Montréal Contre-information
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Non à la destruction de la forêt du lac à Moïse!

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Juil 182019
 

Du Collectif Emma Goldman

La dernière forêt vierge au sud du 49e parallèle se situe à la tête des rivières Batiscan, Saint-Maurice et Métabetchouane. Dans les dernières années, les coupes se sont intensifiées dans la forêt ainsi qu’autour de celle-ci, menaçant ce dernier joyau de biodiversité. Malgré plusieurs oppositions et démarches de protection de la part des Premiers Peuples et d’experts, des coupes sont prévues en 2019. En effet, des dizaines de kilomètres carrés de la forêt du lac à Moïse ont été rendus disponibles à l’industrie forestière dans le plan opérationnel 2018-2023 du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. C’est donc un autre lieu de rencontre des Premières nations et un territoire de chasse ancestral qui est dévasté par l’industrie « forestière ». Depuis des millénaires, la Nation huronne-wendat occupe ce territoire. Dernièrement, le chef du conseil de bande de Wendake, Konrad Siouï, a déclaré qu’il est prêt à tout pour protéger cette forêt, envisageant même l’occupation du territoire. La résistance s’organise. Le 12 juillet, des personnes ont organisé une rencontre à Wendake pour discuter de l’avenir de cette forêt. D’autres actions sont à prévoir.

Pour plus d’informations:

Page Facebook: Yarha’ – Défendons la forêt vierge / Defend the virgin forest

Lutte pour la préservation de la vie : Cette victoire se fera en osant

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Juin 202019
 

Du Collectif Emma Goldman

Depuis plusieurs années, nous entendons parler de projets industriels qui sont prévus au Saguenay-Lac-St-Jean sur le Nitassinan : Arianne Phosphate, Métaux BlackRock et GNL Québec. Mais voilà que depuis quelques temps, tous ces projets avancent à vitesse grand V, dû moins, c’est ce que l’industrie veut laisser croire. Entre la difficulté de boucler leur financement malgré l’aide-sociale apportée par le gouvernement (les multinationales sont les véritables assistées sociaux, financées à coups de millions par les fonds publics, donc nos poches), le manque d’investisseurs ou encore les prix du marché qui ne favorisent pas l’industrie, tous ces projets sont loin d’être aboutis. Et bien sûr, il faut ajouter à tout cela la résistance de groupes diverses qui luttent pour préserver la vie et empêcher la destruction des territoires. Cette résistance amène bien évidemment de nombreux débats et une bonne partie de la population à son « opinion » sur la venue des projets industriels dans la région.

Dans cette guerre des mots et des idées (et des insultes pour plusieurs), il y a un danger : la recherche du consensus. Il faut accepter cette fracture que créée ce débat et tôt ou tard, il va falloir choisir et mettre nos corps en jeu ou se résigner. Il y a aussi de fortes chances que des liens se créent ou se brisent dans notre entourage. Que des rapprochements ou un éloignement se produisent entre des individus. Il s’agit d’un moment crucial pour l’avenir de nos territoires et nos communautés. Tout ça laisse des marques. Il faut combattre pour nos idées et le monde que nous voulons voir naître. Le statu quo c’est l’implantation de ces projets sur les territoires et la recherche d’un consensus nous amène à continuer dans le même cercle vicieux de destruction capitaliste. « Mettre de l’eau dans notre vin », c’est-à-dire continuer à exploiter les ressources naturelles à l’infinie, mais en créant des « emplois verts » avec des champs d’éoliennes, des panneaux solaires et autres trucs du genre. Verdir les emplois, mais rarement se demander si il ne serait pas plus bénéfique de diminuer la consommation et la production et de créer une rupture dans le système capitaliste. Les emplois verts de masse seront encore gérés par des multinationales et autres riches propriétaires qui viendront diversifier leur industrie avec le secteur des énergies « vertes » [1]. Nous pourrons aussi compter sur Hydro-Québec pour venir mettre son grain de sel avec des projets « verts » hyper-destructeurs pour ensuite nous siphonner avec leurs tarifs qui ne cessent d’augmenter année après année. Tout cela sur des territoires autochtones jamais cédés.

À ceux et celles qui nous critiquent de n’avoir rien à proposer, malheureusement, la mise en place d’une société nouvelle ne se fait pas comme une recette de tarte. Nous ne connaissons pas les millilitres nécessaires et le bon nombre de cuillères à thé. Il n’y a pas de plan définitif, mais une remise en question constante de nos manières de faire, de s’organiser et de vivre. Le seul moyen de s’en sortir réside dans l’auto-organisation et l’autonomie des communautés. C’est ce que nous sommes en train de faire, du mieux que nous pouvons. Créer des réseaux, des espaces libérés, des milieux alternatifs et relier tous ces archipels en lutte pour construire notre monde sur les ruines de celui des capitalistes [2].

