Ici comme ailleurs dans le monde, la Police joue un rôle déterminant en réprimant les luttes anticoloniales, autochtones, environnemental, immigration, etc. La lutte et résistance des premières nations autochtones à travers la planète seront toujours présentes au front pour contrer les intérêts capitalistes et seront appuyés par des mouvements et de liens de solidarité internationales.
Le thème de l’année 2022 sera : « La police c’est colon en criss » – « shutdown the colonial police ».
Nous faisons donc appel à vous pour l’écriture de textes, de dessins, de bd, de photos, de poèmes ou toutes autres idées pour le journal « État Policier » de cette 26e édition de la JICBP. Vous pouvez aussi nous envoyer vos textes ou des liens existants déjà publiés.
Les textes pour le journal devront contenir un maximum de 2 pages et peuvent être écrits en français, en anglais ou en espagnol. Les auteurs-E-s qui tiennent à ce que leurs textes soient traduits doivent nous le mentionner dans un délai raisonnable afin qu’on puisse trouver des gens pour la traduction.
Aussi, nous vous invitons à nous envoyer des images pour accompagner votre texte, si vous le désirez. Les images ne seront pas comptabilisées dans les deux pages.
La date de tombée finale pour le contenu du journal papier est le 1er février 2022.
Veuillez soumettre vos textes et autres contributions à l’adresse suivante : cobp@riseup.net
Il est difficile de regarder ce qui se passe présentement dans la Yintah, le territoire Wet’suwet’en, sans réfléchir au rôle qu’exercice la GRC dans la colonie canadienne. Ce qui est éventuellement devenu la GRC a été fondé en 1873, notamment en réaction à la rébellion des Métis de la rivière Rouge de 1869-1870. L’objectif premier de la GRC, dès ses débuts, était donc de maintenir l’hégémonie impériale sur territoire afin de l’ouvrir à l’exploitation capitaliste.
La liste des crimes de la GRC est trop longue pour être entièrement énumérée ici. De la répression de la rébellion du Nord-Ouest de 1885, à l’interdiction des pratiques culturelles autochtones, au blocus des réserves et à la libre circulation des personnes autochtones, à l’assassinat des chiens de traîneaux, et bien sûr, la séparation des enfants de leurs familles pour les envoyer dans les écoles résidentielles. Nous vous invitons à lire l’article « A Condensed History of Canada’s Colonial Cops » dans le journal « The New Inquiry » pour un survol rapide de l’histoire de la GRC, telle que perçue par les autochtones.
Mais est-ce que le gazon est plus vert au Québec ? Le nord du Québec a été sous le contrôle de la GRC jusqu’en 1960. Les écoles résidentielles coloniales ont continué jusque dans les années 1970s, et les abus se sont perpétués durant cette période, avec le plein soutien de la SQ.
Ladite SQ a donc remplacé la GRC, et on peut dire qu’elle a bien rempli et remplit toujours bien son rôle de représentante de l’autorité coloniale auprès des autochtones. Que ce soit à Listuguj (Restigouche) en 1981, à Kitiganik (Barriere Lake) en 1988, à Kanehsatà:ke et Kahnawá:ke en 1990, la réponse de la SQ aux mobilisations autochtones a toujours eu le même mot d’ordre : écraser.
Le rapport final de la commission Viens, déposé le 30 septembre 2019, illustre la place que la police occupe dans l’état colonial canadien. Le rapport écrit explicitement :
« Ces manifestations [des autochtones] sont le produit du non-respect persistant des droits ancestraux des peuples autochtones et de la lenteur des tribunaux à régler les questions territoriales. […] Comparativement à d’autres manifestations, […] la police est utilisée pour intervenir du côté du gouvernement pour écraser ou démanteler la manifestation, en présupposant que les droits revendiqués sont erronés, avant que le tribunal ne se soit prononcé sur la validité inhérente des revendications. »
Dans le rapport de la commission Viens, les polices locales comme le SPVM sont blâmées de la même manière : « Dans la littérature, on relate que les communautés autochtones sont à la fois sur-policées pour les infractions mineures […] et sous-policées, au sens d’une sous-protection face aux violences dont elles sont l’objet. »
Le rôle de la police n’est donc pas de protéger qui que ce soit, mais bien toujours d’écraser tout effort de résistance à l’exploitation du territoire. Ce désir d’exploitation s’est manifesté en 2012 avec le projet de loi omnibus C-45 du gouvernement Harper. Ce projet de loi a changé beaucoup de lois canadiennes, avec le but de rendre plus facile l’accès du territoire aux compagnies extractives. Territoire qui est, évidemment, essentiellement peuplé par des autochtones. Le C-45 a donc mené à la naissance du mouvement « Idle No More ». La réaction du gouvernement canadien alors a été de renforcer l’appareil policier canadien, et la coordination entre les services de police coloniaux. Le résultat, on le connaît, c’est ce que nous voyons maintenant en territoire Wet’suwet’en.
