Montréal Contre-information
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Pacte pour un 1er mai solidaire

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Avr 262021
 

De Montréal Antifasciste

Attendu

que le 1er mai est aujourd’hui et a toujours été l’occasion pour les travailleuses et les travailleurs de tous les pays de s’unir pour célébrer les acquis historiques de la classe ouvrière et porter des revendications visant l’amélioration continue des conditions de travail, des conditions de vie et des conditions générales de santé et de sécurité de l’ensemble des travailleurs et des travailleuses;

attendu

que la protection de la santé et de la sécurité des travailleuses et des travailleurs des milieux de soins de santé est d’une importance primordiale;

et attendu

que le système de santé et l’ensemble de ses travailleuses et travailleurs, infirmières, médecins, conseiller·e·s, intervenant·e·s, préposé·e·s et employé·e·s de soutien sont actuellement soumis à une pression exceptionnelle et ont besoin de notre solidarité inconditionnelle;

Nous, les groupes populaires et organisations syndicales et communautaires qui organisent et/ou participeront à des événements publics le 1er mai 2021, nous engageons à demander à nos participantes et participants :

  • d’exprimer toute leur solidarité avec les travailleuses et travailleurs de la santé, mais aussi avec l’ensemble des travailleuses et travailleurs « essentiel·le·s », et ce, indépendamment de leur statut migratoire;
  • de porter le masque pendant toute la durée de nos événements;
  • de respecter la distance sécuritaire de deux mètres, autant que faire se peut, durant toute la durée de nos événements;
  • d’éviter tout contact non nécessaire durant toute la durée de nos événements.

Nous demandons à tous les groupes et les organisations qui prévoient des événements pour le 1er mai 2021 d’adhérer à ce pacte, faute de quoi nous leur demandons de renoncer à organiser quoi que ce soit ce jour-là et de rester chez eux pour ne pas compromettre davantage la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs de nos systèmes de soins.

Signataires:

–> Si votre groupe ou votre organisation endosse ce PACTE pour un 1er mai solidaire, veuillez écrire à alerta-mtl@riseup.net pour être ajouté à la liste des signataires/participants.

–> Si vous adhérez à l’esprit de ce pacte en tant qu’individu, nous vous invitons à « participer » à l’événement Facebook qui se trouve à cette adresse, et à le relayer dans vos réseaux.

CONTEXTE

Dans le monde entier, le 1er mai est reconnu comme la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses.

Depuis 135 ans, la classe ouvrière prend la rue, s’organise et manifeste à cette occasion pour faire valoir ses intérêts et sa force face à la classe capitaliste et aux dirigeant·e·s qui font son jeu. La tradition du 1er mai est née dans le sang de syndicalistes révolutionnaires aux États-Unis, en 1886, et s’est ensuite répandue dans les Amériques, en Europe, puis dans le reste du monde, portée par les mouvements syndicalistes, révolutionnaires, anticapitalistes et internationalistes. Elle a en partie été institutionnalisée dans certains pays au fil des compromis historiques, mais les mouvements et milieux anticapitalistes ont par ailleurs su préserver son caractère révolutionnaire dans un grand nombre de contextes.

Cette tradition est bien vivante au Québec et à Montréal, où de nombreux événements ont lieu chaque année le 1er mai, dont des rassemblements syndicaux, une manifestation anticapitaliste et différentes mobilisations sociales et communautaires conçues pour porter diverses revendications et illustrer ou instaurer de différentes manières un certain rapport de force avec la classe possédante.

Plusieurs événements sont prévus dans la métropole à l’occasion du 1er mai 2021 :

Or, il appert que certains leaders du mouvement « complotiste » anti-masque, anti-distanciation et anti-vaccin se profilent derrière une autre marche organisée le 1er mai pour « manifester [leur] désaccord face aux mesures sanitaires au Québec ». (De nombreux projets de vigilance citoyenne, dont Montréal Antifasciste et Xavier Camus, ont par ailleurs documenté l’influence dominante exercée par différents individus liés à l’extrême droite dans le mouvement d’opposition aux mesures sanitaires au Québec.)

Cette action anti-sanitaire doit avoir lieu en périphérie du principal site de vaccination à Montréal, soit le Stade olympique, bien entendu sans masques et sans gestes barrières.

Au moment où la troisième vague est en phase ascendante partout au Québec, où le système de santé est menacé de surcharge sous la pression des variants de COVID-19, où la campagne de vaccination ne va pas aussi vite qu’il le faudrait pour compenser les effets de ces variants, et au moment, surtout, où les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux sont à bout de souffle après 13 mois d’efforts intensifs contre la pandémie, nous trouvons sidérant et parfaitement inacceptable que les complotistes et autre négationnistes de la COVID s’autorisent à prendre la rue le 1er mai pour mettre en danger, par leur comportement irresponsable, les travailleuses et travailleurs du système de soins de santé ainsi que toutes celles et tous ceux dont le travail est jugé essentiel dans les autres secteurs d’activité.

La santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses ont toujours été une préoccupation centrale des mouvements de revendication et d’affirmation de la classe ouvrière et des mobilisations du 1er mai.

Il est grand temps que la majorité des travailleuses et des travailleurs expriment clairement leur ras-le-bol face aux délires et à l’insouciance des complotistes anti-sanitaire qui, rappelons-le, baignent dans l’imaginaire idéologique de l’extrême droite.

Émeute contre le couvre-feu!

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Avr 242021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le dimanche 11 avril, en réponse au rétablissement par Legault du couvre-feu de 20h, les gens sont descendus dans les rues de Montréal pour profiter du temps printanier et exprimer une rage joyeuse contre ce monde de merde qui continue à nous voler nos vies. Sans intention politique déclarée, un appel a été lancé sur les médias sociaux pour se rassembler dans le Vieux-Port afin de faire la fête et de défier le couvre-feu. Un certain nombre d’anarchistes se sont joints à ce qui s’est avéré être une foule mixte de personnes, principalement des jeunes, dont le principal point commun était la colère que leurs quelques libertés soient encore plus restreintes par le gouvernement. Avant 20 heures, l’atmosphère était excitée et bruyante, le slogan  » fuck Legault  » étant le plus fréquent et le plus fort. Les motos faisaient tourner leurs moteurs, les gens dansaient, buvaient et riaient avec leurs amis pour célébrer le printemps en défiant ce monde de merde.

Le premier véhicule du SPVM qui a passé a été accueilli par des huées et des doigts du milieu, le second par des œufs, des bouteilles et des pierres. La révolte était dans l’air, et nous étions ravis d’être au milieu d’une manifestation aussi bruyante, surtout après un hiver aussi long et morose. À l’approche du couvre-feu, nous avons remarqué que l’anti-émeute se rassemblaient à l’est de la rue de la Commune et de la rue Saint-Paul. Il n’y avait que quelques patrouilles à l’ouest sur la rue de la Commune. À ce moment-là, ils gardaient leurs distances, surveillant la manifestation.

À peu près au même moment, des « reporters » sont arrivés de « Rebel Media », un média d’extrême droite basé à Toronto. Rebel Media est connu pour employer des journalistes liés à Stormfront, un site néo-nazi prolifique, et pour travailler avec d’autres personnalités racistes, transphobes et d’extrême droite, ainsi que pour propager des théories anti-immigrants et des théories du complot niant la COVID. Malgré le comportement désespéré de Rebel Media, qui cherche à attirer l’attention, il s’agit d’échecs plutôt obscurs, même en tant que provocateurs sur YouTube (remarque : depuis le 14 avril, ils ont été suspendus de YouTube). Il était clair que la grande majorité des participants ne savaient pas qui ils étaient. Malheureusement, de nombreux jeunes ont interagi avec eux de manière enthousiaste et positive.

Nous estimions ne pas être assez nombreux pour faire face à Rebel Media, et il semblait probable que si nous attaquions, la foule prendrait leur parti, car personne ne sait qui est Rebel Media, et encore moins qu’ils sont utilisés pour créer une propagande d’extrême droite. C’était une situation frustrante.

Au même moment, des feux ont été allumés par de petits groupes au sein de la manifestation, mais ils ont été éteints par ce qui semblait être un groupe restreint mais organisé d’hommes blancs portant des équipements tactiques et des patchs associés à des types d’extrême droite attachés à leurs vestes, dont l’un avait une caméra go-pro sur la tête. On les a vues parfois avoir une discussion de groupe avant de se déplacer à l’intérieur et autour de la manifestation pour surveiller la foule. Malgré quelques bagarres et confusions ici et là, l’ambiance était toujours extrêmement positive, les gens faisaient la fête, chantaient et célébraient le fait d’être dans la rue ensemble.

Plus tard, des groupes plus importants ont commencé à allumer des feux encore plus grands sur la place, et cette fois, les paci-flics ne sont pas intervenus. Il y a eu une certaine résistance lorsque les policiers anti-émeute ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes et à essayer de disperser la foule, mais la plupart des gens ont commencé à courir et à se disperser lorsque les policiers sont entrés sur la place. L’ouest de St-Laurent était apparemment libre de flics, et de multiples groupes de personnes ont commencé à allumer des feux, à piller et à détruire des magasins et d’autres biens en partant. Même si nous aurions aimé que cela dure plus longtemps, il était réconfortant de voir les gens travailler ensemble pour reprendre un peu de leur vie en pillant les magasins bourgeois du Vieux-Port, et en foutant la merde en général. Un bus de ville utilisé pour transporter les flics anti-émeute a également été libéré et couvert de graffitis pendant que d’autres faisaient la fête à l’intérieur et autour, célébrant une petite victoire, même pour une brève minute.

Dans un commentaire aux médias, la maire Plante a qualifié les fêtards de « stupides » et s’est plaint des dommages causés aux petites entreprises, affirmant que « nous devons rester unis et solidaires ». Ce n’est que le récit libéral merdique habituel : soudainement, « nous sommes tous dans le même bateau », tous égaux en tant que « citoyens » lorsqu’il s’agit de maintenir l’ordre social. Ils passent sous silence les divisions très réelles au sein de la société, maintenues par des structures oppressives par lesquelles les classes riches, majoritairement blanches et propriétaires, exploitent la classe ouvrière, les pauvres et les personnes à prédominance de couleur.

En même temps, les politiciens identitaires de gauche sur les médias sociaux condamnent les émeutes, affirmant qu’elles sont responsables de l’aggravation des dommages causés aux personnes déjà les plus exposées. D’autres se laissent prendre au récit d’insaisissables « agitateurs extérieurs », des anarchistes blancs, qui infiltrent des foules pacifiques pour provoquer la violence. Bien que nous reconnaissions les dangers réels auxquels les personnes marginalisées sont confrontées dans le cadre du COVID19, nous tenons à souligner que ce sont principalement des personnes de couleur qui se sont présentées et ont agi de leur propre initiative lors de cette émeute.

Ce ne sont pas la révolte et la solidarité militante dans les rues qui causent du tort, mais les institutions et les lois qui régissent la civilisation capitaliste. Ce sont elles qui nous maintiennent enchaînés à des emplois de merde où nous sommes le plus à risque d’attraper le COVID19, qui nous harcèlent et nous assassinent, et qui protègent un système économique basé sur le vol des terres autochtones. Nous accusons ces chasseurs de nuages d’enlever le pouvoir aux personnes marginalisées qui se sont manifestées et se sont soulevées. Nous les accusons de faire le travail de la police et des politiciens en essayant de pacifier, d’aliéner et de délégitimer la rage des émeutiers.

Les manifestations continuent à être appelées les nuits suivant le 11 avril. Jusqu’à présent, les deuxième et troisième manifestations étaient beaucoup plus petites que la première, et ont été lourdement réprimées par la police. Néanmoins, sans réelle fin en vue du couvre-feu, nous pensons qu’il est impératif de continuer la lutte. En ce sens, nous sommes  » tous dans le même bateau  » – nous avons une solidarité militante avec les jeunes (et les autres) dont l’avenir est également de plus en plus sombre.

Il y a un certain nombre de considérations tactiques que nous aimerions examiner à la lumière des événements du 11 avril. Si les paci-flics ont pu intervenir lorsque de petits groupes allumaient de petits feux, ils n’ont pas pu le faire lorsque des feux plus importants étaient allumés. Et dès que la foule a été dispersée, ils n’étaient pas prêts à faire face au pillage ou au vandalisme. Il est clair qu’ils sont relativement faibles, et peu nombreux. Bien que nous ne soyons pas assez nombreux pour nous sentir en confiance pour les affronter à ce moment-là, nous pensons que si les anarchistes et les anti-autoritaires se présentaient en plus grand nombre et agissaient ensemble, il est possible que nous puissions les faire taire et même les forcer à sortir de la foule s’ils tentent de pacifier les gens. Notre nombre nous donnera une plus grande légitimité auprès des autres personnes présentes, et nous permettra probablement d’avoir des conversations critiques avec eux sur qui sont ces personnes et pourquoi nous défendons certaines actions.

En ce qui concerne la police, elle ne s’est pas engagée dans la foule avant que de grands feux ne soient allumés. Nous pensons qu’il serait possible de frapper la police en premier, avant qu’elle n’intervienne, mais cela ne semble pas viable pour le moment. La rage grandit contre la police, et il est possible que plus tard, nous soyons en mesure d’agir en premier, mais cela nécessiterait également que nous soyons suffisamment nombreux, et que nous sachions lire les vibrations de la foule. Dans tous les cas, afin de nous permettre de tenir la rue dans ces situations, nous devons également être capables de nous défendre contre les techniques de dispersion. Il s’agit en particulier de faire face aux gaz lacrymogènes, qui se sont avérés efficaces pour disperser rapidement les foules. Il serait également avantageux de se préparer avec des projectiles ou d’avoir les moyens de casser des pavés, etc. afin d’en fournir aux personnes présentes. Nous devons également être suffisamment nombreux pour pouvoir agir en tant que groupe distinct, faire face aux gaz lacrymogènes et résister calmement aux policiers anti-émeutes. Nous pensons que cela renforcerait la confiance au sein de la foule, faciliterait un engagement plus combatif avec les flics anti-émeutes et montrerait que nous n’avons pas besoin de simplement battre en retraite.

Nous devons continuer à contrer les récits libéraux visant à pacifier la révolte, à nous retirer de la rue et à rendre notre pouvoir aux politiciens et aux experts autoproclamés. Nous pouvons le faire pendant les manifestations, lorsque les pacifistes essaient de parler et d’agir contre la violence contre la police et les biens, et après coup en répondant aux types d’IDPOL et aux rapports des médias avec notre propre analyse. En tant qu’anarchistes et anti-autoritaires, nous devons être présents lors de ces événements de défi. C’est là que nous construisons une complicité et une affinité avec les rebelles en dehors de nos cercles, et quand c’est possible, nous avons des conversations critiques avec ceux qui sont présents sur les tactiques et les cibles. De même, nous devons être capables de repousser les escrocs d’extrême droite et les réactionnaires qui seraient là pour exploiter notre révolte.

Cet été va être chaud, jetons de l’huile sur le feu et brûlons ce putain de monde carcéral !

Solidarité avec les émeutiers et les fêtards !
Fuck le couvre-feu !

Vengeance Patriote | Léopoldine Maréchal : une française d’extrême-droite à l’Université Laval

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Fév 162021
 

De Montréal Antifasciste

Un topo de Québec Antifasciste.

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En octobre 2020 le magazine français StreetPress publiait un dossier qui mettait à jour les activités d’un groupe d’extrême-droite jusque-là peu connu : Vengeance Patriote.

Vengeance Patriote est une organisation des plus discrètes. À l’exception de Libération qui mentionne brièvement son existence au détour d’un article sur les velléités sécessionnistes de l’extrême droite, l’organisation n’a jamais été mentionnée dans la presse. Ses membres, environ 400 et répartis en une trentaine de sections sur tout le territoire, ne cherchent pas la lumière. Mais dans l’ombre, ils se structurent. Sur Internet d’abord où grâce à plusieurs forums Discord, pour certains privés, ils recrutent et discutent. Sur le terrain, ensuite, où des petites cellules locales se réunissent chaque semaine et s’entraînent à la baston. StreetPress a retracé son histoire depuis sa création (sous un autre nom) en 2018, interrogé ses militants et infiltré ses forums secrets. Enquête sur un groupuscule violent persuadé de l’effondrement prochain de la République.