Pour finir, les gens qui s’opposent aux projets industriels ne sont pas des « écologistes » emmerdeurs producteurs de nuages, comme-ci ces personnes étaient en dehors de la société. Il s’agit de travailleurs-travailleuses ou encore d’étudiants et d’étudiantes. Il est même possible que vous croisiez un de ces « enverdeurs » lors d’une marche dans le centre-ville de Chicoutimi. Restez sur vos gardes!

R

[1] Pour plus d’information, faire des recherches sur la lutte contre l’implantation d’éoliennes sur des terres agricoles à Sainte-Sophie-d’Halifax au Centre-du-Québec ou sur les combats menés en Grèce et en France contre de méga-projets éoliens.

[2] Un texte à paraître va traiter de l’expérience de l’usine autogérée Vio.Me. en Grèce. Il s’agit d’une belle alternative aux usines de production capitalistes.

On va tous mourir!

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Avr 232019
 

De Décivilize!

À l’occasion de leur Journée de la Terre (comme si toutes les autres jours ne devraient pas l’être!), une traduction du texte de Black Oak Clique

Une lettre ouverte et contre-manifeste envers Offensive Climatique, Extinction Rebellion, Earth Strike, et d’autres mouvements non-violents

Quand la fin du monde viendra, les gens sortiront de leurs appartements et rencontreront leurs voisins pour la première fois; il-elles partagent bouffe, histoires, camaradeie. Personne n’a plus à aller au travail ou au lavoir; personne ne se souviendra de regarder dans un miroir ou se mesurer, ni regarder ses email avant de quitter la maison. Les artistes de graffiti vont s’emparer des rues; les étranger-ères s’embrasseront, riant aux larmes. Chaque moment prend une forme immédiate pour ce qui jadis prenait des mois à réaliser; les fardeaux s’écroulent, les gens se confessent leurs secrets et s’accordent le pardon, les étoiles percent le ciel de New York City… et neuf mois plus tard, une nouvelle génération est née. (Crimethinc)

“La Terre ne se meurt pas, elle se fait tuer, et ceux qui la tuent ont des noms et des adresses. » Mais nous -moi, toi, et mêmes ceux qui tuent la terre? Nous allons tous mourir.

Dans le pire des scénarios, tu te noies, tu meurs de faim, ou bien tu souccombe à un arrêt cardiaque. Pas figurativement. Tu vas te noyer, crever de faim ou bien succomber d’un arrêt cardiaque. Peut-être y a la mince chance que vous survivrez la migration de masse vers les derniers confins de terres habitables près ou sur les pôles.

Peut-être!

Mais soyons réalistes ici : vous avez toutes les chances de mourir! Une mort lente, horrible, pénible, ça en sera une. On souhaiterait pouvoir affirmer que c’est un futur vers lequel on se rue à un rythme accéléré. Mais ce ne l’est pas : il s’agit du présent, matériel et palpable. Des îles coulent dans l’océan. Les pauvres se gèlent à mort dans les rues (dans les deux sens de l’expression). Des gens brûlent à vif dans des feux de forêt. La chute de la civilisation ne peut être qu’un simple événement. C’est un processus, présentement en cours.

Dans le meilleur des scénarios, la mort est la libération. Peut-être que le vrai “moi” – votre corps, votre conscience, votre âme, quoi d’autre – ne va pas mourir; à la place de cela, c’est votre “moi” abstrait – votre façon de vivre, vos relations sociales sous le capitalisme, votre système de signification qui martelé dans votre tête depuis le départ – qui va mourir.

“Pouvons-nous pas réformer le système?”

Non, nous pouvons pas. Le système est le problème, et ses racines sont profondes. Le problème n,est pas que le capitalisme. C’est aussi l’État, tout comme ce n’est pas seulement que l’État. C’est l’idéologie de la consommation elle-même; voulant que les êtres -plantes, animaux (incluant les humains désignés comme sous-humains), champignons et même les « ressources » naturelles inanimées- sont des objets à acheter, vendre, éventuellement consommés. Cette idéologie est peut-être la plus profonde idéologie que nous ayons. Elle pénètre tout forme de connaissance; de la science, aux arts, à la politique. Elle pénètre dans nos relations. Elle est aux fondements même de nos sociétés, si on ne peut la confondre pour la société elle-même – ce groupe d’humains au “h” majuscule, qualifés d’avoir suffisamment de valeur pour être circonscrits par l’abstraite communauté, laquelle se construit en opposition avec, littéralement, tout le reste.

