Montréal Contre-information
Montréal Contre-information
Montréal Contre-information

Une réponse anarchiste aux changements climatiques

 Commentaires fermés sur Une réponse anarchiste aux changements climatiques
Sep 232019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Traduction de « An Anarchist Solution to Global Warming« 

Si la réponse du Capitalisme Vert face aux changements climatiques ne fera qu’ajouter de l’huile sur le feu, et si le gouvernement restera incapable de résoudre le problème à une échelle globale (comme je l’ai débattu dans les articles [1] [2]), qu’est-ce que suggèrent les anarchistes pour réorganiser la société afin de diminuer la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et pour survivre dans ce monde qui n’est déjà plus le même?

Il n’existe pas une seule position anarchiste, et plusieurs anarchistes refusent même d’offrir une réponse en affirmant que si la société se libère de l’État et du capitalisme, elle se transformera de manière organique, et non pas en suivant les lignes d’un plan quelconque. D’ailleurs, cette attitude de contrôle politique, qui consiste à voir le monde de haut en y imposant plans et changements, est indissociable de la culture responsable de la destruction de la planète et l’oppression de ses habitant-e-s.

Malgré tout, je voudrais esquisser une manière possible d’organiser nos vies, non pas dans le but d’offrir une proposition concrète, mais parce que les visions nous rendent plus fort-e-s, et que nous avons tou-te-s besoin de courage afin de rompre une fois pour toutes avec les institutions existantes et les fausses solutions qu’elles nous offrent. Je vais décrire comment une société écologique et antiautoritaire pourrait se manifester avec les mots qui émergent de la complexité non idéale du moment présent. À des fins de simplification, je n’entrerai pas dans des débats d’ordre scientifique concernant ce qui est durable et ce qui ne l’est pas.

Je base la description de ce futur monde possible à la fois sur des nécessités physiques et sur ce qui est éthiquement désirable, en accord avec les prémisses suivantes.

  • L’extraction et la consommation de combustibles fossiles doivent être cessées complètement.
  • La production alimentaire industrielle doit être remplacée par des méthodes de cultivation durables et à échelle locale.
  • Les structures de centralisation du pouvoir sont par nature des structures qui exploitent l’environnement et qui oppriment les gens.
  • Les mentalités de valeur quantitative, d’accumulation, de production et de consommation – en d’autres mots, la mentalité marchande – sont par nature des mentalités qui exploitent l’environnement et qui oppriment les gens.
  • La science médicale est imprégnée d’une haine du corps, et même si elle a perfectionné une réponse efficace aux symptômes, sa pratique actuelle nuit à notre santé.
  • La décentralisation, l’association volontaire, l’organisation autonome, le soutien mutuel, et la non-coercition sont tous des projets et des pratiques réalisables ayant fonctionné par le passé, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la civilisation occidentale, et ce à de nombreuses reprises.

Bienvenue dans le futur. Personne n’aurait pu deviner que la société globale ressemblerait à ça. Sa caractéristique déterminante est son hétérogénéité. Certaines villes ont été abandonnées; des arbres poussent au travers des avenues, des rivières se précipitent là où l’asphalte recouvrait jadis le sol, et les gratte-ciels s’effritent pendant que des cerfs se nourrissent à leurs pieds.

D’autres villes sont en plein essor, mais elles ont tellement changé qu’elles sont méconnaissables. Des toits, des friches désertes, et des trottoirs se sont transformés en jardins. Des arbres fruitiers et à noix bordent chaque pâté de maisons.

Les coqs annoncent chaque lever du soleil. Environ un dixième des rues – les artères principales- restent pavées ou sont faites de gravier, les théâtres et les édifices communautaires peuvent obtenir du courant même quand il se fait tard, sur une base rotative afin qu’ils puissent rester ouverts pour des soirées cinéma et d’autres évènements. Tout le monde a des chandelles et des lampes rechargeables, il y a alors toujours des lumières qui éclairent des fenêtres le soir. Nous sommes loin du ciel urbain d’aujourd’hui: la nuit on peut voir des étoiles dans le ciel, et les enfants, incrédules, restent bouche bée quand les ancien-ne-s leur racontent comment les gens ont abandonné l’ancien monde.

L’électricité est produite grâce à un réseau avoisinant de stations où l’on brûle les déchets agricoles (comme les épis de maïs) et des biocarburants, ainsi qu’à partir d’une petite quantité d’éoliennes et de panneaux solaires. Mais la ville utilise seulement une fraction de ce qu’elle consommait avant. Les gens chauffent et refroidissent leur maison sans électricité, grâce à une conception intelligente qui utilise la passivité solaire. Dans les régions plus froides, pendant l’hiver, les gens complètent cela avec de la combustion de carburants renouvelables, mais les maisons sont bien isolées et les fours sont conçus avec la plus grande efficacité: il n’y a donc pas grand-chose à faire.

Personne ne possède de réfrigérateur, mais à tous les étages des bâtiments, on peut trouver un congélateur collectif. On entrepose les denrées périssables comme le yogourt, les oeufs et les légumes dans une glacière ou dans une cave, et les aliments sont mangés frais ou bien cannés. Les gens font pousser la moitié de leur propre nourriture dans les jardins de leur quartier. Presque toute la nourriture provient d’un rayon de 30 km. Aucun aliment n’est modifié génétiquement ou produit à partir d’ingrédients chimiques, et les aliments sont cultivés pour leur goût et leur apport nutritif – pas selon leur longévité et leur durabilité par transport. En d’autres mots, les aliments sont plus goûteux, et la nourriture est plus saine.

Toutes les maisons ont une toilette compostable et de l’eau courante, mais pas de service d’eaux usées. Une quelconque loi non écrite assure que chaque communauté à travers le monde remédie à la production de ses propres déchets. L’envoi de déchets polluants en aval est le plus grand tabou. Les rares usines restantes utilisent des champignons et des microbes situés sur de grandes parcelles boisées autour de l’enceinte de l’usine pour assainir les polluants qu’elles produisent. Les quartiers transforment tous leurs déchets en compost ou en carburant. La quantité d’eau potable disponible étant limitée, les bâtiments sont équipés de capteurs d’eau de pluie pour les jardins.

