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La CLAC: Communiqué d’après-manif du 1er Mai anticapitaliste

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Mai 022019
 

De la Convergence des luttes anti-capitalistes

  • Aucune entrevue ne sera accordée aux médias d’information corporatistes.
  • Spécial fuck you à Québecor Média et sa cohorte de tâcherons.
  • Les autres peuvent joindre la CLAC à info@clac-montreal.net

Pourquoi nous avons marché encore?

Le 1er mai est né de luttes ouvrières menées par des immigrant-e-s. Elles ont eu lieu sur ce continent il y a plus de cent ans. Aujourd’hui, l’impérialisme capitaliste globalisé a créé des conditions qui forcent des millions de personnes à laisser leur maison pour trouver un refuge et tenter de survivre. Ces millions de personnes sont placées dans des situations d’extrême vulnérabilité, créant une population sans statut et exploitable. D’ailleurs, selon un article du Devoir publié aujourd’hui, le risque de subir des accidents de travail causant des blessures graves ou la mort est deux fois plus élevé pour les travailleuses et travailleurs étranger-ère-s.

Autour de nous, les forces capitalistes et racistes érigent les murs de la forteresse canado-étatsunienne, rendant les conditions de vie et de travail plus difficiles et précaires pour les migrant-e-s. C’est pourquoi en ce 1er mai, nous avons attaqué les complices de la machine anti-immigration : les infrastructures frontalières, les compagnies qui s’enrichissent en construisant des prisons pour migrant-e-s, le système de déportation inhumain. Ce 1er mai, nous disons fuck les frontières, les prisons et tous ceux et celles qui attaquent les migrant-e-s!

Pourquoi Lemay? Parce qu’il profite des prisons et des déportations

Depuis deux ans, Lemay profite de façon hypocrite de l’emprisonnement des migrant-e-s. Seulement un mois après avoir inauguré une « murale des droits humains » sur leur nouveau bâtiment dans Saint-Henri, le groupe Lemay a remporté un contrat de plusieurs millions de dollars pour la nouvelle prison pour migrant-e-s à Laval. Le contrat de la firme d’architecture de la prison prévoit :

  • des clôtures couvertes de verdure pour réduire l’effet visuel,
  • camoufler les barreaux de fer aux fenêtres pour les rendre invisibles au public,
  • cacher la zone des enfants avec une barrière visuelle de 6 pieds.

Peu importe la couleur de peinture qu’ils utilisent, ça reste une prison. Nous voulons vivre dans un monde sans prisons et sans frontières, où tous les gens peuvent vivre dans la dignité et le respect. Enfermer les personnes, limiter leurs mouvements, les déporter vers des situations dangereuses, voire vers la mort, ne font que causer plus de violence et de douleur.

Non aux frontières et aux prisons ! Non aux compagnies qui profitent de la vulnérabilité des personnes migrantes !

La « Vague bleue » : quand la fachosphère sort de sa bulle

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Avr 282019
 

De Montréal-Antifasciste

La « Vague bleue » : c’est quoi?

La « Vague bleue » est un rassemblement citoyen qui doit avoir lieu le samedi 4 mai, à 14 h, devant les locaux du réseau TVA à Montréal. Initialement, ce projet s’inscrivait en continuité avec les rassemblements hebdomadaires des soi-disant « Gilets jaunes » du Québec (dont nous avons déjà parlé) qui avaient lieu tous les samedis au même endroit et à la même heure depuis décembre 2018. Le thème central de la « Vague bleue » était une adaptation de la revendication française du RIC (Référendum d’initiative citoyenne), sous la forme d’une « constitution citoyenne » pour le Québec. Le rassemblement s’annonçait donc au départ comme une manifestation patriotique civique, menée par un amalgame de groupuscules identitaires connus principalement pour leur activité sur les médias sociaux. Le point de convergence de tous ces groupes est l’attachement obsessif au projet indépendantiste dans une perspective « patriotique » de ligne dure caractérisée par une xénophobie ouverte, une islamophobie enragée et un racisme à peine voilé.

La chambre d’échos où évoluent ces soi-disant patriotes dans les médias sociaux est ce que nous avons appelé la « fachosphère » au cours des dernières années, car il y circule un mélange toxique d’opinions xénophobes et racistes, de fausses nouvelles montées en épingle en appui aux biais de confirmation des participant-e-s, de théories du complot et d’idées de plus en plus radicales sur l’immigration, le multiculturalisme et la diversité, allant de commentaires réactionnaires aux théories purement fascistes tirées de sources d’information connues pour être animées par des suprémacistes blancs et autres personnages d’extrême droite.

Cette nébuleuse, habituellement confinée aux médias sociaux et ne sortant de la sphère virtuelle qu’assez rarement à l’occasion de manifestations souvent bancales, a toutefois quelque peu ajusté sa manière habituelle de mobiliser, et il est possible que nous assistions à une reconfiguration de l’extrême droite islamophobe dans la foulée de la « Vague bleue » (disparition de certains groupes, alliance, fusion, nouveaux groupes). L’avenir nous le dira.

La mobilisation autour de la « Vague bleue » était déjà inhabituelle, avec plusieurs centaines de personnes intéressées par l’événement au bout de quelques semaines. Mais le tournant décisif a eu lieu au début du mois d’avril, à peu près un mois avant le rassemblement, lorsque les organisateurs ont ajusté le message de la « Vague bleue » pour y accoler un soutien total au projet de loi 21 « sur la laïcité » (qui sert en fait plutôt à légaliser la discrimination en interdisant le port de signes religieux par les employé-e-s de l’État). En deux semaines à peine, l’événement Facebook a explosé : plusieurs centaines de personnes ont partagé l’événement et signifié leur intérêt, ce qui s’est traduit par des milliers de nouvelles invitations. Il est permis de croire que ce sont les nombreuses mobilisations successives contre le PL21 à Montréal (notamment le 24 mars et les 7 et 14 avril), dont certaines ont réuni plusieurs milliers de personnes, qui ont poussé les islamophobes à sortir du bois et à se mobiliser en masse.

Le « petit » événement lié aux « Gilets jaunes » a donc perdu son objectif initial, une éventuelle constitution du Québec dont plus personne ne parle, pour se réorienter vers un appui militant au projet de Loi sur la laïcité introduit par la CAQ.

On a donc ici, pour résumer :

  • un rassemblement de nationalistes xénophobes frustré-e-s;
  • devant les locaux du réseau de télévision de l’empire médiatique Québécor (nationaliste), qui nourrit quotidiennement le feu de la xénophobie et de l’islamophobie au Québec avec sa petite armée de chroniqueurs et chroniqueuses réactionnaires;
  • en appui au projet de loi liberticide et islamophobe le la CAQ, un parti conservateur à la tête d’un gouvernement majoritaire!

On voudrait inventer un scénario de manifestation aussi absurde, qu’on ne le pourrait pas!

Qui organise? Qui participe?

Plusieurs organisations et groupuscules ont appelé au rassemblement et relaient l’invitation. Il peut s’avérer difficile de démêler quels sont les groupes qui mobilisent vraiment et les « one man show » comme le Parti patriote de Donald Proulx. On peut toutefois distinguer les principaux groupes qui sont au cœur de la mobilisation, à la fois sur les médias sociaux et par l’activité « in real life » de certains de leurs membres les plus crinqué-e-s. Notons que même si ces individus sont associés plus intimement à un groupe ou un autre, ils communiquent et interagissent tous entre eux et avec d’innombrables autres personnages du même acabit sur Facebook.

Les captures d’écran ci-dessous devraient largement suffire à démontrer que cette nébuleuse militante « patriotique » est définie davantage par une islamophobie enragée que par un véritable soucis de réaliser l’indépendance nationale du Québec.

— Le Québec Libre en Action (relié au Recours collectif contre Revenu Québec), un groupe formé par Jonathan Héroux (connu sous le nom de John Hex sur Facebook) après son départ du groupe anti-immigration Storm Alliance, dont il faisait auparavant partie de l’exécutif. Héroux/Hex est vraisemblablement l’initiateur et le principal organisateur de la « Vague bleue ». Il anime la page Facebook « Le Québec, un pays dirigé par le peuple », qui est à l’origine de l’événement de la « Vague bleue ». Son principal fait d’armes jusqu’à maintenant était l’organisation d’un rassemblement de 15 personnes à La Malbaie durant le sommet du G7 en juin 2018. Il jouit d’une excellente réputation dans la fachosphère québécoise, et les vidéos qu’il diffuse en direct des rassemblements de la droite identitaire sont très suivies. Jocelyn Houle, un hurluberlu qui croit que  « les médias de masse et les politiciens sont contrôlés par les francs-maçons», est un autre membre de Québec Libre en Action.

Les Gardiens du Québec (LGDQ) et leur groupe de « sécurité » SOT (Support opérationnel sur le terrain). LGDQ est l’organisation qui a pris la place de La Horde, une épisodique scission de La Meute. Martine Tourigny, alias Tina Gauthier, a été désignée par Jonathan Héroux comme coorganisatrice de la « Vague bleue ». Le conjoint de Martine Tourigny, Stéfane « Gizmaux » Gauthier, alias Legardien Dukébec, est vraisemblablement un autre membre central de LGDQ et du SOT. Un autre personnage de ce groupe très actif en ligne est Éric « Wild Wolf » Rochon. Guillaume Bélanger a aussi été photographié avec les organisateurs de la « Vague bleue ».

— Le Front patriotique du Québec (FPQ) et son Groupe de sécurité patriotique (GSP), mené par Robert Proulx et autour duquel gravitent un grand nombre de têtes connues des rassemblements identitaires, dont Mario Dallaire, Robin Simon, Sylvain Lacroix et Stéphane Dufresne, lequel a récemment fait l’objet d’un article sur le site de Montréal Antifasciste pour avoir proposé de mener un faux attentat terroriste. Dans les deux dernières années, le FPQ a d’ailleurs été à l’origine des manifestations printanières dont on pourrait dire qu’elles étaient des précurseurs de la « Vague bleue » (23 avril 2017, 15 avril 2018). Le GSP est très proche des III % Québec, une pâle copie de la milice patriotique d’extrême droite créée aux États-Unis en 2008, qui s’est donné pour mission de se déguiser en GI Joe d’opérette pour « protéger » les manifestations identitaires québécoises contre des ennemis imaginaires. Il semble que les III %, sous la houlette de l’« officier commandant provincial » Éric Vachon, soient actuellement en dormance ou en reconfiguration.

— Les soi-disant « Gilets jaunes du Québec » (dont le lien de parenté avec le mouvement français est tellement ténu qu’il est pratiquement inexistant) regroupent une poignée de membres et militant-e-s d’autres véhicules identitaires, divers électrons libres et plusieurs personnages folkloriques (dont le « Piratriote » Michel Éthier, le gosseux de styrofoam Claude Roy, et d’autres). Michel Meunier, alias Mickey Mike, un suprémaciste notoire qui s’est réjoui du massacre de 50 personnes de confession musulmane à Christchurch et avait souhaité un nouvel attentat contre la communauté musulmane du Québec en décembre 2017,  s’est offert pour faire du repérage et de l’affichage dans le secteur où doit avoir lieu la « Vague bleue ». Luc Desjardins est un autre « gilet jaune » qui mobilise activement pour la « Vague bleue ». Une figure centrale de cette distribution de bozos est le super-clown Pierre Dion, dont la soif chronique d’attention nous permet d’anticiper avec quasi-certitude qu’il sera de la partie.

Storm Alliance (SA) (et son groupe de sécurité « DFSA », pour Défense fortifiée Storm Alliance) appelle aussi ses membres à se présenter au rassemblement. Rappelons que SA est issu d’une scission des Soldiers of Odin Québec et s’est illustré en organisant plusieurs rassemblements anti-immigration dans les dernières années, notamment à la frontière avec les États-Unis. Nadia Fradette, alias Nadia Dumont, membre de Storm Alliance, qui est une participante typique de la fachosphère par ses partages xénophobes et islamophobes, organise les transports en bus vers la « Vague bleue ».

