Montréal Contre-information
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Tract #shutdowncanada pour les manifs

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Déc 182021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

8.5 x 11″ | PDF

Ce tract contient de l’information sur les infrastructures de transport au Canada, les infrastructures vulnérables aux engorgements par province, et les 20 endroits au plus haut taux d’engorgement. Nous avons préparé ce tract pour qu’il soit distribué lors de manifs, dans l’espoir de propager les actions au delà de ces événements.

Semaine d’action internationale le 20 décembre : Définancer Coastal GasLink

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Déc 112021
 

Du Point d’accès Gidimt’en

La semaine du 20 décembre, nous organisons une semaine d’action internationale pour le définancement de Coastal Gaslink. Les banques et les sociétés de capital-investissement financent les violations des droits des autochtones et détruisent notre climat commun.

Leur manque de redevabilité pour le financement de la violence coloniale et le vol des terres des peuples autochtones est inacceptable. Nous sommes tou.te.s dans le même bateau ! Nous avons tou.te.s la responsabilité de tenir tête aux grandes institutions financières qui investissent et maintiennent l’industrie des combustibles fossiles en pleine activité.

Sans transition écologique durable dans un avenir prévisible, toute l’humanité et nos proches courent un risque dangereux. Avec les incendies et les inondations qui se sont produits récemment au sud de la soi-disant Colombie-Britannique, nous ne pouvons pas laisser passer plus de temps pendant que les grandes banques alimentent notre disparition.

Organisez une action dans votre ville, nous savons que la fin de l’année approche et nous devons nous assurer que RBC ne passe pas à travers les mailles du filet !

Déposez une bannière, organisez un rassemblement ou une marche aux bureaux de RBC, faites un sit-in, bloquez les lignes téléphoniques, faites passer le message !

Voir ce Google Doc pour la boîte à outils de la Semaine d’action et pour vous joindre à un appel de mobilisation pour passer à l’action.

Ontario : Sabotages ferroviaires en solidarité avec les Wet’suwet’en

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Déc 102021
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

Il n’y a plus rien à dire.
Dehors la GRC.
Coastal GasLink hors de la Yintah.
Défendons la Wedzin Kwa.

C’est un acte de génocide. Un génocide actif.
Une invasion armée de la part de l’État colonial.
Il n’y a plus rien à dire : ils n’écoutent pas les mots.
Il faut donc agir, c’est ce que nous avons fait.

Un soir d’il n’y a pas longtemps, des allié.e.s/complices sont sorti.e.s la nuit pour reprendre là où d’autres se sont peut-être arrêté.e.s, au printemps 2020 : cibler les infrastructures ferroviaires.

En utilisant différentes méthodes (détaillées ci-dessous pour votre connaissance, votre éducation et votre plaisir !), nous avons perturbé la circulation ferroviaire dans tout le sud de l’ainsi-dit Ontario, pendant toute la nuit, en frappant presque une douzaine d’endroits différents sur les lignes des chemins de fer du CN et du CP.

Nous l’avons fait par solidarité, de tout notre cœur, avec les Wet’suwet’en qui défendent leur Yintah de la destruction et nous avons alimenté nos actions avec la rage justifiée que nous ressentons envers la Gendarmerie royale du Canada et l’État, qui envahissent une fois de plus leur territoire au nom d’une société privée.

Le chemin de fer a été le signe avant-coureur de la colonisation et du génocide des peuples indigènes à travers l’ainsi-dit Canada et il est aussi un moyen, difficile pour eux à défendre, pour s’en prendre à l’économie kkkanadienne, du coup nous trouvons que c’est une cible idéale pour des personnes qui ne peuvent pas être là-bas aux côtés des défenseur.euse.s des terres Wet’suwet’en.

Alors que certaines équipes ont opté pour la méthode du fil de cuivre, d’autres ont trouvé leur inspiration dans d’autres façon de cibler les circuits ferroviaires – y compris en sectionnant les circuits à basse tension des voies et en incendiant des guérites de signalisation ferroviaire.

Chacune des méthodes utilisées a déclenché le système de signalisation automatique de blocage, via son réglage de sécurité de « voie occupée » – ce qui signifie que tout le trafic ferroviaire sur la voie en question s’arrête jusqu’à ce qu’elle soit vérifiée et, dans certains cas, réparée. Cela signifie aussi que ces perturbations étaient moins dangereuses que n’importe lequel des trois raids injustifiés de la GRC militarisée contre le peuple Wet’suwet’en.

Nous encourageons d’autres personnes à se joindre à nous dans l’action. Utilisez vos mots pour inspirer d’autres personnes à l’action – non pas pour mendier un changement auprès d’organes gouvernementaux complices d’un génocide actif.

Arrêtons-le. C’est tout ce qu’il reste à faire.
Ne jamais céder.
Ne jamais se rendre.
Brûlons tout jusqu’au fondements, s’il le faut.

Comme promis, une note explicative

Depuis longtemps, les rebelles ciblent les infrastructures ferroviaires en utilisant la méthode du câble en cuivre. Cela consiste à relier solidement deux rails parallèles avec un câble en cuivre conducteur d’électricité. Cette méthode est censée simuler le court-circuit qui se produit lorsque les essieux d’un train entrent dans un tronçon de voie ferrée. Le câble peut être fixé aux champignons [la partie en haut, où courent les roues des trains ; NdAtt.] des rails ou aux éclisses, après qu’ils ont été nettoyés [de la rouille ; NdAtt.], mais mieux encore aux câble de jonction des éclisses. Cette dernière méthode nécessite un câble de cuivre de petit calibre et offre la connexion la plus sûre.

Mais il y a de nombreux éléments des voies ferrées et du protocole ferroviaire qui peuvent être pris pour cible.

Les câbles des éclisses

Sur les voies ferrées modernes, les rails sont soudés ensemble à leurs extrémités et assurés les uns aux autres par des éclisses et des boulons, pour former les blocs voulus. Ces blocs sont surveillés par différents capteurs, afin de détecter des interruptions des fréquences électriques, qui dans certains cas déclenchent des signaux. La soudure des extrémités interfère parfois avec leur conductivité électrique et on ajoute donc des câbles, dans le but d’améliorer le passage du courant. Si le courant est interrompu par une mauvaise conductivité, le bloc se met par défaut en position « occupé ».

On peut trouver les câbles à de nombreux joints des rails, sous la forme d’un seul câble reliant les rails à la partie supérieure de l’éclisse ou de deux câbles qui sortent de chaque côté de l’éclisse. Couper un ou plusieurs de ces câbles, à divers points de jonction, interfère avec le circuit et met le bloc de signalisation dans l’état « occupé ». Pour cela il n’y pas besoin de se procurer du câble en cuivre – il suffit d’avoir une bonne paire de ciseaux ou un petit coupe-boulons.

Guérites de signalisation

Les guérites de signalisation transmettent les informations recueillies par différents éléments du circuit de voie aux conducteurs des trains et aux centrales de contrôle du trafic. On les trouve souvent aux croisements de voies et parfois entre les sections, en fonction de l’équipement de détection installé sur ce tronçon particulier. Elles sont souvent grises ou couleur acier et ressemblent à de petites cabanes sur des piliers, avec des câbles électriques qui en sortent, dans des protections en plastique ou en métal.

Une interférence sur ces relais de signalisation est immédiatement détectée et déclenche l’arrêt des voies. La plupart des guérites ont des serrures sécurisées – n’essayez pas d’utiliser des coupe-boulons sur la tige de verrouillage, mais il est possible d’y accéder à l’aide d’une disqueuse, ou en utilisant des cutters pour cibler les languettes métalliques dans lesquelles les serrures sont enfilées, avec l’utilisation de barres-leviers. Certaines guérites sont connues pour être équipées de caméras extérieures – il faut donc faire preuve de prudence lors du répérage et de l’action.

Exploitation du protocole ferroviaire

En tant qu’alliés/complices/dissidents, l’une de nos plus grandes forces contre l’État est notre propre flexibilité et notre capacité d’adaptation – souvent une qualité que les systèmes hiérarchiques n’ont pas. Les protocoles de sécurité ferroviaire imposent des décisions aux ingénieurs des trains, et peuvent être exploités lorsqu’une situation spécifique peut être reproduite.

L’un de ces protocoles pour les chefs de train et les ingénieurs est le protocole obligatoire de signalisation d’urgence. Dans la journée, les signaux d’urgence peuvent être des drapeaux rouges placés le long des voies, qui indiquent aux conducteurs qu’ils doivent s’arrêter ou ralentir. Lors des blocages ferroviaires de 2020, nous avons vu ce protocole exploité afin de sécuriser des sections de voie pour un blocage. De même, la nuit, des fusées de détresse entre les voies ferrées concernées obligent le conducteur à réduire sa vitesse ou à s’arrêter, conformément à la loi sur la sécurité ferroviaire. L’agitation vigoureuse de tout objet le long de la voie oblige également le conducteur à s’arrêter immédiatement.

