Montréal Contre-information
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Juin 212012
 

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DU PACIFISME…
Retour sur quelques idées recues

«Le pacifisme ça marche»
Les luttes pacifiques de Gandhi ou Luther King s’inscrivaient à l’intérieur de contextes où des actions plus radicales s’effectuaient et sans lesquelles rien n’aurait abouti. Quant à la prétendue ‘Révolution Tranquille’ du Québec, elle n’était pas tranquille du tout: c’est le pouvoir qui voudrait qu’on pense que le Québec progressiste est fondé sur une culture du changement social sans violence.

«La ministre négociera quand la paix sociale sera rétablie, lorsqu’elle trouvera des interlocuteurs sérieux, de bons élèves respectueux de l’État de droit et qui obéissent aux lois»
La ministre ne négocie pas par choix mais parce qu’elle le doit, parce qu’un rapport de force l’y oblige, parce que nous persistons dans la lutte. Ses appels au calme trahissent simplement le fait que la situation est devenue, pour l’État, intenable. Il n’y a pas de paix sociale à rétablir, ni à maintenir, pas d’État pacifique lorsque la légitimité de ses décisions est remise en question. Notre mobilisation en est la preuve: nous répondons à une attaque à l’éducation, l’État nous envoie ses chiens de garde.

«L’opinion publique est le nerf de la guerre: l’objectif est de gagner à notre cause ‘les gens à la maison’, par l’entremise de médias neutres, pour faire flancher le gouvernement sous le poids des sondages. Pour cela, nous devons multiplier les actions créatives, considérer la manif parfaite comme celle où il ne se passe rien – et espérer que les médias en parlent.»
Mais voyez-vous le gouvernement flancher devant l’opposition générale aux gaz de schiste, au Plan Nord? Croyez-vous encore que Charest et ses ministres oeuvrent dans l’intérêt de la population plutôt que dans le sien et celui de ses « amis »? Quant aux médias, ce serait être naïf de croire qu’ils sont neutres et qu’ils cherchent avant tout à relayer fidèlement « notre message ». Il n’en restera toujours que ce qui, une fois traversé le filtre du bête sens commun, pourra aussi servir leurs objectifs de profit et de contrôle social. Et on voudrait remettre notre « victoire » entre leurs mains?

«Être gentil devant les flics « ça marche »: faire des signes de peace, scander « S’il vous plaît, tassez-vous » à une ligne anti-émeute, leur dire bravo merci bonne nuit après la manif’, s’habiller en blanc-pacifiste et s’asseoir par terre pour pas être arrêté quand les boeufs nous rentrent dedans.»
Les dernières semaines nous ont rappelé que face à la foule, la police frappe sans discrimination: lorsqu’elle le décide, elle matraque, gaze et judiciarise sans égard à la soumission des personnes qu’elle rencontre sur son chemin. Si par chance le fait de s’asseoir par terre, se vêtir de blanc ou émettre des bouuu devant les bureaux des Forces armées canadiennes aux vitres éclatées permet au pacifiste de sauver sa propre peau, elle mettra surtout en danger ceux qui ne suivront pas son geste, que ce soit par conviction ou non.

«Si les flics interviennent, c’est la faute aux casseurs professionnels qui infiltrent les manifs»
D’abord, on ne gagne pas sa vie à faire partie d’un Black Bloc: il ne s’agit pas d’une profession, ni même d’un passé temps rigolo, mais bien d’une tactique qui s’accompagne d’une pensée politique. Ces « casseurs » sont bien souvent, d’ailleurs, des étudiants, des étudiantes, avec qui vous partagez cours, jobs de merde, etc. Quoi qu’il en soit, qu’on soit d’accord ou non avec leurs actions, la police trouve toujours des raisons pour intervenir lorsqu’elle le souhaite, du moment où on représente une menace pour le projet politique auquel on s’oppose ou pour l’ordre normal des choses.

On ne dit pas que la seule bonne stratégie c’est de péter des vitres. Mais on avance que le pacifisme qui se manifeste généralement en ce moment représente surtout une posture morale superficielle et confortable. Elle n’est rien d’autre que la stratégie que le gouvernement désire qu’on adopte, pour bien que le mouvement se pacifie, se divise, se rende lui-même inopérant et contrôlable, cesse de représenter une menace réelle et se perde dans les marasmes de l’image, inoffensive.

Les Paci-Flics
Veux-tu vraiment être…
le Stool de la Classe?

