Montréal Contre-information
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L’heure est venue : comment supporter le camp Gitimt’en

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Jan 042019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Un face-à-face se déroule présentement et son dénouement déterminera l’avenir du nord de la Colombie-Britannique pour des générations à venir. La région entière sera-t-elle envahie par la fracturation hydraulique, ou les peuples autochtones affirmant leur souveraineté seront-ils victorieux en repoussant l’assaut sur leur terres ?

Le futur reste à être écrit. Ce qui suivra sera grandement influencé par les actions entreprises dans les prochains jours et des prochaines semaines. Il s’agit d’une lutte à long terme, mais elle se trouve à un moment critique. C’est pourquoi nous disons : l’heure est venue. Si vous êtes une personne conscientisée et que vous comprenez l’ampleur de ce qui est en jeu, demandez-vous quelle serait la meilleure façon supporter les grassroots Wet’suwet’en. Pour certaines personnes, cela veut dire venir au front. Pour d’autres, cela veut dire apporter du support matériel ou monétaire, ainsi que contribuer aux efforts de sensibilisation et de partage d’information.

HISTORIQUE DE LUTTE :

Le camp Unist’ot’en existe depuis 2009 et des personnes y résident de façon continue depuis 2012. Il a été construit directement sur le trajet proposé d’un corridor de pipelines, lequel incluait une multitude de méga-projets, dont deux projets déjà soumis, soient le Northern Gateway et le Pacific Trails Pipeline.

Unist’ot’en, connu comme le Peuple des Eaux en Amont, est un groupe familial au sein d’un des cinq clans de la nation Wet’suwet’en. Leurs territoires englobent une grande partie du nord de la Colombie-Britannique. En 2005, plusieurs grosses compagnies pétrolières annonçaient leurs intentions de construire un immense corridor de pipeline à travers ces territoires. Certaines personnes Wet’suwt’en ont adopté la mission de faire en sorte que ce futur imaginé par ces capitalistes ne voit jamais le jour. Des cinq clans Wet’suwet’en, les Unist’ot’en furent les premiers à s’opposer officiellement à TOUT pipeline proposé traversant leurs territoires. Aujourd’hui, les cinq clans font front unis dans cette opposition. Cette unité a été réalisée grâce à des années de diplomatie constante et de recherche de consensus de la part des grassroots Wet’suwe’ten. Le succès de leur résistance est attribuable, en grande partie, à un engagement inébranlable envers la structure de gouvernance traditionnelle des Wet’suwet’en.

En 2009, une habitation fut construite aux coordonnées exactes du chemin que serait censé prendre le corridor énergétique. En raison de la géographie de la région, laquelle est accidentée, montagneuse et sismiquement active, modifier la trajectoire du corridor n’a jamais été envisagé. Le site est situé dans le territoire Unist’ot’en connu sous le nom Talbits Kwa, dont les frontières suivent les berges de la Wedzin Kwa (connu sous le nom colonial de la rivière Morice). Un pont à voie unique constitue le seul moyen d’entrer et de sortir du territoire, celui-ci n’étant accessible que par un chemin forestier partant de Houston (C.-B.) vers le sud. Depuis des années, le camp Unist’ot’en maintient un poste de contrôle sur ce pont. Les leaders du camp ont clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un blocage, car l’accès au pont est accordé à de multiples parties, incluant des travailleur.ses forestier.es, des pêcheur.ses et des chasseur.ses, dans la mesure où ceux-ci et celles-ci respectent le protocole du Consentement Libre, Préalable et Éclairé.

Qu’est-ce que le Coastal GasLink (CGL) pipeline ?

Le peuple Wet’suwet’en, sous la gouvernance de leurs chefs héréditaire, se dresse sur le chemin d’un des plus large projet de fracturation hydraulique de l’histoire canadienne. Le pipeline Coastal GasLink (CGL) tente de connecter les opérations de fracturation hydraulique du nord-est de la Colombie-Britannique avec une installation de gaz naturel liquéfié (GNL ou LNG en anglais) située dans la ville côtière de Kitimat. Ce terminal d’exportation, appelé LNG Canada, est possédé par un consortium de géantes multinationales pétrolières (Shell, PetroChina, Petronas, KOGAS, et Mitsubishi). Malgré la propagande tentant de faire croire aux citoyen.nes que cet investissement de 41 milliards $ est inévitable, l’instabilité du marché global du GNL demeure une réalité. De nombreux pays sont bien établis dans ce marché extrêmement compétitif.

CGL est le premier d’une série de projets de pipelines visant à traverser les territoires traditionnels Wet’suwet’en. S’il était construit, il faciliterait et accélèrerait la construction de pipelines subséquents, transportant bitume et produits de fracturation, en plus d’encourager les compagnies gazières à exploiter les gaz de schistes le long du tracé du pipeline. Ce projet constitue une tentative d’ouvrir la voie à un corridor énergétique qui traverserait certaines des dernières zones vierges de toute la région. L’achèvement et la mise en fonction du CGL transformerait de façon irréversible l’écologie et le caractère même du nord de la Colombie-Britannique.

Qu’est-ce que le camp Gitimt’en ?