Votre politicien-ne favori-e n’est pas immunisé-e à cela. Ni Trudeau ni GND, ni les Verts ni Mélenchon. Ni QS, ni le PS, ou l’Internationale Socialiste, pas même le Parti Communiste (révolutionnaire ou non). Peut-être (on en doute) que leurs coeurs sont à la bonne plance – mais hélas, ce n’est pas assez. Pour citer le splendide ouvrage de Peter Gelderloos, Anarchy Works :

Il y a des gens qui opposent le capitalisme par cause environementale, mais croient qu’une forme ou une autre d’État est nécessaire pour prévenir l’écocide. Mais l’État lui-même est un outil d’exploitation de la nature. Les États socialistes tels l’Union soviétique et la République Populaire de Chine se sont révélé parmi les régimes les plus écocidaires imaginables. Que ces deux sociétés n’aient jamais échappé aux dynamiques du capitalisme est en soi un caractère typique à la structure de l’État – nécessitant des relations économiques hiérarchiques et exploitatives, de commandement et de contrôle, et dès qu’on se met à jouer ce jeu, rien ne bat le capitalisme.

“Et puis la non-violence?”

Au sujet de la non-violence : il est criminel d’enseigner à une personne de se défendre elle-même lorsqu’elle est constamment victime d’attaques brutales. (Malcolm X)

La lutte contre l’écocide n’a jamais été non-violente, et ne le sera jamais, car elle ne peut simplement pas l’être. C’est parce que l’écocide est violence; violence contre moi et toi, contre les animaux sauvages et domestiques, contre les arbres, les herbes, les eaux et les montagnes. L’insurrection climatique de l’autodéfense.

L’adhérence stricte à la non-violence – étant le rejet total de la violence – est la complicité face à la destruction environnementale. Ce n’est pas une « offensive », ni une « rébellion », et ce n’est pas une « coup » porté au changements climatiques. Plusieurs d’entre nous n’ont pas le privilège d’être non-violent-es; notamment les gens parmi nous étant déjà marginalisé-es. Nous serons les premiers-ères à y passer. Nous sommes les travailleur-euses des fermes rurales et leurs familles qui se font gicler dessus des pesticides. Nous sommes les sans-abris se gelant à mort dans les vortex polaires. Nous sommes les indigènes dont les maisons se font engloutir par la mer. Nous sommes les pauvres qui n’auront pas le capital nécessaire pour le long périple vers des terres habitables dans le Nord. Si nous ne sommes pas violent-es – si on ne se rebelle pas contre le système qui nous opprime – nous serons écrasé-es. Ne soyons pas complices de notre propre mort, à travers la vôtre.

“C’est quoi l’insurrection climatique”

Peut-être le seul espoir que vous et moi avons. C’est de détruire ce qui nous détruit, par tous les moyens possibles

“Ça ne va pas heurter le mouvement?”

Non. Une meilleure question serait : qu’est-ce que les manifestations « non-violentes » nous ont fait gagner sur le long terme? La réponse étant : absolument rien. Plusieurs mouvements soi-disant « non-violents » tels le mouvement des Droits civiques, furent d’une violence inouïe. Il y eut des centaines à travers les États-Unis, et bien-sûr, l’existence de groupes paramilitaires armés tels les Black Panters et les Brown Berets. On pourrait affirmer la position que ce discours sur la non-violence est mis de l’avant par les même personnes dont le pouvoir serait susceptible d’être menacé par la violence, car la violence équivaut à un changement (possiblement immédiat) de situation. Voilà pourquoi ces gens célèbrent la Journée Martin Luther King au États-Unis, une journée reconnue au niveau fédéral; mais par la Journée Malcolm X. Même l’exemple le plus cité de résistance non-violente, le mouvement d’indépendance Indien, ne l’était pas tant. Bhagat Singh, qui après son exécution est devenu un héros populaire de la cause, fut inspiré par l’anarchiste français Auguste Vaillant pour son attaque à la bombe de l’Assemblée législative du Raj Britannique. Moins d’un an auparavant, il avait assassiné un officier de police Britannique en riposte pour la mort du chef nationaliste Lala Lajpat Rai.

“Ça ne serait pas contre-productif?”

Contre-productif à quoi? À faire passer des réformes insigifiantes? D’avoir des victoires à la Pyrrhus à travers le circuit légal? De performer des marches impotentes à travers des villes d’importance qui ne font rien d’autre que d’avoir une couverture tiède dans des journaux de second degré?

Demandez aux poules d’abattoir, libérée de leurs cages étroite, ou aux forêts natives protégées indéfiniment par des saboteurs contre les coupes d’arbres ou les développements (ainsi que tous les animaux pour lesquels ces forêts sont leur maison) : est-ce que l’action directe est productive?

