Commentaires fermés sur Ne serait-ce qu’évoquer que quelques-unes des violences contemporaines contre les autochtones
Juin262025
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Ne serait-ce qu’évoquer que quelques-unes des violences contemporaines contre les autochtones (exploitations minières illégales, criminalisation des défenseurs de l’environnement, destruction d’écosystèmes) relèvent davantage de systèmes oppressifs structurels (racisme institutionnel, extractivisme)… Les colonisations ont laissé des héritages de violence, d’expropriation et de marginalisation qui perdurent aujourd’hui sous diverses formes (spoliation des terres, inégalités socio-économiques, déni des droits culturels, etc.).
Les entités coloniales n’ont aucune intention de réconciliation, c’est un fake show pour faire continuer à dormir, les somnanbules. Ils ont besoin qu’ils continuent à dormir pour faire la deuxieme phase du génocide. Pendant que les somnanbules fêtent et dansent, ils passent des lois pour les évincers de leurs territoires. Ils ont besoin que vous continuez à dormir pour faire la deuxieme phase du génocide contre tous les autochtones du Turtle Island.
Il est temps de briser le silence.
Les violences contre les peuples autochtones ne sont pas des accidents, mais le fruit d’un système colonial génocidaire vivant, inscrit dans les lois, les économies extractivistes et les mentalités. Exploitations minières illégales, criminalisation des gardiens de la Terre, destruction des forêts et des rivières sacrées, spoliation des territoires : chaque jour, ces actes perpétuent un génocide structurel, une guerre silencieuse mais bien réelle.
La réconciliation ? Un manteau vert jeté sur la pourriture. Derrière les discours officiels et les cérémonies vides, les États et les multinationales continuent de piller, de diviser, d’effacer. Leur objectif est clair : vous endormir, vous faire croire que la justice viendra par des signatures sur du papier, pendant qu’ils passent des lois pour expulser les communautés, écraser les résistances et détruire ce qui reste de la vie ancestrale.
Vous pensez être spectateur·trice ? Non. Tant que vous laissez le monde dormir, vous faites partie du mécanisme. Chaque dollar investi dans l’extractivisme, chaque vote pour des gouvernements complices, chaque indifférence face aux prisons remplies de défenseurs autochtones nourrit cette machine à détruire.
Le réveil commence par l’action.
Soutenez les luttes concrètes : Bloquer les projets miniers, exiger la restitution des terres. Cessez de cautionner les fables étatiques : Exigez des comptes, dénoncez les lois d’occupation, boycottez les entreprises complices? Devenez un·e allié·e : Apprenez, écoutez, amplifiez les voix autochtones. La survie de leurs cultures est notre survie à tous. Le génocide ne se déroule pas en secret. Il se déroule sous nos yeux. Refuser de voir, c’est choisir de participer. Le réveil est une responsabilité, pas une option.
Commentaires fermés sur Les luttes des peuples autochtones ne sont pas seulement des luttes pour la justice sociale
Juin212025
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Berthierville, le 17 juin 2025 — Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de dénoncer l’ensemble des politiques mises en œuvre par l’État québécois, qui s’inscrivent dans la continuité d’un projet colonial visant à éliminer toute autonomie politique, culturelle, spirituelle et territoriale des peuples autochtones du soi-disant Québec. Une logique coloniale toujours active.
Derrière les discours officiels sur la « coexistence » ou la « reconnaissance », ce sont bien des actions concrètes qui traduisent une volonté constante de contrôle, d’assimilation et d’extraction : La Loi 96 (Charte de la langue française) impose une vision étatique du français tout en ignorant les langues autochtones, leurs droits à la transmission, et leur statut légitime sur leur propre territoire.
Le projet de loi 97, récemment présenté, menace encore davantage l’autonomie des communautés autochtones en cherchant à encadrer ou limiter leur capacité à exercer leur souveraineté locale, notamment en matière d’éducation, de gestion des terres et de gouvernance interne.
La répression abusive contre la culture autochtone se manifeste notamment par l’interdiction ou l’empêchement d’accéder à des sites sacrés, la stigmatisation des cérémonies spirituelles, ou encore l’obstruction des pratiques traditionnelles comme les chants, danses, rituels ou rassemblements communautaires liés à la terre.
Les projets extractivistes tels que GNL Québec, les projets miniers en Eeyou Istchee et ailleurs, se font sans respect du principe du consentement libre, préalable et informé (CLPI), reconnu par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
La criminalisation des résistances pacifiques, comme lors du démantèlement des barricades à Maniwaki ou ailleurs, montre clairement que l’État québécois ne reconnaît pas la souveraineté des communautésalgonquines, innues, atikamekw, inuk-mikmaw, cris, inuites… Une nécessité décoloniale.