Gitimt’en est un des cinq clans de la nation Wet’suwet’en. La création du camp Gitimt’en a été annoncée dans la salle de banquets Wet’suwet’en, tous les chefs présents l’appuyant. En réponse à l’injonction de CGL, le camp Gitimt’en fut établi sur la route menant au camp Unist’ot’en, créant ainsi une nouvelle ligne de front. Les avocats de CGL soutiennent que les Unist’ot’en sont essentiellement une bande de voyous sans revendication légitime du titre aborigène. L’intervention des Gitimt’en démontre que les Unist’ot’en ne sont pas seul.es et que les chefs héréditaires sont prêt.es à faire respecter la loi Wet’suwet’en en refusant l’accès à CGL. Le camp Gitimt’en a clairement indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un blocage, car l’accès au pont est accordé à de multiples parties, incluant des travailleur.ses forestier.es, des pêcheur.ses et des chasseur.ses, dans la mesure où ceux-ci et celles-ci respectent le protocole du Consentement Libre, Préalable et Éclairé.

Vendredi le 21 décembre denier, un juge a accordé à CGL une extension de leur injonction contre le camp Unist’ot’en, l’appliquant dorénavant à tous les camps de résistance au sud de Houston. Pour cette raison, le camp de Gitimt’en est en état d’alerte, prêt à défendre son territoire non-cédé contre la menace d’une invasion policière. La ligne de front est actuellement tenue par un certain nombre de chefs Wet’suwet’en, de familles et de militant.es expérimenté.es, et le camp grandit de jour en jour. C’est un camp éloigné, en plein air, où il fait généralement moins de zéro degré celsius. Bien entendu, ce ne sont pas des conditions faciles. Dans une région isolée de l’hiver nordique, la survie est difficile, et s’organiser politiquement l’est encore davantage. Les infrastructures du camp contribueront grandement à la capacité des gens présents à s’organiser efficacement.

Comment supporter ?

Une injonction étant en place, une intervention policière pourrait être déclenchée à tout moment. Les renseignements obtenus localement suggèrent qu’une escalade de la menace est plausible dès le début de janvier. Les leaders Wet’suwet’en demandent à ce que les supporteur.rices traitent cette situation comme étant urgente.

– Venez supporter le front *
– Commanditez un membre de votre communauté pour qu’il ou elle rejoigne le front (en donnant priorité aux personnes autochtones).
– Planifiez un moment de travail collectif au camp. Organisez-vous avec votre groupe d’ami.es pour venir au camp avec un projet en tête, comme la construction d’une structure. Cette option est idéale pour des gens qui aimeraient supporter le camp mais qui ne peuvent quitter leur maison pour une longue période de temps. Par exemple, des projets de construction qui seraient appréciés : une yourte, une tente prospecteur, une shed à bois, un abri de garde. Gardez en tête que les structures ont toutes besoins d’être chauffées, les poêle à bois sont donc en grande demande.
– Créez un pamphlet (à propos de la fracturation, du GNL, du Coastal GasLink pipeline, des camps de résistance de Unist’ot’en et de Gitimt’en, etc.) qui pourrait être utile pour partager de l’information en personne. Si un pamphlet est mis en ligne sous forme de PDF prêt à être imprimé, celui-ci peut facilement être reproduit par des gens de partout. Faites approuver votre pamphlet en l’envoyant à yintahaccess@gmail.com
– Traduisez des textes existant à propos du camp.
– Planifiez une action de solidarité. Si la police et l’industrie forcent leur chemin sur le territoire, il est temps de bloquer des autoroutes, des ponts et des voies ferrées. Il est temps d’occuper des bureaux, de perturber, et d’envoyer un message clair qui ne peut être ignoré. Commencez à penser à des actions appropriées à effectuer près de chez vous. Gardez en tête que d’utiliser des cibles secondaires et tertiaires (c’est-à-dire de cibler des compagnies qui sont en partenariat avec la compagnie que vous visez) peut parfois être plus efficace.
– Planifiez des événements de levée de fond et de partage d’information, comme la projection d’un film.
– Donnez de l’argent ou des biens matériels. Les besoins actuels : des matériaux de construction, une camionnette, un camion de campement, un skidoo, de la nourriture, de l’essence, de l’argent pour le transport.
– Si vous faites partie d’une organisation telle q’une ONG ou qu’un syndicat, plaidez pour que celle-ci publie une déclaration officielle en appui aux chefs héréditaires Wet’suwet’en.
– Si vous êtes une personnalité publique, s’il-vous-plaît, utilisez votre influence pour attirer l’attention vers cette cause. Par exemple, si vous êtes largement suivi.e sur les médias sociaux, publiez-y votre support.
– Si vous faites partie d’une organisation qui envoie des observateurs.rices des droits humains dans des zones de conflits, s’il-vous-plaît, contactez immédiatement yintahaccess@gmail.com
– Augmentez la visibilité de ce qui se passe en publiant sur les médias sociaux, avec des hyper-liens et des hashtags. Les trois hashtags officiels du Yintah Access Checkpoint sont #notrespass #wedzinkwa #wetsuwtenstrong.

