Montréal Contre-information
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Un cadeau pour le G7 – S’tait ben ça k’s’tait

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Juin 252018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Alors que la police et son armement para-militaire envahissaient les rues de la vieille ville à la recherche d’une obscure menace; des ombres se sont glissées hors de leurs tanières à l’assaut du réseau de télécommunication récemment mis à jour dans Charlevoix par de généreux toutEs-puissantEs. Le désir d’une bonne connection qualité fibre-optique pour le festival du G7 repose sur quelques milliers de poteaux et de gros filages noirs. Et non, ce n’est pas le genre de truc qui s’enflamme tout seul… On lève également notre chapeau au castor qui avait causé une panne du réseau optique en 2013, ainsi qu’à la glace qui a fait de même en avril dernier. On espère qu’en testant la solidité de votre fibreux joujou optique, on vous a fait manquer quelques tweets…

Nous refusons de nous laisser ligoter par vos réseaux tentaculaires. Pour nous, chaque avancée dans le domaine technologique se paie d’un recul de notre liberté.

Sabotage pendant le sommet du G7

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Juin 232018
 

De Sans Attendre Demain

Le dernier G7 s’est tenu à La Malbaie, au Québec, les 8 et 9 juin 2018 dans le château de Charlevoix. Si toute la zone était ultra-sécurisée comme on s’en doute, le pouvoir avait aussi pris soin de renforcer ses infrastructures critiques, à savoir la couverture du réseau cellulaire sans fil (avec un contrat de 15 M$ attribué à Bell pour l’installation de 13 relais de téléphonie mobile), mais aussi l’installation de la fibre optique dans cette zone dépeuplée et un peu préservée de la Malbaie (avec un contrat de 6 M$ à Bell), pour que les chefs d’État bénéficient de l’internet haut débit durant le sommet.

Bref, tout devait se dérouler sans anicroche de ce côté-là, et pourtant… et pourtant un incendie est survenu en plein G7 contre un câble à fibre optique, « rendant impossibles certaines communications sur la route 138 menant dans Charlevoix », selon un journal local. « La panne a affecté le service sans fil de Telus Mobilité et Bell Mobilité entre Beauport et Baie-Saint-Paul à la suite d’une coupure de fibre. Il y a 12 sites sans fil qui ont été affectés par cette panne ». Le Réseau intégré de télécommunication multimédia du gouvernement du Québec (RITM), qui permet le partage de services, d’informations et de données entre les organismes publics partout au Québec, a aussi été affecté à Baie-Saint-Paul, ainsi que le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports. Les dégâts ont été tels qu’un plan B a du être activé pendant ce G7 : une solution de contournement, par le déploiement d’une nouvelle fibre.

Bien sûr, comme il ne faut pas le clamer trop fort, et montrer la vulnérabilité de dispositifs toujours à portée de mains audacieuses, l’État a parlé d’accident. Il est tout de même de ces hasards incroyables, du genre une fibre optique cruciale qui s’enflamme toute seule en plein G7 dans la zone rouge, une fibre optique en verre ou en plastique, dont les propriétés ne sont pas vraiment propices à la combustion spontanée. Alors quoi qu’ils en disent, hypothèse pour hypothèse, nous préférons penser que c’est soi le feu divin, soit une main anonyme contrariée par ce sommet des puissants qui a été l’origine de cet incendie. Et comme Dieu n’existe pas…

Nuit chaude

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Juin 172018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Par une récente nuit de juin, un bâtiment de Ciment McInnis crame aux abords de l’abominable cimenterie de Port-Daniel, ne laissant derrière lui qu’un squelette calciné. Ce feu brule pour nos coeurs humiliés. Que les cendres retournent à ces terres qu’illes ont dévastées impunément et les arbres reprendront le reste.