En 150 ans, le rôle de la police au soi-disant Canada n’a donc pas du tout changé. Son rôle est toujours d’ouvrir le territoire à l’exploitation, ce qui implique de chasser les personnes qui y vivent, peu importe le prix.
La police en tant que force d’exploitation coloniale n’est cependant pas unique au Canada. Au Chili, par exemple, l’armée a été déployée pour soutenir la répression policière contre le peuple Mapuche qui revendique la restitution de leurs territoire ancestral des mains de propriétaires terriens et de multinationales forestières. La Colombie bat à chaque année de tristes records d’assassinats de militant·e·s environementaux et défendeur·e·s de la terre, une grande partie d’entre elleux étant autochtones, le tout sous le regard de la police, une situation dénoncée par Amnesty International. Au Mexique, ce sont les Zapatistes de l’EZLN, essentiellement autochtones, qui se font attaquer par des milices armées par l’État. Et au Brésil, c’est la cour suprême qui donne le droit à la police de chasser les autochtones de leur terre pour les donner aux compagnies minières, une situation dénoncée par les Nations Unies.
Face aux violences policières envers les peuples autochtones, que ce soit ici ou ailleurs, on n’arrive tou·te·s au même constat : La police, c’est colon en crisse !
On se voit le mardi 15 mars, 17h30, au métro Lionel-Groulx !
Commentaires fermés sur Le couvre-feu fait-il l’unanimité ?
Jan072022
Soumission anonyme à MTL Contre-info
Depuis le 31 décembre 2021, un couvre-feu est imposé entre 22h et 5h au Québec.
Je suis fermement en désaccord avec cette mesure oppressive et je suis certain.e que beaucoup d’entre vous le sont aussi. Cependant, il n’y a eu aucun article critiquant le couvre-feu depuis qu’il a été réinstauré. J’aimerais que nous soyons plus nombreux.ses à nous opposer à cette mesure.
Nous avons assisté à une augmentation importante des mesures autoritaires dans la province. La santé publique a été utilisée comme un prétexte pour accroître le pouvoir de l’État.
Je m’appelle Toby Shone et je suis un anarchiste, emprisonné à la prison de Bristol, qui a été enlevé par la police anti-terroriste sous la menace des armes, dans le cadre de l’opération Adream, au Royaume-Uni. Cette opération répressive avait pour cible le collectif 325, un groupe anarchiste de critique et de pratique, ainsi que le site internet 325.nostate.net. L’opération Adream est une attaque de l’État britannique, en collaboration avec ses partenaires européens, contre des groupes d’action directe anarchistes, des projets de contre-information, des initiatives de solidarité avec les prisonnier.e.s et la nouvelle critique anarchiste de la singularité technologique et de la quatrième et cinquième révolutions industrielles. Lors de l’opération Adream, la législation antiterroriste a été utilisée contre le mouvement anarchiste pour la première fois au Royaume-Uni.
J’ai été pris en otage par le régime le 18 novembre 2020, après une course-poursuite avec des flics de l’unité d’intervention spéciale, au fin fond de la forêt de Dean, qui se trouve à la frontière avec le sud du Pays de Galles, à une heure de route au nord de Bristol. Au même moment, des descentes coordonnées ont eu lieu à cinq endroits différents dans la forêt de Dean, contre des projets de vie collective, des lieux de rencontre et un box de stockage. J’ai été emmené, sous surveillance armée, dans un poste de police du coin, où j’ai été détenu au secret et interrogé à de très nombreuses reprises. J’ai refusé de parler pendant les interrogatoires et je n’ai pas coopéré avec les assassins en uniforme.
