Montréal Contre-information
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Jan 242013
 

L’idée du jeu

L’idée du jeu est de détruire autant de caméras CCTV que possible. Pour cela, nous avons décidé d’annoncer un concours. Pour s’y joindre, vous avez besoin d’un groupe avec un nom qui commence par « commando », « brigade »… etc, et se termine par le nom d’une personne historique. La seule autre condition est d’être consciencieux-euses de la sécurité sur Internet.

Maintenant, vous devriez non seulement faire l’action comme vous le faites tout le temps, mais aussi la documenter avec au moins un reportage publié sur un Indymedia allemand ou bien sur linksunten.indymedia.org. Si vous avez des photos, vidéos ou d’autres preuves pour les caméras détruites, vous obtenez des points en bonus. CAMOVER.blogsport.de vous donnera toute l’attention que votre action mérite.

Le jeu CAMOVER se terminera ce 19 février 2013, jour où se tiendra le congrès européen de la police à Berlin. Le-la gagnant-e pourra marcher sur la première ligne de la manifestation contre les flics le 16 février puis devra s’accroupir pour éviter de prendre à la tête les caméras qui voleront ;)

https://www.youtube.com/watch?v=9GCsd2TJKjQ

Jan 162013
 

traduit de l’anglais par sabotagemedia

Plus de 50 personnes se sont réunies à Montréal pour poursuivre la tradition des manifs de bruit anti-carcérales devant les prisons pour le nouvel an. La manif s’est rassemblée au lieu de rencontre désigné et a pris la rue derrière une bannière lisant «Pour un monde sans patrons, ni flics, ni prisons» et une importante présence policière essayant en vain de contrôler la circulation. Certain.es parmi la foule ont distribués des tracts expliquant l’action et détaillant les récentes modifications législatives que le gouvernement a conçu pour remplir les 22 nouvelles prisons qu’il fait construire.

Lorsque nous sommes arrivés à notre première destination, Tanguay, la prison pour femmes, la foule est entrée en scandant par un stationnement alors que les porcs étaient retenus à l’entrée. Autour de l’entrée arrière de nombreux discours furent donnés sur un haut-parleur destinés aux prisonnières, dans l’espoir qu’elles entendent les paroles de solidarité en français et en anglais. Des éclats de trompettes, de chants et de feux d’artifice ont été utilisés pour attirer l’attention de nos amies à l’intérieur. Assez vite nous avons entendu des réponses par les fenêtres, «Bonne année!» qui a fait éclater encore plus de bruit et d’amour de la foule. La foule a passé 20 minutes à scander des chants de solidarité et de bons voeux pour les femmes avant de promettre de revenir et de continuer vers notre prochaine cible.

Un autre 15 minutes de marche nous a amenés à Bordeaux, la prison pour hommes, qui est la plus grande prison de la province de Québec. Cette fois, la foule a dû esquiver une barrière et faire face à une forteresse beaucoup plus grande avec ses murs de 30 pieds qui l’entourent. Les feux d’artifice ont annoncé notre présence et des discours ont été rendus de nouveau exprimant notre désir d’abolir les prisons et toute autorité. Après beaucoup de bruit et ensuite de l’écoute, des réponses provenaient des hommes à l’intérieur. Encore une fois «Bonne année» a été entendu fort et clair, nous avons répondu par «Solidarité avec les prisonniers!». De nombreuses voix ont criés ensemble venant d’au-delà des murs et de chaque coin de l’édifice monstrueux. La foule est devenue autant plus enthousiasmé jusqu’à décharger le reste de l’arsenal de feu d’artifice. L’occasion fut présentée pour que quiconque prenne le micro pour donner un message personnel également diffusé sur une radio locale puisque l’événement était enregistré par des camarades d’un média indépendant. En sortant nous avons de nouveau pris la rue à quatre voies scandant «police partout, justice nulle part» et «our passion for freedom is stronger than their prisons» [notre passion pour la liberté est plus forte que leurs prisons]. La manif s’est dispersée sans ingérence des porcs à la station de métro où elle avait commencé.

un vidéo par Média Recherche Action

un enregistrement audio édité de la manif

Le texte suivant est tiré du tract de la manifestation:

Manif anti-carcérale du Nouvel An… ou, pourquoi nous haïssons les prisons

Les manifestations de bruit devant les prisons et les centres de détention de l’immigration prennent part à une tradition en cours dans plusieurs régions du monde de ne pas oublier celles et ceux qui sont détenu.es par l’État. C’est une manière de démontrer de la solidarité avec les personnes emprisonnées à l’intérieur. Les prisons ont été créées pour isoler les gens de leurs communautés. Ces manifestations sont un des moyens de nous rassembler pour lutter contre la répression et de briser cet isolement.

