Commentaires fermés sur Nouvelle action de perturbation, en solidarité avec les Wet’suwet’en, qui s’attaque aux franchises Banques Royale du Canada (encore)
Fév102022
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Le 6 février 2022, à Montréal (Tio’Tia:Ke), des allié.e.s allochtones ont fait des actions de perturbation en solidarité avec le clan Gidimt’en de la nation Wet’suwet’en sur plusieurs guichets automatiques de différentes succursales de la Banque Royale du Canada dans la région du soi-disant Montréal.
Nous avons utilisé-es différentes tactiques : briser des vitres, mettre de la colle dans des serrures, insérer des cartes dans les insertions des guichets et utiliser des «tags» #FuckRBC à l’intérieur. Maintenant, les clients de la RBC vont être conscient des raisons pour lesquelles leurs banques sont constamment ciblées depuis maintenant 5 mois. Les instigateurs.trices de cette action répondent en effet à l’appel des chefs traditionnels Wet’suwet’en à perturber le Canada (#ShutdownCanada) en réaction à l’invasion de leur territoire, le Yintah, pour la troisième année consécutive par la GRC.
Le peuple Wet’suwet’en s’oppose actuellement à la construction d’un oléoduc par Coastal GasLink, une compagnie de TransCanada Energy – qui est connue ici pour avoir tenté la construction de l’oléoduc Énergie Est -, sur leur territoire traditionnel. Entre autres choses, la construction de l’oléoduc met en danger la rivière Wedzin Kwa, source d’eau et de poisson, et lieu central aux pratiques ancestrales des Wet’suwet’en, sous laquelle il doit passer.
Ce sont des petites actions faciles à reproduire et nous vous encourageons à faire vos propres tests avec des ami.es de confiance afin de trouver différentes façons de lutter contre la RBC.
Plusieurs actions de solidarité ont en effet eu lieu à différents endroits, au Canada, dans les dernières semaines. L’appel à des actions de solidarité est toujours d’actualité: « le Clan Gidimt’en invite à l’organisation de manifestations et d’actions dans votre région. Il appelle également [à] mettre de la pression sur les gouvernements, les banques et les investisseurs […] et à venir au campement.»
Solidarité avec tous les peuples qui résistent! Non à Coastal GasLink! #Fuck RBC!
Le projet de 1.1 milliard de la multinationale Métaux BlackRock à plus que jamais du plomb dans l’aile. Après avoir mis un coup d’arrêt en 2019 au déboisement du terrain où l’usine est censée être construite à Grande-Anse, retardé le début des travaux sur le site (travaux qui n’ont toujours pas commencé), voilà que nous avons appris le 23 décembre dernier que la multinationale a dû se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) puisqu’elle n’est pas capable de rembourser ses pourvoyeurs. En plus d’avoir fait faux bond à ses créanciers, quelques membres de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord doivent aujourd’hui déchanter face à la situation de Métaux BlackRock.
En 2019, lors de l’arrêt des travaux, Sandra Rossignol, alors directrice générale de la Chambre, déclarait : « Ils mettent vraiment toutes les chances de leur côté pour éviter les dépassements de coûts parce qu’ils savent que la construction hivernale, ça coûte cher. La Chambre croit que c’est une bonne décision. On connaît bien l’équipe de Métaux BlackRock. On a confiance en ses capacités de mener à terme le projet. » (1). J’imagine que depuis le temps, la confiance a dû s’effriter…
Cependant, il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour la bourgeoisie locale puisque la majorité du temps, quand des projets destructeurs sombrent, il y a toujours les gouvernements pour venir les sauver et y injecter des deniers publics. Comme le rapporte La Presse : « Depuis 2018, la société Métaux BlackRock a sollicité sans succès 150 investisseurs institutionnels, incluant le Fonds de solidarité FTQ et la caisse de retraite Teachers. Elle a aussi pris contact avec une cinquantaine de gestionnaires de fortunes familiales et une dizaine de fonds de capitaux européens. (…) Au fil des ans, BlackRock a recueilli environ 67 millions US en actions pour un total de 149 millions d’actions. » (2). Visiblement, les investisseurs ne se poussent pas au portillon et l’argent amassé est une maigre somme face au milliard nécessaire. Malgré tout, le gouvernement québécois, via Investissement Québec, souhaite racheter 100% de Métaux BlackRock avec la société Orion Resource Partners.
