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Une balade pour la dégentrification a pillé une boutique bobo

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Juin 082016
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

La soirée du 28 mai 2016, une balade pour la dégentrification a eu lieu dans les rues de St-Henri. Un black bloc d’approximativement 30 personnes a brièvement déambulé sur le rue Notre-Dame puis a pillé la boutique bobo “Le 3734”. Alors que la plupart du groupe tenait la rue, quelques personnes sont rentrées dans le magasin avec des sac de sports qu’elles ont remplis de saucisses fraîches et séchées, de fromage, de sirop d’érable et d’autre denrées. La vitrine extérieure était pendant ce temps redécorée avec un graffiti “Fuck Empire” ainsi que des affiches expliquant les intentions ayant motivé cette action. Toujours sur Notre-Dame, des bombes fumigènes ont été lancées à l’avant et à l’arrière du groupe, lequel a pu par la réussite se disperser en passant par le chemin de fer, avant même que la police n’arrive sur les lieux. Aucune arrestation n’a été faite. Dans les jours qui ont suivis, nous avons redistribué la nourriture à des gens du quartier qui n’ont habituellement pas accès à ce genre de produit. Voici le texte de l’affiche qui a été posée sur la vitrine :

Avec les condos, sont arrivés dans St-Henri toutes sortes de commerces chers, de restos branchés et d’épiceries bourgeoises. Toutefois, malgré cette affluence de nourriture, le quartier reste pratiquement un désert alimentaire pour les gens qui ont peu d’argent. Quel paradoxe de vivre dans un monde où on produit tellement de nourriture, mais où on ne la rend pas accessible aux gens qui ont faim !

Le 28 mai, on a tenté de rééquilibrer un peu les choses, à la mesure de nos moyens. On s’est masqué.es pour cacher notre identité, on est allé.es dans un de ces commerces hors de prix, on a pris tout ce qu’on pouvait et on est allé.es le redistribuer joyeusement dans le quartier. Inspiré.es par les dernières actions contre la police dans différents quartiers et sachant que celle-ci allait se pointer pour protéger les proprios, on a apporté ce qu’il fallait pour nous protéger.

Tout le monde mérite de bien manger et il y a assez de nourriture pour tout le monde ! C’est avec beaucoup de plaisir qu’on a organisé ce pillage, qui est un pied-de-nez aux forces qui nous appauvrissent et nous affament. On invite tout le monde à faire de même !

Vive la dégentrification !

Ce soir, c’est un grand banquet, on fête la complicité et l’abondance !

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CAMOVER MONTRÉAL

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Mai 282016
 

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Dans CamOver, vous jouez un groupe d’humains confronté à une invasion de caméras dans un quartier en pleine gentrification. La lutte contre les caméras est importante, mais votre propre survie est primordiale! Pour gagner vous allez devoir nouer des alliances avec vos ami.es dans vos quartiers et détruire le plus de caméras possible. La partie se déroule tout au long de l’été. À la fin, le quartier qui totalise le plus de points remporte la partie.

Que le vandalisme commence! Rendons nos nuits d’été magiques et excitantes!

Déroulement

1. Préparation
Parlez à vos ami.es et rassemblez un petit groupe de confiance. Promenez-vous dans le quartier et repérez les cibles potentielles. Durant le repérage, prenez soin de notez, pour chaque cible, les endroits suivants : où se masquer sans être vu.es ; où se positionnent les personnes chargées de surveiller les alentours ; quelle sera la voie de sortie.

Rassemblez les items suivants :
masque, gants & vêtements non-identifiables
extincteur / marteau / corde / peinture / roches

2. Sabotage
Le soir venu, sélectionnez l’outil adéquat puis mettez-vous en route. Positionnez les guetteurs, masquez-vous à l’endroit préalablement choisi et vérifiez que personne ne vous observe. Exécutez l’acte de sabotage puis empruntez la voie de sortie le plus rapidement possible.

3. Laissez les gens savoir
Comptabilisez vos points : un point par caméra. Écrivez un court texte relatant les événements puis envoyez-le à mtlcounter-info.org. Il est possible de joindre au texte une image ou un vidéo. Si vous avez été en mesure de repartir avec une ou plusieurs caméras détruites, soyez créatif.ves : posez avec elles, dansez avec elles, faites-en des marionnettes ou une installation artistique.

