Montréal Contre-information
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Antifa, plus que jamais!

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Oct 152025
 

Du Collectif Emma Goldman

La scène politique contemporaine est caractérisée par une lourdeur accablante. Au niveau international, la situation est alarmante : on assiste quotidiennement, notamment au sud de la frontière, à une dérive autoritaire et fascisante.

Au Québec, cette anxiété se manifeste par une surenchère identitaire alimentée par des partis comme le PQ et la CAQ. Leur stratégie consiste à imputer tous les maux de la société – crise du logement, crise en éducation, crise en santé – à « l’autre », c’est-à-dire aux personnes immigrantes ou nouvelles arrivantes.

Cette tactique sert à masquer leur incompétence et les effets délétères de leurs propres politiques, qui consistent historiquement et actuellement à :

-Offrir des cadeaux aux grandes entreprises ; 

-Couper les impôts des plus riches ; 

-Affaiblir drastiquement les services publics, une tendance qui s’inscrit dans une continuité gouvernementale remontant bien au-delà de sept ans de Legault (Couillard,  Charest, Landry, Bouchard, etc.).

Les fondements de la lutte antifasciste

Selon La Horde, « L’antifascisme est devenu une lutte à défendre » (p.8). Cette nécessité s’est accentuée lorsque le « clown orange », a décrété les antifascistes (antifas) comme organisation terroriste intérieure.

Malgré les allégations de l’extrême droite québécoise — dont une des figures influentes a prétendu à la radio de Québec que les antifas n’étaient qu’une invention stalinienne —, l’histoire dit le contraire. La Horde rappelle que l’antifascisme existait avant même la naissance du parti fasciste de Benito Mussolini . Avant de porter ce nom, des militants s’organisaient déjà contre l’extrême droite, alors connue sous le nom de « la réaction ».(p.9)

Les multiples dimensions du mouvement

L’antifascisme est un mouvement aux multiples facettes et ne peut être réduit à une seule catégorie. Il est simultanément :

-Un « mouvement d’autodéfense » 

-Un « courant politique révolutionnaire » 

-Une « contre-culture » (p.11)

Ses racines sont profondément ancrées dans l’histoire des organisations de gauche. Durant l’entre-deux-guerres, l’antifascisme s’est structuré et développé principalement « au sein des organisations politiques du mouvement ouvrier (communiste,socialiste et anarchiste)» (p.14). Il s’agit donc d’une tradition politique et sociale bien établie, née du combat contre l’autoritarisme.

Le racisme défensif 

L’extrême droite moderne est bâtie sur cinq piliers idéologiques fondamentaux : le racisme, le sexisme (incluant l’homophobie et la transphobie), le nationalisme, le traditionalisme et l’autoritarisme.

Une mutation tactique majeure est observée: le passage d’un racisme offensif à un racisme défensif. Ce dernier vise à nier les fondements systémiques du racisme et à inverser la perception des rôles.

Ce racisme défensif s’articule autour de plusieurs mécanismes. Il s’exprime par l’injonction d’« en finir avec la repentance », un rejet de toute culpabilité historique, cherchant le déni du racisme structurel. Au Canada, cela est illustré par les propos de Maxime Bernier (chef du PPC), qui a qualifié la Journée nationale de la vérité et réconciliation de « canular » et dénoncé la « fausse culpabilité des Blancs et de l’arnaque basée sur elle ». À cela s’ajoute l’instrumentalisation active du sentiment anti-musulman (islamophobie) pour attiser la peur et les divisions. Enfin, le mouvement propage des théories fallacieuses, comme celle du « Grand Remplacement », qui prétend que les populations dites « historiques » sont victimes d’une menace démographique, transformant ainsi les minorités et les populations immigrantes en agresseuses présumés. Cette tactique vise clairement l’inversion des rapports de domination.

Le masque de la vacuité idéologique

L’extrême droite actuelle se distingue par son manque de programme abouti. La Horde souligne que ces mouvements « […] ne se rattachent à aucun courant précis » (p. 9). Pour masquer cette vacuité idéologique, ils recourent à un camouflage sémantique, dissimulant leurs objectifs derrière des étiquettes volontairement vagues et normalisantes telles qu’« identitaire », « conservateur » ou simplement de « droite ». Ceci leur permet d’attirer un public plus large tout en évitant de s’engager sur des positions politiques claires ou radicales.

Antifascisme : Réponse à la Violence

La question de la violence est centrale dans le débat sur l’antifascisme.

D’une part, Mathieu Bock-Côté critique les antifas comme une milice d’ultra-gauche violente qui instrumentalise l’étiquette pour disqualifier ses adversaires et justifier sa propre violence.

D’autre part, les organisations antifascistes comme le Horde argumentent que si la violence de l’antifascisme est souvent « pointée du doigt », c’est en oubliant qu’elle est « d’abord une réponse à la violence constitutive des mouvements d’extrême droite » (p. 14).

L’antifascisme est donc fondamentalement positionné comme une réaction à la violence inhérente et historique des mouvements qu’il combat.

En somme, l’urgence de l’antifascisme est plus pressante que jamais, alimentée par une convergence de menaces allant de la dérive autoritaire internationale à la surenchère identitaire québécoise. Face à l’instrumentalisation politique des crises internes et à l’usage d’un racisme défensif par la droite nationaliste et l’extrême droite, la nécessité d’agir est manifeste.

Être antifasciste, c’est avant tout être contre le racisme et l’autoritarisme. C’est une lutte politique et sociale essentielle pour défendre des principes d’égalité et d’émancipation face à toute tentative de division ou d’inversion des rapports de domination.

C’est une lutte qui rappelle la célèbre maxime latine de Térence, « Homo sum, humani nihil a me alienum puto » (Je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger.), laquelle a été modernisée pour devenir : « Aucun humain n’est étranger sur cette terre ». Cet idéal place l’émancipation de tous les êtres humains au cœur du combat antifasciste.

Action contre l’industrie de l’armement en solidatité avec la Palestine

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Oct 152025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Au petit matin, des militant·es autonomes solidaires de la lutte palestinienne ont récupéré une réplique grandeur nature d’une bombe MK-84 en papier mâché et lui ont mis feu aux abords du Port de Montréal, sur la rue Notre-Dame entre Dickson et Viau. L’intervention des services incendies et policiers a entravé la circulation routière.

La MK-84 est l’une des bombes qui fait le plus de ravages. L’engin de 3 mètres et pesant environ 2 tonnes est la bombe la plus meurtrière sur le marché, alors que son onde de frappe peut tuer jusqu’à 1km autour de son point d’impact. Pendant la première année du génocide seulement, « Israël » a largué plus de 14 000 bombes sur le peuple palestinien. Cette bombe de chez nous est honteusement fabriquée par General Dynamics, dont une filiale se trouve à Repentigny.

L’action fait écho aux plus récents bombardements de l’entité génocidaire « Israël » en violation du cessez-le-feu. Pas de paix tant que les forces sionistes occuperont Gaza!

Palestine libre, du fleuve à la mer!

Cette action symbolique s’inscrit dans la Semaine d’action en solidarité avec la résistance palestinienne.

