Montréal Contre-information
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Berlin (Allemagne) : Attaque contre les foreuses de l’entreprise Bauer et les infrastructures extractivistes ! Solidarité avec la lutte anti-coloniale des Wet’suwet’en !

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Juil 162024
 

De Indymedia.de, traduction de Sans nom

6 mai 2024

À travers le monde, d’innombrables communautés autochtones luttent contre des projets et des infrastructures extractivistes, comme des projets miniers, la fracturation hydraulique, la déforestation ou des pipelines. Dans le territoire occupé par l’État canadien, un énorme projet est par exemple en cours de construction : le Coastal GasLink Pipeline, qui doit transporter du gaz extrait par fracturation hydraulique. Ce projet ne détruit pas seulement des régions entières, mais menace également le mode de vie autochtone des Wet’suwet’en. Le gazoduc doit être construit sur leur territoire en traversant la rivière Wedzin Kwa, qui est essentielle à leur mode de vie en tant que source d’eau et de poissons. C’est pourquoi les Wet’suwet’en s’opposent depuis longtemps à ce projet avec une résistance acharnée en défendant ces terres. Leur résistance se heurte à une forte répression, mais bénéficie également d’une grande solidarité.

Nous voulons montrer que la lutte contre la colonisation, et donc contre l’industrialisation et l’extractivisme destructeur, ne connaît pas de frontières. C’est pourquoi nous avons attaqué une entreprise qui participe et s’enrichit directement sur la destruction des territoires indigènes : l’entreprise Bauer fournit les engins de forage nécessaires au gazoduc Coastal GasLink. Le 6 mai, nous avons donc attaqué par le feu deux de leurs énormes machines de forage sur un chantier de Berlin. Pour cela, nous avons placé sur leurs câbles des engins incendiaires, de l’essence et un pneu.

Le gazoduc Coastal-Gaslink n’est qu’un des nombreux projets extractivistes sur des terres indigènes volées au Canada et dans le monde. Qu’il s’agisse de pétrole, de gaz, de charbon, d’or, de lithium ou d’hydroélectricité et d’énergie éolienne (celles-ci devraient désormais produire de l’hydrogène « vert » au Canada, ce qui intéresse beaucoup l’Allemagne), tous ces projets industriels font partie d’un système colonial qui détruit la terre et élimine les modes de vie indigènes.

Nous sommes solidaires des luttes des Wet’suwet’en contre le projet colonial de gazoduc Coastal-Gaslink.

Que ce soit au Canada, au Chili, au Pérou, dans la forêt de Hambach ou au nord du Portugal, luttons contre les projets extractivistes destructeurs et mettons nos luttes en lien !

Switch off the system of destruction and colonisation !

Davantage de notes à propos du 6 juin 2024

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Juil 032024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Un court résumé des événements du 6 juin 2024

Aux alentours de 16h, des manifestant•es étudiant•es entrent dans le pavillon James (l’administration) de l’université McGill dans le but de perturber la réunion du Conseil des Gouverneurs (CdG), s’opposant à leur complicité dans le génocide de Gaza. Le CdG est l’instance la plus haute de l’université et c’est elle qui décide où les fonds de dotation sont investis, incluant des compagnies israëliennes, sionistes et d’armement. Des centaines de manifestant•es forment alors un rassemblement autour du bâtiment, quelqu’un•es construient des barricades improvisées avec des clôtures et du mobilier. Une heure plus tard, à la demande de l’administration, une forte présence policière se présente sur le campus, incluant une douzaine de polices antiémeute. Ces derniers prennent le contrôle de l’allée est du bâtiment et tout en prévenant les manifestant•es de protéger l’entrée nord (l’arrière), les confinant donc au côté sud (l’avant) du bâtiment.

Autour de 18h30, les flics entrent la bâtiment à partir de l’entrée arrière. Ils procèdent alors à l’arrestation des manifestant•es à l’intérieur, qui essayent, du mieux qu’illes peuvent, de barricader la salle dans laquelle illes sont. En même temps, les flics attaquent brutalement la manif de support, utilisant leur matraques, poivre de cayenne et gaz lacrymo pour disperser les manifestant•es, qui n’ont abandonnerons pas sans se battre.

Un moment particulièrement drôle capturant Deep Saini se cachant de ses étudiant•es, réfugié derrière le personnel de l’administration au moment de l’expulsion.

Le niveau de violence policière a pris au dépourvu plusieurs manifestant•es: les flics tirent des gaz lacrymos et des balles de caoutchouc au niveau de la tête, visant intentionnellement les personnes avec leur gaz lacrymogènes et utilisant de grande quantité d’irritants chimiques.

À 19h45, une manif débute au campement de l’UQAM (une autre université) pour se rendre à McGill. La marche symbolise la fin du dit campement et est annoncé quelques jours avant; elle n’est donc pas en réaction à l’occupation du pavillon James, mais l’occasion a peut-être nécessité une modification à l’itinéraire, qui sait. La contestation serpente au travers du quartier de Milton-Parc, essayant d’atteindre le bâtiment d’administration, mais leurs tentatives sont contrecarrées par la police qui les suit en bloquant les rues. Finalement, la manif essaye de briser la ligne de flic sur la rue Milton, quelques centaines de mètres à l’est du bâtiment James. Les manifestant•es sont reçu violemment avec du poivre de cayenne des flics en vélos, backé par l’antiémeute. Dans la confusion qui s’ensuit, les manifestant•es courent, et de quelconque manière, atteignent le campus inférieur (lieu où se situe le campement). 