L’action anarchiste – patiente, cachée, tenace, impliquant des individus, rongeant les institutions comme des vers mangent un fruit, comme les termites bouffent des arbres majestueux de l’intérieur – de telles actions ne se prêtent pas aux effets théâtraux de ceuxelles qui ne cherchent qu’à attirer l’attention.

Pour citer le grand maître de l’illusion George Méliès, « je dois avouer, à mon plus grand regret, que les trucs les plus faciles sont ceux qui ont le plus grand impact ».

“Si l’insurrection c’est si grandiose, pourquoi les gens ne sont pas en train de la faire?”

Des gens le font. Vous n’en avez seulement pas entendu parler car les médias sont assez rusés pour le cacher (le plus souvent). D’entendre les histoires héroïques de ceuxelles qui rispostent pourrait s’avérer trop dangereux d’être entendu par la majorité des gens – on coure le risque de les voir se radicaliser. Mais des mouvements tel la ALF et ELF msont en guerre contre l’écocide depuis les années ‘70.

“Je veux pas aller en prison.”

Nous sommes des gens qui rêvent d’un monde sans prisons.

“J’ai peur.”

Nous avons peur aussi. On aura peur, même si, aussi, on se doit d’être fort-es.

“Qu’est-ce qu’on peut faire?”

Laissons le grand activiste Keith Mann répondre:

Laboratoires envahis, serrures engluées, arbres cloutés, dépôts pillés, vitres cassées, constructions suspendues, visons libérés, clôtures déchirées, taxis en feu, bureaux en flammes, pneus taillés, cages vidées, lignes téléphoniques coupées, slogans barbouillés, boue tartinée, dommages commis, électricité en panne, sites inondés, chiens de chasse volés, manteaux de fourrure découpés, édifices détruits, renards libérés, chenils attaqués, compagnies dévalisées, colère, révolte, outrage, truands masqués…

“Et si je n’ai pas l’habileté de combattre?”

Vous l’avez, même si peut-être pas physiquement. Malgré le ton de cette lettre, nous ne sommes pas complètement opposé-es à l’action à découvert. En fait, dans certains cas, nous le jugeons nécessaire. Des groupes comme Earth Liberation Prisoners Support Group et Animal Liberation Front Supporters Group sont actifs pour représenter et défendre des militant-es. Comme le Sinn Féin,

Le Sinn Féin tout comme l’IRA jouent des rôles différents mais différents dans la guerre pour la libération nationale**. L’Armée Républicaine Irlandaise mène une campagne armée… le Sinn Féin maintient une guerre de propagande et est le « public » et la voix politique du mouvement.

“Qu’est-ce qui se passera par la suite?”

On sait pas. Mais avec un peu de chance, nos options ont été dévoilées…

———————-

* re-contextualisation Franco-Québécoise, pour les lecteurices

** on sait que l’exemple de la IRA/Sinn Féin est problématique, pour leurs politiques autoritaires nationalistes crasses. La traduction de cet exemple n’est pas un endossement de ces visions.

Pour une Nuit de la Terre (à chaque nuit) : les pneus de 40 voitures crevés sur l’île de Montréal

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Avr 232019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le Jour de la Terre, 2019 : des inondations se répandent à travers le sud de la province, la police fédérale protège les pétrolières contre les défenseurs de la terre autochtones d’un océan à l’autre du soi-disant Canada, les réfugié.es du climat se font contrôler avec des fusils sur la tempe par les milices d’extrême-droite en Arizona, 150 espèces s’éteindent à chaque jour alors que les gens se préparent dans divers endroits dans le monde à affronter les records de feux de forêts, d’ouragans et de typhons. Pendant ce temps, une poignée d’ONG pour l’environnement et leurs activistes salarié.es financé.es par des élites philanthropes sous le joug de grandes entreprises veulent qu’on croit que nous convaincrons les gouvernements de faire les changements nécéssaires pour sauver la planète si nous marchons en tournant en rond, assez de fois et avec assez de gens, en nous livrant nous-même à la police si on dérange temporairement la routine quotidienne de quelqu’un.

Nous prenons au sérieux la proposition des grévistes du climat, qui refusent d’aller à leurs cours sans demander la permission. Même si c’est seulement pour un après-midi par semaine pour l’instant, iels démontrent la nécessité d’agir directement pour interrompre la réproduction normale de cette société qui tue la terre. Nous pensons aussi qu’il faut délaisser le chemin de la légalité, autant que celui de la désobéissance civile, celui qui propose des sit-ins pour les médias qui mènent à passer un soir au poste de police et des dates de cour interminables, ce qui complique la tâche de continuer à lutter.

