Il y a beaucoup de choses négatives à dire sur le Père Noël et, en tant qu’anarchistes, nous ne sommes pas de grand.e.s admirateur.trice.s du bonhomme barbu ; mais nous ne pouvons qu’apprécier son jeu de se faufiler partout, un truc génial. Du coup, certain.e.s d’entre nous ont célébré cette année en se faufilant à leur tour.
Tard dans la nuit de Noël 2021, on a répondu à l’appel à attaquer les banques et les sources de financement du gazoduc Coastal GasLink, qui est imposé au peuple Wet’suwet’en. Les banques – comme la Royal Bank of Canada – sont des cibles très faciles, puisqu’elles ont de nombreuses filiales dans les villes où nous vivons et celles-ci sont relativement peu surveillées la nuit. Une filiale de Hamilton, sur Upper James, a été l’une de ces filiales bancaires qui ont été visitées et redécorées.
Nous avons passé la porte extérieure du sas de la banque et nous avons rempli de colle les fentes pour cartes de leurs trois distributeurs de billet. Après, nous avons bloqué avec de la superglue la serrure de la porte qui donne accès à la banque. En sortant, nous avons laissé un message sur les vitres, de façon que tout le monde le voit : « PAS DE GAZODUC SUR LES TERRES VOLÉES ». Ça a été une action très facile et reproductible, que nous encourageons d’autres personnes aussi à mener. Il est possible que les attaques continuelles contre des banques comme la RBC commencent à grignoter les profits qu’elles tirent du gazoduc (si nous leur faisons perdre assez d’argent) et les convainquent de retirer leur soutien financier à ce projet. Et, si ce n’est pas le cas, il s’agit d’un vrai, cathartique « fuck you » contre les institutions qui détruisent tout ce qui est bon dans ce monde.
Alors que nous entrons dans cette période liminale entre Noël et le Nouvel An, des jours parmi les plus sombres de l’année, nous sommes sommé.e.s de faire le point sur ce qui compte encore pour nous et sur ce que nous espérons porter dans nos vies pendant le prochain voyage autour du soleil. Alors que nous entrons dans ce qui pourrait être un autre hiver de Covid, nous encourageons tou.te.s nos compas à regarder dans la partie la plus chaude de leurs cœurs, là où nous tou.te.s, encore, voulons que les prisons et les banques brûlent et que nos ami.e.s nous tiennent par les mains, en dansant autour des flammes.
Tant que nous gardons ces étincelles vivantes dans nos yeux, tout est encore possible.
Commentaires fermés sur Actions contre RBC à Repentigny et à Joliette
Déc252021
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Des groupes d’allochtones se sont présentés aux portes des succursales de la Banque Royale du Canada (RBC) de Repentigny et de Joliette ainsi que du mouvement Desjardins à Repentigny. Ces visites ont eu lieu à deux reprises dans les deux dernières semaines.
Les groupes agissent en réponse à l’appel de solidarité avec la lutte pour l’autodétermination du peuple Wet’suwet’en. Iels dénoncent les investissements du secteur financier dans les projets pétroliers coloniaux. Iels exigent que toutes les institutions canadiennes, qui retirent du profit de l’exploitation des territoires et des peuples autochtones, mettent fin immédiatement à leur support de ces projets.
Les Wet’suwet’en exercent actuellement leur droit ancestral d’occupation et de protection des territoires, au nord de la Colombie-Britannique. Depuis 2019, ils sont attaqués par le gouvernement canadien et ses forces armées (GRC), qui tentent de forcer le passage du pipeline Coastal GasLink.
La RBC, principal investisseur du projet Coastal GasLink, pourrait mettre fin à la violation des droits autochtones ancestraux dès aujourd’hui, en retirant son financement du projet.
Le 15 décembre, le groupe d’allochtones s’est entretenu avec M. Dominic Moreau, directeur adjoint de la succursale de Joliette. Devant la violence des faits rapportés, celui-ci s’est rapidement désengagé des actions de son employeur par un simple « Moi, je ne décide rien ici ! ». Le directeur adjoint a tout de même pris l’engagement de « faire suivre la demande plus haut ».
Le 23 décembre, la RBC avait déjà envoyé des directives à ses employés, qui ont été formellement interdits de dialoguer avec les personnes qui se présentaient à leurs portes, inquiets par le financement des projets pétroliers. Pour leur part, les responsables rencontrés à Desjardins ont demandé aux manifestant.es de s’adresser directement au service des plaintes.
La nuit dernière, nous sommes sortis faire une job de peinture à l’extincteur sur la façade de la succursale RBC située au coin de Mont-Royal et Papineau à soi-disant « Montréal ». Dans le contexte de l’appel du clan Gidimt’en à une semaine d’action internationale pour le définancement de Coastal GasLink, nous avons agi en solidarité avec les Wet’suwet’en qui continuent de défendre leur Yintah et qui ont récemment réétabli le Coyote Camp. Notre solidarité ne sera pas éteinte par le reconfinement en cours ici.
Solidarité avec les Wet’suwet’en, le Coyote Camp et les défenseur.e.s de la terre.