Tranquillement, le monde de l’UQAM se regroupe là et joignent leur forces des gens de McGill. Ceux•ses qui sont encore en état recommencent à marcher, ne se laissant pas abattre par la pluie torrentielle. La manif serpente une autre fois les rues, les antiémeutes bloquant de toute évidence le chemin qui pourrait les mener au James. Une fois sur Sherbrooke, une vitre de la banque Scotia est éclatée. La manif continue, déambulant dans Milton-Parc et se dirige vers l’est, elle se disout éventuelement sur St-Laurent.

Quelques réflexions

L’auteur•e de ces réflexions applaudit tout le monde qui a participé à l’occupation ou aux manifestations, et espère que les pensées qui suivent ne seront pas prises comme des critiques défaitistes, mais plûtôt des idées à réfléchir, discuter et débattre pour aller de l’avant.

    1    Sur la communication: annoncer publiquement la réunion du CdG sur les réseaux sociaux aurait rendu l’occupation du James impossible, l’admin aurait appelé les flics en prévention et la réunion se serait déplacé en ligne. Toutefois, je pense encore qu’il aurait été utile si les gens de McGill avaient partagé cette info avec des camarades uqamien•nes de confiance. D’une part, ça leur aurait permis de devancer l’heure de leur rassemblement pour pouvoir rejoindre la manif de support à temps. Ça l’aurait aussi facilité l’échange d’informations et de matériel, à savoir des cordes permettant aux occupant•es de s’échapper aux travers des fenêtres et des objets pour bloquer la porte arrière. Sur le dernier point, je pense que plus de travail de renseignement aurait dû être fait pour s’assurer que chaque entrée soit géré.

    2    Sur les conditions métérologiques: la grosse pluie a créé des conditions uniques qui a eu son lot de réussites. Même si la température a pu en décourager plus d’un•e à assister au rassemblement, elle a atténué la portée du poivre de cayenne et des lacrymos et justifié la présence des parapluies. Bien sûr, les lunettes et les masques se sont prouvés utiles cette journée là. Le vent était aussi au rendez-vous: des vidéos montrent des flics antiémeute se poivrer eux-même à cause de cela. Les conditions météorologiques et le relief du terrain (élévation, obstacles) semblent encore être des zones relativement non explorés en terme d’organisation de manifestation.

    3    Sur les objectifs: la manif de l’UQAM et subséquemment celle de Lower Field avaient apparemment pour but de se rendre au James. À mon avis, autre que sa signification symbolique, cet objectif fait peu de sens, considérant que les flics avaient déjà envahi le bâtiment avant même que la manif ne soit commencée. De plus, les longs chemins sinueux n’aidaient pas à se rendre à la destination, les flics sachant constamment où nous allions. Néanmoins, la tenacité et la témérité des manifestant•es est un élément à prendre en considération et à saluer. Des camarades plus âgés ont dit que la manif leur rappelait les manifs de soir combatives de 2012.

    4    Sur la composition de la manifestation: le contingent UQAM a eu quelques confrontations avec la police, intransigeante à nous prévenir de nous rendre au James. Comme expliqué au dernier point, j’ai encore de la difficulté à comprendre l’objectif. Cependant, il y aura peut être un moment dans le futur où des confrontations similaires se prouveront cruciales pour parvenir à nos buts. Je partagerai donc mes takes sur les deux confrontations notables:

    •    La première est survenue avec les flics à vélo qui empêchaient d’avancer davantage sur la rue Prince-Arthur. Après s’être arrêté pendant un petit bout, les manifestant•es se sont avancé•es vers les flics en criant « Bouge! », pour leur donner un goût de leur propre médecine. Quelques roches furent lancés, de manière désinvolte. Malgré l’aspect comique à la situation, les flics n’ont pas cédé, quelques-uns déployant du poivre de cayenne et d’autres menaçant la foule avec leurs vélos. La manif a donc rebroussé chemin. Selon moi, la manif n’a pas foncé assez rapidement pour instiller une peur psychologique chez les flics. C’est comprenable, les manifestant•es n’avaient pas beaucoup d’équipements à leur disposition pour neutraliser les bicyclettes.

    •    La seconde confrontation s’est déroulé sur la rue Milton, où des vans de police étaient déployées tout le long de la rue, réduisant la mobilité pour les deux côtés. Encore une fois, les manifestant•es ont confronté les flics à vélo, mais cette fois-ci avec contact, leur détermination s’étant durçi. Les trois premières rangées tenaient respectivement les items suivants: bannières, parapluies et mâts de drapeau. Les manifestant•es ont tenu la ligne pendant un bout, mais elle tomba en désarroi après l’usage intensif du poivre de cayenne de la part des flics et l’arrivée de la police antiémeute. Je crois qu’avec plus d’entraînement, discipline et expérience, les manifs pourraient rester groupées en attendant l’arrivée des médics ayant la tâche de s’occuper des personnes qui se sont fait poivrés. Cela préviendrait le retrait désorganisé et individualisé qui s’ensuit habituellement. Je crois aussi que faire déborder la manif sur les trottoirs et attaquer leurs flancs (tout en laissant une route de sortie pour les flics) serait plus stratégique. 

Il vaudrait la peine de réfléchir à une autre tactique lorsque les flics bloquent l’entrée d’une zone, celle de séparer la foule en deux groupes ou plus, à condition que les groupes restent assez gros. Chacun prendrait une route différente pour essayer d’étendre et affaiblir le dispositif policier. Cela permettrait aux manifestant•es d’augmenter la zone occupée, par exemple le nombre de personnes qui font face à la police au lieu d’attendre au milieu de la foule. Il va sans dire que le succès de tels manoeuvres nécesitterait préalablement un entraînement et une communication constante entre les groupes.