Nouvelle Alliance et la tentation fasciste

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Oct 092025
 

De Montréal Antifasciste

L’entreprise d’isolement de Nouvelle Alliance menée par différentes composantes du mouvement antifasciste québécois a fini par porter ses fruits. D’abord avec les événements entourant leur rassemblement avorté du 19 mai, où l’organisation nationaliste identitaire a montré ses vraies couleurs en agressant physiquement des militant·es antifascistes, puis, plus récemment avec leur tentative d’organiser une large manifestation pour l’indépendance, à Québec le 20 septembre dernier. Cette initiative a attiré des centaines d’indépendantistes… qui se sont retourné·es contre les membres et sympathisant·es de  Nouvelle Alliance, les ont isolé·es et empêché·es de marcher.

Ces évènements leur ont aliéné la plupart des forces indépendantistes qui comptent aujourd’hui, du Mouvement des étudiants et étudiantes indépendantistes (MEI) aux OUI-Québec, en passant par la très centriste et consensuelle Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Même la porte du Parti Québécois, longtemps restée entr’ouverte, est en train de se refermer sur leurs doigts. Plus l’organisation d’extrême droite se dévoile (ou est dévoilée) et plus le cordon sanitaire autour d’elle se solidifie. Nous considérons qu’il s’agit d’une excellente nouvelle.

Cela étant dit, cette fermeture sur leur champ gauche amène la jeune organisation à aller chercher de l’écho sur son champ droit. Nous considérons que Nouvelle Alliance vient de franchir à cet égard une autre frontière symbolique. Une frontière sombre, bien sombre.

En organisant ses « Perspectives nationalistes » le 4 octobre prochain à Trois-Rivières, avec comme invité d’honneur François Dumas du Cercle Jeune Nation, Nouvelle Alliance ouvre littéralement la porte au fascisme. Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’une simple conférence, mais bien d’une formation politique quasi obligatoire pour les membres de Nouvelle Alliance.

Le Cercle Jeune Nation (CJN), c’est quoi?

Jeune Nation, qui deviendra plus tard le Cercle Jeune Nation, est fondée au milieu des années 1980 par deux étudiants de l’Université de Montréal : François Dumas et Rock Tousignant. Jeune Nation s’inspirait en fait de deux organisations françaises, elles-mêmes liées par leur histoire et leur filiation avec le nazisme et le fascisme : Jeune Nation, active dans les années 1940 et 1950; et Ordre Nouveau, qui rassembla en son sein plusieurs chapelles de l’extrême droite radicale à la fin des années 1960 et donnera naissance au tristement célèbre Front national. Jeune Nation — la version québécoise — s’inspire ainsi du mouvement néofasciste français dit « nationaliste révolutionnaire » et en particulier de son maître à penser, François Duprat.

S’ajoute aux préoccupations centrales du CJN une vénération pour l’Abbé Lionel Groulx ainsi qu’une farouche opposition à l’immigration (non blanche), qui diluerait à la fois la « race » canadienne-française et le « fait français » au Québec.

Pragmatiquement, le Cercle Jeune Nation s’inspire aussi directement du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE), le vaisseau amiral de la « nouvelle droite » française, dont l’objectif tacite a toujours été de réhabiliter le fascisme par des moyens « métapolitiques » (culturels, intellectuels, etc.).

Un extrait du texte « Quelques jalons pour l’histoire d’une organisation nationaliste de droite au Québec », par François Dumas, dans le no. 2 des Cahiers de Jeunes Nation (juillet 1992). Dumas dévoile ici sa stratégie de ne pas se dire explicitement d’extrême droite publiquement,  tout en assumant l’être en privé. Une stratégie reprise en tout point par Nouvelle Alliance.

Le Cercle Jeune Nation préconisait une philosophie « pas d’ennemis à droite », ce qui les amenait à accepter tous les nationalistes de droite et d’extrême droite sous leur chapiteau. C’est une approche qui a également caractérisé la Fédération des Québécois de souche (FQS, fondée par des néonazis, faut-il le rappeler) et son journal, Le Harfang, auquel collabore d’ailleurs encore aujourd’hui Roch Tousignant, cofondateur du CJN. Cette collaboration se reflète à ce jour dans le canal Telegram du Harfang, où le contenu du blogue CJN est systématiquement reproduit…

À l’origine, Nouvelle Alliance se concevait comme un véhicule pour tous les indépendantistes et se définissait comme ni-de-droite-ni-de-gauche. On constate que cette ambition est désormais laissée de côté, faute d’un réel appui à gauche. NA est aujourd’hui un front uni de l’extrême droite québécoise, d’Alexandre Cormier-Denis au Cercle Jeune Nation, en passant par les boneheads suprémacistes blancs comme David Leblanc et les catho-laïques qui manifestent contre les prières de rues musulmanes. Ça ressemble  beaucoup au principe de pas d’ennemis à droite…

Nous savons que plusieurs membres de Nouvelle Alliance de la première heure ont quitté le bateau dans les derniers mois en raison de l’extrême-droitisation de son leadership. Aux membres encore présents : il devient de moins en moins possible de dire que vous ne saviez pas…

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Serait-ce le même François Dumas, outremontais, qui faisait l’objet en 1972 de cette brève dans le bulletin Serviam du Parti de l’unité nationale du Canada (PUNC), la formation héritère du « nazi canadien » Adrien Arcand?

En Palestine et partout ailleurs, la résistance continue!

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Août 212025
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes

Semaine d’action en solidarité avec la Palestine

Depuis 1947, le peuple palestinien lutte contre l’occupation et la colonisation de ses terres par l’entité sioniste (connue sous son nom colonial  »Israël »). Alors que la création de cette entité sur des terres volées est facilitée par l’ONU, les Palestinien·nes, dépossédé·es et déplacé·es de force dans des territoires de plus en plus grugés par l’entité sioniste, ne se laissent pas faire et résistent à l’envahisseur. Alors que Gaza était assiégée depuis près de 20 ans, la résistance a culminé le 7 octobre 2023 dans un coup de force. Déterminé à ne tolérer le moindre écart de conduite, l’entité sioniste en a profité pour accélérer ses politiques et pratiques génocidaires contre le peuple palestinien avec la complicité de ses allié·es. Bombardé·es et affamé·es délibérément par l’entité sioniste depuis deux ans, les Palestinien·nes à Gaza luttent pour survivre et continuent de résister, tout comme les Palestinien·nes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui font face à une accélération des attaques des colons et du vol de leurs terres.

Pendant que les Palestinien·nes sonnent l’alarme et implorent le reste du monde à arrêter cette violente machine de guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de martyrs, les gouvernements, incluant le  »Canada » et le  »Québec » enchaînent des déclarations vides de sens sur le « respect du droit international » et la fausse « solution à deux États », tout en continuant à supporter l’entité sioniste financièrement, militairement et politiquement, et en refusant d’imposer quelconque sanction. L’entité sioniste, armée par ses complices occidentaux et impérialistes, est bien décidé à prendre le contrôle complet de la bande de Gaza et à anéantir le peuple palestinien. L’armée d’occupation commet des massacres jour après jour en direct dans l’indifférence. Lorsqu’ils en parlent, les médias invisibilisent la réalité sur le terrain : une occupation militaire et une colonisation brutale de par l’entité sioniste, et une lutte de libération historique d’un peuple contre des puissances coloniales qui assujettissent le monde entier.

Cela fait deux ans que les peuples solidaires de la libération de la Palestine protestent partout dans le monde, en rupture avec leurs gouvernements complices. Les actions se multiplient : manifestations, campements, graffitis, occupations, actions de perturbation et de sabotage, flottilles, caravanes et marches mondiales pour briser le blocus. Continuons nos actions pour mettre fin au génocide en cours et soutenir le peuple palestinien dans sa lutte de libération, pour la justice et la dignité !