Un groupe d’allochtones s’est présenté aux portes des succursales de la Banque Royale du Canada (RBC) de Repentigny et de Joliette en réponse à l’appel de solidarité avec la lutte pour l’autodétermination du peuple Wet’suwet’en. Iels dénoncent les investissements du secteur financier dans les projets pétroliers coloniaux. Iels exigent que toutes les institutions canadiennes, qui retirent du profit de l’exploitation des territoires et des peuples autochtones, mettent fin immédiatement à leur support envers ces projets.
Les Wet’suwet’en exercent actuellement leur droit ancestral d’occupation et de protection des territoires, au nord de la Colombie-Britannique. Depuis 2019, ils sont attaqués par le gouvernement canadien et ses forces armées (GRC), qui tentent de forcer le passage du pipeline Coastal GasLink.
La RBC, principal investisseur du projet Coastal GasLink, pourrait mettre fin à la violation des droits autochtones ancestraux dès aujourd’hui, en retirant son financement du projet.
Le groupe d’allochtones s’est par ailleurs entretenue avec M. Dominic Moreau, Directeur Adjoint de la succursale de Joliette à ce sujet. Devant la violence des faits rapportés, celui-ci s’est rapidement désengagé des actions de son employeur par un simple « Moi, je ne décide rien ici ! ». Le Directeur Adjoint a tout de même pris l’engagement de « faire suivre la demande plus haut ».
Leur passage à Repentigny a pour sa part été écourté par la présence de 4 voitures et équipes policières qui étaient sur place en moins de 15 minutes. La police de Repentigny a menacé le groupe d’amendes pour avoir troublé la paix et d’accusations d’obstruction au travail des policiers pour une simple distribution de tracts d’information aux abords de la RBC.
Ce tract contient de l’information sur les infrastructures de transport au Canada, les infrastructures vulnérables aux engorgements par province, et les 20 endroits au plus haut taux d’engorgement. Nous avons préparé ce tract pour qu’il soit distribué lors de manifs, dans l’espoir de propager les actions au delà de ces événements.
La semaine du 20 décembre, nous organisons une semaine d’action internationale pour le définancement de Coastal Gaslink. Les banques et les sociétés de capital-investissement financent les violations des droits des autochtones et détruisent notre climat commun.
Leur manque de redevabilité pour le financement de la violence coloniale et le vol des terres des peuples autochtones est inacceptable. Nous sommes tou.te.s dans le même bateau ! Nous avons tou.te.s la responsabilité de tenir tête aux grandes institutions financières qui investissent et maintiennent l’industrie des combustibles fossiles en pleine activité.
Sans transition écologique durable dans un avenir prévisible, toute l’humanité et nos proches courent un risque dangereux. Avec les incendies et les inondations qui se sont produits récemment au sud de la soi-disant Colombie-Britannique, nous ne pouvons pas laisser passer plus de temps pendant que les grandes banques alimentent notre disparition.
Organisez une action dans votre ville, nous savons que la fin de l’année approche et nous devons nous assurer que RBC ne passe pas à travers les mailles du filet !
Déposez une bannière, organisez un rassemblement ou une marche aux bureaux de RBC, faites un sit-in, bloquez les lignes téléphoniques, faites passer le message !
Voir ce Google Doc pour la boîte à outils de la Semaine d’action et pour vous joindre à un appel de mobilisation pour passer à l’action.
Il n’y a plus rien à dire. Dehors la GRC. Coastal GasLink hors de la Yintah. Défendons la Wedzin Kwa.
C’est un acte de génocide. Un génocide actif. Une invasion armée de la part de l’État colonial. Il n’y a plus rien à dire : ils n’écoutent pas les mots. Il faut donc agir, c’est ce que nous avons fait.
Un soir d’il n’y a pas longtemps, des allié.e.s/complices sont sorti.e.s la nuit pour reprendre là où d’autres se sont peut-être arrêté.e.s, au printemps 2020 : cibler les infrastructures ferroviaires.
En utilisant différentes méthodes (détaillées ci-dessous pour votre connaissance, votre éducation et votre plaisir !), nous avons perturbé la circulation ferroviaire dans tout le sud de l’ainsi-dit Ontario, pendant toute la nuit, en frappant presque une douzaine d’endroits différents sur les lignes des chemins de fer du CN et du CP.
Nous l’avons fait par solidarité, de tout notre cœur, avec les Wet’suwet’en qui défendent leur Yintah de la destruction et nous avons alimenté nos actions avec la rage justifiée que nous ressentons envers la Gendarmerie royale du Canada et l’État, qui envahissent une fois de plus leur territoire au nom d’une société privée.
Le chemin de fer a été le signe avant-coureur de la colonisation et du génocide des peuples indigènes à travers l’ainsi-dit Canada et il est aussi un moyen, difficile pour eux à défendre, pour s’en prendre à l’économie kkkanadienne, du coup nous trouvons que c’est une cible idéale pour des personnes qui ne peuvent pas être là-bas aux côtés des défenseur.euse.s des terres Wet’suwet’en.
Alors que certaines équipes ont opté pour la méthode du fil de cuivre, d’autres ont trouvé leur inspiration dans d’autres façon de cibler les circuits ferroviaires – y compris en sectionnant les circuits à basse tension des voies et en incendiant des guérites de signalisation ferroviaire.