Les prisons existent pour affermir l’autorité du pouvoir en place. Il ne peut y avoir ni mesures d’austérité, ni capitalisme, sans prisons pour mettre celles et ceux qui ne peuvent, ou choisissent de ne pas correspondre aux normes de ce système. En fait, l’agrandissement des prisons et la mise en place de mesures d’austérité marchent main dans la main. Alors que le gouvernement réduit le budget alloué aux services sociaux, étendre le système carcéral est une de ses priorités. Tout en adoptant de nouvelles lois comme les projets de loi C-10 et C-38, qui visent à mettre plus de gens en prison pour plus longtemps et assurer la détention obligatoire des réfugiés, l’État dépense présentement un budget de 4 millions de dollars pour construire 22 nouvelles prisons et agrandir plusieurs établissements déjà existants à travers le pays. Cela donne une plus grande marge de manoeuvre à l’État pour emprisonner à la fois celles et ceux qui le  combattent activement, comme les personnes emprisonnées dans le contexte de la grève étudiante du printemps derniers ou dans celui des  manifestations contre le G20 à Toronto en 2010, ainsi que celles et ceux qui contestent ses lois simplement pour survivre. Les gens sont arrachés de leurs communautés et une fois à en-dedans, ils et elles deviennent un réservoir de maind’oeuvre esclave pour l’industrie.Faisons savoir à celles et ceux qui sont enfermées, qu’elles et ils ne sont pas oublié.es. Nous pouvons partager notre opposition aux barreaux, aux gardes ainsi qu’au monde de misère et d’exploitation qui en a besoin. Parce que personne n’est libre jusqu’à ce que nous le soyons tous. Endedans comme à dehors, révoltons-nous !

[voir ici pour une compilation des actions anticarcérales du nouvel an 2013]

Nov 112012
 

Durant plusieurs mois de lutte, il y a eu au delà de 2000 arrestations. Aujourd’hui, plus de 500 personnes font face à des accusations criminelles. C’est en solidarité avec nos camarades arrêté.es et en réponse à la répression continuelle de nos luttes que le vendredi 26 octobre, environs 150 manifestant.es se sont réunis devant le carré st-louis. Les flics du SPVM se sont attroupés en face du parc, tentant ainsi d’instaurer un climat de peur et de panique. Ces salauds ont rapidement déclaré le rassemblement illégal. Malgré cela, les manifestant.es ont pris la rue vers 19h. Avant de commencer à marcher, un discours enflammé a été prononcé expliquant les motifs de la manifestation.

« Après six mois de grève, de bataille, d’émeutes, de solidarité, (et) de palais de justice, la pacification a prit le dessus. Ce soir, c’est le temps de démentir cette pensée. Nous ne pouvons rester calme lorsque plus de 500 personnes font face à des charges criminelles. Ces 500 personnes qui ont vécu la rue avec nous (qui ont été dans la rue avec nous). Ces camarades qui se sont fait arrêter parce que nous, nous sommes encore ici. Tous ces flics qui nous ont tapé, arrêté et qui ont toujours trouvé une nouvelle raison pour nous accuser. C’est à cause de ces sales porcs que nos camarades risquent la prison et vivent dans des conditions ou la peur gère leur vie. À l’intérieur des murs ou à l’extérieur, nous sommes toutes et tous prisonnières et prisonniers d’un système qui nous empêche de vivre. La paix sociale, c’est l’aliénation totale, les bourreaux de cette société gèrent nos vies, isolent nos camarades et il faudrait rester calme et accepter. Mais il n’y a rien à accepter de ce système pourri. 3 personnes durant les derniers six mois ont été en exile de l’ile de Montréal. Le dernier est encore banni de l’ile. Six mois à regarder ce qui se passait sans pouvoir y participer. Six mois d’isolement. Ne laissons pas la répression étatique devancer notre solidarité. La lutte n’est rien si elle oublie ces prisonnières et prisonniers. Ce soir, rendons hommages à tous nos camarades qui ne peuvent être présent.es. Recréons cet espace de solidarité, ne laissons pas les sales porcs nous disperser encore. Battons-nous jusqu’à la fin. Il ne faut pas leur donner raison et surtout, il ne faut pas qu’ils nous prennent un autre de nos camarades. C’est ensemble que nous allons marcher et ensemble que nous allons résister. Une manifestation ne dure qu’une soirée, la lutte dure toute une vie. Les camarades qui sont disparus sous une pile de conditions font partie de cette lutte. Ils et elles ne sont pas des victimes mais des camarades. Il est temps de les retrouver et de passer à l’action. Ici, ce soir et tous les jours de notre vie. »