Chaque banque est une toile vierge

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Juin 162018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Dans la nuit du 14 juin, des artistes qui désirent rester anonymes ont apporté une contribution au festival MURAL 2018. L’oeuvre est une application post-moderne d’acrylique à l’extincteur sur fenêtre de banque de 15 pieds par 8 pieds. Plus spécifiquement, nous avons aspergé le devant de la Banque nationale sur le boulevard Saint-Laurent avec un extincteur rempli de peinture noire.

Il est évident que la politique, à la fois celle de politicien.ne.s du G7 et d’activistes progressistes, est un cul-de-sac. Le problème, c’est de trouver comment agir à la place. Nous décidons d’expérimenter en confrontant ce qui commodifie toutes les facettes de nos vies. Nous avons vu l’état depenser des centaines de millions pour des dispositifs de sécurité pour un spectacle/sommet qui est peu connecté à nos vies et nos luttes à long terme. Au lieu de tomber dans ce piège, nous préférons agir là où les flics ne s’y attendent pas. Nous continuerons de le faire.

Solidarité avec les anarchistes qui subissent de la répression à Québec, à Montréal, à Hamilton, et partout ailleurs.

– Des casseurs

Déclaration de la zone d’expression populaire

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Juin 112018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

8 juin 2018, soit disant québec

Face à l’abonimable déploiement du dispositif sécuritaire mis sur place pendant le G7, nous avons décidé de nous organiser entre amiEs et de bloquer l’autoroute Dufrin-Momorency nous-même. On avait bien vu que les rendez-vous et autres actions appelées par le RAG7, par la CLAC et cie n’avaient aucune chance de nous permettre de vivre quelque chose de sérieusement amusant et pour tout dire, on n’avait pas envie de rester découragéEs à rien faire pendant que nos quartiers étaient pris d’assault par les flics.

Euphoriques, nous avons installé sur l’intersection des divans et meublé l’espace avec des bannières, des rires et des chansons. Des camarades ont mis leurs corps entre l’espace nommé pour l’occasion Zone d’expression populaire et l’anti-émeute pour nous permettre de s’amuser encore un peu pis on a fini par mettre le feu au salon et partir en manif dans la ville.

La vie, ou rien…

Les médias, omnubilés par les divans en flammes, n’ont pas cru bon de relayer le communiqué de la Brigade Espace Public (BEP). Nous avons donc choisi de le difuser ici :

Brigade espace public : pas de panique, tout est sous contrôle

C’est bien le problème.

Même la possibilité de critiquer l’État est encadré par la police et les clôtures. Des zones de libre expression emmurées, des manifestations permises à conditions de ne déranger personne. On s’est fait voler le monde jusqu’à la possibilité de le remettre en question. Et tranquillement le monde reste à sa place, devant son téléviseur, accroché à la radio, suspendu aux écrans.

Chaque année, c’est la même pièce de théâtre qui se rejoue : tout le monde est là, à son poste. La dictature des ordres atteint son paroxysme et les peuples tentent tant bien que mal de montrer une opposition organisée à ce spectacle.

Alors qu’on nous gave de messages de peur face aux possibles montées de tension entre police et manifestant.es, ceux qui discutent sécurité et répression, extraction pétrolière et colonisation, guerre et haine des migrant-e-s, exploitation des travailleuses et déréglementation ont le beau jeu. La question de la violence doit être posée sur un autre plan.

Cette zone d’expression populaire est à l’opposé de cette bouffonnerie, de ce désert que vous appelez G7. C’est la réappropriation par le bas, par la rue, de nos vie, de nos corps, le réapprentissage du territoire et de la liberté de se mettre en action contre la misère de ce système pourri.

Ici, on arrête le vieux monde. Ici, on creuse le nôtre dans les failles de son pouvoir en déclin. Ici est maintenant, c’est la vie.

Action antifasciste à la frontière Québec/États-Unis

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Juin 032018
 

De It’s Going Down

3 juin 2018 – Le rassemblement appelé par Faith Goldy à la frontière de Roxham (Québec/É-U) a regroupé une centaine de personnes et d’organisations d’extrême-droite du Québec et de l’Ontario, en plus de quelques losers ayant fait le voyage d’aussi loin que l’Alberta et la Nouvelle-Écosse. C’était la première mobilisation inter-provinciale organisée sur cette frontière.