Chacune des méthodes utilisées a déclenché le système de signalisation automatique de blocage, via son réglage de sécurité de « voie occupée » – ce qui signifie que tout le trafic ferroviaire sur la voie en question s’arrête jusqu’à ce qu’elle soit vérifiée et, dans certains cas, réparée. Cela signifie aussi que ces perturbations étaient moins dangereuses que n’importe lequel des trois raids injustifiés de la GRC militarisée contre le peuple Wet’suwet’en.
Nous encourageons d’autres personnes à se joindre à nous dans l’action. Utilisez vos mots pour inspirer d’autres personnes à l’action – non pas pour mendier un changement auprès d’organes gouvernementaux complices d’un génocide actif.
Arrêtons-le. C’est tout ce qu’il reste à faire. Ne jamais céder. Ne jamais se rendre. Brûlons tout jusqu’au fondements, s’il le faut.
Comme promis, une note explicative
Depuis longtemps, les rebelles ciblent les infrastructures ferroviaires en utilisant la méthode du câble en cuivre. Cela consiste à relier solidement deux rails parallèles avec un câble en cuivre conducteur d’électricité. Cette méthode est censée simuler le court-circuit qui se produit lorsque les essieux d’un train entrent dans un tronçon de voie ferrée. Le câble peut être fixé aux champignons [la partie en haut, où courent les roues des trains ; NdAtt.] des rails ou aux éclisses, après qu’ils ont été nettoyés [de la rouille ; NdAtt.], mais mieux encore aux câble de jonction des éclisses. Cette dernière méthode nécessite un câble de cuivre de petit calibre et offre la connexion la plus sûre.
Mais il y a de nombreux éléments des voies ferrées et du protocole ferroviaire qui peuvent être pris pour cible.
Les câbles des éclisses
Sur les voies ferrées modernes, les rails sont soudés ensemble à leurs extrémités et assurés les uns aux autres par des éclisses et des boulons, pour former les blocs voulus. Ces blocs sont surveillés par différents capteurs, afin de détecter des interruptions des fréquences électriques, qui dans certains cas déclenchent des signaux. La soudure des extrémités interfère parfois avec leur conductivité électrique et on ajoute donc des câbles, dans le but d’améliorer le passage du courant. Si le courant est interrompu par une mauvaise conductivité, le bloc se met par défaut en position « occupé ».
On peut trouver les câbles à de nombreux joints des rails, sous la forme d’un seul câble reliant les rails à la partie supérieure de l’éclisse ou de deux câbles qui sortent de chaque côté de l’éclisse. Couper un ou plusieurs de ces câbles, à divers points de jonction, interfère avec le circuit et met le bloc de signalisation dans l’état « occupé ». Pour cela il n’y pas besoin de se procurer du câble en cuivre – il suffit d’avoir une bonne paire de ciseaux ou un petit coupe-boulons.
Guérites de signalisation
Les guérites de signalisation transmettent les informations recueillies par différents éléments du circuit de voie aux conducteurs des trains et aux centrales de contrôle du trafic. On les trouve souvent aux croisements de voies et parfois entre les sections, en fonction de l’équipement de détection installé sur ce tronçon particulier. Elles sont souvent grises ou couleur acier et ressemblent à de petites cabanes sur des piliers, avec des câbles électriques qui en sortent, dans des protections en plastique ou en métal.
Une interférence sur ces relais de signalisation est immédiatement détectée et déclenche l’arrêt des voies. La plupart des guérites ont des serrures sécurisées – n’essayez pas d’utiliser des coupe-boulons sur la tige de verrouillage, mais il est possible d’y accéder à l’aide d’une disqueuse, ou en utilisant des cutters pour cibler les languettes métalliques dans lesquelles les serrures sont enfilées, avec l’utilisation de barres-leviers. Certaines guérites sont connues pour être équipées de caméras extérieures – il faut donc faire preuve de prudence lors du répérage et de l’action.
Exploitation du protocole ferroviaire
En tant qu’alliés/complices/dissidents, l’une de nos plus grandes forces contre l’État est notre propre flexibilité et notre capacité d’adaptation – souvent une qualité que les systèmes hiérarchiques n’ont pas. Les protocoles de sécurité ferroviaire imposent des décisions aux ingénieurs des trains, et peuvent être exploités lorsqu’une situation spécifique peut être reproduite.
L’un de ces protocoles pour les chefs de train et les ingénieurs est le protocole obligatoire de signalisation d’urgence. Dans la journée, les signaux d’urgence peuvent être des drapeaux rouges placés le long des voies, qui indiquent aux conducteurs qu’ils doivent s’arrêter ou ralentir. Lors des blocages ferroviaires de 2020, nous avons vu ce protocole exploité afin de sécuriser des sections de voie pour un blocage. De même, la nuit, des fusées de détresse entre les voies ferrées concernées obligent le conducteur à réduire sa vitesse ou à s’arrêter, conformément à la loi sur la sécurité ferroviaire. L’agitation vigoureuse de tout objet le long de la voie oblige également le conducteur à s’arrêter immédiatement.
Même si ces perturbations ne sont pas permanentes, elles ralentissent, arrêtent et perturbent la circulation ferroviaires et constituent un moyen supplémentaire de mener des perturbations ferroviaires.
Commentaires fermés sur Retour sur un retour à Saint-Lambert
Déc082021
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Samedi dernier, plus de soixante personnes ont bloqué pendant plus de six heures la principale ligne du CN à Saint-Lambert, au sud de Montréal, en solidarité avec les défenseur-es de la terre Wet’suwet’en. Il s’agissait du plus long blocage ferroviaire au Québec depuis l’hiver 2020, interrompant le service de Via Rail et immobilisant six trains de marchandises. Les notes suivantes réflètent l’expérience de certain-es participant-es au blocage de samedi.