Le départ a ensuite été lancé dans une ambiance agitée avec des slogans tels que « Solidarité avec les arrêté.es », « Les prisons en feu, les screws au milieu » et « La lutte n’est rien si elle oublie ses prisonnier.es ». Sur les bannières, on pouvait lire « Grève étudiant! Lutte populaire! – Solidarité avec tous ceux qui font face à la répression pour avoir participé à la lutte » et « Solidarity with the smoke bombers – ‘Terrorists’ are the pigs who try to club the struggle into submission! – Not one step back in the face of repression ». Plusieurs manifestant.es étaient vêtu.es de noir. Le message de solidarité par l’acte était bien clair pour les passants; une solidarité qui permet de prendre acte collectivement. Tout au long de la manifestation, des affiches anti-répression ont été collées aux murs du centre-ville. De la sorte, nous nous sommes approprié l’espace public qui trop souvent est accaparé par les médias de masse. Bien que la manifestation était suivie par des flics à vélo et des voitures du SPVM, l’anti-émeute n’a pas été déployé. Environs 45 minutes après le départ, la manifestation s’est dispersée au carré Phillips près du métro McGill. Il n’y eu aucune arrestation.

Cette manifestation a témoigné de notre solidarité avec nos camarades judiciarisé.es et ayant de lourdes conditions de remise en liberté. Les tribunaux de l’État sabotent nos luttes, nous isolent et sèment la peur. C’est par la force et la passion qui nous habite que nous répondons. Nous n’avons rien à espérer de leur justice. La lutte continue, sans concessions.

Juil 032012
 

traduit de l’anglais par sabotagemedia

Le mois de juin 2012 marque deux ans depuis le sommet du G20 à Toronto et la résistance courageuse démontrée à son encontre. Il marque également la condamnation de notre camarade Charles Bicari à sept mois derrière les barreaux pour avoir fracassé les fenêtres de deux voitures de police, deux magasins et un guichet automatique avec un marteau. Pour marquer l’occasion, nous avons passé quelques soirées à propager des slogans antisystème et de solidarité avec les prisonniers du G20 dans les rues de Montréal.

Solidarité continu avec les prisonniers.ères du G20

Aucun.e camarade laissé.e dans les prisons de l’ennemi sans réponse!

Quelques photos:

Juil 012012
 

Juin 2012

Une voie ferrée d’importance a été sabotée ce mercredi 13 Juin au soir, dans un secteur rural près de Farnham, Qc, en réponse à l’appel de la CLASSE pour des actions nationales contre la Conférence de Montréal, du « Forum Économique International des Amériques », un meeting de gros gangsters corporatistes.

Le système de signalisation a été déclenché en sabotant une boîte électrique contrôlant les signaux de train à une intersection, provoquant une éventuelle suspension de la circulation des trains sur cette voie durant quelques heures. Ce lieu a été soigneusement choisi, non seulement à cause de la facilité de la tâche, mais surtout l’importance de la marchandise qui y circule, notamment beaucoup de sale pétrole provenant des sables bitumineux de l’Ouest, avant que cette voie unique ne se sépare vers des destinations comme le techno-parc de Bromont, Sherbrooke et plus loin vers la Nouvelle-Angleterre.

Ce n’était qu’un début. Il y a de nombreux autres flux cruciaux au fonctionnement de ce système d’oppression et sa marchandise sacrée, et nous promettons de recommencer, et frapper des cibles qui feront toujours plus mal. Vu notre nombre indéterminé (ce n’est pas un « comité invisible » pour rien), il est fortement recommandé que chaque gréviste et sympatisant(e) s’y mette aussi la main à la pâte, seul(e) ou en groupe, car nous ne croyons pas que des manifs bien gentilles seront suffisantes pour perturber le système des « osties de crosseurs » et créer un rapport de force suffisant pour faire plier le Pouvoir. Et la preuve est là… des mois de grève, et malgré nos bons coups et grandes réussites, surtout face au despotisme judiciaire-policier, le gouvernement se fout toujours autant de nos revendications, et les flics s’en prennent maintenant à des dissident(e)s comme à de dangereux criminels. Nous sommes sous une dictature, car ce qui est un haut crime, maintenant, c’est la liberté.