Dans la plupart des villes, les gens tiennent des assemblées de quartier périodiques ou ad hoc afin de maintenir les jardins, les routes et les bâtiments, d’organiser les services de garderie, et de médier les disputes. Les gens participent également à des réunions avec les conseils de travail ou les projets infrastructuraux auxquels illes décident de consacrer une partie de leur temps. Ceux-ci peuvent inclure: le conseil de l’eau, des transports, de l’électricité, un hôpital, un conseil de travailleur-ses de construction, de guérisseur-ses (la grande majorité des soins de santé est assurée par des herboristes, des naturopathes, des homéopathes, des acupuncteur-rices, des massothérapeutes, des sages-femmes et d’autres spécialistes effectuant des visites à domicile) ou encore une usine. Autant que possible, les conseils de travail sont décentralisés, avec des individus et des petits groupes à qui on fait confiance de bien faire leur travail. Lorsque nécessaire, illes coordonnent également leurs activités au sein de réunions se déroulant généralement sous la forme d’assemblées ouvertes utilisant le consensus et privilégiant le partage des perspectives et des informations, plutôt que la prise de décision. Parfois, des rencontres interrégionales sont organisées (pour les communautés autour d’un même cours d’eau, par exemple). Elles fonctionnent selon une structure de délégation, quoique les rencontres restent ouvertes à tout le monde et cherchent toujours à atteindre des décisions qui satisfont l’ensemble des gens, considérant qu’il n’y a pas d’institutions coercitives et que la coercition sous n’importe quelle forme est mal vue. Elle signifie « ramener les vieux jours ».

Puisque le pouvoir est toujours localisé au maximum, la grande majorité des décisions sont prises par des individus ou des petits groupes partageant des affinités et travaillant régulièrement ensemble. Depuis qu’on n’accorde plus d’importance à l’homogénéité de la population, qui servait autrefois à des fins de contrôle et d’accumulation du pouvoir, les gens ont réalisé qu’une bonne partie de la coordination prend place de manière organique: différentes personnes prenant différentes décisions et travaillant à réconcilier leurs décisions avec celles des autres.

Même si les sociétés sont structurées de manière à créer des sentiments de communauté et de mutualité, il existe également une grande marge de manoeuvre pour la vie privée solitaire. Plusieurs quartiers ont des cuisines et des salles à manger collectives, mais les gens cuisinent parfois elleux-mêmes et peuvent manger seul-es lorsqu’illes en ont envie. Dépendamment des préférences culturelles, certaines sociétés ont des bains publics et d’autres non. La mise en commun forcée des expériences passées sous les utopies socialistes est absente de ce monde. La propriété privée a été abolie dans le sens classique (c’est-à-dire où les gens reposent sur les moyens de production pour leur survie), mais n’importe qui peut avoir autant d’effets personnels qu’ille peut et veut en obtenir – vêtements, jouets, réserve de bonbons, vélo, etc.

Plus une communauté est petite, plus elle a tendance à utiliser une économie du don – tout ce que tu n’utilises pas, tu l’offres en cadeau, solidifiant ainsi les liens que tu entretiens avec les autres et augmentant la quantité d’objets en circulation – qui est possiblement le système économique le plus vieux et le plus répandu dans toute l’espèce humaine.

Il n’y a plus de police. Généralement, les gens sont armés et entrainés à l’autodéfense. La vie quotidienne de chacun-e comprend des activités qui favorisent un sens de l’intérêt personnel et collectif. Les gens dépendent de la coopération et de l’aide mutuelle pour leur survie et leur bonheur, alors celleux qui endommagent leurs liens sociaux se font surtout du mal à elleux-mêmes et s’isolent. Les gens ont combattu pour renverser leurs oppresseur-es. Illes ont défait la police et les forces militaires de la classe dirigeante, et illes se rappellent de leur victoire. L’impératif de ne plus jamais être gouverné-es constitue une part importante de leur identité. Illes ne sont pas sur le point de se sentir intimidé-es par un-e psychopathe occasionnel-le ou une bande de malfaisant-es.

En bref, la ville a une empreinte écologique négligeable. Une densité élevée de personnes habite dans des régions qui ont une biodiversité impressionnante, avec de nombreuses espèces animales et végétales qui cohabitent dans la ville. Illes ne produisent pas de pollution à laquelle illes ne peuvent remédier elleux-mêmes. Illes se procurent de l’eau dans les bassins versants, mais en quantité bien moins grande que dans une ville capitaliste, et en accord avec les autres communautés qui partagent le même cours d’eau. Illes produisent des gaz à effets de serre en quantité réduite par la combustion de carburant. Cependant illes en retirent davantage de l’atmosphère par le biais de leur agriculture (puisque tous leurs biocarburants sont agricoles et que le carbone rejeté dans l’atmosphère est le même que celui que les plantes ont absorbé pendant leur croissance).

Presque toute la nourriture est produite de manière durable et locale. Il existe quelques usines de production, mais la plupart utilisent des matériaux recyclés.

À l’extérieur de la ville, le monde est encore plus transformé. Les déserts, les jungles, les régions montagneuses, les marais, la toundra, et les autres régions qui ne peuvent pas supporter une population de haute densité, sont redevenus sauvages. Aucun programme gouvernemental n’a été nécessaire pour préserver la nature; ça ne valait tout simplement pas la peine d’habiter là-bas une fois la production de combustibles fossiles terminée. Beaucoup de ces zones ont été reprises par les autochtones qui les habitaient jadis. Dans plusieurs de ces régions, les habitant-es peuvent de nouveau pratiquer la chasse et la cueillette, retrouvant la forme d’économie la plus intelligente pour cette biorégion et renversant ainsi la notion conventionnelle de ce qui est considéré « futuriste ».

