Montréal, le 12 décembre 2019 – Aujourd’hui au Palais de justice de Montréal se déroule la quatrième et dernière journée du procès du leader visible d’Atalante Québec, Raphaël Lévesque (alias Raf Stomper), pour méfait, introduction par effraction et harcèlement criminel. Ces accusations découlent d’un stunt réalisé par Lévesque et six autres militants d’Atalante le 23 mai 2018 dans les bureaux du média Vice Québec.
Nous nous sommes relativement peu intéressé-e-s à ce procès jusqu’à maintenant, car nous y voyons un cirque judiciaire complètement disproportionné à la portée réelle de l’action ayant menée à la mise en accusation. Nous sommes toutefois conscient-e-s que notre perspective sur la question diffère sans doute de celles « des médias » (partie dans cette affaire), du « système de justice », et de la position libérale communément admise dans la société québécoise. C’est pourquoi nous avons cru bon la formuler ici explicitement. [Pour tout éclaircissement supplémentaire, les représentant-e-s des médias peuvent visiter https://montreal-antifasciste.info ou communiquer avec nous à alerta-mtl @ riseup.net]
Nous croyons en effet que le caractère à peu près politique que ce procès a acquis, en vertu du fait qu’un média ait été pris pour cible, fait précisément le jeu des fascistes. Il eut mieux valu, dès le départ, prendre cette action pour ce qu’elle était (une médiocre prestation de théâtre politique à oublier aussitôt) que d’en appeler au système de justice pénale, lequel garde les projecteurs braqués sur Lévesque et lui donne l’attention qu’il désire plus que tout.
De plus, la solidité de la cause elle-même est extrêmement discutable, à tel point que l’issue en est plus qu’incertaine. Quoi qu’il en soit du verdict, il s’agit à notre avis d’un scénario perdant/perdant. Si Lévesque gagne son procès, il en ressort blanchi et ragaillardi, ce qui donne à penser que lui et sa bande de crétins répéteront le même genre d’action à l’avenir. S’il est au contraire condamné pour harcèlement criminel ou méfait, une jurisprudence sera établie qui réduira d’autant plus le champ des possibilités d’action directe légitime, autant pour la droite que pour la gauche. Autrement dit, l’État disposera d’un nouvel outil pour réprimer la contestation, d’où qu’elle vienne.
Par ailleurs, si les rapports qu’ont faits les médias des premiers jours du procès sont exacts, il appert que la juge tombe exactement dans le panneau dressé pour elle par les fascistes, malgré les tonnes de preuves accumulées du vrai caractère d’Atalante : dépolitisation, voire « dédiabolisation » en règle de la manœuvre.
Le palais de justice n’est pas un terrain favorable à la lutte antifasciste. Nous ne disons pas qu’il faille dogmatiquement refuser l’engagement sur ce terrain, et n’éliminons pas la possibilité de s’y présenter s’il y a des gains ponctuels, voire marginaux, à y faire, mais nous ne croyons pas qu’il faille compter sur les tribunaux pour gagner la guerre, ni même quelque bataille importante. Les tribunaux ne sont garants que d’une chose : l’ordre libéral. C’est-à-dire les conditions de reproduction de l’État et du système capitaliste, lesquels s’appuient sur les inégalités systémiques que nos mouvements s’emploient par ailleurs à éliminer.
Nous croyons que les luttes antiracistes et antifascistes doivent avant tout être menées au jour le jour dans nos espaces de vies et de travail, dans nos communautés et dans nos rues, par un travail constant d’information et de promotion des valeurs positives qui nous animent. Quelle que soit l’issue du procès de Raf Stomper, la lutte continue. Montréal Antifasciste, ses allié-e-s et sympathisant-e-s continueront à traquer, exposer et généralement pourrir la vie des fascistes d’Atalante et de tous ceux et celles qui portent un projet politique fondé sur l’inégalité et l’exclusion. Jusqu’à la victoire.
Commentaires fermés sur Messe des morts : le néonazi Pascal Giroux mange une volée
Déc132019
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Le vendredi 28 novembre, le festival de black metal La Messe des Morts avait lieu au théâtre Paradoxe. Trois néonazis avaient été signalés sur place ou avaient annoncé leur intention d’être là sur les réseaux sociaux. L’un d’eux, Pascal Giroux a mangé toute une volée en quittant le théâtre.
Pascal Giroux est un militant néonazi assumé depuis la grande époque des boneheads à Montréal. Dernièrement il avait rejoint le groupe islamophobe les Soldiers of Odin et il participait à tous leurs mauvais coups, jusqu’à leur dissolution en 2018. Sur les photos on peut le voir avec un chandail Section Saint-Laurent, un hoodie SOO, poser devant un drapeau du Soleil Noir et protéger la maison du néonazi Phillipe Gendron en 2018, lors d’une manifestation antiraciste.
Les communautés antifascistes et black métal sont vigilantes et il n’y aura plus de safe space pour les nazis. Fred, Maxime, William, Joey, vous êtes prévenus.
Commentaires fermés sur Varennes : un nazi d’Atalante sur la rue Sainte-Anne
Déc112019
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Vincent Cyr, résident de la rue Sainte-Anne à Varennes est un néo-nazi dangereux, membre de l’organisation Atalante Québec. Vincent fait parfois de la boxe dans le parc de la Commune avec ses amis nazis. Il participe régulièrement aux activités d’Atalante à Montréal.