///

À peu de choses près, tous les groupuscules identitaires mobilisent donc pour ce rassemblement, à l’exception de La Meute, qui autorise toutefois ses membres à s’y rendre sans leurs couleurs, et les organisations ouvertement fascistes comme Atalante, ou secrètement nazies comme la FQS.

La présence d’islamophobes et de racistes notoires comme Michel Meunier au sein de l’organisation de la « Vague bleue », et le fait que les autres militant-e-s ne s’en dissocient pas malgré la montagne de preuves accumulées de leur intolérance raciste, démontre clairement la vraie nature de cet événement. Ce n’est pas tant un rassemblement pour le Québec que contre l’immigration et les communautés musulmanes.

Montréal est et restera antiraciste. La « Vague bleue » n’est pas la bienvenue à Montréal! Ce n’est que par l’action concertée et déterminée des résidentes et résidents de notre belle ville que nous pourrons bloquer le chemin aux xénophobes et réaffirmer son caractère accueillant et diversifié.

Parce qu’à Montréal, c’est comme ça qu’on vit!

///

Appel à manifester:

PAS DE RACISTES DANS NOS QUARTIERS

Manifestation antiraciste en marge du rassemblement de la “Vague Bleue

4 mai 2019, midi Métro Papineau

–> https://www.facebook.com/events/395532084510020/

On va tous mourir!

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Avr 232019
 

De Décivilize!

À l’occasion de leur Journée de la Terre (comme si toutes les autres jours ne devraient pas l’être!), une traduction du texte de Black Oak Clique

Une lettre ouverte et contre-manifeste envers Offensive Climatique, Extinction Rebellion, Earth Strike, et d’autres mouvements non-violents

Quand la fin du monde viendra, les gens sortiront de leurs appartements et rencontreront leurs voisins pour la première fois; il-elles partagent bouffe, histoires, camaradeie. Personne n’a plus à aller au travail ou au lavoir; personne ne se souviendra de regarder dans un miroir ou se mesurer, ni regarder ses email avant de quitter la maison. Les artistes de graffiti vont s’emparer des rues; les étranger-ères s’embrasseront, riant aux larmes. Chaque moment prend une forme immédiate pour ce qui jadis prenait des mois à réaliser; les fardeaux s’écroulent, les gens se confessent leurs secrets et s’accordent le pardon, les étoiles percent le ciel de New York City… et neuf mois plus tard, une nouvelle génération est née. (Crimethinc)

“La Terre ne se meurt pas, elle se fait tuer, et ceux qui la tuent ont des noms et des adresses. » Mais nous -moi, toi, et mêmes ceux qui tuent la terre? Nous allons tous mourir.

Dans le pire des scénarios, tu te noies, tu meurs de faim, ou bien tu souccombe à un arrêt cardiaque. Pas figurativement. Tu vas te noyer, crever de faim ou bien succomber d’un arrêt cardiaque. Peut-être y a la mince chance que vous survivrez la migration de masse vers les derniers confins de terres habitables près ou sur les pôles.

Peut-être!

Mais soyons réalistes ici : vous avez toutes les chances de mourir! Une mort lente, horrible, pénible, ça en sera une. On souhaiterait pouvoir affirmer que c’est un futur vers lequel on se rue à un rythme accéléré. Mais ce ne l’est pas : il s’agit du présent, matériel et palpable. Des îles coulent dans l’océan. Les pauvres se gèlent à mort dans les rues (dans les deux sens de l’expression). Des gens brûlent à vif dans des feux de forêt. La chute de la civilisation ne peut être qu’un simple événement. C’est un processus, présentement en cours.

Dans le meilleur des scénarios, la mort est la libération. Peut-être que le vrai “moi” – votre corps, votre conscience, votre âme, quoi d’autre – ne va pas mourir; à la place de cela, c’est votre “moi” abstrait – votre façon de vivre, vos relations sociales sous le capitalisme, votre système de signification qui martelé dans votre tête depuis le départ – qui va mourir.

“Pouvons-nous pas réformer le système?”

Non, nous pouvons pas. Le système est le problème, et ses racines sont profondes. Le problème n,est pas que le capitalisme. C’est aussi l’État, tout comme ce n’est pas seulement que l’État. C’est l’idéologie de la consommation elle-même; voulant que les êtres -plantes, animaux (incluant les humains désignés comme sous-humains), champignons et même les « ressources » naturelles inanimées- sont des objets à acheter, vendre, éventuellement consommés. Cette idéologie est peut-être la plus profonde idéologie que nous ayons. Elle pénètre tout forme de connaissance; de la science, aux arts, à la politique. Elle pénètre dans nos relations. Elle est aux fondements même de nos sociétés, si on ne peut la confondre pour la société elle-même – ce groupe d’humains au “h” majuscule, qualifés d’avoir suffisamment de valeur pour être circonscrits par l’abstraite communauté, laquelle se construit en opposition avec, littéralement, tout le reste.

Votre politicien-ne favori-e n’est pas immunisé-e à cela. Ni Trudeau ni GND, ni les Verts ni Mélenchon. Ni QS, ni le PS, ou l’Internationale Socialiste, pas même le Parti Communiste (révolutionnaire ou non). Peut-être (on en doute) que leurs coeurs sont à la bonne plance – mais hélas, ce n’est pas assez. Pour citer le splendide ouvrage de Peter Gelderloos, Anarchy Works :

Il y a des gens qui opposent le capitalisme par cause environementale, mais croient qu’une forme ou une autre d’État est nécessaire pour prévenir l’écocide. Mais l’État lui-même est un outil d’exploitation de la nature. Les États socialistes tels l’Union soviétique et la République Populaire de Chine se sont révélé parmi les régimes les plus écocidaires imaginables. Que ces deux sociétés n’aient jamais échappé aux dynamiques du capitalisme est en soi un caractère typique à la structure de l’État – nécessitant des relations économiques hiérarchiques et exploitatives, de commandement et de contrôle, et dès qu’on se met à jouer ce jeu, rien ne bat le capitalisme.

“Et puis la non-violence?”

Au sujet de la non-violence : il est criminel d’enseigner à une personne de se défendre elle-même lorsqu’elle est constamment victime d’attaques brutales. (Malcolm X)

La lutte contre l’écocide n’a jamais été non-violente, et ne le sera jamais, car elle ne peut simplement pas l’être. C’est parce que l’écocide est violence; violence contre moi et toi, contre les animaux sauvages et domestiques, contre les arbres, les herbes, les eaux et les montagnes. L’insurrection climatique de l’autodéfense.

L’adhérence stricte à la non-violence – étant le rejet total de la violence – est la complicité face à la destruction environnementale. Ce n’est pas une « offensive », ni une « rébellion », et ce n’est pas une « coup » porté au changements climatiques. Plusieurs d’entre nous n’ont pas le privilège d’être non-violent-es; notamment les gens parmi nous étant déjà marginalisé-es. Nous serons les premiers-ères à y passer. Nous sommes les travailleur-euses des fermes rurales et leurs familles qui se font gicler dessus des pesticides. Nous sommes les sans-abris se gelant à mort dans les vortex polaires. Nous sommes les indigènes dont les maisons se font engloutir par la mer. Nous sommes les pauvres qui n’auront pas le capital nécessaire pour le long périple vers des terres habitables dans le Nord. Si nous ne sommes pas violent-es – si on ne se rebelle pas contre le système qui nous opprime – nous serons écrasé-es. Ne soyons pas complices de notre propre mort, à travers la vôtre.

“C’est quoi l’insurrection climatique”

Peut-être le seul espoir que vous et moi avons. C’est de détruire ce qui nous détruit, par tous les moyens possibles

“Ça ne va pas heurter le mouvement?”

Non. Une meilleure question serait : qu’est-ce que les manifestations « non-violentes » nous ont fait gagner sur le long terme? La réponse étant : absolument rien. Plusieurs mouvements soi-disant « non-violents » tels le mouvement des Droits civiques, furent d’une violence inouïe. Il y eut des centaines à travers les États-Unis, et bien-sûr, l’existence de groupes paramilitaires armés tels les Black Panters et les Brown Berets. On pourrait affirmer la position que ce discours sur la non-violence est mis de l’avant par les même personnes dont le pouvoir serait susceptible d’être menacé par la violence, car la violence équivaut à un changement (possiblement immédiat) de situation. Voilà pourquoi ces gens célèbrent la Journée Martin Luther King au États-Unis, une journée reconnue au niveau fédéral; mais par la Journée Malcolm X. Même l’exemple le plus cité de résistance non-violente, le mouvement d’indépendance Indien, ne l’était pas tant. Bhagat Singh, qui après son exécution est devenu un héros populaire de la cause, fut inspiré par l’anarchiste français Auguste Vaillant pour son attaque à la bombe de l’Assemblée législative du Raj Britannique. Moins d’un an auparavant, il avait assassiné un officier de police Britannique en riposte pour la mort du chef nationaliste Lala Lajpat Rai.

“Ça ne serait pas contre-productif?”

Contre-productif à quoi? À faire passer des réformes insigifiantes? D’avoir des victoires à la Pyrrhus à travers le circuit légal? De performer des marches impotentes à travers des villes d’importance qui ne font rien d’autre que d’avoir une couverture tiède dans des journaux de second degré?

Demandez aux poules d’abattoir, libérée de leurs cages étroite, ou aux forêts natives protégées indéfiniment par des saboteurs contre les coupes d’arbres ou les développements (ainsi que tous les animaux pour lesquels ces forêts sont leur maison) : est-ce que l’action directe est productive?

L’action anarchiste – patiente, cachée, tenace, impliquant des individus, rongeant les institutions comme des vers mangent un fruit, comme les termites bouffent des arbres majestueux de l’intérieur – de telles actions ne se prêtent pas aux effets théâtraux de ceuxelles qui ne cherchent qu’à attirer l’attention.

Pour citer le grand maître de l’illusion George Méliès, « je dois avouer, à mon plus grand regret, que les trucs les plus faciles sont ceux qui ont le plus grand impact ».

“Si l’insurrection c’est si grandiose, pourquoi les gens ne sont pas en train de la faire?”

Des gens le font. Vous n’en avez seulement pas entendu parler car les médias sont assez rusés pour le cacher (le plus souvent). D’entendre les histoires héroïques de ceuxelles qui rispostent pourrait s’avérer trop dangereux d’être entendu par la majorité des gens – on coure le risque de les voir se radicaliser. Mais des mouvements tel la ALF et ELF msont en guerre contre l’écocide depuis les années ‘70.

“Je veux pas aller en prison.”

Nous sommes des gens qui rêvent d’un monde sans prisons.

“J’ai peur.”

Nous avons peur aussi. On aura peur, même si, aussi, on se doit d’être fort-es.

“Qu’est-ce qu’on peut faire?”

Laissons le grand activiste Keith Mann répondre:

Laboratoires envahis, serrures engluées, arbres cloutés, dépôts pillés, vitres cassées, constructions suspendues, visons libérés, clôtures déchirées, taxis en feu, bureaux en flammes, pneus taillés, cages vidées, lignes téléphoniques coupées, slogans barbouillés, boue tartinée, dommages commis, électricité en panne, sites inondés, chiens de chasse volés, manteaux de fourrure découpés, édifices détruits, renards libérés, chenils attaqués, compagnies dévalisées, colère, révolte, outrage, truands masqués…

“Et si je n’ai pas l’habileté de combattre?”