Faith Goldy est une des personnalités les plus populaires de l’alt-right sur internet au Canada. Elle suscite l’intérêt autant des forces populistes inquiètes de l’« immigration illégale » et de la « menace musulmane » que des fascistes et des néo-nazis. Elle se frotte particulièrement à ces derniers, notamment en répétant le slogan nazi des 14 mots, en blaguant avec des gens de Daily Stormer à Charlottesville et en étant une avide défenseure de l’« identitarisme » au Canada, y compris du groupe d’alt-right Identité Canada. Pour en savoir plus sur Goldy.

Goldy a récemment atteint le sommet de sa popularité, quand elle s’est filmée en train d’être expulsée d’une contre-manifestation antifasciste à la frontière Québec/États-Unis à Lacolle quelques semaines plus tôt. Les franges de l’extrême-droite québécoise, qui, pour plusieurs, n’avaient jamais entendu parler d’elle, en ont pris bonne note et ont participé en plus grand nombre au rassemblement du 3 juin.

Les participants représentaient le public-cible de Goldy : des membres des Proud Boys de l’Ontario, ainsi que d’autres activistes internet de l’alt-right, comme Ronny Cameron (« nationaliste blanc » auto-déclaré et partisan de l’alt-right), Alex Van Hamme (Free Bird Media) et Georges Massaad (The Phalange Media). La majorité des participant.es était cependant originaire du Québec. Bien qu’elle ait snobé les organisations québécoises, ignorant les ouvertures de Dave Tragget et de Sylvain Lacroix, et que son appel aux « patriotes » de se présenter avec des drapeaux du Red Ensign ait aliéné quelques nationalistes Québécois, il y avait un grand nombre de personnes associées à Storm Alliance, à Atalante, à la Meute et même au Front Patriotique du Québec (qui s’en était pourtant dissocié à cause de l’enjeu des Red Ensign).

Dans ses videos d’appel, Goldy avait demandé aux participant.es d’agir de façon respectable, mais elle n’avait certainement pas contesté la présence, au coin de Fisher et Roxham Road, de la milice III% dont les membres étaient vêtus d’habits tactiques pour patrouiller le secteur. La zone ressemblait alors plus à une scène militaire qu’à une manifestation pour la fermeture des frontières, ce qui a révélé la violence de l’extrême droite aux yeux de tou.tes. Leur désir fétichisé de patrouiller les frontières d’un État colonial bâtit sur des terres autochtones volées montre que les suprémacistes blancs sont bien au courant de ce qu’elles représentent : elles font partie des infrastructures du racisme qu’ils désirent (les frontières, les lois anti-immigration, les centres de détention, les accords de « pays tiers sûr »).

Dans le passé, les anti-fascistes ont appelé à des contre-manifestations publiques. Nous sommes alors souvent repoussés par les flics de la SQ qui veulent faire place aux groupes d’extrême-droite. Cette fois, nous n’avons fait aucun appel public. Nous avons plutôt tenté de nous placer stratégiquement sur la Roxham Road pour pouvoir bloquer l’autoroute. Nous étions peu, comme nous l’avions choisi. Notre objectif était de perturber leur manifestation d’une manière efficace et pour le plus longtemps possible. Il s’agissait d’une expérimentation que nous n’avons pas fini d’évaluer.

Solidarité avec les tou.tes les migrant.es qui traversent les frontières, solidarité avec tout ceux et toutes celles qui sont détenu.es dans des centres anti-immigrant.es. Solidarité avec les autochtones qui mènent la résistance contre les États coloniaux et leurs frontières.