5 Être comme l’eau: notre force réside dans notre habileté à être partout et n’importe où, que ce soit à une manif ou dans d’autres actions. Selon plusieurs camarades, la priorité des flics antiémeute semblait être de protéger le bâtiment James. Cela limitait leur portée de mouvement, et d’autres type de polices semblaient plus intéressés à suivre la manif que de protéger d’autres cibles potentielles, comme la Banque Scotia. Plus largement, ces événements illustrent une assymétrie entre les gens et les forces de l’État: la première, tel une cavalrie des steppes, a plus de difficulté à défendre un endroit, mais est plus agile; la dernière, tel une infanterie lourde, est plus forte dans les confrontations directes (à moins d’avoir un désavantage numérique significatif), mais est moins mobile. Alors que la police a plusieurs types de véhicules à sa disposition, ils peuvent être ralentis en mettant des objets dans la rue. Je suis conscient•e que cette pratique a une mauvaise réputation parce qu’elle ne ralentit pas vraiment les flics antiémeute et peut être un risque de trébuchement pour nous. Ceci étant dit, dans des rues plus étroites, elle s’est montrée efficace pour créer une distance entre les flics à vélos et les vans, donnant aux manifestant•es du temps pour se regrouper après une déroute.

Au-delà du campisme

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Juil 022024
 

De Mauvais Sang

Alors que le massacre insupportable à Gaza par Tsahal et ses milliers de morts continue et prend actuellement une tournure encore plus abjecte avec l’offensive sur Rafah, le climat actuel dans le milieu politique nous a poussé à écrire cet article pour redire quelques observations qui devraient être des évidences pour tout révolutionnaire anti-autoritaire : comme dans tout endroit existant sur cette planète, il existe en Israël comme en Palestine, nombre de personnes en lutte contre les différents pouvoirs qui les oppriment.

En Israël des manifestations s’enchaînent tous les week-ends depuis plusieurs mois pour réclamer un cessez-le-feu, et demander le départ de Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, accusés de continuer une guerre inutile et meurtrière à Gaza pour se maintenir au pouvoir, tout en empêchant la libération des otages israéliens détenus par le Hamas par leur volonté de poursuivre aveuglément les combats.

Si les massacres qui se sont déroulés lors de l’attaque dirigée par le Hamas le 7 octobre dernier avaient choqué le pays et fait croire à une courte période d’union nationale, les contestations s’étaient rapidement élevées dès mi-octobre 2023 pour réclamer à l’État d’avoir pour priorité la libération des otages. Alors que le gouvernement israélien s’est entêté à poursuivre la guerre, occasionnant des dizaine de milliers de morts, ces manifestations en soirée se sont intensifiés jusqu’à faire descendre des dizaines de milliers de personnes dans la rue. Le 6 mai dernier, dans la manif’ la plus massive depuis des mois, des protestataires ont bloqué l’autoroute Ayalon, allumant des feux sur leur passages, et certains manifestants ont assailli l’entrée du Ministère de la Défense avant d’être repoussés par la police.
Ces manifestations viennent rappeler le mouvement de contestation qui avait provoqué des grèves massives et fait sortir plusieurs centaines de milliers de manifestants l’an dernier, et ce jusqu’en septembre 2023, contre la réforme de la justice. Il s’était élargi en partie à la contestation de la politique mené par le gouvernement israélien vis-à-vis des palestiniens, mais aussi à la montée de l’influence politique des mouvements d’extrême-droite sionistes ou religieux ultra-orthodoxes. Lors de certains de ces rassemblements, considérés comme faisant partie des plus massifs de l’histoire du pays, les participants étaient parvenus à plusieurs reprises à bloquer des autoroutes importantes, parfois dans plus de 150 endroits à travers Israël, des voies maritimes, et à un des moments culminants du mouvement en termes d’intensité, à s’approcher de la résidence de Netanyahu.

Aujourd’hui, les opposants à la réforme judiciaire, les familles des otages et les refuzniks, les jeunes israéliens qui refusent le service militaire obligatoire et sont pour ceci passibles de prison, se mêlent dans la rue. Le gouvernement, usant de la vieille et habituelle rhétorique nationaliste d’union sacrée, a dénoncé ces manifestations comme un « cadeau » fait par les israéliens au Hamas, tandis que la police a réprimé brutalement les rassemblements et arrêté plusieurs dizaines de personnes ces dernières semaines, dont des membres de familles d’otages, notamment pour « incitation à l’émeute ».
Solidarité aux interpellés de ces nuits là et à tous ceux qui luttent en Israël contre l’État, la répression policière et la militarisation.