Dans la nuit de lundi 11 décembre 2019, 1000 tracts ont été distribués dans sa rue, son quartier, aux abribus et devant les lieux importants de la ville. Parce que le monde comme lui se cache et que la population doit savoir.
L’année 1970 marque le 300e anniversaire de la fondation de la Compagnie de la Baie d’Hudson (aujourd’hui La Baie). Alors que les actionnaires et le gouvernement canadien festoient, en compagnie de la reine d’Angleterre qui participe aux cérémonies entourant l’événement, les peuples et les personnes autochtones qui ont été trompés et volés par la Compagnie de manière séculaire, eux, ne se réjouissent pas. Pierre angulaire du colonialisme au fondement de l’état canadien, la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) est toujours en 1970 un agent actif de la dépossession de plusieurs peuples autochtones du nord du Canada (au premier rang desquels les Ojibwas). C’est cette violence coloniale que dénonce le film La face cachée des transactions, produit en 1972 par Martin Defalco et Willie Dunn. Narré par le célèbre militant George Manuel, alors chef de la Fraternité des Indiens du Canada, La face cachée des transactions constitue un véritable manifeste pour le respect et la dignité, qui expose avec force l’essence coloniale du Canada ainsi que des compagnies telle que La Baie.
Le magasin général de la CBH à Aklavik (Territoires du Nord-Ouest) en 1956. Ce hameau a été fondé par la Compagnie de La Baie d’Hudson comme poste de traite en 1912.
Fondée en 1670, la Compagnie de la Baie d’Hudson constitue la plus ancienne société par actions du monde anglophone. Dès sa fondation, elle obtient un monopole commercial sur la Terre de Rupert. Ce territoire de 3,9 millions de kilomètres carrés lui est octroyé par une charte du roi d’Angleterre Charles II. Dès lors, la CBH est la seule qui puisse légalement installer ses postes de traite et contrôler le commerce des fourrures dans l’entièreté du bassin versant de la Baie d’Hudson. La Compagnie de la Baie d’Hudson constitue en ce sens une pièce maîtresse dans le processus colonial qui fonde le Canada. À la même époque, les colons et les marchands français consolident eux aussi des monopoles commerciaux le long du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et dans la vallée du fleuve Mississippi.
« Depuis 300 ans, l’histoire du Canada est écrite par l’homme blanc. Elle relate les exploits des pionniers, la générosité des marchands, les avantages apportés aux Autochtones. Nous voyons les choses autrement. »
Georges Manuel, La face cachée des transactions
La consolidation d’une économie extractive impériale dans les territoires du Nord de l’Amérique instaure, dès l’arrivée des commerçants européens sur ces territoires, un rapport d’échange inégal. Les marchandises offertes par les Blancs, comme des casseroles en fer-blanc ou des armes à feu, sont des biens manufacturés européens bon-marché. Même si ces objets sont utiles, ils ne valent rien en comparaison du prix que le commerçant peut demander pour ses fourrures sur le marché européen. La première arnaque est là : dans un rapport d’échange, on suppose que les deux parties connaissent la valeur des produits échangés. Or, les Autochtones ne connaissent pas la valeur marchande des produits européens. Un fusil est échangé contre plusieurs dizaines de peaux, parfois même un nombre de peaux empilées équivalent à la longueur de l’arme. Pour obtenir de tels produits, les peuples qui font du commerce avec les Européens doivent donc passer un temps fou à trapper et chasser, un temps de travail qui ira en augmentant à mesure que les animaux se feront plus rares (à cause de la chasse intensive) et à mesure que s’instaurera un rapport de dépendance des peuples autochtones aux produits européens.
En effet, les outils en métal ou les fusils apportés d’Europe sont des produits dont les peuples autochtones d’Amérique du Nord ignorent la méthode de fabrication. Ces outils sont utiles car ils facilitent la chasse ou l’agriculture, mais leur utilisation massive entraîne parallèlement la perte des méthodes traditionnelles de fabrication d’outils en pierre (en quelques décennies seulement). Ne connaissant plus les techniques pour produire eux-mêmes les biens nécessaires aux activités quotidiennes, les Autochtones doivent donc continuer de faire affaire avec les marchands européens, ce qui implique d’échanger de plus en plus de fourrures, bien sûr obtenues par la chasse, elle même dépendante des fusils… qui ne peuvent être obtenus que grâce aux Européens. Les personnes autochtones dépendent donc du commerce inégal avec les Européens et sont forcées de travailler (à chasser notamment) des temps démesurés pour simplement survivre. Ce rapport inégal produit à terme un appauvrissement généralisé des populations autochtones ; parallèlement, les compagnies impliquées dans le commerce des fourrures (comme la CBH) engrangent des profits faramineux.
La Terre de Rupert, octroyée par le roi Charles II d’Angleterre à la Compagnie de la Baie d’Hudson, comprend la majorité des territoires qui forment aujourd’hui les provinces des Prairies, ainsi que le Nord du Québec et de l’Ontario, l’Est des Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut.
Pour préserver leur marge de profit, alors que le lucratif commerce des fourrures gagne en popularité, les compagnies européennes cherchent à consolider (politiquement ou par le biais d’alliances) leurs monopoles commerciaux. Jusqu’en 1763, la Compagnie de la Baie d’Hudson entretient une vive concurrence avec les commerçants français pour le contrôle de la traite des fourrures dans le sud de la Terre de Rupert, ce qui donne lieu à de nombreuses altercations armées. Après que le territoire soit passé aux mains des Britanniques, une nouvelle et intense concurrence entre deux compagnies anglaises, la CBH et la Compagnie du Nord-Ouest, déborde de la Terre de Rupert et s’étend jusque dans le bassin versant du fleuve Mackenzie (actuellement Territoires du Nord-Ouest et Yukon). Comme la compétition entre les deux compagnies leur nuit réciproquement, les deux compagnies décident toutefois de fusionner en 1821 (dans un geste de concentration monopolistique éloquent). Cette fusion, confirmée par le Parlement britannique, élargit le monopole de la Compagnie à la totalité des Territoires du Nord-Ouest.