Même si ces perturbations ne sont pas permanentes, elles ralentissent, arrêtent et perturbent la circulation ferroviaires et constituent un moyen supplémentaire de mener des perturbations ferroviaires.

Retour sur un retour à Saint-Lambert

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Déc 082021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Samedi dernier, plus de soixante personnes ont bloqué pendant plus de six heures la principale ligne du CN à Saint-Lambert, au sud de Montréal, en solidarité avec les défenseur-es de la terre Wet’suwet’en. Il s’agissait du plus long blocage ferroviaire au Québec depuis l’hiver 2020, interrompant le service de Via Rail et immobilisant six trains de marchandises. Les notes suivantes réflètent l’expérience de certain-es participant-es au blocage de samedi. 

Nous ressentions de la nostalgie et de l’anticipation en arrivant sur les rails au croisement de la rue Saint-Georges avec des bannières prêtes à être suspendues au travers du chemin de fer et aucune police en vue. C’était un matin ensoleillé, avec une température juste en dessous de zéro et un sol sans neige, un contraste avec la première nuit en février 2020, alors que la température est descendue à -25 celsius et que la neige s’empilait en buttes sur les rails. 

Sur le territoire Wet’suwet’en, 4000km à l’ouest, les défenseur-eures de la terre continuent de combattre la construction de Coastal GasLink. Des semaines après que les raids de la GRC sur le Checkpoint Gidimt’en et le Coyote Camp ont mené à 30 arrestations, les appels à se rendre directement sur les lieux à l’Yintah ont été renouvelés et les supporters ont déjà refusé d’accepter la dernière invasion comme une défaite, mettant le feu à des routes et bloquant les travaux de CGL. Leurs actions nous ont inspiré-es.

Une police de concertation

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) compte 546 agents et a juridiction sur la cinquième ville la plus peuplée au Québec, de laquelle Saint-Lambert fait partie. Fady Dagher, chef du SPAL depuis 2017, a déjà fait les nouvelles pour « essayer de changer le visage de la police » dans la rive-sud de Montréal. Ses efforts ont été décrits comme « humanisant » et même « révolutionnisant » la police. Le SPAL a récemment reçu 3,6 millions de dollars du gouvernement du Québec pour développer une « police de concertation », au travers de programmes de formation axés sur la prévention, une meilleure compréhension des enjeux sociaux et le dialogue constructif.

Qu’est-ce que tout ça a à voir avec notre blocage de trains? Alors que sur l’île de Montréal, nous aurions fait face au SPVM armés de fusils lanceurs de gaz lacrymogènes et nous menaçant quelque part dans l’heure suivant notre arrivée, nous avons plutôt été abordés par des négociatrices non-armées disant respecter ce que nous faisions et que la police avait d’autant plus nolisé et apporté au blocage un autobus afin que nous puissions avoir un endroit pour nous réchauffer. Bien entendu, l’offre a été déclinée et il est devenu évident que la réelle mission des négociatrices était d’amasser de l’information, mais la faible présence policière (et la musique!) ont permis à l’ambiance de demeurer joyeuse, donnant le temps aux personnes présentes de mettre en place des dizaines de petites barricades au long de 500 mètres de rails avec des traverses de chemin de fer et des branches d’arbres. Les travailleurs-euses du CN ont ainsi dû passer un temps considérable à nettoyer ces barricades une fois que nous avons quitté. La mince ligne de police a même battu en retraite hors des rails pendant que la foule avançait en leur demandant de retourner sur le trottoir. 

Une désarrestation

Les masques sont tombés sur l’heure du dîner. Deux gentil-les camarades sont arrivé-es avec une boîte de samosas, mais la police leur a refusé l’entrée sur les rails, les coupant du groupe de personnes qui les bloquaient. Nos demandes répétées n’ont pas fait bouger la douzaine de policiers présents, alors une équipe est sortie des rails afin d’escorter les camarades et la caisse de nourriture dans le blocage. C’est alors qu’un agent du SPAL s’est jeté violemment sur une personne, se jetant avec elle au sol, l’étranglant et lui donnant des coups à la tête. Les manifestant-es ont rapidement encerclé le policier, desarrêté le camarade et repoussé l’agent. Même si certains samosas sont tombés sur la chaussée pendant l’échaffourrée, nous avons tout récupéré et la boîte a pu être ramenée sur les rails, où tous les camarades se sont regroupés en sécurité pour continuer le blocage. Ces samosas ont sans doute été parmi les meilleurs que nous avons mangé.

Arrêter les trains

Le ciel s’est ennuagé et la neige a commencé à tomber en début d’après-midi. Une poignée de renforts du SPAL sont arrivés. Des journalistes ont monté sur la bute d’un côté des rails afin de prendre des photos d’un nouvel angle. Plus ou moins une demi-heure après le dîner, les policières de liaison sont à nouveau entrées dans le périmètre pour nous informer que nous commettions un crime et que nous brisions la loi fédérale de sécurité ferroviaire. Elles nous ont dit que la Sûreté du Québec (SQ), la police provinciale, étaient en chemin. Les slogans « Shut Down Canada » ont enterré certaines de leurs paroles et des cris de joie ont retenti lorsqu’elles nous ont informé que six trains de marchandises étaient bloqués. Nous avons observé les trains s’arrêter et se retirer dans l’échangeur au sud de notre emplacement au travers de la journée, mais nous ne comptions pas. Le blocage a continué.

Essayer de quitter Saint-Lambert

Autour de 15h, il était clair que notre nombre allait bientôt diminuer, alors que la police allait bientôt avoir des renforts mieux équipés. Alors que les rails étaient toujours barricadés et allaient demander une inspection de sécurité détaillée, nous sommes partis en manifestation dans Saint-Lambert. Des voitures du SPAL nous ont suivi de près, tentant de traverser la foule au moins à deux reprises. Nous avons atteint l’avenue Victoria, une rue commerciale de Saint-Lambert, où nous nous sommes dispersés.

La violence policière nous prenant pour cible ne se compare pas à la violence d’être expulsé à la pointe de fusils d’assaut de son territoire par la GRC, mais nous pensons qu’il est important de documenter ce qui s’est produit samedi dernier. Peu après que la manifestation soit terminée et que nous ne puissions plus être un groupe occupant la rue, des policiers ont commencé à poursuivre plusieurs personnes qu’ils suspectaient d’avoir pris part à la manifestation. Quatre violentes arrestations ont été observées dans la zone de dispersion, dans chaque cas la personne visée devait faire face à un nombre important de policiers. Un agent du SPAL a déchargé son taser sur une personne avant de l’arrêter.

Jusqu’à la prochaine fois

Dans le futur, nous espérons être inventi-ves et imprévisibles dans nos dispersions en arrivant à des actions avec différents plans de départ possibles qui prennent en compte différents niveaux d’escalade. Récemment dans la ville de Québec, un blocage de trains a quitté en manifestation le long des rails, sortant au travers d’un trou dans la clôture près d’un campus universitaire, étant immédiatement capable de se mêler à la foule d’étudiant-es.

Malgré les arrestations, nous avons quitté avec une confiance renouvelée dans notre capacité à tenir un blocage pendant plus d’une heure ou deux et motivés pour les prochaines actions de solidarité. Nous sommes impressionnées par la façon dont nous avons collectivement géré différentes formes de pression policière et refusé d’entrer dans le jeu de concertation que nous proposaient les flics. 

Continuons de #ShutDownCanada!

#ShutDownCanada : Perturbations ferroviaires nocturnes

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Nov 302021
 

De Seeds of Resistance

Ce guide est une version améliorée de la section pratique du texte Un appel d’allochtones à allochtones à perturber les voies ferrées en solidarité avec les Wet’suwet’en que nous avons récemment re-publié. Merci à qui l’a porté à notre attention.


L’objectif des informations présentées ici est de perturber les flux ferroviaires, et non de provoquer un déraillement ou un accident qui risquerait de blesser encore plus de personnes ou de souiller davantage la terre.

Comme toujours, nous vous encourageons à penser à vos cœurs, ainsi qu’à la pérennité de ces actions et de la lutte en général ; un simple rappel de faire attention à vous, à vos empreintes digitales et à votre ADN – pour la sécurité de toutes et de tous – et que la répression suit souvent l’action.

Empreintes

Les empreintes digitales peuvent être effacées des surfaces dures avec de l’alcool isopropylique. Essuyez soigneusement chaque objet au cas où quelque chose serait accidentellement oublié ou découvert – mais visez à ne rien laisser derrière vous. Dans la mesure du possible, il peut être utile de confier à une seule personne le soin de retrouver et d’enlever tout le matériel et les débris. Rangez et emballez votre équipement dans un sac neuf et propre et ne le retirez que si vous portez des gants. Certaines personnes portent deux paires de gants pour s’assurer que la paire extérieure n’a aucune chance de laisser des résidus d’empreinte, tandis que d’autres se lavent à l’isopropyle.