Vous l’avez, même si peut-être pas physiquement. Malgré le ton de cette lettre, nous ne sommes pas complètement opposé-es à l’action à découvert. En fait, dans certains cas, nous le jugeons nécessaire. Des groupes comme Earth Liberation Prisoners Support Group et Animal Liberation Front Supporters Group sont actifs pour représenter et défendre des militant-es. Comme le Sinn Féin,

Le Sinn Féin tout comme l’IRA jouent des rôles différents mais différents dans la guerre pour la libération nationale**. L’Armée Républicaine Irlandaise mène une campagne armée… le Sinn Féin maintient une guerre de propagande et est le « public » et la voix politique du mouvement.

“Qu’est-ce qui se passera par la suite?”

On sait pas. Mais avec un peu de chance, nos options ont été dévoilées…

———————-

* re-contextualisation Franco-Québécoise, pour les lecteurices

** on sait que l’exemple de la IRA/Sinn Féin est problématique, pour leurs politiques autoritaires nationalistes crasses. La traduction de cet exemple n’est pas un endossement de ces visions.

Pour une Nuit de la Terre (à chaque nuit) : les pneus de 40 voitures crevés sur l’île de Montréal

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Avr 232019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le Jour de la Terre, 2019 : des inondations se répandent à travers le sud de la province, la police fédérale protège les pétrolières contre les défenseurs de la terre autochtones d’un océan à l’autre du soi-disant Canada, les réfugié.es du climat se font contrôler avec des fusils sur la tempe par les milices d’extrême-droite en Arizona, 150 espèces s’éteindent à chaque jour alors que les gens se préparent dans divers endroits dans le monde à affronter les records de feux de forêts, d’ouragans et de typhons. Pendant ce temps, une poignée d’ONG pour l’environnement et leurs activistes salarié.es financé.es par des élites philanthropes sous le joug de grandes entreprises veulent qu’on croit que nous convaincrons les gouvernements de faire les changements nécéssaires pour sauver la planète si nous marchons en tournant en rond, assez de fois et avec assez de gens, en nous livrant nous-même à la police si on dérange temporairement la routine quotidienne de quelqu’un.

Nous prenons au sérieux la proposition des grévistes du climat, qui refusent d’aller à leurs cours sans demander la permission. Même si c’est seulement pour un après-midi par semaine pour l’instant, iels démontrent la nécessité d’agir directement pour interrompre la réproduction normale de cette société qui tue la terre. Nous pensons aussi qu’il faut délaisser le chemin de la légalité, autant que celui de la désobéissance civile, celui qui propose des sit-ins pour les médias qui mènent à passer un soir au poste de police et des dates de cour interminables, ce qui complique la tâche de continuer à lutter.

Ainsi, plutôt que de participer aux festivités du Jour de la terre, la nuit du 22 avril, nous avons crevé les pneus de 40 voitures dans divers quartiers de Montréal. Nous ne prétendons pas que cette action ait été significative en soi quant à la défense d’un futur viable. Nous ne souhaitons pas non plus mettre les choix de consommation personnels tel le fait de posséder une voiture au centre d’une stratégie pour combattre la destruction énvironnementale. Nous avons choisi de commettre ces petits gestes pour offrir un reflet de la perturbation que cette économie et cette société requièrent si nous voulons faire en sorte que les générations futures ainsi que la nôtre aient la chance d’avoir une vie plus digne sur cette planète.

Nous avons choisi des quartiers occupés par les riches, majoritairement des voitures de luxe dans les entrées de maisons de millionaires. Nous avons ciblé ceux et celles qui profitent du niveau de dévastation impensable faite à la terre par le capital et la colonisation et qui sont le plus à l’abri des impacts de la catastrophe climatique qui débute, s’ils parviennent à s’en protéger. Les riches peuvent se permettre de déménager quand leurs maisons sont inondées chaque année. Les riches auront un coussin économique lorsque l’État tentera d’invidualiser les responsabilités de la crise climatique et les taxes sur le carbone ou autres tentatives de dernière minute pour préserver cette société placent le fardeau sur les pauvres.

Le Jour de la Terre, 2020 : des émeutes du climat dans toutes les grandes villes. Pratiquement personne ne peut entrer au travail le matin, même si son usine ou son startup n’a pas encore été mis hors-d’usage et pillé par des ancien.nes pacifistes. Les défenseurs de la terre et leurs alliés ont combattu les divers incursions des pétrolières et leurs espaces d’autonomie de l’État canadien élargissent de plus en plus. Des réseaux de solidarité et de sabotage empêchent considérablement la capacité de surveillance aux frontières. Les émissions de carbone ont commencé à baisser drastiquement du à la chute abrupte de l’activité industrielle mondiale causée par la révolte. L’effet des changements climatiques se fera encore sentir pendant des siècles; des gens meurent dans les inondations et les ouragans, en conflit avec les forces réactionnaires et avec l’État, d’autres meurent de vieillesse, mais tous.tes savent qu’iels ont combattu et que d’autres continueront la lutte.

Nous pouvons rêver (et crever des pneus).

Le 14e Festival international de théâtre anarchiste de Montréal : le 17-23 mai 2019

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Avr 202019
 

Du Festival international de théâtre anarchiste de Montréal

14ème FESTIVAL INTERNATIONAL DE THEATRE ANARCHISTE DE MONTRÉAL
17 – 23 mai 2019

Le quatorzième Festival International de Théâtre Anarchiste de Montréal (FITAM) – le seul et unique festival dédié au théâtre anarchiste dans le monde – présente cette année 30 artistes (sept compagnies) venant du Chili, des États-Unis, de France et de Montréal.

Nous aurons le plaisir de vous présenter une sélection éclectique de pièces socialement engagées et éprises de liberté : une histoire théâtrale, sonore et visuelle des mouvements autonomes italiens des années 70, des marionnettes qui vous feront passer l’envie de consommer, un drame épique de vengeance populaire dans le Chili des années 1900, deux performances, pas moins, contre les frontières et les murs d’aujourd’hui, un drame paysan qui remet à sa place le néo-libéralisme, un récit choral de la grève historique de Winnipeg en 1919, et une digression musicale anti-autoritaire autour de l’œuvre de Mauricio Kagel.

Le festival aura lieu le vendredi 17 mai 19h30 à l’Achoppe (demandez à un.e punk pour l’adresse), le mardi et mercredi 21-22 mai 19h00 à La Sala Rossa (4848 St-Laurent), et la soirée de clôture le jeudi 23 mai 20h00 à la Casa del Popolo (4873 St-Laurent).

Billets
Nous cherchons à maintenir des tarifs abordables !
17 mai (L’Achoppe) : contribution volontaire.
21 mai et 22 mai (La Sala Rossa) : 13$ à la porte ou en ligne (www.lasalarossa.com). Pas de places réservées.
23 mai (Casa del Popolo) : 5$.

Vendredi 17 mai, 19h30, L’Achoppe – demande l’adresse à un.e punk

Autonomies italiennes 70s, Intervento de maio (France)

Au départ il y a les sources officielles, celles de l’État et de sa police, qui enregistrent les données glaçantes de leur victoire : nombre d’arrestations, d’emprisonnements, de morts, nom d’une organisation de lutte armée maintenue sous les projecteurs comme un épouvantail, nom des « grands hommes sacrifiés » par les assassinats politiques… Au départ se font entendre des voix ténues et floues, des récits individuels en marge des mouvements sociaux, cachés dans quelque roman noir, par des rumeurs et icônes hors contexte, des écrits dans des fanzines à diffusion confidentielle, photocopiés. Les mouvements défaits ont leurs modes de transmission clandestins. L’Intervento murmure et crie avec ces voix qui refusent de s’éteindre. Derrière une table ornée sobrement de lampes de chevet, quatre lecteurs et lectrices, accompagnés d’extraits de films, de photos et de chansons, racontent les mouvements autonomes italiens des années 70. Cela fait 12 ans qu’ils collectent les témoignages de ceux qui ont traversé cette décennie brûlante, et qu’ils susurrent ce « mai rampant » là où son écho peut s’amplifier. Cela fait 12 ans qu’ils le transmettent en France, en Suisse et en Belgique dans différents espaces en luttes, centre autonomes, théâtres et cinémas. Car, outre l’importance propre d’un tel récit, sa résonance ici et maintenant est le nœud de cette expérience. C’est une histoire de lutte pour les luttes, pour poser des questions ou pour inspirer… Le point de vue est assumé, il n’est pas question d’arborer quelque fausse neutralité : ils sont du côté de ceux dont ils racontent les vies.

Mardi 21 mai, 19h00, La Sala Rossa – 4848 Boul St-Laurent

Georges à terre, Dire, encore (Mtl)

A sait que B tirera au premier geste, et il se méfie de C parce qu’il sait que dans la panique il n’hésitera pas à choisir le plus fort. B sait que A tirera au premier geste, et il se méfie de C parce qu’il n’est pas dit qu’en cas de confusion ce dernier ne retrouvera pas une certaine témérité. C sait que personne ne devrait tirer sur lui mais que dans l’état des choses rien ne laisse présager qu’il n’y ait pas des dégâts collatéraux.
Dire, encore est un collectif qui pense que si le théâtre ne peut pas changer le monde, il serait lâche de ne pas néanmoins essayer. Concepteurs et conceptrices, acteurs et actrices réunies, le collectif essaye d’essayer encore une fois.
Le texte est édité aux Éditions Expression Théâtre.

Women Strike! 1919 – 2019, The Winnipeg General Strike, Babushka Theatre (Mtl)

Nine bad ass women from yesterday for today

Nine courageous Winnipeg immigrant and poor working women tell their stories about the 1919 Winnipeg General Strike. They represent a few of the thousands of nameless and faceless “foreign” women from the immigrant, working class, poor North End of Winnipeg who participated in the historic strike when 35,000 workers – unionized and not – shut down the city for six weeks. Domestic workers, sweatshop workers, single moms, fearless women – their stories were never told.
Some march in the strike parades. One works in the ‘labour café’ feeding other women strikers. One scolds the police. One conducts on-the-job sabotage. Another confronts strike-breaking men. During a police riot, one helps tip over a streetcar. They take risks. They demonstrate solidarity. They make history as much as the striking men, but because they are women – “foreign, alien women”– they never got the recognition that they deserved 100 years ago. Bad-ass women from yesterday for today. Since working conditions for many women – especially marginalized, poor, immigrant or migrant working women – still haven’t changed, their fight for justice continues.

Mélissa Toussaint is a Haitian-Canadian Actress born in Montreal and raised in New York, NY. Melissa began her career as a model but quickly changed careers after landing her first role in the web series B.J. Fletcher: Private Eye (2008). Since then, Melissa has had many roles in Blockbuster films and television series, such as, Darren Aronofsky’s Mother (2017), X-men: Dark Phoenix (2019), Hallmark’s Love Locks (2017) and CityTV’s Bad Blood (2018). This is Melissa’s seventh appearance on the Montreal stage, with past performances in The Beautiful City Theater’s production of The Full Monty as Estelle, Marie in On Life and Living, a documentary play honoring the stories of AIDS Community Care Montreal members, staff and volunteers. And she also appeared as Gayle in the 2018 remount of The History of Sexuality which was presented at Fierté Montreal 2018/Pride Montreal 2018.

Julie Tristant is a French actress. She studied acting in Paris and then moved to Montreal in 2016 where she appeared in various web commercials, had her first small role in a feature film, and performed in several short films. She was also part of the 13th edition of the Montreal International Anarchist Theatre Festival last year in the play No Way! No Way! by Norman Nawrocki. She likes to write scripts and plays and is currently developing her own projects.
Norman Nawrocki is a Montreal playwright, actor, author and musician. He has written, directed, produced and performed in dozens of theatrical creations. His last production was a play about six anti-fascist, anarchist women throughout history.
This is the premier of ‘Women Strike!’ which will then play Winnipeg and Brandon, Manitoba as part of the centennial commemoration of the 1919 Winnipeg General Strike. Babushka Theatre is a new theatre troupe based in Montreal and Winnipeg.