Prison pour migrant-e-s : une bande anti-construction libère des milliers de criquets dans les bureaux d’architectes

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Mai 192018
 

Le siège social de Lemay, 3500 rue Saint-Jacques

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tôt un matin d’avril 2018, notre équipe de construction amateur a relâché des milliers de criquets dans les nouveaux quartiers généraux de la compagnie d’architecture montréalaise Lemay. Nous avons arraché un mur de plywood d’un côté du bâtiment et avons laissé entrer les criquets dans leurs tout nouveaux locaux. En effet, la compagnie Lemay et le Groupe A (situé à Québec) ont obtenu un contrat pour construire un nouveau centre de détention de migrant-e-s à Laval, en banlieue de Montréal. Son ouverture est prévue pour 2020. Nous sommes opposé-e-s aux frontières, aux prisons et aux centres de détention de migrant-e-s. Nous luttons pour un monde où toutes et tous sont libres de se déplacer et de s’établir; un monde libre de la suprématie blanche, du capitalisme, du colonialisme et du patriarcat.

Nous voyons cette action comme le début d’un effort concerté pour empêcher la construction de ce nouveau centre de détention de migrant-e-s. Les criquets sont reputés pour se reproduire rapidement et sont particulièrement difficiles à exterminer; leur bruit constant et leur prolifération rapide dans n’importe quel espace font de ces derniers bien plus qu’une simple nuisance. Ils se multiplieront dans les murs du bâtiment greenwashé de Lemay, dans Saint-Henri, un quartier en gentrification, et ce, même après que le mur que nous avons enlevé ne soit remplacé. Pendant ce temps, notre résistance s’organisera face au centre de détention des migrant-e-s et à tout ce qu’il représente.

Ce nouveau centre de détention pour migrant-e-s à Laval a été proposé dans le cadre d’un «ajustement» du système d’immigration proposé par le gouvernement canadien. La plus grande partie de cet ajustement est dirigé vers les infrastructures : des 138 millions accordés, 122 seront dépensés dans la construction de deux nouveaux centres de détention (à Laval et à Surrey, en Colombie-Britannique) ainsi que dans l’amélioration du centre de détention en fonction à Toronto. Le gouvernement justifie ces mesures en prétendant que les «centres» (pour ne pas dire prisons) ne respectent pas les standards internationaux. Il y a d’ailleurs quelque chose d’ironique à voir que tout en investissant dans de nouvelles prisons pour migrant-e-s, il prétend vouloir trouver des alternatives à la détention.

Ces nouvelles installations sont présentées comme des “meilleures” prisons. Elles sont supposément issues d’un design “non-institutionnel” et ont des espaces extérieurs et un accès facile aux familles ainsi qu’aux représentant-e-s d’ONG, mais priorisent tout de même la “sécurité publique” par l’incarcération. Les compagnies mandatés pour la construction du centre à Laval sont connues pour concevoir des palais de justice et des prisons “LEED”, ainsi que des bibliothèques et des pavillons universitaires. Il est difficile d’imaginer que cette nouvelle prison ne donnera pas une impression “institutionnelle”. La tentative du gouvernement Trudeau rappelle celle par le gouverment fédéral dans le système carcéral pour femmes des années 90 et la tentative du gouvernement ontarien d’assouplir son système carcéral. Les réformes dans les centres de détention visent à redécorer des bâtiments d’où il est interdit de sortir pour prétendre qu’il est acceptable d’y enfermer des personnes.

La nouvelle prison de Laval semble avoir une capacité semblable ou légèrement supérieure à celle du centre présentement en fonction (de 109 à 144 personnes, la nouvelle aurait une capacité d’enfermer 121 personnes). Alors que les dernières années enregistrent un taux plus bas d’incarcération de migrant-e-s et que les gouvernements prétendent vouloir le réduire davantage, ce projet laisse penser qu’il ne s’agit que de mensonges. Étonnant. Comme il a été dit, “construisez les, et ils se rempliront”. Il est peu probable d’assister à une réduction du nombre de détenu-e-s.