ADN

L’ADN peut être transféré de plusieurs façons. Soyez vigilant.e ; ne vous touchez pas le visage et ne toussez pas entre vos mains en portant des gants. Vous devriez de toute façon porter un masque, mais envisagez de porter un masque médical pour réduire la transmission des gouttelettes. Brossez vos cheveux (pour éliminer ceux qui sont tombés) et attachez-les bien serrés en arrière, voire même couvrez-les. Ne fumez pas, ne crachez pas et ne jetez pas de déchets à proximité de votre zone cible le jour de l’action ou pendant le repérage. Ne laissez rien derrière vous. Veillez à ne pas vous blesser sur les clôtures ou les angles pointus. Débarrassez-vous correctement des masques, chapeaux, équipements ou vêtements en les brûlant loin du site.  Les jours pluvieux peuvent être pénibles mais pratiques ; la pluie contribue à effacer, déplacer et contaminer tous les éléments de preuve, y compris les fibres et l’ADN. Si vous brûlez vos vêtements ou les éléments de preuve après coup, ne comptez pas sur le fait que les matériaux servant à allumer le feu seront brûlés si complètement qu’il sera impossible d’obtenir de l’ADN. En d’autres termes, n’utilisez pas un vieux chiffon ou un t-shirt qui traîne chez vous en guise d’allume-feu en pensant qu’il sera brûlé et ne laissera donc pas de traces d’ADN. Vous ne savez jamais si le feu finira de brûler le matériau. Plusieurs personnes se sont fait prendre à cause de cette erreur. L’hydroxyde de sodium (soude caustique), que l’on trouve dans certains nettoyeurs de canalisations ou qui est utilisé dans la fabrication du savon, dissout les protéines cellulaires et détruit les preuves génétiques. Cependant, la meilleure défense consiste à éviter toute contamination en se préparant comme il faut.

Une remarque sur l’eau de Javel : L’eau de Javel commerciale peut détruire suffisamment l’ADN pour l’empêcher d’être répliqué et testé en laboratoire pour analyse, mais elle est plus fiable sur les surfaces dures et ce n’est pas toujours une valeur sûre. Elle n’empêche pas de détecter l’hémoglobine. L’eau de Javel oxydée (comme l’eau de Javel au peroxyde d’hydrogène) peut empêcher l’hémoglobine d’être détectée et donc testée, mais elle ne détruit pas non plus l’ADN de manière fiable dans un délai approprié.

En résumé : en cas de doute, faites deux fois plus attention.

Méthode du fil de cuivre

– N’ESSAYEZ PAS DE LE FAIRE SUR LES LIGNES DE DE MÉTRO ; elles sont électrifiées.- Vous pouvez utiliser cette méthode lors d’une action de désobéissance civile en groupe pour envoyer immédiatement un signal d’arrêt de la circulation des trains.

Les rails en acier des voies ferrées font partie du circuit d’un dispositif nommé « système de bloc automatique » (ABS). Un faible voltage traverse les rails entre des capteurs pour créer des cercles divisés en blocs géographiques. Lorsqu’un train traverse un bloc, les essieux du train interrompent ou raccourcissent le circuit, les capteurs remarquent que le bloc est occupé et arrêtent de manière automatique la circulation des trains dans cette zone.

Avec un fil en cuivre qu’on passe autour et puis entre les rails, il est possible de tromper les capteurs et de les déclencher. 

1) Pour une conductivité maximale, utilisez un fil de cuivre de gros calibre et enroulez-le autour d’un rail, puis de l’autre. Vous pouvez l’attacher aux rails en enlevant un peu de roches près d’une traverse en bois, ou à des boulons sur les rails si vous utilisez une brosse métallique pour enlever la rouille. Les câbles de démarrage fonctionnent pour une action rapide – assurez-vous simplement qu’ils sont assez longs. Mais ça coûte plus cher qu’un rouleau de fil de cuivre.

une éclisse de chemin de fer

2) Raccordez deux éclisses opposées. Ce sont les panneaux plats en acier boulonnés sur le côté des rails, à l’endroit où chaque section de rail en rejoint une autre. Les éclisses sont munies d’un fil recouvert de plastique/caoutchouc qui sort d’un côté. Vous pouvez dénuder ou enlever une partie de ce plastique et attacher un fil de cuivre directement à celui-ci, puis attacher l’autre extrémité au rail opposé, au boulon du rail ou à un autre fil d’éclisse (pour une meilleure connexion). L’avantage de cette méthode est qu’un fil de cuivre de petit calibre sera suffisamment conducteur pour déclencher le signal, et que les petits fils coûtent moins chers. L’inconvénient est que les éclisses ne sont pas toujours placées l’une en face de l’autre – il faut donc bien repérer l’emplacement pour s’assurer que ça fonctionnera.

CONSEILS : il faut que le fil en cuivre soit en contact avec des sections des deux rails SANS rouille ni oxydation et qui sont toujours conductrices. Un fil de cuivre de gros calibre est nécessaire si vos seuls points de connexion sont légèrement rouillés/oxydés. Soyez attentif aux trains et aux patrouilles de sécurité. Ayez un plan avant de commencer à passer le fil ou de déclencher potentiellement des capteurs. Vous aurez peut-être besoin d’un petit outil pour dégager un peu de roche concassée sous les rails avant d’enrouler le fil. Trouvez un bon endroit, creusez sous les deux rails et enroulez d’abord un rail. N’oubliez pas que dès que vous attachez le fil au deuxième rail, l’ABS se déclenche, indiquant que quelque chose ne va pas sur la voie. Disparaissez dès que possible. Si vous enterrez le câble avec de la roche concassée, de la neige ou de la terre, il sera plus difficile de le trouver ou de le repérer dans le bloc.

Destruction des postes d’aiguillage

Les postes d’aiguillage font partie des circuits ferroviaires. Si vous vous baladez le long des voies ferrées, vous les avez probablement vus : ce sont de grandes structures grises ressemblant à des hangars, ou de petites boîtes grises fixées à des poteaux. Ces boîtes reçoivent et interprètent les signaux du circuit ABS, des aiguillages, etc. Les boîtiers sont en métal et généralement scellés. Les petits boîtiers sur les poteaux ont des câbles qui en sortent, vont jusqu’au sol et jusqu’aux voies. Étant donné que ces câbles ont des composants électriques, nous vous déconseillons de simplement les couper, à moins que vous n’ayez une bonne connaissance de l’électricité et de la mise à la terre.

On peut aussi se servir d’un feu brûlant pour abîmer les cordes et les circuits électriques. Il ne faut pas se contenter de les tremper d’essence et s’en aller — il faut partir un feu plus chaud et le faire durer longtemps. La bonne technique pour allonger le temps de combustion d’un liant fibreux (nous, on aime bien les balles de tissu ou de coton), c’est d’ajouter de la vaseline et de bien imbiber le tissu. Vous pourrez juste l’allumer, ça fonctionnera comme une mèche. Pour augmenter la chaleur, on peut ajouter du caoutchouc de pneu ou de chambre à air de vélo. Avec un petit feu comme ça dans les boîtes du circuit ou bien à l’endroit où le câble entre dans le sol, on devrait endommager le circuit et empêcher la circulation ferroviaire en activant durablement le système de blocage automatique.

Remarques : pratiquez-vous à faire ce type de feu pour voir ce qui est possible. La combustion du caoutchouc crée des fumées toxiques. N’oubliez pas qu’il s’agit d’un incendie criminel – les autorités enquêteront plus sérieusement qu’avec la méthode du fil de cuivre. Soyez prudent : trouvez un bon endroit, ayez des guetteur.eus.es en place et un plan d’arrivée et de fuite où vous ne croiserez pas du monde, faites attention aux empreintes digitales et à l’ADN, éliminez correctement tout équipement utilisé, ayez une EXCELLENTE culture de sécurité avec votre bande et des pratiques cohérentes.

Destruction des rails d’acier

Comment détruire des rails en acier sur lesquels passent des milliers de tonnes tous les jours? De la même manière qu’ils ont été assemblés : grâce à la soudure.

Si vous ne disposez pas d’un équipement de plusieurs centaines de dollars et d’une torche oxyacétylénique, vous pouvez toujours détruire efficacement l’acier avec de la thermite.

La thermite est un mélange de carburant et d’oxydant dont on peut modifier les proportions pour qu’il dégage une chaleur suffisante pour brûler le bloc moteur d’une voiture. Ce n’est pas dangereux à produire, mais ça dégage énormément de chaleur et de luminosité en brûlant, alors faites attention. Cette méthode exige très peu de temps sur place, juste un moment pour l’allumer et partir. Cela produit un maximum de dégâts matériels, car il faudra remplacer le rail ou le poste d’aiguillage.

Le combustible le plus simple à utiliser est la poudre d’aluminium. On peut en trouver dans des vieux etch-a-sketch ou la produire à base de (vrai) papier d’aluminium dans un moulin à café ou un mixeur que vous ne voudrez plus jamais utiliser pour ce à quoi il est destiné. C’est aussi un composant de certains feux d’artifice (généralement les argentés) et de la plupart des cibles de fusils explosifs (le petit paquet de papier d’aluminium ou la poussière grise que vous êtes censé mélanger). Plus le combustible sera fin, plus l’allumage sera facile et la combustion rapide. Il vous faudra une poudre assez fine.