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Du 6 au 12 octobre 2025, D4P et la CLAC invitent tous·tes et chacun·e à s’organiser avec sa communauté en vue de provoquer, déranger et perturber pour visibiliser notre refus collectif à la complicité au génocide et rappeler la légitimité de la résistance, sous toutes ses formes, en Palestine et ici. 

Alors que la violence et la déshumanisation des vies palestiniennes est devenue honteusement normalisée, la résistance en devient d’autant plus légitime et nécessaire ! Confrontons nos gouvernements à l’insignifiance de leurs actions et à leur complicité active ! Ciblons les profiteurs de guerre, où qu’ils soient dans la vaste toile de complicité : qu’ils produisent des armes, des outils d’intelligence artificielle, des fonds de pensions ou des services d’investissement ! En groupe d’affinités, en comités de quartier, avec nos associations étudiantes, dans nos lieux de travail, attaquons partout, par l’éducation populaire, les manifestations, l’action directe et notre mobilisation généralisée.

Pas de paix tant que Gaza saigne : notre devoir est la résistance, par tous les moyens!

* Cet appel à l’action fait écho à celui lancé le 20 juillet 2025 par six groupes politiques et organisations de résistance à Gaza qui nous demandent d’escalader nos actions pour accentuer la pression sur nos gouvernements complices. 

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Pour endosser la semaine d’actions en tant que groupe: https://shorturl.at/YAS52

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L’affiche en français

L’affiche en anglais

« Israël » terroriste, médias complices

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Août 192025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tiohtià:ke/Montréal, le 18 août 2025 — C’est avec le coeur brisé et la rage au ventre que des militant⸱e⸱s autonomes ont ciblé les médias québécois cette nuit, dénonçant leur couverture biaisée du génocide du peuple palestinien, particulièrement le plus récent massacre de l’équipe d’Al Jazeera à Gaza par les forces d’occupation sionistes. Nous honorons cette nuit nos adelphes martyrisés Anas Al-Sharif, Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher, Mohamed Noufal et Moamen Aliwa d’Al Jazeera, le journaliste de Sahat media Mohammed Al-Khali, Saad Jundiya ainsi les 262 autres journalistes qui ont tous péris dans cet affront inhumain contre la liberté journalistique. C’est aussi toujours en réponse à l’appel de la résistance palestinienne publiée le 20 juillet 2025 aux militant⸱e⸱s internationaux de mettre en place une escalade des moyens de pression pour ouvrir les canaux d’aide humanitaire que les groupes autonomes ont redécoré les bureaux du Montréal Gazette (MG).

Depuis 2 ans, les médias québecois couvrent le génocide à Gaza de manière biaisée, asymétrique et déshumanisante. Leur cadrage éditorial présentant une fausse symétrie de la violence efface le contexte colonial fondamental: l’entité sioniste, « Israël », est une puissance occupante expansionniste depuis 1948, la Palestine, elle, un territoire colonisé. Le rapport au vocabulaire choisi par les journalistes québécois a aussi largement été documenté comme étant biaisé en faveur « d’Israël » qui reçoit un traitement médiatique diamétralement plus empathique que celui concernant les victimes palestiniennes traitées avec distance et froideur. Enfin, face à l’interdiction imposée par « Israël » aux journalistes internationaux de se rendre à Gaza, les médias québécois ont obtempéré sans broncher et aucun d’entre eux n’a jugé nécessaire d’engager un.e correspondant.e palestinien.ne pour documenter les massacres quotidiens. Au contraire, c’est plutôt une tribune d’exception qui a été offerte par les médias aux autorité génocidaires sionistes, y compris des hauts gradées du Tsahal. Pourtant, aucun média québécois n’a invité de représentants de la résistance palestinienne.

Cette nuit, MG était particulièrement ciblée car elle incarne un des plus puissants outils propagandistes de la dangereuse et génocidaire idéologie sioniste. Tribune de choix du facho-sioniste en chef du municipal; Jeremy Levi, MG pullule de mauvais articles et de chroniques douteuses visant à nous gaver des distorsions cognitives les plus sadiques du 21e siècle. Le quotidien a par ailleurs été dénoncé par l’organisation Canadians for Justice and Peace in the Middle East à au moins deux reprises pour la mauvaise qualité de sa couverture des campements étudiants en solidarité avec la Palestine et, plus généralement, pour ses biais pro-sionistes dans la couverture du génocide à Gaza. De plus, MG fait parti de la grande famille Postmedia Network qui possède aussi le National Post, un rammassi de textes pseudo-journalistiques médiocres. Il n’est donc pas surprenant de voir chez MG une ligne éditoriale diamétralement favorable aux idéologies sionistes. En effet, le principal actionnaire de Postmedia Network est Chatham Asset Management, un fonds d’investissement spéculatif états-uniens réputé pour sa proximité avec le parti républicain, aussi connu pour être le power bottom de choix pour les ambitions tyranniques et génocidaires de Netanyahu. Non seulement devrions-nous considérer alors MG comme un média étranger, mais devons-nous nous surprendre que sa couverture fasse autant abstraction des principes journalistiques de base quand ses dirigeants fleurtent sans gêne avec le fascisme moderne?

Enfin, que va-t-il falloir pour que les médias écoutent la population et commencent à couvrir le génocide à Gaza à la hauteur des principes journalistiques auxquels ils prétendent adhérer? Cette semaine, des militant-es ont occupé les bureaux de La Presse ainsi que ceux de la maison de Radio-Canada sans qu’on leur offre une tribune adéquate ou qu’on prête attention aux critiques formulées à leur encontre. Seule exception, un énième éditorial frileux de François Cardinal qui se cache derrière une fausse neutralité pour camoufler son rôle dans la normalisation du génocide à Gaza. Il devient donc de plus en plus évident que si les médias québécois ne veulent rien entendre via les revendications et manifestations légitimes du peuple, c’est par la voie du dommage économique qu’ils comprendront qu’ils se situent du mauvais côté de l’Histoire.

Retour sur la riposte pro-choix du 31 mai 2025 à Québec

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Juin 132025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Pour la deuxième année de suite, Campagne Québec Vie organisait « La marche pour la vie », à Québec. Malheureusement, l’année dernière, il y avait eu quelques actions, mais rien qui ait vraiment perturbé la visite des anti-choix.

Cette année nous nous y sommes pris d’avance et nous avons décidément réussi à prendre le dessus sur les anti-choix et les flics.

Affichage et pression en ligne

En plus de leur manifestation, les cathos avaient prévu un banquet pour leurs militant-e-s à l’hôtel Delta. Après une campagne d’affichage dans les rues des quartiers centraux de Québec dénonçant l’accueil des anti-choix par l’hôtel (et des mauvaises critiques en ligne qui s’accumulaient), le Delta a fait le choix judicieux d’annuler toutes les chambres et les salles qui avaient été réservées par Campagne Québec Vie quelques jours avant leur marche.

Le jour de la marche

Du côté des pro-choix, il y avait une coordination minimale et très décentralisée des forces en présence dans les semaines précédant le jour de la marche et durant la journée.

Solidarité inter-urbaine des camarades montréalais-e-s

La journée a bien mal commencé pour les anti-choix, qui ont vu le départ d’un de leur bus en provenance de Montréal retardé d’une heure par des camarades antifascistes et des membres du SITT-IWW Montréal.