Nous ressentions de la nostalgie et de l’anticipation en arrivant sur les rails au croisement de la rue Saint-Georges avec des bannières prêtes à être suspendues au travers du chemin de fer et aucune police en vue. C’était un matin ensoleillé, avec une température juste en dessous de zéro et un sol sans neige, un contraste avec la première nuit en février 2020, alors que la température est descendue à -25 celsius et que la neige s’empilait en buttes sur les rails.
Sur le territoire Wet’suwet’en, 4000km à l’ouest, les défenseur-eures de la terre continuent de combattre la construction de Coastal GasLink. Des semaines après que les raids de la GRC sur le Checkpoint Gidimt’en et le Coyote Camp ont mené à 30 arrestations, les appels à se rendre directement sur les lieux à l’Yintah ont été renouvelés et les supporters ont déjà refusé d’accepter la dernière invasion comme une défaite, mettant le feu à des routes et bloquant les travaux de CGL. Leurs actions nous ont inspiré-es.
Une police de concertation
Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) compte 546 agents et a juridiction sur la cinquième ville la plus peuplée au Québec, de laquelle Saint-Lambert fait partie. Fady Dagher, chef du SPAL depuis 2017, a déjà fait les nouvelles pour « essayer de changer le visage de la police » dans la rive-sud de Montréal. Ses efforts ont été décrits comme « humanisant » et même « révolutionnisant » la police. Le SPAL a récemment reçu 3,6 millions de dollars du gouvernement du Québec pour développer une « police de concertation », au travers de programmes de formation axés sur la prévention, une meilleure compréhension des enjeux sociaux et le dialogue constructif.
Qu’est-ce que tout ça a à voir avec notre blocage de trains? Alors que sur l’île de Montréal, nous aurions fait face au SPVM armés de fusils lanceurs de gaz lacrymogènes et nous menaçant quelque part dans l’heure suivant notre arrivée, nous avons plutôt été abordés par des négociatrices non-armées disant respecter ce que nous faisions et que la police avait d’autant plus nolisé et apporté au blocage un autobus afin que nous puissions avoir un endroit pour nous réchauffer. Bien entendu, l’offre a été déclinée et il est devenu évident que la réelle mission des négociatrices était d’amasser de l’information, mais la faible présence policière (et la musique!) ont permis à l’ambiance de demeurer joyeuse, donnant le temps aux personnes présentes de mettre en place des dizaines de petites barricades au long de 500 mètres de rails avec des traverses de chemin de fer et des branches d’arbres. Les travailleurs-euses du CN ont ainsi dû passer un temps considérable à nettoyer ces barricades une fois que nous avons quitté. La mince ligne de police a même battu en retraite hors des rails pendant que la foule avançait en leur demandant de retourner sur le trottoir.
Une désarrestation
Les masques sont tombés sur l’heure du dîner. Deux gentil-les camarades sont arrivé-es avec une boîte de samosas, mais la police leur a refusé l’entrée sur les rails, les coupant du groupe de personnes qui les bloquaient. Nos demandes répétées n’ont pas fait bouger la douzaine de policiers présents, alors une équipe est sortie des rails afin d’escorter les camarades et la caisse de nourriture dans le blocage. C’est alors qu’un agent du SPAL s’est jeté violemment sur une personne, se jetant avec elle au sol, l’étranglant et lui donnant des coups à la tête. Les manifestant-es ont rapidement encerclé le policier, desarrêté le camarade et repoussé l’agent. Même si certains samosas sont tombés sur la chaussée pendant l’échaffourrée, nous avons tout récupéré et la boîte a pu être ramenée sur les rails, où tous les camarades se sont regroupés en sécurité pour continuer le blocage. Ces samosas ont sans doute été parmi les meilleurs que nous avons mangé.
Arrêter les trains
Le ciel s’est ennuagé et la neige a commencé à tomber en début d’après-midi. Une poignée de renforts du SPAL sont arrivés. Des journalistes ont monté sur la bute d’un côté des rails afin de prendre des photos d’un nouvel angle. Plus ou moins une demi-heure après le dîner, les policières de liaison sont à nouveau entrées dans le périmètre pour nous informer que nous commettions un crime et que nous brisions la loi fédérale de sécurité ferroviaire. Elles nous ont dit que la Sûreté du Québec (SQ), la police provinciale, étaient en chemin. Les slogans « Shut Down Canada » ont enterré certaines de leurs paroles et des cris de joie ont retenti lorsqu’elles nous ont informé que six trains de marchandises étaient bloqués. Nous avons observé les trains s’arrêter et se retirer dans l’échangeur au sud de notre emplacement au travers de la journée, mais nous ne comptions pas. Le blocage a continué.
Essayer de quitter Saint-Lambert
Autour de 15h, il était clair que notre nombre allait bientôt diminuer, alors que la police allait bientôt avoir des renforts mieux équipés. Alors que les rails étaient toujours barricadés et allaient demander une inspection de sécurité détaillée, nous sommes partis en manifestation dans Saint-Lambert. Des voitures du SPAL nous ont suivi de près, tentant de traverser la foule au moins à deux reprises. Nous avons atteint l’avenue Victoria, une rue commerciale de Saint-Lambert, où nous nous sommes dispersés.