Attention : la poussière d’aluminium très fine est explosive. Cependant, il est peu probable que vous puissiez l’obtenir avec un mixeur ménager ordinaire. Au cas où, n’ouvrez pas le mixeur à proximité d’une flamme nue. La poudre d’aluminium très fine est également difficile à éliminer des vêtements, des équipements, des plans de travail, de la peau, etc. Soyez prêt à passer un certain temps à nettoyer. Portez un masque pour éviter toute inhalation.

L’oxydant le plus simple, avec la poudre d’aluminium, c’est l’oxyde ferrique : la rouille rouge sur le fer. Là encore, vous pouvez en récupérer des morceaux sur de vieux objets et le réduire en poudre fine, ou bien en fabriquer facilement à base de laine d’acier à grain 0000 trempée dans un mélange 1:1 d’eau de Javel et de vinaigre dans un endroit EXTÉRIEUR. Laissez reposer pendant une journée pour créer une pâte, qu’on peut faire sécher et utiliser ainsi.

Attention : le mélange de l’eau de Javel et du vinaigre produit un gaz qu’il ne faut pas inhaler. Bien que cette méthode soit la plus rapide pour produire de la rouille, vous devez pouvoir le faire dans un endroit extérieur et ventilé. Sinon, utilisez un seul liquide et donnez-lui plus de temps.

Vous aurez également besoin d’une mèche d’allumage. Pour mettre feu à un carburant métallique, il faut une flamme vraiment chaude, alors un briquet ou même la mèche d’un feu d’artifice ne marchera pas. Utilisez un cierge magique, ou bien une mèche faite maison avec des têtes d’allumettes enroulées dans du papier d’aluminium. Nous avons eu plus de chance avec cette dernière méthode.  

Attention : le cierge magique risque d’allumer la thermite avec ses étincelles si elles la touchent avant le moment voulu.

Thermite en poudre : 
Mélanger trois parts (en poids) d’oxyde ferrique à deux parts (en poids) de poudre d’aluminium. Découpez ou percez un petit trou dans un récipient (une boîte de conserve, par exemple). Insérez quelques pouces de votre mèche dans le trou pour qu’elle soit en contact avec le mélange dans la boîte, puis remplissez le récipient de poudre. Placez-le et allumez-le à l’endroit voulu.

CONSEILS : si le mélange de poudre n’est pas fin et compacté, la combustion sera moins efficace et produira moins de chaleur !

Thermite dure :
Trois parts (en poids) d’oxyde ferrique, deux parts (en poids) de poudre d’aluminium, deux parts (en poids) de plâtre de Paris. Versez le mélange dans un moule (boîte de conserve, etc…), insérez quelques pouces de mèche en biais. Laissez sécher puis démoulez.

Thermite moulable :
Huit parts de poudre d’aluminium (en poids), trois parts d’oxyde de fer (en poids), quatre parts d’argile (en poids). Mélangez bien les poudres puis ajoutez-les à l’argile. Insérez la mèche à quelques pouces. Placez le mélange à l’endroit souhaité et allumez-le.

Dernières mises en garde : comme la méthode de la thermite s’attaque directement aux rails, elle comporte un risque de déraillement. Pour éviter ça, vous pouvez déclencher le circuit ABS en attachant également un fil de cuivre sur les rails (méthode 1). Là encore, il s’agit d’une méthode que la police est susceptible d’investiguer de manière approfondie. Assurez-vous que tous les items que vous laissez sur place sont exempts d’empreintes digitales et d’ADN. Prévoyez des guetteur.euse.s et choisissez des chemins d’approche prudente hors caméra.  Débarrassez-vous des vêtements et des bottes ou détruisez-les. La thermite brûle à très haute température en produisant une lumière vive – ne fixez pas la flamme des yeux après l’allumage. La poudre d’aluminium très fine est réactive à l’oxygène et peut s’enflammer facilement. Si de l’eau (pluie, neige, flaques d’eau) touche la thermite en feu, l’explosion résultante va projeter du fer fondu dans tous les sens. N’essayez PAS d’éteindre un feu de thermite avec de l’eau.

Manifestation en solidarité avec les Wet’suwet’en : les manifestant·e·s déjouent la police

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Nov 282021
 

De la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC)

Ce 27 novembre 2021, la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) a appelé à une manifestation devant les bureaux de la GRC près du métro Atwater en solidarité avec le peuple Wet’suwet’en. Cet appel a été appuyée par plus de vingt organisations montréalaises. Ainsi, malgré le froid et l’énorme présence policière, où plus de 750 manifestant·e·s ont répondu à l’appel avec une énergie époustouflante, permettant de défendre le droit de manifester face à un appareil policier hors de proportion.

Marlene Hale et Eve Saint, deux militantes Wet’suwet’en ont tenu des discours en début de manifestation, soulignant toutes les deux la violence des interventions de la GRC dont elles ont été témoins depuis des années sur leur Yintah. Le frère de Marlene Hale ainsi que la conjointe de celui-ci, deux ainé·e·s Wet’suwet’en, ont été arrêtés le 18 novembre dernier lors d’un raid de la GRC au Yintah. Les deux ainé·e·s ont dû être envoyé·e·s à l’hopital parce que la GRC avait confisqué leurs médicaments. Eve Saint, qui avait pour sa part été arrêtée en 2020 lors du raid policier qui avait déclenché le blocage de l’économie canadienne pendant plusieurs semaines, a vu plus tôt cette semaine sa soeur être victime des mêmes violences policières et être elle aussi criminalisée pour avoir défendu son territoire. La criminalisation des personnes autochtones revendiquant leur souveraineté territoriale doit cesser. On ne peut s’attendre à rien d’autre d’un état colonial qui ne vit que de l’extraction minière, ici comme ailleurs.

Comme d’habitude, la CLAC déplore la brutalité du SPVM qui, une fois de plus, a battu des manifestant·e·s, fait usage de poivre de cayenne et mené des arrestations sans fondement. Le SPVM a aussi bloqué systématiquement les rues menant au quartier ultra-riche de Westmount, nous forçant à modifier plusieurs fois notre itinéraire. Le slogan « La police, au service des riches et des fascistes », scandé à multiple reprises, prenait tout son sens. Le message du SPVM est clair : si on veut défendre la terre et en finir avec les pipelines coloniaux, la police fera tout pour nous en empêcher. Une raison de plus pour en finir avec la police ! À bas le SPVM ! Heureusement, malgré toute les tentatives de la police de nous empêcher d’aller au nord, puis au sud, puis à l’est, les manifestant·e·s ont déjoué l’encadrement policier à plusieurs reprises. Comme d’habitude sans les efforts de chacun·e·s d’entre vous, la police aurait pu garder un contrôle politique sur les manifestations autorisées, et nous vous en remercions chaleureusement.

L’appel à prendre la rue le 27 novembre lancé par la CLAC répondait aux nombreux appels en provenance des différents clans Wet’suwet’en—notamment le clan Gidimt’en—, demandant à toute personne ne pouvant venir appuyer localement les Wet’suwet’en à organiser des actions de solidarité d’un océan à l’autre.

Depuis les arrestations violentes ayant eu lieu au Yintah, de nombreuses communautés autochtones et allochtones ont organisé des manifestations, des blocages de chemins de fer, de ponts et de ports pour revendiquer le retrait de la GRC et de Coastal GasLink du territoire des Wet’suwet’en. Aujourd’hui, la CLAC ainsi que toutes les organisations endossant la manifestation avons joint nos voix à la leur. Des actions de solidarité continueront d’avoir lieu tant et aussi longtemps que la GRC et CGL continueront d’occuper illégalement le territoire des Wet’suwet’en.

Solidarité avec les peuples qui résistent ! À bas l’État colonial ! La lutte ne fait que commencer! Les pipelines ne passeront pas!

PS: Un message qui nous été envoyé de @landbackskyler qui s’adresse à toutes les personnes qui s’organisent actuellement en solidarité avec les Wet’suwet’en. À écouter jusqu’à la fin!

La lutte continue

Vu les efforts que les médias mettent à ignorer les actions en solidarité avec la communauté Wet’suwet’en, il est important de rappeler que la résistance s’active partout au Québec contre Coastal GasLink depuis plusieurs mois!