Nous affirmons ici que les peuples autochtones ont le droit inaliénable de s’identifier eux-mêmes, d’administrer leurs terres, de parler leurs langues, de pratiquer leurs cultures, de transmettre leurs savoirs, et de vivre selon leurs systèmes juridiques, spirituels et sociaux propres. Ce droit à l’autodétermination n’est pas négociable. Il est fondamental.
Appel à la solidarité. À l’heure où le Québec tente de se poser comme un État progressiste, c’est précisément ce masque qu’il faut briser. Les luttes des peuples autochtones ne sont pas seulement des luttes pour la justice sociale : elles sont aussi des luttes anticapitalistes, anticoloniales, écologiques et féministes. Nous appelons toutes les personnes alliées, organisations, groupes militants, syndicats et collectifs à amplifier ces voix, à soutenir les résistances, et à refuser la normalisation de cette violence coloniale.
Nous ne sommes PAS l’Association des gardiens du territoire Nehirowisiw Aski, notre position est différente : « On n’appelle PAS la police, dans cette situation ». Le supposé système de justice coloniale est l’un des éléments centraux du racisme systémique commis contre tous les autochtones de l’ile de la tortue. Nous sommes des autochtones qui résistent au génocide en cours.
Commentaires fermés sur Pouvoir oublier : ce qu’un film sur la grève de 72 peut dire aux anarchistes
Juin062025
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Je suis allé voir le docu Pouvoir oublier au cinéma en me méfiant un peu. Les documentaires sur le syndicalisme, la lutte ouvrière et sur le travail en général ont ce défaut d’être trop propagandistes, sans discernement, et sans évidemment aucune analyse des limites du syndicalisme comme forme de contestation. Je suis unE militantE assez usé par le temps pour avoir entendu tous les vieux mythes ouvriéristes et nationalistes répétés comme des mythes qu’on ne peut critiquer…La grève générale de 1972, les grands moments du « mouvement ouvrier », tout ça, j’en ai souvent vu les récits tournés en monuments, polis, illustrés, vidés de leurs contradictions. Mais ce film-là ne fait pas ça. Ce film m’a désarmé. Il n’avait rien d’un hommage tranquille ni d’une célébration. Il faisait autre chose : il creusait. Il doutait. Il écoutait.
Dans Pouvoir oublier, on ne nous vomit pas la même leçon d’histoire entendue mille fois : la mort du méchant Duplessis, la gentille Révolution tranquille qui met le Québec sur la map du Progrès, l’indépendance ratée comme une erreur historique…tout ce discours nationaleux qui vieillit mal. Enfin oui, le film en parle, mais il en parle autrement, pour une fois. On entre dans les plis d’un moment politique trouble qui devrait nécessairement intéresser les anarchistes du soit-disant Québec. Le Front commun de 1972 et surtout l’occupation de la ville de Sept-Îles posent des questions centrales pour quiconque s’est un jour identifié comme révolutionnaire. On tire quelque chose d’inconfortable mais vital à la suite de ce visionnement : une critique en acte, lucide, amère parfois, mais pas cynique pour autant (malgré les appréhensions). Ce que j’ai vu, c’est un film qui ose poser des questions que les institutions syndicales évacuent de manière complaisante : jusqu’où peut-on lutter quand on reste enfermé dans les revendications salariales ? Qu’est-ce que signifie vraiment le »pouvoir ouvrier » sinon le pouvoir syndical ? Et que reste-t-il quand ce pouvoir est devenu mémoire, ou pire, folklore ? Alors que la lutte des classes semble reprendre du poil de la bête, il serait idiot de répéter les mêmes erreurs qu’autrefois. Le film pose des questions fort pertinentes avec en toile de fond les possibilités d’auto-organisation, d’autonomie des travailleurs et travailleuses, sans éclipser la nature aliénante de l’exploitation capitaliste, tant dans le salariat que dans la colonisation du territoire.
