Montréal Contre-information
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Plus de caméras, plus de cibles!

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Déc 012016
 

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Soumission anonyme à MTL Counter-info

Durant les derniers mois, nous avons joué à CamOver dans Hochelaga. Nous avons détruit une vingtaine de caméras de sécurité. Pour vous (et beaucoup pour notre propre plaisir!), voici une photo où l’on voit un.e ami.e arborant un collier de trophées optiques.

En réponse au récent saccage de commerces gentrificateurs dans le quartier, et dans un contexte ou vingt-deux commerces ont été vandalisés dans la dernière année, la municipalité et la police annoncent publiquement une collaboration renouvelée. Ils tentent désespérément de rétablir le contrôle face à ces gens qui « n’ont pas peur de la police », telle que le montre leur volonté d’installer davantage de caméras. Bien sûr, la police sait qu’il lui est impossible d’être partout en même temps. Il y aura toujours des failles qui permettront à ceux.celles qui sont créatif.ves et bien préparé.es d’attaquer. Voilà pourquoi les caméras se multiplient : pour nous faire sentir impuissant.es et observé.es. Mais nos masques continueront à nous protéger contre toute caméra. No face, no case. D’ailleurs, face à cette augmentation de la présence des caméras dans le quartier, pour garder le moral, on a décidé d’y voir plus d’occasions de jouer à CamOver et de saboter les mécanismes de contrôle que les autorités mettent en place.

Nous avons décidé de jouer, et nous continuerons ce jeu de révolte, à la fois excitant et effrayant, apprenant à surpasser nos peurs, à composer avec le stress, à faire croître nos capacités, puisqu’il s’agit d’une question qui dépasse la gentrification d’un certain quartier. Ce qui se passe dans Hochelaga s’inscrit dans une histoire de luttes contre la domination aussi vieille que la civilisation elle-même : une multiplicité de mondes insoumis et sauvages qui résistent et se dérobent à celui de l’ordre et du ‘progrès’.

Qui est ce ‘nous’? Nous des ami.es qui avons décidé de manière autonome de détruire des caméras. Contrairement à ce que veulent faire croire les élu.es et les médias de masse qui cherchent à savoir qui est le ‘groupe de vandales’, il n’y a pas de réseau s’apparentant à celui de la mafia, qu’il faudrait démanteler. Les anarchistes n’agissent pas au sein d’une chaîné de commande, nous agissons avec nos tripes. Nulle opération policière contre des ‘réseaux’ fictifs ne peut arrêter l’organisation autonome de gens qui décident d’attaquer en portant des masques.

bye


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Attaquer plus que des vitrines : attaques à Hochelaga

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Nov 292016
 

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Soumission anonyme à MTL Counter-info

Il y a près d’un an, les biens pensants du quartier se sont indigné face à une attaque contre Electric Kids, dont la devanture avait été aspergée de peinture mauve – dont on peut encore voir les traces aujourd’hui.

Cette nuit, nous avons décidé d’attaquer d’autres commerces de la rue Sainte-Catherine – trois boutiques de meubles design, une agence immobiliaire et un salon de coiffure bobo. Si c’est cette stratégie que nous employons, il ne s’agit pas que de faire parler ceux et celles qui appuient et participent à la gentrification d’Hochelaga. Nous désirons faire plus qu’élever notre voix, faire plus que nous indigner face à ce mouvement qui nous chasse lentement du quartier. Plutôt que de se contenter de fracasser leurs vitrines, nous avons décidé d’asperger l’intérieur des commerces de design de peinture afin de ruiner leur marchandise. Il s’agit d’affecter directement ces marchands, et pas uniquement la façade qui les protège.

Ces vitrines détruites, cette marchandise ruinée par la peinture, c’est un acte de guerre. Nous ne laisserons pas ces boutiques s’installer en paix – cette paix de façade qui n’est autre que l’invisibilisation de la guerre en cours contre les pauvres et les marginaux.ales. Nous ne les laisserons pas faire monter les prix de nos loyers, et participer au nettoyage social qui vient nécessairement avec leur clientèle Bon Chic Bon Genre.

Nous ne laisserons pas agir impunément ni la mairie qui participe à faire de ce quartier un endroit hostile à ceux et celles qui ne se conforment pas, ni les entrepreneurs de condos ultra-design qui renforcent l’isolation et la pauvreté relationnelle.