Pourquoi jouer ?
• Développer des habiletés utiles dans de multiples contextes : manipuler certains outils, déterminer des trajets d’action, devenir non-identifiable, s’enfuir de la police, communiquer dans ce genre moment.
• Nourrir des complicités d’action avec des ami.es
• Transformer notre rapport à notre quartier : connaître les rues, les bâtiments, les passages, etc.
• Rendre le quartier plus sécuritaire : pour les personnes dont les activités quotidiennes sont criminalisées (vendeur.ses de drogue, travailleur.ses du sexe, etc.), pour les personnes qui pratiquent le street art, pour ceux et celles qui désirent lutter contre les systèmes de domination.

Pour la carte géographique des caméras de Montréal :
montreal.sous-surveillance.net
Pour publier les communiqués de vos actions:
mtlcounter-info.org

Idée pour l’utilisation d’une corde
• Attachez un petit objet, comme un morceau de bois, à une corde.
• Lancez la corde par-dessus le bras de la caméra.
• Saissez les deux extrémités de la corde puis tirez!

Comment remplir de peinture un extincteur ?
• Les extincteurs adéquats sont de couleur grise et ont un boulon et une valve. Ils peuvent être volés dans les blocs appartement et les restaurants.
• Vider l’extincteur en appuyant sur la gachette, puis retirer la partie supérieure en dévissant le boulon. Verser un mix de peinture de latex et d’eau, à un ratio de 1:1.
• Replacez la partie supérieure et pressurisez l’extincteur avec une pompe à velo ou un pressuriseur jusqu’à 100 PSI.
• Utiliser des gants pour manipuler l’extincteur pour éviter d’y laisser des empreintes digitales.
• Il est suggéré de porter un imperméable à jeter pour éviter les éclaboussures sur les vêtements.

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Invitation au 3ème camp d’action éco-anarchiste de Rebel!Rebuild!Rewild!

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Mai 172016
 

Chèr.es camarades, radical.es amoureuxes de la Terre, néophytes,

C’est avec grand plaisir que nous vous invitons à la troisième édition du camp d’action annuel Rebel! Rebuild! Rewild! qui se tiendra du 1er au 5 juin en territoire anishnabe, juste au nord d’Ottawa. Notre but est simple : rassembler des gens dans un esprit d’écologie révolutionnaire, avec l’espoir de renforcer le mouvement radical dans notre biorégion.

Vous pouvez nous qualifier d’écologistes si vous voulez, mais notre écologisme ne porte pas sur la préservation de ce système. Le capitalisme ne sera jamais viable, et l’impérialisme utilisera toujours le colonialisme pour satisfaire son appétit insatiable. Nous nous opposons au capitalisme, et nous nous opposons au colonialisme. Nous voyons la civilisation foncer inexorablement dans un mur, et nous avons l’intention de survivre à son effondrement. Pour cela, nous avons besoin de territoire, d’eau, de connaissances sur l’environnement, et, ce qui est peut-être le plus crucial, de relations fortes fondées sur l’affinité, la collectivité, la réciprocité et l’amour. Nous rêvons d’une constellation de communautés autonomes, capables d’assurer leur subsistance et leur défense.

Pour obtenir plus d’informations sur les politiques concernant les espaces sécuritaires (« safer space »), la nourriture et la vie au camp, et pour vous inscrire ou proposer un atelier, visitez notre site Web à l’adresse rebelrebuildrewild.org.

– le collectif R!R!R!

Appel d’ateliers

Dans l’optique de réaliser les objectifs exprimés par les trois R!, le collectif est à la recherche de personnes pour animer des ateliers. Nous invitons les camarades qui luttent avec détermination contre ce monde qui exploite et détruit la vie un peu plus à tous les jours par la globalisation de génocides et d’écocides à venir partager leurs connaissances. Tous vos savoirs pratiques en matière de rébellion contre cet ordre social mondial sont les bienvenus, que vous luttiez contre le racisme, le colonialisme, le patriarcat, le capitalisme, la civilisation…

Tous vos savoirs pratiques d’une vie plus écologique, plus égalitaire, plus horizontale… sauraient enrichir la collectivité : processus de guérison, soins envers le vivant, décolonisation, accueil et soutien aux réfugié.e.s et migrant.e.s, permaculture et autres cultures plus respectueuses du territoire, ainsi que différentes autres façons de vivre davantage soutenables (notamment l’usage des plantes médicinales, le compostage, les techniques d’existence en forêt, de médiatisation,…), etc.

Tous vos savoirs pratiques en lien à la destruction active de ce qui exploite, opprime, colonise, réprime, détruit… sauraient rendre plus forte la collectivité (et ici l’énumération est laissée à la discrétion et à l’imagination)!

Pour proposer un atelier, visitez notre site Web à l’adresse rebelrebuildrewild.org.