Voyons cela de plus près. En tant qu’acteur de l’”ajustement” du système d’immigration, le ministre de la sécurité publique Ralph Goodale a annoncé l’intention du gouvernement d’explorer des “alternatives à l’incarcération”. Dans le rapport qui a été écrit sur la réforme, le gouvernement affirme que les alternatives à l’incarcération incluent “la possibilité de s’identifier par téléphone pour ne pas avoir besoin de se rendre en personne aux services frontaliers, l’augmentation de la liberté de mouvement, la facilitation des critères et l’optimisation de l’efficacité”. C’est-à-dire rendre le travail des flics des frontières plus facile et sauver de l’argent.

Les alternatives les plus connues de l’incarceration des migrant-e-s incluent les maisons de transition et le port de bracelets électroniques ainsi que la probation à travers des ONG qui sont prêtes à agir comme gardiens de prison. Ces mesures sont préférables à l’enfermement. Alors que la prison est le bâton qui menace de frapper, elles représentent la carotte qui discipline. Dans tous les cas, elles servent de légitimation à l’usage de l’emprisonnement (“nous vous avons donné le choix d’utiliser la reconnaissance vocale même si vous ne pouviez pas régulariser votre statut car vous alliez être déporté-e, mais vous avez disparu, il faut donc vous jetter en prison”). Les alternatives à la détention sont des formes plus sophistiquées de contrôle de migrant-e-s qui permettent à l’État de paraître charitable tout en déportant et en emprisonnant des personnes qui ne les respectent pas.

La stratégie d’implanter des alternatives à la détention ne ferait qu’accentuer la collaboration entre les ONGs et le gouvernement pour la détention des migrant-e-s, en échange du financement pour payer les salaires des employé-e-s. En 2017, le gouvernement a signé un nouveau contrat avec la Croix Rouge pour évaluer les conditions dans les centres de détention des migrant-e-s. Par contre, la Croix Rouge surveille techniquement ces conditions depuis 1999, il s’agit seulement de la première fois qu’ils reçoivent un “financement de base” de la part du gouvernement. Avec 1.14 million en deux ans, la Croix Rouge continuera à “évaluer” les centres de détention et à dire au gouvernement que tout va pour le mieux, légitimant la continuation de l’emprisonnement des migrant-e-s. N’est-ce pas merveilleux, quand les ONGs font bien paraître la répression du gouvernement?

Qu’est-ce qui ressort de cet ajustement au final? Plus d’argent pour les prisons répressives, un peu d’argent pour des formes moins violentes de contrôle des mouvements et un peu pour la Croix Rouge. Dans le contexte des migrations à la frontière américaine de ceux et celles qui fuient le régime de Trump, un contexte où la plupart de ces personnes n’obtiendront jamais de statut de réfugié et pourraient bien se retrouver dans un centre de détention, nous voulons empêcher la construction de ce nouveau centre de détention des migrant-e-s. Selon nous, c’est un moment opportun, c’est même le seul moment, pour intervenir pour arrêter le cours des choses. Nous nous mobilisons contre cette nouvelle prison en gardant en tête que nous voulons aussi faire fermer l’ancienne. Nous voyons la prévention de la construction de cette prison uniquement comme une partie d’un combat bien plus grand pour détruire celles qui existent déjà.

En plus de placer cette lutte dans le contexte d’une “crise migratoire” globale, nous comprenons aussi que celle-ci s’inscrit aussi dans le contexte de la montée de l’extrême droite. Storm Alliance, un groupe d’extrême droite raciste et anti-immigration a organisé une poignée de maniestations à la frontière, souvent rejoint par La Meute, un groupe populiste spécifiquement québécois. Influencé par les rhétoriques anti-immigrante et d’extrême droite sur internet, Alexandre Bissonnette a fusillé et tué six personnes dans une mosquée de Québec il y a un an et demi. TVA et le Journal de Montréal ont aussi publié une fausse nouvelle islamophobe pour faire mousser la haine.