Il faut être naïfs pour ne pas se rendre compte de la stratégie ridiculement simple du gouvernement, celle de « diviser pour mieux régner », et céder à l’appel de l’Etat: « manifestants « pacifiques », super-citoyens, faites preuve de civisme, dénoncez-vous entre vous! »

Ces derniers jours, on a vu des prétenduEs « pacifistes » tabasser une fille qui aurait brisé une vitre du bureau des forces armées, prendre des « casseurs » en photo pour les publier sur Facebook, ou carrément les livrer aux flics.

Au nom de quel principe de non-violence frappe-t-on quelqu’un qui ne casse qu’une vitre, le livre-t-on à la police au risque non seulement de créer un climat de méfiance généralisée, mais, très concrètement, de mettre des camarades en cage?

Il faut prendre conscience que les arrestations mènent à la judiciarisation, qu’elles ont des conséquences désastreuses sur la vie des personnes que vous sacrifiez sur l’autel de votre bonne conscience.

C’est déjà assez navrant de voir une foule de milliers de personnes rester impassible devant l’arrestation de camarades, veut-on vraiment passer de la passivité à la collaboration pure et simple?

Des flics infiltrés, y’en a déjà pleins nos manifs on a pas besoin de venir grossir leurs rangs!

C’est une posture valable de simplement faire partie de la foule qui protégé les camarades. Les pacifistes sont pas-si-flics quand ils sont pas collabos.

Ne tombez pas dans le panneau, ne jouez pas le jeu de l’État, y’a moyen d’être pacifiste sans être paci-flic!

 

Juin 202012
 

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Deux bannières ont été déployées à Montréal en solidarité avec les prisonniers.ères du G20. “Solidarity with the G20 prisoners / Tear Down the Prison Walls [Solidarité avec les prisonniers du G20 / abattons les murs des prisons]” a été suspendu à un bâtiment sur la rue Sainte-Catherine au centre-ville. “Solidarité avec les Incarcéré(e)s du G20 / Propageons La Révolte (solidarité avec les prisonniers du G20 / Révolte Spread) a été suspendu dans le quartier Saint-Henri. Des tracts ont été dispersés aux deux endroits, et distribuées dans le système de métro et dans la rue dans les jours suivants. Nous espérons que cette action de contre-information apporte un sourire à nos camarades enferméEs.

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En Solidarité et en Complicité avec les Prisonnières et Prisonniers du G20!

Il y a déjà maintenant plus d’un an et demi depuis la mobilisation contre le G20 à Toronto qui a été la scène de la plus grande arrestation de masse dans l’histoire du Canada. Une opération sécuritaire de plus de 1 milliards de dollars a encagée plus de 1100 personnes lors de cette fin de semaine pour défendre la réunion de bureaucrates provenant des économies capitalistes les plus riches du monde. Un groupe d’individus, plusieurs d’entre elles et eux utilisant la tactique du « black bloc » (porter des masques et des habits noirs), a quand même réussi à briser cette paix sociale militaire; une paix qui existe pour nous garder obéissant(e)s et passif(ve)s pour que le capital puisse circuler avec aise. La grande manifestation dissidente attaqua des propriétés corporatives et la police, libérant des lieux du contrôle des autorités en plus de cibler et de détruire des espaces capitalistes. Peut-il y avoir une réponse plus humaine contre un district financier – un lieu urbain dénué de vie, dépourvu de loyer abordable, érodé de toutes vies autonomes, subordonné aux besoins du trafic et du commerce, sous le regard des caméras de surveillance, occupé par la police, et infesté par des points de ventes corporatifs et des banques – autre que sa destruction?

Le jour avant la manifestation, vingt personnes ayant aidé à l’organiser furent raflé(e)s et accusé(e)s de complot criminel pour avoir supposément planifié la perturbation du sommet. Cette accusation floue est utilisée de plus en plus souvent contre les anarchistes et est essentiellement utilisé en tant que « pensée criminelle ». Après plus d’un an avec des condition de non-association, des détentions provisoires, des détentions à domicile, et l’ordonnance de non-publication, six personnes acceptèrent un entente où leurs accusations furent réduites et où les accusations de leurs coaccusé(e)s furent retirées en novembre 2011. Mandy Hiscocks, Alex Hundert et Leah Henderson s’attendent à recevoir des peines de 10 à 16 mois. Peter Hopperton, Erik Lankin et Adam Lewis sont emprisonnés en ce moment avec des peines de 3 à 5,5 mois. D’autres font face à du temps en prison pour leur prétendu participation dans l’émeute.

