à échanger des coups de feu avec des policiers de Tacoma qui l’ont abattu. Il a été déclaré mort sur les lieux. Nous trouvons ses actions inspirantes. Les véhicules situés à l’extérieur du centre de détention sont utilisés pour évacuer de force des personnes de chez elles et les déporter, souvent dans des situations où elles risquent de subir un danger grave ou la mort. Ces véhicules détruits ne sont que le début de ce qui est nécessaire. Nous aurions souhaité que les incendies débutés par Will aient libéré tous les détenus et rasé tout le centre de détention du Nord-Ouest. Notre ami nous manque et nous souhaitons du fond du cœur que son action ne s’arrête pas avec sa mort.
Will Van Spronsen était un anarchiste de longue date, un antifasciste et une personne aimante et gentille. Ici à Olympia, certains d’entre nous se souviennent de lui comme d’un habile constructeur de structures en bâche lors du campement Occupy en 2011. D’autres se souviennent de lui lors des manifestations à l’extérieur du centre de détention l’été dernier, où il était accusé d’avoir étranglé un policier entourant ses bras autour du cou et des épaules d’un officier qui tentait d’arrêter un manifestant âgé de 17 ans. Dès le lendemain de sa sortie de prison, il est immédiatement retourné au campement situé à l’extérieur du centre pour soutenir les autres manifestants. On se souvient également de lui comme d’un auditeur patient et réfléchi, toujours à l’écoute des gens.
Nous sommes endeuillés, inspirés et enragés par ce qui s’est passé tôt ce matin. L’ICE [police de l’immigration] emprisonne, torture et déporte des centaines de milliers de personnes et la brutalité et l’ampleur de leurs dommages ne font qu’augmenter. Nous avons besoin de toutes les formes de résistance, de solidarité et de passion pour lutter contre l’ICE et les frontières qu’ils défendent. Will a donné sa vie en combattant l’ICE, nous ne saurons peut-être jamais ce qui lui passait par la tête au cours des dernières heures de sa vie, mais nous savons que le centre de détention doit être détruit et les prisonniers libérés. Nous n’avons pas besoin de héros, seulement d’amis et de camarades. Will était simplement un être humain et nous souhaitons qu’il soit toujours avec nous. Il ne fait pas de doute que les flics et les médias essaieront de le décrire comme un monstre, mais c’est en réalité un camarade qui s’est battu pendant de nombreuses années pour défendre ses convictions, et ce matin, il a été tué en faisant ce qu’il aimait: se battre pour un monde meilleur.
Ce soir, vers 20 heures, une trentaine d’anarchistes se sont réunis au terminus de Percival à Olympia dans le Washington pour commémorer Will Van Spronsen et s’opposer à l’ICE. Nous avons brandi des fusées éclairantes et des banderoles sur lesquelles étaient inscrits «Rest In Power Will Van Spronsen», «Abolissons l’ICE», «RIP Will», «Feu aux prisons» et «Stop à la déportation et à l’incarcération». Nous avons partagé des histoires et des souvenirs de Will, ri, et pleuré. Certaines personnes sont partis de leur côté dans le centre-ville et ont collé des autocollants «Immigrants Welcome», tandis que d’autres ont circulé en véhicules avec une banderole «Rest in Power Will» à l’arrière d’un camion.
Puisse son souvenir être une bénédiction
De l’amour pour celleux qui se battent encore.
Une guerre contre les queers
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Depuis quelques semaines, l’État renouvelle encore une fois sa guerre contre les queers. Quelques jours avant l’arrestation de Cedar par la police de Hamilton, la police de la ville de Québec s’est vantée en ligne d’avoir utilisé des flics en civil afin de piéger onze hommes queers qui draguaient de façon consensuelle. Ces attaques ciblées ne seront pas tolérées. Nique la police.
Solidarité avec Cedar et avec tou.te.s les queers faisant face à la répression.
Après Amherst, au tour de Macdonald! La statue de Macdonald est à nouveau vandalisée
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Pour la huitième fois au moins, et ce, en moins de deux ans, le monument à connotation raciste et colonial de John A. Macdonald à Montréal (1895) a été vandalisé par des artistes anticoloniaux.
C’est entre les deux fêtes nationalistes au Québec, soit la Saint-Jean-Baptiste le 24 juin et la fête du Canada le 1er juillet, que le groupe #MacdonaldMustFall de Montréal a de nouveau ciblé la statue controversée, cette fois-ci peinturée en bleu, dans le but de laisser un message anticolonial clair.
Depuis la dernière cible du monument Macdonald en mai 2019, la rue Amherst à Montréal a été officiellement renommée la rue Atateken. Atateken signifie « frères et sœurs » et l’égalité entre les peuples en Kanien‘kehá:ka (Mohawk).
James Amherst, un général britannique, a fait la promotion et a été actif dans le contexte du génocide des peuples autochtones. Si son nom de rue peut être remplacé, le monument John A. Macdonald peut également être retiré de l’espace public et être placé dans des archives ou des musées. L’espace public devrait plutôt célébrer les luttes collectives pour la justice et la libération et non pas la suprématie blanche et le génocide.