Nous les remercions grandement pour leur mobilisation, ça a fait une différence.

Les tannant-e-s en imperméable noir

Vers 10h40 un groupe d’une dizaine de personnes masquées est arrivé avec une bannière pour mettre un peu de pression sur les cathos. Iels ont tenu la ligne pendant une bonne heure, ont scandé des slogans et gardé les flics occupé-e-s.

L’action de perturbation des militantes féministes

Discrètement, un groupe de militantes féministes avaient “infiltré” le rassemblement des anti-choix, et au milieux des discours, elles ont soudainement craqué des fumigènes et se sont mises à scander des slogans, ce qui a complètement déstabilisé les cathos, qui ne pensaient pas que les contre-manifestant-e-s pourraient se rendre jusqu’à eux, et les flics aussi d’ailleurs, qui se sont retrouvés pris entre deux groupes de pro-choix, don’t un littéralement mêlé au travers des anti-choix.

Les tannant-e-s en imperméable noir en ont profité pour avancer leur ligne plus proche des anti-choix pendant que les flics étaient occupés ailleurs.

Après s’être fait sortir du rassemblement anti-choix par les flics, les militantes féministes sont allées rejoindre les tannant-e-s derrière la bannière.

Les syndicalistes et leurs gros jouets

Comme les féministes s’étaient coordonnées avec les syndicalistes pour que l’action de perturbation ait lieu avant l’arrivée des bus syndicaux, les syndicats sont arrivés à 12h15 exactement comme ils l’avaient annoncé.

Leur arrivée tombait à point, car malgré tous les slogans et chants possibles, les tannant-e-s et les féministes n’arrivaient pas à enterrer les discours des anti-choix. Les syndicats, eux, s’étaient munis de sirènes de bateau montées sur des perceuces électriques et de dizaines de fumigènes, afin de bien enterrer visuellement et auditivement les anti-choix. Ce qui a très bien fonctionné, car un bon nombre d’anti-choix ont quitté les lieux à ce moment, visiblement découragé-e-s, et nous n’avons plus rien entendu de leurs discours!

Ensuite, lorsque l’action syndicale devait prendre fin, les militant-e-s syndicaux étaient bien crinqué-e-s, et donc, au lieu de partir comme prévu, iels ont laissé les bus partir et sont resté-e-s jusqu’à la fin de la journée.

Marche des tannant-e-s et des féministes jusqu’à l’action verte

Alors que les syndicalistes se retiraient vers la haie de la honte, les anti-choix ont annoncé dans leurs micros que la police allait leur permettre de partir sur leur trajet tel que prévu initialement via René-Lévesque.

Ayant entendu tout ça, la bannière noire et la ligne s’est reculée afin de bloquer entièrement Honoré-Mercier, plutôt que simplement le côté ouest de la Fontaine.

Le SPVQ a alors mis la pression pour tenter de repousser les manifestant-e-s pro-choix, sans grand succès, avant de finalement dire aux anti-choix de partir dans l’autre direction vers Grande Allée. Quand les anti-choix ont tourné le coin de la rue, le mot s’est passé pour contourner l’Assemblée Nationale vers le parc de l’Amérique Française. Des policiers ont à plusieurs reprises tenté de dévier ou d’arrêter la manifestation en disant que celle-ci était illégale, sans succès. Une fois rendue au parc de l’Amérique Française, la manifestation y est restée un peu jusqu’à ce qu’une partie de la haie de la honte qui était à la poursuite des anti-choix nous rejoigne.

À un moment, le mot s’est passé que la manifestation anti-choix revenait sur ses pas via Grande Allée, pour éviter la confrontation. Un mélange des personnes de haie de la honte et de celleux qui suivaient la bannière noire s’est alors séparé en deux puisque deux appels à se déplacer circulaient. Un petit contingent s’est rendu vers l’Assemblée Nationale via René Lévesque sous haute surveillance policière. Pendant que l’autre contingent, plus grand, est parti vers Grande Allée via rue de l’Amérique Française, puis Jacques Parizeau.

Sur Jacques Parizeau, une unité d’anti-émeute a tenté de dépasser la manifestation par le trottoir pour la bloquer, la bannière noire a alors tenté de leur bloquer le passage, s’en est suivi une salve de coups de bouclier avant que l’anti-émeute se calme et réalise qu’ils étaient rendus entouré par la manif contre un mur, et relativement peu nombreux. La manifesatation a alors continué, coupé à la course par le parc de la Francophonie, puis bloqué Grande Allée pour empêcher les anti-choix de revenir à l’Assemblée Nationale.

La police a fait passer les anti-choix par une rue perpendiculaire et vers René-Lévesque jusqu’au point de départ. À ce moment, le contingent avec la bannière noire a tenté d’aller vers René Lévesque pour bloquer à nouveau les anti-choix, puis bloqué par la police, ils ont rejoint le reste de la manif à l’Assemblée Nationale.

La haie du déshonneur

Les groupes communautaires avaient organisé une action verte, “La haie de déshonneur”, qui avait pour but d’huer “La marche pour la vie”. Il y avait au moins 200-250 personnes à cette action. Les anti-choix ayant changé leur trajet, la haie est partie en manif pour monter de René-Lévesque à Grande Allée afin d’aller huer les cathos dans leur face.

Après avoir chahuter les anti-choix, on a senti la colère des gens grimper d’un cran. C’est à ce moment que les gens se sont mis à suivre la marche des anti-choix. Par la suite, il y a eu un jeu du chat et de la souris où les pro-choix bloquait la manif anti-avortement à tous les détours.

Finalement, la manif catho a réussi de peine et de misère à retourner à l’Assemblée Nationale.

Peu de temps après, les pro-choix qui avaient été bloqué-e-s ou ralenti-e-s par les flics sont tou-te-s arrivé-e-s en même temps de tous les côtés, ont contourné les lignes de flics et ont réussi à confronter de plus belle les anti-choix dans leur face. Jusqu’à ce qu’un cordon de policiers qui n’était pas habillé en anti-émeute sépare les deux groupes et fasse disperser les anti-choix.

Conclusion

Que ce soit durant les grèves étudiantes de 2012 et 2015, la manif contre la meute de 2017 ou la riposte pro-choix du 31 mai dernier, c’est dans un certain chaos que Québec shine le plus. Encore une fois, c’est une coordination plus ou moins formelle, des communications efficaces et décentralisées ainsi que du laisser-aller de la part de toutes les forces en présence qui ont fait de cette journée un succès.

Même si les anti-choix fricotent généralement avec l’extrême-droite, le droit à l’avortement et l’autonomie corporelle sont des aspects négligés des luttes contre l’extrême-droite. Les anti-choix se mobilisent généralement à la fin de l’été à Québec, restons donc vigilant-e-s et soyons présent-e-s en grand nombre à leur prochaine visite.

Les voisins bienvenus, les fascistes DEHORS! – Compte-rendu d’une action antifasciste le 19 mai 2025

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Juin 112025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Au matin de la “Journée des Patriotes”, une journée où déroule la démonstration de force annuelle du groupe fasciste nationaliste québécois Nouvelle Alliance, nous avons su les vaincres et les humilier. Ce groupe avaient pour but de se rassembler devant la statue de Dollard Des Ormeaux, un personnage de la mythologie nationaliste québécoise qui est un cible de glorification et rehabiliation par Nouvelle Alliance. Ils tentent chaque année d’en faire un rassemblement esthétique et rassembleur pour se donner bonne apparence, malgré leurs propos ignobles et haine hideuse pour les autres.