Le titre m’a trotté dans la tête. Le pouvoir d’« oublier » ce qu’il faut pour survivre, pour continuer, mais aussi le « pouvoir ouvrier » qu’on a laissé se dissoudre dans les couloirs des négociations. Et puis le rappel : qu’il y a des choses qu’on ne pourra ni oublier, ni réparer. Comme la violence d’avoir été trahi par ses propres structures, par la grande industrie, par l’État. Comme le fait de lutter sur des territoires volés, dont on n’a jamais remis en question l’occupation. Et aussi le traumatisme présent dans nos luttes, qu’on cherche à éviter, la question du deuil qui est centrale aux mouvements de contestation. Parce que dans cette histoire portée à l’écran, il y a un attentat, un mort et beaucoup de blessés. CertainEs dans leurs corps, d’autres dans leurs esprits. Je trouve que les réflexions sur le care nous amènent à voir cette époque et ces événements d’une manière nouvelle pour mieux renforcer nos luttes, sans qu’elles tombent dans une auto-représentation folklorique. Il faut adresser les véritables enjeux, même ceux qui nous immobilisent pour un temps, et c’est ce que le film fait je trouve. Ce film est intéressant dans une perspective anti-autoritaire pas parce qu’il chante l’utopie (il ne le fait jamais) mais parce qu’il nomme ce que les syndicalistes n’ont pas su dépasser en raison de leur nature, de leur fonction: la médiation permanente, les rôles assignés, les luttes intégrées au système qu’elles prétendent contester. Et parce que le film donne la parole autrement. Pas de voix off paternaliste (enfin!), pas de récit figé. Quand les vieux chefs syndicaux parlent, c’est pour mieux déconstruire leur discours ou à tout le moins pas pour en glorifier les paroles mais toujours dans une tension critique bien rare dans ce type de film. On sent que la forme a été pensée comme une manière de refuser l’autorité du récit, même si ça peut être amélioré. Et ça, pour moi, c’est quelque chose de radical, parce que ça provoque la critique, la discussion, sur des bases non campées, non partisanes. On est loin de la docilité habituelle du film-propagande qui, à la longue, finit par lasser à force de se faire dire quoi penser.
Il y a dans ce film une force fragile, une attention au soin, à ce que les militant·e·s d’hier ont porté, perdu, transmis sans toujours le vouloir. Et il y a ce regard dur mais tendre sur une histoire de luttes qu’on ne veut pas idolâtrer, mais qu’on ne veut pas non plus jeter à la poubelle. C’est dommage que ça parle d’un événement qu’il y a eu lieu si longtemps car bien d’autres luttes récentes pourraient être concernées par cette approche sans compromis. Moi, en tout cas, ça m’a inspiré dans la manière de représenter nos récits au-delà de leur forme traditionnelle.
Ce film ne se revendique pas anarchiste. Mais who cares ? Il donne envie de reparler stratégie, mémoire, défaite. De sortir des cadres. D’imaginer autre chose. Et pour ça, il mérite d’être vu, discuté, transmis. Pour réactiver la parole critique, la discussion, l’affrontement.
Nous assistons au génocide le plus documenté de l’histoire en Palestine et à la consolidation d’un régime fasciste aux États-Unis. Nous sommes beaucoup à nous demander quoi faire. Voici un cadre conceptuel pour comprendre ce qui se passe et des pistes d’actions. Cette synthèse a été écrite à l’aide de matériel provenant entre autres de Kelly Hayes et de son blog Organizing my Thoughts, de Mariame Kaba et d’Andrea Ritchie de l’organisation Interrupting Criminalisation, d’Ejeris Dixon et son balado Fascism Barometer, de Scot Nakagawa et son blog The Anti-Authoritarian Playbook, du blog flegmatique d’Anne Archet, de la chaîne YouTube Thought Slime et du livre l’Antifascisme de Mark Bray.
///
Quelques bases
Les mouvements, partis et régimes fascistes se reconnaissent par :
Leur trajectoire autoritaire visant le démantèlement des structures démocratiques, l’élimination de la dissidence et le maintien au pouvoir de leur leader.
Leurs mensonges flagrants qui n’affectent pas le support de leurs partisans.
Leur propension à instrumentaliser ou à créer de toutes pièces des crises pour s’enrichir et pour restreindre les libertés civiles telles que la liberté de mouvement, de rassemblement, de manifestation, de presse et le droit à un procès juste et équitable.
Leurs représentations idéalisées de la race et de la nation, qu’ils articulent en termes de pureté, d’unité et de loyauté.
Leur désir de dominer et/ou d’éliminer les groupes marginalisés (femmes, migrant’es, personnes 2LGBTQIA+, personnes noires, autochtones, minorités religieuses, personnes handicapées, pauvres, autistes, etc.) se présentant d’abord sous forme d’attaques répétées contre leurs droits fondamentaux et de discours déshumanisants.
Leur conviction que les inégalités ne proviennent pas de conditions sociales, mais sont naturelles, biologiques, et que cette hiérarchie devrait leur assurer les pleins pouvoirs.
Leurs références à un passé fictif où c’était supposément le cas.
Leur fétichisation de la violence comme réponse à l’humiliation de ne pas dominer totalement ces groupes marginalisés.
Leur double objectif de nettoyage interne et d’expansion externe.