Ces boutiques sont le visage sympatique d’un processus violent que nous désirons saboter, au même titre que les voitures de luxe, les condos en construction, les voitures de police qui patrouillent le quartier, et tous les autres efforts mis en place pour rendre nos quartiers stériles et contrôlés par les intérêts des propriétaires et des riches.

Fuck la gentrification.

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Des bonbons pour les enfants, des cailloux pour les bourgeois

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Nov 282016
 

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Soumission anonyme à MTL Counter-info

Lundi le 31 octobre dernier, environ 75 personnes se sont rassemblées à Hochelag’, avec costumes et bonbons, pour une manifestation d’Halloween contre la gentrification. Dans une ambiance carnavalesque, la petite foule s’est élancée dans les rues et a fait des graffitis sur les murs du quartier. Sur l’ensemble du trajet de la manif, on pouvait lire : « fuck homa », « genre = cauchemar », « tout le monde déteste la police », « junkies contre la gentrification », etc. Ça a donné un peu de couleur et de vie à Hochelag’ qui s’asceptise au fur et à mesure que poussent condos, épiceries bobos et magasins de linge haut de gamme.

Cette manif se voulait un renversement des dynamiques quotidiennes, au vu et au su des gens qui habitent le quartier, contre les flics qui protègent les nouveaux entrepreneurs, contre les tags qu’on efface dès le lendemain. Le temps de cette manif, on a pu habiter le quartier différemment, de façon plus incontrôlable.

La manif a déambulé dans les rues en se rendant jusqu’à Ste-Cathe, en scandant des slogans comme « des bonbons pour les enfants, des cailloux pour les bourgeois ». Parce que c’était un soir d’Halloween, les rues étaient animées et la manif a fait réagir plusieurs positivement. Les flics se sont pointés après une vingtaine de minutes. C’est à ce moment qu’une bande d’ados qui chillaient dans le parc sont venus se joindre à la manif. Ils ont envoyé promené la personne qui leur a offert des bonbons, se sont emparés de tout le sac, puis se sont enfuis dans les ruelles. Pleins d’enthousiasme, ils n’ont pas tardé à réapparaître et ont continué à suivre la manif.

Lorsqu’un premier char de flic s’est positionné à l’avant de la manif, une personne a courru pour couvrir l’arrière du char de gribouillis-graffitis, ce qui lui a fait prendre ses distances. Après avoir tourné sur Davidson, les gens ont commencé à fracasser des voitures de luxe à coup de marteaux, ce qui a irrité les flics qui sont dès lors devenus plus agressifs. C’est alors que la première roche a été lancée, suscitant des exclamations joyeuses de la part de la bande d’ados. La manif a piqué à travers le parc Davidson pour prendre la rue Cuvillier et échapper aux flics qui la collaient de près.

Lorsque la manif est arrivée sur Ontario, un groupe de gens a courru à contre-sens de la manif pour attaquer les voitures de police avec une douzaine de roches. Cela a cependant fait réagir la police en chargeant avec leur voiture cette petite bande, plutôt que de retraiter devant l’attaque, comme on pourrait s’y attendre. Les flics auraient clairement pu renverser et écraser une personne à ce moment là. On pense que mettre des barricades entre les chars de flics et ceux qui lancent les projectiles pourrait rendre ce genre de situation plus sécuritaire pour nous dans le futur. Ça pourrait être des dumpsters sur roues qui suivent la manif ou des chars renversés sur le chemin. Une autre chose à considérer est les roches peuvent briser les fenêtres de côté des voitures, mais pas les pare-brises : ainsi, si on vise ce dernier, il y a moins de chance que les policiers se sentent menacés et reculent. Par ailleurs, les gens ont rapidement épuisé leurs réserves de projectiles. En prévoir davantage nous rendrait moins rapidement vulnérables. La charge des voitures de flics a sonné le dernier coup de dispersion : les gens se sont enfuis à travers les ruelles et les rues adjacentes.

Cette manif, on l’a trouvée intéressante pour différentes raisons.

D’abord, on croit que c’est intéressant de profiter d’Halloween pour faire une manif, parce que c’est alors possible de se promener masqué.e dans la rue sans avoir l’air suspect. Et qu’en cette soirée de l’année tout le monde dans la rue a plus ou moins l’air sketch, alors ça facilite la dispersion de la manif.