Les quelques membres du noyau de Nouvelle Alliance, numérant à peine douze, se sont rencontrés tôt dans un coin du Parc Lafontaine pour marcher en rang pour occuper l’espace de leur martyr Dollard Des Ormeaux. Par contre, nous étions préparé.e.s davantage et prêtes à l’affrontement. Alors qu’un groupe assurait la présence sur les lieux convoités par la bande fascistes, un comité d’accueil est allé leur souhaiter une bienvenue en territoire anti-fasciste.

Ces néo-nazis, croyant toujours dans la loi du plus fort, n’ont pas hésiter à charger notre ligne et lancer des coups de pieds et coups de poings aidés par des gants renforcés. Le ti-chef (réellement très petit) François Gervais avait un plaisir à jouer au commandant en ordonnant ses petites troupes et à tenter de nous ordonner en face.

Nouvelle Alliance, loins de caméras de médias et des campus universitaires, ont démontrés leurs vraies couleurs: la haine pure et soif pour la violence. Leurs tentatives de nous dénigrer étaient d’un machisme caricatural, incluant des belles citations comme “Ils ont envoyé une gang de fifs” et “y’ont ben des filles avec eux, c’est pas leur place là”. Justement, la seule femme au sein de leur groupe a été à l’écart d’une trentaine de mètre pour filmer leur attaque, tandis que nous étions toustes là et solidaires.

Les contre-attaques de notre camp ont frustré leur avancée et ont fâchés ceux qui en face s’attendent à ce que l’on cèdent et plient devant leur supposée force virile. Nous n’avons pas manqué la peur dans les yeux des militants de l’autre bord et l’hésitation de plusieurs à se battre. Malgré la hargne de nos adversaires, nous étions courageux.e.s et nous n’avons pas manqué à répondre avec nos propres poings, pieds et bâtons. Personne n’avait eue même l’idée de fuir et la bagarre s’est terminé seulement lorsque la police est intervenu. Nos coups, ralliés par la solidarité pour nos camarades, ont permis de ralentir la bande durant un bon nombre de temps: assez pour que nos renforts arrivent pour offrir du soutien. Heureusement pour Nouvelle Alliance, la police est arrivée en même temps, et n’ont pas hésité à montrer leur préférence pour leurs compatriotes fascistes aggresseurs en arrêtant pour leur parler tandis que nous n’avions pas eues d’autres choix que celui de nous disperser.

La victoire massive de la gauche libertaire cette journée là est grâce à l’unité de notre diversité des tactiques qui a été mise en place. La combativité et les contre-attaques physiques contre les fascistes ont gardé les ont loin de la mise en place de la fête populaire. La fête populaire a donné un support de masse et une légitimité à la mise à l’écart des fascistes. Sans le premier, Nouvelle Alliance aurait piétiné les efforts de mise en place de la fête et s’auraient insérés dans l’espace public et le danger aurait été trop grand pour une fête accessible, familiale et sécure. Sans le dernier, nous aurons pas eux la légitimité que l’on possède actuellement, et la police aurait eu toutes les excuses pour diviser l’espace et faire une fausse équivalence entre les marges fascistes et la resisitance populaire anti-fasciste. C’est grâce à notre diversité des tactiques, unité dans la lutte et intransigence contre ces forces déstructrices que nous avons pu occuper l’espace par la joie et la solidarité. Continuons de massifier notre lutte et continuons de terroriser ces fascistes.

Amour et Rage

Contre le Spectacle érotique

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Juin 052025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Pourquoi le sexe, même queer, n’est pas une pratique révolutionnaire

Intro : le Spectacle du sexe queer
« Spectacle : non pas simplement représentation, mais organisation matérielle et sociale des apparences, où la vie devient une marchandise à consommer sous forme d’images et de récits. »

Nous décidons d’écrire ce texte à la suite de plusieurs discussions et débats autour de la place des pratiques sexuelles dans les perspectives révolutionnaires. Nous parlons depuis l’intérieur, avec tendresse, rage et une certaine ironie. Maintes fois, nous avons entendu des camarades soutenir que le sexe, et particulièrement le sexe queer, constituerait un acte militant politique, qu’il faudrait l’encourager et créer des espaces politiques dédiés à la tenue de pratiques sexuelles transgressives. Certaines de ces affirmations prennent parfois plus la forme de blagues que de vraies propositions politiques, mais elles demeurent tout de même ancrées dans le point de vue que la sexualité queer, surtout dans un contexte DIY, de squat, de cruising ou de discours politique radical, constitue une forme d’action politique pertinente à nos mouvements (par nos mouvements, nous entendons à la fois les mouvements révolutionnaires et les mouvements queers).

Par ce texte, nous souhaitons nous opposer à cette perspective. Premièrement, car nous avons constaté que celle-ci accorde souvent trop d’importance à des pratiques contre-culturelles qui ne relèvent pas de stratégies permettant la réelle modification de nos conditions sociales. Deuxièmement, car nous nous demandons si dépeindre la sexualité queer comme intrinsèquement radicale contribue à obscurcir et à reproduire certaines dynamiques de pouvoir au sein de nos communautés. Nous n’avons pas toujours les mêmes ressentis, les mêmes positions, les mêmes enjeux, mais quelque chose nous relie dans cette fatigue, ce trouble, ce désir d’autre chose. Certes, nous ne voulons pas laisser entendre que la sexualité queer soit mauvaise ou devrait être réprimée. Au contraire, nous souhaitons que celleux qui veulent avoir du sexe et des pratiques sexuelles queer ou alternatives leur permettant de s’épanouir puissent le faire sans encombre, mais nous ne considérons pas ces pratiques, ou la revendication de ces pratiques, comme une stratégie ou une tactique pertinente. Nous jouirons dans les ruines, mais nous ne ferons pas tomber les murs.

Dire que quelque chose est « politique » (car tout est politique), un cliché dont nous avons tous•tes un peu marre, n’est pas suffisant pour affirmer qu’elle soit pertinente politiquement. Dans nos cercles et nos affiches, la sexualité queer tend à être érigée en Spectacle, au sens que lui donne Guy Debord : non simplement comme une représentation, mais comme une forme d’organisation sociale dans laquelle la vie elle-même est médiée, séparée et transformée en image. La sexualité queer, dans ce contexte, devient une marchandise spectaculaire : encensée, esthétisée, consommée comme preuve de radicalité, mais détachée des conditions réelles de notre lutte. Nous ne voulons plus de ce Spectacle comme forme militante.

Aliénation sexuelle et la forme commodité

Force est de constater que, sous le capitalisme, la sexualité est le produit des mêmes logiques qui structurent le reste de notre vie sociale : commodification, privatisation et isolation. Les actes sexuels individuels (même s’ils sont faits en groupe), peu importe leur caractère transgressif face aux normes bourgeoises, demeurent régis par ces conditions d’aliénation. Tant qu’il n’y a pas de changements conséquents (certain•es pourraient dire, de révolution) des relations sociales entourant la sexualité, cela ne pourra pas changer.

Pour Mario Mieli et Guy Hocquenghem, l’homosexualité (et, par extension, la queerness) renferme un potentiel révolutionnaire non parce qu’elle est déviante, mais parce qu’elle met en lumière l’absurdité des normes sexuelles bourgeoises et leur fonction dans la discipline du travail reproductif.