2 octobre: Attaque contre une succursale RBC : https://mtlcontreinfo.org/rbc-prise-pour-cible-en-solidarite-avec-les-defenseur-e-s-de-la-terre-wetsuweten/

3 octobre : Drop de bannière en solidarité au clan Gidimt’en : https://mtlcontreinfo.org/deploiement-de-banniere-en-solidarite-avec-unistoten/

8 octobre : Appel aux actions provenant du campement des Gidimt’en : https://mtlcounterinfo.org/alloutforwedzinkwa-call-for-a-week-of-action-october-9th-15th/

9 octobre : Blocaque ferroviaire dans Pointe Saint-Charles : https://mtlcontreinfo.org/blocage-des-rails-en-solidarite-avec-la-semaine-daction-gidimten/

15 octobre : Blocage ferroviaire à St-Édouard-de-Maskinongé : https://ucl-saguenay.blogspot.com/2021/10/st-edouard-de-maskinonge-blocage-de.html

26 octobre : Attaque nocturne contre 5 succursales RBC : https://mtlcontreinfo.org/rbc-fucks-around-rbc-finds-out/

29 octobre : Action créative en solidarité avec la nation Wet’suwet’en : https://www.facebook.com/events/597222391408154/

29 octobre, 10AM : Rassemblement et manifestation à Rimouski : https://www.facebook.com/events/959337418324282/?ref=newsfeed

16 novembre : Blocage de la rue Notre-Dame à l’heure de pointe : https://mtlcontreinfo.org/blocage-sur-la-rue-notre-dame-a-montreal-en-solidarite-avec-gidimten-et-likhtsamisyu/

19 novembre : Feux allumés sur des chemins de fer dans Pointe Saint-Charles : https://mtlcounterinfo.org/shutdowncanada-tire-fires-on-tracks/

19 novembre : Blocages ferroviaires dans Lanaudière : https://ucl-saguenay.blogspot.com/2021/11/communique-dans-launaudiere-des.html

22 novembre : Blocage ferroviaire dans le Mile-End : https://mtlcontreinfo.org/blocage-des-voies-ferrees-en-solidarite-avec-les-defenseurs-des-terres-wetsuweten/

Nuit du 22 au 23 novembre : Sabotage ferroviaire au port de Matane : https://contrepoints.media/fr/posts/sabotage-ferroviaire-au-port-de-matane

24 novembre : Blocages durant l’après-midi à Kahnawake : https://beta.ctvnews.ca/local/montreal/2021/11/24/1_5680145.html

24 novembre, 11AM, Rimouski : Rassemblement en support aux Wetsuwet’en devant le bureau du député fédérale de Rimouski : https://www.facebook.com/events/429317545519501

27 novembre, midi, Gaspé : Rassemblement de solidarité – Des Wet’suwet’en jusqu’aux Kurdes, Berceau du Canada (179 Montée Wakeham) : https://www.facebook.com/events/440130890857892

27 novembre, 1PM, Rimouski: Manifestation en support aux Wetsuwet’en à Rimouski, Cégep de Rimouski : https://www.facebook.com/events/999156030631342

27 novembre, 1PM, La Pocatière : Rassemblement de solidarité avec Wet’suwet’en, Cégep de Lapocatière : https://www.facebook.com/events/233884522179279

1er décembre, midi, Québec : Rassemblement de solidarité avec la nation Wet’suwet’en, Place Limouloise, Limoilou, québec : https://www.facebook.com/events/260558849433179

#ShutDownCanada : Bannière sur la 720 direction ouest à Tiohtià:ke

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Nov 262021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ce matin à Tiohtia:ke, une grande bannière sur laquelle on pouvait lire « ALL OUT FOR WET’SUWET’EN » a été installée sur la 720 en direction ouest. Il a été assuré que la bannière soit fixée avec une corde et qu’aucun panneau de signalisation ne soit bloqué afin de s’assurer que l’autoroute est sécuritaire pour les conducteurs.

Nous agissons en solidarité avec la nation Wet’suwet’en et le clan Gidimt’en. Le 19 novembre 2021, la GRC a fait une descente violente sur le territoire non cédé des Gidimt’en, expulsant sous la menace d’une arme des femmes autochtones non armées de leurs terres, au nom du projet de gazoduc Coastal GasLink de TC Energy. Parmi les autres défenseurs de la terre, la porte-parole Sleydo’, Corey Joyahcee Jocko et Jocey Alec (la fille du chef Woos) ont été illégalement expulsés de leur propre yintah Cas Yah, où ils protègent les eaux sacrées de la Wedzin Kwa. Ils ont été détenus illégalement et brutalement pendant quatre nuits et cinq jours, où l’accès à l’eau et à la nourriture leur a été refusé.

Ces actions illégales et brutales prouvent encore une fois que le C-IRG et la GRC doivent être abolis. L’injonction en vertu de laquelle ils agissent n’a aucune compétence sur les terres non cédées des Wet’suwet’en. Ce n’est rien d’autre qu’un texte de loi inadéquat qui a été utilisé pour violer les droits humains, les droits des autochtones et la loi Wet’suwet’en.

La réconciliation est morte. Time’s up, Canada.

#ShutDownCanada #AllOutforWedzinKwa #WetsuwetenStrong

Les points faibles de l’économie extractiviste canadienne

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Nov 242021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

« Les personnes attentives peuvent facilement identifier plusieurs de ces goulots d’étranglement critiques à travers le Canada. Ils ont plusieurs caractéristiques communes :

  • ils présentent une valeur immédiate et significative pour les entreprises et les gouvernements ;
  • ils concentrent des ressources précieuses ou des fonctions économiques essentielles ;
  • ils sont situés à l’intersection de systèmes de transport connexes, ce qui permet aux manifestants d’utiliser efficacement leurs maigres ressources ;
  • la plupart sont éloignés des principales ressources et forces de sécurité nationale, ce qui complique le déploiement et le maintien de ces forces ;
  • La plupart sont proches de communautés des Premières Nations qui seraient probablement neutres, sinon des partisans actifs des insurgés, et qui fourniraient des refuges et un soutien logistique aux principaux participants ;
  • tous sont des actifs de premier plan dont l’interruption attirerait (pour les gouvernements) une attention politique et médiatique nationale et internationale gênante ; et
  • tous sont vulnérables (c’est-à-dire que la valeur est multipliée par la facilité de perturbation).”
    Canada and the First Nations: Cooperation or Conflict?

Pour plus d’informations sur les points faibles, consultez :

L’infrastructure de transport au Canada

Goulots d’étranglement des infrastructures vulnérables par province

Les 20 pires bouchons de circulation au Canada

Un appel d’allochtones à allochtones à perturber les voies ferrées en solidarité avec les Wet’suwet’en

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Nov 222021
 

Ce texte a été initialement publié en janvier 2020. Nous le republions aujourd’hui car nous jugeons qu’il est toujours d’actualité.

Passer à la section pratique.


Soyons clair·e·s : ce texte est écrit par des allochtones. Nous n’avons pas le vécu de personnes autochtones, ni donc des Wet’suwet’en. Ces mots nous viennent du cœur et nous nous sentons en affinité avec cette lutte tant au niveau personnel que pour ce qui est des idées et des relations. Nous estimons qu’il est de notre responsabilité d’agir contre les systèmes et les corporations qui nuisent aux gens et à la terre. Nous reconnaissons notre responsabilité et notre complicité en tant qu’allochtones, et nous cherchons des opportunités et des stratégies en accord avec nos idées pour montrer notre solidarité. Pour autant, nous ne parlons pas à la place de personnes autochtones et nous sommes ouvert·e·s à la critique.


Tout d’abord, voyons les raisons pour lesquelles il y a pu avoir parfois un manque de clarté sur ce que veulent les gens dans l’Ouest.

Nous souhaitons simplement rappeler aux ami·e·s qui lisent ces lignes que certaines personnes ont l’interdiction de mettre en œuvre ou d’encourager des actions contre le projet — et même de le critiquer. Ce bâillon prend la forme d’ordonnances judiciaires qui les menacent financièrement, et fait courir le risque à la communauté de perdre un centre de guérison basé sur le territoire. Nous nous rappelons que les gens à qui on aurait pu donner le rôle de “chefs” n’ont pas forcément envie de se retrouver sur un piédestal, ni d’être fétichisés par des allochtones désireux·euses de réponses concrètes — ce qui entraîne des risques considérables pour plusieurs d’entre eux.

Au sein de cette lutte et ailleurs, on encourage souvent les allochtones à s’occuper de leurs semblables, du processus de colonisation en cours et de ses maux. En tant qu’allochtones, nous entendons par cela une exhortation à défier — avec une position offensive — l’État et les industries qui sont prêts à tuer pour le profit tout en prétendant agir dans notre intérêt.

Nous reconnaissons aussi le sentiment de désespoir que beaucoup d’entre nous ont ressenti lorsque, après une décennie de ligne dure, les chefs ont accepté que la barrière d’Unist’ot’en soit ouverte. Vous savez déjà qu’acquiescer sous peine de violences, ce n’est pas du consentement. Mais il y a aussi d’autres faits à considérer, comme la GRC qui venait chez les chefs la nuit pour les menacer de manière plus ou moins explicite. On peut se demander si le désespoir et la déception n’existaient pas dans les deux sens, et jusqu’où le faible nombre de sympathisant·e·s voulant ou pouvant se rendre sur la zone après une décennie de promesses n’a pas influencé l’issue de l’affaire et ses suites. Pour notre part, nous passons à l’action quand nous nous sentons à notre plus fort·e·s — bien reposé·e·s, centré·e·s, encouragé·e·s, appuyé·e·s. En quoi sommes-nous aussi responsables de la décision d’ouvrir cette barrière, nous les allochtones, allié·e·s ou sympathisant·e·s, qui n’avons pas été présent·e·s ou n’avons pas agi de notre côté ?