Chibougamau et Saguenay veulent le projet dans leur cour
Devant les difficultés rencontrées par Métaux BlackRock, les divers paliers de gouvernements y vont de leur grain de sel afin de redonner un petit boost, voire une deuxième vie à ce projet destructeur. Andrée Laforest, la ministre caquiste des Affaires municipales et de l’Habitation, y va de sa petite tape dans le dos afin d’encourager la multinationale à ne pas lâcher : « Dans la foulée des informations sorties récemment concernant le projet de Métaux BlackRock, je tenais, à titre de ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, à réitérer mon appui au projet dans sa forme actuelle, tel qu’approuvé par le décret. Ce projet est très important pour notre région et le Québec. » (3). De son côté, Jean Rainville, l’ancien président-directeur général PDG de BlackRock, est en beau fusil et veut saborder le processus de restructuration, croyant qu’Investissement Québec et la société Orion profite de la situation pour évincer tout le monde et prendre le contrôle de la multinationale (4).
Au Saguenay-Lac-St-Jean, les mairesses de Chibougamau-Chapais et de Saguenay font des courbettes pour avoir le projet dans leur cour. Manon Cyr croit qu’une des solutions serait de construire la fonderie près de Chibougamau : « Le projet prévoit que l’on devra transporter le minerai sur des centaines de kilomètres avant de le transformer véritablement. Pourquoi ne pourrions-nous pas le transformer plus près de la mine? […] J’ai toujours eu de la misère à comprendre comment on pouvait justifier sur le plan environnemental et financier le fait de déplacer autant de minerais sur une longue distance avant de le transformer de façon adéquate » (5). Malgré sa petite fibre écologiste, la mairesse ne semble pas comprendre que le problème ne réside pas dans le transport des matériaux.
Que l’usine soit à Chibougamau ou à Grande-Anse, les matériaux devront faire des centaines de kilomètres par train dans les deux cas, soit pour acheminer le produit brut à La Baie pour le transformer près du terminal ou amener le produit fini jusqu’au port où il pourra être transbordé sur des bateaux et envoyé à l’international. Le problème environnemental se trouve dans le projet même : creuser une mine à ciel ouvert, construire une usine qui sera la deuxième plus polluante au Québec et transporter les matériaux d’abord par train et ensuite dans des bateaux qui devront utiliser le fjord comme autoroute.
La Chambre de commerce de Chibougamau-Chapais (CCCC) abonde bien évidemment dans le même sens que la mairesse Cyr. Le président de la CCCC, Sébastien Valdal, emploi lui aussi le langage visant à justifier en douce ce projet sous un couvert de capitalisme vert : « Considérant que le potentiel du camp minier de Chibougamau-Chapais démontre un potentiel de fer-titane-vanadium, nous croyons que développer une expertise locale serait un apport important au développement économique de la région et un positionnement essentiel dans la course à l’électrification des transports et au développement d’une économie plus verte » (6).
L’électrification des transports, on parle ici de la voiture solo et ce n’est pas avec les automobiles électriques que l’on va rendre l’économie plus verte. Ces dernières demandent, tout comme l’auto à essence, la multiplication d’immenses infrastructures (des boulevards, des autoroutes, de nouvelles rues et artères de contournements, etc.) et l’exploitation infinie de ressources pour fabriquer sans cesse de nouveaux modèles. À la place, nous devons miser sur le transport en commun et les moyens alternatifs de se déplacer ainsi que de mettre en commun le plus possible nos autos afin d’en maximiser l’usage. Après tout, les voitures passent la majorité du temps à l’arrêt dans des stationnements.