The Carrot, Jesse Grindler (Mtl)

The Carrot is an irreverent and poetic puppet show exploring the tangled web of animate life and humanity’s dependant and convoluted relationship to the non-human world. It eats and digests the traditions of puppetry to offer up a strange new vision of consumption, ambition and ecology.
The Carrot was created by a ragtag group of friends who built the show in the living room, with big dreams, scraps of mattress foam, paper and a lot of wild energy. All from very different backgrounds and brought together by a love for serious play and the language of puppetry, this group of artists represents one facet of Montreal’s amazing and fertile puppetry scene. The project was instigated and led by Jesse Grindler with co-creators Keelan Young, Cleo Da Fonseca, Maggie Winston and Ewan Macintyre.

Bombing Walls, AnarkoArtLab + Artemis Beastes (US)

Two performers carrying bricks, bars, sandbags, ropes and material for the construction of a wall. A wall begins to be built.The bars are placed, the ropes the people of the audience, the public, all are part of this wall. An environment tension with videos that show the situation in Tijuana. And the borders and presented along with all this place. Suddenly everyone starts to destroy this wall.
The AnarkoArtLab is a collective of new-media, visual artists, performers, musicians, dancers, poets, filmmakers,etc For the past years has been conducting experimental, interdisciplinary art happenings. The collective grew to be a large amorphous group that presented live and participatory events; we create a CONCEPT and it becomes a LIVE, collaborative, multi-media art experience that is immersive and participatory. The AnarkoArtLab has grown into a vibrant community exchanging and experimenting with ideas about art, equality, collectivity and anarchy in action.

Mercredi 22 mai, 19h00, La Sala Rossa – 4848 Boul St-Laurent

Dix marches pour rater la victoire, Collectif du Geste Gauche + Conseil de guerre et Lanterne + Thought Experiment Productions (Mtl)

En 1979, Mauricio Kagel composait “Zehn Märsche um den Sieg zu verfehlen”, une série de pièces musicales accompagnant une création radiophonique intitulée “Le Tribun”. Celle-ci donnait la parole à un démagogue d’opérette déclamant un discours pompeux, ponctué de marches militaires approximatives. En 2019, le tribun est partout, et ses façons de pratiquer l’autorité se sont démultipliées. Main de fer, gant de velours ou pouce de caramel, les dirigeants d’aujourd’hui ne pratiquent plus forcément la coercition bête et méchante. Observez bien ce chef d’orchestre et ses musicien-ne-s, tendu-e-s vers l’objectif louable d’offrir à vos oreilles le meilleur de la musique contemporaine (vous le méritez, car après tout vous avez payé 13$ pour être ici). En quoi ses façons de faire sont-elles différentes de celles d’un bon vieux tyran ? Que disent-elles du peu de dignité que les autorités, partout, tout le temps, ont accordé à l‘être humain – cette ressource de plus en plus remplaçable/améliorable par la machine ? À vous de juger (et bonne écoute).

Le Collectif du Geste Gauche, le Conseil de guerre et Lanterne, et Thought Experiment Productions sont trois formations montréalaises internationales qui ont déjà eu la chance de présenter leurs créations au FITAM. Cette année, elles se regroupent autour du compositeur argentin Mauricio Kagel, qui à travers son œuvre a magistralement démontré que la musique contemporaine pouvait être à la fois drôle et politique. Oui, oui.

Passer la limite / Pasar la limite / Passing the limit, Rap Battles for Social Justice (Mtl)

Rap Battles for Social Justice est un collectif hip-hop multilingue en liens avec les associations de terrain. Ils joignent leurs talents de rappeurs afin d‘élever et raviver la conscience sociale ! Depuis 2015, les Rap Battles for Social Justice ont réalisé de nombreux shows : sur la justice climatique, le racisme systémique, les frontières, le manque de représentation, les violences sexuelles, la brutalité de la police et des prisons. Ils offrent aussi à tous des ateliers d‘écriture de rap ! Retrouvez Backxwash, Mireya, Fallon, Marcelle, Diablopablo, et bien d’autres, dans une pièce de théâtre hip-hop explorant différentes perspectives sur les frontières !

Ramón Ramón: the popular revenge of Santa María de Iquique, Ceetuch Company (Chile)

In 1907, the most cruel repression of the workers’ movement in Chile was carried out: the massacre of Santa María de Iquique School. 3500 dead workers registtered by the official data, but nobody paid any day under prison, nor the goverment, nor the high milittary commanders. Seven years later, Antonio Ramón Ramón, a Spanish anarchist, decides to travel to Chile and avenge with his own hands this massacre, attacking the man in charge of the killing: General Roberto Silva Renard.

CEETUCH Company is a chilean street theatre agrupation with 8 years of existence committed to drawing near the theatre to people who are often marginalized from the mainstream cultural agenda, by staging stories hidden by the official History and working with local social entities who share the same deep interest in generating social consciences in the population. Centered in investigation and collective creation that mixes documentary theatre and musical genre, the story of Antonio Ramón Ramón is one of the many non-told parts of our national history that we want to show to the world.

Jeudi 23 mai, 20h00, Casa del Popolo – 4873 Boul St-Laurent

Party de cloture, rock’n’roll chilien et autres agréments.

INFO: festivaltheatreanarchiste@yahoo.ca www.anarchistetheatrefestival.com facebook.com/FITAM.Montreal

Prison pour migrant.es : sabotage de nuit aux bureaux de Lemay

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Avr 182019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La nuit du 14 avril, nous avons rendu visite aux bureaux de Lemay à St. Henri afin de contribuer à la lutte contre la contruction d’une prison proposée pour migrant.es, qui ouvrirait en 2021 à Laval, QC. Lemay est un cabinet d’architectes majeur impliqué dans la conception de la prison. Nous avons fermé les accès à l’édifice en collant toutes les serrures, en brisant les lecteurs de cartes d’accès et en bloquant les poignées de porte avec des cadenas de vélo à plusieurs entrées. L’entrée du garage a été bloquée par la combinaison d’une herse et de bombes fumigènes qui se déclencheraient si la porte s’ouvrait. Nous présumons que les employé.es et les client.es de la compagnie ont eu du mal à accéder au batiment le jour suivant et nous espérons que ces personnes continueront à ressentir les effets d’une escalade d’actions contre elles et d’autres qui s’impliquent dans le projet.

Nous voulons empêcher cette prison d’avoir lieu. Nous voulons défaire les institutions d’exclusion, d’enfermement et de surveillance sur lesquelles reposent la suprématie blanche et le capitalisme et nous envoyons notre solidarité à tous et toutes en lutte contre la violence qui dépend de celles-ci.

Mettons fin à toutes les formes de domination.

Ni frontières, ni prisons.

Chassons le PCR de nos milieux

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Avr 182019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Il est à noter que cet article traite du dossier de la section montréalaise du Parti Communiste Révolutionnaire qui a été expulsée du PCR canadien en 2017. Les deux groupes continuent néanmoins d’utiliser le même nom. Ce texte ne vise pas à faire une critique des doctrines maoistes, mais à mettre en lumière les actions du PCR-Montréal.

Le PCR-Montréal est malade, achevons-le !

Si le PCR a longtemps pacifiquement cohabité avec la gauche anticapitaliste montréalaise, c’est loin d’être le cas depuis quelques années, Longtemps toléré, y compris par les anarchistes, il semble que son côté folklorique et rigolo (voire pathétique) a finit par tomber dans le sectarisme et même le conservatisme social.

En effet, le parti n’arrête pas d’enchaîner les coups d’éclat les plus malaisants. Son aile jeunesse (ou ce qu’il en reste) joue un rôle particulièrement toxique en essayant de jouer aux gros bras, en agissant violemment avec les militant.e.s progressistes autour d’eux. Pourtant, quand de véritables néonazis viennent les confronter, allant même jusqu’à leur voler une bannière, ces derniers ne réagissent pas et se laissent faire. Ça en dit long sur ce qui les anime…

Pendant ce temps, la vieille garde du parti continue de produire des textes tous plus illisibles les uns que les autres tout en laissant la jeunesse agir à sa guise. S’il est sensé régner une discipline de fer au sein des groupes maoistes, force est de constater que l’establishment du parti n’a plus aucun contrôle sur sa jeunesse, ou encore qu’elle considère ses actions comme bénéfiques.

Voici une chronologie non exhaustive des derniers événements liés au PCR et qui nous apparaissent problématiques :

– 4 Mars 2017 : Le PCR essaie d’aller contre-manifester contre La Meute à son lieu de rassemblement secret, sans avertir les autres groupes antifascistes mobilisés cette journée-là. Résultat, La Meute peut facilement manifester dans le Vieux-Montréal alors qu’elle aurait pu être stoppé à cet endroit si le mot s’était passé aux autres groupes.

– 4 mars 2017 : Le PCR Montréal expulse violemment de la Maison Norman Bethune des militants anglophones du même parti. Ils les accusent d’êtres des « révisionnistes petits-bourgeois » parce que ces derniers veulent prendre position pour l’inclusion des personnes trans. À la suite de cette attaque, la section montréalaise est expulsée du PCR Canada. Pourtant, les vieux stalinistes montréalais continueront d’utiliser le même nom et prendront aussi le contrôle du site web de l’organisation ainsi que de la Maison Norman Bethune.

– 8 mars 2017 : Le PCR scinde la manifestation féministe pour se mettre en avant d’un second contingent comprenant une majorité de personnes qui ne sont pas au courant de la manoeuvre. Leur bannière de tête est tenue par une majorité d’hommes. Depuis, le parti a été expulsé de la coalition qui organise la manifestation annuelle.

– 28 mars 2017 : Un membre du PCR Montréal agresse un employé du Café Aquin de l’UQAM directement sur son lieu de travail.

– Été 2017 : Le PCR Montréal est expulsé de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC). Ce sont les actes transphobes du parti ainsi que leur entêtement à ne pas respecter les décisions prises en coalition qui motivent ce geste. À partir de 2018, le PCR Montréal organisera seulement des manifestations autonomes et utilisera des plans de caméras avantageux pour faire croire qu’il mobilisent les masses, alors qu’en fait, le parti n’a jamais été aussi petit en nombre.

– Été 2017 : Dans le cadre de la campagne du PCR Montréal sur les 100 ans de la Révolution russe, des membres effectuent une activité de tractage dans le métro. C’est alors qu’un membre des Soldiers of Odin (groupe néo-nazi), seul, décide d’aller les intimider et leur vole leur bannière. Celle-ci servira éventuellement comme tapis à l’entrée d’un concert d’Atalante Québec. Les membres qui s’étaient montrés si prompt à utiliser la violence face aux militant.e.s de gauche décident de se coucher devant un véritable néo-nazi.

– 23 février 2018 : Le MER-PCR (Mouvement Étudiant Révolutionnaire, un sous-groupe du PCR) s’invite au sein du Cégep St-Laurent pour prononcer une conférence « féministe ». Le hic, c’est que suite aux événements transphobes liés au PCR Montréal, une assemblée générale étudiante prend position pour refuser l’accès au groupe (au même titre que les autres partis politiques). S’en suit des échauffourées durant lesquelles les membres du MER filment et essaient d’identifier publiquement les militantes qui les interpellent. Le MER sera expulsé du Cégep par la sécurité.

– 16 avril 2018 : Deux membres du PCR Montréal sont licenciés par leur employeur, l’association étudiante du Collège Lionel-Groulx. Une enquête subséquente prouvera que les deux employés, dont un important cadre du parti ont détourné plusieurs dizaines de milliers de dollars vers les caisses du PCR. L’association étudiante était reconnue pour être gangrenée et infiltrée par le PCR depuis de nombreuses années.

– Août 2018 : Une nouvelle scission frappe le PCR Montréal encore sur le thème de la transphobie affichée par l’organisation. Une dizaine de personnes quittent alors le parti et fonderont éventuellement un autre collectif.