Malgré tout ça, les Wet’suwet’en n’ont jamais cessé de demander du soutien et des actions de solidarité, et ielles n’ont jamais cessé de défendre leur territoire. Et le 5 janvier, les Wet’suwet’en et leurs sympathisant·e·s ont de nouveau pris physiquement position pour protéger le Yintah et leur mode de vie, pour garantir la survie des générations futures. Contre la violence impérialiste et coloniale de l’État canadien menée au service d’entités privées, c’est leur simple existence qu’ielles défendent, et l’autorité et la juridiction du Canada et de CGL sur leur territoire non cédé qu’ielles rejettent.

Nous luttons à leurs côtés et nous sommes prèt·e·s à exprimer notre solidarité par des actes.

En plus, ami·e·s et camarades, nous voulons vous donner envie de passer à l’action, vous aussi!

Anarchistes, camarades, radicaux·ales, celleux en soi-disant Ontario qui pensent comme nous ont une longue histoire d’actions de solidarité avec, pour et inspirées par les blocages et les projets fonciers indigènes. Ces actions de soutien ont été des moments beaux et courageux, et de là sont nés des relations et des réseaux durables.

Rêvons en grand et faisons en sorte que cela se reproduise!

CGL a coupé à blanc de larges pans de forêt cette année, dispersé la faune, établi un camp pour travailleurs et déplacé ou détruit des lignes de trappe. La GRC est venue établir un “bureau pour la protection de l’industrie”, le tout sur des terres non cédées. Cette année, on a également appris que la GRC, au service des corporations, était prête à tuer des personnes autochtones.

En outre, s’inscrivant dans la lignée des génocides commis contre les peuples autochtones, la juge Marguerite Church vient d’octroyer une injonction interlocutoire contre les Wet’suwet’en, ce qui rend illégal, selon le droit colonial, la défense de leurs terres contre l’industrie ou contre le Canada en tant que nation envahisseuse. Dans cette injonction, il est écrit que “le droit autochtone n’a aucun effet sur le droit canadien”. Ceci permettra la destruction du camp Gidimt’en, ainsi que les cabanes éparpillées sur le territoire, et menace le centre de guérison.

On ne s’étonnera pas de ce ramassis de conneries impérialistes.

Pourquoi chercher d’autres raisons d’agir?

Seule nous reste la question de quoi faire.

En tant qu’allié·e·s lointain·e·s, il faut reconnaître qu’on n’obtiendra peut-être jamais de manière large et explicite la permission d’agir, ni une quelconque autorisation “officielle” (interrogeons-nous d’ailleurs sur notre désir d’obtenir une telle approbation). Mais quelques considérations peuvent nous donner une bonne idée de ce qui est nécessaire et souhaité.

1) L’intensité de la situation actuelle. À l’heure actuelle, les chefs héréditaires Wet’suwet’en se sont réuni·e·s pour une dernière confrontation, et pour chasser l’industrie de leurs territoires afin d’empêcher de nouveaux dommages à la terre et à l’eau, ce qui assure leur sécurité et leur mode de vie. Les actions en justice n’ont pas marché, alors le moment est peut-être venu — la dernière chance de protéger leur Yintah.

2) Ce développement entraînera de nouveaux appels à solidarité, plus intenses et plus enflammés.

3) Parmi les actions qui, par le passé, ont suscité appui et enthousiasme, on trouve des perturbations conflictuelles, telles des blocages de ports ou d’autoroutes, des occupations et tentatives de fermeture d’installations pétrolières et la fermeture d’un terminal Shell. Aucune action n’a encore été dénoncée.

4) Les demandes précédentes conseillaient de respecter les accords et les responsabilités du territoire où on se trouve, de respecter la terre, l’eau et la vie, et d’honorer et de mettre en avant les perspectives autochtones.

Il ne manque pas de possibilités, mais en réfléchissant à ce qu’on a déjà vu marcher par ici, ce qui serait pertinent et stratégique, ce qui peut incorporer différents tons et tactiques, nous sommes arrivé·e·s au sabotage ferroviaire.

La circulation ferroviaire offre une excellente opportunité de perturber l’État et l’économie : l’étalement des infrastructures est tel qu’elles sont quasiment indéfendables, surtout en dehors des villes. Partout sur l’Île de la Tortue, les particularités géographiques créent des milliers de goulots d’étranglement. Ce sont des cibles hyper efficaces et vulnérables à toute une gamme de méthodes. L’histoire nous montre que même des perturbations de courte durée — à cause d’actions ou de grèves — ont un impact économique démesuré. Récemment, après deux jours de grève dans le secteur ferroviaire, le gouvernement fédéral s’est mis à élaborer une législation d’urgence par souci pour l’économie. En 2012, une perturbation de neuf jours a fait chuter le PNB de 6,8%.

Imaginons que des allié.e.s perturbent et détruisent les infrastructures ferroviaires et les goulots d’étranglement au nord du Colombie-Britannique, entre Kitimat-Chetwynd-Houston-Stewart; les sections de d’oléoduc resteraient en rade aux ports, devant l’impossibilité de les cheminer aux chantiers.

Il n’est pas nécessaire de se mettre en première ligne, on peut lutter là où on est.

Le sabotage ferroviaire fonctionne à la fois comme tactique et stratégie, alors nous appelons à des perturbations ferroviaires continues en solidarité avec le peuple Wet’suwet’en qui défend son territoire non cédé contre l’industrie et une invasion policière.

Nous recommandons l’emploi de fil de cuivre pour activer les blocs signaux et détruire les postes d’aiguillage et les rails d’acier — mais même de grands groupes de désobéissance civile peuvent bloquer des voies ferrées essentielles, ce qui est beaucoup mieux que de ne rien faire. Continuez à lire pour avoir les détails, les mises en garde et les liens.

Comme à chaque fois, nous vous encourageons à penser à vos cœurs, ainsi qu’à la pérennité de ses actions et de la lutte de manière générale. Un petit rappel de prendre soin de vous, de vos empreintes digitales et de vos traces d’ADN — pour la sécurité de tous·tes — car la répression suit souvent l’action.

Empreintes digitales

On peut enlever les empreintes digitales d’une surface à l’aide d’isopropanol. Bien essuyer chaque objet au cas où quelque chose serait laissé sur les lieux ou se fasse découvrir. Gardez les items dans des sacs propres et neufs et enlevez-les en portant des gants.

ADN

Il y a de nombreuses façons de laisser son ADN. Soyez dilligent·e·s; ne vous touchez pas la figure et ne toussez pas dans vos mains lorsque vous portez des gants. Brossez bien vos cheveux pour enlever les cheveux morts et attachez-les. Ne fumez pas et ne crachez pas aux environs de la cible. Ne laissez derrière vous. Attention de ne pas vous blesser. Débarassez-vous des masques, chapeaux, matériaux ou vêtements comme il faut (eau de Javel, chaleur ou feu). Les jours de pluie sont salissants mais utiles : la pluie va laver, déplacer et contaminer les fibres et l’ADN. L’eau de Javel peut détruire l’ADN en empêchant sa reproduction en laboratoire et donc son analyse. La chaleur et le feu détruisent l’ADN aussi.

Si vous n’êtes pas sûr·e·s, assurez-vous.

Méthode fil en cuivre

– À NE JAMAIS ESSAYER SUR LES VOIES DE METRO, elles sont électrifiées.
– Cette méthode est utile pendant la désobéissance civile en groupe pour envoyer le signal d’arrêter la circulation des trains

Les rails en acier font partie du circuit d’un dispositif nommé le « système de bloc automatique|” (ABS). Un faible voltage traverse les rails entre des capteurs pour créer des cercles divisés en blocs géograhiques. Lorsqu’un train traverse un bloc, les essieux du train interrompent ou raccourcissent le circuit, les capteurs remarquent que le bloc est occupé et arrêtent de manière automatique la circulation des trains dans la zone.

Avec un fil en cuivre à jauge élevée (épaisse!) qu’on passe autour et puis entre les rails, il est possible de tromper les capteurs et de les déclencher. À retenir: il n’est pas nécessaire de trouver les capteurs de blocs eux-mêmes.

Astuce: il faut que le fil en cuivre soit en contact avec des sections des deux rails sans rouille ni oxydation. Du fil en cuivre de jauge élevée est nécessaire. Servez-vous d’un·e guetteur·euse pour vous assurer qu’il n’y ait pas de trains ni de patrouilles de sécurité. Faites un plan avant de commencer à passer le fil. Trouvez un bon endroit, creusez sous les deux rails pour passer le fil autour de l’un puis de l’autre. Souvenez-vous qu’au moment où vous attachez le fil au deuxième rail vous interrompez le circuit, et que les capteurs se déclencheront pour signaler le problème. Disparaissez le plus vite possible. Si vous enterrez la cable avec de la pierre concassée, de la neige ou de la terre, cela rendra sa localisation plus difficile dans le bloc.