J’ai été accusé de quatre chefs d’accusation en vertu de la loi antiterroriste. Une accusation selon la Section 2 de cette loi : diffusion de publications terroristes, en tant qu’administrateur présumé du site 325.nostate.net. Deux accusations selon la Section 58 : possession d’informations utiles à des fins de terrorisme. Il s’agit de deux vidéos. L’une d’elles montrait comment assembler une charge explosive artisanale. L’autre montrait comment incendier une antenne relais de téléphone mobile. J’ai été accusé selon la Section 15 : financement du terrorisme, en relation avec des portefeuilles de crypto-monnaie hébergés sur 325.nostate.net pour soutenir des prisonnier.e.s et des publications anarchistes. J’ai récusé toutes les accusations.
Pendant les interrogatoires, j’ai aussi été accusé d’être membre de la FAI/FRI, la Fédération anarchiste informelle/Front révolutionnaire international. J’ai été accusé d’avoir écrit cinq communiqués et d’avoir mené plusieurs actions dans le secteur de Bristol, revendiquées par des cellules de la FAI, de l’Earth Liberation Front ou de l’Animal Liberation Front. Ces actions comprenaient une attaque incendiaire contre un poste de police, l’incendie d’une antenne relais de téléphonie mobile et la libération d’animaux.
Bristol est un secteur du Royaume-Uni où, au cours des deux dernières décennies, il y a eu d’innombrables sabotages et actions directes anarchistes, des actions qui restent irrésolues pour la police, malgré des enquêtes qui ont coûté plusieurs millions de livres et des chasses aux sorcières médiatiques contre les anarchistes de la ville.
Dans les espaces collectifs et les lieux de rencontre perquisitionnés au cours de l’opération Adream, les flics ont saisi des centaines d’exemplaires du numéro 12 de la revue 325, des dizaines de brochures, de livres, d’autocollants, d’affiches et de tracts anarchistes, des ordinateurs portables, des téléphones mobiles, des imprimantes, des disques durs, des caméras, des brouilleurs de fréquences radio, des GPS, des fumigènes, des bombes sonores et lumineuses, des répliques d’armes à feu et de l’argent liquide. Parmi les preuves produites contre moi, il y avait de nombreuses publications anarchistes, dont le n° 12 de la revue 325, qui traite de la quatrième et cinquième révolution industrielle, la brochure Incendiary Dialogues, de Gustavo Rodríguez, Gabriel Pombo da Silva et Alfredo Cospito, publié par Black International Editions. Il y a aussi le texte « Qu’est-ce que l’anarchisme » d’Alfredo Bonnano, le bulletin Dark Nights, le petit livre « Anarchy, civil or subversive? », édité par 325 et Dark Matter publications, un tract en solidarité avec les prisonniers anarchistes Alfredo Cospito et Nicola Gai, un tract contre les confinements liés au Covid-19 intitulé « Affronter la peur – combattre le futur », ainsi que de nombreux autres textes et publications en solidarité avec des prisonniers anarchistes et des organisations révolutionnaires telles que la CCF, Conspiration des Cellules de Feu.
Après être passé devant la chambre d’instruction de Westminster, j’ai été placé en détention provisoire à la prison de Wandsworth, à Londres, sous un régime de détention antiterroriste. A la prison, pendant dix jours on ne m’a pas permis de passer des coups de fil et j’ai eu des restrictions similaires pour mon courrier. On m’a empêché de voir mes avocats pendant six semaines. Vingt-trois heures et demie par jour d’isolement, avec parfois jusqu’à 48 heures sans pouvoir quitter la cellule, à part pour aller chercher mes repas. Pas de promenade pendant les 3 premières semaines et ensuite j’ai été autorisé à sortir en promenade seulement une fois tous les quinze jours, pendant 35 minutes. Pas de salle de sport, pas de bibliothèque, pas d’activité éducatives, pas d’activités du tout. J’ai été gardé dans une cellule qui ressemble à un cachot, sans lumière naturelle, et soumis à des bruits de chantier assourdissants quand j’ai été placé, sur décision de l’unité antiterroriste, à côté d’une nouvelle section de la prison, en construction. Mes lettres, mes appels téléphoniques et mes liens ont tous été soumis à une surveillance et à une censure systématiques, avec des entraves constantes à la possibilité de communiquer avec mes avocats et d’avoir accès à mon courrier et à mes livres. Je n’ai pas reçu le dossier d’enquête dans sont intégralité avant des très nombreux mois.