Des antifascistes français ont communiqué avec nous pour nous signaler l’existence d’une maigre section québécoise, qui faisait sa promotion via le comte twitter « Québec Rattachiste VP » (rattaché à quoi? à la France?) et Instagram @vengeance_patriote_quebec.

Le logo de Vengeance Patriote Québec

Le compte Twitter de Vengeance Patriote Québec

Le groupuscule composé d’une demi-douzaine de membres, composé d’étudiants français et de jeunes québécois publie des photos de rencontre et de randonnée, et semble recruter depuis moins d’un an dans le milieu traditionaliste et celui du scoutisme.

Petite randonnée entre jeunes réactionnaires

Rencontre entre membres

Rencontre entre membres

Nous sommes en mesure de démontrer que l’animatrice du groupe québécois se nomme Léopoldine Maréchal et qu’elle est une étudiante française inscrite à l’ULaval (Québec) au baccalauréat en études littéraires. Nous pouvons également affirmer que Léopoldine occupe un poste important dans l’organisation de Vengeance Patriote.

Léopoldine Maréchal à l’ULaval, surprise en train d’arracher des affiches antiracistes. Notez sa tenue pour la suite.

« I’m pro-life, change my mind »

Portrait de Léopoldine Maréchal et présentation de la preuve :

  • Léopoldine à moins de 20 ans et elle originaire de la région parisienne.

Léopoldine Maréchal obtient son diplôme français du baccalauréat en 2018. Elle a donc 20 ans ou moins. Elle est originaire de la région parisienne.

  • Elle est actuellement inscrite en études littéraire à l’ULaval.

Sur le registre de l’université Laval, elle est encore inscrite au baccalauréat en études littéraires.

  • Elle utilise les pseudos Fleur d’Aure Duroy (Twitter) (10), fleurdorduroy (Instagram)

Un compte Twitter de Léopoldine. Lien avec le milieu scout.

  • BlueLily/Lys Bleue (Discord) et Léop Marsh (Facebook).

Notez la photo de fleur.

« Léop Marsh », faculté des lettres de l’Université Laval. Une recherche au registre nous a donné son nom complet : Léopoldine Maréchal.

  • Elle administrait jusqu’à tout récemment le salon Discord de Vengeance Patriote, dédié à l’accueil et au recrutement (14-19)

Même photo de fleur. Lys Bleue / BlueLyly est « commandant » du Discord de Vengeance Patriote (fermé fin janvier 2021).

« Je gère ce salon en permanence » sur le Discord d’accueil de Vengeance Patriote.

« Je suis française j’étudie au Québec ». (Discord)

« Fais ta présentation » + recrutement d’un jeune de 15 ans. (Discord).

Recrutement d’un autre jeune de 15 ans (Discord).

« C’est marqué dans mon nom » « Fleur ? » « Yes ». Il s’agit bien d’une seule et même personne.

Recrutement d’un autre jeune de 16 ans (Discord).

  • En plus de la page «Québec Rattachiste VP» elle gère aussi les comptes Twitter et Instagram de la division féminine de Vengeance Patriote sur laquelle elle se montre assez active, toujours avec la même tenue cringe. (20-25).

Notez la tenue cheap de squelette-ninja qui revient sur toutes les photos.

Léopoldine semble faire des allers-retours entre France et Québec.

On peut donc dire qu’un membre importante de Vengeance Patriote, une organisation d’extrême-droite radicale et violente, étudie (ou étudiait jusqu’à tout récemment) à l’ULaval.

 

 

Le label La Barricade et Misanthropic Division Vinland : un véhicule pour le mouvement néonazi international au Québec

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Fév 162021
 

De Montréal Antifasciste

Le Réseau canadien Anti-haine a fait paraître le 2 février dernier un article détaillant les liens entre Steve Labrecque, alias « Steve Rebel », alias « Chtev », dont nous avons déjà parlé ici, et le label NSBM (black métal nazi) local La Barricade, qui sévit depuis plusieurs années dans les bas-fonds sordides de la contre-culture musicale québécoise.

Il va sans dire que nous nous intéressons à ce petit milieu néonazi/NSBM depuis longtemps[i], ne serait-ce que pour sa proximité avec la scène RAC (rock « anticommuniste »), le groupe Légitime Violence et le gang de boneheads Québec Stompers, dont est issu le groupuscule néofasciste Atalante. Les articles que nous avons déjà consacrés à Atalante et à ses sympathisant-e-s ont déjà bien établi l’ancrage de ses principaux militant-e-s et de leur entourage dans la sous-culture « white power » et néonazie de la région de Québec, malgré les pitoyables démentis des principaux intéressés, qui préfèrent se présenter comme des « nationalistes révolutionnaires » ou des fascistes rechromés « à l’italienne » d’un genre prétendument plus présentable.

Si l’article du Réseau Anti-haine a le mérite de mettre en lumière le rôle central de Steve Labrecque dans ce petit milieu, il laisse cependant des zones d’ombre sur d’autres personnages clés responsables de la distribution de vêtements et d’accessoires nazis dans les cercles sous-culturels d’extrême droite au Québec depuis plusieurs années. Il passe aussi un peu rapidement sur l’importance du réseau « Misanthropic Division », dont la section « Vinland[ii] » est étroitement liée au parcours du label La Barricade et sert de trait d’union entre cette petite bande de nazis locaux et le régiment Azov d’Ukraine, lequel est largement reconnu comme un berceau de l’avant-garde militante/militaire du mouvement néonazi international.

Le présent article, qui était déjà en chantier avant que le Réseau Anti-haine publie le sien, fait en quelque sorte « du pouce » sur celui-ci, que nous vous invitons bien sûr à lire.

Attention : cet article reproduit des éléments tirés de comptes de médias sociaux explicitement racistes, antisémites et homophobes, et qui célèbrent Adolf Hitler, le régime nazi et l’Holocauste.

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Comme l’indique l’article d’Anti-haine, Steve Labrecque (alias « Chtev », membre ou ex-membre des formations de black métal Hollentur, Neurasthène et Holocauste) semble être le nouveau membre en règle du groupe Légitime Violence, où il vient rejoindre son ami et collègue Félix Latraverse (alias « Fix », Neurasthène et Hollentur) aux côtés de Raphaël Lévesque et Benjamin Bastien (Québec Stompers, Atalante), et du nouveau batteur de la formation, William Tanguay-Leblanc (auquel les camarades de Québec Antifasciste ont consacré un petit topo en novembre 2019).

Légitime Violence, circa 2020 : (de gauche à droite) William Tanguay-Leblanc, Steve Labrecque, Rapahël Lévesque, Félex Latraverse, Benjamin Bastien.

Légitime Violence, 2020 : (de gauche à droite) William Tanguay-Leblanc, Steve Labrecque, Raphaël Lévesque, Félix Latraverse et Benjamin Bastien.

Le lien étroit entre La Barricade, Labrecque et Légitime Violence se confirme en outre par l’édition en 2019 d’une cassette « 10e anniversaire » de Légitime Violence.

Cassette 10e anniversaire de Légitime Violence distribuée par La Barricade en 2019.

Un examen rapide des comptes Instagram[iii] et Facebook[iv] de La Barricade[v] révèle qu’Hollentur[vi], le principal projet de Steve Labrecque[vii], est le groupe phare du label, ce qui laisse croire (et c’est d’ailleurs l’hypothèse d’Anti-haine) que celui-ci en est le principal administrateur. Une recherche au registraire des entreprises révèle que Steve Labrecque, domicilié dans l’arrondissement de Beauport, à Québec, a immatriculé une entreprise « d’impression commerciale » en 2013 et que celle-ci est encore en activité aujourd’hui.

Badge du label La Barricade sur Encyclopaedia Metallum: NSBM, Propagande.

La fiche du label La Barricade sur Encyclopaedia Metallum.

La fiche du groupe Hollentur sur Encyclopaedia Metallum.

Steve Labrecque, alias «Chtev»; Félix Latraverse, alias «Fix»

Steve Labrecque dans le studio de La Barricade.

Le groupe Neurasthène de Félix Latraverse est distribué par La Barricade.

Le motif d'un t-shirt distribué par La Barricade: "NSBM against Antifa - Misanthropic Division Vinland - La Barricade Label & Tradition"

Le motif d’un t-shirt distribué par La Barricade : «NSBM Against Antifa – Misanthropic Division Vinland – La Barricade – Label & Tradition»

Nous avons déjà parlé sur ce site du groupe Folk You!, au sein duquel Steve Labrecque a côtoyé Kevin Cloutier, lui-même autrefois membre du gang de boneheads Ste-Foy Krew et guitariste du groupe Dernier Guerrier.

Kevin cloutier (à gauche) et Steve Labrecque (à droite); notez le tatouage «1488» sur les jointures de ce dernier.

La Barricade, vraisemblablement sous la gouverne de Steve Labrecque, opère également un studio dans un sous-sol de la région de Québec, où l’on reconnaît entre autres décorations un drapeau de la « Misanthropic Division » marqué du slogan « Töten für Wotan », qui se traduit par « Tuer pour Odin ».

 

Qu’est-ce que la « Misanthropic Division »?

Un article détaillé du projet FOIA Research publié en janvier 2019 présente ainsi la Misanthropic Division et sa raison d’être [notre traduction] :

La Misanthropic Division est un réseau néonazi mondial, apparu en Ukraine en 2014, dont certains membres ont combattu en tant que mercenaires contre les séparatistes prorusses dans la guerre du Donbass. La Misanthropic Division est étroitement liée au Bataillon Azov, un régiment néonazi désormais intégré à la Garde nationale ukrainienne. Le Régiment Azov milite pour l’indépendance de l’Ukraine, à la fois vis-à-vis de la Russie et de l’Union européenne, dans le but d’instaurer un état nazi.

Amnistie Internationale accuse le Régiment Azov de graves violations des droits de la personne. La Misanthropic Division entretient des réseaux en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Amérique du Sud et en Australie, lesquels sont aussi utilisés pour entraîner et recruter des combattants [nos italiques].

Ses membres sont considérés comme racistes et enclins à la violence. Entre autres choses, ils glorifient le national-socialisme et la Waffen SS. La Misanthropic Division reprend un logo inspiré du Totenkopf (tête de mort), l’un des insignes les plus largement reconnus de la Schutztaffel (SS). […]

Selon les recherches menées par Belltower News, la Misanthropic Division recrute ses membres au sein du milieu international du métal noir national-socialiste (NSBM) [nos italiques]. Les personnes-ressource sont Hendrik Möbus, un néonazi condamné pour meurtre, Alexei Levkin, le chanteur du groupe M8l8th et organisateur du festival NSBM Åsgårdsrei, et Famine (Ludovic Van Alst), le chanteur du groupe de black métal français Peste Noire. Il existe d’autres liens avec la Mouvance identitaire et le parti d’extrême droite (allemand) Der III Weg.

On comprend donc à la lecture de cet article que les partisans locaux de la scène NSBM liée au label La Barricade, qui gravitent autour de Légitime Violence et d’Atalante et dont Steve Labrecque est une figure clé, sont associés par « Misanthropic Division » à un réseau néonazi international et au Régiment Azov, une formation paramilitaire suprémaciste blanche qui recrute des membres partout en Occident dans le but d’instituer un État nazi.

Notons que le complément « Vinland », qui correspond historiquement à Terre-Neuve, où les Vikings seraient débarqués au 11e siècle, est le terme qu’emploient les odinistes et autres fétichistes de la culture viking pour désigner l’Amérique du Nord et/ou la partie nord-est du Canada et des États-Unis, et donc, le territoire québécois.

 

Phil David, alias « Affreux Crapaud »

Un autre personnage proche du projet La Barricade, qu’Anti-haine ne mentionne pas dans son article, est Philippe David, alias « Affreux Crapaud », « Block_Onze » sur Instagram et « Phil Block Onze » sur Twitter, qui est sans doute l’un des néonazis les plus décomplexés de toute la fachosphère québécoise! Le pseudonyme « Block Onze », pour commencer, est une référence directe au bâtiment du camp de concentration d’Auschwitz où les nazis ont torturé et fusillé des milliers de détenu-e-s pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Steve Labrecque (à gauche) et Philippe David.

Phil David porte un t-shirt du Régiment Azov.

Il est difficile de déterminer avec certitude le rôle qu’a joué Philippe David dans le label La Barricade et la mise en place du projet « Misanthropic Division Vinland »[viii], mais il appert de ses comptes Twitter[ix] et Instagram qu’il en a été un fervent promoteur dès 2015 et qu’il a activement moussé la vente des camelotes distribuées par Misanthropic Division/La Barricade, et ce, au moins jusqu’en 2019.

 
 
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Phil David représente Misanthropic Division Vinland.
 

Phil David fait la promotion des marchandises distribuées par La Barricade/Misanthropic Division Vinland sur son compte Twitter personnel.

Phil David fait la promotion du disque de Hollentur, distribué par La Barricade, sur son compte Instagram personnel.

On serait d’ailleurs en droit de se demander comment il se fait que Twitter, qui s’est souvent targué de ne pas tolérer les discours à caractère haineux, n’a toujours pas banni ou sanctionné sérieusement un utilisateur comme Phil David, qui s’est servi pendant des années de sa plateforme pour diffuser des messages et une imagerie célébrant explicitement l’Holocauste… Le fait est qu’en dépit des excuses, Twitter est très tolérant des nazis, nationalistes blancs et légions de trolls alt-right qui pullulent plus ou moins discrètement sur la plateforme.

Phil David compte dans son réseau social plusieurs personnages connus des cercles néonazis québécois, remontant jusqu’à l’époque des gangs de boneheads Ste-Foy Krew (Québec, dont est issue la Fédération des Québécois de souche) et Strike Force (Montréal), dans les années 2000.

Party de piscine sur l’Instagram de Phil David : (de gauche à doite) Pascal Giroux, Sébastien Moreau, Steve Labrecque, Mikaël Delauney et Ian Alarie.

Outre Steve Labrecque (agenouillé à l’arrière), on reconnaît sur cette photo Sébastien Moreau (au centre), Ian Alarie (en bas à droite), Pascal Giroux (accroupi à gauche), et Mikaël Delauney (t-shirt noir).

Sébastien Moreau est un habitué de longue date des pages antifascistes, un bonehead nazi de la vieille école, membre du Ste-Foy Krew, qui a plus d’une fois défrayé la chronique. Il est notamment connu pour son association entriste avec le Parti indépendantiste, un projet encore aujourd’hui fermement campé à l’extrême droite et pour lequel Alexandre Cormier-Denis, d’Horizon Québec actuel, s’est porté candidat aux élections partielles en 2017.

Phil David en compagnie de Sébastien Moreau

Le Ste-Foy Krew; Sébastien Moreau est debout au fond, le bras tendu.

Sébastien Moreau. Photo: Québec FachoWatch

Sébastien Moreau avec ses amis Raymond Jr. et Kevin Cloutier, du groupe néonazi Dernier Guerrier. Photo: Québec FachoWatch

Ian Alarie est un adepte bêta de NSBM qui a été aperçu dans plusieurs actions d’Atalante et dont nous avons relevé la présence avec les Soldiers of Odin à Montréal le 12 mai 2018, arborant un t-shirt… de La Barricade/Misanthropic Division Vinland.

Ian Alarie, à droite; Phil David au centre avec un t-shirt Misanthropic Division; le deuxième à partir de la gauche s’appelle Étienne Chartrand, un ancien de Strike Force, de Fraction Nationaliste et du Ste-Foy Krew.

Ian Alarie (à gauche) et Phil David (à droite).

Qui ici est un gros nazi?