La violence policière nous prenant pour cible ne se compare pas à la violence d’être expulsé à la pointe de fusils d’assaut de son territoire par la GRC, mais nous pensons qu’il est important de documenter ce qui s’est produit samedi dernier. Peu après que la manifestation soit terminée et que nous ne puissions plus être un groupe occupant la rue, des policiers ont commencé à poursuivre plusieurs personnes qu’ils suspectaient d’avoir pris part à la manifestation. Quatre violentes arrestations ont été observées dans la zone de dispersion, dans chaque cas la personne visée devait faire face à un nombre important de policiers. Un agent du SPAL a déchargé son taser sur une personne avant de l’arrêter.
Jusqu’à la prochaine fois
Dans le futur, nous espérons être inventi-ves et imprévisibles dans nos dispersions en arrivant à des actions avec différents plans de départ possibles qui prennent en compte différents niveaux d’escalade. Récemment dans la ville de Québec, un blocage de trains a quitté en manifestation le long des rails, sortant au travers d’un trou dans la clôture près d’un campus universitaire, étant immédiatement capable de se mêler à la foule d’étudiant-es.
Malgré les arrestations, nous avons quitté avec une confiance renouvelée dans notre capacité à tenir un blocage pendant plus d’une heure ou deux et motivés pour les prochaines actions de solidarité. Nous sommes impressionnées par la façon dont nous avons collectivement géré différentes formes de pression policière et refusé d’entrer dans le jeu de concertation que nous proposaient les flics.
L’objectif des informations présentées ici est de perturber les flux ferroviaires, et non de provoquer un déraillement ou un accident qui risquerait de blesser encore plus de personnes ou de souiller davantage la terre.
Comme toujours, nous vous encourageons à penser à vos cœurs, ainsi qu’à la pérennité de ces actions et de la lutte en général ; un simple rappel de faire attention à vous, à vos empreintes digitales et à votre ADN – pour la sécurité de toutes et de tous – et que la répression suit souvent l’action.
Empreintes
Les empreintes digitales peuvent être effacées des surfaces dures avec de l’alcool isopropylique. Essuyez soigneusement chaque objet au cas où quelque chose serait accidentellement oublié ou découvert – mais visez à ne rien laisser derrière vous. Dans la mesure du possible, il peut être utile de confier à une seule personne le soin de retrouver et d’enlever tout le matériel et les débris. Rangez et emballez votre équipement dans un sac neuf et propre et ne le retirez que si vous portez des gants. Certaines personnes portent deux paires de gants pour s’assurer que la paire extérieure n’a aucune chance de laisser des résidus d’empreinte, tandis que d’autres se lavent à l’isopropyle.
ADN
L’ADN peut être transféré de plusieurs façons. Soyez vigilant.e ; ne vous touchez pas le visage et ne toussez pas entre vos mains en portant des gants. Vous devriez de toute façon porter un masque, mais envisagez de porter un masque médical pour réduire la transmission des gouttelettes. Brossez vos cheveux (pour éliminer ceux qui sont tombés) et attachez-les bien serrés en arrière, voire même couvrez-les. Ne fumez pas, ne crachez pas et ne jetez pas de déchets à proximité de votre zone cible le jour de l’action ou pendant le repérage. Ne laissez rien derrière vous. Veillez à ne pas vous blesser sur les clôtures ou les angles pointus. Débarrassez-vous correctement des masques, chapeaux, équipements ou vêtements en les brûlant loin du site. Les jours pluvieux peuvent être pénibles mais pratiques ; la pluie contribue à effacer, déplacer et contaminer tous les éléments de preuve, y compris les fibres et l’ADN. Si vous brûlez vos vêtements ou les éléments de preuve après coup, ne comptez pas sur le fait que les matériaux servant à allumer le feu seront brûlés si complètement qu’il sera impossible d’obtenir de l’ADN. En d’autres termes, n’utilisez pas un vieux chiffon ou un t-shirt qui traîne chez vous en guise d’allume-feu en pensant qu’il sera brûlé et ne laissera donc pas de traces d’ADN. Vous ne savez jamais si le feu finira de brûler le matériau. Plusieurs personnes se sont fait prendre à cause de cette erreur. L’hydroxyde de sodium (soude caustique), que l’on trouve dans certains nettoyeurs de canalisations ou qui est utilisé dans la fabrication du savon, dissout les protéines cellulaires et détruit les preuves génétiques. Cependant, la meilleure défense consiste à éviter toute contamination en se préparant comme il faut.
Une remarque sur l’eau de Javel : L’eau de Javel commerciale peut détruire suffisamment l’ADN pour l’empêcher d’être répliqué et testé en laboratoire pour analyse, mais elle est plus fiable sur les surfaces dures et ce n’est pas toujours une valeur sûre. Elle n’empêche pas de détecter l’hémoglobine. L’eau de Javel oxydée (comme l’eau de Javel au peroxyde d’hydrogène) peut empêcher l’hémoglobine d’être détectée et donc testée, mais elle ne détruit pas non plus l’ADN de manière fiable dans un délai approprié.
En résumé : en cas de doute, faites deux fois plus attention.