Comment faire des dons au Wet’suwet’en Access Point sur le territoire Gitimt’en :

– (Préféré) Envoyez un e-transfer à yintahaccess@gmail.com
– Postez un chèque. Écrivez à yintahaccess@gmail.com pour obtenir le nom et l’adresse postale.
– Paypal – codym@uvic.ca
– Faites un don à la campagne GoFundMe : https://www.gofundme.com/gitdumt039en-access-point
– Si vous faites une levée de fond, pensez à établir un objectif précis. Par exemple : un campeur, une motoneige, une scie à chaîne, une génératrice, une soudeuse. Se doter d’un objectif précis peut contribuer à ce que la levée de fond soit plus gratifiante.

Note : Le camp Gitimt’en et le camp Unist’ot’en se supportent entre eux. Il est par contre important de noter que ce sont deux camps séparés et distincts. Les deux camps sont situés sur les territoires de deux différents clans et ceux-ci répondent à leurs chefs respectifs. Ceci est important pour des raisons légales. L’injonction a failli à faire la différence entre les deux camps, mais ceci n’est ni exact ni défendable. Les finances des deux camps sont séparées. Si vous désirez donnez au camp Unist’ot’en, ce qui est grandement encouragé, veuillez le faire à eux et elles directement. Vous pouvez le faire via leur site web : unistotencamp.com.

* Considérant que la vie au front peut être particulièrement difficile physiquement, émotionnellement et mentalement, ce n’est pas tout le monde qui est encouragé à venir. Posez-vous certaines questions comme : Dans une situation intense, avec un haut niveau de stress, suis-je capable de penser rationnellement et d’agir de façon intelligente ? Suis-je prêt.e au risque de me faire arrêter ? Est-ce que je suis doté.e de compétences pouvant s’avérer utiles ? Est-ce que le front est l’endroit où je serais le ou la plus utile ? Est-ce qu’une personne autochtone pourrait prendre ma place ?

Quiconque veut venir au camp doit préalablement contacter yintahaccess@gmail.com. Visitez la page Facebook du camp en cherchant Wet’suwet’en Access point on Gidumt’en territory.

Appel à rejoindre le Camp de la Rivière

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Juil 222018
 

Des Comités de défense et de décolonisation des territoires [page Facebook]

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L’été dernier, une barricade a mis un frein à l’extraction pétrolière de la compagnie Junex sur le site Galt près de Gaspé. Depuis, le Camp de la Rivière, établi non loin de ce blocage, persiste et veille sur les territoires. Nous appelons à le rejoindre et le faire vivre. La mainmise des pétrolières sur la région et le saccage qui s’ensuivra ne sont pas des fatalités. Seule une présence soutenue pourra arrêter la destruction des rivières, des forêts et de tout ce qui y vit. Il est possible de mettre en échec la dépossession des habitant.es et la spoliation du territoire Mi’kmaq non-cédé et invaincu.

Le Camp de la Rivière s’est maintenu pendant tout l’automne et l’hiver. En plus d’être un lieu de résistance, le campement est devenu un monde de rencontres, d’échanges et d’éducation populaire pour signaler la prédation des pétrolières sur le territoire Mi’kmaq du Gespegawagi.

Depuis la fin mai, le gouvernement du Québec fait savoir son intention d’expulser le camp installé sur des terres publiques. Cette menace ne nous fait pas peur, elle ne fait que mettre en lumière la volonté de Junex de reprendre ses forages. Toutes les personnes soucieuses de la protection des territoires et de la création de nouvelles solidarités entre allochtones et autochtones sont appelées à nous rejoindre pour continuer de bâtir la résistance contre les industries extractives.

La défense et la décolonisation des territoires nécessitent plus qu’une posture individuelle, morale ou théorique; elle implique la présence physique et la confrontation avec les forces destructrices du capital et de l’État. Toutes les critiques décoloniales ou écologistes qui animent nos mobilisations ne valent rien si elles ne peuvent se déployer dans des moments politiques significatifs. Ces moments sont l’occasion parfaite pour créer de nouvelles pratiques de lutte et inventer de nouveaux liens.

Devant l’imminence de la reprise du forage, la poursuite de notre solidarité avec les différents mondes et les courants qui les traversent pose la question de nos capacités à mener des luttes à la hauteur de la catastrophe en cours. Le fantasme des alliances entre tendances politiques, comme celles entre colons et autochtones, doit faire place à un engagement concret et continu sur le terrain. La machine coloniale ravageant les mondes se déploie comme économie extractive par un processus sans cesse renouvelé d’accumulation primitive. La lutte contre ce désastre, en solidarité avec les gardien.nes historique de l’eau et de la terre, permet de constituer une opposition significative à une dépossession qui dure depuis 500 ans. La mise en échec du projet moderne/colonial ne sera possible qu’au travers de gestes concrets menant à une transformation radicale de l’usage des territoires.

Le Camp de la Rivière en est un avant-goût.

L’appel est lancé ! Afin de persister et de construire une force réellement destituante dans la région, le Camp de la Rivière aura besoin d’énergies vives au cours des prochains mois. À celles et ceux qui voudraient y passer quelques jours ou y vivre pendant des mois, voire des années, la porte vous est ouverte. Toutes les contributions sont les bienvenues.