Ian Alarie arborant le t-shirt Misanthropic Division Vinland/La Barricade, le 12 mai 2018.

Pascal Giroux est un autre adepte de NSBM, lui aussi présent avec les Soldiers of Odin le 12 mai 2018, qui a semble-t-il eu des démêlés avec des antifascistes en 2019 en marge d’un festival de musique black métal à Montréal.

Pascal Giroux arborant le t-shirt Misanthropic Division Vinland/La Barricade.

Mikaël Delauney a quant à lui fait l’objet d’un article du journal Vice en 2018 pour sa proximité avec Atalante et son rôle dans une compagnie se spécialisant dans les « reconstitutions historiques » auprès du jeune public. Il y a d’ailleurs lieu de s’inquiéter du genre d’histoires qu’aiment reconstituer les néonazis…

Mikaël Delauney commence à manquer de mains pour afficher son affection des symboles nazis.

Mikaël Delauney s’entraîne avec les militants d’Atalante. Photo: Vice.

Un autre ami intime de Phil David est Fred Pelletier, une tête particulièrement brûlée qui n’a jamais caché, lui non plus, ses sympathies néonazies.

Fred Pelletier avec Phil David

Fred Pelletier porte fièrement un t-shirt de Blood & Honour, une organisation néonazie qui figure aujourd’hui sur la liste des «entités terroristes» du Code criminel canadien.

Fred Pelletier arbore un t-shirt Misanthropic Division.

 

Voici Phil David en compagnie de Francis Hamelin, un autre abonné des milieux néonazis depuis les années 2000.

Francis Hamelin et Phil David

Francis Hamelin pose devant un torchon.

 

Mention spéciale à Sarah Miller, la nouvelle fiancée de Jonathan Payeur, d’Atalante!

Phil David et Sarah Miller

Sarah Miller a un jour eu l’idée de se faire tatouer «1488» en lettre de trois pouces sur la poitrine…

Félicitations aux amoureux.

Jonathan Payeur en compagnie de Gabriel Marcon Drapeau et Fred Pelletier.

 

Gabriel Marcon Drapeau et la distro « Vinland Striker »

Soulignons enfin le rôle de Gabriel Marcon Drapeau, que mentionne au passage Anti-haine dans son article. Celui que le site Fascist Finder décrit facétieusement comme un chien enragé semble avoir mis à jour son compte Linkedin, qui indiquait jusqu’à tout récemment comme employeur le « Label n.s.b.m. chez La Barricade ».

Gabriel Marcon Drapeau pose pour sa photo de profil FB devant un drapeau de la Misanthropic Division Vinland.

Gabriel Marcon Drapeau – Label NSBM La Barricade (toujours dans le cache de Google)

Le compte Linkedin de Gabriel Marcon Drapeau avant la mise à jour toute récente.

Gabriel Marcon Drapeau

Le Linkedin de Marcon Drapeau indique maintenant qu’il travaille pour « Vinland Striker », où il continue à vendre des vêtements et des accessoires à caractère nazi, dont des drapeaux d’Adolf Hitler. Voir ci-dessous un échantillon des marchandises dont il fait la promotion sur sa propre page Facebook et sur le site web de la distro[x]. Nous ignorons pourquoi Marcon Drapeau n’opère plus sa distribution sous la bannière Misanthropic Division Vinland/La Barricade, mais il semble qu’il ait conservé les contacts privilégiés avec le distributeur français de vêtements néonazis 2YT4U.

27 novembre 2020 – Gabriel Marcon Drapeau a commencé à travailler chez Vinland Striker.

Le Compte Linkedin de Gabriel Marcon Drapeau, récemment mis à jour.

Un échantillon des pacotilles distribuées par Gabriel Marcon Drapeau sous la bannière «Vinland Striker».
 

Notons au passage que les t-shirts que distribue Marcon-Drapeau ont une curieuse tendance à se retrouver sur le dos de militant-e-s et de sympathisant-e-s d’Atalante…

Louis Fernandez, militant clé d’Atalante condamné à 15 mois de prison en décembre 2020 pour voies de fait, porte un t-shirt de Jeanne d’Arc distribué par Gabriel Marcon Drapeau.

«Jean Brunaldo», militant d’Atalante dans la région de Montréal, porte un t-shirt inspiré du KKK distribué par Gabriel Marcon Drapeau.

Heïdy Prévost et Vivianne St-Amant, sympathisantes d’Atalante, portent un t-shirt écofasciste distribué par Gabriel Marcon Drapeau.

Jonathan Payeur, miliant d’Atalante, porte un t-shirt distribué par Gabriel Marcon Drapeau.

Sarah Miller, miliante d’Atalante, porte un t-shirt d’inspiration écofasciste distribué par Gabriel Marcon Drapeau.

Décidément… Jonathan Payeur porte un AUTRE t-shirt ridicule distribué par Gabriel Marcon Drapeau. Vaudrait peut-être mieux rester caché, en effet.

Vigilance reste le mot d’ordre…

Rien n’indique que le projet « Misanthropic Division Vinland », lié au label NSBM La Barricade, ait été autre chose qu’un délire entre chums néonazis épris de romantisme aventurier, mais rien n’indique non plus qu’il n’a pas effectivement servi à recruter des militant-e-s pour le réseau néonazi international ou à lever des fonds pour le Régiment Azov. Il est évident du moins que ces projets de distribution de musique et de marchandises néonazies a un poids considérable dans la microéconomie de ce petit milieu au Québec et contribuent à faire rayonner cette sous-culture dégueulasse.

Il ne faut pas non plus négliger le rôle que de tels projets peuvent jouer dans un processus de fanatisation de jeunes adeptes de black métal susceptibles d’être attiré-e-s par les sirènes nazies, dont le programme, foncièrement, reste d’exterminer des millions de personnes qui ne correspondent pas au pitoyable idéal de pureté aryenne.

Ces individus racistes et haineux vivent tous près de nous, circulent dans nos collectivités et continueront à mener leurs petites besognes impunément tant et aussi longtemps que nous les laisserons aller sans leur opposer une véritable résistance. Il revient à nos communautés de les débusquer et de neutraliser leur effet toxique.

Mais comme pour toute espèce envahissante et nuisible, pour les déraciner, encore faut-il savoir les reconnaître.

///

Si vous avez des renseignements à nous communiquer concernant le label La Barricade, Misanthropic Division, ou l’un ou l’autre des individus mentionnés dans cet article, veuillez écrire à alerta-mtl @ riseup.net.


[i]               Nous devons saluer ici le travail réalisé avant nous par Anti-Racist Action Montréal, le webzine Dure Réalité et le projet Québec Facho-Watch.

[ii]               Le complément « Vinland », qui correspond historiquement à Terre-Neuve, est le terme qu’emploient les odinistes et autres fétichistes de la culture viking pour désigner l’Amérique du Nord ou à la partie nord-est du Canada et des États-Unis, et donc, le territoire québécois.

[iii]              https://archive.md/JUB9G

[iv]              https://archive.vn/ohGwn

[v]               https://archive.vn/J25Xj

[vi]              https://archive.vn/gxQzx

[vii]             https://archive.vn/oqaj0

[viii]             https://archive.vn/Ag7nq

[ix]              https://archive.vn/l8PyN

[x]               https://archive.vn/9eRWP

Islamophobie chez Québecor

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Jan 262021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le journal de Montréal s’est lancé dans une campagne de dénigrement envers les musulmans, après avoir passé la semaine dernière à dénigrer le nouveau ministre des transports (en défendant Yves-Francois Blanchet), la nouvelle journaliste de CBC et la nouvelle commissaire contre le racisme.

Depuis longtemps, ce journal fait l’apologie de la race blanche. Comment le nationalisme blanc peut-il être autant accepté dans les médias ? Ils disent que l’islamophobie n’existe pas, car les musulmans ne forment pas une race. C’est comme s’ils niaient qu’en 1940, des gens sont morts car ils pratiquaient le judaïsme. L’islamophobie existe tout comme l’antisémitisme.

Ces journalistes essaient à répétition de convaincre la population qu’ils sont la voix du peuple, et que ceux qui ne pensent pas comme eux sont des wokes, des gauchistes, des racialistes. Non seulement ils alimentent le racisme et l’intolérance, mais comme Mathieu Bock-Côté, ils banalisent l’extrême-droite et encouragent même son idéologie. Il ne suffit plus de dénoncer le racisme. Il faut pointer du doigt les racistes, leurs plateformes, leur idéologie nationaliste blanche.

Ils disent que le racisme, c’est croire que la race blanche est supérieure. C’est faux. Ça, c’est le suprémacisme. Dès qu’il y a de la discrimination, on trouve généralement un raciste bien à la vue, mais l’ironie quand ils disent leur définition du racisme c’est que leur titre parle un peu trop souvent de la race blanche.

Ils se victimisent sans cesse et puis désignent les anti-racistes comme étant les vrais agresseurs. C’est le temps de dénoncer haut et fort cette gang-là, avant de finir comme la France avec leur loi qui fiche et criminalise les musulmans.

Notes sur le caprice fasciste qui a défrayé la chronique : une réaction anarchiste à la mêlée du 6 janvier à Washington, DC

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Jan 162021
 

De Radio Fragmata

A quel drôle de bordel avons-nous assisté aux Etats-Unis, mercredi 6 janvier ?

Il y aurait tant de remarques à faire au sujet du spectacle dont nous avons été témoins dans l’enceinte du Capitole de Washington, DC. Toutefois, nous nous contenterons ici d’une déclaration succincte, en espérant clarifier la lecture de la situation depuis l’étranger et faire entendre le besoin urgent dans lequel se trouvent nos camarades états-unien.ne.s, qui sont confronté.es simultanément à une violence croissante de la part de certaines franges organisées de la population et à la répression étatique. Pour aller à l’essentiel, nous pourrions dire cela : que ce qui s’est produit n’était ni une insurrection, ni une révolte : et que le monde a seulement assisté à un caprice fasciste autorisé.

En Grèce, on se souvient bien du jour où les manifestants qui prenaient la rue dans le cadre des mobilisations nationalistes autour de la question du « nom de la Macédoine » ont forcé l’entrée du Parlement, sur la place Syntagma, juste avant que ne soit rendu le verdict concernant l’affaire stupide qui les animait, et nous n’avons pas oublié l’attitude de la police d’alors, qui avait opéré un service strictement minimal de manière à rendre évidents son soutien et sa solidarité avec celles et ceux qui s’emparaient du Parlement – sans toutefois courir le risque d’y laisser leur emploi. Parmi les slogans entendus sur le parvis du Capitole -tels que « U-S-A » ou « Trump est président, le Christ est roi », nombreux sont ceux auxquels on pourrait trouver des équivalents en Grèce.

Le 6 janvier 2021, le gouvernement américain s’est réuni pour ritualiser la certification des résultats du vote du Collège Électoral, actant ainsi le lancement du transfert de pouvoir vers une nouvelle présidence. C’est là un rituel archaïque qui -puisqu’il a été fondé avant que ne se développent les moyens modernes de circulation, ce qui supposait que les États les plus périphériques avaient besoin de plusieurs mois après l’élection pour que leurs votes puissent parvenir à la capitale à cheval- se tient en janvier, plutôt qu’au moment de l’annonce des résultats du vote, en novembre. Trump et ses partisan.es s’accordaient à voir dans cet événement leur dernière chance de perturber par un coup d’éclat la passation de pouvoir entre un Parti Républicain d’extrême-droite et un parti Démocrate de droite « modérée ».

Le fait que l’appareil de sécurité états-uniens ne réprime pas avec la même virulence une foule estampillée MAGA (Make America Great Again, slogan de campagne de Donald Trump, ndt) que des manifestations antifascistes, anarchistes ou abolitionnistes a été illustré assez clairement le 6 janvier. À tel point que les médias mainstream ont bien été contraints de le remarquer également, avant de se fondre en lamentations publiques pitoyables prétendant se poser la question de comment la police avait pu se montrer si tendre avec cette foule lâche et égocentrique qui ne cherchait qu’à renforcer les pires traits de la société états-uniennes contemporaine, et qu’on avait laissé forcé l’entrée d’un bâtiment pourtant doté de sa propre force de police (dont le budget annuel dépasse les 500 millions de dollars).

La tolérance dont la police a fait preuve à l’égard des partisan.es de Trump n’avait rien d’une coïncidence. Il est bien établi que l’extrême droite états-unienne a fait le choix stratégique d’infiltrer les forces de l’ordre autant que les instances du pouvoir politique depuis la chute du groupe de guerilla neo-nazi The Order au tournant des années 1980 et l’attaque à l’explosif d’un bâtiment fédéral d’Oklahoma City en 1995 par le suprémaciste blanc Timothy McVeigh, qui avait coûté la vie à 168 personnes. Ce choix tactique n’a rien d’un secret, ayant même récemment fait l’objet d’un rapport du FBI. McVeigh comme les membres de The Order s’inspiraient de la bible suprémaciste de l’époque, le roman Les Carnets de Turner (1978), qui présentait la mise en place d’une congrégation de fascistes se définissant comme des « patriotes ». Pour prendre la mesure de l’ampleur du succès de cette opération d’infiltration, on ne peut se contenter de dénombrer le suprématisme formalisé omniprésent dans l’institution policière états-unienne, puisqu’on doit également rajouter à cela que l’ensemble des syndicats policiers a soutenu la candidature de Trump en vue de la campagne présidentielle de 2020. Quand bien même les effectifs policiers seraient plus hétérogènes aux Etats-Unis que dans de nombreux autres pays, on ne peut oublier que les missions fondatrices de la police dans ce pays consistaient d’une part à traquer les esclaves en cavale, et d’autre part à brutaliser les syndicats de travailleur.euses. Le caractère fasciste d’une telle fonction dépasse donc même le cadre strict du racisme.

Si des banderoles anarchistes, antifascistes ou de soutien à la cause noire avaient été déployées le 6 janvier, on aurait assisté à des arrestations massives, à un niveau de brutalité policière largement supérieur, et probablement à un massacre. Cinq personnes ont perdu la vie lors des événements du 6 janvier. Trois d’entre elles sont mortes des suites de blessures auto-infligées : l’une en déchargeant par accident son taser contre son entrejambe, ce qui a provoqué un arrêt cardiaque ; une autre en chutant lors de l’escalade d’un échafaudage ; et une dernière piétinée, alors même qu’elle portait un drapeau siglé du slogan conservateur « Ne me marche pas dessus ». Un flic est mort à la suite d’une agression physique*, et une manifestante a été abattue par la police. Les trois autres n’ont fait les frais que de leur propre stupidité et ont maintenu leur privilège blanc jusque dans leurs morts grotesques. Si l’évènement n’avait pas été de nature suprématiste blanche – voire ostensiblement fasciste- il est évident que des dizaines de personnes auraient été abattues par la police.
Outre les assassinats quotidiens de personnes racisées et de prolétaires par la police aux Etats-Unis, on peut s’intéresser à deux cas de figure très récents (les sorts réservés à Kyle Rittenhouse et à Michael Reinoehl) pour tenter de mieux comprendre l’attitude de la police le 6 janvier, lorsqu’elle s’est trouvée confrontée à ses homologues fascistes issu.es de la société civile.

Kyle Ritthenhouse a commis un double meurtre lors d’une manifestation en réaction au supplice de Jacob Blake – un homme noir dans le dos duquel un policier blanc a tiré sept balles sous les yeux de ses enfants. Blake est sorti de cette agression paralysé, mais l’agent responsable a été disculpé en débit de preuves vidéos incontestables.