Le transport persiste encore entre les biorégions. Les villes sont reliées par des trains qui fonctionnent par biocarburant, et les gens traversent régulièrement les océans sur des bateaux alimentés principalement par le vent. Une quantité quelconque des échanges interrégionaux se déroule de cette manière, mais le transport entre les régions permet surtout un mouvement de personnes, d’idées et d’identités. Les gens sont moins mobiles qu’illes ne l’étaient dans les derniers jours du capitalisme, mais d’un autre côté, illes ne sont plus obligé-es de suivre les caprices de l’économie, ni d’être déraciné-es par la recherche de travail. Économiquement, les biorégions sont presqu’entièrement auto-suffisantes et les gens se supportent elleux-mêmes. S’illes se déplacent, c’est parce qu’illes veulent voyager, voir le monde, et sont libres de le faire car il n’y a plus de frontières.

Les communications de plus longue distance se font principalement par radio. La majorité des communautés urbaines ou semi-urbaines ont des téléphones et internet. La production hautement toxique d’ordinateurs a pratiquement cessée, mais quelques villes utilisent de nouvelles méthodes, plus lentes mais plus responsables, afin de manufacturer des ordinateurs à une échelle minimale. Des populations rurales habitent assez proches d’une ville pour accèder à ces formes de communication, de temps en temps. Les gens recoivent encore des nouvelles provenant du monde entier, et illes continuent de cultiver une identité qui est partiellement globale.

Les bases économiques de la société se sont grandement diversifiées au sein de chaque communauté linguistique. En d’autres mots, une personne peut vivre dans une commune agricole avec un niveau technologique similaire à celui de l’occident du 19ième siècle, mais à côté d’elle se trouve une forêt habitée par des chasseur-es-cueilleur-ses, et quelque fois par année elle se rend dans une ville qui est elle-même organisée par des conseils de travail et des assemblées de quartiers, où l’on trouve de l’électricité, des autobus, une station de train ou un port, et où elle peut regarder des films ou lire le blog de quelqu’un qui vit à l’autre bout du monde.

Des images et des nouvelles provenant du monde entier circulent dans les communes sur une base régulière. Les gens parlent la même langue et partagent une culture et une histoire similaires avec ces communautés qui autrement sont bien différentes. Il en résulte qu’une identité clanique et insulaire, susceptible de poser de sérieux problèmes -notamment la régénération potentielle de comportements dominateurs et impérialistes-, est constamment évitée par la cultivation d’une identité globale et par le mélange avec des membres très différents d’une communauté plus large. En effet, puisque presque toutes les communautées linguistiques s’étendent bien au-delà d’une seule biorégion, et puisque les gens connaissent une mobilité sociale sans précédent, il y a une circulation infinie des gens entre ces différentes communautés. Chaque individu décide, à un certain âge, s’ille veut vivre dans la ville, la campagne ou la forêt. Non seulement les frontières n’existent plus entre des nations construites artificiellement mais les frontières sociales n’empêchent plus le mouvement entre différentes identitées et catégories culturelles.

Pour les personnes agées, ce mode de vie est un paradis, mélangé aux détails croustillants de la réalité – conflits, labeur, chagrins et drames du quotidien. Pour les plus jeunes, c’est simplement vivre selon le bon sens.

Et d’année en année, le monde guérit un peu plus des ravages du capitalisme industriel. La quantité de forêt et de zones humides a augmenté au même rythme que la régénération de certaines zones, alors que les régions densément peuplées sont devenues des écosystèmes en santé grâce au jardinage, à la permaculture et à l’élimination des voitures.

Les niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont réellement en train de diminuer, bien que lentement, pour la première fois depuis des années, alors que le carbone est renvoyé dans le sol, dans les forêts et dans les zones humides et urbaines. La combustion d’énergie fossile a cessé. Plus du tiers des espèces de la planète se sont éteintes avant que les gens ne modifient enfin leur mode de vie, mais maintenant que la perte d’habitat est renversée, plusieurs espèces reprennent des forces. À condition que l’humanité n’oublie pas sa plus grande leçon jamais apprise, dans quelques millions d’années, la biodiversité de la planète Terre sera plus grande que jamais.

Une vie digne a remplacé le profit comme nouveau critère social et, en coup de poing contre tou-tes les ingénieur-es de la planification sociale, chacun-e est autorisé-e à déterminer comment y parvenir. Les gens ont retrouvé l’habilité de se nourrir et de se loger elleux-mêmes et les communautés individuelles ont prouvé qu’elles étaient les mieux placées pour élaborer un mode de subsistance plus adapté aux conditions locales et aux changements variés induits par le réchauffement planétaire. Au final, c’est une évidence: l’unique solution qui était écartée par ceux et celles qui profitaient des changements climatiques était la seule qui avait une chance de réussir.

Pendant trop longtemps, les gens n’ont pas cru ceux et celles qui les mettaient en garde contre les changements climatiques, l’effondrement écologique et les autres problèmes créés par le gouvernement et le capitalisme – ceux et celles qui réclamaient des solutions radicales. Au final, illes ont compris que la meilleure décision qu’illes avaient prise était de cesser de faire confiance aux gens au pouvoir, soit les responsables pour tous ces problèmes. À la place, illes se sont fait confiance et ont plongé.

Les lecteur-ice-s qui doutent de la possibilité de réalisation de cette vision peuvent se réferer au livre Champs, Usines et Ateliers de Pierre Kropotkin, qui énonce une proposition similaire, mais il y a plus de cent ans. Illes peuvent aussi voir comment les territoires autochtones sur lesquels illes vivent étaient organisés avant la colonisation. D’où je viens, la confédération des Powhatans a maintenu la paix et coordonné les échanges commerciaux entre plusieurs nations de la partie sud du bassin versant de la baie de Chesapeake. Au Nord, les Haudensaunne ont maintenu la paix entre cinq (et plus tard six) nations pendant des centaines d’années. Les deux groupes ont supporté de fortes densités de population grâce à l’horticulture intensive et à la pêche sans dégrader leur environnement.

Où je vis aujourd’hui, à Barcelone, les travailleur-ses ont repris la ville et les usines et ont tout dirigé elleux-mêmes en 1936. Et là où je me trouve en écrivant cet article, à Seattle, une grève générale d’un mois a eu lieu en 1919. Les travailleur-ses là-bas se sont également montré-es capables de s’organiser et de maintenir la paix. Tout ça n’es pas un rêve. C’est une possibilité imminente, mais seulement si nous avons le courage d’y croire.