Nous avons également besoin de l’ensemble d’entre vous pour faire fonctionner ce camp. R!R!R! a lieu dans un esprit de participation, de responsabilité collective, de soins mutuels et de partage des efforts. Le collectif effectue certaines tâches de coordination, mais nous espérons que les personnes qui viennent au camp y participent pleinement pour que nous réalisions tout le monde ensemble cette grande expérience collective.

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Pour la multiplication des balades : réflexions sur la manif contre la police à Hochelag’

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Mai 102016
 

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De Anarchistnews

Après avoir participé à ce qui a été appelé comme une manifestation contre la police à Hochelaga jeudi le 14 avril, on a eu envie de sortir quelques réflexions hors de nos salons, vers les vôtres peut-être…

Premièrement, on a été fucking content-es de voir circuler un flyer qui appelait à une manifestation de quartier à Hochelag’. On a envie de pouvoir participer à des moments de lutte dans le quartier et pas uniquement au centre-ville et/ou dans des manifestations appelées sur Facebook.

On peut clairement déjà souligner que la manif a plutôt feelé comme une action que comme une manif, parce qu’il n’y a qu’une trentaine de personnes qui ont répondu à l’appel. Est-ce que ça aurait pu être une manif avec la manière dont ça a été appelé? Probablement pas. Ça a l’air difficile de faire circuler des flyers subtilement, moins d’une semaine à l’avance, et d’avoir une centaine de personnes qui se pointent. Mais on n’a pas envie que les gens doivent appeler ça une action non plus, autrement on a l’impression que l’invitation ne pourrait pas être publique (pour des raisons de sécurités) et qu’il y aurait un objectif clair – que les gens doivent suivre. Alors, on tombe dans le cul-de-sac du tryptique typiquement montréalais manif/action/manif-action. On ne feel pas que ce qui s’est passé est une manif, et on a pas envie que ça doive être appelé comme une action. On propose d’employer un autre terme pour ce genre de marche offensive : une “balade”. Ça garde l’idée d’une marche, qui pourrait être errante, et on lui ajouterait la connotation d’offensivité – peu importe la forme que pourrait prendre cette offensivité. Et l’invitation peut être lancée publiquement, et les gens savent qu’ils ont la place dans la balade pour avoir leurs propres initiatives. La balade est ouverte comme la manif, offensive comme l’action.

Poursuivons.

Comme ce moment a été appelé comme une manif dont l’offensivité n’était pas précisée, la situation manquait de transparence pour les gens qui sont venus y participer – ce qui est dangereux pour tout le monde. Le flou du call a fait en sorte qu’une partie des gens qui se sont présenté-es n’étaient pas préparé-es adéquatement pour ce genre de moment. Non seulement il aurait mieux valu mentionner sur le flyer que les gens avaient tout intérêt à venir participer à un black bloc, ou à porter des vêtements qui permettent de dissimuler leur identité. Cela aurait d’ailleurs permis aux gens de s’attendre à participer à une manifestation combative. Si on comprend que les gens ne veulent pas nécessairement révéler les détails de ce qu’illes ont en tête lorsqu’ils lancent une invitation, on pense quand même que les gens devraient avoir un minimum d’informations pour décider de manière éclairée s’illes veulent participer, et si c’est le cas, pour pouvoir se préparer mentalement et physiquement. C’est une question de sécurité, de confiance, et ça reste déterminant dans le long-terme pour nos capacités à tenir ce genre d’offensive.

Aussi, le point de départ de la manifestation était hautement problématique. Une trentaine d’êtres humains masqués dans un parc, ça a de quoi faire freaker les voisins, et voilà comment on se retrouve avec deux chars de flic sur le dos avant même le début de quoi que ce soit. Il faudra à l’avenir trouver des endroits plus subtils où se rassembler sinon le même scénario va se répéter. D’ailleurs, c’est parce que les flics se sont pointé dès le début que les gens qui avaient des informations à donner n’ont pas pu le faire – ou de manière vraiment rushée et même criée alors qu’on tentait de gagner la rue Darling pour monter jusqu’à Ontario. Avoir un meilleur point de départ aurait probablement pu résoudre jusqu’à un certain point le manque de transparence du tract.

Props à la gang, d’ailleurs, puisqu’on a su rester ensemble dès ce moment où les flics sont arrivés sur nous. On a la vive impression que si tout le monde s’était dispersé dès le début, il y aurait eu des arrestations. Le fait qu’on aille décidé de continuer ensemble, de se faire confiance, et de suivre les indications vers le point de sortie aura clairement sauvé bon nombre d’entre nous de se faire arrêter.