Le fascisme peut s’emparer du pouvoir de l’État à travers des élections, un coup d’État, ou un mélange des deux comme dans le cas de l’administration Trump qui a gagné les élections, mais qui a aussi profité de son arrivée au pouvoir pour effectuer un « coup administratif », soit l’usurpation illégale des pouvoirs du congrès et des différents départements de l’État par Elon Musk et DOGE.
Une fois au pouvoir, le fascisme se sert d’un processus bien connu pour opérer : la criminalisation. Il passe des lois qui rendent certaines activités criminelles et déploie la police, le système judiciaire et les prisons contre les gens qui les pratiquent. Il criminalise par exemple :
Le fait de donner ou recevoir certains soins (avortement, soins d’affirmations de genre, éventuellement soins aux personnes autistes, aux personnes handicapées…)
Le fait de donner de l’information (en transformant la définition de pornographie pour que les lois s’appliquent à tout livre qui traite de queerness, en transformant la définition d’antisémitisme pour y inclure toute dénonciation du génocide contre le peuple palestinien, en arrêtant des avocats qui donnent de l’information légale aux migrant’es…).
Le simple fait d’exister sur ce territoire (révocation en masse de visas, annulation des statuts, criminalisation des sans-abris…).
Au-delà des lois, la criminalisation est un processus politique par lequel on désigne des groupes entiers de personnes comme des menaces :
Les femmes trans et intersexes menaceraient ainsi les femmes cis, entre autres dans le sport.
Les manifestant’es menaceraient le reste de la population.
Les migrant’es menaceraient le marché de l’emploi, le marché du logement et la classe populaire.
Les musulman’es menaceraient la sécurité nationale.
Ces menaces sont nourries par les fascistes jusqu’à devenir dans leur narration des menaces existentielles au futur de la nation, et ce faisant :
On déshumanise ces groupes de personnes.
On les dépouille d’avance de leurs droits fondamentaux.
On les dépeint comme des « autres » qu’il faut violemment contrôler, punir et faire disparaître.
On s’en sert comme de boucs émissaires pour tous les maux provoqués par le capitalisme et le fascisme.
C’est par ce processus de criminalisation que les régimes fascistes manufacturent le consentement de la population face aux violences déployées contre certains groupes (violence physique et psychologique, enlèvement, travail forcé, déni de soins, assassinat…). On fait croire aux gens :
Que les victimes ne sont pas violentées par haine, mais qu’elles sont punies pour des crimes.
Qu’ainsi cette violence est justifiée. Qu’elle est normale.
Que tant qu’iels ne commettent aucun crime, il ne leur arrivera rien.
Mais plus le temps passe, plus la définition de ce qui est un crime s’élargit.
Ce processus existe aussi dans ce qu’on appelle les démocraties libérales qui ont développé tout l’appareillage judiciaire et carcéral. Les fascistes ont besoin de cette infrastructure et de la légitimation de ce système industrialo-carcéral pour fonctionner et c’est exactement ce que leur offrent les démocraties libérales.
Rappelons ainsi :
Que la police et les prisons sont un héritage de l’esclavage et de la colonisation.
Que les peuples autochtones au Canada ont été la cible de violences génocidaires.
Que leurs danses, leurs rituels, leurs langues ont été criminalisées.
Qu’iels ont subi des stérilisations de masse, des déplacements forcés et des abus multiples dans les écoles résidentielles.
On peut en comprendre que le fascisme n’est pas tant en rupture avec les démocraties libérales qu’il en est la forme-panique. Ainsi, le fascisme qui se consolide actuellement aux États-Unis et qui se concrétise au Canada et Québec se caractérise aussi par :
Une panique devant les avancées récentes en termes de justice sociale, qu’ils nomment « wokeness » et qui menacent leur domination.
Une panique devant la crise climatique et les efforts pour l’amoindrir, qui dans les deux cas menacent les ressources dont ils dépendent pour maintenant leur domination.
Une alliance tendue entre des fondamentalistes chrétiens, un mouvement populaire raciste et sexiste, une élite du monde de la politique et des oligarques ultrariches du monde de la techno.
En vrac, quelques autres données importantes sur le fascisme :
Les fascistes veulent nous faire perdre notre temps. Ils vont dire toutes sortes de mensonges pour que nous passions des heures à prouver nos points, à décortiquer leurs propos, à clarifier les faits. Et ils vont changer complètement leur discours le lendemain pour nous obliger à recommencer.
Pour les fascistes, certaines vérités (mythiques) sont plus importantes que la réalité. Si la réalité ne concorde pas avec leur vérité, c’est la réalité qui a tort. Leur rapport au réel en est grandement affecté et on ne peut les convaincre qu’ils font fausse route en leur prouvant ce qui est réel. Ça ne change rien à leur vérité.
