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Demain c’est loin : Intervention anarchiste en solidarité avec les migrant.e.s

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Déc 172018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La citoyenneté ne peut avoir de valeur que si la catégorie des autres, celles et ceux qui ne possèdent pas ce statut, existe aussi. Afin que règne cette distinction, elle doit être renforcée et l’État détient plusieurs outils pour y arriver. La déportation est l’un d’entre eux.

La déportation est un processus violent par lequel l’État prend la décision d’enlever à une personne son autonomie et sa capacité d’action pour l’exclure du territoire où il exerce son autorité. Pour accomplir cette tâche, il fait usage de différents dispositifs. L’un d’entre eux est le centre de détention pour migrants, communément appelé la prison pour migrants, qui sert à détenir les sans-papiers avant de les déporter. Les personnes sans statut peuvent être arrêtées et y être enfermées dans l’attente qu’on les mette dans un avion pour les envoyer vers un autre pays, parfois vers des terres lointaines étrangères où ielles n’ont aucune relation. 

L’État expulse de plus en plus de gens et souhaite accroître ses capacités à le faire. Les instruments qu’il met en place pour y arriver sont entre autres : engager plus de personnel du service frontalier (ASFC), développer différents moyens de faire des contrôles de sans-papiers, adopter des méthodes de surveillance alternatives comme le bracelet électronique et construire un nouveau centre de détention. À Laval, une ville sur la Rive-Nord de Montréal, le gouvernement veut construire un nouveau centre de détention, soi-disant plus ‘humain’, adjacent au centre qui existe déjà. Mais nous savons tous qu’une cage dorée reste une cage. C’est de la provocation, un acte de confrontation, une atteinte aux personnes sans-papiers, une attaque contre nos communautés, une attaque contre nous tous. La crise migratoire actuelle ne peut que s’accentuer, compte tenu des changements climatiques, des sécheresses, des guerres et de la militarisation répandue dans plusieurs pays du sud. Les migrants risquent de faire face au rejet brutal de l’occident qui se presse de renforcer ses frontières contre les autres, l’ennemi barbare qui l’envahit. Les médias ont d’ailleurs rapporté récemment que le gouvernement fédéral actuel souhaite accroître de 30% le nombre de déportations par année. La construction de cette nouvelle prison contribue à la concrétisation de la mission coloniale de l’État canadien en l’amenant plus près de ses buts de contrôler tous les aspects de la vie des gens, de choisir qui peut habiter ce territoire qu’il s’est approprié et de renforcer la catégorie des autres. Ainsi, en invisibilisant le fait qu’il est lui-même étranger sur un territoire qu’il a colonisé et dont il a exterminé une grande partie de la population, il rend son autorité légitime et s’approche d’un idéal de ‘pureté’ fasciste.

Il nous est important de souligner que les auteur.es de ce texte sont des personnes blanches, né.es au Canada. Nous ne sommes pas directement affecté.es par la menace de la déportation ou de l’enfermement dans un centre de détention pour migrants. Nous choisissons tout de même de lutter contre la construction de cette nouvelle prison en solidarité avec tout.es celleux qui mettent leur vie en danger en prenant la route à la recherche d’un avenir meilleur. Nous n’en avons pas que contre les contrôles de sans-papiers et les centres de détention, notre objectif est de constamment détruire la domination dans tous ses aspects ; cela inclut entre autre tout État et ses frontières.  Même si nous avons le privilège d’avoir des papiers, nous ne sommes pas fièr.e.s d’être Canadien.ne.s. Nous ne ressentons aucun lien d’appartenance à l’identité nationale. Nous voulons construire une lutte qui n’espère aucunement l’approbation ou la reconnaissance de l’État ni de quiconque. Plutôt que de prendre des mesures ‘citoyennes’ en demandant au gouvernement d’arrêter de déporter, nous choisissons de subvertir nos privilèges et de saboter l’engrenage de la machine à expulser. Les responsables de l’enfermement ne doivent plus dormir paisiblement.

Intervention

Nous voulons tenter de coordonner nos énergies de manière informelle et décentralisée pour focaliser sur l’objectif de faire stopper la construction de cette nouvelle prison pour migrants. Si nous nous concentrons sur cette lutte spécifique, c’est avant tout pour obtenir des résultats effectifs, mais c’est aussi pour y diffuser des idées et des pratiques anarchistes et anti-autoritaires. Le dispositif de la prison pour migrants est une composante de l’architecture complexe du pouvoir, une armature importante de l’État et de ses frontières. Ceci dit, nous nous opposons à toutes les prisons, à l’enfermement et à toute forme de domination; mais cette fois-ci, nous tenterons d’empêcher réellement la continuation de ce projet, qui n’est qu’un élément dans un système complexe. Nous souhaitons que d’autres compagnon.nes contribuent aussi à multiplier les offenses, afin que l’hostilité augmente. Nous refusons toutefois de miser sur des attentes quantitatives pour agir. Le contexte est déjà bien trop mûr.

Lutter contre l’État et contre ses projets, ça peut avoir l’air de quoi? Il n’y a pas qu’une façon de répondre à cette question et il n’existe pas non plus de formule magique pour que ça réussisse. Il y a toutefois certains principes qui nous aident à faire des choix cohérents et qui préviendront une récupération éventuelle par les politiciens de la Gauche. Pour nous, ces principes peuvent s’appliquer dans toutes les luttes. Certains sont plus évidents que d’autres, comme le fait de ne pas dénoncer celleux qui s’organisent à la police ou aux autorités. Mais allons un peu plus loin.