LE CAMP EST SITUÉ SUR LA ROUTE 198 À 20 KILOMÈTRES AU NORD DE GASPÉ ET 60 AU SUD DE MURDOCHVILLE

Apportez vos tentes, vos hamacs, vos ami.es et tout le nécessaire au maintien et à l’expansion du camp : nourriture, matériel et outils de construction ou de mobilisation ainsi que tout ce qui permet la reproduction quotidienne de votre forme-de-vie.

Pour nous joindre, vous pouvez nous écrire à l’adresse suivante: campdelariviere@gmail.com ou sur notre page Facebook (Camp de la Rivière)

Pour de l’aide pour former des comités de défense ou de décolonisation dans votre quartier, votre réserve, votre ville, ou votre région vous pouvez nous rejoindre à l’adresse suivante : CDDT@riseup.net ou sur notre page Facebook (Comités de défense et de décolonisation des territoires).

Treaty Camp : Alton Gas sait-elle ce que ‘non-cédé’ signifie?

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Juil 202018
 

De subMedia

Rob Turner, le directeur du projet à Alton Gas, est débarqué au camp pour y faire du travail de « maintenance ». Non seulement il ne reconnaît pas que le site est situé en territoire Mi’kmaq non-cédé, mais il implique aussi que le premier ministre de la soi-disant « Nouvelle-Écosse » devrait avoir autorité sur ces terres volées.

Pour plus d’info, voir ce site.

Nuit chaude

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Juin 172018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Par une récente nuit de juin, un bâtiment de Ciment McInnis crame aux abords de l’abominable cimenterie de Port-Daniel, ne laissant derrière lui qu’un squelette calciné. Ce feu brule pour nos coeurs humiliés. Que les cendres retournent à ces terres qu’illes ont dévastées impunément et les arbres reprendront le reste.

12 au 19 mai : Appel international à une semaine d’actions contre les infrastructures pétrolières et gazières

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Mai 062018
 

De It’s Going Down

Bloquez les flux des capitaux et des énergies fossiles. Construisez de nouvelles relations et de nouveaux mondes à travers la lutte. Combattez où vous le pouvez. Rencontrez-vous. Du 12 au 19 mai et à chaque jour.

Dans notre vie quotidienne, dans les écosystèmes que nous habitons, dans les conditions météorologiques toujours plus étranges et violentes auxquelles nous sommes sujet.te.s, et même dans les médias capitalistes les plus mainstream, nous sommes bombardé.e.s par la preuve terrible d’une certitude que nous avions depuis longtemps : les changements climatiques catastrophiques n’iront qu’en s’aggravant à mesure que plus de combustibles fossiles sont extraits et brûlés. Parallèlement, une multitude d’autres crises, écologiques et humaines, nous affectent. Face à cette situation, on prétend qu’il n’existe que trois options: le déni, le désespoir et la délégation à des ‘experts’, à ceux qui sont ’employés’ à régler ces problèmes – par les moyens mêmes qui nous ont mené.e.s. ici.

Cependant, autour du monde, des esprits braves et compatissants ont montré qu’il est aussi possible de choisir la résistance. De l’opposition à la défiguration minière des Appalaches à la rébellion contre Shell Oil dans le delta du Niger, des blocages d’oléoducs à travers l’Île de la Tortue (‘l’Amérique du Nord’), à toutes les personnes qui ont tenu tête à ceux qui menacent leurs terres, contre le pillage et la dévastation, nous avons des milliers d’exemples de communautés qui se mobilisent sans l’État et contre lui pour défendre et prendre soin de ce qu’elles aiment et ce dont elles dépendent.

À travers la résistance, nous renforçons les liens humains et non-humains qui nous tiennent vivant.e.s et puissant.e.s. Aux soi-disant ‘États-Unis’, nous avons vu une génération ressurgir à travers l’opposition au Dakota Access Pipeline à Standing Rock. Au ‘Québec’, le blocage du point d’extraction Galt de Junex quelques mois plus tard a créé l’enthousiasme et a développé de nouvelles relations aux territoires. L’État cherchera toujours à nous diviser et à nous affaiblir par la peur et la cooptation – pour déjouer leurs stratégies, nous devons nous rappeler nos forces : l’attention et le soin que nous nous portons, le courage de nos actions.

Ceci est un appel à une multitude d’actions contre les infrastructures de l’économie des énergies fossiles. Le projet capitaliste de destruction et de dépossession apparaît souvent comme tout-puissant. Il revient à nous de montrer la vulnérabilité des connexions du système. Ceci est donc une invitation à agir de la manière la plus sensée en regard des expériences et situations des communautés et des individus. Il n’existe aucune limite quant aux possibilités de résistance.

Quelques idées pour s’orienter :

-Quelles infrastructures d’énergie fossile sont actives dans votre région? Oléoducs, mines, raffineries, puits, machinerie, matériel, chaîne d’approvisionnement, capital…

-Quels sont les points critiques et les zones vulnérables? Dans un rapport avantageux entre perturbation et risques : qu’est-ce qui peut être fait?