Depuis qu’il a pris le pouvoir sur le mouvement nationaliste laïc du Fatah en 2007, le Hamas cherche à imposer sur Gaza, par l’application de la charia, son idéologie fondamentaliste religieuse et réprime durement toute contestation de son autorité sur ce territoire déjà éprouvé par le blocus israélien.
Cela n’empêche pourtant pas les gazaouis de se soulever contre le Hamas, sa mainmise sur les ressources économiques ou ses « comités moeurs » qui surveillent l’application des restrictions religieuses. Depuis une dizaine d’années, des manifestations et émeutes font irruption dans l’enclave palestinienne. Des manifestations de grande ampleur avaient eu lieu à plusieurs reprises dans la ville de Gaza en 2015 et en 2017 notamment pour protester contre les incessantes coupures d’électricité, dont le réseau et l’approvisionnement était partiellement contrôlé par le Hamas et le Fatah à l’époque. En 2019, les gazaouis avaient pris la rue en bloquant les routes et en enflammant des pneus pour protester contre les taxations imposées par le Hamas sur des produits de nécessité et contre les conditions de vie inhumaines, entre pauvreté, chômage, pénuries et enfermement, alors que les dirigeants du Hamas ne vivent pas à Gaza et que ses gradés profitent de positions très privilégiées par rapport au reste de la population. En juillet-août 2023, des protestations dans les villes de Gaza, de Rafah, de Khan Younès et dans les camps de réfugiés de Jabalyah et Nusseirat, ont réuni des milliers de palestiniens, après notamment de nombreux appels relayés par le compte Instagram anonyme « Virus Al Sakher » ou « Virus moqueur ». Les palestiniens manifestaient contre les conditions de vie atroces imposées par l’armée israélienne mais aussi contre le pouvoir local du Hamas, dont les partisans ont été la cible de jets de pierre et ont vu leurs drapeaux verts brûlés par les émeutiers. Les gazaouis chantaient notamment « Le peuple veut renverser le régime ».

Face à ces manifestations, le Hamas et sa police ont toujours répondu par une forte répression, en tabassant les émeutiers et en les mettant en prison, en tirant en l’air ou sur la foule. Le Hamas a constamment empêché la propagation des images et des appels sur les réseaux sociaux, même si nombre de témoignages nous sont parvenus et sont chaque jour partagés. Il a aussi, depuis sa prise de pouvoir, condamné à mort et/ou exécuté plusieurs palestiniens, et a beaucoup usé le motif de « collaboration avec Israël ». Le Hamas a en général cadenassé l’expression des désaccords dans l’enceinte de la bande de Gaza, avec une surveillance accrue des gazaouis matérialisé par : les Services de sécurité générale et de ses fichiers sur chaque individu où sont recensés ceux qui ont participé aux manifestations de 2023 ou ceux ayant jugé « immoral » ; un réseau d’informateurs étendu et un encouragement à la délation.

Solidarité avec tous ceux qui à Gaza, en plus de subir les assauts meurtriers répétés de Tsahal et le blocus israélien, descendent dans les rues contre l’autoritarisme militaire et religieux du Hamas.
Les faits rappelés ici montrent qu’en Israël ou en Palestine, des individus se sont toujours battus et se battent toujours contre ceux qui tentent de contrôler leurs vies, qu’ils soient des soldats et des politiques de l’État israélien ou des partisans du proto-État du Hamas (ou même avant, du Fatah). Ces révoltés semblent pour la gauche campiste ne pas exister, tant la volonté est grande d’assimiler tout ce monde à son gouvernement respectif pour maintenir intact son idéologie.

Depuis le 7 octobre, une partie de la gauche et des aires subversives françaises et internationales se vautrent dans un campisme des plus débilitant. Alors que la droite et l’extrême-droite soutiennent de manière obscène le gouvernement israélien, Tsahal, et leur « droit » à la riposte militaire et aux massacres, la gauche sous anti-impérialine, des bouteldjistes de Paroles d’Honneur à Solidaires en passant par les trotskystes, a répondu par un soutien, « critique » ou pas, à ceux qui sont supposés être « le camp des palestiniens », en l’occurrence le Hamas, présenté comme étant la « résistance palestinienne ». Enfin LFI, qui soigne sa période électorale, tire son épingle du jeu en se présentant comme le parti défenseur des opprimés, après avoir fait maintes fois preuve de positions ambiguës sur la Syrie de Bachar al-Assad ou sur le génocide des Ouighours par la Chine.

Hors des plateaux-télés, les occupations étudiantes se succèdent et certaines des revendications qui y sont portées nous interrogent : l’arrêt des poursuites contre les étudiants mobilisés ne nous pose absolument aucun souci, mais une autre revendication qui revient concerne l’arrêt des partenariats avec les universités israéliennes, notamment parce que celles-ci auraient des filières en lien avec l’armée israélienne. Assez cocasse de la part d’étudiants de Science Po, dont une grande partie constitue les futurs politiques, ambassadeurs, bureaucrates des cabinets ministériels, qui collaboreront bientôt avec leur État et leurs armées et tous ceux du monde, quand ils auront enfin fini de boycotter des triple-cheeses. Si cette revendication était obtenue, cela reviendrait à empêcher notamment tout échange universitaire pour les israéliens désirant se rendre en France, peu importe ce que ces israéliens pensent de leur gouvernement, qu’importe apparemment si ces derniers sont des refuzniks ou des émeutiers ayant combattu l’État israélien depuis le printemps dernier ou plus longtemps encore. Récemment, un appel a été lancé à Paris pour demander l’annulation de la venue des exposants israéliens lors d’un salon de l’industrie de l’armement à Paris (« Aucune arme israélienne à Eurosatory »). L’antimilitarisme serait-il devenu sélectif, en fonction du pays qui utilise-vend-achète les nouvelles technologies militaires qui serviront à tuer tous azimuts ? Y a-t-il maintenant les bons et les mauvais missiles ? A-t-on enterré l’internationalisme le plus élémentaire pour de bon ?