L’innocence et la culpabilité ne veulent rien dire pour celles et ceux qui comprennent la loi en tant qu’une structure en place non pour notre sécurité mais pour notre répression. Dans les mots de l’un(e) des défendant(e)s du complot, « Au tribunal, aucune victoire n’est vraiment possible … Le système judiciaire existe pour protéger la structure sociale coloniale et capitaliste du Canada. » Prendre en considération des questions d’innocence et de culpabilité c’est céder à l’hypocrisie des juges, des procureur(e)s ou des flics. Ce n’est pas important que la majorité de ces personnes étaient déjà en état d’arrestation lorsque la destruction de biens se produisit, et ce n’est pas important qu’elles et ils n’étaient pas à la tête d’un complot parce que les anarchistes n’ont pas de dirigeant(e)s. Ce qui est important est que lorsque tous ces travailleurs et toutes ces travailleuses furent tué(e)s, lorsque toutes ces personnes furent expulsé(e)s, lorsque les banques volèrent notre argent, lorsque toutes ces bombes tombèrent, lorsque l’air et l’eau furent empoisonnés, il n’était pas important de savoir si des règlements furent brisés ou respectés. Parler de règlements et de lois est la continuation d’un des plus grand mensonge de notre société.

La répression est la conséquence inévitable de vivre sous la domination du capital et de l’État, que ce soit dans une démocratie ou dictature, parce que peu de personnes ne sont pas conscient(e) de la domination autour d’elles et que plusieurs sont prêtes à combattre. Pour combattre les agitations sociales, l’État répond avec la répression. Plusieurs systèmes d’oppression ciblent tous les jours diverses identités perçues en tant qu’ennemie potentielle de l’ordre social; personnes colonisées, personnes altergenres, ou personnes non-blanches, pour n’en nommer que quelques-unes. L’emprisonnement est une structure perfectionnant le contrôle de n’importe qui se retrouvant sous verrou, et elle se manifeste à l’extérieur des ses murs en tant qu’une menace envers celles et ceux qui ne se font pas tromper par leurs privilèges et qui décident de ne pas s’aligner avec les pouvoirs dominants. La répression tente de nous empêcher de prendre la décision sensée de se révolter contre les systèmes qui détruisent nos vies et nos futurs.

Le nouveau projet de loi de répression plus sévère de la criminalité est une intensification du contrôle sociale, tout comme la construction et l’agrandissement de prisons fédérales qui verra des projets dans 36 prisons fédérales d’ici à 2014 en plus des projets d’agrandissement et de construction de prisons provinciales dans chaque province. Service correctionnel Canada sera le plus grand entrepreneur de bâtiment en 2012. La police de Montréal a même une nouvelle escouade « anti-gang », GAMMA, dédiée à la surveillance et à répression des anarchistes et autre « groupes marginaux ».

La prison est l’intensification concrète de l’aliénation, de l’isolement et de l’exploitation qui nous entoure tous les jours. Un désir de liberté est attaché à la réalisation simple que les prisons et le monde qui en a besoin doivent être attaqués avec des intentions révolutionnaires. Le besoin urgent d’une révolte devient encore plus flagrant lorsque l’État resserre sa prise sur nos gorges dans des temps d’austérité.

En tant qu’anarchistes, nous comprenons que la solidarité réside dans l’action. Lorsque nous agissons nous élargissons aussi notre liberté. Lorsque l’État tient captives et captifs des anarchistes et autres rebel(le)s dans sa cage démocratique, la solidarité révolutionnaire implique une continuation de la lutte pour laquelle ils et elles sont emprisonné(e)s. Agir en solidarité avec les prisonnier(ère)s en lutte ne devraient pas être à cause d’une dette ou d’un sacrifice, mais plutôt puisque notre libération est lié à leur libération et à la destruction des prisons. En continuant de faire avancer leurs luttes à l’extérieur des murs des prisons, notre solidarité assure que les tentatives de l’État de nous intimider et de nous contrôler résulte en une intensification de la résistance. Nos luttes contre l’État et le capital doivent devenir une force que leurs cages ne peuvent contenir.

N’ayons plus peur, et multiplions les rébellions contre les autorités.

Prisonnières et prisonniers dans la rue!