Ainsi, plutôt que de participer aux festivités du Jour de la terre, la nuit du 22 avril, nous avons crevé les pneus de 40 voitures dans divers quartiers de Montréal. Nous ne prétendons pas que cette action ait été significative en soi quant à la défense d’un futur viable. Nous ne souhaitons pas non plus mettre les choix de consommation personnels tel le fait de posséder une voiture au centre d’une stratégie pour combattre la destruction énvironnementale. Nous avons choisi de commettre ces petits gestes pour offrir un reflet de la perturbation que cette économie et cette société requièrent si nous voulons faire en sorte que les générations futures ainsi que la nôtre aient la chance d’avoir une vie plus digne sur cette planète.

Nous avons choisi des quartiers occupés par les riches, majoritairement des voitures de luxe dans les entrées de maisons de millionaires. Nous avons ciblé ceux et celles qui profitent du niveau de dévastation impensable faite à la terre par le capital et la colonisation et qui sont le plus à l’abri des impacts de la catastrophe climatique qui débute, s’ils parviennent à s’en protéger. Les riches peuvent se permettre de déménager quand leurs maisons sont inondées chaque année. Les riches auront un coussin économique lorsque l’État tentera d’invidualiser les responsabilités de la crise climatique et les taxes sur le carbone ou autres tentatives de dernière minute pour préserver cette société placent le fardeau sur les pauvres.

Le Jour de la Terre, 2020 : des émeutes du climat dans toutes les grandes villes. Pratiquement personne ne peut entrer au travail le matin, même si son usine ou son startup n’a pas encore été mis hors-d’usage et pillé par des ancien.nes pacifistes. Les défenseurs de la terre et leurs alliés ont combattu les divers incursions des pétrolières et leurs espaces d’autonomie de l’État canadien élargissent de plus en plus. Des réseaux de solidarité et de sabotage empêchent considérablement la capacité de surveillance aux frontières. Les émissions de carbone ont commencé à baisser drastiquement du à la chute abrupte de l’activité industrielle mondiale causée par la révolte. L’effet des changements climatiques se fera encore sentir pendant des siècles; des gens meurent dans les inondations et les ouragans, en conflit avec les forces réactionnaires et avec l’État, d’autres meurent de vieillesse, mais tous.tes savent qu’iels ont combattu et que d’autres continueront la lutte.

Nous pouvons rêver (et crever des pneus).

Appel à perturber le Sommet des champions de la nature

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Avr 012019
 

De Printemps tout le temps [page Facebook]

Les 24 et 25 avril prochains, à Montréal, aura lieu un « Sommet des champions de la nature », réunissant « de grands philanthropes, des chefs d’entreprise, des organisations non gouvernementales, des organismes des Nations Unies, des dirigeants autochtones et des ministres de l’environnement du monde entier ».

Pendant que la planéte brûle, que les populations les plus pauvres subissent violemment les conséquences des désastres environnementaux, et que les espèces disparaissent à un rythme effréné, les dirigeants espèrent se réunir paisiblement pour un énième congrès. On n’a pourtant pas besoin d’un autre sommet organisé par l’État canadien, reconnu pour son économie extractiviste et coloniale (qui vient d’ailleurs de s’acheter un pipeline à 4,5 milliards de dollars), pour nous dire qu’un « nouveau partenariat » entre une poignée de ministres et de grands capitalistes nous sauvera de la crise climatique. Ces « champions de la nature » sont les responsables de la catastrophe en cours. Il est hors de question de les laisser continuer à administrer le désastre à coups de promesses creuses.

Le 24 et 25 avril 2019, perturbons leur sommet! Multiplions les actions et les manifestations pour leur montrer que le « championnat de la nature » sera gagné par ceux et celles qui défendent l’eau, la terre et tout ce qui y vit. Non pas par ceux qui les exploitent.

Lettre ouverte aux grévistes du climat

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Mar 152019
 

Soumission anonyme à  North Shore Counter-Info

Préface: Nous avons écrit ce texte pour le distribuer à la manifestation de la grève du climat ce vendredi 15 mars. C’est un travail en cours, mais nous désirons le partager à l’avance au cas où d’autres aimeraient s’en inspirer pour d’autres villes. Adaptez ce texte à votre contexte.

Premièrement, Merci. Merci d’en avoir quelque chose à foutre. Merci de décider qu’il y a des futurs pour lesquels ça vaut la peine de se battre, même quand le futur qu’on nous propose semble de plus en plus sombre. La bonne nouvelle c’est que vous êtes ici, avec votre corps, en même temps que tellement d’autres à travers le monde. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de reconnaître que nous sommes connectés les un.es aux autres et aux autres êtres vivants et non-vivants de cette planète, d’une manière beaucoup plus complexe et belle que ce que n’importe quel #hashtag pourrait exprimer.