À ce moment, le colonialisme et le commerce ne font qu’un, alors que la CBH est celle qui ouvre de nouveaux territoires à la présence blanche et y fournit les services gouvernementaux contre remboursement par ce dernier des frais encourus. Ainsi, la Compagnie de la Baie d’Hudson devient le principal agent colonial du Canada tout en se substituant au gouvernement et en imposant son monopole commercial si néfaste pour les peuples autochtones. Au milieu du XIXe siècle, la CBH est le substitut du gouvernement jusqu’à la vallée de la rivière Rouge et sur l’île de Vancouver même.
Cette tendance s’accentue à partir de 1867, alors que de nouveaux actionnaires prennent le contrôle de la Compagnie. Ces nouveaux investisseurs s’intéressent de plus en plus à la spéculation immobilière et au développement économique de l’Ouest canadien ; ils cherchent à se détacher de la traite des fourrures au profit de ces nouvelles activités. En 1868, en vertu de l’Acte de la Terre de Rupert, la Grande-Bretagne acquiert ce territoire (qui était propriété de la Compagnie depuis la donation de Charles II en 1670) et en transfère la propriété au nouveau Dominion du Canada. Cette transaction constitue le plus important achat de biens fonciers jamais réalisé au Canada : le territoire acquis comprend la majorité des terres qui forment aujourd’hui les provinces des Prairies ainsi que d’importantes portions du Nord du Québec et de l’Ontario, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Avec cette transaction, le Canada repousse profondément ses frontières coloniales.
Le gouverneur général Roland Michener signe la nouvelle charte canadienne de la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui transfère le siège social de la Compagnie de l’Angleterre au Canada.
En 1910, la Compagnie est restructurée en trois services distincts : les ventes immobilières, la traite des fourrures et la vente au détail. En 1913, la CBH investit dans la construction de nouveaux magasins de détail, puisque ce secteur offre un plus grand potentiel que la vente immobilière et la traite des fourrures. En 1970, à l’occasion du 300e anniversaire de la Compagnie de la Baie d’Hudson, la reine Elizabeth II accorde alors une nouvelle charte qui révoque la plupart des dispositions de la charte précédente et qui transfère officiellement la compagnie du Royaume-Uni au Canada. Le nouveau siège social de la CBH est établi à Winnipeg au Manitoba.
Ce sont sur ces festivités du tricentenaire de La Baie que s’ouvre le film La face cachée des transactions. Profitant de cette soi-disant fête, les réalisateurs trouvent l’occasion de nous présenter 300 ans de colonialisme canadien, mais aussi de dénoncer les connivences coloniales actuelles entre le gouvernement et les compagnies. Le film, à la fois documentaire et manifeste, montre que dans des postes de traites du Nord et chez les communautés isolées de la Saskatchewan et du Manitoba, c’est toujours La Baie qui fait sa loi. Profitant de son monopole commercial de fait dans certaines zones reculées, la CBH impose des prix élevés pour les marchandises de la vie quotidienne qu’elle rend disponibles dans ses postes. C’est aussi elle qui fait crédit. C’est envers elle que les communautés s’endettent. Grâce aux droits indus qu’elle possède sur le territoire, la CBH ouvre celui-ci à l’exploitation minière. Les célébrations du 300e anniversaire de la CBH ou du centenaire du Manitoba cachent difficilement, derrière les festivités ludiques et stéréotypées, la destruction que le colonialisme et l’industrie ont apportés.
« Nous avons été vaincus en tant qu’Autochtones. Nous avons été colonisés. Nous dépendons toujours de la même Compagnie. On ne s’en sortira qu’avec un mouvement de libération national. Je dis qu’au cours de cette 300e année, avec les fêtes et la propagande, on devrait se radicaliser et amener nos frères et sœurs à se révolter pour agir et se mobiliser pour prendre le contrôle des magasins et de la Compagnie. Cela signifie qu’on devra se les approprier. On ne s’attend pas à ce que la Compagnie nous les donne. Ils nous appartiennent. On les a payés plusieurs fois. »
Dr. Howard Adams, La Face cachée des transactions
Si le film souligne la responsabilité des monopoles commerciaux coloniaux dans le sous-développement et l’appauvrissement des communautés autochtones partout au Canada, il met aussi en valeur les résistances mises en place par les gens afin de contrecarrer ces monopoles. Les résistances économiques et sociales se traduisent, par exemple, par l’instauration de coopératives (à Pelican Narrows ou encore dans quelques villages Inuits). Le film met aussi en valeur les différentes stratégies politiques de lutte, de l’approche juridique préconisée par la Fraternité des Indiens du Canada aux analyses révolutionnaires issues du Red Power. Le film est d’ailleurs réalisé dans un moment de résurgence politique autochtone, alors que les Premiers Peuples du Canada viennent d’obtenir une importante victoire contre le gouvernement fédéral qui voulait municipaliser les réserves à l’aide de sa politique exposée dans le Livre blanc de 1969. Les luttes autochtones et les résurgences politiques et culturelles se multiplient partout au soi-disant Canada.