Dur Lendemain : Le turbo-capitalisme à un jet de pierre du Bâtiment 7

 Commentaires fermés sur Dur Lendemain : Le turbo-capitalisme à un jet de pierre du Bâtiment 7
Mai 272019
 

De La Pointe Libertaire

Nous reproduisons ci-dessous le message du Collectif 7 À NOUS (que vous apercevez sur la photo prise au Bâtiment 7) qui tient à se dissocier d’un événement (22 au 24 mai 2019) que certains auraient tendance à mêler volontairement, pourtant deux projets aux antipodes quant aux buts et à la philosophie.

DUR LENDEMAIN

Cette semaine s’est ouvert à Pointe-Saint-Charles, sous le thème de « demain », la version 2019 de C2 Montréal (C2, pour commerce et créativité). C2 Montréal, c’est la foire commerciale « la plus avant-gardiste au monde » (intelligence artificielle, biotechnologie, « écoresponsabilité », yoga avec chèvres, menu végétalien et ainsi de suite), à 1 600$ la journée. Alors que notre quartier est décimé depuis des années par l’embourgeoisement, la grande classe d’affaires vient se pavaner chez nous pour se donner une image d’avant-garde. C2 Montréal est en effet un habitué des lieux excentrés au fort potentiel de « développement » et de « créativité ». Il est donc tout naturel que la Pointe leur soit tombée dans l’œil.

De fait, l’embourgeoisement utilise comme l’un de ses moteurs une fausse image de marque créée de toute pièce par les promoteurs immobiliers, la classe d’affaire en général et les instances étatiques et municipales. Alors qu’il y a 20 ans, la Pointe était parsemée d’édifices en ruine ou abandonnés et que la misère y était partout visible, le quartier est maintenant présenté comme le nec plus ultra de la vie urbaine, en effaçant son histoire et sa vie ouvrière, sa misère qu’on a déportée à coups de hausses de loyers. C’est beau la démocratie; pas besoin d’armée ou camps pour déplacer des gens, on n’a qu’à laisser « le marché » faire le travail « naturellement » en montant le coût de la vie, logement en premier.

Dans ces conditions, pas surprenant que Stephen Bronfman soit l’un des promoteurs de C2 Montréal, lui qui veut nous achever par la construction d’un stade de baseball à nos portes. Pas surprenant non plus que Guy Laliberté se retrouve parmi les conférenciers invités, lui qui avait voulu nous faire le même coup il y a 15 ans en déménageant le Casino de Montréal à l’endroit où on se trouve actuellement. Pas surprenant enfin qu’en plus du 1 600$ par jour (alors que l’événement fait appel à des bénévoles), on offre aux participant-e-s de payer un 25$ supplémentaire pour la réduction de l’empreinte écologique, comme si l’argent suffisait à faire un monde meilleur, comme si on pouvait acheter sa bonne conscience et sa vertu.

Voilà tout C2 Montréal : du tape-à-l’œil et de l’argent; du vent et rien d’autre. « Demain » ne se trouve pas dans le flot déraciné, impersonnel et éphémère du gros argent; il est dans l’enracinement dans une communauté forte, dans un tissu humain vivant, dans la (re)construction d’une collectivité capable de prendre son avenir en main. “Demain” n’est pas à C2 Montréal; il est dans le présent qu’on construit ensemble, et nous voyons comme une agression et une menace sa présence dans notre quartier.

Retour sur le Premier mai contre les frontières à Montréal

 Commentaires fermés sur Retour sur le Premier mai contre les frontières à Montréal
Mai 142019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le premier mai 2019 à Montréal, il y a eu 4 manifestations à des moments et endroits différents dans la ville. La CLAC (Convergence des Luttes Anti-Capitalistes) a appelé à sa manifestation anticapitaliste annuelle sous le thème « Sans frontières ». Ce thème s’inscrit dans le cadre de la montée de l’extrême droite au Québec et plus précisément du projet de nouvelle prison pour migrant.es à Laval.

Peu après le départ, des centaines de manifestant.es se dirigeant sur Atwater vers St-Henri, un black bloc se forma à l’arrière de la manif, protégé par une bannière sur laquelle était écrit « All Bosses are Bastards ». Des clôtures de construction, des pylones et d’autres matériaux de construction ont été mis dans la rue, permettant de créer une distance entre la manif et les flics qui suivaient. Des tracts avaient d’ailleurs été passés au point de rassemblement, encourageant les gens à prendre les deux côté de la rue et le trottoir afin d’empêcher les flics d’encercler la manif à partir du trottoir. Pis ça a super bien fonctionné, y’a aucun cops qui ont réussi à se positionner.

La manif a tourné vers l’ouest sur Notre-Dame et ensuite vers le nord sur Greene, se dirigeant vers les bureaux de Lemay, une compagnie d’architecture produisant les plans pour la prison pour migrants. Alors que la manif s’approchait du bâtiment, une poubelle a été mise en feu et poussée vers les flics en vélo qui suivaient, permettant de créer une distance qui a permis de poser les gestes à venir. Des gens ont attaqué l’édifice de Lemay, brisant les grandes vitres de devant et du côté du batiment avec des pierres, des balles de billard et des bêliers improvisés. Des graffitis ont aussi recouverts deux facades du bâtiment. Des tracts ont ete distribués pour expliquer le rôle de Lemay dans la construction de la prison pour migrant.es.

Les flics anti-émeute se sont deployés, trop tard, devant les bureaux de Lemay, où ils ont été acceuillis avec des jets de pierres. Ils ont répondu à l’escalade de la tension avec des tirs de lacrymos, faisant dévier la manifestation de la rue Saint-Jacques vers le nord. Même si le cortège a été divisé et quelques personnes isolées a cause des gaz, deux grands groupes se sont retrouvés quelques instants plus tard sur Saint-Antoine, une artère majeure qui mène a l’autoroute : échec de la tentative de dispersion! Le groupe motivé, qui se freyait une chemin contre le traffic a trainé les poubelles et bacs de recyclage dans la rue, en en allumant quelques uns. Même si le groupe était de moins en moins grand, un nombre considérable a continué vers l’est sur Notre-Dame, laissant quelques graffitis sur son chemin et se défendant en tirant des feux d’artifice dans la face des flics, permettant de donner l’espace suffisant à ce que la manif continue.