Un premier élément est de ne pas demander quoi que ce soit à l’État. Ceux qui luttent contre des projets spécifiques ont souvent le réflexe de formuler des revendications. Quand on revendique, on envoie le message qu’il n’y a que les gens exerçant du pouvoir sur d’autres – des gens en position d’autorité – qui peuvent changer les choses. Ce réflexe est une autonégation de notre liberté et de notre capacité d’agir sur le monde qui nous entoure en laissant les politiciens et à les patrons choisir à notre place. Nous souhaitons nous éloigner de cette façon de nous organiser pour aller vers une lutte qui peut subvertir ces dynamiques de pouvoir et entreprendre des choses sans demander la permission. Nous cherchons à détruire l’État plutôt que de renforcer sa légitimité.

La négociation peut aussi être tentante lorsqu’on croit qu’il est impossible d’accomplir nos objectifs par nous-mêmes. La démocratie nous amène à penser qu’il nous faut toujours faire des concessions, céder un peu. Néanmoins, dans une telle situation, aucune alternative n’est acceptable. Aucune prison plus confortable, aucun agent de l’ASFC plus sympathique et aucun contrôle de sans-papiers ne doivent être tolérés. 

Dans le but d’atteindre certains objectifs, plutôt que de revendiquer et de négocier, nous choisissons la confrontation directe. Nous sommes d’avis que, pour empêcher la construction de cette prison pour migrants, différentes formes d’attaques dirigées envers ceux qui veulent la construire, ceux qui en dessinent les plans, ceux qui versent le ciment, ceux qui ont l’intention d’y enfermer les gens, ceux qui en bénéficient… sont indispensables. La forme des attaques peut varier en fonction de la capacité des gens, de la confiance, etc.

La confrontation directe n’a pas besoin de hiérarchie ou d’être centralisée. En fait, nous croyons que c’est nécessaire de nous organiser de façon décentralisée et informelle. Cela signifie que nous ne voulons pas créer d’entité formelle avec des membres et des plates-formes. Nous désirons nous organiser auprès d’individus avec qui il y a un partage d’affinités, c’est à dire des idées, des pratiques et de la confiance réciproque.

Nous voyons en ces méthodes une meilleure capacité de nous adapter au contexte qui est entretenue par la vivacité organique des liens entre les compagnon.nes. L’organisation informelle veut donner plus d’importance au contenu qu’au contenant. Le fait que nous n’attendons pas l’approbation d’un parti, d’un comité ou d’un groupe rend nos interventions plus efficaces. Néanmoins, pour qu’il y ait une confiance réciproque entre les compagnon.nes et qu’une lutte expansive s’engendre, un certain engagement est essentiel. Il y a une différence entre engagement personelle et organisation formelle. Dans le premier, le contenu prime sur le contenant alors que dans le second, l’organisation comme telle devient plus importante que les relations et les analyses des individus. Se rassembler périodiquement en groupe plus large afin de partager nos perspectives nous semble une bonne option, sans qu’il soit nécessaire de prendre des décisions centralisées. Il est vrai que certains compagnon.nes ont tendance à disperser leurs interventions, sans continuité, et par des actes qui restent souvent symboliques vu l’impact minimale qu’elles produisent sur leurs cibles. Cela ne permet pas qu’une conflictualité plus expansive s’engendre. Il est donc effectivement important de bien penser à ce qu’on fait, d’identifier et de cibler les responsables et les collaborateurs de la domination et de l’enfermement, de partager nos analyses et d’entrevoir une perspective de lutte à moyen ou long terme. Par contre, toutes ces énergies doivent rester en mouvement et ne pas être enfermées dans des organisations formelles, sous prétexte d’obtenir une meilleure continuité. 

Ceci dit, dans l’objectif de créer un contexte de lutte plus large, plusieurs personnes, s’identifiant en tant qu’anarchistes, révolutionnaires ou autonomes, ont tendance à tomber dans le piège quantitatif de la masse et de l’opinion publique en s’organisant conjointement à la Gauche et en faisant appel aux médias de masse. Mais à quel prix ? Il est déjà évident que tout pouvoir, tout socialisant qu’il soit, contribue à entretenir les chaînes qui nous en rendent dépendants. Nous devons utiliser nos propres moyens (journaux, zines, sites de médias indépendants, affiches, infrastructures qui supportent les personnes sans-papiers) et construire les bases de nos luttes selon des principes qui nous sont propres ; des principes anarchistes en rupture avec les institutions.  Pour arriver à subvertir les rapports sociaux et à détruire la domination, nous devons développer des bases anarchistes solides en cessant d’être à la remorque des mouvements de Gauche et trouver la force de lutter en nous-mêmes.

En réalité, l’État ne cessera de déporter, d’enfermer, de construire de nouvelles prisons, de dominer, d’exploiter, d’appuyer juridiquement les pires horreurs ou de propager ses idéologies autoritaires, racistes et coloniales, que s’il est détruit et confronté par l’insurrection, le sabotage de ses rouages et la révolte permanente. Il y a toujours des failles; trouvons les.

Appel aux actions autonomes contre la prison pour migrant.e.s à Laval

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Nov 242018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Entre le 23 novembre et le 7 décembre, nous lançons un appel à l’organisation d’actions autonomes pour arrêter la construction de la nouvelle prison pour migrant.e.s à Laval.

Sous prétexte d’améliorer les conditions de détention des migrant.e.s, l’ASFC (Agence des services frontaliers du Canada) a reçu un énorme budget gouvernemental pour développer des « alternatives » à la détention and pour construire deux nouvelles prisons pour migrant.e.s. Alors que l’état décrit son projet avec des mots comme « plus humain » et « alternatives », nous savons que tout cela est simplement une expansion de la prison et des systèmes frontaliers. Les soi-disant « alternatives » et les nouvelles prisons visent le même objectif : accroître la capacité de contrôle frontalier et de surveillance de l’immigration de l’ASFC, d’emprisonner et de déporter des migrant.e.s et d’arracher des personnes à leurs familles et à leurs communautés. L’une de ces prisons sera construite à Laval sur le terrain appartenant au Service correctionnel du Canada et remplacera apparemment le centre de détention pour migrant.e.s existant. Deux firmes d’architecture ont été engagées pour réaliser ce projet : Lemay (à St-Henri, Montréal) et Groupe A (à Québec). Les travaux ont déjà commencé sur le site de la future prison.