William « Willie » Dunn (1942-2013) est un auteur-compositeur-interprète, réalisateur et militant Mi’kmaq.
Dans ce contexte, les réalisateurs Martin Defalco et Willie Dunn participent à l’Indian Film Crew, un collectif créé en 1968 à l’issue d’une série d’ateliers organisée dans le cadre du projet Société Nouvelle (Challenge for Change en Anglais) menée par l’ONF de 1967 à 1980. De ce projet sont issus plusieurs films politiquement essentiels, dont You Are on Indian Land. Un des buts du programme Société Nouvelle était de transférer le contrôle du processus de création des films aux personnes et communautés en lutte plutôt qu’à des professionnel.les du cinéma. Le programme cherche donc à offrir des moyens d’expression financés publiquement à des personnes qui autrement n’en auraient pas. C’est notamment à travers ce programme que plusieurs militant.es et artistes autochtones ont pu produire des films et des documentaires exprimant leurs revendications, documentant leurs luttes et traitant de sujets tels que les pensionnats autochtones, qui auraient difficilement pu être portés à l’écran par des personnes non-autochtones. Ironiquement, c’est grâce à ce programme, financé par le gouvernement, que les réalisateurs de La face cachée des transactions ont pu dénoncer le colonialisme de ce même régime !
Notons pour finir que les méthodes malhonnêtes de négociation avec les peuples autochtones ne sont malheureusement pas chose du passé. Afin de s’accaparer les terres autochtones non-cédées, le gouvernement canadien négocie encore à ce jour de manière trompeuse avec les peuples autochtones (et toujours au profit des compagnies !). Dans le cadre de ses politiques de règlement final, le gouvernement prête de l’argent à une communauté pour qu’elle engage des avocats, ceux-ci devant négocier pour la communauté avec le gouvernement. La communauté se trouve donc endettée auprès du gouvernement avec qui elle négocie… Pour rembourser sa dette, la communauté doit mener les négociations à terme (pour obtenir une compensation financière en échange de ses terres). Enfin, le gouvernement refuse toute autre conclusion qu’un règlement final, à savoir la cession des droits passées, présents et futurs d’une communauté sur ces terres. Si la négociation n’aboutit pas, la communauté endettée auprès du gouvernement est mise sous tutelle. Voilà une des manières dont le colonialisme se perpétue au Canada de nos jours.
Les pièces composées par Willie Dunn, dont la chanson I Pity the Country qu’on peut entendre à la fin du film, sont disponibles sur Youtube. Pour continuer la réflexion critique sur le colonialisme canadien grâce à l’art, notons le travail de l’artiste criKent Monkman, qui utilise les couvertures à points de la CBH dans sa série de toiles intitulée « Shame and Prejudices : A Story of Resilience » (Honte et préjugés : une histoire de résilience) pour représenter « les pouvoirs impériaux ayant dominé et dépossédé les Autochtones de leurs terres et de leurs moyens de subsistance ». Pour mieux comprendre les processus coloniaux actuels, notamment les négociations trompeuses pratiquées par le gouvernement canadien, on lira avec plaisir le livre Décoloniser le Canada, écrit par Arthur Manuel (fils de George Manuel) et traduit en français aux éditions Écosociété en 2018.
Commentaires fermés sur Destruction de sonnette-caméras de surveillance Amazon et GoogleTagged with: Guide pratique
Déc092019
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Récemment, durant une promenade nocturne, nous avons retiré des sonnette-caméras de surveillance Google Nest et Amazon Ring de quelques rues résidentielles.
Ces produits, que l’on peut facilement localiser la nuit grâce à leurs petits ronds lumineux bleu ou vert, apparaissent de plus en plus à Montréal et ailleurs. La caméra peut stocker des enregistrements vidéos sur le Cloud jusqu’à 60 jours.
Il a été bien documenté qu’Amazon fait usage de Ring pour construire un réseau de surveillance privé qui collabore entièrement avec les services de police, sous prétexte de combattre les vols de colis.
Un aspect positif de ces sonette-caméras est que ça rend facile pour nous de lutter contre ces géants du techno-capitalisme directement dans nos quartiers. On peut les enlever facilement avec une petite barre à clou. Il est suggéré d’être avec un.e ami.e et/ou de prendre la précaution de porter des gants isolés pour l’électricité. Il y a un risque de choc à cause des fils chargés. Faites attention, tant qu’elle reste dans la portée du réseau wifi de la maison, la caméra fonctionne à batterie et peut continuer à enregistrer et à transmettre même si elle n’est plus connectée au mur. L’utilisateur peut même recevoir une notification sur son téléphone.
Fuck Amazon, Google et leur dystopie technologique envahissante.
«On aurait dû rentrer dans le H&M et tout choper!»
Coin Peel et Ste-Catherine, en plein centre-ville de Montréal, le 29 novembre 2019.Drôle de journée: après mes trois heures de cours, j’avais prévu aller faire un tour à la manif étudiante pour l’environnement, même si mon cégep était pas en grève, même si je savais que le métro serait bondé en plein Black Friday. Après tout, c’était une journée symbolique contre le capitalisme, ça semblait logique d’y participer.