Rittenhouse est actuellement en train d’être jugé pour les meurtres qu’il a commis, et il a pu traverser sans être inquiété les lignes policières juste après avoir avoir fait feu sur des manifestants. Le contraste avec le cas de Michael Reinoehl est saisissant. Ce dernier, un antifasciste autoproclamé résidant dans l’Oregon, a fait feu sur un fasciste qui l’agressait dans le cadre d’une manifestation pro-Trump. Le lendemain de cette altercation, Reinoehl a donné une interview à Vice News pour attester du caractère de légitime défense de son geste. Un jour plus tard, la police fédérale lui trouait le corps d’une cinquantaine de balles. Trump n’a pas hésité à se vanter publiquement de l’assassinat de Reinhoel. Son sort a globalement eu peu de résonance médiatique, et illustre parfaitement le déséquilibre entre les obstacles auxquels sont confronté.es les révolutionnaires et ceux qu’on prétend opposer aux comportements «rebelles» des fascistes et consorts. Ce constat vaut également pour ce que l’on peut observer à l’intérieur des tribunaux. Les enquêtes et les condamnations qui donnent suite aux actions menées par la droite sont gérées d’une manière qui semble plus tenir de l’obligation que de la ferveur avec laquelle l’état attaque les mouvements révolutionnaires et émancipateurs.

Ce jour là, nous avons observé les élites sociales-démocrates verser des larmes hypocrites, des milices fascistes hallucinées jouer la farce d’un coup d’État sous le regard attendri de leurs baby-sitters en uniforme, et les médias tenter désespérément de rationaliser la situation en affectant un cynisme timide: « il n’y a rien à voir, ce ne sont que des joueurs costumés ». Une chose est certaine: celles et ceux qui se sont « saisi » du Capitole après y avoir invité, y trouvant les portes grandes ouvertes, n’ont fait preuve d’aucun courage et n’ont en aucun cas mis en œuvre l’insurrection que les modérés et les médias prétendent y avoir discerné.

Lorsque les mouvements révolutionnaires qui s’opposent sincèrement au système prennent la rue, ils doivent faire face à une situation autrement plus dangereuse. Un parti dominant de droite modérée comme les Démocrates, ou des appareils policiers prétendument « neutres » comme le FBI, ne tarderont pas à faire un exemple de certain.es de ces crétin.es de droite, mais il ne s’agira que d’une opération de communication comparable à celle opérée par le gouvernement de Nouvelle Démocratie en Grèce lors du procès du parti néo-nazi Aube Dorée, ou à celle mise en œuvre par Facebook qui avait censuré des dizaines de pages anarchistes pour compenser la suppression d’un nombre équivalent de profils néo-nazis. Ces stratagèmes n’ont pour but que la mise en scène d’une esthétique de la neutralité, alors même que ces acteurs continuent à imposer la société atroce que nous combattons.

L’intensité de cette action préfigure la guerre civile latente à venir, par ailleurs déjà déclarée par la droite, qui se trouve désormais plus en confiance que jamais à l’issue des événements du 6 janvier. La particularité de la droite états-unienne tient à ce qu’elle peut se pavaner en armes en toute légalité tant qu’elle n’ouvre pas le feu, et que même si elle en arrive là -on l’a vu lors de l’affaire Trayvon Martin ou des agressions à l’encontre d’antifascistes dans les manifestations Black Lives Matter- elle se voit donner des gages de tolérance judiciaire que nous ne connaîtrons jamais.

Il n’y a pas que l’extrême droite violente qui sorte radicalisée de cet incident ; les pontes de la sociale-démocratie états-unienne, qui représentent une menace égale à celle des fascistes, en sont également des bénéficiaires directs. Les chef.fes-de-file de la modération et du « bon sens » politique sont même les grand.es gagnant.es de ce spectaculaire caprice fasciste. Celles et ceux qui prétendent dicter les limites du politiquement acceptable, qui ont l’audace de mettre dans le même sac les insurrectionnalistes et les abolitionnistes d’une part et les fascistes et les anti-sémites théoriciens du complot ont réellement tiré leur épingle du jeu ici, comme en attestent les qualificatifs haineuses et ignorantes d’ « insurrection » et d’ « anarchie » employés pour décrire les événements du Capitole.

L’administration Trump s’est démenée tout au long des dernières années pour faire passer les anarchistes, les « antifas », et Black Lives Matter pour des organisations terroristes alors même qu’elle refusait d’utiliser les mêmes termes pour qualifier les groupes néo-nazis et suprémacistes blancs. Si les deux partis majoritaires se proposent désormais d’enquêter sur Qanon (un groupe persuadé que Trump, qui est pourtant confronté à des dizaines d’accusations de viol, y compris sur mineures, serait occupé à sauver le pays d’une conspiration orchestrée par des célébrités et des politicien.nes juives mettant leur pouvoir au service du trafic d’enfants) et les Proud Boys (un groupe de chauvinistes occidentaux revendiqués fondés par le fondateur démissionnaire de Vice Media, Gavin Mcinnes), il est tout à fait certain que ce durcissement s’accompagnera d’un renforcement parallèle de la répression des mouvements d’émancipation. Une semaine tout juste avant le 6 janvier, l’administration Trump rédigeait un décret proposant d’interdire l’accès au territoire états-uniens à toute personne soupçonnée d’affinités anarchiste ou antifasciste.

Ce décret s’inscrit dans la longue liste des prérogatives élargies des gardes-frontières sous les administrations Obama et Bush, notamment depuis le Patriot Act, et devrait passer comme une lettre à la poste aux yeux de l’administration Biden qui s’annonce.

Tout ceci se déroule alors même que les Démocrates viennent d’accéder à la Maison Blanche et d’obtenir une majorité des sièges au Congrès. L’extrême-droite demeure en revanche aux manettes de la Cour Suprême, ce qui a des conséquences lourdes sur les vies des segments marginalisés ou minoritaires de la population, ainsi que sur la santé des mouvements révolutionnaires.

La persistance du soutien populaire, lequel découle à la fois de longues années à subir les énormités d’extrême-droite du gouvernement Trump et de la révolte (majoritairement noire) qui a fait suite à l’assassinat de George Floyd, est déjà largement menacée par les tromperies des huiles démocrates depuis la victoire de Biden en novembre dernier. Cette victoire ne laisse présager aucun traitement de faveur pour celles et ceux qui font face à des années d’emprisonnement pour leurs actes de résistance dans le cadre de la révolte « Black Lives Matter » de 2020.

Les meneurs sociaux-démocrates et la frange de la gauche qui conserve foi en l’État et en sa capacité de réforme aimeraient peindre cet événement sous les traits d’un « coup d’État avorté » ou d’une attaque portée contre la volonté populaire. Ces discours émanent très largement d’une part très privilégiée de la population qui considère que le système électoral est là pour l’écouter. La majorité des personnes qui ont usé de leur droit de vote en 2020 l’ont fait par culpabilité ou parce qu’elles se sentaient malheureusement obligées de choisir entre deux maux. Elles ont été conditionnées à ne pas en attendre trop d’un État qui use d’un slogan aussi affligeant que Freedom isn’t free, « la liberté se monnaie ». En tant qu’anarchistes, nous rejetons le processus électoral étatique dans son intégralité, et ne voyons aucune possibilité de triomphe d’une « volonté populaire » dans un système qui se maintient par la confiscation du pouvoir et la coercition. Les choix qu’ils nous proposent dans le cadre leur spectacle de votation démocratique ne correspondent en rien au chemin qui pourrait nous mener à la liberté. Dès lors, nous rejetons ces rituels. Par ailleurs, les rituels d’origine coloniale, tels que le vote représentatif dans un système eurocentrique, ne pourront jamais accorder la liberté à quiconque sur une terre volée.

Tandis que nous continuons, en tant que mouvements anarchistes, abolitionnistes, et révolutionnaires, à mener une lutte incomparablement plus sincère que celles qui animent des citoyen.nes déboussolé.es et des célébrités prétentieuses au gré des effets de mode, nous devons redoubler de solidarité afin de ne pas nous laisser isoler, alors que la violence exercée par des groupes fascistes de la société civile s’accroît, de pair avec un acharnement policier brutal qui arbore le sourire mensonger des élites sociales-démocrates.

On aurait presque envie de rire en contemplant les politicien.nes apeuré.es, la droite et la police qui en arrivent aux poings, et l’absurdité généralisée qui s’est matérialisée ce jour là. Néanmoins, nous ne pouvons oublier qu’au cours des dernières semaines, des antifascistes ont été pris.es pour cible et attaqué.es à coups de feu dans le Nord-Ouest du pays, ni qu’en parallèle du caprice fasciste au Capitole une femme noire a fait l’objet d’une tentative de lynchage public dans le cadre d’un rassemblement néofasciste à Los Angeles. L’inquiétude ne nous permet donc pas d’en rire.

La droite a adopté une posture post-moderne quant à la question du racisme aux Etats-Unis, parce qu’elle se sentait bridée par l’étau des « politiques d’identité » mâtinées de politiquement correct promue par le parti de droite modérée (les Démocrates). Cette politique semble prête à dénoncer n’importe quoi, à l’exception du classisme et du racisme systémiques, et présente l’attribution de métiers qui prolongent le statut quo colonial aux personnes colonisées comme une forme éthiquement viable de réparation et de dédommagement. Les groupes de droite ont donc opéré une transition vers un monde nourri de théories conspirationnistes piochées sur le deep web qui encouragent les personnes pauvres à se mettre au service de milliardaires et à traquer les reptiliens juifs qui « tirent les ficelles » du capitalisme mondial au travers du réseau 5G plutôt que de simplement avoir recours à la terminologie raciste historique autour de laquelle ils gravitent pourtant tous. Malgré cette rhétorique de haine extrême, ces groupes prétendent toujours être éligibles aux plus hautes fonctions. C’est là un problème qui se pose à l’échelle mondiale, puisque des fascistes de cette trempe ont fait émergence sur la scène publique aussi bien aux États-Unis qu’au Brésil, en Allemagne, et ailleurs.

Il est impératif que nous continuions à combattre le statut quo technocratique et libéral en même temps que nous maintenons notre garde dressée face à un fascisme contemporain dont les incarnations sont nombreuses et parfois déstabilisantes. Nous devons aussi être capables de reconnaître le regain d’assurance de notre propre mouvement. Aux États-Unis, les rangs des anarchistes, des antifascistes et des abolitionnistes ont énormément grossi malgré la répression violente qui leur a été opposée, et une nouvelle génération courageuse a fait preuve de sa force tout au long de l’année 2020.

Ni les murs des prisons, ni ceux des frontières ne suffisent à endiguer la solidarité révolutionnaire.

Celle-ci nous permet de rester vigilant.es, connecté.es, de ne jamais nous perdre de vue alors même qu’un nouveau confinement et une nouvelle ère de fascisme modéré nous guettent.

Cette solidarité révolutionnaire, nous l’exprimons à toutes les personnes qui risquent la prison pour avoir pris part à la révolte contre le suprématisme blanc, et à toutes celles qui mènent une lutte sincère contre l’État et le capitalisme.

—Radio Fragmata / Janvier 2021

Post-Script
*le profil Parler (réseau social prisé des extrémistes de droite) du policier mort de ses blessures à la suite des événements du Capitole, Brian Sicknick, a depuis été révélé publiquement. On a pu y découvrir que l’agent « suivait » de nombreux comptes d’extrême-droite, comme ceux de la Team Trump, d’Alex Jones ou de Gavin McInnes.
*Bien que cela n’ait rien de surprenant, il a depuis établi que de nombreux policiers hors-services et politiciens de droite avaient pris part aux agissements du 6 janvier. Selon certains rapports, des officiers auraient même montré leurs badges à des officiers en service au cours de la bousculade.

Tenez vous au courant des luttes en cours et de la répression à l’encontre des mouvements révolutionnaires via les sites suivants :
Bay Area Anti-Repression
https://antirepressionbayarea.com/ 
NYC Anarchist Black Cross
http://nycabc.wordpress.com
Its Going Down
itsgoingdown.org
RAM
https://revolutionaryabolition.org
Up against the law legal collective 
https://upagainstthelaw.org 
Portland General Defense Committee
https://pdxgdc.com

Puget Sound Prisoner Support
https://twitter.com/PugetSupport 

Michigan Solidarity Bail Fund:
https://michigansolidaritybailfund.com/
Tilted Scales Collective
http://tiltedscalescollective.org
Scuffle Town Anti-Repression
https://scuffletownarc.wordpress.com/

Gabriel Sohier Chaput, aka Zeiger: le keyboard nazi de la rue Fabre qui voulait être Goebbels

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Déc 072020
 

De Montréal Antifasciste

Le 4 mai 2018 paraissait dans The Gazette le premier d’une série d’articles révélant l’identité d’un propagandiste néonazi d’importance internationale résidant à Montréal, un individu jusque-là connu uniquement sous le pseudonyme « Zeiger ». Les journalistes du quotidien rendaient publics les résultats d’une enquête menée depuis plusieurs mois par des militant-e-s antifascistes de la région de Montréal pour débusquer et identifier ce « Zeiger », qui sévissait déjà depuis plusieurs années dans le courant extrémiste du mouvement fasciste alt-right, notamment comme rédacteur et gestionnaire du site The Daily Stormer, un site considéré par plusieurs spécialistes comme la plus influente plateforme de propagande néonazie des dix dernières années à l’échelle internationale.

« Zeiger », qui avait notamment été aperçu avec d’autres Montréalais au rassemblement suprémaciste blanc « Unite the Right » à Charlottesville, en Virginie, les 11 et 12 août 2017 (où on a pu le voir scander le slogan : « Gazons les Juifs; Guerre raciale maintenant! ») et dirigeait de nombreux projets d’organisation, de mobilisation et d’information néonazis, était en fait Gabriel SohierChaput[1] , un « consultant en technologie de l’information » habitant le quartier Rosemont-LaPetite-Patrie de Montréal.

Gabriel Sohier Chaput, au centre, avec d’autres suprémacistes blancs au tristement célèbre rassemblement «Unite the Right», à Charlottesville, en Virginie, le 12 août 2017.

Sohier Chaput est disparu dans la nature au lendemain de la parution de ce premier article. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui en novembre 2018, et près de deux ans plus tard, The Gazette révélait en août dernier que Sohier Chaput était sorti de l’ombre pour répondre de l’accusation d’incitation à la haine[2] qui pèse contre lui. Il est convoqué au Palais de justice de Montréal ce mardi 24 novembre 2020 pour sa première audience.

Curieusement, les grands médias francophones ont fait très peu de cas de cette affaire, contrairement aux médias anglophones. Que ce soit par indifférence à l’égard du sujet ou par frustration de devoir ramasser les miettes de leurs collègues anglophones, la faible couverture de cette histoire a fait en sorte que le public francophone en a très peu entendu parler. Le présent article vise entre autres à corriger cette lacune pour la postérité.

La principale raison de la démarche est toutefois de garantir que Gabriel Sohier Chaput ne puisse jamais se débarrasser de la pestilence de ses propres paroles et actions.

S’il plaide non coupable, peu de lignes de défense s’offrent à lui. Il pourra prétendre que sa période néonazie relevait d’un égarement momentané et faire acte de contrition, mais la durée (de 2012 à 2018) et surtout la profondeur et la sophistication de son engagement risquent de jeter un doute sérieux sur l’authenticité de ses excuses. Une autre avenue possible sera de plaider le malentendu et de prétendre que son engagement politique auprès de plusieurs projets de propagande nazie n’était en fait qu’une vaste plaisanterie. C’est d’ailleurs la défense boiteuse que ses camarades et lui ont invoquée au lendemain de son doxxing. Malheureusement pour lui, la défense de l’ironie et du « deuxième degré » ne tient absolument pas la route à la lumière des informations contenues dans le présent article, et on ose espérer que la poursuite trouverait facilement les moyens de la déboulonner.

Il pourra au contraire plaider coupable, éviter un procès et assumer des sanctions pénales vraisemblablement assez légères s’il n’a aucun antécédent judiciaire. Un juge lui imposerait alors de s’excuser au tribunal pour les effets néfastes de ses actions passées, mais il serait libre de retourner à une vie relativement normale après avoir payé une amende et versé un montant symbolique, par exemple, à une organisation de défense des droits et intérêts de la communauté juive.

Il aurait ainsi tout le loisir de reprendre discrètement une place dans la société québécoise et la collectivité montréalaise. Nous ne pouvons permettre que son retour se passe aussi facilement.