Aussi, l’emphase de cette manif a été mise sur la contre-information dans le quartier, avec les graffitis et des affiches, sur des rues comme Ste-Catherine normalement patrouillées par trop de flics pour que les gens osent y faire des graffs. C’est puissant de pouvoir marquer les murs du quartier sans avoir à le faire caché.es dans l’obscurité des ruelles.

C’était aussi intéressant que ça soit une manif de quartier, plutôt que ces manifs de centre-ville aux trajets mille fois parcourus et hostiles, et où la répression policière est plus forte et nous fait souvent hésiter à agir. Faire une manif dans un quartier où on habite, où nos ami.es habitent est significatif de notre résistance dans ce lieu.

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Blocage de la voie ferrée à Pointe-Saint-Charles

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Nov 172016
 

De Submedia.tv et La Pointe Libertaire

Dans un geste de solidarité avec les Premières Nations de Standing Rock un groupe de 15 militantes et militants allochtones ont bloqué vers 16h le 15 novembre la voie ferrée à Pointe-Saint-Charles. L’action de blocage a duré une vingtaine de minutes, au point de circulation ferroviaire le plus achalandé à Montréal. Les policiers ont menacé d’intervenir au moment ou un train de marchandises a dû s’immobiliser.

Les manifestant-e-s ont déployé 3 banderoles dont une au viaduc de la rue Wellington pendant qu’un rassemblement de solidarité d’une soixantaine de personnes se trouvant dans le parc de la Congrégation appuyait l’action sur les rails.

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Cette action de solidarité avait pour objectif de soutenir la lutte des autochtones du Dakota Nord qui empêche actuellement la construction d’un pipeline qui menace les communautés locales. D’ailleurs un militant de Kahnawake était sur place pour saluer l’action de solidarité avec Standing Rock.

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Pour les militant-e-s et les citoyens-nes qui de plus en plus refusent le passage des pipelines afin de protéger l’eau, source de vie, et leurs territoires d’éventuels déversements de pétrole et de contamination, l’action directe et la solidarité à travers l’ile de la Tortue (l’Amérique du Nord pour les autochtones du Canada) entre autochtones et allochtones sont devenus les seuls moyens pour bloquer l’expansion de l’industrie pétrolière, y compris par chemin de fer où les wagons, véritables bombes roulantes circulent au cœur de nos communautés.

Bref, le pétrole « de la mort » doit rester dans le sol et nous devons nous orienter résolument vers les énergies écologiques. Les militant-e-s d’un peu partout à travers l’Amérique savent que la lutte sera longue et que la bataille sera dure parce que l’industrie du pétrole appuyé par les banques et les gouvernements est particulièrement puissante.

Cette bataille, les militant-e-s affirment qu’il faut la gagner, ne serait-ce que pour protéger le présent et l’avenir des communautés partout en Amérique du Nord. « Et nous la gagnerons. » C’était là un sentiment partagé par plusieurs sur le lieu du rassemblement et dans la marche qui a suivi dans le quartier Pointe-Saint-Charles.

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De la peinture renversée sur la tombe de James McGill

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Nov 112016
 

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Soumission anonyme à MTL Counter-info

Durant les petites heures du matin du 11 novembre, de la peinture rouge a été renversée sur la tombe et le monument à l’honneur de James McGill sur le campus du centre-ville de l’Université McGill. « Fin à McGill » a été peint près d’une plaque dédiée aux soldats tués durant la 2e guerre mondiale.

James McGill, le fondateur de l’Université McGill, est connu pour sa possession d’esclaves noirs et autochtones. Ses immenses revenus sont ce qui lui a permis de financer l’établissement de l’Université.

Le 11 novembre marque le Jour du Souvenir. Ce jour honore les vétérans et les soldats de guerres présentes et passées. Lors de ce jour, l’Université McGill accueille généralement une invasion de personnel militaire, célébrant le nationalisme canadien et leur supposée bénévolence. Cette année, nous donnons une nouvelle vocation au Jour du Souvenir : nous nous souvenons de ceux assassinés par les activités colonialistes canadiennes et les guerres impérialistes.

Seulement quelques jours après l’élection d’un suprémaciste blanc comme président des États-unis, nous célébrons tous ceux qui se battent contre le colonialisme et l’impérialisme, autant sur le campus de McGill, qu’au dehors.