Du côté de Saguenay, la nouvelle mairesse, Julie Dufour, a réitéré par communiqué son « soutien entier au projet dans sa forme actuelle ». Elle enchaîne avec : « Les études réalisées par Métaux BlackRock ont démontré que la zone industrialo-portuaire de Grande-Anse était le meilleur site pour établir l’usine. C’est aussi ce qui a été présenté au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et qui a obtenu tous les permis et autorisations auprès du gouvernement du Québec. Nous nous sommes également engagés à un congé de taxes dégressifs sur 10 ans pour la mise en opération du projet. » (7).
Cela fait suite à la sortie de Gérald Savard, préfet de la MRC du Fjord-du-Saguenay, qui a déclaré dans les médias soutenir le projet tout en interpellant le Premier ministre du Québec pour qu’il s’assure que le projet voit bien le jour à Grande-Anse.
Comme si ce n’était pas assez, Marc Bouchard, chef par intérim de l’Équipe du renouveau démocratique (ERD) et conseiller désigné du parti, a lui aussi lancé son appui par voie de communiqué en suppliant les membres du conseil de ville « de tout mettre en oeuvre pour que ce projet de 1,1 milliard de dollars puisse voir le jour et que son usine de transformation soit érigée sur le site de Port Saguenay » (8).
Mais à part l’endroit où devrait avoir lieu le projet, le consensus est total chez la classe politique locale. C’est le capitalisme extractivisme version turbo qu’ils et elles aimeraient instaurer au Saguenay-Lac-St-Jean sur le Nitassinan.
L’État, un pilier dans l’économie extractiviste
Les différents paliers de gouvernements jouent un rôle majeur dans l’extractivisme et ils viennent en aide aux multinationales de diverses manières. D’abord en les finançant directement via des prêts d’argent ou en construisant, avec l’aide des deniers publics, des infrastructures pour les compagnies privées. Au Québec, cela se traduit, entre autres, par la construction de routes, de lignes hydroélectriques, d’aqueducs (branchement des usines à l’eau de la ville), etc. (9).
L’État vient aussi en aide aux multinationales en mettant en place des lois qui font la part belle à l’extractivisme. Voter des lois ou en enlever, de manière à favoriser le plus possible les compagnies extractivistes. L’État vient aussi en aide aux multinationales en mettant en place des lois qui font la part belle à l’extractivisme. Voter des lois ou en enlever, de manière à favoriser le plus possible les compagnies extractivistes. Ainsi, le Canada est le pays où le plus de minières sont enregistrées puisque la loi canadienne leur est très favorable (10). En s’établissant au pays de l’unifolié, les minières savent qu’elles ne seront pas importunées par la justice et elles auront le champ libre pour exploiter les territoires (très majoritairement du Sud) et les populations qui y vivent. Ensuite, une fois les ressources pillées, c’est bien souvent le gouvernement qui doit payer pour nettoyer et décontaminer les sites exploités. Au Québec, ce genre de scénario se compte par milliers (11). Finalement, comme c’est le cas pour Métaux BlackRock, quand les multinationales sombrent et n’arrivent pas à mener à termes leur projet, il y a toujours le gouvernement pour venir injecter de l’argent public pour les financer ou les racheter et éviter, pendant un temps, le naufrage.
Cependant, que ce soit Métaux BlackRock ou une compagnie de façade appartenant au gouvernement du Québec, nous serons toujours là pour nous opposer à ce projet. Plusieurs actions ont déjà eu lieu : blocage d’une voie ferrée à Chicoutimi, peinture lancée sur les bureaux de BlackRock, action à Grande-Anse, des conférences, etc. Notre monde ne réside pas dans la destruction engendrée par ce projet écocide.