– Septembre 2018 : Ça chauffe à l’UQAM pour le PCR Montréal qui envahit une assemblée générale de l’association étudiante de sciences-humaines (AFESH) pour y exhiber une bannière contre les élections. Ils seront éventuellement expulsés, une bagarre s’en suivra et ils y perdront une autre de leurs bannières. Par la suite, les mêmes membres continueront d’aller imprimer les affiches du parti dans les locaux de l’AFESH et iront même jusqu’à agresser une militante qui les interpelle en l’expulsant physiquement du local. Suite à ces événements, les membres du PCR sont persona non grata dans les locaux de l’association étudiante.

– 1er Octobre 2018 : Le PCR Montréal organise une manifestation contre les élections provinciales à Montréal. Deux trolls de l’Alt-Right sont sur les lieux et exhibent un drapeau du Kekistan pour narguer les communistes. Le PCR, si rapide sur la gâchette quand vient le temps de s’en prendre à des groupes de gauche, ne fait strictement rien.

– 28 novembre 2018 : Une dizaine de membres du PCR Montréal agressent deux militants syndicaux pour ensuite les livrer à la police en pleine manifestation de solidarité avec les employé.e.s en lock-out d’ABI.

– Printemps 2019 : Des membres du PCR commencent l’affichage de leur manifestation autonome du 1er mai. Ils en profitent pour recouvrir les affiches des autres groupes militants comme la CLAC et l’IWW qui appelle à un 1er mai féministe intersectionnel. Certains membres en profitent aussi pour arracher les autocollants du groupe Montréal Antifasciste.

En bref, attitudes sexistes et transphobes, vols et fraudes d’organismes collectifs, violence envers la gauche et aplaventrisme face à la droite, collaboration avec la police pour faire arrêter des militant.e.s, propagande douteuse, autoritarisme, sectarisme, dogmatisme, incapacité à prendre la critique, la liste est longue de ce qui est reproché au PCR.

En ce moment, il semble que le parti est plus faible que jamais. Ses membres ont été éjectés de la plupart des coalitions auxquels ils participaient. C’est le cas de la CLAC et de la coalition qui organise la manifestation du 8 mars. Résultat, le groupuscule n’attire guère plus qu’une vingtaine de personnes dans ses actions devenues de facto autonomes puisque plus personne ne veut rien savoir d’eux.

Ils trouvent quand même le moyen de flatter leur égo stalinien en parlant de reconstruction et en citant Lénine… Ça pourrait presque être triste si ce n’était pas si drôle. Préférant rester doctrinaires plutôt que d’admettre que le PCR Montréal ne fait plus que de la merde, ses membres n’auront d’autre choix que de se regarder dans le miroir lorsque le parti s’éteindra une bonne fois pour toutes et qu’ils chercheront les coupables. Ils pourront en profiter pour faire leur autocritique…

Le PCR est à terre, il est temps d’agir pour qu’il ne se relève plus jamais. C’est pourquoi nous appelons à une diversité d’actions visant à ne plus tolérer leur présence dans nos activités, dans nos milieux et même dans nos villes. Il est temps de faire le ménage et de ne plus accepter ce groupe qui fait figure d’anachronisme dans le paysage politique. Il est temps de ne plus les laisser salir l’opposition au capitalisme et souiller les idées révolutionnaires. Il est temps de les traiter comme n’importe quel autre secte transphobe, autoritaire et à la limite de la théorie du complot.

Arrachons leurs affiches et autocollants, sortons les des manifestations, fermons leur la gueule quand ils essaient de faire leurs beaux discours, détruisons leur matériel, recouvrons leurs graffitis, ne leur laissons plus ne serait-ce qu’un centimètre pour agir.

Détruisons le PCR-Montréal.

– Des militant.e.s anarchistes, communistes, socialistes, révolutionnaires, féministes, queers, antifascistes et syndicalistes

Rage pour Lucy : ramenons-la! Arrêtons les détentions et les déportations!

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Avr 172019
 

De Solidarité sans frontières

Un an après la déportation de Lucy Granados, la communauté montréalaise se rassemble pour dénoncer le système d’immigration raciste et colonial et pour exiger le retour de Lucy.

Photos ici (Facebook)

Le 13 avril, des ami·es de Lucy Francineth Granados ont souligné la date de sa déportation un an plus tôt par une manif devant le Centre de prévention de l’immigration de Laval. L’an dernier, un rassemblement a eu lieu au même endroit pour tenter d’empêcher physiquement sa déportation.

Lucy Francineth Granados a vécu à Montréal de 2009 à 2018. En mars 2018, elle a été arrêtée violemment chez elle par quatre agents des services frontaliers. Elle a passé 24 nuits dans la prison pour migrant·es avant d’être déportée, alors qu’elle était encore blessée à cause de l’attaque de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). À ce jour, elle n’a toujours pas reçu de réponse à sa demande de résidence permanente pour des considérations d’ordre humanitaire — si cette demande est acceptée, Lucy pourrait revenir. Elle est régulièrement en contact avec ses ami·es au Canada et la campagne pour son retour se poursuit.

Tout en scandant : « Ramenons Lucy ! », « ni frontière ni prison, arrêtons les déportations », « Solidarité avec les sans-papiers », et « des détentions, y’en a marre ! », la foule enthousiaste a redécoré la clôture autour du centre de détention avec des bannières, des fleurs, des silhouettes de Lucy et d’autres membres de la communauté détenu·es et déporté·es et des vêtements pour représenter les migrant·es qui, comme Lucy, défient les frontières à travers le monde à la recherche d’un endroit sûr pour eux-mêmes, elles-mêmes, leurs enfants.

« Nous sommes rassemblé·es pour montrer que, malgré la violence des frontières coloniales, Lucy est toujours une membre chère à notre communauté », a affirmé Bill de Solidarité sans frontières. « Nous n’avons pas cessé et ne cesserons pas de travailler pour la ramener chez elle », a-t-il ajouté.

Une forte présence policière a empêché le groupe de se rendre à l’arrière du centre de détention, où Lucy avait été forcée par l’ASFC de traverser plusieurs barrières pour rejoindre un convoi en attente. Contraste criant avec la force armée à leurs côtés et la cruauté des prisons, ses ami.es ont envoyé un puissant message de solidarité et d’amour au-delà des murs de la prison. Carmelo, de Mexicain·e·s uni·e·s pour la régularisation (MUR), et Jihad, de Solidarité sans frontières, deux personnes qui ont séjourné dans la prison pour migrant·es, ont courageusement dénoncé la violence du système d’immigration canadien et ont exigé le retour de Lucy. Lucy s’est également adressée à la foule par téléphone, évoquant avec émotion sa lutte et exprimant sa gratitude pour le soutien constant de ses nombreux ami·es.

Le groupe s’est ensuite rendu sur le site prévu de la nouvelle prison pour migrant·es, où Amy de Solidarité sans frontières a partagé des informations sur la nouvelle prison et sur l’importante campagne menée pour empêcher sa construction. La nouvelle prison pour migrant·es, qui devrait être opérationnelle en 2021, représente un investissement pour maintenir la capacité de l’État à détenir et à expulser des migrant·es comme Lucy. La construction n’a pas encore commencé, si ce n’est d’une grande fosse creusée à une extrémité du site. Les manifestant·es ont lancé des bombes de semences dans un acte de défi symbolique visant à se réapproprier le site et à préparer le terrain boueux à de meilleurs usages.

Idil de Solidarité sans frontières a conclu avec un discours inspirant : elle a commencé avec le poème Home de Warsan Shire, et a conclu : « Ils peuvent habiller ce projet aussi bien qu’ils le souhaitent, mais nous, ici, voyons ce qu’il est vraiment et c’est notre responsabilité de faire savoir cela au plus grand nombre de gens possible. C’est notre responsabilité de nous opposer à ce projet, de nous battre et de veiller à ce qu’il ne voie jamais le jour. »

Pour plus de contexte sur la campagne de Lucy : www.solidarityacrossborders.org/fr/bring-lucy-back-the-campaign-to-support-lucy-granados-continues

Plus d’information sur la nouvelle prison : www.stopponslaprison.info

Doxxer l’Agence des services frontaliers du Canada

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Avr 132019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tout comme ICE, aux États-Unis, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) opère une force de déportation arrachant les migrants de leurs ami.es et de celleux qui les aime à tous les jours au nom de la loi d’un État-nation colonial. Bien qu’il soit brutal et bien organisé, ce système d’immigration n’est pas une machine sans visage. Les agent.e.s qui exécutent ses fonctions vitales ont des noms et des adresses, ce qui nous concerne aujourd’hui. Du moins, leur noms.

En préparation du prochain 1er mai sans frontières, vous trouverez ci-dessous les noms de tous les membres de la division de l’exécution et du renseignement de la branche opérationnelle québecoise de l’ASFC, catégorisé par titre du poste. Cette information vient d’une réponse à une demande d’accès à l’information publiée par le compte Twitter @cdnati, n’ayant aucun lien avec nous. Ces documents, en lien ici, contiennent les noms de tous les employé.e.s de l’ASFC à travers le Canada. Les chartes organisationnelles ci-dessous datent de novembre 2017.

Nous souhaitons que ces informations servent de ressources pour une diversité de projets opposant le système frontalier. Qu’un « Agent d’application des lois intérieures » en particulier ou qu’un « analyste du renseignement » soit un suprémaciste blanc actif, qu’il n’ait pas d’objectif politique clair et pense que son travail est un travail comme un autre, ou même qu’il ressente de la honte et qu’il ait des remords par rapport à son travail, les activités continues de ces agent.e.s au sein de l’ASFC mettent à risque les migrant.e.s et leurs communautés.

Il n’est pas surprenant que des gens identifient ces agent.e.s et clarifient que leur rôle dans un système colonial violent et raciste ne sera pas toléré.

Love & rage,

des anarchistes

Enquêtes et déportations

Superviseur.e.s d’exécution de la loi des service intérieurs
  1. Cathy Chan
  2. Shawn Erridge
  3. Eric Gagnon
  4. Daniel Godin
  5. Genevieve Gratton
  6. Tonina Iermieri
  7. Leon Kabongo Katalay
  8. Roberto Mancini
  9. Audrey Sawyer
  10. Louise Starnino
  11. Valerie Surpris
  12. Miruna Vasilescu
Agent.e.s d’exécution de la loi des service intérieurs
  1. Karine Amato
  2. Francis Bard
  3. Catherine Barthelemy
  4. Reed Barthelemy
  5. Carole Bergeron
  6. Josée Blackburn
  7. Karine Blackburn
  8. Daisy-Ivy Bode
  9. Daniel Bordeleau
  10. Daniel Eduardo Borja Torres
  11. Stéphane Boudreau
  12. Mina Boukdjadja
  13. David Bowles
  14. Maryse Breault
  15. Dominic Brisebois
  16. Valeriano Cassetta
  17. Roger Casseus
  18. Benoit Chausse
  19. Jean-Luc Day
  20. Mathieu Dépatie
  21. Steven Derick
  22. Patrick Desjardins
  23. Daniel Deslauriers
  24. Josiane Desnoyers Gaulin
  25. David Dickson
  26. Antoine Doyon
  27. Alexandre Duchaine
  28. Luc Ferlatte
  29. Dominique Fillion
  30. Sébastien Fortin
  31. Michel Gagnon
  32. Patricia Garofano
  33. Nicolas Geoffroy
  34. David Ghilarducci
  35. Vincenzo Giobbi
  36. Nicolas Girard
  37. Matthew Goodsell
  38. Nadine Gregoire
  39. Penelope Gutierrez
  40. Simon Halle
  41. Josée Hogue
  42. Alexandre Horvath Callender
  43. Goulnara Iskakova
  44. Pascal Jacques
  45. Nadia Jarwa
  46. Jeff Jean Baptiste
  47. Isabelle Joseph
  48. Tarrah Khan
  49. Henry Kwan
  50. Eric Lacombe
  51. Eric Lafreniere
  52. David Laroche
  53. Francois Légaré
  54. Normand Lesperance
  55. Louis Lessard
  56. Francis Letellier
  57. Liette Malenfant
  58. Nancy Marois
  59. Jessica Martin
  60. Véronique Massignani
  61. Adlane Merioud
  62. Caroline Messier
  63. Martin Meunier
  64. Josée Moreau
  65. Matthieu Ouellon
  66. Alfred Pichard
  67. Roberto Raschella
  68. Nadine Sarette
  69. Esther St-Onge
  70. Aristophanes Tsiampouras
  71. Edith Turcotte
  72. Kari Warren
  73. Chrisandra Watson
Agent.e.s d’exécution
  1. Chantal Bissonnette
  2. Stéphanie Bousquet
  3. Catherine Chilakos
  4. Natacha Da Silva
  5. Bruno Estebeteguy
  6. Snejinka Koen
  7. Marie-Claude Turgeon
  8. Isabelle Valade
  9. Dominik Verville
Conseiller.e.s en immigration
  1. Sandrine Chapados
  2. Linda Coulombe
  3. Nathalie Daoust
  4. Julie Plouffe
Assistant.e.s d’enquête
  1. Nadine Behnam
  2. Lyne Bellisario