Pire encore, une partie de ceux que nous avons cités se baignent lamentablement dans un antisémitisme sous couvert d’antisionisme dans la plus pure tradition soviétique (ou sorialienne). On en viendrait presque à confondre certaines déclarations de gauche avec des saillies dieudonnistes, surtout quand d’aucuns, perdurant ainsi la longue tradition de l’antisémitisme de gauche, viennent accuser de « sionistes » ceux qui critiquent une rhétorique confusionniste ou antisémite de la part de leurs idoles gauchistes qui reprennent le vieux poncif des « juifs nouveaux nazis » ou du lobby sioniste qui contrôle le monde. Ou que d’autres viennent déballer leur nouvelle forme de négationnisme pervers en affirmant que le nazisme ne fut pas « nécessairement antisémite » (vu sur Twitter).

Nous rappelons ici à ces raclures que critiquer Israël, ses massacres, sa colonisation en Cisjordanie et sa politique générale envers les palestiniens est possible sans en appeler à la référence sensationnaliste aux nazis, qui avaient une spécificité assez essentielle : vouloir éradiquer les Juifs (ce qui ne les a pas empêché d’exterminer d’autres impurs et indésirables du IIIème Reich).

En faisant ceci, ces raclures ne rendent service ni aux gazaouis et aux initiatives de soutien, ni à la lutte contre l’antisémitisme.

De l’autre côté de l’échiquier politique, le RN, parti de racelards créé par d’anciens collabos et Waffen-SS, se sent maintenant de tenter de faire gober à tous qu’il est un parti protecteur pour les juifs, en déversant par la même occasion sa bile contre les immigrés maghrébins et arabes.

Quelle époque détestable mais qui ressemble finalement à toutes les autres : comme toujours, la gauche comme la droite nous donnent envie de gerber.

Les actes antisémites ont augmenté partout en flèches et, devant la banalisation, à gauche notamment, de discours, d’actions ouvertement antisémites ou flirtant avec, il nous semble plus que jamais nécessaire de marquer une rupture.

Par ces quelques observations, nous voulons rappeler que la stratégie qui consiste à amalgamer les individus aux États ou aux organisations qui les oppriment est une arnaque factuelle et conceptuelle la plus complète, la réalité ayant toujours contredit ces analyses, et qu’elle équivaut à donner absolution à ces mêmes États, tant ces derniers se frottent les mains en voyant leurs discours si proprement diffusés.
S’il doit sans doute être difficile de penser à autre chose qu’à sa survie quand on est sous les bombes comme les gazaouis le sont actuellement, s’il est sur qu’il est de plus en plus ardu en Israël, où le pouvoir politique mène une intense propagande de guerre et d’union sacrée, de résister aux sirènes nationalistes, nous savons qu’il existe toujours une potentialité pour la révolte là-bas, des deux côtés de la frontière. Il est une nécessité pour les révolutionnaires d’ici et de partout d’affirmer en solidarité que la défense d’un drapeau national n’a jamais émancipé personne dans ce bas-monde et que la bataille ne se mène pas entre nations, entre religions, entre « peuples » mais qu’elle se mène contre ceux qui nous exploitent et nous oppriment, qu’ils soient soldats, religieux, démocrates ou capitalistes !

Retour sur l’émeute du 6 juin

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Juin 162024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La journée du 6 juin 2024 devrait rester dans notre mémoire longtemps.

Ce qui c’est passé ce jour là est plus qu’impressionant. Une émeute à émergé spontanément sur la campus de McGill en réponse à la violence policière et suite à une convergence des forces de l’intifada étudiante.

Puisque la couverture médiatique semble taire la force de la résistance de la jeunesse ce jour là, il apparaît important de faire un retour sur les évènements de la journée.

D’abord, une manifestation avait déjà été appelé par les forces de l’Université Populaire Al-Aqsa (UQAM) qui finissait son occupation plus tôt en journée. En parallèle de celà, une occupation du bâtiment de l’administration de McGill a été organisée par des étudiant-es de l’université. C’est autour de cette occupation que l’émeute s’est organisée.

Suite à l’appel au soutien lancé par les groupes de McGill, une centaine ou plus de militant-es ont convergé vers McGill pour soutenir les étudiants barricadés au sein du bâtiment.

La police sur le terrain a agi avec une agressivité démesurée face à la passivité assez forte des personnes présentes. Forçant physiquement les étudiants qui bloquait les portes secondaires vers le rassemblement principale devant la porte avant. Des centaines de policiers ont été mobilisés alors pour sécuriser la zone autour du bâtiment et permettre aux policiers au sein du building d’intervenir pour arrêter les 13 étudiants enfermés en dedans.

L’agressivité de la police ainsi que son effort ridicule pour arrêter une poignée d’étudiants a rapidement fait chauffer les esprits. Les étudiants présents sur le terrain ont donc commencé à se préparer pour faire face à une opération de dispersion de la police. Alors qu’une petite ligne tenait l’Ouest de la zone les forces ont convergé à l’est pour tenir une ligne face aux anti-émeute qui se massait. Aidé-es de militant-es plus expérimenté-es, les étudiant-es ont alors commencé à se tenir dans des formations de défense collective. Peu de temps après la police a tenté une première charge dans les lignes. Surprennement malgré la poivre, le gaz, les boucliers et les matraques, les lignes ont tenu bon à la charge. Alors que le gros des forces en présence semblait composé de militant-es nouvelleaux aux affrontements de rue, les lignes ont tenu à une charge de police et ont réussi à repousser la ligne d’anti-émeute. Peut-être que l’escalade de violence que la police construit depuis le 15 avril a réussi à achever les efforts d’auto-pacification du mouvement. Peut importe ce qui a poussé alors les gens réunis ce jour-là à tenir bon, leurs actions furent plus que louable.