-Quel est le contexte social dans lequel vous vivez? Qu’est-ce qui affecte directement la vie de la communauté, qu’est-ce qui fait sens pour elle? Quel est votre rapport au territoire et aux gens qui l’habitent?

-Toute lutte nécessite une large variété de tâches pour survivre, s’amplifier, se généraliser. L’organisation, la publication, la cuisine, l’écriture, l’art, le réseautage, la réflexion, l’action directe clandestine ou ouverte de plusieurs natures, la fête, le soutien technique… Quels sont les luttes actives et leurs besoins dans votre région? Qu’êtes vous capables de faire et qu’est-ce qui vous attire?

-Quelles sont les formes de vie et de résistances autochtones autour de vous présentement et historiquement?

Contre leur monde, renforçons-nous en inventant les nôtres et en s’inventant nous-même.

Perturbation de la réunion d’En Marche Montréal

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Avr 132018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info.

Bande de bouffons, vous pensiez vraiment qu’on allait laisser votre petite clique faire son événement, pendant que vous essayer de détruire tout ce qu’on construit?

PortéEs par la force de l’appel intergallactique de soutient à la ZAD, nous avons décidé d’intervenir lors d’un 5 à 7 d’En Marche (et oui, ils viennent nous faire chier jusqu’à Montréal) pour rappeler aux macronistes que l’odeur nauséabonde de la marde qu’ils sèment finira toujours par revenir à leurs narines

Tandis que partout en France le gouvernement macron tente lamentablement de mater les grévistes et d’évacuer nos amiEs sur la ZAD et dans les universités, c’était au tour des crapules d’En Marche de se faire expulser.

Alors que notre arrivée festive et nos chants enjoués ont semblés un temps les réjouir, nous avons été surprisEs de leur froideur lorsqu’ils reçurent bombes puantes, pétards et insultes. Nous les aurions cru plus favorables à l’emploi de la violence à voir comment leur monarque déploie ses chiens contre le mouvement.

Nos vie sont belles et elles méritent qu’on les défende.
La résistance est en marche: parce que c’est notre projet!

[N.D.L.R. Nous jugeons bon de partager également quelques textes sur des événements des derniers mois sur la ZAD qui devraient faire l’objet de discussions dans nos espaces de lutte.]

Vendredi – Rassemblement de solidarité avec la ZAD

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Avr 122018
 

Des Comités de défense et de décolonisation des territoires (CDDT) [événement Facebook]

[N.D.L.R. Nous jugeons bon de partager également quelques textes sur des événements des derniers mois sur la ZAD qui devraient faire l’objet de discussions dans nos espaces de lutte:

Prise de position de la légal team sur les actions de milice à la ZAD

Quand Lama faché, lama cracher

Le mouvement est mort, vive… la réforme !]

En réponse à l’appel lancé par les zadistes à se mobiliser où nous nous trouvons contre les expulsions en cours (pour suivre l’actualité : https://zad.nadir.org/).

Rendez-vous vendredi le 13 avril à 19h, métro Mont-Royal.

La ZAD, déjà, est partout. Les territoires que nous habitons, que nous aimons et dont nous vivons sont menacés par le mouvement de la modernité coloniale, par ses logiques de contrôle et de marchandisation qui rendent la vie impossible. La création de zones autonomes en réponse à la tentative d’imposition par l’État et les entreprises des projets de développement est une réponse qui menace l’unité de la souveraineté du pouvoir et qui montre ce qu’elle a de mythique. Elles permettent également de repenser nos manières de nous lier aux territoires et aux différentes formes de vie qui les habitent. La pratique du blocage des projets extractifs, et de l’affirmation de l’autonomie, dans le contexte des résurgences autochtones, est vouée à se multiplier. Les appels devront être entendus.

Qu’est-ce que la ZAD?

La ZAD, c’est pour les aménageurs la Zone d’Aménagement Différé ; pour nous une Zone À Défendre : un bout de campagne à quelques kilomètres de Nantes (Bretagne) qui devrait, pour les décideurs, laisser place à un aéroport international.

Leur projet est de construire une plate-forme économique « Grand Ouest » d’envergure internationale allant de Nantes à Saint-Nazaire, qui ne formeraient plus qu’une seule et grande métropole. La réalisation de cette plate-forme demande de maîtriser tant le ciel, la mer, que la terre à travers le remplacement de l’actuel aéroport de Nantes par un nouveau à Notre-Dame-des-Landes, mais aussi l’agrandissement du port de Saint-Nazaire, la construction de nouvelles routes et autoroutes…

Nos désirs, en venant habiter sur l’emplacement prévu de l’aéroport, sont multiples : habiter sur un territoire en lutte, ce qui permet d’être proches des personnes qui s’y opposent depuis 40 ans et de pouvoir agir en temps de travaux ; profiter d’espaces laissés à l’abandon pour apprendre à vivre ensemble, à cultiver la terre, à être plus autonomes vis à vis du système capitaliste.