Props à tout le monde d’avoir chargé les flics pour désarrêter la personne qui avait été attrapée par la police.

Props à tout le monde pour la férocité et la violente ténacité qui a permis de tenir les chars de flics à distance du groupe pendant que les vendeurs de condos Royal Lepage étaient attaqués et que les gens trouvaient le moyen de se sortir d’un éventuel guet-apens policier.

Props d’avoir attaqué la flicaille de merde qui permet à ce monde colonial, patriarcal, capitaliste, de tenir contre nous.

Props à une balade à Hochelag. En espérant qu’on trouve toutes sortes de stratégies pour continuer l’offensive.

On s’voit dans l’prochain black bloc!

Xox

Festival de Films Anarchistes 20-22 mai

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Mai 102016
 

Cette année, le Festival de Films Anarchistes c’est trois soirées de projections radicales, du 20 au 22 mai 2016, suivi d’un party de clôture le dimanche!

Le programme complet est sur notre site web: Projections insurgées

Vendredi le 20 mai, 18h au Café l’Artère

Samedi le 21 mai, 18h (lieu à confirmer)

Dimanche le 22 mai, 18h au Café l’Artère + suivi du Party de clôture au Café l’Artère aussi!


Le Collectif de Projections insurgées organise le FFA pour une deuxième année avec l’objectif de promouvoir les médias radicaux indépendants et les espaces où les discussions et les idées subversives peuvent fleurirent!

Le collectif Projections Insurgées à été créé à soi-disant «Montréal» au printemps 2014 par Médi@s Libres, SubMedia.tv et Ni Québec, ni Canada. Nos évènements sont enracinés dans des principes anticapitalistes, anticolonialistes, antipatriarcaux et non-autoritaires.

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Le 1er mai fou le bordel à Montréal

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Mai 032016
 

De Submedia.tv

Pour la 9e année consécutive, une coalition autonome composée d’anti-capitalistes a envahi les rues de Montréal pour célébrer les luttes populaires.

Insurgence de nos complicités enracinées et concrètes : réponse au texte A riot for every police murder et aux actions qui se sont déroulées dans les rues de soi-disant «Montréal» le lundi 11 avril 2016

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Mai 012016
 

J’écris cette réponse au texte A riot for every police murder (maintenant également en français sur le même site) et aux actions qui se sont déroulées dans les rues de soi-disant «Montréal» le lundi 11 avril 2016 à double titre de membre de Solidarité NABRO (Solidarité avec la Nation Anishinabe du bassin-versant de la rivière des Outaouais) et de Ni Québec, ni Canada : collectif anticolonialiste. Ma réponse, je l’assume complètement personnellement et personne d’autre que moi-même ne doit être tenu de défendre ce qui s’y dit. Je remercie les gens qui m’ont proposé des corrections, elle/il se reconnaîtront. J’avais choisi, comme d’autres, de ne pas répondre et de défendre le fait que des camarades aient choisi d’autres moyens de lutte à travers la manifestation du 11 avril et en même temps de dire que les Anishinabe avec lesquel.le.s nous avons organisé cette manifestation ne partageaient pas leur choix tactique, mais comme ce texte A riot for every police murder a choisi délibérément de se désolidariser des Anishinabe qui ont participé à l’organisation de la manifestation et de nous qui l’avons organisée avec eux/elles, il m’est paru davantage important d’intervenir pour clarifier certaines choses.

«De Montréal-Nord à Lac-Simon, la police assassine !» (un des slogans de la manifestation du lundi 11 avril 2016)

La police a toujours été, au même titre que l’armée, un des bras armés du processus colonial. Son rôle est de préserver l’ordre social dominant, d’imposer par la force l’existence du pouvoir étatique et du capitalisme en expansion, donc fondamentalement aussi de tout ce qui fait la colonisation. Elle est là pour réprimer tous ceux et toutes celles qui ne cadrent pas dans cet ordre et va jusqu’à assassiner pour préserver le monde tel qu’administré. C’est ainsi qu’elle n’a de cesse d’attaquer des Autochtones et d’autres gens racisé.e.s pour défendre le pouvoir colonial. La police et son monde sont donc à détruire.

Le mercredi 6 avril 2016, nous étions en tabarnac parce qu’une vie de plus venait d’être assassinée par la police. Il s’appelait Sandy Tarzan Michel, il était Anishinabe et vivait à Lac-Simon. En 2009, son frère Johnny Jr Michel-Dumont avait également été assassiné par la police.