Pour plus d’information :
conspiretoresist.wordpress.com
sabotagemedia.anarkhia.org
guelphprisonersolidarity.wordpress.com

Juin 202012
 

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ANTI-AUSTÉRITÉ SIGNIFIE ANTI-ÉTAT

«Sous les pavés, la plage.» – graffiti à Paris, mai ‘68

aus·té·ri·té

Les politiques gouvernementales qui coupent systématiquement l’aide sociale, la santé, les prêts étudiants et autres services sociaux.

Il est évident pourquoi nous devrions être contre les mesures d’austérité. Certain.es d’entre nous sont des étudiant.es, certain.es d’entre nous sont sur l’aide sociale et beaucoup d’entre nous dépendent du système de santé provincial. D’une manière ou d’une autre, la plupart d’entre nous dépendent de l’État-providence; sa destruction menace notre survie. Mais c’est seulement parce que le capitalisme et le colonialisme ont arraché nos connaissances collectives de comment nous nourrir et prendre soin de nos connexions à la terre sur laquelle nous vivons, nos liens les un.es aux autres. L’État-providence a été créé à une époque où le mode capitaliste de production avait besoin de travailleur(se)s obéissant.es et fidèles pour produire des biens, construire des bâtiments, mourir dans des guerres et fournir du travail intellectuel. Mais dans un monde de raréfaction des ressources, de croissance démographique et de machines toujours plus efficaces, nous devenons chaque jour moins nécessaire à l’entretien de ce système. Nous sommes, en fait, une menace pour lui – au moins potentiellement.

La situation est trop dangereuse pour nous permettre d’être dirigé.es par des valets bureaucrates qui négocient avec l’État que nous devrions chercher à détruire. Nos ennemi.es ont la pleine intention de protéger les privilèges que leur offre le capitalisme et maintenant la survie du capitalisme dépend d’une exploitation plus profonde et plus efficace. Les gens vont résister, bien sûr, et en conséquence le gouvernement fédéral élargit le système carcéral (il y aura cinq expansions fédérales et sept provinciales au Québec seulement) et renforce l’appareil de contrôle social avec des patrouilles de police et la surveillance routinière dans les rues de chaque ville. Bien sûr, ce malgré la chute des taux de criminalité déclarée par la police et une diminution de la gravité de ces crimes à travers le pays.

Déjà beaucoup d’entre nous ne pouvons pas payer la nourriture ou le loyer, d’autres arrivent à peine à s’en sortir. Déjà beaucoup d’entre nous sommes structurellement empêché.es d’améliorer nos vies de manière significative. Ceci est la vie sous le capitalisme. Et pour que le capitalisme puisse survivre à la présente crise, le cercle des personnes qui en bénéficient doit être réduit. L’âge du New Deal, de l’État-providence et de la classe moyenne est terminée.

Nous n’allons pas mendier pour aucune réforme de l’État qui fasse de nous de bons travailleur(se)s, de bons citoyen.nes et de bons producteur(rice)s pour le capital. Nous allons libérer toute la fureur et la peur qui se sont construites à l’intérieur de nous au cours des jours et des années que nous avons perdus dans nos rôles de servitude passive. Lorsque nous attaquons les structures qui quotidiennement nous rendent misérables et nous humilient, nous trouvons une force unique qui brise notre solitude et détruise l’identité de travailleur(se) ou d’étudiant.e, de bon.ne ou mauvais.e citoyen.ne. Nous avons choisi de lutter contre l’infrastructure d’aujourd’hui plutôt que d’exiger sa maintenance.

C’est la guerre contre le capital et l’État, l’austérité et l’autoritarisme – qu’ils soient explicites ou médiés par la démocratie. Lorsque les rebelles de Paris en 1968 ont inventé leur fameux slogan de jeter les pavés, ils impliquaient que le monde de leurs rêves était enterré sous les générations de défaites qui composent l’histoire du capitalisme – mais que tout ce qu’il faut pour commencer à dévoiler ce monde est de résister.

Les bombes de peinture : des ampoules remplies de peinture

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Mai 242012
 

De Blocage, Occupation, Grève sauvage

D’abord, enfilez vos gants en tissus. Cela permet de ne pas laisser d’empreintes sur les bombes de peinture. Vous devriez travailler sur une surface molle (comme par exemple une serviette pliée) pour protéger votre ampoule.

1. Premièrement, utilisez des pinces coupantes pour couper la base métallique de l’ampoule. Vous pouvez soit couper deux fentes verticales dans cette base et l’enlever ensuite, ou simplement découper autour de la base.

2. Ensuite, retirez le tube de verre et le filament qui se trouvent à l’intérieur de l’ampoule. S’ils ne sont pas déjà détachés dans le processus du découpage de la base, tentez de les faire sortir délicatement avec un tournevis.