De laisser son train rouler — celui qui lui permet de tirer profit de son exploitation dévastatrice — c’est de collaborer dans le silence. Assez de cette soumission de merde ! Ça ne peut plus continuer comme ça. La société techno-industrielle, parce qu’elle intoxique le vivant, doit être forcée à l’arrêt, sinon c’est elle qui nous forcera dans l’hécatombe. Fukushima n’a été que le premier signe de la catastrophe en cours. Nous voulons nous assurer que les capitalistes paient pour ces abus. Peut-être la facture n’a pas été assez salée pour eux, mais nous pouvons y ajouter notre grain de sel.

Le sabotage n’est pas une tactique avant-gardiste ou du vandalisme infantile, et ce n’est pas non plus de la provocation de la part de « casseurs étrangers au mouvement », comme ces sales flics nous crachent aux oreilles (qui est assez stupide pour encore les croire ?). Le sabotage a été par le passé un recours tout à fait rationnel et légitime, renforcissant toutes les grèves qui ont changé l’histoire. Face à une machine qui ne discute pas, qui impose ses conditions par le dictat, le sabotage est une des façons de communiquer sa révolte en la joignant à d’autres, tout en imposant ses propres conditions aux escrocs au pouvoir ; qu’ils marchent, ou que leur système crève !

Ce petit geste de résistance au train du capitalisme industriel — qui est maintenant devenu hors de contrôle — a été commis en solidarité avec tous-tes les arrêté(e)s en relation à la semaine du Grand Prix — où la Police se mit au service de Bernie Ecclestone, riche et fasciste notoire — en particulier pour Mathieu Girard, brutalement arrêté et détenu durant les funérailles de sa sœur (condoléances, camarade) et Andrea Pilote. Nous ne les connaissons pas, mais nous sentons profondément solidaires avec ces deux camarades victimes de violence policière. Comme avec les gens de la Fédération Anarchiste Informelle (FAI) d’Europe et d’Amérique du Sud, et les peuples autochtones de partout, en lutte pour le respect de leurs terres.

Du Comité invisible pour la Fin de leur monde – 15 juin 2012

Juil 012012
 

Janvier 2012

Le 10 janvier, 2012, le SPVM a tiré et a tué Farshad Mohammadi, un sans-abri et réfugié politique Kurde, dans le métro de Montréal.

Cela est horrible mais pas surprenant. La police comme institution a pour but le maintien du pouvoir et l’application de la paix sociale nécessaire pour maintenir le capitalisme en mouvement. À cette fin, ils suppriment systématiquement ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas s’intégrer dans ce système.

Parmi une des nombreuses réponses à cet assassinat, quelques-unEs de nous ont mis quelques centaines d’affiches avec un analyse anti-flic dans le métro, tout en s’engageant avec des passants sur les raisons de l’action. “Porcs-Flics-Assassins” et “Cops-Pigs-Murderers” ont été peints sur les murs dans le métro Peel.

Juil 012012
 

Décembre 2011

Deux bannières ont été déployées à Montréal en solidarité avec les prisonniers.ères du G20. “Solidarity with the G20 prisoners / Tear Down the Prison Walls [Solidarité avec les prisonniers du G20 / abattons les murs des prisons]” a été suspendu à un bâtiment sur la rue Sainte-Catherine au centre-ville. “Solidarité avec les Incarcéré(e)s du G20 / Propageons La Révolte (solidarité avec les prisonniers du G20 / Révolte Spread) a été suspendu dans le quartier Saint-Henri. Des tracts ont été dispersés aux deux endroits, et distribuées dans le système de métro et dans la rue dans les jours suivants. Nous espérons que cette action de contre-information apporte un sourire à nos camarades enferméEs.

le texte du tract

Les bombes de peinture : des ampoules remplies de peinture

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Mai 242012
 

De Blocage, Occupation, Grève sauvage

D’abord, enfilez vos gants en tissus. Cela permet de ne pas laisser d’empreintes sur les bombes de peinture. Vous devriez travailler sur une surface molle (comme par exemple une serviette pliée) pour protéger votre ampoule.

1. Premièrement, utilisez des pinces coupantes pour couper la base métallique de l’ampoule. Vous pouvez soit couper deux fentes verticales dans cette base et l’enlever ensuite, ou simplement découper autour de la base.