Détruire les postes d’aiguillage

Les postes d’aiguillage font partie du circuit des rails. Si vous vous baladez le long des voies ferrées, vous les aurez sans doute vues : ce sont des structures grises, grosses comme un abri, ou de petites boîtes grises attachées à des poteaux. Ces boîtes reçoivent et interprètent les signaux du circuit. Leur revêtement est en métal et leurs portes sont scellées d’une manière ou d’une autre. Les petites boîtes sur les poteaux ont des câbles qui sortent et descendent au sol vers les rails. Comme ces câbles ont des composants électriques, on ne recommande pas de simplement les couper, à moins que vous ne maîtrisiez bien l’électricité. On peut aussi se servir d’un feu brûlant pour abîmer les cordes et les circuits électriques. Il ne faut pas se contenter de les tremper d’essence et s’en aller — il faut partir un feu plus chaud et le faire durer longtemps. La bonne technique pour allonger le temps de combustion d’un liant fibreux (nous, on aime bien les balles de tissu ou de coton), c’est d’ajouter de la gelée de pétrole et bien imbiber le tissu. Vous pourrez juste l’allumer, ça fonctionnera comme mèche. Pour augmenter la chaleur, on peut ajouter du caoutchouc de pneu ou de chambre à air de vélo. Avec un petit feu comme ça dans les boîtes du circuit ou bien à l’endroit où le câble entre dans le sol, on devrait endommager le circuit et empêcher la circulation ferroviaire en activant durablement le système de blocage automatique.

À noter: il faut se pratiquer à faire de tels feux pour voir ce qui est possible. Brûler du caoutchouc provoque des émanations toxiques. Il s’agit ici d’un incendie volontaire, ce que les autorités prendront plus au sérieux que la méthode du fil en cuivre. Faites attention : trouvez un bon endroit, ayez des guetteur.euse.s en place et un plan d’arrivée et de fuite où vous n’aurez pas à croiser du monde. Assurez-vous de ne pas laisser d’empreintes digitales ni d’ADN, débarrassez-vous des équipements comme il faut et mettez en place une excellente culture de sécurité avec votre bande.

Détruire les rails d’acier

Comment détruire des rails en acier sur lesquels passent des milliers de tonnes tous les jours? De la même manière qu’ils sont soudés, à la thermite.

La thermite est un mélange de carburant et d’oxydant dont on peut modifier les proportions pour qu’il dégage une chaleur suffisante pour brûler le bloc moteur d’une voiture. Ce n’est pas dangereux à produire, mais ça dégage énormément de chaleur et de luminosité en brûlant, alors faites attention. Cette méthode exige très peu de temps sur place, juste un moment pour l’allumer et partir. Cela produit un maximum de dégâts matériels, car il faudra remplacer le rail ou le poste d’aiguillage.

Le carburant le plus simple est la poudre d’aluminium. On peut le trouver dans des vieux etch-a-sketch ou le produire à base de (vrai) papier d’aluminium dans un moulin à café. Plus la poudre ou les flocons sont fins, plus rapidement ça brûlera.

L’oxydant le plus simple, avec la poudre d’aluminium, c’est l’oxyde ferrique : la rouille rouge sur le fer. Là encore, vous pouvez le récolter et le réduire en poudre fine, ou bien le fabriquer à base de laine d’acier à grain 0000 trempée dans de l’eau de Javel. Laissez-la reposer pendant une journée pour créer une pâte, qu’on peut laisser sécher et utiliser ainsi.

Vous aurez également besoin d’une mèche d’allumage. Pour mettre feu à un carburant métallique, il faut une flamme vraiment chaude, alors un briquet ou même la mèche d’un feu d’artifice ne marchera pas. Utilisez un cierge magique, ou bien une mèche faite maison avec des têtes d’allumettes enroulées dans du papier d’aluminium. Le cierge magique risque d’allumer la thermite avec ses étincelles avant le moment voulu.

La thermite en poudre

Mélanger trois doses d’oxyde ferrique à deux doses de poudre d’aluminium. Coupez ou percez un trou dans un réceptacle (une boîte de conserve, par exemple). Insérez quelques pouces de votre mèche dans le trou pour qu’elle soit en contact avec le mélange dans la boîte, puis remplissez-le de poudre. Placez-le et allumez-le à l’endroit voulu.

La thermite dure

Trois doses d’oxyde ferrique, deux doses de poudre d’aluminium, deux doses de plâtre de Paris. Versez le mélange dans un moule (boîte de conserve…), insérez quelques pouces de mèche en angle. Laissez sécher puis enlevez-le du moule.

La thermite moulable

Huit doses de poudre d’aluminium, trois doses d’oxyde ferrique, quatre doses d’argile. Mélangez bien les poudres et ajoutez-les à l’argile. Insérez la mèche de quelques pouces. Placez le mélange où vous voulez et allumez-le.

Notes: Comme ces méthodes s’attaquent directement aux rails, elles comportent un risque de déraillement. Pour éviter ça, vous voudrez peut-être activer le système de bloc automatique en attachant les rails avec du fil de cuivre, comme dans la première méthode. Encore une fois, les flics sont susceptibles de bien fouiller si vous employez de la thermite. Assurez-vous que tous les items que vous laissez sur place n’aient aucune trace d’empreintes digitales ni d’ADN. Employez des guetteur.euse.s et choisissez des chemins d’approche sans caméra. Débarrassez-vous des vêtements et des bottes. La thermite brûle rapidement et en dégageant beaucoup de lumière — ne fixez pas la flamme des yeux après l’allumage. La poudre en aluminium très fine est réactive à l’oxygène et risque de s’allumer facilement. Si de l’eau (pluie, neige, flaques) touche le mélange, l’explosion résultante va projeter du fer fondu dans tous les sens. N’essayez jamais d’éteindre un feu de thermite avec de l’eau.

Contre les serpents de la modération et du centrisme

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Nov 222021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Cet article nous a été envoyé par un camarade des Balkans. C’est une critique de la célèbre “théorie du fer à cheval”, cette idée fausse et pernicieuse qui veut que “les extrêmes se rejoignent”, établissant une équivalence entre extrême gauche et extrême droite. Cette doctrine est très populaire non seulement chez les politiciens occidentaux, ses créateurs, mais aussi chez les oligarques de la technologie dont le pouvoir et la fortune atteignent aujourd’hui des sommets.

Lire la version originale en anglais sur It’s Going Down


La rengaine médiatique, ces temps derniers, nous serine que le monde est plus divisé que jamais. Parmi les habitués des plateaux télé, nombreux sont ceux qui suggèrent qu’il faudrait trouver un compromis – s’entends, un compromis entre liberté totale et fascisme total. Quel genre de compromis peut-on trouver entre opresseurs et opprimés ? C’est un peu comme si on suggérait de résoudre le racket à l’école en disant aux élèves les plus faibles de donner volontairement la moitié de leur argent de poche à leurs agresseurs.

L’année dernière, Facebook a aidé les politiciens occidentaux à perpétuer cette faute politique déjà dangereuse, qui met sur le même plan toute parole jugée “radicale” :

Les groupes Facebook supprimés par la plate-forme comptaient aussi bien des collectifs consacrés à la suprématie blanche portant des discours génocidaires, qui constituent une réelle menace pour les communautés Noires, indigènes et les autres personnes racisées, que des pages d’information, d’organisation et d’actualité antifascistes et anti-capitalistes. Ces actions s’inscrivent dans un discours bien établi par l’administration Trump (et repris sans critique par la majorité des média *mainstream*) qui met sur le même plan des groupes racistes et fascistes bien organisés et les groupes antifascistes qui les combattent.

The Intercept

Pendant des années, le FBI a considéré le Earth Liberation Front et le Animal Liberation Front comme les groupes terroristes les plus dangereux opérant sur le sol américain. Ces collectifs informels et décentralisés, opérant de manière clandestine, n’ont jamais attaqué physiquement qui que ce soit ; cette approche non-violente a toujours fait partie de leurs principes directeurs.

Cette classification des menaces a été mise en place neuf ans après que Timothy McVeigh, influencé notamment par la lecture des Turner Diaries, a provoqué la mort de 168 personnes lors de l’attentat d’Oklahoma City. Les Etats-Unis ont investi des millions, sinon des milliards de dollars pour traquer et terroriser des groupes de défenseurs de l’environnement, des militants pour les droits des Noirs, des anarchistes et d’autres mouvements luttant pour la liberté et contre toutes les oppressions.