Par-dessus tout, les fascistes veulent le pouvoir. C’est ce qui les motive. Ils vont changer de discours et de valeurs autant qu’il le faut pour acquérir et maintenir leur pouvoir.
Ils veulent être les plus forts pour survivre, dans une vision darwinienne caricaturale de l’évolution. Ils veulent dominer. Selon cette vision, tout ce qui les maintient au pouvoir est justifié; ils ont raison car ils dominent et c’est la seule preuve dont ils ont besoin.
Le fascisme n’est pas le fait de quelques personnes externes au-dessus de la population. Les gens participent, coopèrent, puis deviennent acculturés au fascisme. Ça devient leur réalité, leur manière de comprendre le monde.
Comment y faire face
Historiquement, ni l’appareil de l’État, ni les partis d’opposition, ni le système de justice, ni les grands médias n’empêchent l’avènement de régimes fascistes. Les élites néolibérales qui gèrent les démocraties peuvent sembler s’y opposer, mais devant un monde de plus en plus invivable où il devient impossible de maintenir à la fois le capitalisme et les démocraties libérales, elles aussi vont aussi adopter des politiques de plus en plus fascistes. Pour les néolibéraux, la criminalisation et/ou l’abandon de groupes toujours plus grands de personnes marginalisées sera articulée comme une question de pragmatisme et d’inévitabilité, alors que pour les fascistes elle sera articulée comme le retour souhaité d’un ordre naturel inégalitaire et violent. Bref, il ne faut pas s’attendre à leur support.
C’est l’organisation populaire qui offre la meilleure résistance. Et si la normalisation de la police, des prisons et de la surveillance de masse dans nos sociétés a rendu cet effort plus difficile, présentant ces outils de contrôle comme nécessaires, voire naturels, il existe tout de même de multiples voies pour résister collectivement.
Ce qu’on peut faire dans un premier temps :
Refuser ouvertement la consolidation du fascisme. Nommer ce qui se passe aux États-Unis, en Palestine, au Canada et ailleurs. Parler du fascisme avec nos proches. Ne pas le laisser être insidieux. L’obliger à apparaître.
S’organiser localement contre les événements de groupes fascistes. Leur nuire de toutes les manières possibles. Les empêcher physiquement de propager leur haine.
Call bullshit. Ne pas nous empêtrer dans leurs mensonges. Ne pas perdre notre temps à argumenter avec eux. Ne pas embarquer dans leur manière de cadrer la situation. Ramener les discussions sur ce qu’ils font, sur les horreurs qu’ils commettent, sur la haine qui les anime.
Surtout, ne pas obéir d’avance quand des fascistes arrivent au pouvoir. Face à un pouvoir autoritaire, les gens ont tendance à prévoir ce qu’un gouvernement plus répressif voudrait et à lui donner d’avance, pour être sûr de ne pas le fâcher et pour se protéger. Cette obéissance anticipée informe le régime sur les compromis que les gens sont prêts à faire et lui permet d’aller beaucoup plus loin beaucoup plus vite. Cette manière de s’adapter nuit à tout le monde. Il est essentiel de se rappeler de ne pas obéir d’avance.
Rester solidaires. Le fascisme normalise la souffrance humaine et l’abandon de groupes de gens désignés comme négligeables ou insignifiants. Les fascistes veulent que nous soyons absorbé’es par notre instinct de survie, pris dans nos préoccupations personnelles, que nous soyons isolé’es et faibles. C’est dans la solidarité que se trouve notre force.
Ensuite, il s’agit de bâtir et d’entretenir notre pouvoir collectif, populaire. Pouvoir de garder nos communautés sécuritaires. Pouvoir d’empêcher qu’un des nôtres se fasse enlever. Pouvoir de nous assurer que tout le monde a quelque chose à manger. D’abord, en explorant toutes les manières de participer à tisser ce pouvoir, par exemple en travaillant à :
bloquer les avancées fascistes (par exemple en combattant tout ce qui augmente la portée, la capacité, les ressources et le pouvoir de l’État carcéral et des mouvements fascistes, comme la construction de nouvelles prisons, la militarisation des frontières, de nouveaux systèmes d’identification visant certains groupes, etc.),
casser leurs alliances, leurs liens avec des groupes ou organisations locales (par exemple les liens entre les syndicats de travailleurs/travailleuses et les organisations représentant la police, les liens entre la police et les milices d’extrême-droite, les liens entre les médias de masse et les militant’es transphobes, etc.),
amoindrir l’impact de leurs politiques sur nous (par exemple en bâtissant et soutenant un réseau communautaire fort, des groupes d’entraide, des réseaux de communications sécuritaires, des infrastructures de défense communautaire, des espaces de rassemblement, etc.),
faire des ponts entre les communautés touchées (par exemple les syndiqué’es, les groupes de femmes, les bandes anarchistes, les mouvements de luttes décoloniales, abolitionnistes, pour les droits des personnes handicapées, etc.) et
construire ce dont on a besoin (par exemple, des organisations dédiées à partager l’histoire des mouvements de luttes, ou des organismes de justice transformatrice, ou le plus d’espaces possibles où nous rassembler, où réfléchir ensemble, où digérer toutes les informations, que ce soit des fêtes de quartier, des journées d’atelier, des conférences, des marches, etc.).