L’opération Adream est un montage, qui met ensemble des éléments disparates et sans lien entre eux, quelque chose de typique des opérations répressives de l’Europe méridionale, qui s’est répandu sur tout le continent. Cette forme de répression est aujourd’hui utilisée par la police britannique. L’opération Adream essaye de présenter la Conspiration des Cellules de Feu comme une continuation de l’organisation révolutionnaire marxiste-léniniste, pratiquant la lutte armée, 17-Novembre. Il s’agit d’un fantasme important aux fins de la répression, dans cette opération, car au Royaume-Uni la 17-Novembre est sur la liste des groupes terroristes. Plus important encore, l’opération Adream a essayé de présenter les différents groupes, projets d’édition et initiatives anarchistes de soutien aux prisonnier.e.s comme une série de plaques tournantes organisationnelles ayant pour but la mise en œuvre et la glorification du terrorisme.
Cette opération a été autorisée par le directeur du parquet national [d’Angleterre et Pays de Galles ; NdAtt.] Max Hill. L’enquête a révélé la participation, au moins, de flics néerlandais et allemands, ainsi que la main cachée des services de renseignement et il était évident que cette opération avait une dimension internationale, fondée sur des précédentes vagues répressives en Espagne, en Italie et en Grèce. Au cours de mes interrogatoires, par exemple, on m’a posé une liste des questions écrite à l’avance et même les enquêteurs ne semblaient pas comprendre pourquoi on me les posait, car toute cette opération n’était rien d’autre qu’un théâtre de marionnettes guidé par d’autres personnes, pour atteindre un objectif politique. À ce propos, je ne peux que citer l’anarchiste assassiné Bartolomeo Vanzetti, qui a fait remarquer : « Plus ils sont en hauts, plus ils sont idiots ». Cela est bien sûr approprié, car le 6 octobre 2021, au tribunal de Bristol, j’ai été déclaré non coupable. Cependant, j’ai été condamné pour possession et vente de substances stupéfiantes de classe A et B : les médicaments psychédéliques LSD, DMT, psilocybine, MDMA et marijuana, toutes saisies dans des espaces collectifs. J’ai été condamné à 3 ans et 9 mois.
Je me me bat aussi contre une Ordonnance de prévention de la criminalité organisée [Serious Organised Crime Prevention Order, SCPO, une mesure de contrôle préventif ; NdAtt.], demandée par la police antiterroriste et le parquet. Cette ordonnance me placerait, à ma sortie de prison, sous une forme d’assignation à résidence pendant une période pouvant aller jusqu’à 5 ans, avec, si je ne la respecte pas, une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans. L’ordonnance prévoit le contrôle et la surveillance de mes déplacements quotidiens, de mes contacts avec d’autres personnes, de ma résidence, de l’utilisation de mon argent et de mes appareils électroniques, de mes voyages à l’étranger, etc. Cela exige que je fournisse aux flics des informations précises sur tous mes ami.e.s, contacts et proches et ce n’est rien d’autre qu’un moyen de surveiller et de criminaliser mes amitiés et mon milieu de vie. Mon procès pour cette demande de surveillance est prévu pour le 15 janvier [les compas d’Act for freedom now! précisent que cette audience est prévue pour le 11 février ; NdAtt.], au plus tôt, et l’enquête à mon encontre continue, tout comme l’opération Adream visant le collectif 325.
