Montréal Contre-information
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Ville de Québec : les anti-fascistes bloquent la manifestation d’un groupe islamophobe

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Août 222017
 

https://vimeo.com/230527342

De Sub.media

Des centaines d’anti-fascistes et d’anti-racistes ont bloqué une manifestation planifiée par La Meute, un groupe d’extrême-droite islamophobe et anti-immigration. Les manifestant.es ont affronté la police, attaqué un nazi, et ont fait en sorte que les membres de La Meute demeurent enfermés pendant plusieurs heures dans un stationnement intérieur à étages. Lorsque les manifestant.es sont parti.es, le groupe d’extrême-droite a pu sortir et prendre la rue.

Réponse de Jaggi Singh au maire Régis Labeaume

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Août 222017
 

Régis Labeaume, le maire de droite de la ville de Québec, vient tout juste de publier des commentaires incendiaires contre les manifestant·e·s antiracistes, ainsi que contre moi personnellement. Ses propos ont été rapportés ici.

Voici ma réponse publique et officielle :

Le maire Labeaume, tout comme Donald Trump, fait des rapprochements entre les militant·e·s antiracistes – et les tactiques que nous utilisons – et l’extrême-droite raciste. Cette comparaison faussée est absurde, tout comme les accusations lancées par Trump après Charlottesville. Avec ses commentaires d’aujourd’hui, le maire Labeaume joue le jeu des racistes de Québec, en répétant la même tactique manichéenne que depuis son arrivée dans l’espace public.

Plus largement, Labeaume reproduit la rhétorique de l’extrême-droite raciste en ordonnant aux gens de « retourner d’où ils viennent ». Il s’agit d’un des principaux « arguments » utilisés par l’extrême-droite et les groupes anti-immigration, incluant les racistes de la Meute, du Storm Alliance, et des Soldats d’Odin, qui ont tous une base importante dans la ville du maire Labeaume.

En me ciblant spécifiquement, le maire Labeaume encourage les trolls d’Internet et les activistes anonymes de l’extrême-droite qui, sur une base quotidienne, font des commentaires racistes à mon égard et m’envoient des menaces. Cette personnalisation à mon endroit est dangereuse et provocatrice. De plus, elle entretient une fausse image, puisque je ne dirigeais aucun groupe dimanche dernier. J’étais plutôt un participant actif dans la mobilisation antiraciste, en occupant un rôle public et ouvert, comme le confirment plusieurs camarades et médias. Selon un témoignage, « Avant de se faire arrêter violemment, le militant Jaggi Singh ne faisait que danser et scander des slogans, ou partageait quelques informations aux contre-manifestant-e-s ».

Labeaume, tout comme Trump, a une attitude sectaire et populiste, tout en bénéficiant d’une importante tribune médiatique. En parlant de « la gang à Singh », Labeaume rappelle les théories conspirationnistes de l’extrême-droite qui attribue toute les mobilisations à George Soros. L’extrême-droite de Québec croit, pour sa part, que je suis le principal responsable de la mobilisation antifasciste, et Labeaume reprend exactement leur argumentaire. Les propos du maire me rappellent les commentaires des skinheads racistes, mais avec un complet veston-cravate. (écoutez à partir de 1:35)

Le maire de Québec outrepasse ses pouvoirs s’il pense qu’il peut décider si moi, ou qui que ce soit, est le bienvenu dans sa ville. Il n’y a pas de frontière entre Québec et Montréal (et s’il y en avait une, je ne la respecterais pas de toute façon). Je vais définitivement continuer à visiter la ville de Québec, sur mes propres termes, et je compte participer à nouveau aux manifestations qui vont s’y tenir, et y visiter des ami·e·s et des camarades.

Par ailleurs, je sens qu’il est nécessaire d’ajouter que j’ai des liens forts avec la ville de Québec. J’y ai passé un été, il y a plusieurs années, durant lequel j’ai travaillé au Complexe scientifique sur la rue Einstein, tout en améliorant mon français. J’ai eu le privilège d’entendre un discours par le formidable syndicaliste Michel Chartrand à Québec, ce qui m’a aidé à améliorer ma connaissance de la langue d’une nouvelle manière. J’ai passé une année complète à m’engager dans un travail d’éducation populaire pour la justice sociale, en passant beaucoup de temps à Québec en prévision du Sommet des Amériques en 2001. Bien que je sois né à Toronto, que j’habite à Montréal, que je sois un militant anarchiste, le maire de Québec ne peut pas m’imposer à moi (ou à qui que ce soit) quand et comment je peux visiter la ville de Québec.

Plutôt que de s’en prendre aux manifestant·e·s antiracistes, Labeaume devrait probablement réfléchir à sa propre complicité et sa responsabilité par rapport au climat xénophobe actuel dans la ville de Québec. Au cours des dernières années, un mélange explosif de radio-poubelles, de politiciens populistes comme Labeaume, et de cynisme a fait de la ville de Québec un terreau fertile pour l’extrême-droite raciste, où les groupes anti-immigration ont une grande marge de manoeuvre pour s’organiser ouvertement et en toute impunité. En insultant les manifestant·e·s antiracistes, Labeaume crée un écran de fumée pour masquer son inaction et son indifférence face au racisme, à la xénophobie et à l’islamophobie, qui ont eu des conséquences meurtrières dans la ville de Québec.

Il apparaît de manière évidente que ni le maire, ni la police de Québec, n’ont la capacité de régler le problème de l’extrême-droite raciste dans leur ville, et s’en rendent même complices de différentes manières. Face à cette situation, les militant·e·s antifascistes de Québec, Montréal et des autres villes vont continuer à s’organiser sur leurs propres bases, à travers l’éducation populaire, le soutien aux immigrant·e·s et aux autres communautés ciblées, et, lorsque nécessaire, s’engager dans l’action directe pour confronter les racistes d’extrême-droite et les fascistes.