Pour approfondir cette question, je suggère le zine Block and Build : But make it abolitionist de l’organisation Interrupting Criminalization. Ensuite, il s’agit de trouver ce qui a du sens pour nous, ce qui concorde avec nos capacités, notre contexte social et notre compréhension de la situation. Pour cela, je conseille le zine Making a plan, qui vient aussi d’Interrupting Criminalization.
Ça peut être un syndicat, une section locale de Food not Bombs, un groupe qui organise des assemblées populaires, un comité logement, un groupe d’ami’es qui fait de l’art engagé, un groupe de femmes, etc. Tout ça a du sens. Et à partir de ces groupes :
Se partager un langage et des analyses plus ou moins communes de la situation.
Se coordonner de manière décentralisée pour favoriser des actions autonomes qui s’inscrivent dans un tout plus grand.
Bâtir une culture de la sécurité adaptée au risque.
Se préparer à la répression en mettant en place d’avance des systèmes de support.
Puis, le temps venu, il est possible de lutter à grande échelle contre un régime fasciste grâce à :
Une masse suffisamment grande de gens qui s’engage à ne pas coopérer. À oublier de remettre une lettre, de transférer un courriel, à ralentir certains travaux de construction, à ne pas enlever les livres des tablettes, à continuer d’apprendre l’histoire aux enfants, à saboter les processus bureaucratiques, à donner de mauvaises indications aux polices, à continuer à faire de la musique, dehors, le soir, à perturber le fonctionnement du régime.
Une diversité de tactiques. D’immenses manifestations populaires, une grève sociale, du sabotage industriel, des réseaux de soins alternatifs, etc.
Et si nous combattons d’un même geste le fascisme et le processus de criminalisation qui le soutient, tout est possible.
Commentaires fermés sur L’Association des gardiens du territoire Nehirowisiw Aski appelle à livrer les saboteurs à la police
Mai262025
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Le texte qui suit a pour but de permettre aux camarades anarchistes ainsi qu’aux militant.es anticoloniaux de prendre des décisions éclairées sur où et comment s’engager dans la lutte.
Dans un communiqué publié le 17 mai 2025 et trouvable sur leur page Facebook, l’Association des gardiens du territoire Nehirowisiw Aski (Premières Nations MAMO) condamne les gestes de vandalisme commis recémment sur des équipements de machinerie forestière appartenant semble-t-il à un contracteur impliqué dans les coupes sur leur territoire.
Le communiqué va plus loin, soutenant que « ces actes ne peuvent et ne doivent pas rester impunis ». Il poursuit : « Si vous êtes témoins d’un acte de vandalisme ou si vous détenez des informations susceptibles de faire progresser l’enquête, nous vous encourageons fortement à en faire part sans délai aux autorités policières. ».
Nous croyons que les relations de lutte sont plus fortes quand elles sont nourries par des pratiques d’honnêteté de même que des communications transparentes sur les motivations et les limites de chacun.e. Dans ce sens, nous espérons que ces événements serviront à provoquer des conversations ouvertes et nuancées sur la solidarité.
Commentaires fermés sur Tous les regards sur le Nehirowisiw Aski!
Mai232025
Soumission anonyme à MTL Contre-info
À l’heure actuelle, des blocus s’érigent sur le territoire Atikamekw (Nehirowisiw Aski) afin de résister au nouveau régime forestier de la CAQ. En solidarité, des militant.e.s anti-colonialistes ont saisi contrôle de l’intersection de Papineau et Ontario durant l’heure de pointe.
Paralysant toute circulation en direction du pont Jacques-Cartier pour près de 20 minutes avant que la police arrive, les manifestants ont utilisé des fusées éclairantes pour se protéger des motoristes effronté.e.s. La police a été prise par surprise et s’est retrouvée incapable d’intervenir. Les manifestant.e.s ont pris la rue après avoir quitté l’intersection et ont pu se disperser sans arrestation ni intervention policière. Le succès de cette action nous inspire durant un moment critique qui demande plus de solidarité avec les gardien.ne.s du territoire qui refusent activement le land grab de la CAQ.