Les discours haineux comme ceux que propageait et encourageait Gabriel Sohier Chaput mènent à des actions haineuses, et ces actions entraînent des conséquences graves dans le monde réel. C’est par exemple sur le forum IronMarch – modéré par Sohier Chaput – que s’est constitué le réseau terroriste Atomwaffen Division, dont plusieurs membres allaient commettre une série de meurtres et de crimes violents correspondant à l’idéologie mise de l’avant par Sohier Chaput et ses collaborateurs.

Soyons clairs : Gabriel Sohier Chaput applaudissait le meurtre d’homosexuel-le-s et de personnes trans, et appelait de ses vœux l’assujettissement des femmes, l’élimination des populations juives et la ségrégation systématique des populations non blanches. Il ne se contentait pas de le souhaiter; il déployait aussi tous ses moyens intellectuels pour favoriser le développement d’une culture politique fasciste et le renforcement d’un mouvement de masse devant mener à ces solutions finales.

Il doit y avoir des conséquences pour ce genre de crimes, et celles que propose le système de justice pénale ne nous satisferont jamais. Nous l’avons dit souvent et le répéterons encore : la justice ne se trouve pas dans les tribunaux, et pour nous, aucun pardon n’est possible.

Gabriel Sohier Chaput devra vivre le reste de sa vie avec le fardeau de son empreinte en ligne, et nous entendons bien faire en sorte que cette empreinte soit indélébile.

Les articles de The Gazette ont affirmé que Sohier Chaput était « une figure néonazie majeure » et « l’un des plus influents suprémacistes blancs en Amérique du Nord »; nous avons l’intention d’en faire ici la démonstration, citations et preuves à l’appui, à partir de ses propres écrits et interventions. Ce qui suit est un portrait assez détaillé du personnage, de ses idées, de ses activités et des milieux politiques dans lesquels il s’est engagé. Nous avons inclus un certain nombre de liens vers des ressources supplémentaires pour approfondir la compréhension du sujet.

Poursuivre la lecture sur montreal-antifasciste.info

Laurie Baudin: la photographe attitrée d’Atalante?

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Nov 072020
 

De Montréal Antifasciste

Préambule : Atalante met de l’avant une imagerie guerrière basée sur la figure de l’homme guerrier blanc, dernier rempart contre la déliquescence du multiculturalisme et du monde moderne. Le groupe, composé essentiellement d’hommes, promeut une idéologie fasciste de facto patriarcale et antiféministe. Depuis que nous enquêtons sur le groupe nous avons pourtant consacré plusieurs articles à des femmes, notamment Roxane Baron, Heïdy Prévost et aujourd’hui, Laurie Baudin, bien qu’elles soient sous-représentées dans le groupe. Nous avons également constaté que les conséquences de nos articles semblent plus marquées pour les personnes opprimées en fonction du genre (Roxane Baron a vraisemblablement été tassée d’Atalante, tandis que Heïdy Prévost perdait des contrats professionnels). S’il est entendu que n’importe quelle personne s’associant avec un groupe toxique comme Atalante mérite d’être exposée, nous croyons qu’il est important de lancer une réflexion sur les contradictions soulevées par la présence active de femmes au sein de groupes fascistes et antiféministes. Ce pourrait être le sujet d’un prochain article.

Depuis 2018 Montréal Antifasciste documente les activités du groupe néofasciste Atalante, essentiellement implanté dans la ville de Québec. On commence à bien connaître la façade publique de l’organisation, notamment en ce qui concerne ses coups d’éclat (comme l’affaire Vice), ses campagnes d’affichage, ou encore ses distributions de sandwichs, une stratégie empruntée à des organisations néofascistes européennes comme Casapound (en Italie) et Bastion Social (en France, une organisation aujourd’hui dissoute, mais qui se reconstruit sous forme de petits groupes locaux autonomes).

Ces actions ont un autre point commun : elles sont soigneusement mises en scène, photographiées et publicisées sur les comptes Facebook et Instagram d’Atalante, ainsi que sur son site web. Nous (re)connaissons la plupart des individus qui se retrouvent sur les photos, mais ignorions qui se trouvait de l’autre côté de l’appareil photo et qui hésite manifestement à prendre le devant de la scène. Une observation des dernières sorties du groupe dans les rues de la capitale à l’été 2020 nous permet d’affirmer qui est cette personne (ou au moins l’une de ces personnes) : il s’agit de Laurie Baudin, membre très discrète d’Atalante Québec.

Dans cette vidéo et dans ces photos captées en août 2020, on reconnaît Laurie Baudin, téléphone cellulaire à la main, accompagnant et prenant en photo Jonathan Payeur, Louis Fernandez, Sven Côté et un autre individu lors d’une mise en scène de distribution de sandwichs.

Un-e sympathisant-e antifasciste qui a personnellement connu Laurie Baudin au Cégep Garneau l’a croisée avec Atalante lors d’une autre sortie au mois de septembre 2020 et a pu nous confirmer hors de tout doute qu’il s’agissait bien d’elle sur les photos.

Qui est Laurie Baudin?

Au moment de la sortie de l’article Démasquer Atalante en décembre 2018, nous écrivions ceci à son sujet :

« Partenaire de Dominic Brazeau, elle est peut-être davantage une hangaround d’Atalante qu’une membre active. Comme eux originaire de Mont-Laurier, elle est toutefois très présente dans le cercle social formé autour des frères Mailhot-Bruneau. On la voit sur cette photo poser fièrement avec les couleurs du groupe aux côtés de Marie-Ève Mecteau, alias Evymay Lacroix, et d’Heïdy Prévost. »

Laurie Baudin, à gauche, avec deux autres sympathisantes d’Atalante, Evymay Lacroix et Heïdy Prévost, portant les couleurs d’Atalante à l’occasion de la Saint-Jean-Baptiste.
Laurie Baudin, à droite, en compagnie de son chum Dominic Brazeau, de Jonathan Payeur et de Roxanne. Le motif récurrent du couteau entre les dents est une référence aux arditi, les troupes de choc de l’armée italienne chargées d’assassiner les ennemis à l’arme blanche dans les tranchées. Les vétérans arditi allait plus tard former le noyau dur des chemises noires fascistes, les fasci sous le commandement de Mussolini, tandis qu’une faction rebelle devait former les premières milices antifascistes, les Arditi del popolo.

Nous sommes maintenant en mesure d’en dire un peu plus à son sujet.

Nous pensions que Laurie Baudin était une simple hangaround, mais nous avions tort. La surveillance des comptes de médias sociaux de l’entourage d’Atalante, et en particulier ceux de Roxanne Baron (véritable paparazzi de la scène fasciste québécoise), indique que Laurie est présente lors de la plupart des évènements sociaux d’Atalante et du Québec Stomper Crew (le gang de rue à l’origine d’Atalante, regroupant uniquement des boneheads), qu’elle participe à la préparation des actions du groupe et qu’elle fréquente de près les leaders de l’organisation : Raphaël « Raf Stomper » Lévesque et sa conjointe new-yorkaise Danielle « Duke » Doukas, Jonathan Payeur, Yannick Vézina, etc.

On reconnaît Laurie Baudin lors d’une sortie d’Atalante, riant de bon cœur aux côtés du chef Raphaël «Raf Stomper» Lévesque, de Roxanne Baron, Olivier Gadoury, Benjamin Bastien et Vincent Cyr, entres autres. Elle porte un t-shirt du groupe néonazi français, Baise ma Hache.
Laurie Baudin, au centre, entourée des militantes d’Atalante Viviane St-Amant (à gauche) et Roxanne Baron. Elle porte un hoodie European Brotherhood, une marque italienne à qui l’on doit des visuels sans ambiguïté (comme le « WPWW » pour White Pride World Wide) et qui est aussi un site diffusant de la musique néonazie, principalement germanique. (Voir l’article Lyon : une dentiste néonazie, « c’est sans danger » ? des camarades de La Horde.)
Roxane Baron et Laurie Baudin (de dos) en train de réaliser une bannière pour Atalante («Immigration, armée de réserve du capital»). On remarque qu’elle porte un chandail marqué de la phrase « Saisir la foudre », du nom du livre/programme d’Atalante.
Avec Roxanne Baron, Sven Côté et Danielle Doukas.

Comme on le voit sur ces photos, Laurie est assez discrète et s’affiche peu contrairement aux autres membres d’Atalante, qui exhibent leurs tatouages et portent souvent des vêtements politiquement explicites. Au premier coup d’œil sur les réseaux sociaux de Laurie Baudin, on pourrait penser qu’elle est toujours la jeune membre du Club Rotary Québec – Val-Bélair qui déclarait au journal local en novembre 2017 vouloir « changer le monde, une personne à la fois ».

Un fascisme décomplexé

Nous avons ainsi eu la surprise de retrouver Laurie Baudin derrière le compte Instagram @miss_revolt (aujourd’hui fermé), qui confirme son allégeance à une idéologie fasciste, suprématiste blanche et anti-LGBTQ+.

« Québec, Jeunesse, Révolution » une adaptation du slogan nationaliste-révolutionnaire « Europe, Jeunesse, Révolution », popularisé par une chanson du groupe de rock identitaire français, Fraction (auquel appartenait Philippe Vardon, un fondateur des Jeunesses Identitaires, ex-Génération Identitaire).
Confréries Dannungio : une référence probable à Gabriele D’annunzio, une figure importante du fascisme italien et rival de Mussolini.
Un tout mimi gribouillage de croix celtique, le symbole du mouvement «White Power».
Une référence probable au slogan néofasciste « Révolte contre le monde moderne », inspiré par Julius Evola.

Sans pouvoir l’affirmer, on est en droit de se demander si Laurie Baudin, la photographe du groupe, n’offre pas également ses services de graphiste aux côtés de d’Étienne Mailhot-Bruneau… On regarde ça.

Si vous avez d’autres renseignements à nous communiquer au sujet d’Atalante, de ses sympathisant-e-s et de son entourage, n’hésitez pas à nous écrire à alerta-mtl @ riseup.net.

Sylvain Marcoux : un nazi chez les conspis

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Août 222020
 

De Montréal Antifasciste

L’actualité récente au Québec a été ponctuée par une série d’arrestations relatives à diverses menaces formulées à l’endroit du docteur Horacio Arruda, le directeur de la Santé publique du Québec et, de ce fait, le principal porte-parole des politiques québécoises en matière de santé publique dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

Ces arrestations ont mis en relief la participation d’une partie de l’extrême droite dans les mobilisations[1] contre le port obligatoire du masque, les consignes de distanciation physique et les autres mesures mises en place pour minimiser les risques de contagion dans l’espace public. Dans un billet daté du 31 juillet 2020, le blogueur antiraciste Xavier Camus faisait état d’une publication par un adepte du mouvement complotiste QAnon, Fabrice Descurninges, où celui-ci révélait l’adresse personnelle d’Horacio Arruda. Dans son billet, à renfort de captures d’écran, Camus soulignait également l’intervention remarquée d’un certain Sylvain Marcoux, qu’il décrit dans son billet comme un « complotiste violent ».

Marck Lelou est l’un des nombreux pseudonymes de Sylvain Marcoux sur Facebook.

Une semaine plus tard, le 7 août 2020, la plupart des grands médias (dont Radio-Canada, La Presse et le Journal de Montréal) rapportaient l’arrestation de Sylvain Marcoux « pour avoir présumément harcelé le docteur Horacio Arruda et sa famille sur les médias sociaux ». Étonnamment, aucun de ces articles ne mentionne l’allégeance politique de Marcoux, fermement ancrée dans l’extrême droite la plus dure, notamment dans l’entourage de la Fédération des Québécois de souche (FQS), allégeance qu’une simple recherche Google permet pourtant de déterminer sans l’ombre d’un doute. Ce polémiste nationaliste, fétichiste du nazisme et candidat indépendant aux dernières élections provinciales avait d’ailleurs déjà joui d’un traitement complaisant de la part des quelques médias qui s’étaient intéressés à sa candidature marginale en 2018…

Bien que le sinistre Sylvain Marcoux ne soit d’aucune manière une figure majeure de l’extrême droite québécoise, nous croyons que l’occasion est toute désignée pour retracer son itinéraire politique au cours de la dernière décennie.

Avertissement : cet article contient des captures d’écran au contenu explicitement raciste et antisémite.

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Les premières interventions en ligne de Sylvain Marcoux s’inscrivaient déjà dans les milieux nationalistes et droitistes de la « ligne dure ». En l’espace de quelques mois en 2011, Marcoux a publié 13 textes sur Vigile.Quebec, un site offrant une tribune libre aux auteurs nationalistes et indépendantistes de différentes tendances, mais qui dans les dernières années a pris une nette tangente d’extrême droite. Les sujets de prédilection de Marcoux à cette époque reflétaient les thèmes récurrents du nationalisme identitaire frustré, comme la répudiation du Parti Québécois pour son manque de combativité dans la quête indépendantiste et la dénonciation rageuse du multiculturalisme comme menace existentielle à l’identité québécoise.

Sans doute encouragé par ses premiers pas comme polémiste, Marcoux a écrit en 2012 un opuscule intitulé Pour un ralliement national canadien-français. Publié (curieusement) par les Éditions Guérin, qui le présentent comme un « manifeste », ce texte est une sorte d’invitation à un projet nationaliste ethnique pour le Canada français. À part que l’auteur y déplore et rejette l’emploi relativement récent du vocable « Québécois » pour désigner les descendant-e-s des colons français au Canada, l’essai n’a rien de vraiment intéressant. Malgré une note affirmant que les Juifs constituent un groupe particulièrement xénophobe et un commentaire rejetant l’aspiration des peuples autochtones à la souveraineté (tout en revendiquant une présence européenne en Amérique du Nord remontant à plus de 1 000 ans), le genre de racisme implicite dans cet appel à un nationalisme fondé sur le caractère ethnique particulier des Canadiens français n’a (malheureusement) rien de bien extraordinaire au Québec. En fait, en 2012, Marcoux prétendait encore que son nationalisme, s’il était « culturel et ethnique », n’avait rien de racial : quelle que soit la couleur de sa peau ou ses origines personnelles, devait-on comprendre de sa proposition, toute personne s’identifiant au Canada français et désireuse de s’y « assimiler[2] » peut être Canadien français :

« Pour le Ralliement national, le “nationalisme” n’est donc pas fondé sur la “race” (morphologie, couleur de la peau…), mais bien sur la culture, c’est-à-dire l’ensemble des modes de vie et des convictions que partage la population vivant au sein d’un même territoire. »

Il allait faire paraître quelques articles de plus sur Vigile.Quebec en 2013, mais sans plus.

Il est assez clair que Marcoux fricotait déjà avec l’extrême droite québécoise dans ces années-là. Après tout, cette prétention à être « pas raciste », mais simplement préoccupé par la « culture », correspond en tous points à la posture adoptée par les principaux courants d’extrême droite partout en Occident. La culture y est implicitement comprise comme homogène et statique, voire immuable, plutôt qu’hétérogène et changeante. Il découle de cette définition de la culture un rejet de toute critique ou remise en question par des personnes autochtones ou issues de l’immigration, lesquelles sont perçues comme intrinsèquement suspectes, car elle représente de par leurs origines une menace pour la culture dominante. D’où l’éructation classique des nationalistes québécois voulant que l’immigration et le multiculturalisme constituent un « cheval de Troie » visant à miner de l’intérieur la culture canadienne-française. Le fait est que les formes de racisme « biologique » et « culturelle » ont bien plus de points en commun que de différences : il s’agit au final de visions essentialistes des identités qui servent à justifier la discrimination, l’exclusion et la répression[3].