Pour une décroissance libertaire
Tant qu’il y aura un arbre à raser, une rivière à harnacher, une montagne à raser pour le minerai, les multinationales, alliées des gouvernements, seront présentes pour en tirer d’importants bénéfices. Bien sûr, elles »créeront » en échange quelques emplois dans des régions qui connaissent des taux chômages importants depuis de nombreuses années et qui sont le produit d’un développement basée sur la mono-industrie. Mais que valent ces emplois dans un environnement saccagé et invivable? Mais surtout qu’allons-nous faire quand la multinationale aura plié bagage une fois le sol épuisé et les millions amassés? Si nous persistons dans cette voie, nous retournerons à la case départ.
La seule alternative : décider maintenant de briser ce cycle de misère et d’exploitation et construire une économie basée sur la satisfaction de nos véritables besoins et la pérennité des ressources. Face aux grands projets inutiles que veulent mettre de l’avant gouvernements et multinationales, nous devons non seulement résister, mais créer nos propres alternatives à ce système autodestructeur. Nous ne pouvons plus accepter les miettes de pain que la grande entreprise est disposée à nous offrir pour »assurer » pendant un temps notre »bien-être ». Car ne nous leurrons pas, la seule chose de durable dans leur système c’est la misère et la désolation qu’il engendre. Une décroissance libertaire, c’est-à-dire non pas l’arrêt du développement de nouvelles technologies qui facilitent et améliorent nos vies, mais l’arrêt de la fabrication de marchandises inutiles (12) qui alimentent cette société consumériste et qui nécessitent de plus en plus de ressources bien souvent exploitées dans les pays du Sud. Une société horizontale et égalitaire basée sur nos besoins réels et construite en complicité avec les Premières Nations.
12. Le cellulaire est un bon exemple. Le téléphone portable est utile pour nos vies, mais nous n’avons pas besoin d’en sortir des dizaines de nouveaux modèles à chaque année. En plus de cela, ils sont énergivores en métaux rares et demandent beaucoup de ressources et d’infrastructures. Dans une décroissance libertaire, le but n’est pas de faire disparaître les cellulaires et de ne plus en produire, mais d’arrêter de fabriquer à l’infini des modèles qui sont extrêmement similaires d’année en année et qui servent simplement à vendre de la marchandise et à faire des profits pour des compagnies privées milliardaires.
Commentaires fermés sur S’initier à l’action non-pacifique vu depuis l’intérieur
Jan252022
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Nous sommes un groupe de jeunes militant.es, nous ne militons que depuis quelques années. Ayant participé à différentes organisations écologistes, nous avons, de cette expérience, réalisé les limites de ces organisations dans l’efficacité de nos luttes. Dans les derniers mois, nous avons donc décidé vouloir chercher à affaiblir économiquement les entreprises fossiles par nos actions. Ceci a donc impliqué plus de questionnements, de préparation, de réflexions et d’idées. C’est de ces choses que nous aimerions parler dans ce texte.
Au départ, la plupart d’entre nous sommes arrivé.es à un constat. La lutte écologiste est dans une embûche. Nous répétons des actions d’une même intensité (que l’on soit 20 000 ou 500 000 dans les rues) pour une cause qui devient radicalement plus urgente. Nous nous plaignons du manque d’écoute du gouvernement, mais nous choissisons de rester dans une position passive, toujours dans une position de demande alors que nous avons déjà accumulé toutes les preuves pour déchanter. Souhaitant être lucides tant sur l’efficacité de nos méthodes que sur le peu de marge de manoeuvre qu’il nous reste, nous avons senti la nécessité d’en faire plus et de faire mieux. Ces réflexions ont également émergées à la suite de lectures telles que « Comment saboter un pipeline » d’Andreas Malm; de lectures sur l’historique du mouvement d’Earth First : « À bas l’empire vive le printemps ! » et de lectures sur les réflexions des ZAD ainsi que des groupes écologistes actuels.
Certain.es nous diront que cette réflexion aurait dû nous venir bien avant. Peut-être ont-iels raison. Il en reste qu’il est absurde de demander à un.e militant.e de passer de l’inaction à l’action la plus radicale. Chaque militant.e accumulera ses expériences qui lae mènera à une réflexion sur l’efficacité de ses actions. Chacun.e de nous pourra ensuite évaluer ce qu’iel peut faire en fonction de ses désirs et ses capacités.