Les blocus érigés sur les routes de grumier ont besoin de support urgent pendant que la saison d’exploitation forestière recommence. Les Gardien.ne.s du territoire Nehirowisiw Aski résistent actuellement les actes coloniaux d’exploitation et de destruction sur leur territoire. Ici se trouve la première ligne de résistance au nouveau régime forestier de la CAQ – un régime qui vise à céder une immense portion des forêts du soi-disant Québec à l’industrie forestière sans consentement ni égard. Les Gardien.ne.s du territoire appellent pour du support immédiat et des actions de solidarité. Que ce soit en forme de présence au blocus, d’action ici à Tiohtià:ke, ou de dons de matériel ou d’argent, cette lutte doit être assumée par les gens de la ville. Nous devons perturber tout confort et toute complicité paisible.
Les gardien.ne.s du territoire ne sont pas les seul.e.s responsables pour la protection de leurs terres et pour la résistance à la marche de la mort colonale de l’industrie extractive – Il existe des premières lignes de résistance partout. N’attendez pas la permission. Ne demandez pas la justice. Les Gardiens du territoire nécessitent du support matériel et immédiat et de courageux.ses complices anticolonialistes.
Commentaires fermés sur De Mayotte à Gaza, la colonisation est un crime
Mar272025
Soumission anonyme à MTL Contre-info
De Mayotte à Gaza, la colonisation est un crime contre l’humanité.
Afin de souligner les Manifestations contre le racisme et le fascisme du 22 mars 2025 qui ont mobilisé plus de 90 000 personnes à travers la France, une bannière a été déployée devant le Consulat de France à Montréal, à 14 h, ce jour-là. On pouvait lire : « Soutien aux peuples Kanak et Comorien Personne n’est illégal sur des Terres volées ».
Cette action était également un appui à la Semaine d’actions et de grèves organisée du 24 au 28 mars par la CRUES, une coalition d’associations étudiantes à travers le soi-disant Québec.
En effet, de toute la Ve République, la grogne du peuple français contre son gouvernement a atteint des sommets. Le nouveau Premier-Ministre français, le soi-disant centriste François Bayrou, et son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ont pour seuls mots à la bouche : Immigration et Renforcement à la frontière. Alors qu’ils condamnent les programmes de Donald Trump et du parti d’extrême droite, le Rassemblement national, ils déploient la même politique raciste et fasciste. Et c’est sans parler de l’attitude totalement indigne de François Bayrou, le jour du décès du co-fondateur du Front National, Jean-Marie Le Pen, qu’il a honteusement qualifié de « Combattant »! Tenter de lisser le portrait d’un individu connu pour ses propos antisémites, négationnistes, racistes, homophobes…, et accusé de crimes de guerre, est, oui, mettre de l’avant le fascisme.
À l’opposé, assimiler des étudiant·e·s à des antisémites pour avoir dénoncé les massacres en Palestine est inadmissible. La France semble oublier d’appliquer les principes humanistes dont elle se vante tant sur la scène internationale. D’ailleurs, toute contestation du génocide à Gaza est durement réprimée et les mobilisations étudiantes sont empêchées. L’ONU a même réprimandé la France à ce sujet. C’est à ce jour le 2e pays exportateur mondial d’armes de guerre. Par son absence de transparence et sa vente d’armes à Israël, la France s’est rendue complice du génocide qui se poursuit en Palestine, malgré les ententes de cessez-le-feu.
La population française se retrouve pieds et poings liés, notamment face aux bouleversements climatiques et aux diverses pollutions de l’environnement. Entre autres, dans le dossier de l’A69, le gouvernement français refuse la séparation des pouvoirs (Exécutif, Législatif et Judiciaire) si essentielle à tout régime démocratique. En transformant en bain de sang les oppositions aux mégabassines, qui n’ont pas de fondement scientifique, les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron affichent bien une politique écocidaire et fasciste.
Aussi, ne l’oublions pas, la France est le pays le plus présent sur le globe. Utilisant ses colonies comme bases militaires, elle n’hésite pas à traiter avec une immense violence les peuples autochtones. Ce pays réprime dans le sang les indépendantistes Kanaks en Nouvelle-Calédonie et en fait de véritables prisonniers politiques, incarcérés à des dizaines de milliers de kilomètres de chez eux et de leur famille, en métropole.
Il est indéniable qu’à Mayotte, dont l’appartenance à la France n’a jamais été acceptée par l’ONU, le gouvernement pratique l’apartheid. Non seulement la France considère les Mahorais·e·s comme des sous-citoyen·ne·s, leur octroyant des droits différents de celleux en métropole (minimum salarial, aides sociales, etc., d’une valeur scandaleusement bien inférieure), mais aussi les conditions de vie dans les bidonvilles de Mayotte sont indignes d’un pays du G7. Le cyclone Chido a bien mis au grand jour le désengagement du gouvernement français, laissant scandaleusement les résident·e·s des bidonvilles chercher et enterrer elleux-mêmes leurs morts. Oui, les Comores forment un seul et même archipel et la France n’a RIEN à y faire! C’est bien l’empire militaire et extractiviste français qui est illégal sur ce Territoire, pas les Comorien·ne·s.