Treaty Camp : des agents de sécurité se pointent au blocage

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Mar 292018
 

De subMedia

Des nouvelles du Treaty Camp contre Alton Gas en soi-disant Nouvelle-Écosse. Des agents de sécurité embauchés par la compagnie sont allés au camp et ont tenté de remettre des avertissements d’intrusion aux protecteurs.trices de l’eau Mi’kmaqs. Des personnes au camp leur ont fait savoir que ce sont des terres volées, and les gens se sont rapidement mobilisés en soutien aux protecteurs.trices de l’eau.

Fuck you, Fuck votre Cour, Fuck la Couronne et la Reine que vous servez : Réponse à la sentence de ceux ayant fermé la Ligne 9

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Mar 232018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info. Le lien de la levée de fonds est au bas de la page.

Le 18 décembre 2017, deux camarades anarchistes ont été condamné-es pour le rôle qu’il.les ont joué dans l’action directe de 2015 ayant fermé la Ligne 9 d’Enbridge. Leur groupe affinitaire a accompli cela en fermant physiquement une valve manuelle, ce qui a prouvé qu’il est possible de fermer des oléoducs de manière sécuritaire. Cette action, la première en son genre, a inspiré une vague d’actions similaires, dont l’une ayant fermé 5 pipelines simultanément dans 4 différents états.

Au moment d’annoncer la sentence de Fred et Will, le juge a jugé approprié de semoncer les défendants. « Vous êtes convaincus », a-t-il dit, « que c’était correct ». Il a poursuivi en comparant l’action des activistes, qui n’a blessé aucune entité physique, avec des attaques terroristes comme celle de l’attaque à la bombe du Marathon de Boston ou le massacre du Bataclan à Paris. Le point commun entre ces actions consiste dans le fait de leur motivation idéologique. Le juge a poursuivi en faisant référence à un homme allemand dans les années 30 qui était persuadé de la justesse de sa cause.

Eh bien, nous pouvons nous aussi jouer à ce petit jeu. Si la condamnation qui suit semble exagérément cinglante, gardez en tête que ce fucking juge a comparé notre camarade à fucking Adolf Hitler.

Ce juge représente la même Couronne qui est responsable d’atrocités bien pires que l’attaque à la bombe du Marathon de Boston ou les actes des tireurs du Bataclan. Le système génocidaire des écoles résidentielles a été présidé par de nombreux juges, et le coût humain de ce système est bien plus grand que les actes terroristes cités par le juge. Comment osez-vous réprimander nos camarades, comme s’ils étaient des enfants perdus, pour avoir désobéi à votre Loi, alors que de bien plus grandes atrocités ont été commises par des gens qui avaient pour arme cette même Loi? C’est votre code moral, pas le nôtre, qui est malade et naïf.

Vous êtes vieux, et ne vivrez pas assez longtemps pour voir l’étendue du cataclysme à venir avec le changement climatique, de même que les crises politiques et économiques qui en seront la conséquence. Pour ceux et celles d’entre nous qui devrons vivre avec les conséquences de l’échec de votre génération à adresser la crise écologique, nous ne pouvons tolérer le viol quotidien de la Terre Mère entrepris par Enbridge et compagnie. Comment osez-vous nous gronder d’avoir agi pour défendre notre avenir? C’est notre avenir qui est systématiquement appauvri depuis des siècles par l’écocide sanctionné par l’État. Nous réprimanderiez-vous de désirer léguer un monde vivable à ceux et celles qui viendront après nous? Aimeriez-vous plutôt que nous nous apitoyions sur notre sort sans espoir et impuissant-es, avec pour seule option de regarder se détériorer toujours plus la toile de vie dont notre survie dépend? Les canaux politiques que vous souhaiteriez nous voir employer ont clairement prouvé leur inaptitude à adresser la crise planétaire. Alors désirez-vous que nous disions « tant pis » en haussant les épaules? Ou que nous gaspillions nos vies à la poursuite de « solutions » sanctionnées par l’État qui échoueront certainement? Comment osez-vous vous poser en champion de la morale et de la bonne conscience, vous qui vivez dans le luxe alors que la sixième extinction de masse s’accélère vertigineusement? Qu’avez-vous fait pour mettre un frein et inverser les dommages que cette civilisation inflige à la terre année après année?