3. Remplissez l’ampoule avec de la peinture (utilisez un entonnoir ou une bouteille de savon à vaisselle et ajoutez un peu d’eau si la peinture est trop épaisse), bouchez le trou avec du papier, de l’argile ou autre et scellez le tout avec du ruban électrique ou de la cire fondue. Un mélange de peinture intérieure et de peinture extérieure est beaucoup plus difficile à enlever.

4. Essuyez l’ampoule avec de l’alcool à friction pour enlever les empreintes.

Conseils pour les manifestations

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Mai 242012
 

De Blocage, Occupation, Grève sauvage

Lorsque les gens participent aux manifs avec leur bandes, il peut s’avérer parfois logique qu’elle agissent ensemble en formant un contingent ou un bloc. La forme choisie devant s’adapter au contexte. Voici un recueil de conseils qui pourraient vous êtres utiles pour agir dans les manifestations – certains sont applicables en général et d’autres sont plus spécifiques à la tactique du bloc.

La façon dont se déplace une manifestation peut en déterminer le résultat. Bien qu’il existe des situations dans lesquelles se déplacer rapidement puisse être stratégique, partir à la course en panique est la pire des choses à faire. La police tente souvent de disperser les manifestations qui brassent. Cela dit, il est crucial d’être apte à défendre notre position, à ne pas céder à la panique et à riposter aux attaques des flics.

Les manifs qui se déplacent en zigzag – de bas en haut le long de différentes rues en changeant souvent de direction de manière imprévisible (mais stratégique) – permettent plus facilement d’échapper à la police lors des manifestations spontanées. La police a aussi plus de difficulté à contrôler une manifestation lorsqu’elle marche à contre-sens du trafic dans des rues à sens unique.

Il est important de porter attention à ce qui ce passe autour de vous. Restez conscient.es de votre environnement. Remarquez le positionnement des cordons policiers et la manière dont ils agissent. L’encerclement est une autre tactique utilisée par les flics pour faire des arrestations de masse en contenant une manifestation de tous les côtés, ou bien dans une rue entre les intersections, ou à une intersection. C’est pourquoi, si une manifestation est assez grosse, il est toujours important de tenter qu’elle tienne deux intersections à la fois pour garder ouverte une route alternative.

On a besoin de développer des structures pour communiquer rapidement entre nous. Des messages et des plans peuvent être diffusés rapidement si on les fait circuler à travers les différentes bandes présentes.

Ne prenez jamais de photos de quoi que ce soit pouvant être incriminant. Si vous mettez des photos sur internet, brouillez les visages – la police utilise couramment les images en ligne comme preuve. Les pancartes, les bannières et la peinture en aérosol peuvent être utilisée pour bloquer les caméras hostiles.

Ne venez pas dans une manif en tant qu’observateur.trice passif.ve, en espérant que les autres auront un plan. Soyez prêt.e à participer activement et ayez vos propres objectifs et plans.

La tactique du bloc a pour but d’empêcher l’identification d’un individu au sein d’une masse anonyme, en essayant que tous.tes soient aussi semblables les un.es aux autres que possible. Pour agir dans la rue, il n’est pas nécessaire de se constituer en bloc – les gens peuvent aussi s’organiser en contingents ou agir individuellement – mais ils peuvent contribuer à la sécurité de chacun. Si seulement certaines personnes dans un bloc prennent ces précautions, les flics peuvent plus facilement cibler les personnes et les groupes ; ce qui est dangereux à la fois pour ceux et celles qui agissent au sein du bloc et pour ceux et celles qui n’agissent pas. Ceux et celles qui font l’effort de rester anonyme peuvent attirer plus l’attention de la police ; ceux et celles qui ne le font pas peuvent être plus facilement identifié.es, ce qui fait d’eux et elles des cibles faciles. Aucune de ces situations n’est désirable.

Si vous comptez porter un masque, portez-le à tous les moments appropriés. Si une caméra ou un témoin vous voient sans masque, vous pouvez être facilement identifié par la suite même avec votre masque. Ne vous contentez pas seulement de couvrir votre visage. Les bandanas sont populaires et pratiques, mais ne cachent pas assez. Couvrez votre tête complètement pour éviter que vos cheveux soient visibles – surtout s’ils sont distinctifs. Dans un bloc, vous pouvez vous couvrir en portant un masque de ski ou bien faire un masque à partir d’un t-shirt – étirez le trou du cou autour de vos yeux et attachez les manches derrière votre tête, le reste du t-shirt couvre votre tête et vos épaules.