Plusieurs fois par semaine, une nouvelle histoire d’horreur ou une ­autre prédiction catastrophique nous rappelle que nous sommes face à une menace existentielle. Les expert.es n’étudient plus comment prévenir les changements climatiques, mais bien comment nous pourrions en atténuer les effets. Nous savons déjà que tout va changer. La question pour 2019 et pour cette génération est : changer vers quoi ?

Les vautours tournent déjà en rond au-dessus de nos têtes.

Les corporations demandent : « Comment pouvons-nous en profiter ? » Leur but sera toujours le profit, que ce soit en forant un nouveau puits de pétrole sous les glaciers qui fondent ou en commercialisant un nouveau produit « vert » pour nous apaiser.

Les gouvernements demandent : « Comment gardons-nous le contrôle ? » Leur but sera toujours de consolider leur pouvoir, que ce soit en augmentant leurs programmes de surveillance ou en encourageant le « dialogue démocratique », tant que celui-ci ne devienne pas hors contrôle bien entendu. Les gouvernements les plus adaptés feront ceci au nom de la lutte contre les changements climatiques. Ici au so-called Canada, le gouvernement n’est pas aussi subtil et pousse encore pour une expansion massive de l’exploitation des hydrocarbures et des projets miniers, les imposant de force aux communautés autochtones par la force des armes si ils et elles ne peuvent pas être acheté.es.

Les politicien.nes, incluant les carriéristes qui se définissent comme activistes, demandent : « Comment exploiter la peur grandissante et l’insatisfaction générale à notre seul avantage ? » L’histoire nous démontre clairement que si ces personnes parviennent à prendre le leadership d’un mouvement, ils et elles récupéreront le pouvoir exactement au moment où nous devenons une véritable menace pour l’ordre établi. Ceux et celles au pouvoir dépendent de cette récupération, dépendent du fait que notre rage soit dirigée vers des cul-de-sac. Organisons-nous, mais pas derrière ces politicien.nes qui tentent de nous vendre la version de l’Espoir™ la plus tendance.

Nous ne savons pas exactement de quoi un « monde meilleur » aurait l’air. Mais comme vous, nous avons le sentiment qu’il faut essayer. Nous ne voulons pas simplement être du « bon côté de l’histoire », ce piège narcissique. Nous voulons être efficaces dans un cadre éthique qui met en valeur la liberté, l’autonomie et la solidarité. Commençons à prendre au sérieux l’idée que nous pourrions avoir un impact. Pour ce faire, nous proposons une résistance joyeuse, stratégique et féroce qui pourrait inclure ces ingrédients :

Des transformations, pas des réformes. Le capitalisme tue la planète. C’est un système basé sur une croissance infinie, et ne sert que les riches et les puissant.es. Aucun changement de mode de vie et aucune réforme gouvernementale ne parviendra à changer cela. Le capitalisme doit partir. Ceux et celles au pouvoir ne seront pas simplement persuadé.es de changer leurs façons de faire ou d’abandonner leurs pouvoirs et richesses accumulés à travers les siècles grâce au patriarcat, au pillage colonial et à l’exploitation des masses.

La police nous bloque le chemin. Peut-être retenez-vous déjà votre souffle quand vous croisez la police. Si ce n’est pas le cas, rappelez-vous que même la police la plus sympathique devra suivre des ordres pour éviter d’être renvoyée. Les policier.ères sont les chiens de garde violents de ce système pourri. Pour faire une simple brèche, beaucoup de gens devront briser de nombreuses lois, et pas simplement dans le style symbolique du « arrêtez-moi devant les caméras ».

Construisons des vies qui en valent la peine. Nous sommes cyniques, mais pas dépourvu.es d’espoir. Lorsque nous refusons d’abdiquer et construisons plutôt des vies qui valent la peine d’être vécues maintenant, nous avons un aperçu d’un futur différent et le désir grandissant de nous défendre. Nous voulons des vies collectives remplies d’empathie, de créativité et d’ouverture.

Merci encore d’être ici, d’être venu.es. Ceci est le début d’une longue route ou encore d’une corde raide. Marchons ensemble, et tentons d’éviter les pièges qui nous guettent.

-quelques anarchistes

Déploiement de bannière en solidarité avec Unist’ot’en

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Mar 152019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

14 mars 2019
Tiohtiá:ke, sois-disant Montréal

Ce matin à 7h34 au coin des rues Papineau et Saint-Grégoire une bannière portant l’inscription « Solidarity with Unist’ot’en » (Solidarité avec Unist’ot’en) a été accrochée et tendue sur un viaduc.