Une partie des gens présents ont alors battu en retraite face aux irritants mais plusieurs d’entre-eux sont revenus ensuite renforcer les lignes. Lignes qui retinrent une seconde charge (notamment en faisant usage de clôtures, de rampes de chantier et d’autres obstacles) avant qu’une troisième charge finissent par percer la ligne d’étudiant-es. La police alors sûrement atteinte dans son égo a procédé à brutaliser autant de militant-es qu’elle pouvait. Au contraire de démobiliser le groupe, cette violence a alors renforcé la rage des militant-es. Qui se sont réunis au milieu du campus.

Pendant que cet affrontement avait lieu, les forces de l’UPA arrivaient en soutien. Prenant position de l’autre côté des forces policières, iels menacèrent de prendre la police en étau avec la manifestation de soutien au sud. Cette situation poussa la police à attaquer la manifestation avec grande brutalité, les étudiant-es essayèrent de résister mais finirent par être obligé-es de battre en retraite jusqu’à l’entrée sud du campus.

Les forces des deux groupes se regroupèrent alors du bord de Sherbrooke et sous l’appel des forces radicales au sein de la manif les forces prirent alors la rue.

Motivé-es à aller chercher les camarades arrêté-es, enragé-es de la violence subie et motivé-es par la force de leur résistance les étudiant-es se sont alors engagé-es dans un harcèlement de ligne de police disposé autour du bâtiment de l’administration. Bien que les forces de la résistance échouèrent à désarrêter les camarades ils forcèrent la police à se renfermer sur leur position.

Alors que la nuit tombait et que la tension recommençait à monter, les étudiants abandonnèrent le campus et prirent les rues autour. Alors les forces de l’intifada étudiante apprirent le langage de l’émeute, des vitrines de banques furent fracassées, des policiers subirent tirs de pyrotechnie et pluie de roches et tous les objets disponibles pour former des barricades furent utilisés pour bloquer l’accès aux véhicules de police alors que les étudiant-es prenaient contrôle des rues pour quelques heures.

Nous devons tirer des leçons de cette journée et s’assurer que le mouvement ne revienne jamais en arrière. L’intifada doit réaliser son plein potentiel.

Une première leçon à tirer est d’abandonner les black blocs dans ce genre de manifestation. En se dispersant dans la foule, les révolutionnaires expérimenté-es réussirent à se mélanger à la foule et lui transmettre la pratique de la résistance face à la police. Adoptons la tenue du mouvement, le keffiyeh bloc est au goût du jour.

Une seconde leçon a tirer est d’adresser la foule clairement dans les manifs et en ignorant les paciflics de tous genres. Alors que des leaders auto-proclamés, apparemment détachés des groupes étudiants, essayaient de disperser et pacifier la foule nos camarades et les étudiant-es plus expérimenté-es expliquaient sur le terrain aux gens comment résister et les encourageaient à tenir le terrain face aux policiers.

Les militants moins expérimentés attendent que celleux qui savent résister les guident dans les gestes et actions. Nous ne pouvons continuer à agir comme une force distincte du reste de la manifestation, nous devons voir dans les visages présents dans la manifestation autant de camarades. Il faut contrer le leadership des opportunistes, paciflics et autres saboteurs.

Dernière leçon, il faut savoir saisir l’opportunité d’escalader quand elle se présente. Lorsque la police commet des erreurs, lorsqu’elle brutalise et révèle son visage, les révolutionnaires doivent être parmi celleux qui restent pour tenir les lignes et encourager la jeunesse à nous suivre. Il faut aussi mettre la police sur la défensive, l’attaquer et la forcer à défendre des cibles précises pour ainsi avoir le champ libre dans la rue.

Fermons le bureau à Tel-Aviv

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Juin 082024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La CAQ, complice d’un génocide!

Le massacre en cours en Palestine est un crime contre l’humanité.

40,000 personnes ont été lâchement assassinées et plus de 2 millions sont déplacées.

Pendant ce temps, la CAQ et sa ministre Martine Biron ouvriront un bureau du Québec à Tel-Aviv…!

Coopérer avec un régime d’apartheid semble urgent pour le gouvernement Legault, mais pas pour une bonne partie de la population.

La CAQ a du sang sur les mains! Nous avons donc ajouté de la couleur sur la porte du Ministère des Relations internationales.

Les peuples du Québec n’ont pas à sanctionner la collaboration de l’état avec cette tuerie. Pas de bureau du Québec en Israël!

La Palestine sera libre.

Ne nous cherchez pas, nous ne sommes personne, nous sommes partout. Agitons, sabotons, dérangeons.

Northvolt : l’arbre-empoisonné tombera

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Mai 152024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Que la hache,
frappe à la racine, l’arbre-empoisonné tombera

Le dimanche 5 mai, cinq engins incendiaires ont été placés sur le site de construction du projet Northvolt au Québec. Cette action a été menée dans le but d’endommager les machines et de réduire la capacité du projet à se poursuivre. Malheureusement, ces engins n’ont pas pris feu. S’il y a une chose à retenir, c’est que lors du choix des matériaux, il faut tenir compte de la façon dont les conditions météorologiques (humidité élevée ou pluie) peuvent réduire les chances qu’un appareil s’enflamme. Plus la minuterie est longue, plus l’appareil est exposé aux facteurs environnementaux, ce qui réduit les chances de réussite.