Arrivée sur place un peu en retard, j’étais plutôt surprise de constater qu’au lieu d’une manifestation étudiante, j’étais plutôt entourée d’une ribambelle de drapeaux d’Extinction Rebellion, accompagnés d’une poignée de militant-es arborant les mêmes couleurs qui criaient dans un mégaphone. De chaque côté de la rue, des masses de gens étaient amassées, et scandaient des slogans en direction des magasins. «Ah, enfin, un peu d’action!» me dit alors mon ami, enthousiaste. Mais rapidement, on se rend compte qu’en terme d’action, on allait être déçu-es: la foule, statique, exprimait son soutien à une douzaine de jeunes militant-es aux mains collées sur les vitrines, à travers une ligne de policiers. Ces derniers, quand on balayait la scène du regard, étaient très nombreux aux alentours; une tasse de café à la main, plusieurs d’entre eux se préparaient lentement à décoller les protestataires, le sourire aux lèvres.
«On va bloquer le magasin?» demande mon ami, plein d’espoir, à sa voisine. «On dirait pas» répond-t-elle, en nous pointant les flots d’acheteurs qui continuent d’entrer et de sortir de la boutique, des sacs de vêtements à la main. «Mais ça sert à quoi alors ce spectacle-là?» lui lance-t-il, abasourdi. Elle hausse les épaules, désinvolte, et s’éloigne pour rejoindre une petite bande enjouée qui danse au milieu de la rue. «This music is really commercial» me glisse un passant, les sourcils froncés. J’éclate de rire, le bonhomme n’a visiblement rien compris, car l’ambiance est de plus en plus lit. Traversant la foule, j’accoste alors une militante qui distribue du chili vegan, pour lui demander ce qui se passe exactement. «En ce moment, XR fait son show: on était supposé-es arriver ben plus tôt au square Dorchester, mais y font rien qu’à leur tête, y’ont complètement take over la journée. Là, on attend juste que leur grande mise en scène de jeunes martyrs soit finie pour aller faire le party au square. Sont tous-tes mineur-es, ceux qui ont les mains collées dans les vitrines, savais-tu? Y paraît que ça fait plus cute dans les médias» me dit-elle, ironique. «C’est quand même une drôle de stratégie, quand on y pense, pour contrer la catastrophe écologique, envoyer des jeunes se coller les mains sur des magasins de grandes chaînes. Ça crée des martyrs, c’est juste bon pour faire un show, mais ça change rien en bout de ligne. Nous, on aurait voulu que ça brasse un peu plus, mais on s’est même fait rabrouer quand on criait des slogans anticapitalistes tantôt!» ajoute-t-elle, un peu amère. Au moment où elle me dit ça, la musique arrête, et une militante portant le dossard d’Extinction Rebellion nous informe au micro que la première militante vient de se faire relâcher par les policiers, provoquant une salve d’applaudissements. La soirée a continué au rythme des jeunes relâché-es, jusqu’à ce qu’on se déplace finalement au square Dorchester, à moitié transi-es de froid, pour boire une bière avant de quitter. «On aurait dû rentrer dans le H&M et tout choper!» beugle un garçon hilare, visiblement prêt à en découdre avec les policiers. C’est drôle, me dis-je alors: la soirée (et donc l’action d’éclat d’Extinction Rebellion) était tellement inoffensive que les policiers l’ont laissée se dérouler longuement, sans lui mettre les bâtons dans les roues une seule fois.
Avec un peu d’ambition, pourtant, une manifestation au centre-ville pendant que la rue Sainte-Catherine débordait de client-es aurait pu porter un bon coup au capital, envoyer un message clair au gouvernement, réellement enrayer le pouvoir. L’heure n’est plus à la sensibilisation, le consensus est là: on court à notre perte. Ce qu’il faut, dorénavant, c’est s’inspirer des manifestations un peu partout dans le monde, et bloquer l’économie. Occuper des places, des squares, des rues, les tenir envers et contre les assauts de la police, et prendre les choses en main, sans attendre que l’État nous protège du désastre écologique. Êtes-vous game?
Commentaires fermés sur Insécurité nationale : Visites à domicile de la GRC à Montréal
Déc072019
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Problèmes en vue pour l’État canadien, dans ses QG de police et ses coulisses technocratiques, en ce qui concerne son régime colonial et raciste de frontières et de prisons. Avec leur réseau de postes frontaliers, de patrouilles, de technologies de surveillance, de centres de détention, de tribunaux, de soi-disant alternatives à la détention et d’escouades d’expulsion, les dirigeants de ce pays comptent bien consolider l’autorité nécessaire pour déterminer qui peut vivre ou non sur le territoire qu’ils gouvernent frauduleusement, décider de qui peut trouver un logement, envoyer ses enfants à l’école, accéder aux soins médicaux et vivre au quotidien sans crainte. Ils sont soutenus dans ce projet par les médias de masse toujours prêts à faire un drame des passages de frontières irréguliers, en renforçant des mythes qui présentent le Canada comme un pays amical et accueillant, dissimulant une réalité meurtrière et cruelle – et bien sûr aussi par l’extrême droite, qui a pour tâche essentielle de canaliser la colère des pauvres et des travailleur.se.s vers leurs semblables, victimes tout comme eux du système économique mondial à l’origine de leur sentiment d’impuissance.
Pourtant, ce réseau de domination est loin d’être impénétrable. La frontière terrestre du Canada avec les États-Unis est trop vaste pour être complètement contrôlée ; les points de passage clandestins abondent. De même, il n’est pas impossible de dépasser la durée de validité d’un visa et de se tenir à l’écart des activités de l’ASFC. Partout au pays, les migrant.e.s organisent des réseaux de solidarité pour que personne n’ait à faire face aux défis sérieux que sont l’accès aux services sans statut et le fait d’être confronté, seul, à un système d’immigration raciste.