Méthode du fil de cuivre
– N’ESSAYEZ PAS DE LE FAIRE SUR LES LIGNES DE DE MÉTRO ; elles sont électrifiées.- Vous pouvez utiliser cette méthode lors d’une action de désobéissance civile en groupe pour envoyer immédiatement un signal d’arrêt de la circulation des trains.
Les rails en acier des voies ferrées font partie du circuit d’un dispositif nommé « système de bloc automatique » (ABS). Un faible voltage traverse les rails entre des capteurs pour créer des cercles divisés en blocs géographiques. Lorsqu’un train traverse un bloc, les essieux du train interrompent ou raccourcissent le circuit, les capteurs remarquent que le bloc est occupé et arrêtent de manière automatique la circulation des trains dans cette zone.
Avec un fil en cuivre qu’on passe autour et puis entre les rails, il est possible de tromper les capteurs et de les déclencher.
1) Pour une conductivité maximale, utilisez un fil de cuivre de gros calibre et enroulez-le autour d’un rail, puis de l’autre. Vous pouvez l’attacher aux rails en enlevant un peu de roches près d’une traverse en bois, ou à des boulons sur les rails si vous utilisez une brosse métallique pour enlever la rouille. Les câbles de démarrage fonctionnent pour une action rapide – assurez-vous simplement qu’ils sont assez longs. Mais ça coûte plus cher qu’un rouleau de fil de cuivre.
2) Raccordez deux éclisses opposées. Ce sont les panneaux plats en acier boulonnés sur le côté des rails, à l’endroit où chaque section de rail en rejoint une autre. Les éclisses sont munies d’un fil recouvert de plastique/caoutchouc qui sort d’un côté. Vous pouvez dénuder ou enlever une partie de ce plastique et attacher un fil de cuivre directement à celui-ci, puis attacher l’autre extrémité au rail opposé, au boulon du rail ou à un autre fil d’éclisse (pour une meilleure connexion). L’avantage de cette méthode est qu’un fil de cuivre de petit calibre sera suffisamment conducteur pour déclencher le signal, et que les petits fils coûtent moins chers. L’inconvénient est que les éclisses ne sont pas toujours placées l’une en face de l’autre – il faut donc bien repérer l’emplacement pour s’assurer que ça fonctionnera.
CONSEILS : il faut que le fil en cuivre soit en contact avec des sections des deux rails SANS rouille ni oxydation et qui sont toujours conductrices. Un fil de cuivre de gros calibre est nécessaire si vos seuls points de connexion sont légèrement rouillés/oxydés. Soyez attentif aux trains et aux patrouilles de sécurité. Ayez un plan avant de commencer à passer le fil ou de déclencher potentiellement des capteurs. Vous aurez peut-être besoin d’un petit outil pour dégager un peu de roche concassée sous les rails avant d’enrouler le fil. Trouvez un bon endroit, creusez sous les deux rails et enroulez d’abord un rail. N’oubliez pas que dès que vous attachez le fil au deuxième rail, l’ABS se déclenche, indiquant que quelque chose ne va pas sur la voie. Disparaissez dès que possible. Si vous enterrez le câble avec de la roche concassée, de la neige ou de la terre, il sera plus difficile de le trouver ou de le repérer dans le bloc.
Destruction des postes d’aiguillage
Les postes d’aiguillage font partie des circuits ferroviaires. Si vous vous baladez le long des voies ferrées, vous les avez probablement vus : ce sont de grandes structures grises ressemblant à des hangars, ou de petites boîtes grises fixées à des poteaux. Ces boîtes reçoivent et interprètent les signaux du circuit ABS, des aiguillages, etc. Les boîtiers sont en métal et généralement scellés. Les petits boîtiers sur les poteaux ont des câbles qui en sortent, vont jusqu’au sol et jusqu’aux voies. Étant donné que ces câbles ont des composants électriques, nous vous déconseillons de simplement les couper, à moins que vous n’ayez une bonne connaissance de l’électricité et de la mise à la terre.
On peut aussi se servir d’un feu brûlant pour abîmer les cordes et les circuits électriques. Il ne faut pas se contenter de les tremper d’essence et s’en aller — il faut partir un feu plus chaud et le faire durer longtemps. La bonne technique pour allonger le temps de combustion d’un liant fibreux (nous, on aime bien les balles de tissu ou de coton), c’est d’ajouter de la vaseline et de bien imbiber le tissu. Vous pourrez juste l’allumer, ça fonctionnera comme une mèche. Pour augmenter la chaleur, on peut ajouter du caoutchouc de pneu ou de chambre à air de vélo. Avec un petit feu comme ça dans les boîtes du circuit ou bien à l’endroit où le câble entre dans le sol, on devrait endommager le circuit et empêcher la circulation ferroviaire en activant durablement le système de blocage automatique.
Remarques : pratiquez-vous à faire ce type de feu pour voir ce qui est possible. La combustion du caoutchouc crée des fumées toxiques. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un incendie criminel – les autorités enquêteront plus sérieusement qu’avec la méthode du fil de cuivre. Soyez prudent : trouvez un bon endroit, ayez des guetteur.eus.es en place et un plan d’arrivée et de fuite où vous ne croiserez pas du monde, faites attention aux empreintes digitales et à l’ADN, éliminez correctement tout équipement utilisé, ayez une EXCELLENTE culture de sécurité avec votre bande et des pratiques cohérentes.