Tel que mentioné dans les communiqués précédents, le groupe #MacdonaldMustFall à Montréal rappelle aux médias et au public que John A. Macdonald était un suprémaciste blanc. Il a directement contribué au génocide des peuples autochtones avec la création du système brutal des pensionnats ainsi que d’autres mesures destinées à détruire les cultures et les traditions autochtones. Il était raciste et hostile envers les groupes minoritaires non blancs au Canada, promouvant ouvertement la préservation d’un Canada dit «aryen». Il a adopté des lois pour exclure les personnes d’origine chinoise et il a également été responsable de la pendaison du martyr Métis Louis Riel.
Contact: MacdonaldMustFallMontreal@protonmail.com
Solidarité avec les défenseur.es de fiérté, liberté pour Cedar!
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Le 15 juin 2019, un festival de Fierté de la communauté queer et transgenre de Hamilton, « Ontario » a été attaqué par un groupe de homophobes de l’extrême droite, de fondamentalistes chrétiens et de néo-nazis. Comme ils ont fait en 2018, ils sont arrivés avec de grandes pancartes et des bannières homophobes, commençant immédiatement de lancer des insults et des injures. Ils ont agressivement harcelé les individus au festival Fierté, faisant des blagues sur le viol et menançant la violence physique. Afin de bloquer ces bigots et de protéger la communauté, une grande bannière noire a été érigiée par quelques queers. Les homophobes n’ont pas aimé ça, et ils ont attaqué ces personnes. Ils ont commencé une bagarre, mais les personnes gaies, trans, et antifascistes qui ont refusé de permettre la présence de ces cons ont fièrement riposté. Certain.e.s ami.e.s ont été blessé.e.s et ont eu besoin des premiers soins. La police de Hamilton n’a rien fait pendant le conflit d’une heure et ils se sont presentés quand il n’y avait plus rien à faire. Les homophobes ont accueilli l’escort policière pour quitter le parc. Malheureusement, ils ont harcelé et chassé d’autres queers dans le quartier plus tard dans la journée et la semaine après ils ont attaqué d’autres gens à Fierté Toronto.
Après ces événements, la police de Hamilton ont senti menacée – les communautés qui se sentent autonomisées et capables d’utiliser de la force pour se défendre affaiblit l’autorité de la police. Par conséquent, les policiers ont focalisé toute leur énergie sur la poursuite de certaines personnes queers, trans et anarchistes de la ville, les harcelant toute cette semaine comme punition. Samedi le 22 juin la police a mis en prison Cedar, un.e ami.e qui n’a pas été au festival, mais qui la police veut cibler parce que Cedar a publiquement critiqué leurs actions. Ille a été en grève de la faim pendant 5 jours afin de protester contre cette mesure vengeresse et ille reste présentement encore en prison. Il se peut qu’il aille prendre des semaines avant que Cedar puisse avoir une audience de libération conditionnelle. Plus tard dans la semaine deux autres ami.e.s ont été arrêté.e.s et accusé.e.s de bris de probation basé sur un soupçon d’avoir été au festival. Aucun de ces homophobes n’avait été initialement accusé par la police ou appréhendé à l’événement, malgré la circulation majeure de leurs visages, leurs noms et des vidéos de leurs actions violentes, jusqu’à hier quand la pression publique a obligé la police à charger Chistopher Vanderweide avec aggression armée. Nous opposons au système carcérel et colonial de l’État, mais la repression unilatérale dirigée premièrement vers ceux et celles que la police soupçonnent d’être les défendeurs de Fierté est revelateur une fois encore de leur position et leur objectif : proteger les personnes racistes, homophobes et misogynes.
Le concept de « queer » peut comprendre notre sexualité ou notre genre, mais pour nous il veut dire beaucoup plus que ça. Il est une territoire de tension qu’il faut défendre. On est en solidarité avec Cedar et les personnes accussées en connection avec cet événement, aussi bien que toute personne gaie ou trans qui est en prison pour une contre-attaque. On sait que les queers de hier se sont courageusement battues pour notre existence, contre les homophobes et les néonazis aussi bien que contre la police. On se souvient de la Rebellion de Stonewall comme étant une émeute de quatre jours contre la police et l’explosion de la rage gaie et trans qui a donné naissance aux mouvements de liberation à venir. On sait que les personnes gaies et trans qui sont sans abris ou travailleur/se de sexe font face à la repression policière de jour en jour aussi bien que les personnes gaies et trans, surtout celles qui sont racialisées, sont attaquées, criminalisées, incarcérées et même assassinées de manière disproportionnelle. Notre défense est nécessaire pour assurer notre existence. Personne n’est libre avant que tout le monde soit libre.
Liberté pour Cedar! Abandonnez toutes les charges retenues contre les défenseur.es de Fierté!
Le contexte en anglais:
https://north-shore.info/2019/06/19/hamilton-pride-2019-reportback/
https://north-shore.info/2019/06/22/this-is-why-you-werent-invited-hamilton-police-target-queers-fighting-back/
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