Aujourd’hui, après la marche “Unite the Right” à Charlottesville en 2017 puis l’attaque contre le Capitole à Washington le 6 janver dernier, il semblerait que le FBI ait enfin décidé de prêter attention aux groupes d’extrême droite. Mais il est toujours extrêmement clair que même lorsqu’une politique “anti-extrémistes” est mise en place, elle prends pour cible en priorité les groupes de gauche et les anarchistes. On pourra par exemple comparer [les décisions de justice contre les militants d’extrême droite avec le sort des personnes arrêtées lors des manifestations qui ont suivi la mort de George Floyd à l’été 2020.

Mais peu d’incidents ont capturé cette dynamique de manière aussi claire que les déclarations de Trump à la télévision après le meurtre de Heather Heyer par un néo-nazi à Charlottesville (Virginie), selon lesquels “il y avait des gens très bien des deux côtés de la manifestation”. Ces propos ont choqué certaines personnes pourtant convaincues par le sophisme de la “théorie du fer à cheval”, tant aux USA qu’à l’étranger, mais ils en sont en fait la suite logique : toutes les expressions politiques qui sortent des normes établies par le système en place sont traitées comme identiques, quel qu’en soit le contenu.

Un autre exemple récent est la la récente désignation par l’état d’Israël de six ONG comme des organisations terroristes. La logique de “l’anti-extrémisme” est si pratique pour le pouvoir en place qu’elle est appliquée jusqu’à l’absurde.

Nous voulons ici nous attarder sur un exemple européen : le récent procès de l’Aube Dorée en Grèce, conduit par le gouvernement supposément modéré de la “Nouvelle Démocratie” dirigé par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Après cinq ans de procédure, ce groupe néo-nazi qui avait obtenu des sièges aux parlements grecs et européens a finalement été désigné comme une organisation criminelle.

La gauche institutionnelle grecque et ses soutiens se sont félicités de ce verdict. Il a cependant suivi et renforcé une véritable guerre menée par l’Etat grec contre les anarchistes, les collectifs de migrants, et tous les groupes qui menaçaient un status quo certes poli, mais bel et bien conservateur. L’Aube Dorée était un ramassis de salopards haineux qui terrorisaient les migrants et ont commis une série d’actes brutaux et fascistes : meurtres de migrants, incendies de camps de réfugiés, barbecues de porc anti-musulmans, sans compter l’assassinat du rappeur antifasciste Killah P (sans doute la raison pour laquelle ils ont finalement été traduits en justice).

Moins d’un an plus tard, certains des accusés ont déjà été libérés, mais ce n’est pas pour cela que nous nous attardons sur ce cas particulier. Il nous importe peu qu’ils crèvent en prison plutôt que d’attraper le COVID dehors ; l’Aube Dorée nous intéresse parce que son procès a principalement servi à la “Nouvelle Démocratie” pour annoncer au monde que la Grèce avait choisi le centrisme.

Nous sommes supposés nous réjouir de la “dissolution” de l’Aube Dorée, mais les pogroms visant les migrants et les réfugiés, ainsi que les attaques contre les militants anarchistes, ont atteint en Grèce une intensité bien au-delà de celle dont ses membres auraient été capables.

A l’heure où nous écrivons, des réfugiés meurent de faim dans les camps de concentration de la “Nouvelle Démocratie”, qui se coordonne avec d’autres états pour laisser se noyer les migrants en Méditerranée. Dans le même temps, ce gouvernement développe tout un arsenal législatif pour criminaliser les militants anarchistes et augmenter la sévérité des peines prononcées par le système judiciaire. Mais bon, ils sont bien polis, ils croient au réchauffement climatique, et ils ont dit que les militants de l’Aube Dorée étaient vraiment très méchants, alors…

Dès qu’on commence à jouer hors du cadre de la politique institutionnelle “raisonnable”, la répression est inévitable. Mais les militants réactionnaires (qu’ils propagent des théories de la conspiration antisémite ou militent pour une guerre raciale) n’ont pas de problème avec ce cadre ; ils veulent simplement l’étendre un petit peu et le rendre légèrement plus explicite, par exemple en promettant une version plus dure des dynamiques racistes déjà en place dans les prisons américaines ou les camps de réfugiés européens.

En un sens, nous préférons l’honnêteté de l’Aube Dorée et de Trump à l’hypocrisie de la “Nouvelle Démocratie” ou de Joe Biden : elle permet d’attiser les flammes de la libération.

Les anarchistes rejettent tout cela en bloc, c’est notre caractéristique première. Nous n’avons pas d’ambassade dans laquelle nous réfugier, et notre solidarité n’a pas de frontières. Oui, nous sommes radicaux, car c’est être radical que d’exiger la libération dans ce monde pétri d’exploitation et de domination. Notre radicalité n’a rien d’absurde : elle découle logiquement de notre volonté d’affronter les problèmes à la source.

Une personne qui tient une arme à feu génère nécessairement une situation extrême, mais le contexte compte aussi : peut-on comparer, par exemple, le geste d’une personne qui tue son violeur (Cynthia Brown) avec celui d’une autre qui massacre à l’aveugle des Juifs, des musulmans ou des migrants?

Et, pour continuer d’attaquer la logique centriste : une femme qui se défends à l’arme à feu est-elle une extrémiste, comparée avec un policier parfaitement banal à qui le système donne toute légitimité pour tuer quiconque menace le status quo?

Facebook, Merkel, Macron, la “Nouvelle Démocratie”, et tous les tenants de la politique “raisonnable” cherchent à normaliser ce monopole de la violence et à tenir à distance leurs partisans les plus radicaux, tout en ayant l’audace suprême de mettre sur le même plan celles et ceux qui luttent contre l’oppression avec celles et ceux qui luttent pour les renforcer.

Les mêmes tactiques sont employées contre les communautés qui se défendent contre les violences policières, les luttes des autochtones en Papouasie Occidentale ou en Amazonie, ou les personnes trans qui ne peuvent pas marcher dans la rue sans craindre pour leur vie. Les politiciens qui participent à la COP26 sont les mêmes qui emprisonnent les militants écologistes radicaux. Ces politiciens et militants raisonnables ne se font pas bannir de Facebook, ni harceler chez eux par les agents de l’Etat, et ils fabriquent de fausses divisions en qualifiant “d’extrémistes” des groupes totalement différents aux objectifs radicalement opposés. Le but est double : détourner l’attention, et persuader les dominés que la structure politique actuelle est la seule barrière qui les sépare du chaos.

Cette idée du “raisonnable” en politique est une tactique dangereuse. Elle conduit à l’idée que toute proposition politique radicale est équivalente à n’importe quelle autre, et que l’éthique, les objectifs ou le contexte local n’ont aucune espèce d’importance.

Elle nous conduit à avoir peur de nous-même et de nos proches, et à ne pas trop poser de question. Être raisonnable, c’est accepter ce qu’on nous dit : si on s’éloigne trop du consensus, dans ses objectifs ou son analyse, c’est de “l’extrémisme” et déjà presque du nazisme.

C’est ce qui conduit à cette “politique polie” qu’on observe dans la plupart des pays occidentaux, et par exemple aux USA depuis le départ de Trump. L’arrivée au pouvoir de Biden a conduit de nombreuses personnes qui avaient acclamé l’incendie d’un commissariat à Minneapolis à “se mettre en retrait” de la politique. En réalité, rien n’a vraiment changé, sinon que le type à la télé est un peu plus mesuré dans ses propos et joue le jeu de la diplomatie classique. La “raison” est de retour, nous dit-on, et Dame Justice tient de nouveau bien haut sa balance…mais la misère, elle, n’a pas bougé d’un iota.

Traiter comme identiques les groupes qui combattent la répression et les oppressions et ceux qui cherchent à les favoriser est honteux et obscène. Nous rejetons cette comparaison, ceux qui la soutiennent, et les groupes à qui nous sommes comparés.

Nous n’acceptons aucune modération, et nous voyons les centristes pour ce qu’ils sont : la droite, en plus poli. Leur “modération” n’a rien de “raisonnable” : son but est de maintenir et de perpétuer la cascade de tragédies qu’est notre status quo.

Il nous faut continuer de nous affirmer, quels que soit le jugement du pouvoir en place. Il nous faut utiliser ces réseaux sociaux toujours plus horribles de manière stratégique, anonymement, et redoubler de créativité pour éviter la censure.

En un sens, nous préférons l’honnêteté de l’Aube Dorée et de Trump à l’hypocrisie de la “Nouvelle Démocratie” ou de Joe Biden : elle permet d’attiser les flammes de la libération.

Les Biden et les Macron de ce monde nous isolent lorsqu’ils arrivent au pouvoir, car ils sont un peu plus doués pour calmer l’angoisse des masses indécises, pacifiées par la soupe que leur sert Facebook et le credo de la “modération politique”.

Cette politique de la politesse, promue par Facebook et ces sympathiques conservateurs qui dirigent le monde, n’est rien d’autre qu’une mise en scène : leurs prétendues rivalités politiques sont purement superficielles, destinées à nous distraire et à laisser le véritable pouvoir aux mains des forces les plus dangereuses.