En 2012, un groupuscule identitaire autrement inconnu, le Comité citoyen pour l’intérêt du Québec (CCIQ), a organisé pour Marcoux une conférence publique lui donnant l’occasion de présenter son livre. La Fédération des Québécois de souche (FQS), qui sert en quelque sorte de centre névralgique pour les fascistes et suprémacistes (ou « nationalistes ») blancs de différentes tendances au Québec, a par la suite fait une critique dithyrambique de son allocution, tout en déplorant au passage le caractère « culturel » plutôt que « racial » de son nationalisme. Une critique que Marcoux allait manifestement prendre à cœur pour la suite des choses.

Dans ces années-là, la FQS collaborait étroitement avec la Bannière noire et la Légion nationale, deux autres groupuscules fascistes aujourd’hui disparus. Les trois groupes ont notamment coorganisé quelques manifestations, dont une « Marche contre la dénationalisation » à Montréal en 2011, et une autre à Trois-Rivières en 2012. Marcoux a participé à ces rassemblements et a même été interviewé par quelques médias d’information à Trois-Rivières. Tout en insistant sur le fait qu’il n’était pas membre de la Légion nationale, il continuait à mettre de l’avant la ligne anti-immigration raciste/culturelle décrite ci-dessus, se plaignant que la majorité historique soit en train de perdre son statut dominant, mais en se défendant bien d’être raciste, car « la culture », précisait-il, « c’est entre les deux oreilles que ça se passe ». Marcoux a aussi donné une entrevue à la FQS le 23 mars 2013 à l’occasion d’une « action militante » à l’Hôtel de Ville de Montréal.

Marcoux a passé une bonne partie de la dernière décennie (2013-2017) comme conseiller municipal de Saint-Majorique-de-Grantham, près de Drummondville, tout en travaillant comme soudeur-assembleur. À cet égard, il convient de mentionner que le Mouvement Tradition Québec (MTQ), un groupuscule catholique traditionaliste d’extrême droite ayant des liens très étroits avec la FQS, a organisé et fait la promotion d’une série de services religieux officiés par l’Abbé Damien Duterte et Monseigneur Donald Sanborn, tous deux du courant théologique « sédévacantiste » se situant à la droite des lefebvristes traditionalistes (beaucoup mieux connus) de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX)[4]. En 2019, trois événements du MTQ ont eu lieu dans la salle municipale de Saint-Majorique située au 1966 boulevard Saint-Joseph, vraisemblablement avec la permission du conseil municipal auquel Sylvain Marcoux a siégé pendant plusieurs années. Il s’avère que Marcoux réside (ou résidait) lui-même tout juste en face du bâtiment municipal en question. Rassurez-vous, nous n’invitons personne à aller « cogner dans ses vitres ». Sa maison est d’ailleurs à vendre, s’il y en a que ça intéresse…

Une photo du bureau de Sylvain Marcoux à son domicile de Saint-Majorique-de-Grantham, trouvée sur la page d’un courtier immobilier. Notez le “soleil noir”, un symbole nazi, affiché au mur.

De nationaliste « culturel » à néonazi pur et dur

Au moment où il a attiré notre attention, il y a quelques années, Marcoux était déjà devenu un ardent néonazi, multipliant sur les médias sociaux les messages niant l’Holocauste, affirmant qu’Adolf Hitler « est l’âme la plus belle qui se soit incarnée sur cette terre » et relayant des théories du complot voulant que les Juifs aspirent au génocide des « populations blanches ». En fait, Sylvain Marcoux est sans contredit l’un des plus vils et des plus virulents racistes de toute la fachosphère québécoise.

En mars 2017, deux mois après qu’Alexandre Bissonnette eut assassiné six hommes et blessé 19 autres personnes au Centre culturel islamique de Québec, Marcoux est apparu dans le fil de commentaire de la chaîne Nomos.tv d’Horizon Québec Actuel pour avancer l’hypothèse qu’il n’y a eu aucun mort et que toute l’affaire a été mise en scène et n’était en fait qu’un « gros show-off libéral anti-québécois » :

Sylvain Marcoux met en doute l’authenticité de l’attentat contre la grande mosquée de Québec du 29 janvier 2017.

Sylvain Marcoux badine avec Robert Proulx et La Meute dans un garage sous-terrain de Québec, le 20 août 2017.

Il a aussi, au cours des dernières années, régulièrement participé aux mobilisations d’organisations xénophobes nationales-populistes comme La Meute et Storm Alliance.  Il a par exemple été aperçu le 20 août 2017 avec La Meute à Québec dans un certain garage sous-terrain. Il était aussi présent à Saint-Bernard-de-Lacolle le 19 mai 2018, où les vidéographes amateurs de La Meute l’ont interviewé, donnant lieu à cet échange pour le moins stupéfiant représentatif de son mode de pensée :

Meute.tv : (…) L’oligarchie… (…)

Marcoux : C’est les Juifs… Le vrai mot c’est les Juifs. Vous parliez tout à l’heure de tabous, il y a aucun tabou. C’est le messianisme juif… Le Juif, il veut dissoudre les nations blanches. J’ai pas peur de le dire. C’est pas être suprémaciste de s’affirmer comme blanc et d’être fier d’être blanc. Les autres races s’affirment, il y a des ligues des Noirs ici au Québec, imaginez s’il y avait une Ligue des blancs… Les médias corrompus, les médias à la solde justement de ces Juifs là… Quand je dis « Juifs » c’est la juiverie. C’est Bronfman en arrière de Trudeau… Il travaille pour son équipe.

Meute.tv : Vous pensez que c’est le pouvoir de l’argent, au-delà de l’immigration (…)

Marcoux : C’est plus que l’argent, c’est vraiment dissoudre les nations blanches, les noyer par l’immigration. L’immigration… le métissage à la limite.

Meute.tv : Vous ne pensez pas qu’au niveau du Canada il y a moins d’immigration dans d’autres provinces qu’au Québec? (…)

Marcoux : Regarde au Québec… Allez vous promener à Toronto, il y en a de l’immigration, que ça soit légal ou illégal, l’objectif est le même, le résultat est le même. (…)

Meute.tv : Les antifas vont prétendre que…

Marcoux : Ça n’existe pas les antifas, les antifas ça n’existe pas. Les antifas c’est les sections d’assaut de cet ostie de juiverie là, la pègre mondialiste. Le messianisme juif, les francs-maçons… Quand je dis « francs-maçons » le monde lève haut de même… Toutes les associations internationalistes qui veulent justement dissoudre les nations blanches, l’Occident, le Canada -les États-Unis au départ, c’était blanc- l’Europe, la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Angleterre…

Meute.tv : C’est mondial…

Marcoux : Non, c’est les blancs, les pays blancs. Il n’y en a pas d’immigration en Arabie Saoudite. Les Juifs, ils les sortent tous à coups de pied au cul. Ils en ont sorti 40 000 il y a pas longtemps, ils les envoient ici… avec un programme de l’ONU. (…)

Il est donc clair qu’un changement (ou du moins une sortie de placard) s’est opéré chez Marcoux depuis ses déclarations de quelques années auparavant voulant que son projet politique ne soit pas racial, mais « culturel »… Nous avons reproduit ci-dessous un échantillon de captures d’écran sans équivoque, saisies de son principal compte Facebook (aujourd’hui désactivé) et de ses comptes secondaires, confirmant à quelle enseigne loge Sylvain Marcoux. Notez que plusieurs des articles antisémites relayés par Marcoux proviennent du site democratieparticipative, un site néonazi français inspiré du Daily Stormer. [Voir les images sur montreal-antifasciste.info]

Sylvain Marcoux, candidat aux élections provinciales

Marcoux a de nouveau eu l’occasion d’étaler ses idées politiques à l’automne 2018 lorsqu’il s’est présenté comme candidat indépendant aux élections provinciales dans la circonscription de Drummond-Bois-Francs. Il a alors ouvertement parlé aux journalistes de sa volonté « d’interdire l’Islam au Québec » (car à son avis les adeptes de l’Islam devraient être psychiatrisés), en plus de ressasser dans son programme tous les thèmes et les obsessions habituelles de l’extrême droite, dont celle du prétendu « Grand Remplacement » :

Les journalistes, à l’époque, l’ont traité comme une curiosité, mais aucun n’a cru bon de déplorer clairement le racisme qui était manifeste au cœur de sa campagne ou d’évoquer ses liens (pourtant assez faciles à retracer) avec l’extrême droite québécoise. Et pourtant, malgré tous ses efforts et le traitement complaisant des médias, « le peuple » s’est montré indifférent à ses propositions. Il n’a reçu qu’un seul don de 100 $ (de son propre agent officiel, Julien Chapdelaine, lui-même militant du petit milieu catholique sédévacantiste associé au Mouvement Tradition Québec) et 250 votes (un peu moins de 1 % du scrutin dans sa circonscription).

Le raisonnement complotiste et ses possibles dérives

Ce qui nous amène à l’été 2020. Sylvain Marcoux est donc accusé d’avoir propagé l’adresse civique du docteur Horacio Arruda en appelant de ses vœux « 1 500, 3 000, 15 000 nationalistes déchaînés » à aller « cogner dans ses vitres ».

L’opposition aux mesures de promotion de la santé publique dans le contexte de la pandémie de COVID-19 est de plus en plus répandue, regroupant ceux et celles qui croient à des théories de santé alternative plus ou moins inspirées de la culture New Age, d’autres qui se méfient du gouvernement ou ont l’impression que celui-ci outrepasse son mandat en limitant leurs droits individuels (parfois à juste titre, voir l’inquiétant projet de loi 61), et un nombre important de personnes se situant à l’extrême droite, pour qui la crise actuelle représente une étape cruciale dans l’avancée du complot mondialiste qu’elles redoutent. On remarque d’ailleurs plusieurs figures clés des milieux nationaux-populistes à la tête du mouvement anti-masques, dont Steeve Charland (ex-#2 de La Meute) et Mario Roy (Storm Alliance). Beaucoup des croyances sur l’existence d’un complot mondialiste —plus récemment associé à de prétendus réseaux pédocriminels et satanistes— s’alimentent à même les débats, réseaux et plateformes américains pro-Trump férocement xénophobes, racistes et sexistes[5].

Autant dans son opposition à Horacio Arruda et aux mesures de santé publique que dans son passage d’un nationalisme pur et dur (mais culturel!) à un militantisme néonazi décomplexé, Sylvain Marcoux reflète certaines des tendances et convergences observables au sein du nationalisme québécois et de l’extrême droite que nous nous sommes employé-e-s à exposer et combattre au cours des dernières années.

Il peut être tentant de tourner en dérision les complotistes, en soulignant à quel point ils sont bêtes et ignorants, hypocrites ou opportunistes. Ou encore d’insister sur leur caractère marginal et de rappeler que la grande majorité de la population québécoise ne partage pas de telles croyances. Néanmoins, des individus comme Sylvain Marcoux s’investissent dans les mouvements complotistes et prennent graduellement de plus en plus de risques en multipliant les provocations, tout en injectant dans ces nouveaux milieux politiques les idées toxiques du courant crypto/néonazi historiquement implanté au Québec. C’est précisément à une telle convergence que l’on assiste au sein des mobilisations actuelles contre le port du masque obligatoire. Une telle dynamique participe de la reconfiguration des forces nationales-populistes, qui sont de plus en plus soumises à l’influence des courants fascistes.

En ce sens, la trajectoire de Sylvain Marcoux est intéressante principalement par ce qu’elle révèle des transformations culturelles et politiques en cours et par ce qu’elle permet d’anticiper comme développements.

Marcoux a beau être un abruti, il n’en demeure pas moins potentiellement dangereux.


[1]               Lire à ce sujet cet excellent billet de Xavier Camus, puisque les médias traditionnels dorment sérieusement au gaz sur cette question : https://xaviercamus.com/2020/08/18/tableau-des-principaux-gourous-complotistes-du-quebec/

[2]               Le choix de parler ici d’assimilation, plutôt que d’intégration par exemple, dénote déjà une menace de coercition, et donc un rapport foncièrement inégalitaire entre la société historiquement dominante et les nouveaux et nouvelle arrivant-e-s.

[3]               Selon celles-ci, on ne peut vraiment « devenir » français, canadien-français, ou autre. Même après des décennies au Québec, ou même si ils et elles y sont parfois né-e-s, les musulman-e-s seront encore perçu-e-s comme des étrangers-ères. La « culture » a beau être distinguée de la race entendue comme une question de pigmentation de la peau, les conceptions essentialistes supposent qu’elle nous surdétermine fondamentalement (plutôt que la classe sociale, le genre ou d’autres types de rapport social structurant) et qu’elle ne peut jamais vraiment s’acquérir. De plus, l’argument connexe est d’affirmer que toutes les cultures ne se valent pas et que certaines sont supérieures à d’autres. L’appartenance ou l’affiliation culturelle devient alors un principe de hiérarchisation qui justifie diverses formes d’exclusion et de domination.

[4]               Le Mouvement Tradition Québec, sous la gouverne des militants Kenny Piché et Étienne Dumas, jusque là fidèle à la FSSPX, s’en est divorcé en 2017-18. Il semblerait  que le MTQ ait accusé cette dernière d’être devenue trop « libérale ».

[5]               Un récent exposé de Radio-Canada révélait d’ailleurs comment l’algorithme « de suggestions » de YouTube tend fortement à aiguiller les internautes qui s’intéressent à diverses théories du complot vers des sites de « réinformation » d’extrême droite, comme DMS ou Nomos.tv.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1087664/voici-comment-youtube-pourrait-vous-rendre-conspirationniste

Qui est vraiment Francis Boudrias-Plouffe ?

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Août 202020
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Si vous l’avez rencontré au cours des dernières années, il s’est peut-être présenté comme étant « Frank Mounadhel, militant Palestinien ». Son vrai nom est Francis Boudrias-Plouffe (FBP), il est issu d’une famille québecoise tout ce qu’il y a de plus blanche (en tout cas il n’est pas palestinien). Il utilise actuellement le nom Fran Fran BP sur Facebook. Il gravite depuis plusieurs années dans différentes organisations de gauche à Montréal, liés aux causes palestinienne et antifascistes. Pourtant, jusqu’en 2014 au moins, il était plutôt connu comme un nationaliste et antisémite, auprès du podcast Les fils de la liberté. Au fils de ses années dans les milieux imprégnés de féminisme, d’antiracisme et d’antifascisme, les allégations de violences de sa part s’accumulent. Usant de différents stratagèmes, de rhétorique, de mensonge et de harcèlement ses méthodes de manipulation ont été prouvé maintes fois mais toujours à mots couverts.

Deux choses sont importantes à retenir avant de démarrer la lecture de ce dossier :

  • FBP utilise souvent des éléments véridiques, environ 10% d’une histoire, pour les entourer de 90 % d’inventions, d’approximations dans le but de se faire passer pour le héros ou la victime. Il se servira de ce 10% véridique pour essayer de vous faire croire l’ensemble de l’histoire.
  • FBP a un talent certain de manipulation d’autrui, c’est ce qui nous revient le plus souvent des témoignages que nous avons reçu. Il utilise souvent des personnes de son entourage pour transmettre ses dénonciations ou répandre des rumeurs.

Voici le portrait d’années d’abus et de violence de la part d’une personne qui voudrait encore se faire passer pour une victime.

Un passé d’extrême-droite qu’il n’assume pas

Francis Boudrias-Plouffe aime se présenter comme un militant d’extrême gauche et antifasciste depuis plusieurs années. Mais c’est aussi un ancien nationaliste identitaire proche des idées antisémites, qui fut actif au sein du de l’émission de radio « Les fils de la Liberté » pendant plusieurs années. Il a eu l’honneur, comme il a déjà dit, de recevoir Alain Soral en 2012 au Québec. Alain Soral est un antisémite et negrophobe notoire et multi condamné pour incitation à la haine raciale. De plus, les fils de la liberté étaient fiers d’avoir invité à Montréal Serge Ayoub, un bonehead néo-nazi français connu sous le nom de Batskin, fondateur des Jeunesses nationalistes Révolutionnaires et de 3e voie, dont faisaient partie les assassins du militant antifasciste Clément Méric.