Je tiens à remercier tou.te.s ceux/celles qui m’ont soutenu. Mon cœur est ouvert et fort et je suis déterminé. J’envoie à vous tou.te.s une énorme accolade et un sourire.
[Ce texte est la transcription d’un enregistrement audio fait avec Toby ; NdAtt.]
Pour la quatrième fois en quatre ans, nous avons été informés que des dizaines de policiers militarisés de la GRC sont en route vers le territoire Wet’suwet’en pour faciliter la construction du pipeline Coastal GasLink et pour voler nos terres non cédées sous la menace des armes. Nous continuons à tenir le site de la plateforme de forage, où Coastal GasLink prévoit creuser un tunnel sous nos eaux pures et sacrées.
Deux avions charter en provenance de Nanaimo ont atterri dans la ville de Smithers, sur le territoire non cédé de Cas Yikh. La GRC a réservé les hôtels locaux pour le mois prochain. Nous avons également été informés par l’Union des chefs autochtones de la Colombie-Britannique que l’unité C-IRG de la GRC – l’unité paramilitaire qui protège les industries privées qui cherchent à détruire les terres autochtones – est en train d’être déployée sur nos terres.
Nous avons besoin de forces sur le terrain et de tous les yeux tournés vers le territoire Wet’suwet’en alors que nous continuons à défendre nos terres, nos eaux et nos générations futures ! Si vous ne pouvez pas être ici, agissez là où vous êtes – aux bureaux des investisseurs, aux succursales de la RBC ou à votre poste de police local.
Un avion charter rempli d’agents de la GRC a atterri à l’aéroport de Smithers, avec entre 30 et 50 agents équipés de sacs de sport de camouflage.
La police a embarqué dans deux bus et des camionnettes de location banalisées et s’est dirigée vers le yintah. Un hélicoptère de la GRC se dirigerait vers la région. Tout au long de la journée, des hélicoptères ont tourné au-dessus de nos campements, effectuant des vols bas et délibérés pour la surveillance.
La route menant à notre yintah demeure bloquée par la GRC à 28 km, les chefs héréditaires, la nourriture et les fournitures médicales étant refoulés.
En plein milieu d’une urgence climatique, alors que les autoroutes et les routes sont emportées et des communautés entières sont inondées et évacuées, la province a choisi d’envoyer des bus entiers de policiers pour criminaliser les protecteurs de l’eau Wet’suwet’en et pour travailler comme une force mercenaire pour le pétrole et le gaz.
Nous ne reculerons pas. Nous avons besoin de tous les regards tournés vers le yintah Wet’suwet’en. Nous avons besoin de votre présence sur le terrain. Nous avons besoin d’actions de solidarité dans tout le Canada.
Le procès contre Toby a commencé le 6 octobre, à la Bristol Crown Court. Les accusations d’être l’administrateur du site 325.nostate.net, de financement du terrorisme par le biais de ce site internet et de collecte et diffusion de matériel utilisable à des fins terroristes ont été abandonnées, à cause du manque de preuves.
Il reste toujours inculpé pour les autres accusations, c’est-à-dire possession de drogues de classe A et de classe B avec l’intention de les dealer, production d’une drogue de classe B, ainsi que pour un autre chef d’accusation : possession de drogue de classe AA. À l’heure actuelle, nous savons que cela pourrait donner une peine d’emprisonnement allant de 3 à 6 ans.
L’opération Adream, déclenchée par l’État britannique, est une tentative de détruire 325 et ses publications, une attaque contre la contre-information, liée à la répression qui s’est intensifiée sur cette île depuis la pandémie et les confinements qui ont suivi, une répression qui a toujours existé, une attaque contre toute forme de révolte active dans ces lieux.
Nous ne croyons pas à la culpabilité et à l’innocence, nous ne croyons pas à la passivité, seulement à la solidarité qui contribue à la continuation du conflit contre l’existant.
Force et solidarité pour le compagnon anarchiste Toby Shone ! Rien n’est fini, le conflit continue !