Nous savons que les frontières sont des zones de conflits. La montée globale de mouvements d’extrême droite fasciste ouvre la voie à une violence et une répression intense à l’égard des migrant.e.s. En ce moment, une caravane de migrant.e.s qui compte entre 5 000 et 7 000 personnes est en train de faire son chemin à travers les Amériques. Des personnes faisant face à des conditions désastreuses n’ont eu d’autre choix que de quitter leur maison pour affronter l’incertitude d’ailleurs. Ce mouvement de gens a suscité l’imaginaire réactionnaire des nationalistes blancs et de l’extrême droite. Trump a déployé des troupes à la frontière entre les États-Unis et le Mexique et a promis d’utiliser la force militaire si un.e seul.e migrant.e jette ne serait-ce qu’une roche au personnel militaire. Pendant ce temps, le Canada continue à emprisonner des migrant.e.s indéfiniment, tout en prétendant construire des centres de détention plus « humains ». Beaucoup sont mort.e.s dans les prisons canadiennes pour migrant.e.s et le Canada prévoit augmenter son taux de déportations de 25% à 30%.

La nouvelle prison pour migrant.e.s ne peut être dissociée du rôle des pénitenciers canadiens dans l’emprisonnement des peuples autochtones résistant à la colonisation depuis des siècles. La nouvelle prison pour migrant.e.s ne peut être dissociée des premières prisons qui enfermaient les personnes noir.e.s résistant à l’esclavage, et de celles qui continuent de les emprisonner à des taux élevés aujourd’hui. Nous pensons à toutes les personnes qui sont mort.e.s en prison et qui continuent de mourir et à toutes les personnes qui résistent aux prisons du monde entier. Inspiré.e.s par les gens qui traversent les frontières dans la caravane de migrant.e.s, par la grève de la faim menée par des migrant.e.s à Lindsey en Ontario pour résister au Cadre national en matière de détention liée à l’immigration (CNDI), par les émeutes des prisonnier.e.s contre les conditions horribles au Centre correctionnel de Baffin, par la récente grève des prisonnier.e.s de 2018 et par la solidarité que cela a suscité à travers le continent, nous lançons un appel à l’organisation d’actions autonomes, du 23 novembre au 7 décembre, pour arrêter la construction de cette prison pour migrant.e.s.

Archives Révolutionnaires

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Nov 212018
 

Des Archives Révolutionnaires

Archives Révolutionnaires est un collectif qui a pour objectif de diffuser gratuitement des archives (textes, journaux, enregistrements et autres documents) radicaux de diverses tendances. Ce que le collectif publie est ce qui nous intéresse : les propositions révolutionnaires, insurrectionnelles, les appels à renverser l’État, à détruire le Capital. En vertu du caractère essentiellement colonial et impérialiste de l’État canadien, sous la loi duquel nous vivons, nous priorisons les documents décoloniaux et anti-impérialistes. Nous pensons aussi que les documents liés aux luttes révolutionnaires et populaires sur ce territoire sont plus à même d’informer nos combats actuels.

Notre intérêt pour les archives révolutionnaires découle de notre intérêt pour les luttes actuelles. En effet, si nous collectons et présentons des archives révolutionnaires, c’est dans le but d’informer nos combats présents, d’aider le mouvement à comprendre les oppressions actuelles et d’élargir notre imaginaire offensif. Les textes accompagnant les documents servent de mise en contexte et permettent aux camarades d’en apprendre plus sur les luttes passées. Sporadiquement, nous explicitons aussi certains faits d’histoire qui servent à la compréhension des structures de domination actuelle.

Notre sélection d’archives ne se fait pas sur une base dogmatique, mais avec un esprit d’ouverture et de respect pour les différentes formes que les mouvements révolutionnaires ont prises pour ébranler ce monde inique. Nous pensons qu’actuellement, les révolutionnaires ont besoin de revisiter largement ce qui a été fait pour ouvrir nos imaginaires de lutte.

Enfin, nous sommes toujours à la recherche de textes et de documents ! Si vous avez des archives à nous proposer, n’hésitez-pas à nous les envoyer – vous pouvez aussi leur joindre une petite présentation, pour nous et les ami.es qui suivent notre travail. Si ces documents sont déjà en ligne, nous pouvons aussi ajouter des liens vers des sites camarades. Pour nous communiquer des documents, le plus simple est de passer par :
https://archivesrevolutionnaires.wordpress.com/contacteznous/

Par cette action de propagande, Archives Révolutionnaires espère dévoiler des terrains d’entente théoriques et pratiques pour tous les camarades vraiment enragés et vraiment décidés à faire chuter ce monde ingrat et à le remplacer par un monde meilleur.

Salutations et Révolution sociale,
AR

Site internet : https://archivesrevolutionnaires.wordpress.com/
Facebook : https://www.facebook.com/archives.revolutionnaires.58

Un militant influent de La Meute fonde une organisation néonazie… puis se rétracte quelques heures plus tard

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Nov 202018
 

De Montréal Antifasciste

« Bienvenue sur la page officielle Blood & Honour – Division Québec organisation nationaliste identitaire laïque à mouvance national-socialiste prônant l’autocratie »

C’est avec étonnement que nous lisions cette introduction sur une nouvelle page Facebook apparue le samedi 3 novembre en début d’après-midi et qui annonçait la formation d’une « Division Québec » de l’organisation ouvertement néonazie « Blood & Honour » :

Qu’est-ce que Blood & Honour?

Organisation internationale néonazie fondée au Royaume-Uni en 1987, Blood and Honour tire son nom du slogan des jeunesses hitlériennes, « Blut und Ehre », et d’une chanson portant ce titre par le groupe white power Skrewdriver. Initialement enraciné dans la scène musicale Rock Against Communism, des sections B&H ont été créées un partout dans le monde au fil des ans. B&H demeure une organisation principalement formée de boneheads complètement dévoués aux principes néonazis et régulièrement impliqués dans des actes de violence.