Avec tout cela en tête, nous comprenons que la lutte contre la construction de ce nouveau centre de détention est une lutte anti-fasciste, qui est elle-même une lutte contre la suprémacie blanche. Nous souhaitons lier nos actions avec celles d’autres personnes dans nos communautés, proches et éloignées, qui se battent également contre la suprémacie blanche et la montée de l’extrême droite. Même si nous combattons le libéralisme et sont gouvernement actuel au Canada, nous nous battons aussi contre l’extrême droite et leurs désirs d’un avenir plus violent.

Nous sommes inspiré-e-s par l’action récente pour empêcher la déportation de Lucy Granados. Nous sommes inspiré-e-s par le courage quotidien des personnes sans statut et par ceux et celles qui s’organisent et se rassemblent pour protéger nos communautés. Nous sommes inspiré-e-s par toutes les personnes qui se lèvent contre les frontières, les prisons et les autres formes de domination. Nous sommes inspiré-e-s à lutter pour leur liberté de s’installer et de se déplacer, et vous appelons à lutter avec nous.

Lemay n’est pas la seule entreprise impliquée dans la conception et la construction de la prison, et n’est donc pas le seul point de pression possible. Des plans architecturaux de Lemay, aux contributions du Groupe A, aux matériaux et aux équipes de constructions, il faut des ressources multiples pour bâtir une prison. Ceci est un appel pour plus de recherche, de discussions, et d’actions autour de Lemay spécifiquement, mais aussi de toutes les autres firmes et groupes qui sont impliquées dans le projet. Nous espérons voir d’autres bandes anti-construction agir dans le futur et nous espérons que ce projet devienne l’objet d’une campagne soutenue, capable de rassembler plusieurs personnes et groupes vers un futur sans prisons ni frontières.

Nous espérons que la résistance à cette prison continuera de proliférer, plus vite et plus loin que ces milliers de criquets.

Deux statues de la reine Victoria sont vandalisées à Montréal

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Mai 192018
 

De subMedia

Communiqué anonyme original produit par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie, partagé avec subMedia:

Quelques jours avant la Fête datée et insultante commémorant la reine Victoria, deux statues importantes érigées en hommage à la reine Victoria furent vandalisées pendant la nuit du 17 au 18 mars à Montréal.

Le monument en mémoire à la reine Victoria au centre-ville de Montréal (érigé en 1872), ainsi que la statue de bronze sur la rue Sherbrooke (érigée en 1900) à l’Université McGill, ont été arrosées avec de la peinture rouge.

Cette action se base en opposition au colonialisme et à l’impérialisme, et exprime également une aversion envers la monarchie britannique parasitique (ainsi qu’envers toute monarchie). De plus, nous nous inspirons directement du vandalisme récent (avec peinture verte) des mêmes statues de la reine Victoria à l’occasion de la Saint-Patrick ce mars dernier, action revendiquée par la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin.

Pour la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, ces statues représentent “un héritage criminel de génocide, de meurtres de masse, de torture, de massacres, de terrorisme, de famines forcées, de camps de concentration, de vols, de dénigrement culturel, de racisme et de suprématie blanche.”

Les statues de la reine Victoria devraient être ôtées de l’espace public et placées dans un musée en tant qu’objets historiques. Les statues et les monuments publics ne devraient pas représenter l’oppression. La présence de statues commémorant la Reine Victoria à Montréal est, pour citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, “ une insulte aux nations autochtones en Amérique du Nord (l’Île de Tortue) et en Océanie, ainsi que les peuples d’Afrique, du Moyen-Orient, des Caraïbes, du sous-continent indien, et partout où l’Empire britannique a commis ses atrocités.”

Ces statues sont également insultantes pour les gens qui représentent les luttes irlandaises progressistes, ainsi que pour les Québécois.es. Par contre, nous dénonçons les “Québécois.es de souche” racistes et anti-immigrant.es au Québec (les souchebags) qui tentent de s’approprier l’héritage des patriotes pour mieux représenter leurs idées néo-fascistes.