Renseignement

Directeur.trice.s de programmes régionales
  1. Gabriel Duteau
  2. Adriano Giannini
  3. Jimmy Giguere
  4. Nicolas Légaré
  5. Silvain Loiselle
  6. Khalid Meniai
  7. Danielle Pouliot
Agent.e.s de renseignement
  1. Harinder Bhangoo
  2. Julie Charette
  3. Francois Comeau
  4. Chantal Coulombe
  5. Pierre Fortier
  6. Daniel Gariepy
  7. Serge Goneau
  8. Melanie Granger Meunier
  9. Justin Hawkins
  10. Denis Hetu
  11. Ann Joly
  12. Jeanne L Heureux
  13. Mathieu Lachance
  14. Suzanne Laferriere
  15. Richard Lamoureux
  16. Lyne Landry
  17. André Latour
  18. Lucie Leblanc
  19. Robert Leduc
  20. Silvain Loiselle
  21. Benoit Marchand
  22. Eric Martineau
  23. Hugo Morissette
  24. Eve Morrier
  25. Karine O’Connor
  26. Jeremy Pearce
  27. Sébastien Pelletier
  28. Martin Prud Homme
  29. Yannick Riopel
  30. Jessica Robichaud
  31. Louis Sanson
  32. Mark Solomon
  33. Mario St Denis
  34. Marcel Theberge
  35. Roberto Villa
Analystes du renseignement
  1. Anna Biello
  2. Marie-Julie Bouffard
  3. Manon Brunet
  4. Karine Caron
  5. Francois Chamberland
  6. Marie-Josee Delorme
  7. André Desgreniers
  8. Charles Dudemaine
  9. Nelson Guay
  10. Frédéric Letarte
  11. Barbara Martel
  12. Linda Ouellet
  13. Jean-Francois Pinard
  14. Scott Ramaglia-Mega
  15. Julie Roy
Chercheurs de renseignement
  1. Kenneth Alarcon Vilchez
  2. Éric Coutu
  3. Victoria Do Rosario
  4. Lucia Graziani
  5. Sylvie Grégoire-Trudel
  6. Hicham Kahwaji
  7. Sebastien Lavergne
  8. Mélanie Nizza
  9. Nancy Racine
Commis au renseignement
  1. Denise Lecavalier
  2. Dimitri Levin
  3. Maria Paula Manzanares

Audiences et détentions

Directeur.trice.s de programmes régionales
  1. Melanie Gosselin
  2. Isabelle Trottier
  3. Sandra Guilmette
  4. Lyne Campbell
Agent.e.s d’audience
  1. Lisa Abraham
  2. Josee Barrette
  3. Jean-Claude Bastien
  4. Jean-Christophe Berthold
  5. Josée Blackburn
  6. Chantal Boucher
  7. Myriam Paris Boukdjadja
  8. Maude Brais
  9. Maxime Brodeur
  10. Daphnee Clement
  11. Lucie Cliche
  12. Ariane Cohen
  13. Salvatore D’Aloia
  14. Jean-Francois David
  15. Miriam Ettinger
  16. G Guerrier
  17. Phoebee Jean-Pierre
  18. Sylvie Lacaille
  19. Marie-France Lambert
  20. Alexandre Lampron
  21. Anthony Lashley
  22. Melanie Leduc
  23. Farah Merali
  24. Mike Milette
  25. Valery Naamo
  26. Sonia Parsakhian
  27. Lyzann Penwarm
  28. Jessica Plourde
  29. Isabelle Poulin
  30. Zofia Przybytkowski
  31. Nadine Saadé
  32. J-D Saint-Pierre
  33. Karine Santerre
  34. Chantal Sarrazin
  35. Léa Adrienne Spigelski
  36. Gabriele Spina
  37. Ludmilla St Sauveur
  38. Ewa Staszewicz
  39. Anne-Renée Touchette
Assistant.e.s d’audiences
  1. Marylyn Andrada
  2. Beverly Beauchamp
  3. David Bouchard
  4. Fanta Camara
  5. Ketly Castel
  6. Mario Chabot
  7. Marthe Contre
  8. Anica Felicin
  9. France Fortin
  10. Diane Francoeur
  11. Daniel Hurtubise
  12. Jenneil Ifill
  13. Margaret Jones
  14. B Lebel
  15. Arnold Ng
  16. Arnaud Normand
  17. N Okbi
  18. Linda Pelletier
  19. Line Piche
  20. Sebastien Plourde
  21. Sébastien Roy
  22. Sabrina Soria
  23. Peggy Pik Wah Woo
Conseiller.e.s d’audiences
  1. Naomi Alfred
  2. Krystel Baaklini
  3. Nathalie Belanger
  4. Nada Berechid
  5. Brigitte Bilodeau
  6. Josée Cholette
  7. Michèle-Andrée Cromp
  8. Stéphanie Doiron
  9. Josiane Gauthier
  10. Nathalie Guillaume
  11. Natacha Jankovics
  12. Johanne Laforce
  13. Marie Chantal Laroche
  14. Patricia Papanagiotou
  15. Martin Rémillard
  16. Sylvie Roy
  17. Nathalie Sabourin
  18. Yan Ste Croix
  19. Michèle Théroux
  20. Lien Danielle Tremblay
  21. Alain Vadeboncoeur

Enquêtes criminelles

Directeur.trice.s de programmes régionales
  1. Genevieve Cogne
  2. Hathia Brillon
  3. Peter Storr
  4. Éric Béliveau
  5. Sébastien Foisy (Montréal)
Enquêteur.e.s (** = Montréal)
  1. Eric Allard
  2. M Aubry
  3. Annie Aubut
  4. Claude Beausejour
  5. Calvin Bedros
  6. Patrycja Brones
  7. Jean-Francois Carrier
  8. Shirley Cavanagh**
  9. Sandra Chaillou
  10. Christina Chiechi**
  11. Daniel Cote
  12. Jeremie Dion
  13. Marie-Josee Dionne
  14. Tony Dos Santos
  15. Stéphane-Patrick Dubuc
  16. Caroline Faille**
  17. Estelle Forget
  18. John Gagnon**
  19. Claudine Gariépy
  20. Sabrina Gauthier**
  21. Francois Julien Girard
  22. David Giroux
  23. Stéphane Guitard**
  24. Isabelle Jamison
  25. Alexandre Lefebvre
  26. Christine Levac
  27. Danielle Masson
  28. Edmund James Mclaughlin**
  29. Anthony Mercier
  30. Veronique Moreau
  31. Jocelyn Nadeau-Lapensée
  32. Patrick O Neill
  33. Sylvie Paquette
  34. Marie France Parent**
  35. Richard Patenaude
  36. Martin Pelletier**
  37. Michele Proulx
  38. Guy Ratte
  39. Philippe Recupero
  40. V Sabourin
  41. Mariejosee Simard**
  42. Stephanie St Pierre
  43. Nathalie Surprenant**
  44. Sylvie Thibeault**
  45. Pascale Trachy
  46. Isabelle Trinque
  47. Brigitte Watkins
Commis de supports d’enquêtes
  1. Denise Boivin
  2. S Bombardier
  3. Adela Lemus
  4. G-V Revatta
  5. Nathalie Roy

Direction*

Directrice

Annie Beausejour

Assistant.e.s directeur.trice.s
  1. Éric Caron (Enquêtes criminelles)
  2. Christine Groleau (Audiences et détentions)
  3. Maurizio Mannarino (Enquêtes et déportations)
  4. Alain Surprenant (Renseignement)

*La majorité de ces noms sont déjà publiquement accessibles.

Divers

Assistant.e.s de service C et I
  1. Masha Abdulhaq
  2. Jean-Francois Aubé
  3. Neelam Bansal
  4. Alexandre Baril
  5. Sébastien Bois
  6. Valérie Brodeur
  7. Valérie Brunet
  8. Sophie Cauchon
  9. Diane Colella
  10. Myriame Denis Charles
  11. Alain Desgagné
  12. Annie Francoeur
  13. Mirlène Gilles
  14. Marie Guenette
  15. Deborah Loverso
  16. Giovanna Marigliano
  17. A Mastrogiacomo
  18. Cong Minh Nguyen
  19. Benjamin Nicolas
  20. Daniel Nobert
  21. Julie Pilon
  22. Caroline Veillette
  23. Jocelyne Yeon
Assistant.e.s de bureaux/Assistant.e.s administratifs/Officier.e.s administratifs
  1. Sophie Archambault
  2. Julie Bois
  3. Francine Bres
  4. Judith Gosselin
  5. Céline Grégoire
  6. Diane Hachey
  7. Assunta Iasenzaniro
  8. Pauline Paradis
  9. Émilie Pélissier
  10. Diane Perron
  11. Lise Régnier
Commis d’obligation général
  1. Robert Leblanc

Un membre des III % du Québec propose de mener un « faux » attentat terroriste

 Commentaires fermés sur Un membre des III % du Québec propose de mener un « faux » attentat terroriste
Avr 082019
 

De Montréal Antifasciste

Il eut suffi d’un clin d’œil pour passer à côté de cette histoire en novembre dernier, celle de Stéphane Dufresne (proche des III % Québec et du Front patriotique du Québec), de sa discussion privée au sujet de la nécessité d’un « fake attentat terroriste » et de ses nombreuses allusions à « des plans concrets ». Même si l’histoire est d’abord apparue en ligne en mars 2018, la seule mention de cette affaire dans les médias de masse est arrivée six mois plus tard dans un article de la Gazette. Montréal Antifasciste a par ailleurs été en mesure de tracer un lien direct entre Stéphane Dufresne et un homme soupçonné par la GRC d’avoir voulu importer des armes au Canada dans un dessein terroriste. Le contexte entourant ce fait divers étant pour le moins préoccupant, nous avons cru bon nous y pencher un peu plus attentivement.

La fuite du groupe de discussion

Tout a commencé en mars 2018, lorsque le compte Twitter Le Troupeau révélait le contenu d’une discussion privée impliquant un certain nombre d’individus actifs dans différents groupes d’extrême droite québécois. Le salon de discussion en question s’appelait « Patriotes du Québec » et était hébergé sur la plateforme MeWe (une sorte d’imitation de Facebook). Au fil de la discussion, l’utilisateur « Phénix le Patriote » (qui a plus tard changé son pseudonyme pour « Stéphane le Patriote ») laisse tomber : « Il faudrait un fake Attentat [sic] terroriste pour réveiller les crisses d’endormis question de leur fourrent [sic] la trouille », ce à quoi l’utilisateur Heinrich Himmler répond : « Ouan mais au [sic] ultra grosse précaution ». Il est bien sûr souvent difficile de différencier les paroles creuses des authentiques menaces d’action dans les réseaux sociaux, mais la réponse de « Phénix » à cette mise en garde suggère l’existence de vrais plans : « Oui, évidemment!!!! Mais t’inquiète, plusieurs actions s’en viennent ».