Fin à l’empire colonial français! Fin au génocide en Palestine!
Commentaires fermés sur Communiqué sur la manif de soir du 5 février à mcgill
Fév072025
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Hier à Tiohtia:ke, une quarantaine d‘anarchistes (et nos ami.es) ont pris d’assaut les bâtiments de l’université mcgill. Armés d’outils rudimentaires, nous avons réussis a détruire toutes les vitres qui étaient dans notre chemin. A l’aide de marteaux, de roches et de bouteilles de verre, nous avons vandalisés ce symbole du système colonial et capitaliste. En moins de 15 minutes, nous avons fracassé plus de 30 vitrines sur plusieurs pavillons de l’institution, ainsi que les serrures électroniques du pavillon d’administration. Un examen en cours pendant la manifestation fut annulé pour 350 étudiants. Selon un porte-parole de mcgill, les dommages monteraient dans les centaines de milliers de dollars. Deux camarades détenus momentanément par des flics manqués d’une agence de sécurité privée, sous-traitante de mcgill, ont été glorieusement desarrêté.es. La réponse policière fut lente et ineffective, la manifestation n’a mené a aucune arrestation ni de blessures. Les manifestant.es se sont dispersé.es complètement avant l’arrivé du service de protection des vitrines de montréal (spvm).
Des graffitis ont été laissés, dénonçant l’acquisition de l’hôpital royal vic (site de tombes non-marques) par mcgill pour 700$ millions, et la complicité de ce dernier dans le génocide en Palestine. Nous dénonçons aussi la profanation de l’arbre de la paix, planté sur le lower field par des militant.es décoloniaux.les l’été dernier, ainsi que la complicité historique de mcgill dans l’expérimentation psychiatrique sur des enfants autochtones, et la transphobie et le racisme de son administration. Pour nous, mcgill n’est rien qu’un symbole d’un système coloniale et capitaliste duquel nous voulons la destruction totale.
Nous encourageons nos camarades à étendre la lutte vers la destruction de toutes oppressions, et de continuer l’escalade des moyens de pression jusqu’à la révolution.
Nous soulignons aussi le refus catégorique de mcgill – et leur dédain face aux appels à ce sujet – de désinvestir du génocide et du complexe militaro-industriel. Dans une rencontre à la fin de la session d’automne 2024, le board of governors a dit ouvertement qu’iels avaient attendu jusqu’à la fin de la session, quand personne ne s’en rendrait compte (wishful thinking, deep) , pour sortir les conclusions de leur ‘investigation’ sur le désinvestissement. Face à cette condescendance et cet attachement à la continuation du génocide, nous disons: Celleux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable! Nos actions d’hier soir s’inscrivent ainsi dans cette lignée.
Vive la Palestine, longue vie a l’arbre de la paix, mort au capital et à l’empire, fin au colonialisme et a la transphobie, nique McKill!
Plus tôt cette année, Amplifier Films a été invité par Shanipiap, une courageuse protectrice innue du territoire, à partager son histoire et à amplifier l’appel à l’action lancé depuis son territoire ancestral près du Lac St-Jean, au Québec.
Cette vidéo capture un moment puissant où Shanipiap arrête un immense camion de transport de bois pour faire une déclaration claire : son peuple est toujours là, toujours en train de protéger la terre qui leur appartient depuis toujours. Avec un feu sacré qui brûle en arrière-plan, symbole d’espoir et de résistance, Shanipiap et sa communauté se tiennent debout face à l’exploitation industrielle incessante des compagnies forestières, minières et pétrolières qui ravagent leur territoire.
Depuis des générations, les Innus honorent leur devoir de protecteurs de la forêt, de l’eau et des animaux, tout en maintenant une connexion profonde avec la Terre-Mère. Mais avec l’accélération de l’exploitation des ressources naturelles du Québec depuis la Convention de la Baie-James, les enjeux n’ont jamais été aussi critiques. Le feu sacré à Dolbeau/Mistassini n’est pas seulement un appel à l’aide : c’est une déclaration de survie et de résilience.
À travers ce film, nous espérons amplifier les voix de celles et ceux qui sont en première ligne de cette lutte et inspirer à l’action. Informez-vous sur le traité Petapan, sur la lutte des Innus, et découvrez comment vous pouvez vous solidariser pour protéger l’avenir de ces terres et de ce peuple.