Des sections locales ont été implantées dans l’ouest du Canada autour de 2010. Des membres ont été impliqués dans plusieurs agressions contre des personnes de couleur et des antifascistes, dont un incident particulièrement horrible où un homme philippin dormant sur un divan en plein-air à Vancouver a été mis en feu. Des poursuites judiciaires et un schisme dans l’organisation, suivis d’un piratage du site de B&H Canada et 2012 dans le cadre d’une opération antifasciste plus large, ont permis de publier les noms et adresses des membres. Après ces ratées, le groupe a cherché à rester discret et a été plutôt inactif pendant plusieurs années. Des sections locales existent cependant toujours en Colombie-Britannique et en Alberta.

La création surprise et la brève existence d’une « Division québécoise » de Blood and Honour est la première fois à notre connaissance que qui que ce soit se revendique officiellement de l’organisation au Québec, où la scène RAC (Rock Against Communism) est dominée par les bonehead de Légitime Violence, le groupe phare d’Atalante mené par Raphael Lévesque.

Mais qui peut bien être à l’origine de cette « Division Québec » de Blood & Honour?

La première publication de la nouvelle page Facebook proposait une espèce de court manifeste sur les valeurs de l’organisation. Elle est signée par un certain Michael Roch et renvoie vers le site Internet de l’organisation basée au Royaume-Uni. Le site de BH Worldwide fait état d’une branche canadienne de l’organisation, mais aucunement d’une « division » québécoise.

La page Facebook de la mystérieuse « Division Québécoise » nous redirige vers un blogue « en construction » administré par le compte Gmail de Michael Roch :

Après une rapide recherche sur les réseaux sociaux, nous n’avons trouvé qu’un seul compte Facebook correspondant au nom de Michael Roch dans la sphère « nationaliste », Sgn Michael (Roch). Les quelques photos publiques de cet individu portent à croire qu’il s’agit d’un militaire.

À peine quelques minutes après la publication de la page Blood & Honour – Division Québec, c’est le compte Facebook d’un certain Agloolik Wolf qui a été le premier issu des milieux nationalistes que nous surveillons à partager et à encourager ses ami.e.s à « liker » cette page :

Qui est Agloolik Wolf?

Agloolik Wolf est un membre actif de La Meute, photographié ici en des jours plus heureux avec son chandail à patte de loup :

Agloolik Wolf était membre de La Garde jusqu’à tout récemment, et un des piliers du service de sécurité de La Meute. Ici aux côtés de Mario Roy (Storm alliance et La Meute) et de Steeve L’Artiss Charland (Conseil de La Meute) :

Il s’agit certes d’un personnage inquiétant, mais il est loin du profil du néonazi typique : Agloolik se revendique de la Nation Innue et défend depuis le début de son engagement dans La Meute l’alliance avec les Québécois de souche et l’inclusion des  Premières Nations dans l’organisation. Il semblait représenter jusqu’à maintenant la tendance « modérée » au sein de La Meute :

Agloolik (un mot d’origine inuite) était le porte-étendard de cette tentative d’alliance entre Québécois et Premières Nations contre la prétendue immigration illégale :

Il s’agit d’une opération de relations publiques mise en place par Sylvain « Maikan » (qui signifie loup en innu) Brouillette depuis son arrivée à la tête de La Meute.

Cette volonté d’alliance n’a clairement pas eu les résultats escomptés, quand on constate la déception d’Agloolik au lendemain de la manifestation anti-immigration du 1er juillet 2018, à Montréal, où plusieurs membres des Premières Nations ont manifesté… contre La Meute aux côtés des antifascistes.

La récente déconfiture du groupe identitaire aux abords du territoire mohawk de Kanasatake, immortalisée par  une vidéo partagée plus de 800 fois, n’a certainement pas dû aider le moral.

Reste que Agloolik a une certaine influence au sein de La Meute et avait l’habitude de diffuser des live sur Facebook qui pouvaient être assez suivis par les membres de La Meute. Il était, jusqu’à aujourd’hui, la caution jeune et antiraciste de La Meute. Après quelques recherches, il n’est pas difficile de faire voler en éclat cette image angélique du personnage.

Agloolik Wolf n’est en fait pas différent du membre moyen de La Meute. Il est islamophobe et raciste :

 

Comme la plupart des membres de La Meute, son islamophobie se marie parfaitement au complotisme le plus absurde. Ici, en discussion sur le « survivalisme » avec Monsieur Cochon Bacon, là, en conversation avec Mélanie Gagné, dont les publications Facebook racistes ont été signalées par Xavier Camus récemment. Son compte Facebook, de son propre aveu, a été créé précisément pour parler librement des « dangers de l’Islam ».

Il est aussi ouvertement antiféministe et transphobe, sans rien dire de l’anticommunisme primaire que partagent les nationalistes identitaires.

Un bref coup d’œil sur ses mentions « j’aime » finira de nous donner une idée du personnage. Des racialistes de la Fédération des Québécois de souche aux fascistes d’Atalante, en passant par les antisémites et transphobes de DMS et autres intérêts douteux, on a un portrait tristement banal de l’extrémiste de droite, réactionnaire et raciste au Québec en 2018.

Loin de l’image qu’il semble vouloir donner de lui, on semble avoir affaire à un militant d’extrême droite raciste. Agloolik Wolf s’était insurgé lorsque la responsable de la sécurité publique à la ville de Montréal avait décrit La Meute comme étant des nazis, à la veille de la manifestation du groupe le 1er juillet 2018, à Montréal.

 

En fondant une section québécoise de Blood & Honour, Agloolik Wolf, alias Sgn Michael (Roch), membre de La Garde de La Meute, nous démontre pourtant qu’il n’est pas échaudé par l’étiquette néonazie.