Dès le jour suivant, des camarades ont entamé d’organiser une manifestation pour le lundi 11 avril 2016 que nous allions soutenir collectivement en tant que Solidarité NABRO. Depuis déjà quelques années, Solidarité NABRO est en relation de solidarité avec ANORW (Anishinabe Nation of the Ottawa River Watershed). Nous travaillons en étroite collaboration avec ANORW, qui est elle-même ancrée dans un large réseau de liens et de luttes dans plusieurs communautés anishinabe. C’est ensemble que nous avions entre autres organisé la marche à soi-disant «Ottawa» le dimanche 28 février dernier pour la défense des chutes et des îles Akikodjiwan, menacées par les projets coloniaux-capitalistes de la compagnie Zibi. (voir ici pour plus de détails)

En solidarité avec ANORW et la famille de Sandy Tarzan Michel, nous avons élaboré le plan de la manifestation du 11 avril. Des demandes nous ont été faites qui allaient dans le sens d’une manifestation pacifique. Dans le cadre d’une formation donnée par subMedia.tv ainsi qu’Épopée, en collaboration avec différentes autres organisations dont Solidarité NABRO, de jeunes Anishinabe avaient réalisé une vidéo qui invitait à ce rassemblement, notamment par la voix de Shannon Chief d’ANORW.

«Ce rassemblement vise à remémorer une jeune personne de notre nation. Il n’avait que 22 ans. À cet âge, nous le considérons comme un de nos jeunes toujours en apprentissage et en croissance. La communauté de Lac Simon vit un grand deuil et une grande tristesse en raison de cette brutalité policière. Nous désirons tenir ce rassemblement de manière pacifique pour que son esprit puisse passer au-delà, et pour nous souvenir de cette jeune âme qui nous a quittés trop tôt. Apportez vos chants, vos tambours, vos familles, vos enfants…» – Shannon Chief, Anishinabe Nation of the Ottawa River Watershed (dans ce vidéo).

Nous sommes plusieurs anarchistes dans Solidarité NABRO et dans notre entourage, et nous ne sommes pas habitué.e.s d’organiser des manifestations pacifiques, surtout pas quand nous sommes en câlisse, mais comme nous sommes en solidarité avec ANORW et dans ce contexte aussi avec la famille de Sandy Tarzan Michel, il nous apparaissait comme un devoir de solidarité que d’organiser notre manifestation dans le sens de leurs intentions, comme l’ouverture d’un espace pour leur prise de parole et l’affirmation de leur existence contre la négation de celle-ci, perpétuée par le génocide.

Nous sommes situés en tout temps sur le terrain d’une guerre sociale coloniale, patriarcale, capitaliste… qui sévit contre les populations les plus opprimées. Nous vivons dans un contexte génocidaire où les populations autochtones sont et ont été assassinées, décimées, violées, assimilées, disséminées… et les terres qu’ils/elles habitent occupées, volées, détruites… Les empires, qu’ils se nomment États-Unis, Canada, Québec…, sont en continuelle expansion. Comme l’ont dénoté plusieurs, cette expansion coloniale est un perpétuel écocide/génocide. Alors, certes il y a plusieurs raisons de vouloir tout détruire de ces empires.

Comme nos camarades qui ont décidé de lancer des roches sur les policiers et de détruire une minuscule partie de la propriété de la Sûreté du Québec et du ministère de la Sécurité publique lors de la manifestation du 11 avril, nous sommes plusieurs à sentir le besoin d’attaquer et de détruire le monde de la police, ce qui le soutient et ce qu’il soutient. Mais nous savons aussi que notre lutte anticoloniale ne peut se faire qu’en plaçant la volonté des premières concernées et des premiers concernés de l’avant, c’est-à-dire par la reprise du pouvoir par les communautés autochtones. Nous savons que la construction d’une lutte commune dans un cadre colonial ne peut se faire que dans le respect des manières de faire des Autochtones concerné.e.s, des Autochtones avec lesquel.le.s nous nous organisons, de celles et ceux avec qui notre travail est continu et nos liens de confiance et de complicité, en développement.

Dans le contexte de l’organisation de la manifestation du 11 avril, ça voulait dire lutter dans le respect des volontés exprimées par la famille de Sandy Tarzan Michel et celles d’ANORW. Ça voulait aussi dire ne pas mettre en danger inutilement nos camarades anishinabe, en commençant par les aîné.e.s et les enfants. Nous voulons nous enraciner dans une lutte en complicité avec les communautés, qui n’est pas une mode et qui n’est pas non plus l’histoire d’une émeute d’un soir. Il existe plein de circonstances et de lieux pour en découdre plus violemment avec le système capitaliste, colonial, patriarcal… l’espace ouvert par cette manifestation n’y était pas destiné. Dans ce cadre, la foule réunie pour cette manifestation à l’exception des émeutiers/émeutières du 11 avril n’y était absolument pas préparée et donc la soi-disant «émeute» ne pouvait qu’être de très courte durée, et comme disait certain.e.s camarades, les conditions d’une bataille de rue qui serait triomphale n’étaient absolument pas réunies.