2. Ensuite, retirez le tube de verre et le filament qui se trouvent à l’intérieur de l’ampoule. S’ils ne sont pas déjà détachés dans le processus du découpage de la base, tentez de les faire sortir délicatement avec un tournevis.

3. Remplissez l’ampoule avec de la peinture (utilisez un entonnoir ou une bouteille de savon à vaisselle et ajoutez un peu d’eau si la peinture est trop épaisse), bouchez le trou avec du papier, de l’argile ou autre et scellez le tout avec du ruban électrique ou de la cire fondue. Un mélange de peinture intérieure et de peinture extérieure est beaucoup plus difficile à enlever.

4. Essuyez l’ampoule avec de l’alcool à friction pour enlever les empreintes.

Conseils pour les manifestations

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Mai 242012
 

De Blocage, Occupation, Grève sauvage

Lorsque les gens participent aux manifs avec leur bandes, il peut s’avérer parfois logique qu’elle agissent ensemble en formant un contingent ou un bloc. La forme choisie devant s’adapter au contexte. Voici un recueil de conseils qui pourraient vous êtres utiles pour agir dans les manifestations – certains sont applicables en général et d’autres sont plus spécifiques à la tactique du bloc.

La façon dont se déplace une manifestation peut en déterminer le résultat. Bien qu’il existe des situations dans lesquelles se déplacer rapidement puisse être stratégique, partir à la course en panique est la pire des choses à faire. La police tente souvent de disperser les manifestations qui brassent. Cela dit, il est crucial d’être apte à défendre notre position, à ne pas céder à la panique et à riposter aux attaques des flics.

Les manifs qui se déplacent en zigzag – de bas en haut le long de différentes rues en changeant souvent de direction de manière imprévisible (mais stratégique) – permettent plus facilement d’échapper à la police lors des manifestations spontanées. La police a aussi plus de difficulté à contrôler une manifestation lorsqu’elle marche à contre-sens du trafic dans des rues à sens unique.

Il est important de porter attention à ce qui ce passe autour de vous. Restez conscient.es de votre environnement. Remarquez le positionnement des cordons policiers et la manière dont ils agissent. L’encerclement est une autre tactique utilisée par les flics pour faire des arrestations de masse en contenant une manifestation de tous les côtés, ou bien dans une rue entre les intersections, ou à une intersection. C’est pourquoi, si une manifestation est assez grosse, il est toujours important de tenter qu’elle tienne deux intersections à la fois pour garder ouverte une route alternative.

On a besoin de développer des structures pour communiquer rapidement entre nous. Des messages et des plans peuvent être diffusés rapidement si on les fait circuler à travers les différentes bandes présentes.

Ne prenez jamais de photos de quoi que ce soit pouvant être incriminant. Si vous mettez des photos sur internet, brouillez les visages – la police utilise couramment les images en ligne comme preuve. Les pancartes, les bannières et la peinture en aérosol peuvent être utilisée pour bloquer les caméras hostiles.

Ne venez pas dans une manif en tant qu’observateur.trice passif.ve, en espérant que les autres auront un plan. Soyez prêt.e à participer activement et ayez vos propres objectifs et plans.

La tactique du bloc a pour but d’empêcher l’identification d’un individu au sein d’une masse anonyme, en essayant que tous.tes soient aussi semblables les un.es aux autres que possible. Pour agir dans la rue, il n’est pas nécessaire de se constituer en bloc – les gens peuvent aussi s’organiser en contingents ou agir individuellement – mais ils peuvent contribuer à la sécurité de chacun. Si seulement certaines personnes dans un bloc prennent ces précautions, les flics peuvent plus facilement cibler les personnes et les groupes ; ce qui est dangereux à la fois pour ceux et celles qui agissent au sein du bloc et pour ceux et celles qui n’agissent pas. Ceux et celles qui font l’effort de rester anonyme peuvent attirer plus l’attention de la police ; ceux et celles qui ne le font pas peuvent être plus facilement identifié.es, ce qui fait d’eux et elles des cibles faciles. Aucune de ces situations n’est désirable.

Si vous comptez porter un masque, portez-le à tous les moments appropriés. Si une caméra ou un témoin vous voient sans masque, vous pouvez être facilement identifié par la suite même avec votre masque. Ne vous contentez pas seulement de couvrir votre visage. Les bandanas sont populaires et pratiques, mais ne cachent pas assez. Couvrez votre tête complètement pour éviter que vos cheveux soient visibles – surtout s’ils sont distinctifs. Dans un bloc, vous pouvez vous couvrir en portant un masque de ski ou bien faire un masque à partir d’un t-shirt – étirez le trou du cou autour de vos yeux et attachez les manches derrière votre tête, le reste du t-shirt couvre votre tête et vos épaules.