Fuck you, vieille merde. Nous essayons de réparer les dommages de votre génération. Nous essayons de cautériser les blessures de ce monde avant qu’il ne soit trop tard. Comment osez-vous nous reprocher nos actions? Dans votre lecture absurde, vous comparez Frederick Brabant à Hitler, parce qu’ils croyaient tous les deux à une cause. C’est une insulte à mon intelligence d’honorer vos propos d’une réponse, mais puisque l’on doit s’abaisser à votre niveau, voilà: l’élection d’Hitler était légale, les actions de ceux qui ont protégé les juifs et autres indésirables de l’Holocauste étaient illégales. Il était légal pour les propriétaires d’esclaves de les flageller, le Chemin de Fer Clandestin était hors-la-loi. Le système d’écoles résidentielles était légal, les cérémonies traditionnelles autochtones étaient interdites. C’est un abaissement idiot de la faculté de raisonnement humaine de faire équivaloir légal avec juste, illégal avec injuste. La loi, dans chaque pays, est créée par la classe dirigeante de ce même pays, en accord avec les intérêts et les inclinations de cette classe. Que vous soyiez aveugle à cette évidence démontre une pauvreté d’imagination que vous devriez avoir honte de montrer en public. Ce que vous dites, effectivement, c’est que la Force fait le Droit, et ce faisant vous vous positionnez en compagnie spirituelle des juges d’une infinité de régimes oppressifs, vous légitimez la terreur et la torture en défendant la Loi. Ainsi je vous dis : en condamnant nos camarades, vous étiez convaincu d’avoir raison, tout comme l’était le juge ayant condamné à mort les chefs Tsilqotin. Ou les lèches bottes qui ont ordonné l’éviction d’Africville et la déportation des Acadiens. Ou ceux ayant mis en place les Mesures de Guerre lors de la Crise d’Octobre. Ou qui ont demandé aux travailleurs chinois migrants de payer une taxe d’entrée au risque d’être déportés. Ou ceux qui ont donné l’ordre que les descendants des japonais soient internés dans des camps durant la Seconde Guerre mondiale. Chacun de ces hommes, pouvons-nous supposer, croyait qu’il faisait la juste chose. Mais ce n’était pas le cas.

Nous croyons que viendra le jour où les gestes des protecteurs-trices d’eau seront vu sous le même jour que ceux et celles ayant combattu l’esclavage et la conquête impériale il y a de cela plusieurs générations. Plus encore, même si nous sommes reconnaissants que notre activisme reçoive un joyeux support, nous n’avons nul besoin de l’approbation de la société normale. Nous ne reconnaissons nulle autorité plus grande que nous-mêmes, et nous continuerons d’agir en accord avec les aspirations de nos esprits pour la liberté et la dignité. Nous continuerons à nous battre pour défendre la Terre Merre, pour les futures générations et chacune de nos relations, au diable les conséquences.

Et ne vous trompez pas – notre mouvement grandit. Ceux et celles qui gardent un œil ouvert le savent déjà – le reste d’entre vous le verrez bien assez tôt.

Que le soleil se couche sur tout ce que vous représentez, et alors que votre génération se meurt, que meure avec vous l’idéologie ridicule que vous avez épousée sans honte. Fuck you, Fuck votre Cour, Fuck la Courronne et la Reine que vous Servez. Que le jour approche où toute croyance en leur caractère sacré s’efface des mémoires et où les humains honorent à nouveau le vivant plutôt que vos abstractions mortes. Alors seulement serons-nous capable en tant que peuple de parler sérieusement de justice.

En l’honneur de feu notre camarade Jean Léger, nous déclarons : ON LÂCHE RIEN.
On lâche pas.

pour le monde sauvage

la brigade Pukulatamuj de la Fédération Anarchiste Imaginaire

Nos camarades font présentement une levée de fonds pour payer les coûts de leur procès. S’il-vous-plaît allez visiter leur page de socio-financement, ici :

https://www.youcaring.com/frederickbrabantwill-1047438

 

Soutien à Bure!

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Mar 062018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Voici un communiqué écrit alors que le campement de blocage se fait expulsé à Bure en France! La lutte continue! Au Qc comme en France!

Pris de vmc.camp

Alors que ce communiqué est écrit, les gendarmes tentent maintenant de rentrer dans la Maison de résistance de Bure après avoir chargé dans les rues alentours et fait des sommations. À 11h15 ils sont en train de tenter de forcer les portes de la Maison… À 11h30, ils ont défoncé toutes les portes de la maison, toutes les personnes dans la maison tentent de résister aux flics, se regroupent sur la mezzanine, se tiennent ensemble pour refuser d’être expulsés, les flics montent. À 12h les copain-e-s se tiennent en cercle et chantent pendant que les flics essaient de les exfiltrer… Des personnes dans le jardin de la maison auraient été arrêtés.

La situation est très tendue, en parallèle de l’expulsion en cours de la forêt. Appel à soutien et lutte partout ! Ce texte est un premier communiqué, d’autres suivront, d’autres voix, d’autres témoignages…

Ce matin à 6h15 a débuté l’expulsion du Bois Lejuc par 500 gendarmes avec grand renfort de communication de la part du Ministère de l’Intérieur, et les chaînes d’infos en continu branchées sur les images sensationnelles de blindés militaires massés près de ce bois, de cabanes envahies au petit matin, de gendarmes en cagoule munis de tronçonneuse et caméras embarquées…

L’opération, censée mettre à exécution une décision d’expulsabilité rendue l’année passée par le Tribunal de grande instance de Bar-le-Duc, intervient avant l’épuisement des recours juridiques (notamment sur la propriété de l’Andra sur le bois) et avant la fin de la trêve hivernale alors que plusieurs structures d’habitation et d’occupation avaient été installées aux abords et au coeur de la forêt. Alors même également que l’EODRA (association des élus opposés à l’enfouissement) avait domicilié en janvier son siège social dans la forêt. L’Andra ne pourra légalement commencer aucun de ses travaux dans le bois : l’Autorité Environnementale a prescrit en octobre 2017 a l’Andra la réalisation d’une évaluation environnementale avant tous travaux préparatoire, la période de nidification à la mi-mars empêche tous travaux, et l’Andra n’a pas d’autorisation de défrichement.