Dans l’espoir que toutes les tombes et monuments des héros colonialistes seront défigurés.

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La gentrification est effrayante

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Nov 072016
 

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De Submedia.tv

Pendant la nuit de l’Halloween, une centaine de personnes costumées ont défilé dans les rues d’Hochelaga à Montréal en donnant des bonbons aux enfants et aux voisins. Les gens ont tagué les murs des condos et des commerces contribuant à la gentrification. Des voitures de luxe ont été défoncées et lorsque une voiture de flic a essayé de leur rentrer dedans, les gens ont répondu avec une pluie de roche pour ensuite comme des fantômes, disparaître dans la nuit.

Action de solidarité avec la ZAD de Notre-Dame-des-Landes

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Oct 102016
 

ACTION DE SOLIDARITÉ AVEC LA ZAD DE NOTRE-DAME-DES-LANDES (FRANCE) À LA CLÔTURE DE L’ASSEMBLÉE DE L’OACI À MONTRÉAL – 07 OCTOBRE 2016

Alors que les représentant-e-s des gouvernements de 191 pays de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une institution de l’ONU, se rencontraient à Montréal pour discuter « sécurité et environnement » en matière d’aviation internationale, nous avons voulu dénoncer leur hypocrisie et affirmer notre solidarité avec la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (NDDL).

À la veille de la fin de semaine de mobilisation internationale contre l’aéroport de NDDL et son monde, nous avons tenu, pendant une demi-heure, des bannières en soutien à la Zone à défendre (ZAD) devant le siège de l’OACI à Montréal, histoire de perturber, quelques instants, leur univers aride. En effet, comment parler d’environnement sans remettre en question la construction d’aéroports inutiles et
destructeurs ? Comment parler d’environnement sans remettre en question le système économique et politique qui sous-tend cette folie ? La ZAD de NDDL est non seulement un pied dans la gueule du gouvernement français, AGO-Vinci et de tous les actionnaires de ce projet d’aéroport, mais
représente aussi un exemple d’autonomie, d’autodéfense et une brèche dans leur tentative de marchandiser tout ce qui les entoure.

Or, les menaces d’expulsions s’intensifient contre la ZAD. Il nous a donc semblé indispensable de prendre acte de la situation, malgré l’océan qui nous sépare, pour affirmer notre solidarité active et notre soutien complet à ce réjouissant exemple de résistance dont les valeurs et objectifs dépassent le bocage lui-même ! En cas d’expulsion ou non, nous serons là pour soutenir la ZAD autant que nous le pourrons, car elle représente pour nous l’une des plus grandes lueurs d’espoir et d’inspiration de notre temps, non seulement pour nos luttes politiques et écologistes, mais aussi sur tous les aspects de l’existant (autonomie alimentaire, relations sociales, amoureuses, vie quotidienne et autres)!

VINCI, RÉSISTANCE, SABOTAGE
VIVE LA COMMUNE
VIVE LA ZAD

VOS CAMARADES ET AMI.ES MONTRÉALAIS.ES

Contact : solidaritezad.mtl@riseup.net

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Appel à renouveller les actions en solidarité avec la grève dans les prisons, du 15 au 22 Octobre

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Oct 102016
 

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Traduit de It’s Going Down

Il me semble plus que nécessaire de résumer ce qui se passe à l’intérieur des prisons américaines depuis le 9 septembre. Grèves de la faim, arrêts de travail et émeutes se sont propagés à une vitesse difficilement compréhensible. Quelques soulèvements nous ont pris.e.s par surprise, comme celles dans les prisons de Floride, alors que d’autres ont grandi à partir d’une organisation à l’intérieur des prisons, comme celles de Kinross au Michigan ou de Holman en Alabama. On estime que plus de 20 000 prisonniers et prisonnières sont impliqué.e.s d’une manière ou d’une autre.

De l’extérieur, les flammes de la solidarité ont brillé tout autour du monde. Drops de bannière, graffitis, manifestations de bruit et bien d’autres actions ont montré que nous veillons aux arrières des gens participant à la grève. Il faut toutefois mentionner que la vaste majorité des actions ont eu lieu lors de la première fin de semaine de grève. Mais la grève, ainsi que la lutte anti-carcérale en générale, représente bien plus qu’une journée ou même une semaine d’action. La lutte n’a pas commencé le 9 septembre et elle n’est pas prête de s’arrêter. Des prisonniers et prisonnières retourneront peut-être au travail alors que d’autres décideront de faire grève pour la première fois. Se donner une date précise à laquelle faire des actions et autour de laquelle bâtir un momentum nous faciliterait la tâche, mais restreindre nos actions dans le temps ne sera jamais assez.