Performer la déviance et la subversion sans s’attaquer au système de salariat, de propriété privée, de reproduction familiariste et des rôles de genre, c’est faire de ces actes une pure performance s’inscrivant dans le marché néolibéral de la différence. Comme toutes les commodités, sous le système capitaliste, le sexe transgressif est récupéré par l’appareil social et économique. Il devient un produit, pas une rupture.

Notre sexualité devient un Spectacle de transgression; nos corps, des objets déviants; nos expériences, des récits de radicalité esthétique.

Si nous souhaitons la libération sexuelle, nous ne pensons pas qu’elle adviendra à travers la transgression des normes, mais à travers l’abolition des conditions sociales qui requiert que la sexualité soit productive, normative et profitable. Aucun acte sexuel en lui-même ne peut venir à bout de la famille, des patrons ou de la police.

Du désir à la discipline : la récupération de la sexualité queer

Quand érotisme et identité sont éloignés des conflits de classe, ils deviennent des outils de récupération capitaliste, prenant la forme de capital social, de marchés spécialisés et de catégories rigides. La politique révolutionnaire ne peut pas émerger de l’auto-expression libidinale. Elle doit être reliée à un conflit collectif et organisé avec le Capital.

Les groupes autonomes du 20e siècle nous démontrent que la ligne de front des conflits de classes se situe dans les endroits de production et de reproduction : logement, care, éducation ou travail. La sexualité ne remet pas en cause ces secteurs si elle n’a pas de lien avec le projet communiste/anarchiste.

Comme l’affirmait le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) il y a de ça 50 ans, notre but n’est pas la visibilité ou la tolérance sexuelle, mais l’abolition des catégories permettant la gestion et la répression de la colère populaire.

Notre valorisation contemporaine du « sexe queer » comme un outil subversif, résonne avec les concepts de diversité libérale : des corps différents, mais des rapports propriétaires qui restent les mêmes.

Le système peut tolérer le sexe queer; il ne peut pas tolérer le communisme queer. Il peut monétiser les kinks, les expressions de genre diverses, le polyamour, et les orgies « politiques », mais il ne peut pas permettre l’abolition du travail salarié, du genre et de la famille. Seules la confrontation de classe et l’organisation révolutionnaire peuvent permettre une véritable libération de l’expression érotique.

Pas de révolution sans force : contre la politique de la transgression personnelle

Les transformations révolutionnaires requièrent une force collective capable de confronter et de détruire les institutions de domination : l’état colonial, l’économie capitaliste, le système carcéral. Les actes sexuels, peu importe s’ils nous semblent radicaux, ne peuvent pas générer cette force par eux-mêmes.

Les théories anarchistes et communistes, dont nous nous inspirons, ont toujours mis l’emphase sur la construction d’un pouvoir matériel horizontal, à partir de fédérations, d’actions directes et de ressources communes. Nous ne sommes pas intéressé•es par des actes symboliques de transgression réservés à une élite communautaire.

Le FHAR, que nous avons mentionné précédemment, et qui inspire aussi nos pratiques futures, comprenait que la libération devait être à la fois politique et sexuelle, mais rejetait l’idée que cette libération se trouvait dans la voie de l’autonomie personnelle. Leurs actions de rue et leurs interventions en usine visaient les sièges du pouvoir, pas juste les normes.

La transformation du désir est essentielle, mais elle requiert de nouvelles formes sociales, pas seulement des pratiques personnelles. Le désir révolutionnaire ne se trouve pas dans la permission ou la performance, mais dans l’effacement des conditions qui font de la sexualité un outil de discipline et de différenciation.

Une sexualité queer peut être joyeuse, déviante ou commune : mais, tant qu’elle ne fait pas partie d’une société communisée sans propriété, elle n’est pas révolutionnaire. Ce qui est révolutionnaire, c’est l’abolition des conditions sous lesquelles nos corps, et donc notre sexualité, sont catégorisés, contrôlés et possédés.

Le capital social de la transgression

Finalement, nous souhaitons adresser les dangers relevant de la valorisation d’une sexualité queer déviante comme méthode d’action politique. Par le fait même, nous risquons de reproduire des hiérarchies de désirabilité, de capital social et d’asymétries de pouvoir dans nos communautés. Nos camarades qui sont plus ouvertement transgressif•ves, à travers leur esthétique, leurs pratiques sexuelles, ou leur performance de la radicalité, accumulent un capital social qui leur permet de délimiter l’authenticité de la « queerness ».

Cela risque la reproduction des logiques d’exclusion oppressive sur la base de l’ethnicité, de la classe, du genre et des capacités. Ainsi, des personnes qui ont vraisemblablement plus en jeu lorsqu’il s’agit de libération politique risquent d’être perçues comme « moins radicales » en raison de leur distance, voire leur opposition, avec ces pratiques de sexualité dissidente.

Nous tenons à affirmer que la libération se trouve dans l’abolition de la domination et des hiérarchies, pas dans leur réinvention érotique. Une politique ancrée dans le sexe-comme-résistance s’expose à la fétichisation de la marginalité et risque de confondre solidarité et Spectacle.

Pourquoi maintenant? (En guise de conclusion)

Si cette ligne du « sexe queer comme acte politique » est répandue depuis quelques années déjà, il nous semble important d’expliquer pourquoi nous nous y opposons à ce moment-ci spécifiquement. Dans un contexte de glissement de la fenêtre d’Overton (lire : climat politique) vers la droite et l’extrême-droite, il nous apparaît, nous personnes transsexuelles et homosexuelles, plus important que jamais d’adopter des stratégies fortes pour assurer la lutte contre le fascisme, la transmisogynie et l’homophobie. Nous sommes tous-tes déjà précaires, marginalisé•es et violenté•es par ce système. Notre travail est exploité et aliéné, nous sommes à la merci des parasites terriens (lire : proprios) et les violences genrées tendent une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.

Dans ce contexte, il est important de lutter sur les enjeux qui affectent notre survie : nos conditions de vie matérielles. Si le sexe queer est une pratique qui peut nous permettre de s’épanouir et de développer un rapport positif avec nos corps, il ne constitue toutefois pas une piste d’action envisageable face à l’urgence actuelle. Nos espaces (queers) sont dépolitisés, érotisés et galvanisés par des perspectives qui se limitent à de la subversion, des pratiques de care vides de sens, et une tendance à vouloir toujours performer plus de radicalité. Nous invitons nos camarades, et nous-mêmes, à réfléchir à nos perspectives, à ce que l’avenir de nos luttes nous réserve, et à comment dépasser l’obstacle que représente ce Spectacle queer.

Car ce n’est pas en s’enculant entre nous qu’on empêchera les fachos de le faire.

Quelques bases sur le fascisme et comment y faire face

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Juin 032025
 

De Montréal Antifasciste

Contribution anonyme
Mai 2025, Bas-du-Fleuve
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Nous assistons au génocide le plus documenté de l’histoire en Palestine et à la consolidation d’un régime fasciste aux États-Unis. Nous sommes beaucoup à nous demander quoi faire. Voici un cadre conceptuel pour comprendre ce qui se passe et des pistes d’actions. Cette synthèse a été écrite à l’aide de matériel provenant entre autres de Kelly Hayes et de son blog Organizing my Thoughts, de Mariame Kaba et d’Andrea Ritchie de l’organisation Interrupting Criminalisation, d’Ejeris Dixon et son balado Fascism Barometer, de Scot Nakagawa et son blog The Anti-Authoritarian Playbook, du blog flegmatique d’Anne Archet, de la chaîne YouTube Thought Slime et du livre l’Antifascisme de Mark Bray.