 »A few sporadic unorganized and improvised anarchists made mischiefs by throwing rocks and according to the police smoke gas as well. » (de l’article Monday April 11th: Protest in solidarity of Lac Simon Anishnabeg killed by local police d’Éric P- Thisdale, journaliste kanienkehaka)

Ça ne pouvait que finir par ce qui s’est passé, c’est-à-dire par un sauve-qui-peut très individualisé où les jeunes gens favorisés, dont ceux/celles qui ont essayé de tourner cette manifestation en émeute, étaient les plus enclin.e.s à pouvoir se sauver.  »By opening up space and time in the streets through attacking the police, people create the conditions to destroy other components of the material infrastructure of colonial society. » (A riot for every police murder) L’infrastructure coloniale à la fin de la soirée n’a pas bougé, les seuls remous qu’a laissé votre pseudo-émeute sont plus de divisions entre nous et nos camarades dans les communautés autochtones ainsi qu’à l’intérieur de celles-ci, ce qui est de nature à paralyser l’avancement de nos offensives contre le monde colonial, beaucoup plus qu’à chambranler celui-ci.

Le texte qui défend la volonté de tourner en émeute la manifestation du 11 avril qui n’y était pas destinée, A riot for every police murder, se sert d’un texte que j’ai personnellement beaucoup diffusé : Accomplices Not Allies : Abolishing the Ally Industrial Complex (en français sur Anti-dev)

Je m’en servirai donc pour continuer de leur répondre. Je vous conseille fortement par ailleurs de le lire, car c’est un texte dont la lecture approfondie ne peut que bénéficier à la lutte anticoloniale.

Les liens entre colons ou occupant.e.s qui se veulent allié.e.s et les peuples autochtones dans ce contexte de plus de 500 ans de colonisation dans ce que nous appelons les «Amériques» sont extrêmement fragiles. Notre existence même ici sur ces terres est une continuelle occupation. Nous nous sommes imposés ici par l’expansion coloniale des Empires. Cette conquête se poursuit encore aujourd’hui.

Les peuples autochtones ne forment pas un tout homogène appelé «autochtone» ou «Premières Nations». Différents peuples existent avec différentes cultures, différents modes d’être, différentes manières d’habiter les territoires, différentes façons de résister… Nos solidarités en ce sens ne peuvent qu’être plurielles.  »Accomplices listen with respect for the range of cultural practices and dynamics that exists within various Indigenous communities » (Accomplices Not Allies). Il est primordial donc d’être à l’écoute de celles et ceux avec lesquel.le.s nous agissons en solidarité, de bâtir des relations mutuelles et basées sur la confiance. «Accomplices are realized through mutual consent and build trust. They don’t just have our backs, they are at our side, or in their own spaces confronting and unsettling colonialism. As accomplices we are compelled to become accountable and responsible to each other, that is the nature of trust.» (Accomplices Not Allies)

La complicité part de ce contexte. Il ne saurait y avoir complicité sans lien profond avec des communautés autochtones avec lesquelles nous la développons.

Dans ce contexte, organiser la manifestation sur des bases mutuelles était absolument primordial, et c’est ce qui n’a pas été respecté par des soi-disant «complices» qui ont décidé d’une manière isolée, sans relation profonde avec les communautés concernées, de poser des gestes qui ont mis les gens en danger. Ils ont imposé des modes d’être et de résister que les communautés concernées n’avaient pas choisis, et qu’elles ressentent encore aujourd’hui comme de la trahison ou de l’irrespect.

Nos solidarités doivent tenir compte de la diversité des désirs et des intentions des personnes dans les communautés autochtones avec lesquelles nous sommes en alliance. Nous nous sommes imposés ici et ce n’est pas en continuant d’imposer ce que nous sommes que nous donnerons de la puissance au processus de décolonisation.

 »Meaningful alliances aren’t imposed, they are consented upon. The self-proclaimed allies have no intention to abolish the entitlement that compelled them to impose their relationship upon those they claim to ally with. » (Accomplices Not Allies)

Certes, nous sommes plusieurs à penser et à vivre le fait que le travail d’un.e complice est d’attaquer les structures et les idées coloniales ( »The work of an accomplice in anti-colonial struggle is to attack colonial structures & ideas »- Accomplices Not Allies), mais nous n’oublions pas que nous le faisons et le ferons ensemble. C’est aussi fondamentalement ce que complicité veut dire.