Destruction des rails d’acier
Comment détruire des rails en acier sur lesquels passent des milliers de tonnes tous les jours? De la même manière qu’ils ont été assemblés : grâce à la soudure.
Si vous ne disposez pas d’un équipement de plusieurs centaines de dollars et d’une torche oxyacétylénique, vous pouvez toujours détruire efficacement l’acier avec de la thermite.
La thermite est un mélange de carburant et d’oxydant dont on peut modifier les proportions pour qu’il dégage une chaleur suffisante pour brûler le bloc moteur d’une voiture. Ce n’est pas dangereux à produire, mais ça dégage énormément de chaleur et de luminosité en brûlant, alors faites attention. Cette méthode exige très peu de temps sur place, juste un moment pour l’allumer et partir. Cela produit un maximum de dégâts matériels, car il faudra remplacer le rail ou le poste d’aiguillage.
Le combustible le plus simple à utiliser est la poudre d’aluminium. On peut en trouver dans des vieux etch-a-sketch ou la produire à base de (vrai) papier d’aluminium dans un moulin à café ou un mixeur que vous ne voudrez plus jamais utiliser pour ce à quoi il est destiné. C’est aussi un composant de certains feux d’artifice (généralement les argentés) et de la plupart des cibles de fusils explosifs (le petit paquet de papier d’aluminium ou la poussière grise que vous êtes censé mélanger). Plus le combustible sera fin, plus l’allumage sera facile et la combustion rapide. Il vous faudra une poudre assez fine.
Attention : la poussière d’aluminium très fine est explosive. Cependant, il est peu probable que vous puissiez l’obtenir avec un mixeur ménager ordinaire. Au cas où, n’ouvrez pas le mixeur à proximité d’une flamme nue. La poudre d’aluminium très fine est également difficile à éliminer des vêtements, des équipements, des plans de travail, de la peau, etc. Soyez prêt à passer un certain temps à nettoyer. Portez un masque pour éviter toute inhalation.
L’oxydant le plus simple, avec la poudre d’aluminium, c’est l’oxyde ferrique : la rouille rouge sur le fer. Là encore, vous pouvez en récupérer des morceaux sur de vieux objets et le réduire en poudre fine, ou bien en fabriquer facilement à base de laine d’acier à grain 0000 trempée dans un mélange 1:1 d’eau de Javel et de vinaigre dans un endroit EXTÉRIEUR. Laissez reposer pendant une journée pour créer une pâte, qu’on peut faire sécher et utiliser ainsi.
Attention : le mélange de l’eau de Javel et du vinaigre produit un gaz qu’il ne faut pas inhaler. Bien que cette méthode soit la plus rapide pour produire de la rouille, vous devez pouvoir le faire dans un endroit extérieur et ventilé. Sinon, utilisez un seul liquide et donnez-lui plus de temps.
Vous aurez également besoin d’une mèche d’allumage. Pour mettre feu à un carburant métallique, il faut une flamme vraiment chaude, alors un briquet ou même la mèche d’un feu d’artifice ne marchera pas. Utilisez un cierge magique, ou bien une mèche faite maison avec des têtes d’allumettes enroulées dans du papier d’aluminium. Nous avons eu plus de chance avec cette dernière méthode.
Attention : le cierge magique risque d’allumer la thermite avec ses étincelles si elles la touchent avant le moment voulu.
Thermite en poudre : Mélanger trois parts (en poids) d’oxyde ferrique à deux parts (en poids) de poudre d’aluminium. Découpez ou percez un petit trou dans un récipient (une boîte de conserve, par exemple). Insérez quelques pouces de votre mèche dans le trou pour qu’elle soit en contact avec le mélange dans la boîte, puis remplissez le récipient de poudre. Placez-le et allumez-le à l’endroit voulu.
CONSEILS : si le mélange de poudre n’est pas fin et compacté, la combustion sera moins efficace et produira moins de chaleur !
Thermite dure : Trois parts (en poids) d’oxyde ferrique, deux parts (en poids) de poudre d’aluminium, deux parts (en poids) de plâtre de Paris. Versez le mélange dans un moule (boîte de conserve, etc…), insérez quelques pouces de mèche en biais. Laissez sécher puis démoulez.
Thermite moulable : Huit parts de poudre d’aluminium (en poids), trois parts d’oxyde de fer (en poids), quatre parts d’argile (en poids). Mélangez bien les poudres puis ajoutez-les à l’argile. Insérez la mèche à quelques pouces. Placez le mélange à l’endroit souhaité et allumez-le.
Dernières mises en garde : comme la méthode de la thermite s’attaque directement aux rails, elle comporte un risque de déraillement. Pour éviter ça, vous pouvez déclencher le circuit ABS en attachant également un fil de cuivre sur les rails (méthode 1). Là encore, il s’agit d’une méthode que la police est susceptible d’investiguer de manière approfondie. Assurez-vous que tous les items que vous laissez sur place sont exempts d’empreintes digitales et d’ADN. Prévoyez des guetteur.euse.s et choisissez des chemins d’approche prudente hors caméra. Débarrassez-vous des vêtements et des bottes ou détruisez-les. La thermite brûle à très haute température en produisant une lumière vive – ne fixez pas la flamme des yeux après l’allumage. La poudre d’aluminium très fine est réactive à l’oxygène et peut s’enflammer facilement. Si de l’eau (pluie, neige, flaques d’eau) touche la thermite en feu, l’explosion résultante va projeter du fer fondu dans tous les sens. N’essayez PAS d’éteindre un feu de thermite avec de l’eau.