Nous avons donc commencé à réfléchir sur ce qui serait à notre portée et aurait une certaine efficacité. La première barrière évidente qui se dresse est celle de la loi. Nous estimons qu’à l’heure actuelle, chacun.e doit réfléchir à sa capacité et à sa volonté à transgresser les lois en vue d’une action impactante. Accepter de prendre des risques légaux demande du temps, c’est un processus psychologique qui n’est pas à négliger, être à l’aise avec les actions qui s’en suivent d’autant plus. Cette prise de risques peut remettre en cause certaines de nos aspirations et nous remettre en face de nos privilèges et de ce que ceux-ci peuvent impliquer comme responsabilités. Nous invitons donc toute personne ayant une volonté d’intensifier son militantisme à réfléchir aux risques légaux qu’elle est prête à prendre. Ultimement, nous y voyons une nécessité afin d’avoir un plus grand impact. Il s’agit de faire un juste équilibre entre le risque pris et l’impact envisagé. Nous ne cherchons toutefois pas à nous faire arrêter « pour se faire arrêter » ou dans une optique de désobéissance civile devant public. Nous ne voulons plus être dans une position de demande aux dirigeant.es, mais dans une optique d’affaiblissement économique direct en vue du forçage d’une prohibition des énergies fossiles.
La deuxième barrière qui se dresse est celle de la préparation. Nous n’avons pas été préparé.es pour faire ce type d’action et l’information reste (avec raison) cachée. Nous avons dû creuser différentes sources par nous-mêmes afin d’apprendre certaines techniques, afin d’avoir une bonne protection légale, afin de communiquer entre nous de manière sécurisée. Toute cette préparation demande plus de temps. Toutefois, si nous souhaitons intensifier notre lutte, il nous faut sortir des sentiers battus et tenter d’apprendre du mieux que nous pouvons par nous-mêmes. Au travers de ce processus, il va y avoir des essais ainsi que des erreurs et nous ne serons pas tous.tes des militant.es parfait.es du jour au lendemain. Ce manque de préparation et de connaissances ne doit pas être un frein à l’intensification de nos actions, il nous demande seulement de nous libérer du temps afin d’apprendre par nous-mêmes et de partager nos connaissances.
La troisième barrière qui se dresse est celle de notre (in)expérience liée à notre âge et notre réseau de connaissances. Nous faisons partie d’une nouvelle génération de militant.es qui, essentiellement, n’a pas connu les grandes dates des luttes militantes du « Québec ». Cette inexpérience nous amène à avoir moins de pratique, mais aussi moins de connaissances sur les structures et les manières de faire militantes (le dit « savoir militant »). Cette inexpérience peut également susciter la méfiance de camarades militant.es plus âgé.es nous percevant comme naïf.ves ou inaptes à militer en vue d’une augmentation des moyens de pression. Cette méfiance a ses raisons d’être, mais il en reste que nous aurions plus à gagner en nous unissant autant que possible et en partageant des savoirs qui ont été effacés avec la dissolution de l’ASSÉ et l’épuisement militant. Nous ne mettons toutefois pas de côté la nécessité de s’organiser en groupe affinitaire pour bâtir la confiance et être plus sécuritaire.