Cette année, une liste des noms des agents de l’ASFC a été publiée, encourageant les gens à les tenir responsables de leurs effets destructeurs sur nos communautés et nos camarades. Et au cours des deux dernières années, en réponse aux efforts du gouvernement pour construire de nouvelles prisons pour migrant.e.s, les entrepreneurs de la région de Montréal ayant accepté de travailler à la construction de celle qui doit ouvrir ses portes à Laval en 2021 ont fait face à des manifestations et à une série d’attaques, à commencer par le déversement de criquets dans la firme d’architecture Lemay au printemps 2018. En juillet dernier, la BMW d’un vice-président de Lemay a été incendiée à l’extérieur de son domicile. Dans la nuit du 26 octobre, l’entrepreneur général de la prison, Tisseur, semble avoir perdu un camion en raison d’un incendie criminel ciblé. Plus récemment, ce mois-ci, les véhicules stationnés au siège social du sous-traitant DPL se sont fait crever les pneus.
De telles actions ont un impact à la fois matériel et psychologique ; comme l’a dit le président de la société d’excavation Loiselle aux médias après le vandalisme de son siège social : « Je ne veux pas de trouble avec ces gens-là ». Si ces attaques se poursuivent et se propagent, l’État pourrait rapidement avoir du mal à maintenir et à étendre l’application des frontières, l’immigration et la citoyenneté.
Il n’est pas surprenant que les services de police, dont quatre au moins dans la région de Montréal se retrouvent dans leur juridiction territoriale (SPVM, SPL (Laval), SPAL (Longueuil) et SQ) avec des événements non résolus liés à la prison des migrant.e.s, unissent leurs forces pour partager leurs ressources et coordonner une enquête plus intensive. D’ailleurs, un article paru dans La Presse en juillet dernier a révélé qu’une telle action était en cours de préparation.
Dans la semaine du 28 octobre, on a pu voir les premiers signes évidents de cette escalade des ressources répressives : un petit nombre de militant.e.s de longue date ont en effet reçu des visites à domicile et des appels téléphoniques d’agents de la GRC sur l’île de Montréal. Les agents font partie d’une EISN (Équipe intégrée de la sécurité nationale), une unité qui a coordonné la sécurité de sommets comme le G7 et enquêté sur d’autres cas de ce qu’ils appellent de « l’extrémisme violent ». Chaque EISN est composée d’agents de la GRC, d’agents du SCRS et de membres des services de police locaux, ainsi que de membres de l’ASFC et de Citoyenneté et Immigration Canada [source: Wikipedia].
Les agents qui ont effectué ces visites en octobre n’avaient pas de mandat, et ils ont dit qu’ils voulaient discuter du militantisme pour la justice migrante ainsi que des mouvements anti-gentrification, en relation avec des actes criminels en cours d’enquêtes. Les personnes visitées n’ont pas laissé entrer les flics et ne leur ont pas parlé.
Nous considérons qu’il est important de partager ces événements publiquement afin que nos camarades puissent prendre des précautions appropriées, reconnaître les méthodes utilisées et éviter la diffusion de fausses informations. Quiconque est contacté par la GRC, d’autres services de police ou le SCRS d’une façon semblable ou dans le cadre de cette enquête est fortement encouragé à en informer ses camarades dès que possible.
Dans le cadre d’enquêtes antérieures, l’EISN de Montréal a eu recours à différentes tactiques : écoutes téléphoniques, filatures de suspects, entrées dans des maisons et des bureaux à l’insu des suspects, ainsi qu’à des infiltrations et des informateurs payés. Même en combinant ces méthodes à d’autres depuis plusieurs années, l’EISN a été incapable de porter des accusations dans le passé. Collectivement, notre pouvoir face à ce type d’enquête est clair : on n’insistera jamais assez sur la valeur du silence et de la non-coopération absolue avec la police. Il n’y a rien à gagner à laisser entrer des agents chez vous ou à leur dire quoi que ce soit. Sans mandat valide, la police n’a pas le droit d’entrer dans votre domicile ou votre bureau (voir « Surprise ! On a des droits ?! » du COBP). Communiquez avec un avocat de confiance si vous n’êtes pas certain de vos droits dans une situation donnée.
De plus, nous bénéficions d’une réflexion continue sur nos pratiques en matière de sécurité. Efforçons-nous de bâtir une culture aussi sécuritaire que possible pour nous et nos camarades qui nous permette aussi de combattre avec conviction et d’accroître notre capacité. Cette réflexion récemment publiée sur la culture de la sécurité [elle sera bientôt disponible en français ; NdMtlCi.] a beaucoup à offrir à la fois comme introduction au sujet et comme incitation à réévaluer et à affiner nos pratiques.
En mettant en lumière d’autres luttes auxquelles les anarchistes ont contribué, notamment l’anti-gentrification, et en brandissant le spectre du « terrorisme », même s’il ne s’agit que de simples enquêtes sur des incendies criminels et des vitres brisées, la GRC montre qu’elle ne cherche pas seulement à résoudre des crimes précis, mais bien qu’elle veut perturber la capacité de nos mouvements à contester les fondations racistes et colonialistes de l’État canadien et les impératifs capitalistes qui le gouvernent partout. Avec ou sans poursuites judiciaires, ils veulent criminaliser les idées qui les menacent. Ils veulent que nous ayons peur de prendre les risques nécessaires pour construire quelque chose de différent. Ils veulent briser la solidarité entre celles et ceux qui parlent publiquement et celles et ceux qui agissent clandestinement, afin que l’organisation publique se limite aux canaux de protestation approuvés, et que les interventions anonymes soient dénoncées et isolées. Il est important de noter qu’ils nous montrent également que nos mouvements menacent effectivement leur capacité à remplir leurs fonctions, ce qui prouve bien que ce n’est pas le moment de se retirer.