Commentaires fermés sur Territoire wet’suwet’en : Les Gidimt’en barricadent la route d’accès de CGL et lancent un appel urgent au soutien ; la GRC fait une arrestation
Sep262021
Du Point d’accès Gidimt’en
Tôt ce matin, Cas Yikh [Gidimt’en] et leurs alliés ont pris le contrôle de l’accès au site où ils prévoient de forer sous la Wedzin Kwah ! Nous appelons tous nos alliés à sortir et à se tenir à nos côtés. La route d’accès au site de forage de Coastal GasLink à la rivière Wedzin Kwa a été détruite. Une série de blocages a été mise en place, et le site a été occupé. VENEZ AU YINTAH. DÉFENDEZ LE TERRITOIRE DES WET’SUWET’EN.
Depuis que cette vidéo a été prise ce matin, les chefs wet’suwet’en se sont vu refuser l’accès, une arrestation a été confirmée, et il y a de la machinerie lourde et une forte présence de la GRC. Nos proches tiennent bon et jusqu’à présent, aucune autre arrestation n’a été confirmée et le blocage reste en place.
Un événement d’une tristesse sans nom est survenu vendredi dernier, 10 septembre, lorsqu’une personne s’est immolée devant des policiers dans un stationnement en face du palais de justice au centre-ville de Chicoutimi. Une tragédie qui, dans certaines villes, aurait engendré des émeutes bien méritées contre les pouvoirs en place. Comme un rappel que nous sommes tanné.e.s de crever dans ce système pourri. La personne en question, dont le but ici n’est pas de faire sa biographie et de coller des intentions sur son acte, connu pour avoir fréquenté dernièrement la Maison des sans-abri, est maintenant dans un état stable à l’hôpital de Chicoutimi malgré les graves brûlures qu’elle a subies.
Cet événement tragique reflète la réalité qui règne au centre-ville depuis plusieurs années. Dans le quartier le plus défavorisé de Chicoutimi, la situation se dégrade de plus en plus pour les moins nantis, engendrant une détresse devenue insupportable pour plusieurs. Des maisons de chambres qui passent au feu mettant à la rue des personnes déjà proche d’y vivre, le manque de ressources et la difficulté d’accéder aux services en santé mentale, une offre alimentaire bien limitée, une répression toujours plus présente avec l’augmentation des patrouilles policières et l’embourgeoisement du centre-ville qui amène des entreprises privées et des restaurants « chics, branchés » avec des menus très dispendieux, et en plus de cela, les initiatives mises en place pour aider les plus démunis manquent cruellement de ressources et ne parviennent pas à aider efficacement toutes les personnes [1] qui en ont besoin et qui vont chercher cette aide précieuse (ex : Travail de rue, Café-Jeunesse, etc.). Pour les politiciens locaux, c’est comme-ci personne ne vivait au centre-ville ou bien celles qui l’habitent sont perçues comme un problème à régler, une entrave au développement du quartier. Ce territoire vierge est un terrain de jeu qu’ils peuvent modeler comme bon leur semble. Commerces, restaurants et stationnements, voilà ce qui pousse comme des champignons au centre-ville. La seule fois où les élus ont eu l’air de comprendre que des gens vivent dans le quartier, c’est quand ils ont déplacé le poste de police au centre-ville afin de « sécuriser » la place dans le but d’attirer des entrepreneurs.
En 2015, peu de temps après l’implantation du nouveau poste de flics, Karine Potvin, propriétaire de l’École musicale du 94 rue Jacques-Cartier Est et qui était à l’époque administratrice de l’Association des centres-villes, résumait bien la situation (sans le vouloir) dans Horizon commerce, le Bulletin commercial de Promotion Saguenay : « Les gens d’affaires et les habitants du quartier commencent tout juste à s’approprier leur nouvel environnement après plusieurs années d’incertitude. Au début, ils se disaient que c’était trop beau pour être vrai! Ils sont d’autant plus satisfaits et confiants qu’ils constatent que le niveau de sécurité a connu une amélioration fulgurante avec l’implantation du poste de police. ». Le pauvre, on le traque, on le cache, car il faut nettoyer le quartier des indésirables. Mais les gens ne disparaissent pas et les problèmes sont transportés ailleurs, comme dans le quartier Saint-Paul (pas très loin du centre-ville) où de plus en plus de personnes pauvres se réfugient, étant chassé du centre-ville soit par la répression ou le manque de logements abordables engendré, entre autres, par les maisons de chambres qui ont passé au feu mais qui n’ont pas été reconstruites.