Finalement, la quatrième barrière qui se dresse, que l’on sent à l’intérieur de nous peut-être sans se partager, est une barrière émotionnelle. Abaisser ses craintes face aux actions que l’on fait ; faire face aux confrontations avec la police et aux techniques d’intimidation de celle-ci (nous reconnaissons par le fait même que, pour certaines personnes, confronter la police n’est pas une question de choix); développer le courage nécessaire pour se faire confiance dans les nouveaux chemins que l’on emprunte au-delà de l’approbation sociale : toutes ces choses demandent un travail émotionnel qui prend du temps d’autant plus que l’on peut porter en nous l’image du parfait révolutionnaire qui n’a peur de rien, qui confronte la police sans gêne, peut-être même avec le sourire et que l’on croit que cela n’est qu’une question de nature. Alors que nous, dans nos vies, nous souhaitons prendre soin les uns des autres, favoriser la compréhension des points de vue et faire émerger la bienveillance, notre travail à l’extérieur nous demande de nous raffermir, de faire face à nos peurs, d’exprimer notre colère et de prendre notre place légitime même si cela demande de se confronter à l’ordre du monde. Ce travail sur notre nature et sur nos émotions doit être vu non comme une barrière, mais comme une invitation à développer des cercles de partage pour faire ce travail ensemble plutôt que seul.e. Il faut voir qu’ultimement, le développement de ses qualités va nous permettre de vivre une vie qui se rapproche de nos idéaux et nous permettre d’être plus heureux.ses.
En repoussant le plus possible ces barrières, nous avons donc préparé minutieusement notre action. Celle-ci visait à nuire à des stations à essence en vue de les rendre inopérables pour quelques jours. En cours de chemin, nous avons eu nos difficultés. Un endroit était finalement surveillé et un autre a été fermé quelques semaines avant notre action, rendant celle-ci inutile. Nous avons toutefois acquis une expérience de terrain par laquelle nous avons affronté nos peurs et retenu des leçons de nos erreurs. Il est donc nécessaire de se mettre à l’action, même si nous ne sommes pas des militant.es parfait.es, même si nous ne connaissons pas tout. L’important, c’est de s’organiser du mieux possible, mais surtout, de passer à l’action puisqu’essentiellement, ce qui finit par nous retenir, ce sont nos propres peurs ou notre manque de temps.
En conclusion, nous croyons en la nécessité de faire évoluer la lutte vers une pluralité d’actions directes. Nous voulons, par ce texte, témoigner qu’il n’est pas nécessaire de tout connaitre, qu’il est normal qu’il y ait plusieurs barrières qui se dressent sur ce chemin et que nous pouvons, tous.tes par nous mêmes, acquérir le savoir et les réflexions nécessaires à cette fin. Les luttes écologiques sont à l’agenda pour les prochaines années. Ce sont des luttes que nous n’avons pas le choix de gagner. Nous aimerions que les prochaines personnes qui vont s’organiser dans le contexte de la crise écologique ne prennent pas le cheminement pacifique type. Nous souhaitons également faire un appel aux militant.es de générations précédentes à nous partager leurs savoirs afin d’avancer ensemble. Nous ne mettons toutefois pas de côté l’impact qu’a eu la répression chez certain.es de nos ami.es. Nous reconnaissons le courage des personnes qui participent ou ont participé dans toutes les formes de tâches des luttes passées et présentes.
Commentaires fermés sur Prendre position : Deux actions de solidarité contre la RBC (Vancouver)
Jan072022
Soumission anonyme à MTL Contre-info
La RBC sur Commercial drive et la 1ère avenue a subi une attaque au cocktail molotov dans la nuit du 15 novembre, 12 baies vitrées d’une autre succursale au coin de Nanaimo et Hastings ont été brisées en solidarité avec le peuple Wet’suwet’en et toutes les peuples autochtones qui résistent au colonialisme et à la suprématie blanche. Ils ignorent les manifestations pacifiques : prenons position.
Avec des avions remplis de flics en route, le Coyote Camp a effectué une retraite stratégique pour éviter la violence policière et la criminalisation. Les flics se retrouvent avec un camp vide.
Nous continuerons à lutter contre Coastal GasLink, mais nous ne pouvons pas le faire si tou.tes nos guerrier.ères deviennent des prisonnier.ères politiques.
Nous appelons nos allié.es à continuer à venir à la Yintah et à agir là où iels se trouvent.. Visitez https://yintahaccess.com pour plus d’infos.
Commentaires fermés sur Ottawa : une succursale RBC redécorée à l’extincteur en solidarité avec les Wet’suwet’en
Jan042022
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Un extincteur rempli de peinture blanche a été utilisé sur la façade de la succursale de la RBC située à Ottawa au cours de la semaine dernière.