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Quelques bases

Les mouvements, partis et régimes fascistes se reconnaissent par :

  • Leur trajectoire autoritaire visant le démantèlement des structures démocratiques, l’élimination de la dissidence et le maintien au pouvoir de leur leader.
  • Leurs mensonges flagrants qui n’affectent pas le support de leurs partisans.
  • Leur propension à instrumentaliser ou à créer de toutes pièces des crises       pour s’enrichir et pour restreindre les libertés civiles telles que la liberté de mouvement, de rassemblement, de manifestation, de presse et le droit à un procès juste et équitable.
  • Leurs représentations idéalisées de la race et de la nation, qu’ils articulent en termes de pureté, d’unité et de loyauté.
  • Leur désir de dominer et/ou d’éliminer les groupes marginalisés (femmes, migrant’es, personnes 2LGBTQIA+, personnes noires, autochtones, minorités religieuses, personnes handicapées, pauvres, autistes, etc.) se présentant d’abord sous forme d’attaques répétées contre leurs droits fondamentaux et de discours déshumanisants.
  • Leur conviction que les inégalités ne proviennent pas de conditions sociales, mais sont naturelles, biologiques, et que cette hiérarchie devrait leur assurer les pleins pouvoirs.
  • Leurs références à un passé fictif où c’était supposément le cas.
  • Leur fétichisation de la violence comme réponse à l’humiliation de ne pas dominer totalement ces groupes marginalisés.
  • Leur double objectif de nettoyage interne et d’expansion externe.

Le fascisme peut s’emparer du pouvoir de l’État à travers des élections, un coup d’État, ou un mélange des deux comme dans le cas de l’administration Trump qui a gagné les élections, mais qui a aussi profité de son arrivée au pouvoir pour effectuer un « coup administratif », soit l’usurpation illégale des pouvoirs du congrès et des différents départements de l’État par Elon Musk et DOGE.

Une fois au pouvoir, le fascisme se sert d’un processus bien connu pour opérer :  la criminalisation. Il passe des lois qui rendent certaines activités criminelles et déploie la police, le système judiciaire et les prisons contre les gens qui les pratiquent. Il criminalise par exemple :

  • Le fait de donner ou recevoir certains soins (avortement, soins d’affirmations de genre, éventuellement soins aux personnes autistes, aux personnes handicapées…)
  • Le fait de donner de l’information (en transformant la définition de pornographie pour que les lois s’appliquent à tout livre qui traite de queerness, en transformant la définition d’antisémitisme pour y inclure toute dénonciation du génocide contre le peuple palestinien, en arrêtant des avocats qui donnent de l’information légale aux migrant’es…).
  • Le simple fait d’exister sur ce territoire (révocation en masse de visas, annulation des statuts, criminalisation des sans-abris…).

Au-delà des lois, la criminalisation est un processus politique par lequel on désigne des groupes entiers de personnes comme des menaces :

  • Les femmes trans et intersexes menaceraient ainsi les femmes cis, entre autres dans le sport.
  • Les manifestant’es menaceraient le reste de la population.
  • Les migrant’es menaceraient le marché de l’emploi, le marché du logement et la classe populaire.
  • Les musulman’es menaceraient la sécurité nationale.

Ces menaces sont nourries par les fascistes jusqu’à devenir dans leur narration des menaces existentielles au futur de la nation, et ce faisant :

  • On déshumanise ces groupes de personnes.
  • On les dépouille d’avance de leurs droits fondamentaux.
  • On les dépeint comme des « autres » qu’il faut violemment contrôler, punir et faire disparaître.
  • On s’en sert comme de boucs émissaires pour tous les maux provoqués par le capitalisme et le fascisme.

C’est par ce processus de criminalisation que les régimes fascistes manufacturent le consentement de la population face aux violences déployées contre certains groupes (violence physique et psychologique, enlèvement, travail forcé, déni de soins, assassinat…). On fait croire aux gens :

  • Que les victimes ne sont pas violentées par haine, mais qu’elles sont punies pour des crimes.
  • Qu’ainsi cette violence est justifiée. Qu’elle est normale.
  • Que tant qu’iels ne commettent aucun crime, il ne leur arrivera rien.

Mais plus le temps passe, plus la définition de ce qui est un crime s’élargit.

Ce processus existe aussi dans ce qu’on appelle les démocraties libérales qui ont développé tout l’appareillage judiciaire et carcéral. Les fascistes ont besoin de cette infrastructure et de la légitimation de ce système industrialo-carcéral pour fonctionner et c’est exactement ce que leur offrent les démocraties libérales.

Rappelons ainsi :

  • Que la police et les prisons sont un héritage de l’esclavage et de la colonisation.
  • Que les peuples autochtones au Canada ont été la cible de violences génocidaires.
  • Que leurs danses, leurs rituels, leurs langues ont été criminalisées.
  • Qu’iels ont subi des stérilisations de masse, des déplacements forcés et des abus multiples dans les écoles résidentielles.

On peut en comprendre que le fascisme n’est pas tant en rupture avec les démocraties libérales qu’il en est la forme-panique. Ainsi, le fascisme qui se consolide actuellement aux États-Unis et qui se concrétise au Canada et Québec se caractérise aussi par :

  • Une panique devant les avancées récentes en termes de justice sociale, qu’ils nomment « wokeness » et qui menacent leur domination.
  • Une panique devant la crise climatique et les efforts pour l’amoindrir, qui dans les deux cas menacent les ressources dont ils dépendent pour maintenant leur domination.
  • Une alliance tendue entre des fondamentalistes chrétiens, un mouvement populaire raciste et sexiste, une élite du monde de la politique et des oligarques ultrariches du monde de la techno.

En vrac, quelques autres données importantes sur le fascisme :

  • Les fascistes veulent nous faire perdre notre temps. Ils vont dire toutes sortes de mensonges pour que nous passions des heures à prouver nos points, à décortiquer leurs propos, à clarifier les faits. Et ils vont changer complètement leur discours le lendemain pour nous obliger à recommencer.
  • Pour les fascistes, certaines vérités (mythiques) sont plus importantes que la réalité. Si la réalité ne concorde pas avec leur vérité, c’est la réalité qui a tort. Leur rapport au réel en est grandement affecté et on ne peut les convaincre qu’ils font fausse route en leur prouvant ce qui est réel. Ça ne change rien à leur vérité.
  • Par-dessus tout, les fascistes veulent le pouvoir. C’est ce qui les motive. Ils vont changer de discours et de valeurs autant qu’il le faut pour acquérir et maintenir leur pouvoir.
  • Ils veulent être les plus forts pour survivre, dans une vision darwinienne caricaturale de l’évolution. Ils veulent dominer. Selon cette vision, tout ce qui les maintient au pouvoir est justifié; ils ont raison car ils dominent et c’est la seule preuve dont ils ont besoin.
  • Le fascisme n’est pas le fait de quelques personnes externes au-dessus de la population. Les gens participent, coopèrent, puis deviennent acculturés au fascisme. Ça devient leur réalité, leur manière de comprendre le monde.