Pourquoi associons-nous ces deux comptes à une seule et même personne?

Les preuves et les éléments concordants ont commencé à s’accumuler, et nous avons rapidement été capables de lier les deux comptes à une seule et même personne, et d’établir que c’est bel et bien Agloolik Wolf, un membre de La Meute, qui est à l’origine de la nouvelle « division » québécoise de l’organisation terroriste nazie Blood & Honour.

Plusieurs indices nous ont mis sur cette piste :

Un  camarade traditionaliste de la Nation Innue originaire de Pessamit nous a confirmé que la personne qui se cachait depuis des mois derrière le pseudonyme Agloolik Wolf avait pour prénom ou pseudonyme « Michael », qu’il était militaire et qu’il avait été adopté par une famille québécoise.

Le terme « autocratie », utilisé dans une publication de la page Blood & Honour – Division Québec, n’apparaît nulle part sur le site officiel de Blood & Honour. Par contre, ça semble un buzzword de prédilection pour Agloolik Wolf, qui avait réalisé un live Facebook sur ce thème au courant du mois de juillet.

Nous savions déjà que les deux comptes appartenaient à un militaire vu les photos qui y étaient publiées et les déclarations d’Agloolik :

Les blindés :

Un sympathique gaillard :

Ici en charmante compagnie :

Qui vire de plus en plus vers la droite :

 

Au-delà de ces indices, Agloolik a fait l’erreur de partager une même photo originale sur ses deux comptes :

C’est ainsi que nous avons établi assez rapidement qu’Agloolik Wolf et Michael Roch/Sgn Michael ne faisaient vraisemblablement qu’un. Ces deux comptes Facebook seraient aussi liés à un troisième compte, fermé depuis plusieurs mois : Éric Mickael Séguin.

Profil Facebook, d’Éric Mickael Séguin

Le nom d’Éric Mickael Séguin est aussi lié au compte Twitter @RicoZegow, inactif, mais toujours existant :

Profil Twitter d’Éric Mickael Séguin

Tout porte à croire que Séguin est le nom de famille d’Agloolik, puisqu’on peut deviner ce nom sur l’uniforme de la photo, à côté du policier Picard (arborant un écusson Thin Blue Line repris par le contremouvement raciste Blue Lives Matter…).

Aujourd’hui, l’individu ne semble plus être militaire, comme en atteste cette photo datant du mois de juin, où il semble revêtir une tenue d’infirmier ou de préposé aux bénéficiaires :

Difficile d’affirmer si son vrai nom est Éric ou Michael, mais nous disposons tout de même des éléments suffisants pour lier ensemble ces trois comptes et dresser un portrait de l’individu :

Un ex-militaire, peut-être même un gradé, membre actif de La Meute jusqu’à aujourd’hui, membre actif de la sécurité de La Meute durant des manifestations et réunions privées, membre de La Garde jusqu’à sa démission il y a trois semaines (l’occasion de publier une vidéo mystico-politique expliquant que son combat « était ailleurs »), personnage influent de La Meute et porte-étendard, en tant qu’Innu, de la politique d’inclusion de Brouillette.

Tandis que plusieurs de ses proches « likaient » cette nouvelle page, d’autres s’interrogeaient sur le rôle d’un membre de La Meute dans cette nouvelle organisation ouvertement nazie (« national-socialiste »).

À 17 h environ, soit moins de quatre heures après sa mise en ligne, l’individu avait fermé ses deux pages Facebook (Agloolik Wolf et Sgn Michael), la page du  Blood & Honour – Division Québec ainsi que le blogue qui y était associé). Malheureusement pour lui, nous avons eu le temps d’effectuer un certain nombre de captures d’écran…

Peut être que le Conseil de La Meute a trouvé que ce n’était pas une très bonne idée qu’un de ses gradés et membres influents fasse la promotion d’une organisation ouvertement nazie, qui défend le génocide des « races » jugées inférieures au profit de la « race » blanche?

Quel est l’impact de cette nouvelle page?

Dans les différentes mentions « J’aime », on retrouve sans surprises des néo-nazis bien connus comme Phil SoWhat (Philippe Gendron, des Soldiers of Odin, un groupuscule facho aujourd’hui en déroute), mais aussi, et c’est peut-être plus inquiétant, des personnes d’un certain âge, au profil en apparence banal et éloigné du nazisme, parfois membre de groupes comme La Meute (Rhoda Bourque, Christine Boily), Storm Alliance (Patricia Celtic Gagnon), ou simples « patriotes ».

Patricia Celtic Gagnon, Veronique Bedard-Lafrance, Phil SoWhat et Rhoda Bourque aiment Blood & Honour

Danielle Ménard, Christine Léveillé, Hélène Paulin, Sue Sue, Boily Christine et Omer Doucet aiment Blood & Honour

Chantaline Lariviere, Veronique Bedard-Lafrance, Sue Sue, Yolande Ruest, Stephane Bergeron, Jonas Cheni et Joanne Verdun aiment les principes fondateurs de Blood & Honour

Yolande Ruest, Stephane Bergeron, Jonas Chenil, Joanne Verdun, Andrée Lyn Filion et Jacqueline Bernier aiment les principes fondateurs de Blood & Honour

C’est tout le problème d’un groupe comme La Meute, auquel appartient Agloolik Wolf, alias Michael Roch, alias Éric Mickael Séguin : cette capacité à servir d’incubateurs et de sites de recrutement pour des groupes beaucoup plus radicaux, comme Blood & Honour.

Nous avions déjà remarqué et dénoncé ce phénomène il y a un an, le 25 novembre 2017, lorsque les groupes Atalante et SOO avaient déployé une banderole nationaliste du haut des remparts de Québec, provoquant un engouement dans les rangs de La Meute et Storm Alliance.