Il est vrai que les luttes autochtones combatives inspirantes sont légion :  »In so-called Canada, there is no shortage of combative anti-colonial resistance to take inspiration from; whether it be from the people who confronted police on the anishnabeg reserve last Wednesday, the struggles against ecological devastation in Elsipogtog and Lelu Island, the fight from the barricades over two decades ago during the ‘Oka Crisis’, or the continual war against colonialism that has been fought on many fronts since settlement began. » (A riot for every police murder) Mais les luttes se passent toujours dans le concret de communautés particulières qui se veulent en lutte contre le système colonial et cette lutte ne se fait pas que l’instant d’une émeute. Elle ne peut que s’opérer sur le moyen et le long terme, traverser différents épisodes, utiliser plusieurs tactiques…

Nous ne pouvons agir en complices que dans le concret des luttes que nous partageons réellement. L’énumération des luttes autochtones du présent et du passé est fortement inspirante, mais ces luttes sont toujours en contexte. Il n’y a pas d’abstraction générale de «la lutte autochtone» dont nous nous ferions complices. Nos relations s’inscrivent toujours dans les circonstances matérielles des luttes réelles et de leurs évolutions, avec la diversité des modes d’être et de lutter de chaque communauté en résistance.

5 Mai 2016 : Lancement du mois de l’anarchie!

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Avr 272016
 

À chaque année, au mois de mai, l’île qu’on appelle maintenant « Montréal » célèbre le festival de l’anarchie!

Nous vous invitons jeudi le 5 mai prochain, quelques jours après les manifestations du 1e Mai anti-capitaliste, au lancement du restants des activités du mois de Mai 2016.

Au programme:

– Projection d’un film sur le Salon du livre de Montréal et les luttes/groupes associées, 40min. (plus d’infos à venir)

– Lancement de la programmation du Festival de Films Anarchistes de Montréal 2016, organisé par Projections Insurgées !!

– Lancement de la programmation du Festival International de Théâtre Anarchiste de Montréal 2016! + projections d’extraits de pièces

Salon du Livre Anarchiste de Montréal

Festival Art et Anarchie + Anarchie dans la rue

– et bien d’autres (infos à venir) !!

– DJ et soirée festive !!

Des collations et des jus seront offerts.

Nous nous déplacerons dans un bar non loin pour terminer la soirée après 23 heures !

ps. si vous voulez que votre activités, groupes, événements soit mis de l’avant lors de cette soirée, n’hésitez pas à nous écrire!

ACCESSIBILITÉ
(plus d’infos à venir lorsque le local sera confirmé. Nous tenons à spécifier qu’il s’agira probablement d’un local à l’UQAM. Nous n’endossons en aucune manière les politiques répressives de l’admin de l’UQAM et voulons exprimer notre solidarité aux camarades qui – encore – ne peuvent/ou ne veulent pas mettre les pieds dans cette institution en raison de conditions de libération ou autres.)

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Une émeute pour chaque meurtre policier

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Avr 222016
 

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Soumission anonyme à MTL Counter-info

Dans la nuit du lundi 11 avril, une manifestation à Montréal a attaqué la police en réponse à un second meurtre commis par la police en moins de deux semaines.

Sandy Tarzan Michel, un homme Anishinabe, a été assassiné par la police sur la réserve anishnabeg de Lac Simon, Québec, mercredi dernier le 6 avril. La police lui a tiré dessus à de multiples reprises après lui avoir roulé dessus avec une voiture de police. Le frère de Sandy a aussi été assassiné par la police à lac Simon en 2009 alors qu’il était âgé de 19 ans.

Après que Sandy ait été assassiné, d’autres personnes qui vivent sur la réserve ont confronté la police locale et tenté de blocker l’entrée sur la réserve à la police provinciale (la Sûreté du Québec) qui avait été appelée pour assister les forces policières locales. Cela a mené à trois arrestations. Lorsque quelqu’un est tué par la police au Québec, une agence de police différente est appelée pour investiguer l’affaire, c’est donc le SPVM qui a reçu l’ordre d’investiguer le meurtre de Lac Simon.