Ce premier mai à donc marqué une grande amélioration par rapport à l’année dernière, où la confrontation entre les polices marchant sur le trottoir et le black bloc à la tête de la manifestation avait éclaté après seulement deux minutes, isolant le bloc du reste de la manifestation. Depuis cette confrontation, les flics ont constamment gardé leur distance dans les grandes manifestations, témoignant du succès d’une culture de manif combative. Ceci étant, ils s’ajustent maintenant en réagissant de manière très offensive dès les premières attaques. Il nous faudra continuer de répondre à ce changement de stratégie.

Cette année, la répartition de différent groupes anonymes et des bandes avec une volonté de confrontation dispersées au travers de la manif a permis de prévenir l’isolation du bloc du reste de la manifestation. Ça a aussi aider à nuire aux tentatives des disperstions. Avoir, à divers endroits dans la manif, différents groupes de personnes prêtes à rester ensemble malgré les gaz et les charges signifie que beaucoup d’autres peuvent gagner la confiance nécessaire à la reproduction de ces gestes. L’expérience de cette année, avec les regroupements par la suite et la continuation de la manif même après avoir attaqué Lemay en est une preuve excellente!

***Nous avons aussi remarqué cette année que beaucoup de monde dans la manif avaient des caméras ou filmaient avec leur cellulaire. Filmer et prendre des photos met les gens en danger, que ça soit fait par des médias de masse ou pas. Même si vous ne voulez pas donner vos images aux flics, ou que vous avez l’intention de brouiller les visages du monde avant de partager les photos, il demeure le risque que vous soyez arrêté et que votre stock incrimine des gens. Pour simple rappel : ne filmez pas les visages dans les manifs, et ne soyez pas surpris si vous vous faites tasser des manifs parce que vous le faites.

Le succès de l’attaque contre Lemay est un développement excitant dans le cadre de la lutte contre la prison pour migrant.es. Lemay avait déjà été attaqué plusieurs fois dans les dernières années : ses projets de condos ont été défoncés, des criquets ont été mis dans leur siège social pis leurs serrures ont aussi été brisées. Mais ces attaques n’ont pas été aussi publique que pendant cette manif. Et on imagine qu’elles impliquaient un nombre plus petit de personnes. On a vraiment été touché par la force et la solidité des centaines de personnes qui se sont tenues et sont restées ensemble pendant que cette firme d’architecture dégeulasse se faisait démolir en pleine journée. C’est le genre de force collective et de détermination qui sera à notre avis nécessaire dans la suite de la lutte contre la prison pour migrants qui continuera de se dérouler dans les prochains mois.

Longue vie aux manifs incontrôlables ! Longue vie à la lutte contre les prisons pour migrant.es !

Détruisons les prisons, débordons les frontières !

Fuck Lemay, bon premier mai à tout le monde !

La CLAC: Communiqué d’après-manif du 1er Mai anticapitaliste

 Commentaires fermés sur La CLAC: Communiqué d’après-manif du 1er Mai anticapitaliste
Mai 022019
 

De la Convergence des luttes anti-capitalistes

  • Aucune entrevue ne sera accordée aux médias d’information corporatistes.
  • Spécial fuck you à Québecor Média et sa cohorte de tâcherons.
  • Les autres peuvent joindre la CLAC à info@clac-montreal.net

Pourquoi nous avons marché encore?

Le 1er mai est né de luttes ouvrières menées par des immigrant-e-s. Elles ont eu lieu sur ce continent il y a plus de cent ans. Aujourd’hui, l’impérialisme capitaliste globalisé a créé des conditions qui forcent des millions de personnes à laisser leur maison pour trouver un refuge et tenter de survivre. Ces millions de personnes sont placées dans des situations d’extrême vulnérabilité, créant une population sans statut et exploitable. D’ailleurs, selon un article du Devoir publié aujourd’hui, le risque de subir des accidents de travail causant des blessures graves ou la mort est deux fois plus élevé pour les travailleuses et travailleurs étranger-ère-s.

Autour de nous, les forces capitalistes et racistes érigent les murs de la forteresse canado-étatsunienne, rendant les conditions de vie et de travail plus difficiles et précaires pour les migrant-e-s. C’est pourquoi en ce 1er mai, nous avons attaqué les complices de la machine anti-immigration : les infrastructures frontalières, les compagnies qui s’enrichissent en construisant des prisons pour migrant-e-s, le système de déportation inhumain. Ce 1er mai, nous disons fuck les frontières, les prisons et tous ceux et celles qui attaquent les migrant-e-s!

Pourquoi Lemay? Parce qu’il profite des prisons et des déportations

Depuis deux ans, Lemay profite de façon hypocrite de l’emprisonnement des migrant-e-s. Seulement un mois après avoir inauguré une « murale des droits humains » sur leur nouveau bâtiment dans Saint-Henri, le groupe Lemay a remporté un contrat de plusieurs millions de dollars pour la nouvelle prison pour migrant-e-s à Laval. Le contrat de la firme d’architecture de la prison prévoit :

  • des clôtures couvertes de verdure pour réduire l’effet visuel,
  • camoufler les barreaux de fer aux fenêtres pour les rendre invisibles au public,
  • cacher la zone des enfants avec une barrière visuelle de 6 pieds.

Peu importe la couleur de peinture qu’ils utilisent, ça reste une prison. Nous voulons vivre dans un monde sans prisons et sans frontières, où tous les gens peuvent vivre dans la dignité et le respect. Enfermer les personnes, limiter leurs mouvements, les déporter vers des situations dangereuses, voire vers la mort, ne font que causer plus de violence et de douleur.

Non aux frontières et aux prisons ! Non aux compagnies qui profitent de la vulnérabilité des personnes migrantes !