Le problème de ce genre de groupe national-populistes « identitaires » est qu’ils permettent une connexion entre des centaines de membres de l’extrême droite « soft » et des organisations beaucoup plus radicales.

Nous pouvons tirer plusieurs conclusions :

  • Un membre des forces armées canadiennes a tranquillement monté les échelons de La Meute, jusqu’à devenir Garde, un poste haut placé chargé de la sécurité et de la discipline;
  • ce même individu a participé activement et publiquement au service de sécurité de La Meute, une véritable milice privée, et ce, à visage découvert durant plusieurs mois alors qu’il était encore militaire, sans aucune réaction des Forces armées canadiennes, qui se vantent pourtant de pratiquer la tolérance zéro;
  • ce même gradé de La Meute a tenté de fonder une section québécoise de l’organisation néonazie Bloud & Honour, recevant plus de 100 mentions « J’aime » en quelques heures d’existence à peine, beaucoup provenant de membres de La Meute…

Au-delà de ces considérations, ce que nous avons appris soulève plus de questions que de réponses, et certaines sont inquiétantes. Sous différents pseudonymes, la même personne se présente sans ambages comme un membre « non raciste » de La Meute, puis crée ensuite une page Web néonazie, tout en étant toujours lié aux Forces armées canadiennes et en se présentant comme un Autochtone. Qu’est-ce que tout ça veut dire? Est-ce simplement un exemple d’une personne aux idées confuses? Ou est-ce une sorte d’opération de renseignement maladroite et bâclée? Ce sont des questions à garder à l’esprit en attendant de voir où ira l’étrange histoire d’Agloolik/Roch/Séguin…

La petit récit que nous venons de faire est finalement sans grande conséquence sur l’actualité politique : il semble qu’il n’y aura pas de section québécoise de l’organisation néonazie Blood&Honour. Néanmoins, cela nous permet de nous interroger sur la crédibilité de La Meute qui est, depuis quelques mois, en pleine entreprise visant à redorer son blason et se refaire une crédibilité. Si cette histoire peut nous servir de preuve ultime, nous devrons continuer de lutter avec force contre La Meute, qui est depuis sa création une organisation raciste et islamophobe fondée par des militaires et organisée en milice paramilitaire.

Épilogue

Au moment de publier ce texte, 10 jours après les faits, les comptes Facebook Agloolik Wolf et Michael Sgn (sans la mention «Roch») sont réapparus. Si Agloolik Wolf semble avoir repris ses activités normales (des publications régulières sur les enjeux de La Meute et de l’extrême droite), Michael Sgn nous offre la clef de voute de notre
argumentaire qui liait ensemble l’influent personnage de La Meute et le fondateur de Blood&Honour – Division Québec : en modifiant sa photo de profil, Michael “Roch” Séguin nous prouve hors de tout doute qu’il ne fait qu’un avec Agloolik Wolf…

Petite nuisance pour les Gardas

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Nov 122018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Voici un moyen simple de compliquer la vie aux Gardas et autres gardien.ne.s de sécurité de vos établissements.

Durant les rondes de nuit, les gardien.ne.s de sécurité sont muni.e.s de scanneur servant à s’assurer qu’ils et elles effectuent un certain nombre de tâches. Ils et elles doivent donc scanner des code-barres, codes QR et pastilles magnétiques pour prouver à leur supérieur.e qu’ils et elles ont bien fait leur ronde.

Vous trouverez ces codes sur les portes de sortie, dans les toilettes, certaines salles de classe, fin de couloirs et autres recoins du genre.

Les images proviennent de l’UQAM, mais certainement il y en a dans vos établissements, scolaires ou pas!

Vous pouvez donc vous aussi faire des rondes, pour compliquer les leurs!

Tract : Quand la police attaque

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Nov 012018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La police est dans notre chemin. Elle est dans notre chemin vers la suite de la manifestation : vers le prochain coin de rue, vers les vitrines de banque du centre-ville, le poste de police et les bureaux du gouvernement. Elle est aussi dans notre chemin vers autre chose : vers un monde sans patrons, ni flics, ni prisons, comme le dit le bon vieux slogan. Mais avant d’être dans notre chemin, elle est d’abord et avant tout… la police, c’est-à-dire une institution basée sur la colonisation, le racisme et le monopole étatique de la violence. Nous n’aurons d’autre choix que de l’affronter comme adversaire dans chacune de nos luttes.

Bien que la manifestation ne soit pas le seul moment où l’on fait face aux flics, elle constitue un contexte incontournable. Dans la manifestation, la police met tout à sa disposition afin de semer la peur parmi les contestataires du pouvoir, afin de contrôler nos actions, de nous blesser et de nous arrêter. En somme, elle se déploie en force dans l’objectif de nous dissuader de poursuivre la lutte et de faire réellement bouger les choses.

Il faut qu’on se donne collectivement les moyens de se défendre. Selon nous, quelques anarchistes montréalais, il s’agit de propager des connaissances et des pratiques de confrontation et de soin, ainsi que de faire un effort pour que les groupes et individus, participant de différentes manières à la manifestation, collaborent les un.es avec les autres. En nous basant sur quelques manifestations récentes à Montréal, voyons un petit aperçu de quelques tactiques qui peuvent être utilisées de manière cohérente contre les flics. Il y a de la place pour tout le monde !