Autour de 100 personnes se sont rassemblées à l’extérieur du métro St-Laurent et ont écouté les discours des organisateurs Anishinabe. Alors que la manif a pris la rue, on a pu voir des participant-es distribuer des masques aux gens dans la manif. La manif a pris Ste-Catherine en direction est alors que des policiers à vélo suivaient la manif à la hauteur où étaient massées le plus de gens masqués. Durant les quarante-cinq minutes qui ont suivi, la manif a marché dans un calme relatif, et les gens exprimaient leur douleur, leur tristesse et leur colère de différentes façons, alors que certaines personnes marchianet silencieusement et invitaient les autres à faire de même, et d’autres chantaient des slogans encourageant la violence contre la police.

À l’intersection de Ste-Catherine et de Lorimier, des personnes dans la foule ont lancé des roches sur les policiers à vélo sur le côté tout en lançant des fumigènes sur les trottoirs pour obscurcir la vision des policiers. Les policiers à vélo ont rapidement fui. Comme il n’y avait plus de flics à proximité immédiate de la manif, quelques minutes plus tard, des gens ont attaqué les bureaux du Ministère de la Sûreté du Québec sur Parthenais. Le Ministère de la Sécurité Publique supervise les prisons provinciales au Québec (qui sont peuplées de manière tout à fait disproportionnée par des personnes autochtones) et la Sûreté du Québec – deux institutions participant à maintenir l’occupation coloniale au soi—disant Québec. La police anti-émeute a chargé la manifestation peu de temps après cette attaque contre les bureaux du ministère, et a réussi à disperser la manifestation malgré les tentatives de riposte avec des volées de roches. Aucune arrestation n’a été faite.

En tant qu’anarchistes, nous avons initié les attaques dans cette manifestation car nous ne combattons pas pour une police moins meurtrière, mais pour la destruction de toute forme de police. Lorsque la police assassine, agresse sexuellement ou emprisonne quelqu’un-e, nous croyons en la vengeance, mais nous ne désirons pas en rester là. En ouvrant du temps et de l’espace dans les rues en attaquant la police, les gens créent les conditions qui permettent de détruire des aspects de l’infrastructure matérielle de la société coloniale. Nous croyons que c’est une étape importante pour nourrir des relations de care, de confiance et de réciprocité qui sont nécessaires à toute rupture avec le contrôle colonial, capitaliste et patriarcal de la vie. Dans les conditions particulières de la manifestation de lundi, nous avons agi afin d’ouvrir la possibilité d’une complicité avec des personnes autochtones qui voient les institutions policières Canadiennes, coloniales de manière inhérente, comme des ennemies. Bien que nous soyions conscient-es que certain.es participant.es Anishnabes à la manif demandaient une manif pacifiste, nous espérons que d’autres reconnaîtrons en nous de futurs complices possibles.

Après la soirée de lundi, nous avons constaté que certains allié.es colons/blancs autoproclamé.es ont régit durement envers les actions directes qui ont été menées contres les institutions auxquelles elles et ils s’opposent apparemment. La manière dont les appels d’une ou deux personnes individuelles pour une manif pacifiste sont prises comme représentant les intérêts de toute une communauté marque bien l’échec d’une politique d’alliance. L’idée qu’être un.e bon.ne allié.e est possible en suivant les instructions d’un groupe opprimé nous mène inévitablement à confronter le problème des contradictions entre les gens qui partagent une même catégorie identitaire. Dans le soi-disant Canada, on ne manque pas d’exemple de résistance anti-coloniale combative de laquelle on peut s’inspirer; que ça soit des personnes qui ont confronté la police sur la réserve anishnabeg mercredi dernier, les luttes contre la dévastation écologique à Elsipogtog et à Lelu Island, la lutte mené derrière les barricades il y a plus de deux décennies lors de la ‘Crise d’Oka’, ou la guerre en continu contre le colonialisme qui a été menée sur de multiples fronts depuis le début de la colonisation.

Il y a une multiplicité de façons dont les personnes combattent les systèmes qui leur font du mal à eux et à leur environnement. Alors que certaines personnes Anishinabe et d’autres personnes autochtones désirent confronter violemment les institutions qui les dominent, d’autres placent leurs espoirs de changement dans des canaux présentés par ces mêmes institutions – comme des manifestations symboliques. Les gens qui souhaitent alors être des ‘allié.es’ se doivent de reconnaître cette réalité, et trouver nos propres chemins dans la lutte contre la domination plutôt que de suivre un.e représentant.e sur la base d’un sentiment de culpabilité ou d’une quelconque moralité.

Nos désirons encourager des relations de complicité plutôt que d’alliance, avec tous.tes ceuzes qui luttent contre la violence systémique. Fuck la police, fuck le québec, fuck le canada.