Cette action se veut un geste symbolique pour annoncer la journée du 15 mars, au cours de laquelle sont prévues deux importantes manifestations, soit la manifestation étudiante pour le climat ainsi que la manifestation anuelle contre la brutalité policière.

Il est important de rappeler qu’alors que débutera cette journée chargée d’implications, des personnes autochtones se trouvent tous les jours sur la ligne de front et se défendent contre le colonialisme environnemental exécuté par les institutions policières et étatiques.

Le 7 janvier dernier, des agents de la Gendarmerie Royale Canadienne ont démantelé par la force le point d’accès Gidumt’en du territoire non-cédé de la nation Wet’suwet’en, où se trouve le camp Unist’ot’en. Les personnes autochtones qui gardaient le point d’accès ont été violement arrachées à leur territoire par les forces armées de la GRC pour permettre le début des travaux de construction du gazoduc (projet Costal GasLink) de la compagnie TransCanada.

Le camp Unist’ot’en, établi sur le territoire Wet’suwet’en depuis 2009 est un milieu de vie comportant un centre de guérison par la reconnection au territoire. Un des buts du camp est d’assurer une présence sur le territoire afin de le protéger des multiples projets à hauts risques environnementaux qui sont planifiés sans le consentement des premières nations. Jusqu’à maintenant, leur présence a mené à l’abandon de plusieurs projets de gazoduc.

L’affichage de cette bannière se veut aussi une dénonciation de l’hypocrisie du gouvernement Trudeau alors que le Premier Ministre feint des mesures de réconciliation avec les Nations Autochtones tout en demeurant muet face aux récents évènements d’Unist’ot’en. De plus, son appui aux nombreux projets destructeurs pour l’environnement témoigne d’un immobilisme opportuniste qui défie toute logique dans la crise environnementale actuelle.

« L’invasion du territoire des Wet’suwet’en par TransCanada n’est qu’un des nombreux exemples prouvant l’étroitesse des liens entre les violences climatiques, la brutalité policière et les luttes autochtones. L’affichage d’une telle bannière se veut un rappel de la convergence de ces luttes et un message de solidarité avec les personnes qui se battent présentement en territoire Wet’suwet’en. » affirme une participante de cette action.

Appel à un contingent anticapitaliste et décolonial pour la manifestation Crise climatique: sonnons l’alarme

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Mar 122019
 

Des Comités de défense et de décolonisation des territoires (Facebook)

Vendredi 15 mars 13h00
Coin Duluth / Parc

La crise écologique, c’est rien de nouveau: ça fait plus de 50 ans que les cris d’alarme des scientifiques se succèdent, que les ravages du capitalisme et du colonialisme sur l’environnement et les populations crèvent les yeux. Ce que les médias annoncent aujourd’hui comme une catastrophe n’est que l’aboutissement d’une économie fondée sur l’accélération et la croissance, qui fonctionne par l’entremise de la dépossession et la destruction. L’urgence est là, partout autour de nous. On l’observe depuis des années, on l’a intériorisée. On nous presse de modifier nos comportements individuels -en consommant moins, en recyclant ou en réduisant notre empreinte écologique- comme si ça pouvait changer quelque chose, alors qu’on sait au fond qu’on a besoin de bien plus, qu’il n’y a rien à espérer de ces gouvernements et de ce système. Y’a pas de réforme qui puisse l’améliorer, pas de compromis possible avec l’organisation étatique de l’exploitation et du désastre.

Malgré le sentiment d’impuissance généralisé, on voit poindre des foyers de résistance: des blocages de pipelines, des communautés autochtones qui s’organisent contre des projets miniers, des étudiant-es du secondaire en grève. Toutes ces manifestations de notre colère témoignent d’une même volonté de défendre nos mondes. De briser la bulle qui enferme chaque individu dans sa petite case, ou seules les actions individuelles font sens. Les luttes pour la défense et la décolonisation des territoires se présentent maintenant comme des manières de s’organiser contre ce qui nous détruit. Contrairement à l’écologie bien-pensante et au greenwashing, elles seules peuvent mettre un frein au saccage.

Le 15 mars prochain, alors qu’on sera des milliers dans les rues lors de la manifestation pour le climat, profitons de l’occasion pour mettre en évidence la nécessité de transformer ensemble nos façons de penser et de composer avec ce qui nous entoure et nous constitue, de bousculer l’ordre établi et de défendre nos mondes!