Comment y faire face

Historiquement, ni l’appareil de l’État, ni les partis d’opposition, ni le système de justice, ni les grands médias n’empêchent l’avènement de régimes fascistes. Les élites néolibérales qui gèrent les démocraties peuvent sembler s’y opposer, mais devant un monde de plus en plus invivable où il devient impossible de maintenir à la fois le capitalisme et les démocraties libérales, elles aussi vont aussi adopter des politiques de plus en plus fascistes. Pour les néolibéraux, la criminalisation et/ou l’abandon de groupes toujours plus grands de personnes marginalisées sera articulée comme une question de pragmatisme et d’inévitabilité, alors que pour les fascistes elle sera articulée comme le retour souhaité d’un ordre naturel inégalitaire et violent. Bref, il ne faut pas s’attendre à leur support.

C’est l’organisation populaire qui offre la meilleure résistance. Et si la normalisation de la police, des prisons et de la surveillance de masse dans nos sociétés a rendu cet effort plus difficile, présentant ces outils de contrôle comme nécessaires, voire naturels, il existe tout de même de multiples voies pour résister collectivement.

Ce qu’on peut faire dans un premier temps :

  • Refuser ouvertement la consolidation du fascisme. Nommer ce qui se passe aux États-Unis, en Palestine, au Canada et ailleurs. Parler du fascisme avec nos proches. Ne pas le laisser être insidieux. L’obliger à apparaître.
  • S’organiser localement contre les événements de groupes fascistes. Leur nuire de toutes les manières possibles. Les empêcher physiquement de propager leur haine.
  • Call bullshit. Ne pas nous empêtrer dans leurs mensonges. Ne pas perdre notre temps à argumenter avec eux. Ne pas embarquer dans leur manière de cadrer la situation. Ramener les discussions sur ce qu’ils font, sur les horreurs qu’ils commettent, sur la haine qui les anime.
  • Surtout, ne pas obéir d’avance quand des fascistes arrivent au pouvoir. Face à un pouvoir autoritaire, les gens ont tendance à prévoir ce qu’un gouvernement plus répressif voudrait et à lui donner d’avance, pour être sûr de ne pas le fâcher et pour se protéger. Cette obéissance anticipée informe le régime sur les compromis que les gens sont prêts à faire et lui permet d’aller beaucoup plus loin beaucoup plus vite. Cette manière de s’adapter nuit à tout le monde. Il est essentiel de se rappeler de ne pas obéir d’avance.
  • Rester solidaires. Le fascisme normalise la souffrance humaine et l’abandon de groupes de gens désignés comme négligeables ou insignifiants. Les fascistes veulent que nous soyons absorbé’es par notre instinct de survie, pris dans nos préoccupations personnelles, que nous soyons isolé’es et faibles. C’est dans la solidarité que se trouve notre force.

Ensuite, il s’agit de bâtir et d’entretenir notre pouvoir collectif, populaire. Pouvoir de garder nos communautés sécuritaires. Pouvoir d’empêcher qu’un des nôtres se fasse enlever. Pouvoir de nous assurer que tout le monde a quelque chose à manger. D’abord, en explorant toutes les manières de participer à tisser ce pouvoir, par exemple en travaillant à :

  • bloquer les avancées fascistes (par exemple en combattant tout ce qui augmente la portée, la capacité, les ressources et le pouvoir de l’État carcéral et des mouvements fascistes, comme la construction de nouvelles prisons, la militarisation des frontières, de nouveaux systèmes d’identification visant certains groupes, etc.),
  • casser leurs alliances, leurs liens avec des groupes ou organisations locales (par exemple les liens entre les syndicats de travailleurs/travailleuses et les organisations représentant la police, les liens entre la police et les milices d’extrême-droite, les liens entre les médias de masse et les militant’es transphobes, etc.),
  • amoindrir l’impact de leurs politiques sur nous (par exemple en bâtissant et soutenant un réseau communautaire fort, des groupes d’entraide, des réseaux de communications sécuritaires, des infrastructures de défense communautaire, des espaces de rassemblement, etc.),
  • faire des ponts entre les communautés touchées (par exemple les syndiqué’es, les groupes de femmes, les bandes anarchistes, les mouvements de luttes décoloniales, abolitionnistes, pour les droits des personnes handicapées, etc.) et
  • construire ce dont on a besoin (par exemple, des organisations dédiées à partager l’histoire des mouvements de luttes, ou des organismes de justice transformatrice, ou le plus d’espaces possibles où nous rassembler, où réfléchir ensemble, où digérer toutes les informations, que ce soit des fêtes de quartier, des journées d’atelier, des conférences, des marches, etc.).

Pour approfondir cette question, je suggère le zine Block and Build : But make it abolitionist de l’organisation Interrupting Criminalization. Ensuite, il s’agit de trouver ce qui a du sens pour nous, ce qui concorde avec nos capacités, notre contexte social et notre compréhension de la situation. Pour cela, je conseille le zine Making a plan, qui vient aussi d’Interrupting Criminalization.

Ça peut être un syndicat, une section locale de Food not Bombs, un groupe qui organise des assemblées populaires, un comité logement, un groupe d’ami’es qui fait de l’art engagé, un groupe de femmes, etc. Tout ça a du sens. Et à partir de ces groupes :

  • Se partager un langage et des analyses plus ou moins communes de la situation.
  • Se coordonner de manière décentralisée pour favoriser des actions autonomes qui s’inscrivent dans un tout plus grand.
  • Bâtir une culture de la sécurité adaptée au risque.
  • Se préparer à la répression en mettant en place d’avance des systèmes de support.

Puis, le temps venu, il est possible de lutter à grande échelle contre un régime fasciste grâce à :

  • Une masse suffisamment grande de gens qui s’engage à ne pas coopérer. À oublier de remettre une lettre, de transférer un courriel, à ralentir certains travaux de construction, à ne pas enlever les livres des tablettes, à continuer d’apprendre l’histoire aux enfants, à saboter les processus bureaucratiques, à donner de mauvaises indications aux polices, à continuer à faire de la musique, dehors, le soir, à perturber le fonctionnement du régime.
  • Une diversité de tactiques. D’immenses manifestations populaires, une grève sociale, du sabotage industriel, des réseaux de soins alternatifs, etc.

Et si nous combattons d’un même geste le fascisme et le processus de criminalisation qui le soutient, tout est possible.

Riposte pour les autonomies corporelles

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Mai 312025
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ce jeudi matin à Montréal, nous avons déployé une grande bannière qui, si on la traduit, se lit comme suit: « Être anti-choix n’est pas être pro-vie; c’est exercer un sexiste et violent contrôle sur celle-ci ».
Cette action s’inscrit en amont d’un événement prévu à Québec ce samedi. Depuis trop longtemps, des groupes natalistes à travers le Canada organisent un rassemblement annuel devant le Parlement d’Ottawa afin d’attaquer le droit à l’avortement. Depuis l’an passé, on a droit aux rejetons quebs, de la CQV notamment, qui organisent un événement du même type devant l’Assemblée Nationale. Vous savez, les taouins à Berri qui chillent proche d’une clinique avec des pancartes anti-avortement et une croix… eux.

Alors comme d’habitude, nous serons dans leurs pattes. Nous riposteront tant qu’il le faudra. Pour vous tenir au jus des activités PRO-CHOIX de samedi, faites un tour sur la page de nos camarades de Qc Antifasciste ou du regroupement des femmes du qc. Ou faites votre propre plan.

Soyez bruyantEs et visibles
NOS CORPS NOS CHOIX ET BASTA