  • Feux d’artifice!
  • Équipe de la bannière renforcée : Une bannière renforcée a de multiples usages : elle porte un message, elle offre un endroit où se dissimuler (ex.: pour se changer), elle protège au moins les bras des personnes qui la tiennent, grâce aux morceaux de bois et de plastiques ajoutés à l’arrière. Les personnes qui tiennent la bannière sont dans une position vulnérable, puisqu’ils et elles se retrouvent souvent sur la ligne de front. Il est donc important de porter des casques et des protège-dents. De plus, chacun.e d’eux et elles est jumelé.e, pour sa protection, avec une autre personne, celle-là plus mobile, qui se tient juste derrière, avec un drapeau pouvant servir de bâton.
  • Distribution de masques : Porter un masque ne permet pas seulement de protéger sa propre identité : plus il y a de personnes masquées, plus cette tactique devient efficace pour l’ensemble des gens. Si toute la foule est masquée, la police éprouve beaucoup plus de difficultés à déterminer qui a lancé la roche. Même si on ne prévoit pas enfreindre la loi, porter un masque est une excellente façon de démontrer de la solidarité avec ceux et celles qui prendront ce risque.
  • Graffeurs.ses
  • Médics
  • Collecteur.ses de projectiles : Il y a plusieurs façon de supporter indirectemment la confrontation avec la police ! Que ce soit d’amasser des piles de briques ou de roches près de l’affrontement, ou bien d’encourager les gens à demeurer groupés et à ne pas s’éloigner lorsque la manif devient chaotique.
  • Équipe anti-médias : Peu importe les intentions des journalistes, les photos ou les vidéos captés lors de manifs peuvent être utilisés comme éléments de preuve afin de condamner nos ami.es. Il est donc essentiel que les caméras soient repoussées des manifs mouvementées.
  • Équipe de l’arrière de la manif : Si une manif bouge trop vite, elle peut abandonner des gens qui ne peuvent pas se déplacer aussi rapidement. Une équipe à l’arrière de la manif peut communiquer avec des gens à avant, pour essayer de trouver une vitesse qui permet à tout le monde de rester ensemble aussi longtemps que souhaité. De plus, les flics n’entrent pas dans la manif uniquement par l’avant ou par les côtés : une équipe de l’arrière aurait le potentiel d’améliorer la sécurité de toute la manif.
  • Barricade fonctionnelle : Une barricade entrave les mouvements de la police, tout en nous procurant un élément de protection derrière lequel se cacher durant l’affrontement.

[PDF (fr)]

[PDF (en)]

Le festival international de théâtre anarchiste de Montréal : il ne reste qu’une semaine…

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Nov 012018
 

Du Festival International de Théâtre Anarchiste de Montréal

Le Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (FITAM), seul festival au monde dédié au théâtre anarchiste, recherche des pièces, textes et monologues, spectacles de danse-théâtre, mime, marionnettes, en français ou en anglais, portant sur le thème de l’anarchisme ou sur tout sujet se rapportant à l’anarchisme, c’est-à-dire en opposition à toute forme d’oppression comme l‘État, le capitalisme, la guerre, l’aliénation, le patriarcat, etc. Le FITAM accepte les pièces traitant de justice écologique et sociale, de féminisme, de racismes, de luttes de classes et de genres, dans une perspective libertaire. Nous acceptons les propositions d’auteur-e-s anarchistes et non-anarchistes.

En 2019, le festival aura lieu les 22-23 mai. Vous souhaitez proposer une création ? Envoyez votre candidature avant le 7 novembre 2018 !

Découvrez Westmount : une nouvelle plaque tournante d’activité anarchiste

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Oct 282018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Quand vous entendez “Westmount”, la première chose qui vous vient à l’esprit ce n’est certainement pas zone autonome temporaire, ou barricade de poubelles ou effigies de Trudeau en feu. On imagine souvent ce quartier en surplomb de St-Henri comme un purgatoire où les plus ridiculement riches vivent sans heurt entre un mariage sans amour, des enfants pleins de ressentiment et un emploi qui ronge l’âme… Mais ce n’est plus le cas!

Westmont se revitalise!

Des anarchistes transforment le quartier en espace d’attaques mixtes, offrant ainsi des opportunités d’action diversifiées pour les camarades de toutes les tendances. Dans le Westmount désolé, on trouve des activités pour les anarchistes de toutes les couleurs – que votre drapeau soit noir, rayé rouge ou orné de glitters mauves.

Buzfeed publie la liste des 5 Faits Charmants que Vous Ignoriez à Propos de Westmount (ou Nouvelle-Exarchia, comme nous aimons l’appeler)

1) De nombreuses maisons sont vides.

Alors que la majorité des locataires au sud de Maisonneuve sont incapables de payer les augmentations de loyer – et pourraient encore moins s’acheter une maison – les trillionnaires tyraniques de Westmount peuvent posséder 2, 3 et même jusqu’à 4 propriétés! Notez qu’ils sont peut-être des propriétaires, mais ça ne fait pas d’eux des résidents. Des maisons en parfait état, avec des chambres vides – et des réfrigérateurs remplis! Ce sont les AirBnb les plus abordables en ville – déjeuner inclus! Pensez-y bien : Deuxième maison ou… Centre Social Squatté?

2) Les flics de Westmount sont littéralement les mêmes que les flics de Montréal.

La Société de Protection des Vieux Millionnaires n’est pas assez bien pour les connards influents de Westmount – ces milliardaires merdeux ont – écoutez-bien – établi leur propre corps policier. On les distingue par l’absence de protection au corps – leur peau douce et souple est vulnérable aux divers éléments (et projectiles). Rappelez-vous bien : un molotov, deux flics!

3) Westmount est remplie de matériaux pour barricades artisanales.

Avez-vous déjà participé à un party de rue pendant lequel la police n’avait pas compris les nombreux sous-entendus visant à lui laisser savoir que leur invitation n’avait pas simplement été “égarée par la poste”? Alors que vous courrez pour vous saisir d’une boîte de journaux, vous réalisez qu’elle est fixée au sol! Vous regardez autour de vous, mais il n’y a aucun matériel qui pourrait servir à monter une barricade! Cette situation ne se produirait jamais dans le Westmount Révolutionnaire!™ Ici, les rues sont garnies de matériaux de choix pour barricades qui ne demandent qu’à être utilisés. Boîtes à Journaux, Poubelles, fournitures de patio – Ah!

4) Les murs sont des canevas de choix.