Contexte important: notre action d’hier soir contribue à une nouvelle tradition de ciblage de symboles et monuments coloniaux pour qu’ils soient vandalisés et, éventuellement, enlevés: Cornwallis à Halifax, John A. Macdonald à Kingston et à Montreal, le mouvement Rhodes Must Fall en Afrique du Sud, la résistance aux monuments Confédérés aux États-Unis, et bien d’autres encore.

Pour encore citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin: “Notre action est une expression de solidarité anticoloniale et anti-impérialiste, et nous encourageons d’autres gens à entreprendre des actions semblables contre des monuments et symboles racistes qui ont leur place dans des musées, et non dans nos espaces publics partagés.”

— Communiqué par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie

* Henri Paul était conducteur du Mercedes de luxe qui transportait la Princesse Diana lors de son accident mortel à Paris en 1997. Chaque membre de la monarchie britannique mérite un conducteur français saoul.

Retour sur la manif contre la « marche pour la vie »

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Mai 182018
 

 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Chaque mois de mai, des milliers de personnes se réunissent à Ottawa pour la «marche pour la vie», une initiative d’organisations opposées au libre choix et à la libre information en ce qui concerne l’interruption volontaire de grossesse. Cette année, ce fut le 10e du mois que les manifestant.es anti-choix prirent les rues de la capital pour manifester contre les droits des femmes (et toutes personnes avec un utérus) d’avoir le droit sur leur propre corps, d’avoir le droit d’avorter. La Riposte féministe organisa un contingent montréalais pour joindre une contre manifestation avec des groupes féministes de l’Outaouais et d’Ottawa. Nous étions à peu près 50 personnes à partir de la station Berri-UQAM ce matin là, caféinées d’indignation.

Le débarquement se fit au Confederation Park, au centre-ville, où déjà des militant.es étaient réuni.es et distribuaient des tracts aux passants et passantes dans la rue. Pendant près d’une heure, la parole fut prise par des femmes et des personnes de la diversité sexuelle et de genre autour des thèmes communs de la défense de l’autonomie corporelle dans toutes ses expressions, des institutions étatiques coloniales et impériales qui taisent les voix des personnes opprimées par le genre/sexe et du droit à l’avortement sécuritaire, accessible et légale.

À 13h30, nous partîmes, solidaires et fortes, bloquer le départ de la manifestation Pro-Vie, appellation hypocrite qui détourne l’attention des enjeux qu’entourent cette prise de position conservatrice : le désir de contrôle de la femme et de son corps, la discrimination des personnes LGBTQIA+ et le racisme. Malgré notre plus petit nombre, nous formons une opposition solide et vocale qui empêcha effectivement la manifestation anti-choix d’avancer. Après près d’une heure de résistance, le camp antiféministe opposé renonça et recula. Ce fut symboliquement le moment le plus significatif de la journée.

La contre-manifestation bifurqua à son tour pour tenter de bloquer à nouveau la manifestation, ayant continué leur marche sur une autre route parallèle. Nous prîmes alors une plus petite rue perpendiculaire pour la rejoindre. La police s’empressa de nous dépasser afin de construire un mur impénétrable constitué d’une chaine de vélo allant d’un bout à l’autre de l’intersection. Cet encloisonnement fut une tactique de répression policière : elle aura consisté à faire exister un sujet révolutionnaire radical, nous, une counter gang dangereuse et violente. La police ne cherchait pas à nous détruire, mais plutôt à nous produire en tant que sujet politique. Comme le comité invisible l’a expliqué dans À nos amis : « Quand la répression nous frappe, commençons par ne pas nous prendre pour nous-mêmes, dissolvons le sujet-terroriste fantasmique que les théoriciens de la contre-insurrection se donnent tant de mal à imiter; sujet dont l’exposition sert surtout à produire par contrecoup la «population» – la population comme amas apathique et apolitique, masse immature bonne tout juste à être gouvernée, à satisfaire ses cris du ventre et ses rêves de consommation. »

L’intention de la non-violence de notre part était claire dès le début de la contre-manifestation. Nous exprimons notre indignation pacifiquement. La répression policière subit de notre côté seulement était alors injustifiée pour des raisons de sécurité. Il était alors évident que l’emprisonnement par force servait à légitimer la prise de position adverse, celle des «pro-vie». C’était une démonstration de soutien indéniable pour les arguments anti-féministes, camouflée sous le devoir de protégé une liberté d’expression incontestable dans la société néolibérale.