Pourquoi chercher à attaquer et endommager de la propriété? Alors que Northvolt, une société transnationale, se présente comme le leader de la transition verte, elle en est en fait la pierre tombale. Les véhicules électriques que la compagnie planifie équipper avec ces batteries sont une fausse solution à la destruction environementale causée par la société industrielle; dans les faits, cette expension de l’industrie automobile ne fait que permettre aux effets dévastateurs de la production de voitures et des infrastructures qui soutiennent le transport en véhicules motorisés de perdurer. Avec ce projet, l’appétit insatiable du Canada pour les ressources naturelles ne fera que croître. L’exploitation minière du Lithium, étape essentielle dans le processus de production des batteries au Lithium Ion soit-disant « vertes » de Northvolt, empoisonne déjà des écosystèmes entiers et les communautés humaines qui les peuplent. Le lithium est déjà extrait de territoires autochtones non cédés ici au « Québec », avec de multiples mines supposées commencées leurs opérations dans les prochaines années. Avec ce type de mégaprojet, les lacs, les forêts et les zones humides disparaîtront sous de nouvelles routes et les mines à ciel ouvert. Les Premières Nations perdront l’accès à leurs territoires traditionels et avec cette perte, la possibilité de pratiquer et de maintenir leurs modes de vie ancestraux et les relations qui les attachent à la terre. Elles seront surveillées et harcelées par les travailleurs et les services de sécurité. Les animaux de ces territoires mourront ou devront migrer ailleurs au fur et à mesure que leurs habitats seront détruits.

A-t’on remarquer le calme anormale qui reigne aux alentours du chantier de Northvolt depuis qu’ils ont coupés la majoritée des arbres et détruit les zones humides? Un sinistre silence de mort.

Le Capitalisme et l’État se liguent, injectant massivement des fonds publiques dans les projets de corporations privées qui ne ferront qu’empirer la crise écologique à l’échelle mondiale. C’est pourquoi nous devont agir, et plus souvent qu’autrement sans tenir compte des loies imposées sur ces terres par les gouvernements. L’État québecois a déjà abandonné ses propres régulations environementales et ferme les yeux alors que Northvolt contrevient à nombre de loies et codes. C’est bien évidement parce que le gouvernement de Legault (comme tout autre gouvernement coloniale) a politiquement intérêt à ce que le projet ait de l’avant. Heureusement, le futur reste à écrire. Nous avons des choix à faire. Nous pouvons toujours agir! Nous ne devons pas nous laisser guider par d’injustes loies, mais par l’amour que nous et d’autres portons encore pour les êtres vivants, pour la terre et l’eau et par notre désir de nous battre pour un monde meilleur, à travers la lutte contre les structures coloniales. Armée de nos convictions, faisons nôtre la nuit et prenons les risques nécessaires pour combattre pour un future ou la vie est possible.

Feu de pneus pour la Palestine

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Mai 022024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Dans la nuit du 29 avril, les anarchistes ont fait un feu de pneu sur les voies ferrées à Saint-Henri. L’action a été effectuée pour perturber le trafic de train momentanément en solidarité avec la Palestine et le 1er mai anticapitaliste. Nous espérons que cette action inspire les autres à perturber l’économie et le flux de capital à travers le monde.

De la rivière à la mer, la Palestine sera libre!

Un lundi de résistance : Le blocus Atikamekw à Wemotaci

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Mar 222024
 

De Amplifier Films

Lundi dernier, une scène remarquable s’est déroulée près de Wemotaci. Des défenseurs de la terre Atikamekw ont érigé un blocus pour faire entendre leur voix contre la coupe à blanc de leur territoire, Nitaskinan. Face à la détermination des défenseurs, un dialogue tendu mais nécessaire a eu lieu. Découvrez notre vidéo pour voir comment ces moments se sont déroulés et comprendre l’importance de ces actions. Pour plus d’informations et soutenir leur cause, visitez https://gardiensduterritoire.com

Bande de Gaza: le Canada a du sang sur les mains

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Mar 062024
 

Du Collectif Emma Goldman

6 mars 2024. Saguenay sur le Nitassinan.

Des membres du Collectif anarchiste Emma Goldman ont accroché une bannière « Non au génocide, Canada complice. Gaza libre » sur un symbole militaire trônant dans un parc d’Arvida. Quatre mois après que les Israéliens aient totalement bouclé la bande de Gaza,(action en contravention avec le droit international) et après que Tsahal ait ouvert le feu et tué une centaine de civils lors d’une distribution d’aide humanitaire, le gouvernement canadien annonce qu’il fera parachuter des vivres sur la Bande de Gaza par l’entremise de l’armée jordanienne. Cette action est une autre insulte pour les  millions d’humains qui s’entassent aujourd’hui à Rafah. Ces derniers souffrent d’une grave pénurie d’eau, sont à risque de famine et d’éclosions d’épidémies de toutes sortes. Quand leurs familles ne sont pas tout simplement décimées par les bombes larguées sans relâche sur la bande de Gaza par les avions de chasse de fabrication américaine en service dans l’armée de l’air israélienne. Est-ce que nous allons laisser un autre génocide se commettre au vu et su de tous? Les postes de contrôle terrestres doivent être ouverts pour acheminer l’aide humanitaire! 

Le Canada doit mettre fin à sa politique des deux poids, deux mesures (la Russie et l’invasion de l’Ukraine) et dénoncer les crimes de guerre commis par l’armée israélienne et prendre action contre le gouvernement israélien. De plus, le gouvernement canadien doit cesser l’envoi de matériel militaire à Israël. Dans les deux premiers mois de l’agression israélienne sur la bande de Gaza, le gouvernement fédéral a autorisé pour 28,5 millions de dollars de nouveaux permis d’exportation de matériel militaire vers Israël, soit plus que les exportations militaires de 2022 (1). 