Dans la photo plus bas, vous pouvez d’ailleurs le voir (avec une cagoule et un carré rouge, au centre) faire une « quenelle » en présence d’Alain Soral, de l’écrivain d’extrême-droite suisse Piero SanGiorgio et de deux militants d’extreme-droit québécois. La «quenelle» est un signe de ralliement inventé par l’humoriste et grand ami d’Alain Soral Dieudonné. Elle représente à la fois un salut nazi inversé, par provocation car ce signe est interdit par la loi en France, et un geste (homophobe) de «mettre quelque chose dans le cul du système». Le «Système» étant contrôlé par les juifs selon Dieudonné et Soral. Faire une «quenelle» et donc un geste profondément antisémite.

En 2012 il était déjà de notoriété publique qu’Alain Soral et son organisation Égalité et Réconciliation faisaient partie de l’extrême-droite antisémite la plus dure.

Sur la capture d’écran suivante, vous pouvez voir « Frank Mounadhel » qui, le 19 octobre 2014, défendait l’identité québécoise après s’être fait interpellé comme canadien sur le forum d’Égalité et Réconciliation, l’organisation d’Alain Soral. Loin d’être banale, cette revendication de l’identité québécoise est ancrée dans le très problématique nationalisme dont faisait preuve FBP à l’époque. Au-delà du problème même de son militantisme identitaire, ses comportements envers les personnes le critiquant à cette époque étaient des plus violents. Il a par exemple fait preuve de racisme et de promotion du colonialisme français à l’égard d’un militant autochtone qui s’est confié à nous.

Plutôt que de reconnaitre les faits et de s’excuser, FBP s’enfarge dans les mensonges. Selon lui, il aurait planifié à cette époque d’infiltrer l’extrême-droite et de chasser les racistes du mouvement souverainiste duquel il était très proche. Il raconte à qui veut l’entendre qu’il en a fait plus pour la cause antifasciste que la plupart des groupes et organisations existantes. Dans une discussion récente, il se vante d’avoir combattu le groupe néo-nazi Strike Force, au tournant de l’année 2010.

Problème : aucun groupe actif à cette époque (Antiracist Action, Antifa Montréal, RASH,…) ne peut confirmer son militantisme antifasciste. Par contre ces derniers le connaissaient déjà, au moins à partir de 2012, comme un militant d’extrême-droite à surveiller. Nombreuses sont les personnes ayant réellement militées contre le fascisme et le racisme durant ces années qui nous témoignent du fait qu’il était identifié comme un danger à cette époque, vu son leadership dans l’extrême droite.

Si son objectif était d’infiltrer l’extrême droite pour mieux la détruire de l’intérieure, pourquoi le harcèlement envers les militant-e-s anticoloniaux ou de gauche ? Pourquoi avoir investi autant d’énergie à maintenir les Fils de la liberté actifs, si son intention était d’y mettre fin ? D’ailleurs, si vous croyiez qu’il aurait infiltré l’extrême droite au risque de se faire découvrir détrompez-vous : il y était actif en affirmant être d’extrême-gauche (notamment à la 21e minute de l’épisode 117 des fils de la liberté, disponible sur Daily motion et sur Douteux.tv). Sa vision du militantisme d’extrême gauche n’est donc pas en contradiction avec ses activités nationaliste et antisémite, ce qui est tout à fait inquiétant.

Il a depuis essayé de s’acheter une réputation de militant de gauche en mentant et manipulant les gens. Plusieurs indices nous démontrent aussi qu’il n’a pas abandonné un certain antisémitisme, fantasmant partout où il passe des méchants sionistes, donc des juifs, qui voudraient lui nuire, comme certains témoignages que nous allons révéler ici vont le démontrer.

Abus interpersonnels

FBP a été plusieurs fois dénoncé pour des agressions sexuelles, des agressions physiques, verbales, du harcèlement, de la destruction de réputations. etc. Son nom se retrouve, sans surprise, sur la liste d’agresseurs publiée sur FB et Instagram en juillet 2020. Fidèle à son habitude, il accuse systématiquement les victimes de ses actes d’être des agresseur-es et manipule son entourage. C’est une démarche qu’il a fait à plusieurs reprises avec les personnes s’étant « libérées de son joug » et qu’il répète lorsqu’il y a une tentative de le dénoncer.

Nous allons maintenant vous livrer une série de témoignages, certains anonymes, d’autres non, afin de démontrer la dangerosité de cette personne. Ceux-ci ont été sélectionnés parce qu’ils illustrent des situations différentes ou plus explicites de ses actions. Plusieurs autres nous ont été envoyés, par diverses personnes, pour témoigner des violences que leur ont fait vivre FBP. De toutes ces personnes, presqu’aucune ne se connaissaient entre elles. Ce sont des gens de différents genres et de milieux multiples.

Nous espérons, une fois pour toute, que la force de ces témoignages viendra arrêter sa triste carrière d’abuseur.

Avertissement de contenu : violence physique, gaslighting, manipulation émotionnelle

« Hier soir, le 21 juillet, il devait être autour de 9:30-9:45, j’écoutais la télé avec mon coloc Francis. En même temps, j’utilisais du easy-off pour décaper un levier de frein pour mon vélo. J’avais déposé la pièce dans un plat de Pyrex sur le balcon arrière puisque les vapeurs étaient irritantes, en prenant soins de fermer la porte. Je suis retourné le chercher après l’avoir laissé mariné quelque temps, j’ai rincé le morceau dans l’évier et je suis retourné écouter la TV. Je n’avais pas remarqué que j’avais oublié de fermer la porte derrière moi. Quelques minutes plus tard, j’estime entre 5 et 10 minutes, Francis est allé chercher quelque chose dans la cuisine et c’est là qu’il a remarqué que son chat, Vushko, s’était enfui par la porte que j’avais laissée ouverte. Il m’en a fait part et j’ai immédiatement commencé à m’habiller pour partir à sa recherche. Il était visiblement inquiet pour l’animal, j’ai essayé de le rassurer en lui disant que ça ne faisait qu’environ 5 minutes qu’il était sorti.  Je ne sais pas si mon ton était condescendant ou si j’avais une attitude trop désinvolte mais Francis ne l’a pas pris et a commencé à me crier dessus, à me dire de « fermer ma gueule » « d’arrêter de le bullshiter avec mon orgueil ». Je pense qu’il croyait que j’avais laissé la porte ouverte la première fois quand j’ai sorti le plat dehors. Il n’y avait rien à dire, impossible de placer un mot pour lui expliquer les faits. J’ai continué à rouspéter, je ne tolère pas de me faire engueuler par quelqu’un que j’essaie d’aider.

J’ai haussé le ton et je lui ai dit « j’m’en Calice de ton chat, arrange toi, dans l’fond’’. Je crois que c’est ce qu’il l’a mis en colère. J’ai peut-être échappé un « fuck you ». Je ne suis pas certain de ce qu’il l’a vexé. Il m’a dit que je « l’insultait dans sa propre Maison » et a dit qu’il allait me frapper. Dans mon arrogance habituelle je lui ai répondu « ben oui c’est ça, frappe moi, » ce qu’il a fait. Il m’a foutus son poing sur le côté gauche de ma bouche. C’était le premier coup que je mangeais au visage, ça m’a fendu une lèvre et je me suis mordu la langue, je saignais un peu. J’ai absolument pété un plomb ensuite, je me suis mis à l’insulter, j’ai fracassé un verre au sol. J’étais complètement sidéré qu’il ait osé m’attaquer physiquement.

Il m’avait dit auparavant qu’il détestait employer la violence et qu’il ne le ferait qu’en légitime défense, c’était visiblement faux. Francis n’est pas équipé pour régler ses conflits interpersonnels sans y recourir.

J’ai continué à crier et à l’insulter, il m’a menacé de recommencer, il m’a dit que si je continuais et que si je ne quittais pas la maison, il allait me « péter les dents ». J’ai ramassé mes affaires en vitesse et je suis sortis, j’ai marché un coin de rue avant de réaliser que je ne pourrais pas vivre avec lui, j’ai donc fait demi-tour pour aller faire mes bagages en vitesse. J’avais peur pour ma personne, j’avais composé « 9-1″ sur mon téléphone avant de rentrer à l’appartement, je me disais que dans le pire des cas, j’aurais juste à composer le 911 et que le SPVM enverrait une auto-patrouille. Je ne voulais absolument pas impliquer la police, Francis a plusieurs démêlés avec la justice et il est en probation, je ne voulais pas qu’il soit mis en prison pour un coup de poing. Je fais 5’4 » et je ne sais absolument pas me battre, tandis qu’il fait presque 6′ et qu’il a participé à de multiples bagarres, s’entraîne au systema. Le 911 était mon seul et dernier recours si les choses viraient vraiment mal.

J’ai pris mon gros sac à dos et j’ai mis tous les vêtements et médicaments que j’ai trouvés puis je suis partis vers chez mon frère. J’ai informé Francis par texto que je ne vivrais plus avec lui. En marchant sur de l’esplanade, j’ai enregistré un court vidéo pour documenter les événements, il était 10:04. »

Ce témoignage d’un ancien coloc de Francis Boudrias Plouffe a été rédigé par celui-ci le lendemain de l’épisode de violence qu’il a vécu l’an dernier. Ses proches ont pu confirmer, avec des preuves, cette version des faits, entre autres en ce qui concerne la blessure commise. Récemment, FBP a décidé de le dénoncer pour la violence que celui-ci lui aurait fait vivre, et de le faire exclure de certaines organisations. L’auteur du témoignage a donc choisi de briser le silence et de nous faire parvenir son récit initial. Celui-ci permet de mettre en lumière le niveau de violence qu’il est habitué d’utiliser lorsqu’il est en conflit et les conséquences que cette violence a pour ses proches. Les images suivantes sont la dénonciation que FBP fait de Jérémie.

Dans sa dénonciation, FBP affirme avoir demandé à Jérémie de le rencontrer pour « pouvoir en parler ». Dans les captures d’écran de leur conversation aillant eut lieu 8 mois après l’événement relaté, on voit qu’il lui avait plutôt proposé de « cailler » (probablement «chiller») ce que Jérémie refuse parce qu’il a toujours peur de lui. Au tout début de sa dénonciation, FBP affirme que Jérémie l’a manipulé à un moment où il était vulnérable. Dans une autre capture d’écran de leur conversation, on le voit plutôt se vanter de « sa bonne droite » et que l’homme qu’il a frappé en essayant de ne pas frapper trop fort s’est évanoui. C’est avec cette compréhension de la capacité de frapper que Jérémie connait FBP. Jamais dans sa dénonciation FBP semble considérer que de frapper son coloc, même dans un conflit où il y aurait des cris et des injures, n’est pas acceptable.

Même dans sa version des faits, FBP ne semble pas être capable de se voir comme l’agresseur. Il enveloppe son histoire de propos pour discréditer Jérémie et tenter de justifier son coup : mauvaise colocation, exhibitionnisme et manipulation. Des faits que dément Jérémie dans sa réponse aux accusations :

« Dans son callout il dit m’avoir demandé de me rencontrer pour qu’on puisse discuter de la situation mais comme on peut le voir, il m’a juste demandé de chiller. Comme il le dit, il m’a frappé mais son timeline est faux.

En ce qui concerne notre colocation, il y a plusieurs choses à dire. L’appartement était très chaud. Jsuis pas très pudique mais c’était pas de l’exhibitionnisme. J’ai jamais flirté avec lui. Jamais. Je suis dégouté qu’il ait sexualisé mon corps de même. J’ai jamais fait de gestes inappropriés. J’ai même dit à Francis quand il m’a demandé si je le trouvais attirant que je ne voulais rien avec lui. Je croyais qu’il doutait de son apparence et j’ai essayé de le rassurer. Il était souvent complexé par son physique, j’essayais de le rassurer. Comme j’aurais fait avec n’importe quel ami-e.

Je porte souvent des minishorts de fille, il me disait souvent que je ne devrais pas porter ça dans telle ou telle occasion. Est-ce qu’il s’inquiétait que je sois victime d’homophobie où est-ce qu’il avait honte de moi? Dur à dire. C’était toujours pour des occasions auxquelles on allait ensemble.

Il me parlait souvent de cul, il se vantait beaucoup de ses prouesses et me disait quel gestes une telle appréciait, quelle kink une autre avait, etc. Jtrouvais pas ça très gentlemanlike mais j’suis pas prude non plus. J’étais un peu mal à l’aise. J’essayais de changer légèrement de sujet.

Si je n’étais pas d’accord avec une demande, j’étais selon lui abusif, capacitiste même si je faisais très attention de m’informer sur l’autisme. Il m’insultait souvent aussi, quand je faisais une erreur ou qu’on était pas d’accord sur un sujet il sautait tout de suite à l’adhominem « tu connais rien » « tu dis tout le temps de la bullshit » « arrête de t’obstiner tes un menteur ».

Une fois, je faisais de la plomberie dans l’appartement et j’ai dû quitter acheter du matériel. Francis m’envoie des textos en colère parce que son chat était entré dans le mur et parce qu’il ne pouvait pas prendre de douche après sa dure journée de vélo. Je m’excuse et je lui dis que je vais tout arranger. J’avais effectivement tout laissé en plan sans l’avertir, je comprenais sa frustration. J’arrive à la maison, Francis me donne un char de marde, me cri dessus, j’essaie de calmer le jeu en m’excusant et en lui rappelant que j’ai fait ça pour améliorer l’appart. Je rentre dans la cuisine, deux portes d’armoires sont arrachées. Évidemment, c’est moi qui va avoir à réparer ça. Francis part dans sa chambre et ferme la porte. Je m’embarre dans la salle de bain pour finir la job, ça me prend pas plus que 30 minutes. Je nettoie le bain, sort et averti Francis qu’il peut enfin prendre une douche. Je revisse les portes qu’il a arrachées. Francis n’est jamais sorti de sa chambre cette soirée-là. Il ne s’est jamais excusé d’avoir arraché les portes, ne m’a jamais remercié de les avoir réparées, pas plus que pour la douche d’ailleurs.

Je savais que de s’en prendre au mobilier était un signe de violence domestique. C’est un red flag. Francis me reproche le lendemain de ne pas prendre en compte qu’en tant qu’autiste, « la stabilité environnementale » est très importante pour lui, que l’instabilité lui cause beaucoup d’anxiété. Je m’excuse d’avoir causé le stress et on s’entend pour que je le prévienne si jamais j’ai modifié notre environnement. J’ai par la suite toujours fait attention d’avertir si j’avais changé quelque chose ou pas eu le temps de ramasser tel bordel que j’avais causé. Francis quant à lui laisse trainer des déchets au sol, ne fait pas sa part de la vaisselle. Je me rends rapidement compte que le bordel et la saleté qu’il crée ne le dérange pas, que c’est ce que je modifie dans l’appartement qui le stresse. Malgré des efforts répétés pour essayer d’instaurer une certaine division des tâches, les discussions avec Francis tournent toujours en blame game. Aucune division n’a été faite. Ce qu’il omet de dire dans son callout c’est que j’ai moi-même un TDAH et que c’est pour ça que j’ai de la misère avec le ménage. C’est typique. Je croyais ses discours sur la neurodivergence mais dans les faits, il ne parlait que d’autisme. Il justifiait toutes ses demandes domestiques sur sa condition mais n’acceptait jamais que la mienne puisse justifier tel ou tel oubli.

J’ai toujours eu de la difficulté à fermer les portes derrière moi, c’est un vrai problème que j’ai. Ça doit être à cause de mon TDAH. Il arrive souvent que je laisse la porte du balcon entrouverte et qu’un des chats s’enfuit. Une fois, comme d’habitude je m’occupe d’aller récupérer le chat dehors, tout va bien. Je dis à Francis que tout est beau, il me répond « tant mieux, j’étais vraiment inquiet, pour vrai si il arrivait quelque chose à mon chat je sais pas ce que je ferais mais c’est sûr que je casserais la gueule de celui dont c’est la faute ». C’est une menace de coups à peine voilée, red flag 2. Donc vers la fin du deuxième mois de collocation, après deux red flags et une ambiance conflictuelle je me disais bien que ça ne marcherait probablement pas. J’étais très déçu, j’me suis dit que peut être qu’il y aura moyen de sauver les meubles le troisième mois.