Chassons le PCR de nos milieux

 Commentaires fermés sur Chassons le PCR de nos milieux
Avr 182019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Il est à noter que cet article traite du dossier de la section montréalaise du Parti Communiste Révolutionnaire qui a été expulsée du PCR canadien en 2017. Les deux groupes continuent néanmoins d’utiliser le même nom. Ce texte ne vise pas à faire une critique des doctrines maoistes, mais à mettre en lumière les actions du PCR-Montréal.

Le PCR-Montréal est malade, achevons-le !

Si le PCR a longtemps pacifiquement cohabité avec la gauche anticapitaliste montréalaise, c’est loin d’être le cas depuis quelques années, Longtemps toléré, y compris par les anarchistes, il semble que son côté folklorique et rigolo (voire pathétique) a finit par tomber dans le sectarisme et même le conservatisme social.

En effet, le parti n’arrête pas d’enchaîner les coups d’éclat les plus malaisants. Son aile jeunesse (ou ce qu’il en reste) joue un rôle particulièrement toxique en essayant de jouer aux gros bras, en agissant violemment avec les militant.e.s progressistes autour d’eux. Pourtant, quand de véritables néonazis viennent les confronter, allant même jusqu’à leur voler une bannière, ces derniers ne réagissent pas et se laissent faire. Ça en dit long sur ce qui les anime…

Pendant ce temps, la vieille garde du parti continue de produire des textes tous plus illisibles les uns que les autres tout en laissant la jeunesse agir à sa guise. S’il est sensé régner une discipline de fer au sein des groupes maoistes, force est de constater que l’establishment du parti n’a plus aucun contrôle sur sa jeunesse, ou encore qu’elle considère ses actions comme bénéfiques.

Voici une chronologie non exhaustive des derniers événements liés au PCR et qui nous apparaissent problématiques :

– 4 Mars 2017 : Le PCR essaie d’aller contre-manifester contre La Meute à son lieu de rassemblement secret, sans avertir les autres groupes antifascistes mobilisés cette journée-là. Résultat, La Meute peut facilement manifester dans le Vieux-Montréal alors qu’elle aurait pu être stoppé à cet endroit si le mot s’était passé aux autres groupes.

– 4 mars 2017 : Le PCR Montréal expulse violemment de la Maison Norman Bethune des militants anglophones du même parti. Ils les accusent d’êtres des « révisionnistes petits-bourgeois » parce que ces derniers veulent prendre position pour l’inclusion des personnes trans. À la suite de cette attaque, la section montréalaise est expulsée du PCR Canada. Pourtant, les vieux stalinistes montréalais continueront d’utiliser le même nom et prendront aussi le contrôle du site web de l’organisation ainsi que de la Maison Norman Bethune.

– 8 mars 2017 : Le PCR scinde la manifestation féministe pour se mettre en avant d’un second contingent comprenant une majorité de personnes qui ne sont pas au courant de la manoeuvre. Leur bannière de tête est tenue par une majorité d’hommes. Depuis, le parti a été expulsé de la coalition qui organise la manifestation annuelle.

– 28 mars 2017 : Un membre du PCR Montréal agresse un employé du Café Aquin de l’UQAM directement sur son lieu de travail.

– Été 2017 : Le PCR Montréal est expulsé de la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC). Ce sont les actes transphobes du parti ainsi que leur entêtement à ne pas respecter les décisions prises en coalition qui motivent ce geste. À partir de 2018, le PCR Montréal organisera seulement des manifestations autonomes et utilisera des plans de caméras avantageux pour faire croire qu’il mobilisent les masses, alors qu’en fait, le parti n’a jamais été aussi petit en nombre.

– Été 2017 : Dans le cadre de la campagne du PCR Montréal sur les 100 ans de la Révolution russe, des membres effectuent une activité de tractage dans le métro. C’est alors qu’un membre des Soldiers of Odin (groupe néo-nazi), seul, décide d’aller les intimider et leur vole leur bannière. Celle-ci servira éventuellement comme tapis à l’entrée d’un concert d’Atalante Québec. Les membres qui s’étaient montrés si prompt à utiliser la violence face aux militant.e.s de gauche décident de se coucher devant un véritable néo-nazi.

– 23 février 2018 : Le MER-PCR (Mouvement Étudiant Révolutionnaire, un sous-groupe du PCR) s’invite au sein du Cégep St-Laurent pour prononcer une conférence « féministe ». Le hic, c’est que suite aux événements transphobes liés au PCR Montréal, une assemblée générale étudiante prend position pour refuser l’accès au groupe (au même titre que les autres partis politiques). S’en suit des échauffourées durant lesquelles les membres du MER filment et essaient d’identifier publiquement les militantes qui les interpellent. Le MER sera expulsé du Cégep par la sécurité.

– 16 avril 2018 : Deux membres du PCR Montréal sont licenciés par leur employeur, l’association étudiante du Collège Lionel-Groulx. Une enquête subséquente prouvera que les deux employés, dont un important cadre du parti ont détourné plusieurs dizaines de milliers de dollars vers les caisses du PCR. L’association étudiante était reconnue pour être gangrenée et infiltrée par le PCR depuis de nombreuses années.

– Août 2018 : Une nouvelle scission frappe le PCR Montréal encore sur le thème de la transphobie affichée par l’organisation. Une dizaine de personnes quittent alors le parti et fonderont éventuellement un autre collectif.

– Septembre 2018 : Ça chauffe à l’UQAM pour le PCR Montréal qui envahit une assemblée générale de l’association étudiante de sciences-humaines (AFESH) pour y exhiber une bannière contre les élections. Ils seront éventuellement expulsés, une bagarre s’en suivra et ils y perdront une autre de leurs bannières. Par la suite, les mêmes membres continueront d’aller imprimer les affiches du parti dans les locaux de l’AFESH et iront même jusqu’à agresser une militante qui les interpelle en l’expulsant physiquement du local. Suite à ces événements, les membres du PCR sont persona non grata dans les locaux de l’association étudiante.