Soyez extrêmement vigilant.e à savoir où et quand vous mettez ou enlevez votre masque et changez de vêtements; il ne devrait pas y avoir de caméras ni de témoins hostiles. Si possible, explorez les lieux à l’avance pour trouver des espaces appropriés pour vous changer. Rappelez-vous que la police est particulièrement susceptible de cibler les individus masqués qui ne sont pas dans une foule de gens habillés de façon similaire.

Portez différentes tenues, en couches l’une sous l’autre. Idéalement, vous devriez avoir une tenue pour vous rendre sur les lieux de l’action sans attirer l’attention, une tenue anonyme pour l’action elle-même, puis une autre tenue en dessous afin d’avoir l’air d’un.e bon.ne citoyen.ne lorsque vous quittez la zone.

Ne marchez pas avec un bloc en portant vos vêtements de tous les jours, surtout ils vous distinguent. Les flics sont peut-être stupides, mais ils et elles sont probablement capables de trouver des correspondances entre la photo de la personne masquée avec un pantalon violet à pois et la photo de cette même personne dans la même tenue, avec le masque en moins, même si les photos n’ont pas été prises le même jour.

Les sacs à dos et les souliers sont aussi utilisés pour identifier les personnes dans les manifestations. Plutôt que d’utiliser les mêmes que ceux que vous portez au quotidien, utilisez-en d’autres. Envisagez de couvrir vos chaussures avec de grands bas si cela est approprié.

Dissimulez ou enlevez quoi que ce soit pouvant vous identifier : patch, perçage, tattoo.

Si c’est possible, couvrez-vous les yeux avec des lunettes pour vous protéger du gaz poivré ou du gaz lacrymogène. Si vous portez des lunettes, portez-en qui ne vous distinguent pas trop. Les verres de contact ne sont pas recommandés dans les situations où vous pourriez être en contact avec des armes chimiques. Si en hiver, vos lunettes s’embuent quand vous portez un masque, vous pouvez porter des verres de contact, mais garder vos lunettes à portée de main.

Attention à ne pas laisser d’empreintes digitales. Portez des gants en tissu – le cuir et le latex peuvent retenir les empreintes digitales et peuvent même les transmettre sur les objets que vous touchez. Nettoyez vos outils et autres objets avec de l’alcool à friction à l’avance, afin d’éliminer les empreintes. On ne sait jamais ce qui pourrait se perdre dans le chaos.

Les bannières sur les côtés et à l’avant d’un bloc peuvent servir à entraver la surveillance et peuvent aussi aider à empêcher la police de nous capturer.

Les pancartes et les drapeaux en bois lourd peuvent être utilisés pour l’auto-défense dans les moments critiques (ces bâtons sont plus longs que les matraques!). Les barricades, les feux d’artifice, les bombes de peinture, les extincteurs, les roches et d’autres moyens créatifs peuvent garder les ennemis à distance.

Connaître le terrain peut être très important.

• Où sont les matériaux pour barricader, les cibles pour des actions et les cachettes où vous pourriez ranger des outils à récupérer lors de la manifestation?

• Où se trouvent les ruelles, les cours arrières, les cachettes, les zones où il y a beaucoup de gens, les caméras et les transports en commun pour la dispersion?

Méfiez-vous, tout ceci ne devrait pas vous donner un faux sentiment de sécurité. Soyez prudent. Évaluez honnêtement votre relation au risque. Assurez vous de connaître les gens avec qui vous vous organisez et que vous leur faites confiance, surtout s’il s’agit d’activités à haut risque. Pratiquez la culture de la sécurité en tout temps. Connaissez vos droits et faites les valoir quand vous interagissez avec la police. Cela n’améliorera pas nécessairement la situation, mais ne pas le faire ne peut que l’empirer.

 

Sep 232010
 

Juillet 2011

À Montréal, une bannière contre la police a été déployé d’une autoroute au-dessus de la rue Atwater en début de matinée. Deux mille tracts ont été jetés et la bannière est resté jusqu’à plus de 30 heures sur une artère principale vers le centre-ville. Nous l’avons fait plus d’un mois après l’assassinat de Mario Hamel et Patrick Limoges par les porcs le Juin 7, qui a été suivie par une petite émeute dans la nuit du 8 Juin visant la police et le monde du capital et de la domination qu’ils défendent.