Le Pont Jacques-Cartier bloqué

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Jan 132019
 

De sub.Media

Le 8 janvier à 8h du matin, un groupe d’environ 25 personnes a fermé le Pont Jacques-Cartier, un important corridor de transport à soi-disant Montréal, en réponse à l’attaque de la GRC contre les Wet’suwet’en.

Appel à l’action international – Soutien à la nation Gidimt’en

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Jan 072019
 

Alerte – Attaque imminent de la GRC – Restez à jour (7 janvier 11h)

Du Point d’accès Gidimt’en (page Facebook)

Aujourd’hui, des agents de liaison de la police ont rencontré des Chefs traditionnels Wet’suwet’en et leur ont indiqué que des forces spécialement entrainées allaient être déployées pour déplacer les Wet’suwet’en de leur terres.

La police a refusé de donner des détails sur cette opération aux chefs traditionnels. Ainsi, le nombre de policiers, la stratégie ou encore la date de l’attaque sont inconnus à ce jour.

En ne répondant pas aux demandes de précisions des chefs
traditionnels, la police a ainsi confirmé que l’effet de surprise était recherché pour pouvoir déborder les Wet’suwet’en qui protègent leurs terres.

Cette opération de police n’a d’autre but que de permettre à TransCanada d’accéder au territoire des Wet’suwet’en, qui n’ont jamais cédés leurs terres. C’est un ultimatum que la police impose : céder les terres ou faire face aux forces de police. C’est un acte de guerre.

Malgré les belles paroles portées par le comité de « Vérité et Réconciliation », le Canada continue à faire ce qu’il a toujours fait : utiliser la violence contre les peuples des Premières Nations et les criminaliser, afin que leurs terres incédées puissent être exploitées pour le profit de quelques uns.

La police a été avertie que des enfants, des aînés, des familles étaient présents sur le camp Gidimt’en, lieu de l’attaque annoncée. Ce à quoi aucune réponse n’a été apportée.

Depuis sa mise en place, ce point d’accès pour rentrer sur les terres des Wet’suwet’en a accueilli des rassemblements, des ateliers et est le lieu de nombreuses activités traditionnelles.

L’article 10 de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones énonce clairement « Les peuples autochtones ne peuvent être déplacés par la force de leur terres ou territoires » Tout déplacement des Wet’suwet’en par les forces de police viole directement cette Déclaration que le gouvernement de Trudeau a promis de respecter.

Nous nous préparons à un affrontement dans la durée. Les chefs traditionnels et les défenseurs des terres n’ont pas l’intention de laisser la souveraineté Wet’suwet’en être violée une fois de plus.

Pour le dire simplement, la menace gouvernementale d’envahir les territoires Wet’suwet’en est une violation de droits, un siège, et une extension du génocide auquel les Wet’suwet’en ont survécus.

Le Canada sait très bien que son action est illégale. La Nation Wet’suwet’en a longtemps bataillé sur le dossier juridique Delgamuukw-Gisday’wa afin que leur souveraineté soit reconnue et affirmée par les lois canadiennes.

En 1997, la Cour Suprême du Canada a acté que la Nation Wet’suwet’en, représentée par ses chefs traditionnels, n’avait jamais cédé ses droits sur ses 22.000 km2 de terres situées dans le nord de la Colombie Britannique.

Mais ces actions judiciaires coutent de l’argent. Et la construction du pipeline peut être terminée avant toute avancée légale significative. Alors Transcanada, soutenu par les gouvernement locaux et fédéraux, viole ouvertement ces droits de propriété.

La création du camp Gidimt’en a été soutenu par tous les chefs. Selon la loi des Wet’suwet’en, les 5 clans qui composent cette Nation s’opposent de manière unanime contre l’implantation du pipeline sur leurs terres.

Les avocats de Transcanada ont argumentés que l’un de ces clans, les Unist’ot’en étaient un groupe marginal, qui ne pouvait bénéficier de ces droits de propriété.

Le Camp Gidimt’en prouve que les Unist’ot’en ne sont pas isolés et que les chefs héréditaires de l’ensemble des clans les soutiennent et refusent l’accès de leurs terres aux pipelines.

Les Wet’suwet’en ont mis en avant le chemin respectant la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, ainsi que la nécessité d’un consentement libre, préalable et informé des habitants. Le Canada a choisi d’ignorer ce chemin vers la réconciliation.

Nous appelons la population à agir en solidarité grâce à une journée d’action internationale ce mardi 8 janvier 2019.

Soutenez les Wet’suwet’en en vous rendant physiquement sur les camps, ou par des dons, ou encore en menant des actions là où vous vivez. Ces actions sont non-violentes.

Cette violation des terres et des droits des Wet’suwet’en doit être arrêtée. Nous devons nous opposer aux gouvernements fédéraux et provinciaux.