« Phénix le Patriote » exprime un point de vue étonnant sur le terrorisme.

Dans le même salon de discussion, « Phénix » se vante de ses prouesses au champ de tir (image 2cibles chat.jpg) et mentionne qu’il s’entraîne au Krav Maga (un assemblage de différentes techniques d’arts martiaux).

« Le Patriote » exhibe ses cibles de pratique de tir.

« Le Patriote » s’entraîne au KravMaga.

Qui participait à cette discussion?

Qui donc se trouvait dans ce groupe de discussion à l’abri des regards indiscrets? « Phénix Le Patriote », qui a changé son pseudo pour « Stéphane Le Patriote » au courant de la discussion, laisse une série d’indices exposés dans la fuite du Troupeau. Le plus flagrant de ces indices est la photo de lui-même que « Le Patriote » affiche dans le groupe de discussion, car il a eu la maladresse d’afficher une autre image de lui portant les mêmes vêtements sur son compte personnel (Stéphane Dufresne) sur Facebook:

Tuque rouge et blouson gris-vert avec un insigne des Patriotes sur le bras gauche, dans le groupe de discussion MeWe.

Tuque rouge et blouson gris-vert avec un insigne des Patriotes sur le bras gauche, sur le compte Facebook personnel de Stéphane Dufresne.

En jetant un coup d’œil au compte Facebook de Stéphane Dufresne, on s’aperçoit d’ailleurs assez vite que son profil d’utilisateur reprend le surnom « Le Patriote », tout comme son compte MeWe:

Son nom d’utilisateur Facebook est « Stéphane Dufresne (Dit Le Patriote) »

Et qu’il suit des cours de Krav Maga à Joliette:

Dufresne “feeling awesome at Dojo Yosanryu”, à son cours de Krav Maga.

La mention de Joliette correspond également avec les photos des cibles mentionnées ci-dessus, qui sont marquées du logo du Club de tir de Lanaudière, précisément situé à Joliette, Québec:

Le logo des cibles de pratique du « Patriote » correspond à celui du Club de Tir de Lanaudière.

Le blouson distinctif de Dufresne est aussi un indice clé permettant de le détecter dans les nombreuses manifestations auxquelles il a participé (voir ci-dessous), puisqu’il porte invariablement le même écusson du tricolore patriote sur le bras gauche et le drapeau du Québec sur le bras droit, comme ici, lors de la manifestation « Tout le monde se lève contre le PLQ », à Montréal, le 23 avril 2017.

Dufresne, à droite, avec le même blouson que dans le groupe de discussion sur MeWe. On reconnaît sur la même photo Robert Poulx, à gauche, et le bonehead Philippe Gendron, pantalon rouge, dans le service de « sécurité » de la manifestation « Tout le monde se lève contre le PLQ » du Front patriotique du Québec, le 23 avril 2017.

Voilà qui règle le cas de Dufresne, mais qui sont les autres individus qui prennent part à cette discussion? La personne se cachant derrière le pseudo « Heimlich Himmler » (l’un des membres dirigeants du parti nazi, numéro un des SS et principal maître d’œuvre de l’Holocauste), qui conseille à Dufresne de prendre de « grosses précautions » est lui aussi assez facile à identifier, puisque Dufresne s’adresse à lui par le nom d’Alan Kovak:

Dufresne réfère à « Heinrich Himmler » comme Alan Kovak.

Alan Kovak (de son vrai nom Martin Minna) a traîné pendant un temps avec des militant-e-s d’Atalante, comme on peut le constater dans cette photo qu’il a lui-même publiée sur Facebook, avec Shawn Beauvais-MacDonald et d’autres bozos racistes, lors d’une soirée d’affichage à Montréal ciblant des personnalités « de gauche », en janvier 2017:

La publication Facebook de Martin Minna (à droite), alias Alan Kovak.

Le voici encore qui exhibe ce qui semble être ses propres tatouages nazis – zéro points pour l’originalité, soit dit en passant:

Les (présumés) tatouages nazis de Martin Minna.

Il a aussi utilisé une photo de sa face de marde dans le salon de discussion MeWe:

L’image de profil de « Heinrich Himmler » correspond à la photo de Minna/Kovak sur Facebook.

… et fait certainement référence à la bévue épique dont il s’est rendu responsable en publiant une photo de son groupe de tarlactivistes d’Atalante lorsqu’il dit : « Me su fait prendre quand j’ai fait une job ak atalante .. next time c ultra secret [sic] »:

« Himmler » évoque sa besogne bâclée pour Atalante.

Des captures d’écran montrent aussi que Lucien Lalonde et Carl Blanchette participaient à la discussion sur MeWe; ces deux personnages sont membres ou sympathisants du Front patriotique du Québec. Lalonde a un penchant évident pour la posture macho, par exemple dans cette capture datant d’août 2017 où il suggère d’utiliser un AK-47 comme « remède » aux migrant-e-s (pour la plupart des réfugié-e-s d’origine haïtienne) qui traversaient la frontière à ce moment-là:

Lucien Lalonde est membre du Front patriotique du Québec.

Lucien Lalonde propose d’utiliser un AK-47 contre les migrant-e-s.

Carlito (Carl) Blanchette est membre du Front patriotique du Québec.

Portrait de Stéphane Dufresne

En y regardant de plus près, il y a beaucoup à apprendre sur Stéphane Dufresne à partir de ses activités en ligne.

La page « À propos » du compte Facebook de Stéphane Dufresne.

On peut voir ci-dessous qu’il travaille pour la Société de reconstitution du Bas-Canada, à « reconstituer » la Rébellion des Patriotes de 1837-1838, et qu’il gère une entreprise de construction « Constructions Stepco » à partir de son adresse résidentielle à Saint-Charles-Borromée, à proximité de Joliette:

Constructions Stepco est enregistrée comme appartenant à Stéphane Dufresne à son adresse résidentielle.

La vie est belle à Saint-Charles-Borromée, bien qu’il semble irrité par la maison bâtie à côté de chez-lui, au point d’être « a veille d’y mettre le feu » [sic]:

Dans son jacuzzi, Dufresne parle de ses projets pour la maison de ses voisins…

La liste de ses intérêts sur Facebook révèle qu’il est un partisan du nationalisme québécois « dur », du Front patriotique du Québec (le groupe où il s’implique le plus) jusqu’aux néonazis de la Fédération des Québécois de souche, ainsi que pas un, mais quatre groupes de milice : la Milice du Québec, la Milice Québecoise [sic] des Droits et Liberté du Québec, la Milice Patriotique Québécoise et la Milice Patriotique du Québec (sans parler du groupe III % Québec dont il fait partie). (Cliquez sur l’image pour l’agrandir). Ça ne l’empêche pas d’être également partisan du Parti Québécois, tout comme la plupart des autres membres du FPQ.

Un échantillon des intérêts de Dufresne sur Facebook.

Dufresne n’est pas un simple membre du Front patriotique du Québec, il est aussi administrateur de son groupe Facebook. La faible participation aux événements du FPQ et le profil démographique vieillissant des participant-e-s expliquent peut-être en partie pourquoi il réitère constamment l’urgence de « réveiller » la population.

Dufresne est l’un des administrateurs de la page Facebook du Front patriotique du Québec.

Dufresne est aussi devenu très proche des III % Québec; il se présente régulièrement pour participer à leurs contingents de « sécurité » lors de différents événements organisés par la droite identitaire, piétinant autour de manifestations dégarnies, accoutré en militaire de pacotille et prenant part à des photos de groupe… À un moment donné, il semble même s’essayer à reproduire le signe de main distinctif des III %:

Dufresne (tout à gauche) avec les GI Joe d’opérette des III % Québec.

Qui sont les III% Les III %, ou Three Percenters, sont une milice armée fondée aux États-Unis en 2008. Une bizarre imitation de leurs congénères étatsuniens, les III % canadiens, même s’ils se décrivent comme des « patriotes défendant nos droits », sont principalement obsédés par deux choses : ce qu’ils s’imaginent être une invasion de l’Islam au Canada (comme la plupart des groupes d’extrême droite), et les armes à feu. La plupart des sections locales exigent de leurs membres qu’ils aient un permis de possession et d’acquisition, et le groupe fonctionne suivant une organisation hiérarchique imitant celle de l’armée. Les III % se mobilisent généralement pour assurer la « sécurité » pour des personnalités ou des événements d’extrême droite, comme Faith Goldy ou La Meute. Au Québec, en novembre 2017, plusieurs membres ont signifié leur intention de participer à un rassemblement pro armes à feu (annulé) au site d’une commémoration de l’attentat antiféministe de Polytechnique, lors de l’anniversaire du massacre des 14 victimes (l’organisateur de cet événement manqué, Guy Morin, était aussi membre du groupe Facebook des III % Québec).

L’ironie n’échappe probablement pas à Dufresne qu’il fait maintenant partie d’un groupe « patriote » pancanadien (les III %) qui est patriotique… à l’égard du Canada! On ne peut qu’imaginer la grimace qu’il devait faire, debout sur le parterre du parlement canadien avec ses fiers congénères threepers, derrière un drapeau du Canada, alors que toute sa raison d’être semble se résumer à l’espoir d’un soulèvement armé pour réaliser l’indépendance et la séparation du Québec!

Le patriote québécois Dufresne devant le parlement canadien et derrière le drapeau du Canada. Malaise.

Dufresne est aussi membre du groupe secret de La Meute, même si le grand « manie-tout » de La Meute, Sylvain Brouillette a dit que Dufresne « n’est pas le genre de personne que l’on recherche comme membre », dans l’article de la Gazette mentionné ci-dessus.

Dufresne était toujours membre du groupe secret de La Meute au 1er janvier 2019.

Des manifs, et encore des manifs

Dufresne est certainement l’un des individus les plus présents, voire LE plus assidu, aux manifs d’extrême droite au Québec au cours des quelques dernières années. Même s’il a commencé comme une espèce d’agent libre, s’affichant autant auprès de La Meute (« Contre la motion M-103 ») que des Soldiers of Odin (pour essayer d’intimider les participant-e-s à l’événement « Learn to Resist » à l’Université Concordia) ou d’autres islamophobes random (à l’extérieur de la mosquée Ahlillbait à Montréal), il semble avoir trouvé sa place définitive avec les services de « sécurité » des III % (« Unis pour la protection des frontières », au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, « Dehors les libéraux », à Montréal, ou contre le « Pacte mondial sur les migrations de l’ONU », à Ottawa).

Dufresne a participé à au moins dix événements publics d’extrême droite au cours des dernières années.

Le bavardage en ligne de Dufresne

Il devient vite évident, lorsqu’on examine les publications de Dufresne, qu’il est amèrement déçu de l’état actuel du mouvement indépendantiste. L’échange ci-dessous, suivant la manifestation contre le projet de loi M-103, est un exemple éloquent de cette frustration : « C’est Fini le Quebec [sic] j’ai l’impression…. ils ont trouvé le moyen de Nous [sic] écraser », « On est mal foutu ». Plus loin dans la même discussion, il dit : « va falloir sortir les “teasers” pour en réveiller une crisse de gang » (le « teaser » étant vraisemblablement un pistolet à impulsion électrique « taser »).

Dufresne croit qu’il faut sortir les “teasers” [sic] pour en réveiller « une crisse de gang ».