– 1er Octobre 2018 : Le PCR Montréal organise une manifestation contre les élections provinciales à Montréal. Deux trolls de l’Alt-Right sont sur les lieux et exhibent un drapeau du Kekistan pour narguer les communistes. Le PCR, si rapide sur la gâchette quand vient le temps de s’en prendre à des groupes de gauche, ne fait strictement rien.

– 28 novembre 2018 : Une dizaine de membres du PCR Montréal agressent deux militants syndicaux pour ensuite les livrer à la police en pleine manifestation de solidarité avec les employé.e.s en lock-out d’ABI.

– Printemps 2019 : Des membres du PCR commencent l’affichage de leur manifestation autonome du 1er mai. Ils en profitent pour recouvrir les affiches des autres groupes militants comme la CLAC et l’IWW qui appelle à un 1er mai féministe intersectionnel. Certains membres en profitent aussi pour arracher les autocollants du groupe Montréal Antifasciste.

En bref, attitudes sexistes et transphobes, vols et fraudes d’organismes collectifs, violence envers la gauche et aplaventrisme face à la droite, collaboration avec la police pour faire arrêter des militant.e.s, propagande douteuse, autoritarisme, sectarisme, dogmatisme, incapacité à prendre la critique, la liste est longue de ce qui est reproché au PCR.

En ce moment, il semble que le parti est plus faible que jamais. Ses membres ont été éjectés de la plupart des coalitions auxquels ils participaient. C’est le cas de la CLAC et de la coalition qui organise la manifestation du 8 mars. Résultat, le groupuscule n’attire guère plus qu’une vingtaine de personnes dans ses actions devenues de facto autonomes puisque plus personne ne veut rien savoir d’eux.

Ils trouvent quand même le moyen de flatter leur égo stalinien en parlant de reconstruction et en citant Lénine… Ça pourrait presque être triste si ce n’était pas si drôle. Préférant rester doctrinaires plutôt que d’admettre que le PCR Montréal ne fait plus que de la merde, ses membres n’auront d’autre choix que de se regarder dans le miroir lorsque le parti s’éteindra une bonne fois pour toutes et qu’ils chercheront les coupables. Ils pourront en profiter pour faire leur autocritique…

Le PCR est à terre, il est temps d’agir pour qu’il ne se relève plus jamais. C’est pourquoi nous appelons à une diversité d’actions visant à ne plus tolérer leur présence dans nos activités, dans nos milieux et même dans nos villes. Il est temps de faire le ménage et de ne plus accepter ce groupe qui fait figure d’anachronisme dans le paysage politique. Il est temps de ne plus les laisser salir l’opposition au capitalisme et souiller les idées révolutionnaires. Il est temps de les traiter comme n’importe quel autre secte transphobe, autoritaire et à la limite de la théorie du complot.

Arrachons leurs affiches et autocollants, sortons les des manifestations, fermons leur la gueule quand ils essaient de faire leurs beaux discours, détruisons leur matériel, recouvrons leurs graffitis, ne leur laissons plus ne serait-ce qu’un centimètre pour agir.

Détruisons le PCR-Montréal.

– Des militant.e.s anarchistes, communistes, socialistes, révolutionnaires, féministes, queers, antifascistes et syndicalistes

Appel à perturber le Sommet des champions de la nature

 Commentaires fermés sur Appel à perturber le Sommet des champions de la nature
Avr 012019
 

De Printemps tout le temps [page Facebook]

Les 24 et 25 avril prochains, à Montréal, aura lieu un « Sommet des champions de la nature », réunissant « de grands philanthropes, des chefs d’entreprise, des organisations non gouvernementales, des organismes des Nations Unies, des dirigeants autochtones et des ministres de l’environnement du monde entier ».

Pendant que la planéte brûle, que les populations les plus pauvres subissent violemment les conséquences des désastres environnementaux, et que les espèces disparaissent à un rythme effréné, les dirigeants espèrent se réunir paisiblement pour un énième congrès. On n’a pourtant pas besoin d’un autre sommet organisé par l’État canadien, reconnu pour son économie extractiviste et coloniale (qui vient d’ailleurs de s’acheter un pipeline à 4,5 milliards de dollars), pour nous dire qu’un « nouveau partenariat » entre une poignée de ministres et de grands capitalistes nous sauvera de la crise climatique. Ces « champions de la nature » sont les responsables de la catastrophe en cours. Il est hors de question de les laisser continuer à administrer le désastre à coups de promesses creuses.

Le 24 et 25 avril 2019, perturbons leur sommet! Multiplions les actions et les manifestations pour leur montrer que le « championnat de la nature » sera gagné par ceux et celles qui défendent l’eau, la terre et tout ce qui y vit. Non pas par ceux qui les exploitent.

1er mai anticapitaliste 2019 – Square Cabot – 18h30

 Commentaires fermés sur 1er mai anticapitaliste 2019 – Square Cabot – 18h30
Mar 262019
 

De la Convergence des luttes anti-capitalistes

Ce mercredi 1er mai, à 18h30 au Square Cabot, la caravane anticapitaliste emmerde vos frontières et vos prisons !

Pour une personne tentant de fuir des conditions de vie misérables, qu’est-ce qu’une frontière si ce n’est une clôture autour d’une prison ? Après tout, quelle est la différence entre forcer des personnes à vivre dans un endroit contre leur gré et un emprisonnement ?

Être forcé de travailler pour une compagnie canadienne, au Honduras, en Haïti, en Colombie ou ailleurs n’est guère mieux qu’être en détention. Une prison dont l’objectif est de produire toutes les cochonneries qui forment la base de notre confort moderne. Ce type de séquestration rend l’exploitation moins visible pour nos sociétés occidentales, mais montre bien que l’esclavage n’a pas disparu ; il a simplement changé d’habits. Ces personnes exploitées ramassent nos fruits, fabriquent nos t-shirts, pêchent nos poissons, meurent pour que les riches puissent être toujours plus riches, jour après jour, après jour, après jour …

Lorsque les exploitéEs tentent de se rebeller, les États impérialistes ne sont que trop contents de vendre aux gouvernements, aux groupes armés ou aux gardienNEs de prisons locaux les armes et les outils pour réprimer toute vélléité de changer le système. Des policièrEs en Amérique centrale, des armes en Afrique, des fonds en Asie … tout ce qu’il faut pour maintenir les populations locales sous contrôle. Tout ce qu’il faut pour soutenir la pyramide chancelante du capitalisme.