Saviez-vous que ces riches pleurnicheurs n’ont pas encore entendu parler d’art public? C’est bien vrai! Les nombreux murs blancs soignés de ce territoire d’abris fiscaux présente une opportunité de développement fort désirable. Dans cet arrondissement beige, vous ne vous trouverez jamais confronté au problème de vous être préparé à “tagger” un “ACAB” mais de réaliser qu’un autre “taggeur” a déjà foutu un “1312” sur votre “spot” de choix. Les murs n’attendent qu’à se faire “Banksy-er” par vous!

5) Le dernier mais non le moindre : les banques, et beaucoup de banques!

Assez dit. (On a déjà fait une bonne blague de banque en #4.)

Blague à part, par une belle soirée d’automne, on a lacéré les pneus de deux voitures stationnées au 3140 rue Jean-Girard à Westmount. C’est l’adresse de Brandon Shiller. Brandon Shiller est un grand propriétaire d’appartements délabrés qui achète des propriétés dans des quartiers pauvre pour expulser les locataires et augmenter les loyers. La société immobilière de son père, Shiller Lavy, est aussi lourdement impliquée dans la gentrification de plusieurs quartiers à Montréal.

Nous encourageons tous.tes ceux.elles qui éprouvent de l’inquiétude face à l’augmentation du prix des loyers et des attaques contre les pauvres à faire savoir ce qu’ils.elles pensent à ces ordures qui se cachent dans un des quartiers les plus riches de Montréal.

Flics homophobes du Québec

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Oct 262018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

La suivante est une liste de flics qui ont, de près ou de loin, participé à l’élaboration d’opérations policières ayant le but d’harceler des hommes queers draguant dans certains lieux publics de la soi-disante province du Québec. Cette liste n’est pas exhaustive.

Sébastien CHARRON agent │PDQ 15 │SPVM │ Opération Sentier

Geneviève PÉPIN agente │PDQ 15 │SPVM │ Opération Sentier

Jean-Ernest CÉLESTIN chef │PDQ 15 │SPVM │ Opération Sentier

Stéphane BROSSEAU agent│SPVM │ Opération Sentier

Stéphane BÉLANGER commandant │PDQ 38 │SPVM│ Opération Nirvana

Suzie PAQUETTE agente sociocommunautaire│ PDQ 38│ SPVM │ Opération Nirvana

Christine DOUCET agente sociocommunautaire │SPVM │ Opération Nirvana

Josée BELLEMARE agente sociocommunautaire │SPVM │ Opération Nirvana

Nathalie LEGROS agente sociocommunautaire │SPVM │ Opération Nirvana

Caroline BERNIER agente sociocommunautaire │SPVM │ Opération Nirvana

Jean-Guy TRUDEL sergent │PDQ 38 │SPVM │ Opération Nirvana

Mélanie POTVIN agente │PDQ 38 │ SPVM │ Opération Nirvana

Giovanni CIARLO agent provocateur/agent double│ SPVM │ Opération Nirvana

Sylvain JOYAL agent provocateur/agent double│SPVM │ Opération Nirvana

Martin BRIÈRE agent provocateur/agent double│SPVM │ Opération Nirvana

Josée MIREAULT agente sociocommunautaire │ PDQ 44 │SPVM │ Opération Narcisse

Alexandre CLÉMENT mat. 11721 │agent provocateur/agent double│SPAL

Pierre QUINTAL porte-parole │SPAL

Gaétan DUROCHER porte-parole │SPAL

Jacques CÔTÉ ancien capitaine│SPAL

Réjan PLEAU responsable des programmes de prévention │ SPVQ

François BOUCHARD agent/relationniste │SPVQ

Sandra DION agente│SPVQ │ Opération Rendez-Vous

Catherine VIEL agente aux communications│SPVQ │ Opération Buisson

Marie-Ève PAINCHAUD agente │SPVQ

Nancy ROUSSEL agente │SPVQ

Christine LEBRASSEUR porte-parole │SPVQ

André MAGNY directeur de poste │ Shawinigan │ SQ

La suivante est une liste de politicien.ne.s et d’acteur.e.s communautaires qui ont, de près ou de loin, participé à l’élaboration d’opérations policières ayant le but d’harceler des hommes queers draguant dans certains lieux publics de la soi-disant province du Québec. Cette liste n’est pas exhaustive.

Isabelle BOISVERT coordonatrice│ table en sécurité urbaine du Plateau-Mont-Royal │Centre des Femmes │ Opération Nirvana

Vivianne LAVOIE directrice générale │ table en sécurité urbaine du Plateau-Mont-Royal │Centre des Femmes │ Opération Nirvana

Marc PETTERSEN conseiller municipal │Ville de Sauguenay

Robert MILOT maire │Ville de Sainte-Adèle

Huguette ROY conseillère municipal │Saint-Paul-Émard │membre de la table de sécurité urbaine du Sud-Ouest │ Opération Sentier

Michel ANGERS maire │Ville de Shawinigan

Action Anti-homophobe au Parc Maisonneuve

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Oct 242018
 

Soumission Anonyme à MTL Contre-info

Le soir du 15, nous avons redécorer quelques installations situées au Parc Maisonneuve. En 2013, ce parc avait été le site de l’Opération Narcisse, une opération policière durant laquelle des flics en civil ont porté des accusations criminelles d’«indécence» contre des hommes, et ce, après les avoir séduits. Des pancartes contre l’«indécence»—qui ont, pour la plupart, été volées ou vandalisées—ont été installées dans le contexte de cette opération dans le but de nous intimider. Par l’entremise de nos gestes, nous tenons à dénoncer le role que jouent les agents provocateurs dans la production absurde et inutile de «crimes» impliquant des personnes queer. Nous tenons également à dénoncer l’installation récente d’une caméra à l’entrée des toilettes situées dans le sous-sol du chalet du Parc Maisonneuve. Tôt ou tard, elle subira un triste sort.