L’action se voulait une réponse aux appels à la solidarité du clan Gidimt’en qui a repris possession du « Coyote Camp » avec leurs allié-es. Nous agissons en solidarité avec la nation Wet’suwet’en et contre le projet génocidaire du KKKanada.
Fuck CGL, Fuck la GRC, Fuck RBC, Shut down KKKanada et foutez le camp du Yintah.
Pour la quatrième fois en quatre ans, nous avons été informés que des dizaines de policiers militarisés de la GRC sont en route vers le territoire Wet’suwet’en pour faciliter la construction du pipeline Coastal GasLink et pour voler nos terres non cédées sous la menace des armes. Nous continuons à tenir le site de la plateforme de forage, où Coastal GasLink prévoit creuser un tunnel sous nos eaux pures et sacrées.
Deux avions charter en provenance de Nanaimo ont atterri dans la ville de Smithers, sur le territoire non cédé de Cas Yikh. La GRC a réservé les hôtels locaux pour le mois prochain. Nous avons également été informés par l’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique que l’unité C-IRG de la GRC – l’unité paramilitaire qui protège les industries privées qui cherchent à détruire les terres autochtones – est en train d’être déployée sur nos terres.
Nous avons besoin de forces sur le terrain et de tous les yeux tournés vers le territoire Wet’suwet’en alors que nous continuons à défendre nos terres, nos eaux et nos générations futures ! Si vous ne pouvez pas être ici, agissez là où vous êtes – aux bureaux des investisseurs, aux succursales de la RBC ou à votre poste de police local.
Commentaires fermés sur Nous ne nous arrêterons pas : Le siège social de la RBC attaqué à Montréal
Déc312021
Soumission anonyme à MTL Contre-info
La Banque royale du Canada (RBC) finance Coastal GasLink (CGL), le pipeline auquel s’opposent les défenseur-es de la terre Wet’suwet’en depuis une décennie. Alors que nous entrons en 2022, malgré 3 raids de la GRC, les défenseur-es de la terre au Coyote Camp se dressent sur le chemin du forage de CGL sous les eaux sacrées de la rivière Wedzin Kwa. La RBC et tous les investisseurs de CGL doivent comprendre que ce pipeline ne sera pas achevé.
Dans la soirée du 30 décembre 2021, plus d’une douzaine de baies vitrées ont été brisées au siège social québécois de la RBC, au centre-ville de Montréal. Personne n’a été arrêté.
En tant qu’allochtones sur des terres volées, nous nous devons de porter dans la nouvelle année notre détermination à développer des pratiques de solidarité au travers d’actions concrètes qui ne pourront pas être ignorées. Continuons à mettre l’action et la solidarité anticoloniale au coeur de nos luttes.
Commentaires fermés sur Plus de vitrines brisées chez RBC
Déc302021
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Nous avons remarqué que la RBC éprouve des difficultés à remplacer ses vitrines brisées. Nous allons mettre cette situation sur le compte des délais dans la chaîne d’approvisionnement puisque toutes les succursales qui ont vu leurs vitrines éclatées depuis deux mois ont toujours du papier collant et du contreplaqué pour couvrir leur façade. Alors que la RBC continue de financer Coastal Gaslink, nous leur avons offert pendant une nuit de la fin-décembre 4 nouvelles baies vitrées à remplacer à la succursale au coin de Monkland et Harvard à Notre-Dame-des-Grâces.
Solidarité avec le Coyote Camp et tous les défenseur.es de la terre.
Commentaires fermés sur Les opportunités du temps des fêtes : Sabotage ferroviaire
Déc292021
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Le soir du 25 à Montréal, nous avons saboté deux voies ferrées en solidarité avec les défenseur.es de la terre Wet’suwet’en. Nous étions inspiré.es par le communiqué « Sabotages ferroviaires en solidarité avec les Wet’suwet’en » et ses consignes sur comment perturber les infrastructures ferroviaires du CN et du CP facilement.