Soyez extrêmement vigilant.e à savoir où et quand vous mettez ou enlevez votre masque et changez de vêtements; il ne devrait pas y avoir de caméras ni de témoins hostiles. Si possible, explorez les lieux à l’avance pour trouver des espaces appropriés pour vous changer. Rappelez-vous que la police est particulièrement susceptible de cibler les individus masqués qui ne sont pas dans une foule de gens habillés de façon similaire.

Portez différentes tenues, en couches l’une sous l’autre. Idéalement, vous devriez avoir une tenue pour vous rendre sur les lieux de l’action sans attirer l’attention, une tenue anonyme pour l’action elle-même, puis une autre tenue en dessous afin d’avoir l’air d’un.e bon.ne citoyen.ne lorsque vous quittez la zone.

Ne marchez pas avec un bloc en portant vos vêtements de tous les jours, surtout ils vous distinguent. Les flics sont peut-être stupides, mais ils et elles sont probablement capables de trouver des correspondances entre la photo de la personne masquée avec un pantalon violet à pois et la photo de cette même personne dans la même tenue, avec le masque en moins, même si les photos n’ont pas été prises le même jour.

Les sacs à dos et les souliers sont aussi utilisés pour identifier les personnes dans les manifestations. Plutôt que d’utiliser les mêmes que ceux que vous portez au quotidien, utilisez-en d’autres. Envisagez de couvrir vos chaussures avec de grands bas si cela est approprié.

Dissimulez ou enlevez quoi que ce soit pouvant vous identifier : patch, perçage, tattoo.

Si c’est possible, couvrez-vous les yeux avec des lunettes pour vous protéger du gaz poivré ou du gaz lacrymogène. Si vous portez des lunettes, portez-en qui ne vous distinguent pas trop. Les verres de contact ne sont pas recommandés dans les situations où vous pourriez être en contact avec des armes chimiques. Si en hiver, vos lunettes s’embuent quand vous portez un masque, vous pouvez porter des verres de contact, mais garder vos lunettes à portée de main.

Attention à ne pas laisser d’empreintes digitales. Portez des gants en tissu – le cuir et le latex peuvent retenir les empreintes digitales et peuvent même les transmettre sur les objets que vous touchez. Nettoyez vos outils et autres objets avec de l’alcool à friction à l’avance, afin d’éliminer les empreintes. On ne sait jamais ce qui pourrait se perdre dans le chaos.

Les bannières sur les côtés et à l’avant d’un bloc peuvent servir à entraver la surveillance et peuvent aussi aider à empêcher la police de nous capturer.

Les pancartes et les drapeaux en bois lourd peuvent être utilisés pour l’auto-défense dans les moments critiques (ces bâtons sont plus longs que les matraques!). Les barricades, les feux d’artifice, les bombes de peinture, les extincteurs, les roches et d’autres moyens créatifs peuvent garder les ennemis à distance.

Connaître le terrain peut être très important.

• Où sont les matériaux pour barricader, les cibles pour des actions et les cachettes où vous pourriez ranger des outils à récupérer lors de la manifestation?

• Où se trouvent les ruelles, les cours arrières, les cachettes, les zones où il y a beaucoup de gens, les caméras et les transports en commun pour la dispersion?

Méfiez-vous, tout ceci ne devrait pas vous donner un faux sentiment de sécurité. Soyez prudent. Évaluez honnêtement votre relation au risque. Assurez vous de connaître les gens avec qui vous vous organisez et que vous leur faites confiance, surtout s’il s’agit d’activités à haut risque. Pratiquez la culture de la sécurité en tout temps. Connaissez vos droits et faites les valoir quand vous interagissez avec la police. Cela n’améliorera pas nécessairement la situation, mais ne pas le faire ne peut que l’empirer.

 

Sep 232010
 

Juillet 2011

À Montréal, une bannière contre la police a été déployé d’une autoroute au-dessus de la rue Atwater en début de matinée. Deux mille tracts ont été jetés et la bannière est resté jusqu’à plus de 30 heures sur une artère principale vers le centre-ville. Nous l’avons fait plus d’un mois après l’assassinat de Mario Hamel et Patrick Limoges par les porcs le Juin 7, qui a été suivie par une petite émeute dans la nuit du 8 Juin visant la police et le monde du capital et de la domination qu’ils défendent.