Dans ces circonstances, comment ne pas voir les caravanes de personnes migrantes comme des personnes fuyant une prison de pauvreté et de misère ? Fuyant une exploitation éternelle ? Or, cette fuite est inacceptable pour notre système impérialiste actuel. Il se construit alors un réseau financé par les États pour kidnapper toutes les personnes qui tentent de se libérer. Un réseau dont l’unique but est de les ramener à leur esclavage initial. Un réseau formé d’agentEs frontalièrEs, de prisons pour familles migrantes, de police de l’immigration. Toute une chaîne s’étirant du Canada jusqu’aux néo-colonies internationales. Une chaîne formée d’enfants emprisonnés pendant des années, de familles éparpillées à travers le monde, de femmes violées, d’hommes tués, d’espoirs assassinés.

Le capitalisme, c’est l’accumulation de la richesse dans le Nord aux dépens du Sud. C’est la construction d’une forteresse capitonnée destinée à une poignée de privilégiéEs, aux dépens de toute décence humaine. Le capitalisme, c’est l’éternelle exploitation pour les trois quart de l’humanité. Ce 1er mai, attaquons les sinistres agents du capital, les mains visibles de ces esclavagistes : l’infrastructure frontalière, les entreprises qui s’enrichissent en construisant des prisons, la machine inhumaine derrière les déportations. Ce 1er mai, nous emmerdons les frontières, les prisons et tous ces systèmes qui continuent de construire des barrières entre les peuples.

Ce 1er mai, marchons pour la liberté ! Marchons pour la mort d’un système qui n’a plus rien d’humain ! Marchons contre le Capital !

Point de départ principal

Autres rassemblements et départs

  • Manif de l’IWW (détails à venir)

Appel à un contingent anticapitaliste et décolonial pour la manifestation Crise climatique: sonnons l’alarme

 Commentaires fermés sur Appel à un contingent anticapitaliste et décolonial pour la manifestation Crise climatique: sonnons l’alarme
Mar 122019
 

Des Comités de défense et de décolonisation des territoires (Facebook)

Vendredi 15 mars 13h00
Coin Duluth / Parc

La crise écologique, c’est rien de nouveau: ça fait plus de 50 ans que les cris d’alarme des scientifiques se succèdent, que les ravages du capitalisme et du colonialisme sur l’environnement et les populations crèvent les yeux. Ce que les médias annoncent aujourd’hui comme une catastrophe n’est que l’aboutissement d’une économie fondée sur l’accélération et la croissance, qui fonctionne par l’entremise de la dépossession et la destruction. L’urgence est là, partout autour de nous. On l’observe depuis des années, on l’a intériorisée. On nous presse de modifier nos comportements individuels -en consommant moins, en recyclant ou en réduisant notre empreinte écologique- comme si ça pouvait changer quelque chose, alors qu’on sait au fond qu’on a besoin de bien plus, qu’il n’y a rien à espérer de ces gouvernements et de ce système. Y’a pas de réforme qui puisse l’améliorer, pas de compromis possible avec l’organisation étatique de l’exploitation et du désastre.

Malgré le sentiment d’impuissance généralisé, on voit poindre des foyers de résistance: des blocages de pipelines, des communautés autochtones qui s’organisent contre des projets miniers, des étudiant-es du secondaire en grève. Toutes ces manifestations de notre colère témoignent d’une même volonté de défendre nos mondes. De briser la bulle qui enferme chaque individu dans sa petite case, ou seules les actions individuelles font sens. Les luttes pour la défense et la décolonisation des territoires se présentent maintenant comme des manières de s’organiser contre ce qui nous détruit. Contrairement à l’écologie bien-pensante et au greenwashing, elles seules peuvent mettre un frein au saccage.

Le 15 mars prochain, alors qu’on sera des milliers dans les rues lors de la manifestation pour le climat, profitons de l’occasion pour mettre en évidence la nécessité de transformer ensemble nos façons de penser et de composer avec ce qui nous entoure et nous constitue, de bousculer l’ordre établi et de défendre nos mondes!

Il manquait juste l’étincelle

 Commentaires fermés sur Il manquait juste l’étincelle
Mar 102019
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

On était tous et toutes là, à la manifestation Défonçons des portes ouvertes que des gens avaient organisée pour la rémunération des stages. C’était drôle. Le monde pétait les portes que les gens avaient sorti un moment dans la manif, beau coup! Pis là on a commencé à les entasser faire une petite pile. Y’a même une couple de personnes qui ont roulé en petites boules les tracts qu’illes avaient pis les ont pitché dans le tas de morceau de bois qui avaient été y’a 5 minutes des portes. Les bons vieux trucs de camping.

On était tous et toutes là, autour de la pile de bois, avec nos clopes, à regarder nos ami.es pis le potentiel incendiaires de ce qu’il y a avait devant nous. Mais personne a rien faite. On était pas tant aussi, pis la police était pas loin. Mais je nous ai déjà vu pas mal plus audacieux et audacieuses. Je nous ai déjà vu pas mal plus excité.es par une situation comme ça.

On était tous et toutes là, mais il manquait l’étincelle. L’étincelle qui manque d’ailleurs à cette grève depuis le début. En même temps c’est toujours notre premier réflexe au début de chaque mouvement social. On veut pas avoir l’air méchant.es. On veut bien paraître pis à un moment donné à force de se faire mépriser on s’en calisse pis on mets toute en feu. La rémunération des stages c’est genre la revendication la plus légit de l’histoire du mouvement étudiant. Arrêtons d’essayer de faire les beaux pis les belles pi devenons réellement combatif.

L’étincelle va sûrement venir sous peu. Il faut juste que la prochaine fois qu’on croise le regard de nos ami.es on se transforme en complices. Pis qu’on mette ensemble le feu au poudre !

Je nous souhaite une grève enflammée !