Une pression maximale doit être exercée sur le gouvernement du Premier ministre Netanyahu pour faire taire le bruit des armes. Le gouvernement canadien doit œuvrer à trouver une solution permanente et durable au conflit israélo-palestinien en faisant respecter le droit au retour des réfugiés palestiniens, en exigeant la fin de l’apartheid israélien et de la colonisation illégale de la Cisjordanie. Une colonisation maintes fois condamnée par l’assemblée générale des Nations unies depuis 1967. 

Il est temps d’agir, l’histoire nous regarde! 

1. 21 millions pour 2022 et 26 millions de dollars en 2021.

Solidarité contre la répression : Action contre Indigo

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Jan 142024
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Aux petites heures du matin du 13 janvier, nous avons posé une action en solidarité avec les personnes arrêtées à Toronto le 23 novembre 2023. La police de Toronto a dépensé des centaines de milliers de dollars afin de s’introduire dans des maisons, menotter des aînéEs, saccager des effets personnels et terroriser des familles. Des parents ont été menotté.es devant leurs enfants. À son retour à la maison, une personne a retrouvé sa porte brisée et une chaise de patio ayant été lancée dans la cour avant. Les membres d’une autre famille se sont fait ordonner de ne pas parler dans leur langue maternelle. Les arrêtéEs ont prétenduement poser l’action ordinaire de poser des affiches sur une librairie de la chaîne Indigo et d’éclabousser sa façade de peinture. Cette action visait la foundatrice et CEO de Indigo, Heather Reisman, qui redirige les profits de Indigo vers la fondation HESEG, laquelle offre des bourses d’éducation à des individus émigrant en Israël pour s’enroler dans l’IDF, soutenant et encourageant ainsi le recrutement à l’international pour l’armée israëlienne. Afin de punir plus durement les militantEs arrêtéEs, de terroriser les autres militantEs engagéEs auprès du mouvement en solidarité avec les Palestinien.nes et de légitimer les persécutions qu’elle commet, la police a encouragé un récit médiatique décrivant l’action comme des crimes motivés par une haine antisémite. La cruauté de ces arrestations et de ces fouilles illustre que si la police était vraiment intéressée à empêcher les attaques haineuses, ses membres ne seraient tout simplement pas allés travailler.

La police ne peut protéger les complices du génocide partout ou en tout temps. Nous avons utilisé un extincteur rempli de peinture rouge pour redécorer l’intérieur du magasin Indigo au centre-ville de Montréal, après avoir brisé les fenêtres. Il n’y a eu aucune arrestation.

Nous avons agi afin de montrer qu’il y a un mouvement qui ne tolérera aucune persécution politique éhontée. Nous voulons attirer l’attention sur les arrêté.es de Toronto afin qu’illes ne soient pas oubliéEs. La police, tout autant que les capitalistes comme Heather Reitman, ne doivent pas avoir la permission de librement terroriser celleux qui expriment leur résistance. Clairement, la loi n’apporte pas notre sécurité et nous devons être les agent.es de notre propre justice.

Nous sommes anarchistes. Nous refusons de supporter un quelconque gouvernement ou parti, qu’il soit ethno-nationaliste, islamiste, fasciste, colonial ou démocratique et libéral. Nous contestons que les problèmes du monde soient réductibles à des enjeux d’ethnicité ou de religion, qu’elles soient juive, arabe ou musulmane. Nous soutenons la liberté et le bonheur de tout le monde. Les gouvernements, les médias et les capitalistes d’Israël, du Canada et des É-U considèrent le siège de Gaza comme une occasion d’accroître leurs propres pouvoir, richesse et privilège. Leur manque de respect envers la valeur de la vie humaine, qui leur profite et qui indigne quiconque observe la situation, devient plus clair à chaque massacre à Gaza. Ceci est évident même pour les gens vivants en Israël qui ont perdu leur droits de manifester ou d’exprimer leur désaccord, et qui ont pu constater que les vies juives ne comptent pas non plus dans la campagne de punition collective et de capture de territoire que mène le gouvernement israélien. Cela est encore plus clair pour les familles des otages israélienEs (trois d’entre elles ont d’ailleurs perdu un être cher, abattus par les troupes israéliennes alors qu’iels agitaient un drapeau blanc). Nous sommes désenchantéEs et avons décidé d’ignorer les cycles médiatiques habituels et leurs attentes de manifestations obéissantes.

Nous avons agi parce que c’est tellement facile de causer des dégâts. Notre but est de miner tous les actes de répression politique ainsi que de bâtir une offensive contre les gouvernements et les capitalistes. Nous espérons que cette action soit populaire et inspire d’autres gens. Lorsque que des actions de ce genre se répandent, que nous soyons caché.es dans la nuit ou fondu.es dans la foule, notre habileté à changer le futur croît radicalement. Aucun sauveur ne prépare son entrée en scène. Nous n’attendrons pas en vain que quelque chose survienne. Personne ne nous a demandé d’accomplir cette action. Il s’agit du genre de résistance que nous voulons voir exister, et donc nous l’avons mise en oeuvre. Si vous lisez ceci, sauf si vous êtes unE flic ou unE capitaliste, nous vous encourageons à vous renseigner sur les idées anarchistes, comment vous habiller pour vous anonymiser et comment agir sans laisser de trace numérique.