Par le fait même, la tactique de répression servait aussi à réduire nos revendications à une posture violente et sans fondement. Les policiers ont réussi à inverser le backlash, transférant la violence des propos anti-choix sur nous, qui ne faisons qu’affirmer nos droits sur notre propre corps. Ceci a permis de donner libre cours à une manifestation ouverte de violence masculiniste et antiféministe envers nous, contingent emprisonné et donc vulnérable.

La «peace-line», formé de policiers, renforçait le vieux paradigme dualiste, créant une opposition : d’une part, les bons citoyens défendant le droit à la vie, et d’autre part, la gang d’insurgées, violentes. Mais il ne faut oublier que la vraie violence se trouvait du côté protégé. En effet, cette manifestation reflète la montée de l’extrême droite et du fascisme en Amérique du Nord. On pouvait y lire des slogans comme « All lives matter », « Make Canada Great Again » et « Not your body not your choice». La plupart de ces affiches étaient portées par des hommes cisgenres blancs. En plus, il y avait beaucoup d’étudiant.es du secondaire, provenant majoritairement d’écoles catholiques qui défilaient avec leurs pancartes pro-vie confectionnés en classe, ce qui reflète un endoctrinement systémique et étatique imposé dès un très jeune âge.

Continuons à dénoncer les mouvements néonazis et fascistes pour ne pas banaliser une telle violence. Soyons solidaires aux peuples autochtones, aux personnes racisées, aux femmes et personnes de la diversité sexuelle et de genre! Malgré les difficultés émotionnelles, psychologiques et physiques, cette contre-manifestation fut porteuse des voix militantes passées et présentes et servit de rappelle que la lutte est encore à mener. Merci à la Riposte Féministe de Montréal de nous rappeler la force vivante de la communauté.

Première bannière anti-G7 au Saguenay

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Mai 172018
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

En ce froid matin, le collectif anti G7 « Saumons la terreur » a frayé son chemin jusqu’à la base militaire de Bagotville pour poser sa première bannière « G7, Stay Home, Use Skype », afin de protester contre la tenue du sommet en juin 2018 à La Malbaie.

Nous nous insurgeons que la région de Charlevoix soit déjà entièrement paralysée par des mesures sécuritaires drastiques et disproportionnées implantées à grands frais par les gouvernements québécois et canadiens pour accueillir les hauts dignitaires, alors qu’une simple vidéoconférence aurait suffi. Nous avons sciemment choisi la base de Bagotville, point d’entrée international important de la région, pour montrer notre désaccord envers la venue de ces chefs d’État et le déploiement des Forces armées canadiennes pour assurer leur protection.

Nous déplorons que la couverture médiatique des enjeux soulevés par le G7 soit pratiquement inexistante. Les nombreuses critiques de fond proposées par les différents groupes communautaires peinent à se faire entendre dans les réseaux d’informations traditionnels, au profit d’une campagne de peur menée afin de légitimer les millions de dollars puisés dans les fonds publics qui serviront au financement de la folie sécuritaire qui couve cette mascarade politique.

Le G7, sous le couvert d’un agenda pacifique et progressiste, ne nous semble être qu’une manifestation de violence institutionnelle. Nous considérons que les pays du G7 forment à eux seuls les principales raisons de l’existence des inégalités sociales mondiales.

D’autres actions anti G7 sont à prévoir, tant dans la région qu’à l’échelle de la province.