Nous savons que la simple menace de la répression peut être efficace pour perturber les mouvements. Bien que les informations sur cette enquête et les tactiques de l’EISN soient préoccupantes, nous ne voyons aucune raison d’être paranoïaque ni de paniquer. C’est simple : si les policiers ont des questions, cela montre qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent et qu’ils manquent d’informations. La lutte se poursuit, et c’est grâce à la participation continue et croissante d’une grande variété de groupes et d’individus dédiés à assurer leur sécurité mutuelle, à partager informations et ressources, et à refuser que l’État sème la division entre nous que nous serons toutes et tous les plus redoutables opposant.e.s à la police et au régime frontalier.
Lorsqu’on est pris pour cible par les forces de répression, il peut être tentant de faire appel à des discours enracinés dans la légalité, de dénoncer les soi-disant excès de l’État ou de réclamer la protection des « libertés civiles ». Mais nos mouvements seront plus forts à long terme en admettant que, si nous voulons voir leur monde de confinement et de contrôle disparaître dans les flammes, il est inévitable qu’ils tenteront de nous arrêter par tous les moyens à leur disposition. Une fois libéré.e.s du mythe de l’opinion publique, il deviendra clair que nous n’avons rien à gagner de nous faire passer pour des victimes. Il s’agira simplement de pratiquer une solidarité inébranlable et de priver l’État du pouvoir qu’il recherche.
Appel à la solidarité
En cas de raids ou d’arrestations en lien avec l’enquête de l’EISN/GRC, nous appelons à une offensive de solidarité à Montréal et ailleurs, contre les infrastructures frontalières, ou toutes autres cibles pertinentes dans votre région. ?
Quoi qu’en disent les principaux et principales intéressé-e-s, leur filiation néofasciste/identitaire/nationaliste-révolutionnaire/anticommuniste/nazie est aussi claire, nette, formelle et irréfutable que la connexion Stompers/Légitime Violence/Atalante. Et si les tatouages, choix vestimentaires, préférences musicales et simagrées des membres connu-e-s d’Atalante sont un tant soient peu indicatifs de leur orientation politique, leurs sympathies « néo-nazies » sont tout aussi incontestables.
En septembre dernier Montréal Antifasciste a fait paraître un article révélant les occupations professionnelles de certain-e-s des activistes clés du groupe néofasciste Atalante Québec. Le but de l’exercice, comme toujours, était d’exposer les militant-e-s fascistes « à leurs communautés, collègues et employeurs, familles et voisins, à qui ils et elles cachent généralement la vraie nature de leurs activités (…) car les projets qu’ils portent en privé mettent en danger à la fois leurs collègues et les membres du public qu’ils y côtoient, tout particulièrement les personnes racisées, musulmanes, juives, queers et/ou identifiées à gauche. »
Rompant avec l’habitude, les militant-e-s d’Atalante se sont fendu-e-s d’un communiqué pour répondre « aux propos diffamatoires incitant à la haine contre eux » et aux « fausses allégations lancées contre [nos] membres ». Bizarrement, le communiqué se défend d’accusations qui ne sont formulées nulle part et en déforme d’autres pour mieux s’en défendre. Surtout, le communiqué tente de dépeindre Atalante et ses militant-e-s comme une espèce d’organisation communautaire de bienfaisance vouée à « l’entraide familiale », qui n’aurait absolument rien à voir avec un « mouvement néo-nazi ».
S’il fallait encore le prouver, nous ne nous ferons pas prier pour enfoncer le clou.
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Trop de protestations, ce me semble…
D’entrée de jeu, le communiqué se campe sur la défensive :
« Dans un premier lieu, Atalante n’est pas un mouvement prônant la haine de l’autre, mais l’amour des siens. (…) Aussi, ce que des adultes consentants font dans leur chambre à coucher ne nous intéresse pas et ne nous regarde pas. De ce fait, nous refusons toutes les accusations stigmatisantes d’homophobie qui sont lancées par nos adversaires. »
Cette mise au point est pour le moins curieuse, puisque ni l’article de Montréal Antifasciste auquel ce communiqué prétend répondre, ni d’ailleurs aucun autre article que nous ayons publié, n’accusent spécifiquement Atalante d’homophobie. Pourquoi donc s’en défendre avec autant d’empressement? Il y a de quoi faire réfléchir…
S’en suit alors un paragraphe que seul pourrait adéquatement accompagner un solo de violon larmoyant. L’action sociale d’Atalante « dans son milieu » consiste, explique-t-on, à mener des « distributions alimentaires », à nettoyer des graffitis et à faire de « l’entraide familiale », tandis que son action politique se limite à organiser « des collages, des coups d’éclat, des contremanifestations, des commémorations et des formations philosophiques ou de conditionnement physique. »
Même en passant sur le fait que l’action politique dont il est question repose sur la promotion d’un projet « ultranationaliste » farouchement identitaire et xénophobe (bonjour la « remigration »), la présentation d’Atalante comme une organisation communautaire parfaitement inoffensive ne trompe personne – sauf bien sûr les naïf-ve-s qui se laissent bercer par cette tentative grossière de dissimuler la vraie nature du projet.