Voici pourquoi nous voudrions lancer un appel pour des actions incessantes en solidarité avec la grève des prisonniers et prisonnières ainsi qu’envers la lutte contre la société-prison. En ce moment, plusieurs sont en trains d’organiser des campagnes contre la répression des prisonnières et prisonniers en grève. Cette lutte est nécessaire bien que pas nécessairement la plus excitante. Mais ce serait une erreur de considérer la lutte dans une perspective linéaire, c’est-à-dire une seule vague contestataire lors de laquelle nous agissons à son apogée et écrivons des lettres lorsque la poussière redescend. Combien de personnes incarcérées n’ont entendu l’appel à la grève que lorsqu’elle a commencé? Combien d’entre eux et elles l’ont su mais ne pensaient pas que suffisamment de gens seraient là pour les supporter? Trois semaines après la grève, les personnes incarcérées à Tubervile en Caroline du Sud se sont révolté contre un garde et ont pris le contrôle de leur dortoir. Comment pouvons nous ralentir alors que des prisonniers et des prisonnières risquent encore leur vie pour leur liberté?

Nous proposons qu’à la semaine du 15 au 22 octobre nous concentrions nos actions afin de rappeler à toutes les personnes incarcérées aux Etats-Unis que nous garderons toujours leur arrière. Encore une fois, il est important de prendre ces dates avec un grain de sel. Personne ne sera choqué d’apprendre qu’une action s’est déroulée le 23 octobre, en novembre ou même en 2017. Dans le même ordre d’idée, nous ne devrions pas attendre le 15 octobre les bras croisés. Le nouvel an est aussi une date à garder en tête puisque que chaque année ont traditionnellement lieu des manifestations de bruits à l’extérieur des centres de détentions même s’il s’agit manifestement aussi d’une date arbitraire.

Lorsqu’il nous semble que le climat est lent et qu’il n’y a pas une forte concentration d’évènements, nous nous laissons souvent aller à la stagnation. Cependant, il faut se rappeler que notre imaginaire et notre sentiment de révolte sont comme des muscles : moins nous les utilisons, plus ils deviennent faible. Il nous faut chasser l’ennui des temps plus calmes pour nous propulser vers l’insurrection. Les actions de solidarité et la lutte individuelle s’inscrivant dans un récit qui nous est propre est un moyen de créer un momentum et d’hausser la tension lorsque le climat de confrontation semble pencher à l’avantage de nos ennemi.e.s.

– «Our Own Timelines» Anathema, Vol 2 Issue 6

Il est indéniable que plusieurs camarades existent à l’extérieur d’une réalité dans laquelle organiser une manifestation ou un rassemblement de bruit à l’extérieur d’une prison est tenable. Beaucoup sont encore à la recherche de camarades avec lesquel.le.s illes pourraient partager des liens d’affinité. Rassembler une foule semble donc une tâche proche de l’impossible. Il existe toutefois encore beaucoup d’opportunités pour agir. Une ou deux personnes peuvent former une équipe pour faire des drops de bannière, poser des affiches, ou bien organiser un évènement dans lequel les gens peuvent écrire des lettes ou s’informer sur la situation en cours, ce qui permettra de former des alliances chez des complices futures. On ne pourra jamais accorder assez d’importance au fait d’écrire des lettres de support et d’appeler à l’intérieur des prisons, mais pourquoi ne pas en profiter pour augmenter nos capacités?

À tout le moins, nous devrions avoir honte que la ville la plus active en terme d’actions de solidarité avec les prisonniers et prisonnières aux Etats-Unis soit Athène en Grèce. Elle à déjà une forte longueur d’avance mais le moins que nous pourrions faire serait d’au moins lui opposer un certain défi!

– Some Restless Uncontrollables

Voici quelques affiches à distribuer. Oups! Comment cette recette de colle à la farine s’est elle retrouvé ici?

“Prison Strike” Tabloid

“Prison Strike” Letter