On s’était entendus pour une période d’essai de 3 mois. Il m’a frappé juste avant la date de remise du loyer. J’ai quitté immédiatement. Ah pis, j’suis loin d’être le coloc parfait là, j’peux être d’humeurs changeantes pis j’suis certainement bordélique mais je faisais de mon mieux. C’est loin d’être de l’abus selon moi. »

Le prochain témoignage vient d’une personne qui souhaite rester anonyme. Elle a fait la démarche d’identifier elle-même les méthodes d’abus de Francis Boudrias Plouffe, selon son expérience.

Avertissement : Manipulation, Misogynie et Objectivisation extrême des femmes

« Frank Mounadhel, Francis Boudrias Plouffe, Fran Fran Bp a été durant 3 ans et demi un de mes amis les plus proches, mon meilleur ami, il a été mon mentor dans le militantisme, dans la politique. Après 3 ans j’ai commencée à m’éloigner de lui, et après 1 ans et demi environ à m’éloigner de lui j’ai finis par couper tout contact de façon permanente avec lui.

Pourquoi ai-je fais ça ? Car c’est un manipulateur fini, un menteur, un mythomane, un homme contrôlant, violent, misogyne, un homme extrêmement dangereux qui refuse catégoriquement de changer et même de reconnaitre ses torts.

Manipulateur : Durant ces 3 années j’ai été sous son emprise, il m’apprenait les ficelles du militantisme radical mais en retour profitait de moi. Si je lui refusais quoi que ce soit il se mettait en colère ou venait jouer avec mes émotions pour que je lui donne ce qu’il voulait. Il m’apportait dans toutes les manifs, toutes les réunions, les conférences mais contrôlait à qui je parlais et qui je rencontrais. Pour ce faire il s’assurait de talkshit sur presque tous les gens qu’on croisait, lui c’est un si, elle c’est une ça, un tel et un traitre, celle-là c’est une sioniste etc… etc… Il avait des merde à dire sur tout le monde pour s’assurer que justement je ne rencontre pas de nouvelles personnes qui lui enlèverait l’emprise qu’il avait sur moi, pour s’assurer que ses mensonges ne soient pas défait par des gens qui le connaissais depuis longtemps et avait vu au travers de son jeu. J’avais une confiance totale en lui, j’étais facilement influençable et il en profitait allègrement. Il m’a éloigné de mes ami.es, éloigné de tous mes nouveaux camarades, de ma famille, de mes passions pour y imposer les siennes, pour imposer les personnes qu’il avait choisis que je côtoierais. C’était comme être dans une secte mais je n’avais de contact qu’avec le  »gourou » et pas les autres  »fidèles ».

Il m’insultait dans mon dos, racontait des conneries sur moi à ma coloc (avec qui il entretenait une relation de sexfriend) et lorsqu’il était avec moi racontait des conneries sur elle. Il tentait de nous séparer pour mieux nous contrôler et lorsqu’on s’en ai parlé on a réalisé son double jeu, sa manipulation. J’étais horrifiée de sa manipulation.

Menteur et mythomane : Il s’est inventé une vie, il se serait fait tiré dessus quand il était jeune, fait tiré dessus par des sionistes, bagarrés avec des tonnes de personnes, il aurait commis pleins de crimes, aurait été proche de grand criminel etc… Et pleins d’autres histoires pour avoir l’air tough, pour que j’aie confiance en lui, pour que je l’admire…

Il était juif et mormon, racisé mais white passing, non-binaire… pour fuir les accusations d’antisémitisme, d’islamophobie, de prendre la place des personnes racisé.es, pour fuir les accusations de misogynie. Je sais pas ce qui est vrai ou faux là-dedans, il est difficile de savoir qu’elle identité est vrai ou fausse, je ne suis pas le genre a nié les identités des gens mais ce qui est sûre c’est que ces identités ne lui servaient qu’à se protéger des critiques à son encontre.

Il a toujours su utiliser la vérité pour construire ses mensonges, tous ses mensonges partaient d’une vérité qu’il twistait dans tous les sens pour construire ses histoires, pour se défendre des multiples accusations son encontre, surtout pour les accusations d’agressions sexuelles. Il avait des longues histoires pour expliquer que toutes les accusations d’agressions sexuelles étaient fausse, une était une sioniste infiltrée, l’autre des ragots d’extrême droite, l’autre son ex mythomane etc… etc… etc… Et moi je le croyais et le défendais car il était très persuasif et intense.

Contrôlant : Il était impossible d’être en désaccord avec lui, sinon il s’énervait, devenait agressif, se mettait à utiliser des multiples méthodes de manipulation pour s’assurer que je me range derrière lui, pour que je lui donne ce qu’il voulait, pour que je fasse ce qu’il voulait, la démocratie, le consensus, la discussion, le débat était impossible avec lui.

Lorsque je m’étais éloignée de lui je m’étais rapprochée de groupe militant antifasciste et il était venu m’engueuler, m’insulter et exiger que je cesse de parler à a ces gens qui était selon lui des traitres et des collabos. C’est à ce moment que j’ai coupé tout contact avec lui

Violent : Chaque fois qu’il avait un conflit avec quelqu’un il parlait de leur cassé la gueule, de les battre, à chaque gros conflits que j’avais avec lui il devenait très énervé et me faisait peur, il levait le ton voir il criait, avait une gestuelle agressive. Il en était de même lorsqu’il avait des conflits avec d’autres personnes. C’était épeurant car j’étais incapable de le confronter sur quoi que ce soit.

Misogyne et machiste : Déjà on peut se référer facilement aux diverses dénonciations à son sujet, sur la page des gamines entre autres, moi j’ai vu un autre côté de sa misogynie. Il sexualisait les femmes à l’extrême, il ne les voyait que comme des trous à baiser, il se vantait de ses ébats sexuels, des filles avec qui il couchait, de son énorme pénis, de baiser bien, de les faire jouir etc… etc… C’était très malaisant car il se disait féministe mais était incapable de voir les femmes autrement que comme des baises potentielles. Moi je suis pour la sexualité libre et consentante mais je trouve dégoutant de considérer les femmes comme des trous à fourrer, comme des objets sexuels dispensables qui ne servent qu’à servir son bonheur et son pénis. Lors d’une visite à mon appartement, il était seul avec une de mes colocs (pas sa sexfriend) et il l’avait complimenté de façon assez crade sur ses gros seins, c’était dégoutant et j’avais honte de l’avoir apporté chez moi.

J’oublie tellement d’évènements, tellement de choses mais Frank est un homme dangereux et j’ai peur de faire ce témoignage car j’ai peur de ce qu’il pourrait me faire, des choses qu’il pourrait inventer sur moi, j’ai peur de lui, j’ai peur de le croiser… »

Le prochain texte témoigne de violence sexuelle, de manipulation et de misogynie. La personne nous l’ayant partagé souhaite rester anonyme. C’est un témoignage qui permet, encore une fois, de constater le contrôle qu’aimait prendre Francis Boudrias Plouffe sur les personnes qui ne répondaient pas à chacune de ses demandes.

Avertissement : agression sexuelle, manipulation

« Donc, en 2012, je militais avec Frank dans un groupe indépendantiste gauchiste, le MPIQ. Une soirée, il a organisé une soirée de visionnement de film. Ça s’est fini tard, il était genre 4h du matin, j’ai demandé pour dormir dans son salon. Il a insisté pour que je dorme dans sa chambre parce que sa coloc allait peut-être revenir et qu’elle dormait elle aussi dans le salon. Je me suis couchée, toute habillée, et lui s’est mis en sous vêtement. J’étais full mal à l’aise et je me suis tournée pour lui faire dos. J’essayais de faire semblant de dormir, mais il essayait sans arrêt de relevé ma robe. Je refusais, je rabaissais ma robe, mais il continuait sans cesse. Un moment donné je lui ai dit « si je te laisse dormir en cuillère, vas-tu arrêter? » Il a dit oui. Ça s’est calmé mais il avait quand même les mains baladeuses alors j’ai pas été capable de dormir, je suis partie vers 7-8h, je sais plus mais le soleil était levé.

C’est rester de même. Plusieurs mois plus tard, genre mars 2013, on a été une gang de filles à vouloir call out ses comportements sur une autre militante. Je discutais avec un responsable, et il m’a dit : Toi, t’es pas objective sur ce dossier-là, Frank nous l’a dit que tu t’étais essayé sur lui et qu’il t’avait rejeté, que ça t’a rendue amère.

J’étais tellement en tabarnaque. J’ai fini par me distancier du groupe et du milieu militant parce que j’avais l’impression qu’on gardait toujours les agresseurs et qu’on laissait les victimes dealer avec leur affaire. Pis qu’on priorisait un bon militant actif, même s’il est un abuseur. »

Les captures d’images suivantes proviennent de la page Facebook «Collectif Les Gamines». Il s’agit d’une dénonciation publique publiée en 2017. Elles sont ajoutées ici puisqu’elles illustrent une fois de plus la violence de Francis Boudrias Plouffe et ne laisse pas de doute sur les dénonciations d’agressions sexuelles le concernant.

Avertissement de contenu : Violence non-décrite, violence sexuelle.

Les captures d’écran suivantes confirment plusieurs paterns déjà évoqués. Elles nous ont également été transmises et nous les publions avec autorisation :

Paranoïa et obsessions

« J’ai rencontré Francis Boudrias-Plouffe vers 2015, autour du printemps. Il tournait autour des manifestations, occupations, bref autour des espaces militants. Il sortait également à l’époque avec une amie. De fil en aiguille, on a eu quelques discussions seuls à seuls, qui m’ont laissé un sentiment d’inquiétude. J’avais 18-19 ans, full impressionable. Il m’a sorti des méga monologues sur une tonne de sujets, m’a littéralement enseveliE d’informations, ce qui lui donnait un air de grand connaisseur et d’importance. Puis il est arrivé sur des sujets autour de la Palestine, des tensions dans les groupes dans lesquels il s’impliquait, etc. Là, il m’a fait savoir à maintes reprises qu’il était traqué et menacé par différentes organisations (le mossad, le hezbollah, des groupes d’extrême droite aussi), qu’il était en danger, persécuté, etc.

J’ai failli y croire mais c’était trop big pour faire du sens. Surtout quand il est parti sur la pente de “Si des gens disent des choses sur moi, ou dénoncent des trucs, c’est une manigance du mossad/hesbollah/police pour me discréditer et m’attaquer et c’est tout faux c’est un complot”. J’ai pris mes distances. Mon amie qui sortait avec s’en est également séparée, et a une expérience avec qui ne m’appartient pas de raconter. Je l’ai soutenue, avec un ou deux autres amis. Pendant cette période, Francis a redoublé d’ardeur à tenter de nous convaincre (et tout le reste du monde aussi) qu’elle mentait, qu’elle était violente, etc etc. Il a inventé des horreurs pas pire ridicule pour la discréditer, la gaslighter, et continuer de mettre ses agissements sur le dos de grosses organisations. Depuis, plus de nouvelles de lui, pour ma part. Coupage de contact très nécessaire. »

La personne témoignant ici de son expérience avec FBP manifeste une expérience que plusieurs personnes nous ont partagé. Ici, nous avons le témoignage d’une personne qui a pu voir rapidement à travers ses mensonges concernant son amie. Ça n’a pourtant pas été le cas de tout le monde, puisque plusieurs proches de FBP ont choisi de rester dans ses fréquentations après les dénonciations de violence qu’ont faite plusieurs de ses ex. Mais au-delà de la confirmation de violence qu’a vécue la personne mentionnée dans ce témoignage, celui-ci explore la manipulation qu’il fait des luttes qu’il prétend défendre. Être un militant pour la libération de la Palestine à Montréal l’a mené jusqu’à utiliser le Mossad et le Hezbollah pour se victimiser et justifier les « rumeurs » qu’il pourrait y avoir à son sujet. Toute personne plus jeune, nouvelle dans les milieux militants ou impressionnable aurait pu croire à ces mensonges qui semblent des plus absurdes pour les militant-e-s aguerri-e-s. Comment peut-il avoir mobilisé d’aussi grands mensonges sans conséquences, sans remise en question publique ? Parce qu’il savait justement à qui s’adresser. Ses méthodes de manipulation ne sont pas laissées au hasard comme le confirme les prises d’images suivantes.

FBP défend une autre théorie que les complots policiers ou étatiques en ce qui concerne toutes les dénonciations le concernant : des groupes de gauches, dans lesquels sont actifs des agresseurs, veulent détruire sa réputation afin de protéger lesdits agresseurs. Il y a un problème bien réel dans le fait que de trop nombreux « camarades » de gauche ont violenté et perpétuent à ce jour des violences, souvent sexiste et profitant de statuts de popularité. Ces problèmes sont adressés depuis de nombreuses années par les militant-e-s féministes de nos réseaux. Par contre, l’instrumentalisation de ces violences pour décrédibiliser les dénonciations qui le concerne est, encore une fois, la preuve de sa manipulation. À plusieurs reprises, il a profité de dénonciations publiques pour alimenter ses conflits personnels, déviant la conversation des survivantes vers sa personne. De plus, il a souvent réagit aux dénonciations le concernant, pas pour s’offrir le même sort qu’il réservait à ses « ennemis » qui étaient dénoncés, mais pour justifier ses abus dans de longs textes présentant les raisons pour lesquelles il serait plutôt la victime de toutes ces relations. Nous le rappelons encore une fois : les dénonciations de violences sexuelles et physiques, de manipulation, de gaslighting et de menace de sa part sont trop nombreuses pour être concises dans ce document. Francis Boudrias Plouffe est multirécidiviste dans toutes ces situations et semble incapable d’offrir quelconque justice à ses victimes puisqu’il ne peut pas commencer par reconnaitre ses torts.

Si vous doutez encore des mauvaises intentions de FBP après cette lecture, il nous laisse lui-même les preuves de ses outils en « manipulation et contrôle ». Dans les captures d’écran suivantes, vous pouvez constater que ses actions, loin d’être de la maladresse ou des erreurs, sont issues de stratégies réfléchies.

En résumé, il publie sur VK, une plateforme depuis très longtemps prisée par l’extrême droite, un texte qui explique comment manipuler un forum sur internet. Il dit que c’est un texte pratique pour tout-es militant-es qui utilisent les réseaux sociaux. Le reste du texte n’est pas de lui, il promeut simplement le contenu qui copie. Le texte copié explique comment prendre le contrôle d’une plateforme, en faisant supprimer du contenu jugé indésirable, en utilisant des faux comptes pour dissimuler sa manipulation, en trollant, en manœuvrant de devenir modérateur des groupes, etc. La prochaine fois que vous entrez en conflit avec lui ou ses proches sur les réseaux sociaux, gardez cela en tête.

Conclusion :

Si vous vous êtes reconnus dans cette triste histoire, vous êtes peut-être une de ses victimes. Si c’est le cas vous avez tout notre soutien, nous vous croyons et vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : justice_survivantes@riseup.net

Si vous faites partie de son entourage, il est aussi possible que FBP abuse de vous ou vous manipule. Il n’est pas trop tard pour couper les ponts avec lui et le bloquer de vos réseaux.

La publication de ce dossier entend clore une fois pour toute ses manipulations. Après sa lecture FBP va probablement essayer de vous faire douter. Souvenez-vous qu’il va utiliser le 10% d’histoires véridiques afin de semer le doute en vous. C’est sa stratégie.

Il vous dira par exemple : «oui mais les autres aussi ont des amis agresseurs», «c’est moi la victime», etc. En travaillant sur ce dossier nous avons reçu des dizaines de captures d’écran qui attestent de ses abus.

Si vous voulez aider et défendre les victimes, vous devez nous aider à isoler Francis Boudrias-Plouffe et à faire connaitre ses agissements.