Comme en 2012 à Notre-Dame-des-Landes, les bulldozers suivent immédiatement les gendarmes, on rase au plus vite les lieux de vie sans laisser le temps de récupérer tous les effets personnels. Déjà suite à une première expulsion du bois en juillet 2016 les machines de l’Andra avaient défriché illégalement une partie conséquente des arbres avant que l’opposition ne réinvestisse et ne réoccupe la forêt à la mi-août 2016.

À cette heure, des arbres restent occupés par plusieurs hiboux. Une vingtaine de gendarmes mobiles sont en bas. Plusieurs personnes ont été interpellées lors de l’opération, de multiples vérification d’identité ont eu lieu, ou sont encerclées sur des chemins menant à la forêt. Au moins une personne a été placée en garde à vue. Des affrontements violents ont lieu dans le village de Bure même et la police tente, sans réquisition et avec des sommations d’entrer par la force dans la Maison associative de la Résistance.
RÉSISTER PARTOUT

Cette expulsion entérinée par le gouvernement Macron intervient dans un contexte de durcissement dramatique du contexte social à l’encontre du monde du travail, des étudiants, des migrant-e-s, . C’est la mise en place d’un modèle industriel et social à l’américaine qui précarise, piétine allègrement l’environnement et les populations et s’impose par la force et l’intransigeance. Le président Macron marche dans les pas de Margaret Tatcher:tolérance zéro, le message est clair.

Cette opération foudroyante est avant tout une manoeuvre politique à la mise en scène minitieusement orchestrée pour empêcher que l’abandon de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne galvanise la résistance partout en France. Une opération pour tenter d’enrayer tout le soutien national qui s’organise peu à peu, avec comme symbole une petite maisonette crée par le comité de soutien de Dijon qui devait être installée dans la semaine, la première cabane d’un comité de soutien. Dans les mots décharnés de la Préfète, c’est « un projet de construction en dur manifestant la volonté des opposants de s’installer durablement ». Nous disons que c’est un mauvais pari. Nous sommes déjà installé-e-s durablement, dans la forêt et partout autour dans les villages que nous habitons, mais aussi partout ailleurs en France où chaque opération de police multiplie les soutiens. Ce matin l’Etat a choisi d’envoyer un signal très fort qui nous confirme que la résistance doit continuer de s’organiser partout en France et au-delà et que Cigéo est un point crucial dans la pérennité d’une industrie nucléaire qui s’impose par la force sous couvert de concertation.

Lorsque nous avons commencé à occuper le bois Lejuc en juin 2016 nous n’aurions jamais imaginé que nous y serions 1 an et demi plus tard, que l’Andra devrait reculer, que des dizaines de comités se créeraient partout en France. Les ministres auront beau jouer le traditionnel jeu de la dissociation sur BFM entre les « méchants cagoulés » à nettoyer d’urgence et l’opposition citoyenne pacifique, ce discours n’a jamais pris à Bure où nous luttons dans mouvement protéiforme et complémentaire. Tous les médias parlent de la « ZAD de Bure », pour mieux créer le parallèle avec NDDL dans l’esprit des gens. Nous avons toujours dit que s’il y avait une ZAD à Bure, c’était celle de tout un territoire, partout, parce que l’horreur atomique et le rouleau compresseur étatique qui la sous-tend ne connaissent pas de frontières quand il s’agit de broyer les existences des gentes et leurs territoires de vie au nom du profit et du contrôle.

La pornographie policière et médiatique des images de destruction et la mise en scène du « retour à l’Etat de droit » ne satureront pas nos têtes et nos coeurs, ne recouvrira pas tout ce qui s’est vécu depuis des années à Bure et tout autour, et ce qui va se vivre dans les années à venir. Expulser le bois Lejuc ce matin, c’est taper et attaquer partout toutes celles et ceux qui sont venu.es sur place par milliers dans les années passées et portent déjà en elleux partout, un morceau de Bure.

Chaque attaque nous renforce dans notre détermination, on ne nous atomisera jamais !

==> À converger à Bure dés maintenant pour celles et ceux qui peuvent pour soutenir : rassemblement à 16h à Mandres-en-Barrois pour la venue du ministre Sébastien Lecornu et à la Préfecture de Bar-le-Duc à 18h.

==> À ce que partout des comités de luttes continuent de se créer et s’organiser pour amplifier encore plus la résistance.

==> D’autres appels et rendez-vous suivront.

Pour coordonner et lister les appels à rassemblement et autres initiatives : écrire à sauvonslaforet at riseup.net et burepartout at riseup.net .

Autres communiqués:

– Coordination Stop Cigeo : burestop.eu

– Réseau Sortir du Nucléaire : http://www.sortirdunucleaire.org/Expulsion-en-cours-dans-le-Bois-Lejus

Toutes les infos sur l’expulsion et la résistance sont disponibles sur manif-est.info (en relai quand vmc.camp crash) / vmc.camp