Le communiqué poursuit en s’indignant qu’on puisse « les » accuser d’avoir « agressé plusieurs personnes racisées et parfois à l’arme blanche ». Là encore, cette réaction est curieuse, car nous n’avons jamais dit cela. Ce que nous avons bel et bien signalé, cependant, est qu’un membre central des Québec Stompers, Yan Barras, aussi militant d’Atalante depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, a poignardé six personnes en 2007 et a été condamné à deux ans de prison ferme pour ce crime violent. Il est aussi vrai que nous avons rappelé dans l’article « Démasquer Atalante » que l’entourage du groupe compte plusieurs individus ayant été trouvés coupables d’avoir mené des agressions armées à caractère raciste, dont Mathieu Bergeron, Steve Lavallée, Jonathan Côté et Rémi Chabot-Brideault. La présence régulière de Mathieu Bergeron, par exemple, dans les actions et activités d’Atalante suffit à démontrer, sans dire que tous les membres d’Atalante ont commis de pareilles attaques, qu’il est tout à fait légitime de faire le rapprochement.
La vive indignation qui traverse ensuite le communiqué à l’égard de la violence des « groupes antifascistes », tout comme la ridicule affirmation que les « pages internet d’extrême gauche » lancent « de fausses allégations contre [nos] membres (…) dans le but de les assassiner socialement, professionnellement et même physiquement » (nous soulignons), ont aussi de quoi laisser perplexe, compte tenu des menaces de violence explicites proférées dans plusieurs chansons de Légitime Violence :
« Ces petits gauchistes efféminés,
qui se permettent de nous critiquer,
ils n’oseront jamais nous affronter, on va tous les poignarder! »
(Légitime Violence)
« Tu cours à ta perte, tu connais notre réputation.
Une lame qui te transperce, un bruit une détonation!!! (…)
Tu succombes à nos coups tu passes sous nos roues. (…)
À grands coups de matraque j’entends tes os qui craquent. »
(Anti-Rash Action)
Pas nazis, mais…
Ce qui nous amuse le plus dans cette décharge pleurnicharde, c’est sans doute la prétention que le projet d’Atalante « n’est pas animé par une logique raciale », que le rapprochement avec le nazisme relève de la « diffamation » et que ce seraient en fait les « doctrines totalitaires » des mouvements antifascistes qui porteraient ceux-ci à suggérer que des « personnes » dans l’entourage d’Atalante seraient « adepte[s] du national-socialisme ».
Le portrait du théoricien suprémaciste Julius Evola (pour qui Adolph Hitler n’était pas assez radical…) figure entre ceux de Friedrich Nietzsche et Dominique Venner sur le mur du gymnase privé d’Atalante.
Et que penser de militant-e-s fascistes qui déplorent le prétendu caractère « totalitaire » de leurs adversaires?
Quoi qu’il en soit, plutôt que de produire une énième démonstration écrite en guise de réplique à cette risible tentative de disculpation, nous laisserons parler les photos et vidéos tirées des comptes de médias sociaux des membres d’Atalante.
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Ian Stuart Donaldson était le chanteur du groupe Skrewdriver et le fondateur du réseau international de boneheads néonazis Blood & Honour. Ian Stuart est à l’origine de l’euphémisme « rock anticommuniste » pour décrire la galaxie des groupes de musique d’extrême droite d’allégence ultranationaliste/nazie au sein du mouvement « White Power » depuis les années 1980. Le groupe Légitime Violence est l’héritier de cette tradition au Québec, tout comme un grand nombre des groupes « anticommunistes » dont les membres et sympathisant-e-s d’Atalante portent régulièrement les couleurs, dont SPQR, Bronson (Italie), Brassic, Offensive Weapon (États-Unis), In Memoriam, Lemovice (France), etc. Au Canada, Blood & Honour est inscrit sur la liste des «entités terroristes » du gouvernement fédéral.
Commentaires fermés sur Des distributeurs de billets mis hors service dans le métro de MontréalTagged with: Guide pratique
Déc032019
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Depuis quelques jours, l’appel de grève internationale contre les tarifs de transport a encouragé quelques actions de sabotage. Les distributeurs de billets de quelques stations de métro ont été mis hors service en bloquant leurs lecteurs de carte débit/crédit et les fentes à monnaie.
La STM continue d’augmenter les tarifs de transport et de déployer des « inspecteurs » wannabe-flic pour harceler et tabasser des gens pour $3.50. Présentement, la STM cherche même à donner à ses inspecteurs plus de pouvoirs pour arrêter et détenir les gens et avoir accès aux fichiers de la police. Tout effort pour maintenir et étendre le contrôle du mouvement des gens se doit d’être opposé. Heureusement, on ne manque pas d’inspiration d’ailleurs dans le monde, et surtout de la révolte au Chili.
Ces actions étaient des expérimentations pour trouver des manières simples, efficaces et relativement discrètes de saboter la collection de tarifs. Pour l’instant, la méthode la plus efficace semble être de mettre de la colle sur les deux côtés de cartes cadeaux non activés et de les insérer complètement dans les lecteurs de carte débit/crédit, et ensuite de mettre de la colle dans la fente à monnaie après l’avoir fait ouvrir comme si on voulait payer un tarif en argent comptant. Nous espérons que cette technique pourra être reproduite largement en parallèle avec d’autres moyens pour mettre hors service les divers dispositifs de la STM.