Ce 27 novembre 2021, la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) a appelé à une manifestation devant les bureaux de la GRC près du métro Atwater en solidarité avec le peuple Wet’suwet’en. Cet appel a été appuyée par plus de vingt organisations montréalaises. Ainsi, malgré le froid et l’énorme présence policière, où plus de 750 manifestant·e·s ont répondu à l’appel avec une énergie époustouflante, permettant de défendre le droit de manifester face à un appareil policier hors de proportion.
Marlene Hale et Eve Saint, deux militantes Wet’suwet’en ont tenu des discours en début de manifestation, soulignant toutes les deux la violence des interventions de la GRC dont elles ont été témoins depuis des années sur leur Yintah. Le frère de Marlene Hale ainsi que la conjointe de celui-ci, deux ainé·e·s Wet’suwet’en, ont été arrêtés le 18 novembre dernier lors d’un raid de la GRC au Yintah. Les deux ainé·e·s ont dû être envoyé·e·s à l’hopital parce que la GRC avait confisqué leurs médicaments. Eve Saint, qui avait pour sa part été arrêtée en 2020 lors du raid policier qui avait déclenché le blocage de l’économie canadienne pendant plusieurs semaines, a vu plus tôt cette semaine sa soeur être victime des mêmes violences policières et être elle aussi criminalisée pour avoir défendu son territoire. La criminalisation des personnes autochtones revendiquant leur souveraineté territoriale doit cesser. On ne peut s’attendre à rien d’autre d’un état colonial qui ne vit que de l’extraction minière, ici comme ailleurs.
Comme d’habitude, la CLAC déplore la brutalité du SPVM qui, une fois de plus, a battu des manifestant·e·s, fait usage de poivre de cayenne et mené des arrestations sans fondement. Le SPVM a aussi bloqué systématiquement les rues menant au quartier ultra-riche de Westmount, nous forçant à modifier plusieurs fois notre itinéraire. Le slogan « La police, au service des riches et des fascistes », scandé à multiple reprises, prenait tout son sens. Le message du SPVM est clair : si on veut défendre la terre et en finir avec les pipelines coloniaux, la police fera tout pour nous en empêcher. Une raison de plus pour en finir avec la police ! À bas le SPVM ! Heureusement, malgré toute les tentatives de la police de nous empêcher d’aller au nord, puis au sud, puis à l’est, les manifestant·e·s ont déjoué l’encadrement policier à plusieurs reprises. Comme d’habitude sans les efforts de chacun·e·s d’entre vous, la police aurait pu garder un contrôle politique sur les manifestations autorisées, et nous vous en remercions chaleureusement.
L’appel à prendre la rue le 27 novembre lancé par la CLAC répondait aux nombreux appels en provenance des différents clans Wet’suwet’en—notamment le clan Gidimt’en—, demandant à toute personne ne pouvant venir appuyer localement les Wet’suwet’en à organiser des actions de solidarité d’un océan à l’autre.
Depuis les arrestations violentes ayant eu lieu au Yintah, de nombreuses communautés autochtones et allochtones ont organisé des manifestations, des blocages de chemins de fer, de ponts et de ports pour revendiquer le retrait de la GRC et de Coastal GasLink du territoire des Wet’suwet’en. Aujourd’hui, la CLAC ainsi que toutes les organisations endossant la manifestation avons joint nos voix à la leur. Des actions de solidarité continueront d’avoir lieu tant et aussi longtemps que la GRC et CGL continueront d’occuper illégalement le territoire des Wet’suwet’en.
Solidarité avec les peuples qui résistent ! À bas l’État colonial ! La lutte ne fait que commencer! Les pipelines ne passeront pas!
PS: Un message qui nous été envoyé de @landbackskyler qui s’adresse à toutes les personnes qui s’organisent actuellement en solidarité avec les Wet’suwet’en. À écouter jusqu’à la fin!
La lutte continue
Vu les efforts que les médias mettent à ignorer les actions en solidarité avec la communauté Wet’suwet’en, il est important de rappeler que la résistance s’active partout au Québec contre Coastal GasLink depuis plusieurs mois!
24 novembre, 11AM, Rimouski : Rassemblement en support aux Wetsuwet’en devant le bureau du député fédérale de Rimouski : https://www.facebook.com/events/429317545519501
27 novembre, midi, Gaspé : Rassemblement de solidarité – Des Wet’suwet’en jusqu’aux Kurdes, Berceau du Canada (179 Montée Wakeham) : https://www.facebook.com/events/440130890857892
27 novembre, 1PM, Rimouski: Manifestation en support aux Wetsuwet’en à Rimouski, Cégep de Rimouski : https://www.facebook.com/events/999156030631342
27 novembre, 1PM, La Pocatière : Rassemblement de solidarité avec Wet’suwet’en, Cégep de Lapocatière : https://www.facebook.com/events/233884522179279
1er décembre, midi, Québec : Rassemblement de solidarité avec la nation Wet’suwet’en, Place Limouloise, Limoilou, québec : https://www.facebook.com/events/260558849433179