Toutefois, il ne faut pas se méprendre. Les politiciens et les politiciennes sont bien au courant des problématiques de pauvreté au centre-ville de Chicoutimi. Ils/elles voient passer les études comme tout le monde. S’ils/elles ne font rien, c’est par ce qu’ils/elles veulent, c’est défendre leurs intérêts et aider les gens de leur classe sociale, les entrepreneurs, les propriétaires et les investisseurs. Rappelons que bien des politiciens locaux, Simon-Olivier Côté en tête (conseiller municipal au centre-ville), sont eux-mêmes des entrepreneurs et des propriétaires de commerces et de logements. C’est la lutte des classes en action. Il n’y a donc rien à attendre des élus, jamais ils ne viendront réellement en aide aux pauvres. Ils feront quelques concessions quand la situation sera devenue intenable, 2-3 miettes lancées par terre qui les feront passer pour de bons samaritains. S’il faut encore s’en convaincre, simplement lire ce qui suit…
10 millions de dollars pour un quartier numérique au centre-ville de Chicoutimi
Sous l’administration de Jean Tremblay, les élus voulaient faire du centre-ville un quartier des affaires. Maintenant, avec Josée Néron, c’est au tour du quartier numérique! Un nouveau branding bien vendeur et propre. « Le ministère de l’Économie et de l’Innovation, qui avait déjà annoncé cette enveloppe de 10 M$, s’est dit heureux de ce pas important dans la revitalisation du centre-ville de Chicoutimi. », peut-on lire dans un article du journal Le Quotidien [2]. Pour les politiciens au pouvoir (autant au régional qu’au provincial), la revitalisation du quartier passe par l’injection de millions afin d’attirer des entreprises et non pas par des mesures sociales qui viendraient aider plusieurs centaines de personnes qui habitent le quartier (!!) à s’extirper de la pauvreté. Quand ils annoncent sourire aux lèvres la revitalisation du centre-ville, ils supposent que l’on habite un quartier qui a perdu sa force vitale et là-dessus, ils ne se trompent pas. Mais s’il faut revitaliser le quartier, c’est via des mesures sociales qu’il faut le faire. On crève au centre-ville. On ne crève pas du manque de stationnements ou du manque de jeunes professionnels friqués du domaine du numérique (de toute façon, nous les paumé.e.s, on ne peut pratiquement pas se payer de voiture ou d’ordinateur). On crève de faim, on crève de chaud, frappés par un char, de violence conjugale, on crève d’overdose, on crève de misère. Comme les études, les statistiques et les cris du cœur des organismes communautaires du quartier ne suffisaient pas à le faire comprendre, maintenait une personne s’immole sur la rue Racine, peut-on être plus clair?
À terme, ce nouveau quartier numérique pourrait même devenir une zone d’innovation : « Confirmées par le gouvernement Legault à la fin de l’automne 2020, les zones d’innovation seront en quelque sorte des parcs industriels nouveau genre, qui vise à stimuler les projets de recherche appliquée entre les grandes entreprises et celles qui sont en démarrage. » [3]. Un parc industriel « nouveau genre », en plein ce dont les personnes pauvres ont besoin!
Il est évident que les changements vont venir d’en bas, c’est-à-dire des personnes qui vivent ces injustices et les organisations de base qui militent jour après jour sur le terrain pour l’amélioration des conditions de vie des gens du quartier. Il faut s’organiser entre laissés-pour-compte, se rencontrer, discuter et créer nos propres alternatives qui vont nous permettre d’améliorer nos vies et de combler nos besoins. Mettons en place un rapport de forces avec lequel nous serons capables de lutter contre ceux et celles qui profitent de notre misère; les politiciens, les propriétaires et les entrepreneurs véreux!
Un travailleur précaire qui vit et travaille au centre-ville de Chicoutimi depuis une décennie
1. Certaines personnes ne peuvent pas recevoir de dépannage alimentaire par manque de ressources.