Il ne cache pas son islamophobie, un sentiment universellement répandu dans les cercles de la droite national-populiste, comme en fait foi l’échange ci-dessous où il déclare : « Ma religion m’interdit de me faire servir par quelqu’un qui ne respecte par [sic] mes valeurs fondamentales et qui veux [sic] m’imposer les siennes dans MON PAYS!!!!!! », suivi de : « Moi je dis : si tu n’es pas content DÉCRISSE Mais à voir ce qu’ils ont fait au Moyen-Orient … on est [sic] pas sorti de l’auberge et nos estis de gouvernements qui les laissent rentrer à pelleter [sic] ».

Dufresne : « si tu n’es pas content DÉCRISSE ».

Dufresne est aussi clairement acquis à l’idée que le Québec a besoin d’une milice. La discussion ci-dessous reprend quelques-uns de ses thèmes préférés : sa déception quant à l’état actuel des choses, ses « plans » qui sont en chantiers, et la nécessité d’une milice. Il commence ainsi : « Et boy, on en est vraiment rendu à se justifier dans notre pays?!?!?! C’est rendu grave. » De nouveau, il suggère d’acheter « des teasers » parce que « y en a qui dorment en crisse ». Plus loin dans la discussion, il dit : « Il serait temps d’une brigade (milice) Québecoise [sic] ». Plus loin encore, Martin Bédard affiche une vidéo de la Milice patriotique québécoise, une milice armée aujourd’hui défunte dirigée par un militant d’extrême droite, le Major Serge Provost. Dufresne répond : « J’ai vu tout ça déjà jsi [sic] essayé de joindre Serge provost [sic] l’automne dernier. »

Dufresne au sujet des milices.

Il a aussi publié sur la page Facebook de la Milice du Québec , qu’il « et prêt » et que « des structure [sic] sont déjà en place ».

 

Il fait par ailleurs souvent mention de ses « plans », comme dans l’échange ci-dessous où Alf Turcotte dit : « En pré élection, on croise le fer plus souvent », ce à quoi Dufresne répond : « Je l’espère .. on a plusieurs actions en branle !!!!! Ces prochaines élections auront très [sic] grande influence sur notre existence même. Et le monde dors [sic] encore au gaz!!! Chu en TBNK. »

Dufresne dit avoir « plusieurs actions en branle ».

Ou comme dans cet échange avec Dave Tregget (l’ancien leader de Soldiers of Odin Québec et fondateur de Storm Alliance) révélé par Le Troupeau, où il dit : « Dave, on a des projets-clé [sic] en mains… Voyons ce que cela donnera », ce à quoi Tregget répond : « Il faut en parler Stéphane… ». Dufresne dit alors : « très bientôt ».

Une autre référence de Dufresne à ses projets en chantier.

Des discussions ci-dessus, on constate que Dufresne est désabusé par le déclin du mouvement indépendantiste, qu’il veut donner un choc électrique aux gens pour les « réveiller », qu’il souhaite créer une milice québécoise et qu’il fait plusieurs fois allusion au fait qu’ils a « des plans ».

Liens de proximité avec un individu arrêté en vertu d’accusations liées au terrorisme

En 2017, la GRC a été alertée par les autorités américaines à l’effet qu’un Montréalais répondant au nom d’Alexandre Louis Fallara essayait de faire entrer des armes au Canada à partir des É.-U. Une enquête plus approfondie a révélé que Fallara n’était pas un simple nationaliste, mais une espèce de « National Bolchévique, ou « Nazbol », qui publiait un grand éventail de commentaires où il disait notamment être prêt à tuer ou à sacrifier sa vie pour le Québec.

Qu’est-ce qu’un « nazbol »? Bien qu’historiquement, le national-bolchévisme désigne une tendance particulière à l’intérieur du mouvement communiste international, dans le contexte de la lute antifasciste contemporaine, ce terme (souvent abrégé sous la forme « nazbol ») est une souche du néofascisme qui a surgi après la chute de l’Union soviétique, en partie sous l’influence d’éléments issus des services de sécurité de l’État soviétique. Les « nazbols » reprennent les symboles et s’identifient avec certaines parties de l’histoire des mouvements communistes et anti-impérialistes, souvent avec un accent marqué sur la période stalinienne et s’appuyant sur un antisionisme grossier. Le contenu social et internationaliste des mouvements communistes est minimisé, déformé ou éliminé, alors que les aspects conservateurs et xénophobes de leur histoire sont accentués et souvent recadré dans une perspective raciste. Le national-bolchévisme est une idéologie très éclectique; ses principales manifestations aujourd’hui présentent un nationalisme extrême, une opposition à « l’immigration de masse » (surtout celle des musulmans en Europe), un antiaméricanisme violent et une hostilité à l’égard de la « décadence » et du « libéralisme occidental », ce qui se traduit généralement par une haine des Juifs et des personnes LGTBQ. Sans y être identique, le national-bolchévisme se rapproche de l’idéologie de la « quatrième position » d’Alksandr Dugin, et les deux ont été soutenus par certains éléments de l’État russe sous la gouverne de Vladimir Poutine.

Comme La Presse l’a rapporté dans un article daté du 22 juillet 2017, la GRC a appréhendé Fallara en vertu de l’article 810.2 (3) du Code criminel, qui donne à l’État le pouvoir d’imposer des conditions à une personne soupçonnée d’avoir l’intention de commettre un crime violent, même si la personne n’a encore commis aucun geste criminel. Ses conditions lui interdisent d’avoir en sa possession des armes, des explosifs ou ce que la Couronne décrit comme « du matériel terroriste ». (Même si nous sommes complètement opposés à ce que nous connaissons des orientations politiques de Fallara, les possibles répercussions de cet instrument de contrôle en matière de répression ne devraient pas échapper aux lecteurs et lectrices…)

Enterré dans le dernier tiers de l’article, on apprend que Fallara s’est aussi vu interdire de parler avec son ami, Stéphane Dufresne. Cela soulève évidemment la question : serait-il possible qu’il s’agisse du Stéphane Dufresne qui fait l’objet de cet article?

Par chance, les comptes Facebook et VK de Fallara sont toujours en ligne et non censurés (il lui est interdit d’utiliser les médias sociaux, mais ses comptes sont restés intacts depuis la date de son procès). Sur son profil VK.com, sous le pseudonyme Vladimir-Velikayavich Zaytsev-Zorrov, on peut le voir avec le même déguisement que sur la photo illustrant l’article de La Presse.

Une photo de Zaitsev/Fallara avec le même costume que dans l’article de La Presse.

Son profil VK.com compte encore un grand nombre de statuts de type « appels aux armes », comme celui-ci, où il indique : « je m’en fou [sic] si je vais en prison ou [sic] si je me fais tué [sic] ou si je me fais éxécuté [sic]. (…) J’en serais fier si le people Québécois [sic] se lève enfin ». Il mentionne également, assez mystérieusement : « Cependant je ferais un autre souhait. Notre deuxième en commande [sic] prendra ma relève si quelque chose devrait [sic] m’arriver. » Plus tard dans ce même statut, il écrit : « Si ce que j’ai l’intention de préparer se produit et que j’arrive à avoir de quoi (je ne vais rien élaborer icitte sur FB) sâches [sic] que notre révolution commencera avec un gros BOOM. »

Un statut de Fallara qui a probablement attire l’attention de la GRC.

Il a raccourci son nom à Vladimir Zaitsev sur Facebook, et son compte est encore tel qu’il l’a laissé quand ses conditions lui ont été imposées. Son mur est tapissé d’un mélange toxique de nationalisme québécois, d’islamophobie et d’homophobie.

Quelques unes des centaines de photos haineuses que Fallara a relayées sur Facebook.

Il se trouve Que Falarra était bel et bien ami avec notre Stéphane Dufresne : on peut voir qu’il a commenté une photo de la façade de son domicile que Dufresne a publié en privé.

Vladimir Zaitsev (Alexandre Fallara) affichant un commentaire encourageant sous une photo privée de Dufresne.

Il semblerait que les deux soient en fait de très bons amis, se référençant mutuellement sur de nombreux statuts, comme dans celui-ci où Dufresne est taggué, qui semble indiquer une espèce de lien d’amitié (les deux s’appellent « tovarisch » à tours de bras, ce qui signifie camarade, ou ami).

Amitié évidente entre Dufresne et Fallara.

Dans un autre statut, Fallara indique qu’il est « avec Stéphane Dufresne et 3 autres personnes » et il appelle Dufresne « l’un ne nos camarades patriotes les plus déterminés ».

Fallara et Dufresne s’échangent des bons mots.

Comme l’on pourrait s’y attendre, ils discutent également d’éventuels soulèvements violents, comme dans l’interaction suivante, où Fallara demande en russe, « Quand est-ce qu’on va à la guerre… », ce à quoi Dufresne répond, « Actuellement ».

Fallara demande « Quand est-ce qu’on va à la guerre… »

Dufresne est aussi taggué dans une vidéo super louche où Fallara fait des katas dans son salon avec un couteau de cuisine, sous laquelle il dit que « ça sera pratique en combat rapproché ».  Dufresne « like »la vidéo…

Fallara se fait aller le couteau, ce que “like” Dufresne.

Dans un autre statut de Fallara, où il vante les vertus du soulèvement armé (et où il taggue à nouveau Dufresne), on constate que Dufresne rétorque peu après avec le commentaire laconique : « milice citoyenne ». Commentaire apprécié en retour par Fallara.

Stéphane Dufresne et Alex Fallara semblent tous les deux avoir une affection particulière pour les milices et les soulèvements armés.

Fallara a finalement été cueilli par la GRC et est visé par des accusations liées au terrorisme, et l’une de ses conditions est de ne pas s’associer  avec son ami Stéphane Dufresne. Cela soulève immédiatement des questions : pourquoi Stéphane Dufresne a-t-il été nommé dans le dossier de Fallara? Et était-il impliqué dans le même type d’activité qui a valu à Fallara les soupçons de la police et ces graves accusations?

Conclusion

Lorsque la fuite de la discussion privée a été révélée par Le Troupeau, nous avons appris que Stéphane Dufresne parlait de la nécessité de faire un faux attentat terroriste pour « réveiller les crisse d’endormis » et qu’il avait « plusieurs actions en branle ». C’est en soi assez préoccupant, mais un examen plus attentif de son activité en ligne permet de dégager le portrait d’un homme présentant d’autres signes alarmants : qui répète constamment qu’il veut réveiller les gens, qui se pratique au tir et aux techniques de combat à mains nues, qui cherche la parfaite formule pour une milice québécoise (mais qui en attendant s’est associé à une organisation de milice pancanadienne), et fait plusieurs allusions à de mystérieux « plans ».

Nous sommes bien conscient.e.s que cette histoire est trouble : nos propres convictions politiques s’inscrivent directement contre le programme répressif et soi-disant antiterroriste de l’État, c’est d’ailleurs pourquoi nous éprouvons le besoin de mener nos propres enquêtes. Bien que nous ne soyons pas en mesure d’exploiter les sources de l’État, nous ne pouvons pas exclure ce que nous apprenons de leurs enquêtes et manœuvres. Dans un contexte où les actes violents de l’extrême droite « révolutionnaire » se multiplient, nous devons rester vigilant.e.s, tout en cherchant à répondre aux difficiles questions : quoi faire et comment intervenir efficacement.

Voilà par ailleur un autre exemple de la pollinisation croisée et de la socialisation entre les différents groupes d’extrême droite au Québec : nous voyons de plus en plus les miliciens des III % assurer la « sécurité » dans les manifestations des groupes nationalistes « durs », et dans ce cas-ci on voit un néonazi impénitent (Martin Minna) discuter secrètement de plans indéfinis avec des « patriotes » (Dufresne et Lalonde). L’extrême droite locale continue de se fragmenter et de se reconfigurer de différentes manières, et doit être confrontée sous toutes ses formes à chaque occasion.