Heureusement, la ville de Québec est beaucoup plus que les radio-poubelles, que le maire Labeaume, et que les groupes d’extrême-droite. Il y a une belle communauté dans la ville, que j’ai bien connue dans le passé. Mes expériences à Québec, à l’exception des racistes d’extrême-droite et de la police, ont été positives. J’ai beaucoup appris de d’autres militant·e·s de la communauté, et je salue leur résilience et leur mobilisation. Les commentaires récents de Labeaume, qui confortent sa base raciste, ne font qu’alimenter notre détermination à nous mobiliser encore plus efficacement entre antiracistes et antifascistes.

Pour reprendre un slogan entendu sur les rues de Québec ce dimanche, « Tout le monde déteste les racistes! Bienvenue aux réfugié·e·s, aux migrant·e·s, aux musulman·e·s, aux Haïtien·ne·s, et à tous et toutes! »

— Jaggi Singh, militant antifasciste et anarchiste

Horizon Quebec Actuel : membres

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Août 212017
 

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Plaque raciste enlevée à Montréal

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Août 212017
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Inspirés par le mouvement populaire détruisant les monuments racistes en Amérique du Nord dans le sillage de Charlottesville et en solidarité avec les anti-racistes qui marchent contre le groupe de la suprématie blanche La Meute à Québec aujourd’hui, des membres de la communauté ont enlevé et détruit une plaque de Patrimoine Canada célébrant le génocide colonial tôt ce matin à Montréal. Elles l’ont remplacé par un avis commémorant les personnes tuées sur le site et en respect à la résistance au colonialisme et à la suprématie blanche. Il y a beaucoup de monuments semblables à Montréal, en attente d’être retirés …

Soldiers of Odin – Québec : membres et manifestant.es

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Août 182017
 

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Atalante : membres

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Août 182017
 

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La Meute : membres et manifestant.es

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Août 182017
 

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La panique islamophobe du « Safarigate » : un faux scandale monté en épingle par des racistes notoires!

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Juil 062017
 

De Montreal-antifasciste.info

Plusieurs grands médias ont commencé à relayer et commenter une vidéo raciste tournée au Parc Safari (un zoo situé à 45 minutes de Montréal) et postée sur YouTube le 2 juillet dernier[1]. Le sujet de la vidéo, de prime abord tournée par une femme visitant innocemment le zoo ce jour-là, n’est pas particulièrement clair : on y voit une foule de vacanciers flâner sur la pelouse, une femme coiffée d’un hijab traversant la voie pavée, puis l’on y entend un enregistrement difficilement discernable émis par un système de son. Il n’y a rien là qui sorte de l’ordinaire pour quiconque est un tant soit peu familier avec la vie en société dans la plupart des grandes villes d’Amérique du Nord.

Pourtant, cette anodine vidéo de 47 secondes (maintenant relayée par de nombreux médias et sites Internet) a apparemment déclenché une vive controverse, puisqu’il montre des musulmans priant en public, et non seulement ça, mais diffusant la prière à l’aide d’un système de son. L’afflux de plaintes et de demandes d’éclaircissement a poussé l’administration du Parc Safari à publier une réponse officielle[2], laquelle explique que l’Association musulmane du Canada avait organisé une visite de groupe au zoo ce jour-là, qu’elle avait apporté son propre système de son portable et qu’elle avait en tout point respecté les règles du zoo. Comme l’expliquent ses administrateurs, le Parc Safari est « un lieu d’accueil pour tous, peu importe la nationalité, la religion, la culture, la langue et l’orientation sexuelle », et est « désolé que la liberté de religion ait pu offenser des gens ».

Jusque-là, l’affaire paraît plutôt simple, voire d’une banalité déprimante : une journée ordinaire dans cette société islamophobe, une autre affaire insignifiante montée en épingle par les médias pour raviver la polémique artificielle entourant les « accommodements raisonnables ». La seule chose qui sort de l’ordinaire ici est l’agréable surprise que procure l’excellente réponse du zoo.

En grattant un peu la surface, toutefois, d’autres éléments de ce fait divers méritent qu’on y prête attention.

Premièrement, qui a publié cette vidéo? Elle a initialement été versée sur YouTube par l’utilisatrice «guindon87» [3]; ce compte semble se spécialiser dans les vidéos antimusulmanes, comportant des images tournées par des membres des groupes d’extrême droite du Québec. Par exemple, l’une des plus récentes additions est une vidéo tournée par Sylvain Gallant, à Drummondville en 2016[4], où Gallant conduit sa voiture devant une mosquée et demande, « on veut-tu laisser faire ça à Drummondville, une mosquée!? Moé, en tout cas, j’en veux pas icitte! (…) on est en train de se faire envahir avec des ostie de mosquées icitte. On est rendu à trois, là. Moé, ch’t’à boutte en tabarnac! ». Cette vidéo a été introduite en preuve plus tôt cette année dans un procès pour incitation à la haine intenté contre Gallant, à l’issue duquel un juge l’a condamné à 200 heures de travaux communautaires et lui a interdit d’utiliser les médias sociaux pendant trois ans[5]. À l’extrême droite, Gallant est maintenant présenté comme un héros et un champion de la liberté d’expression persécuté pour ses idées. D’autres vidéos publiées par guindon87 défendent la récente parade de la Saint-Jean contre les accusations de racisme formulées à son endroit; deux autres vidéos attaquent spécifiquement un militant montréalais, notamment en proférant des insultes racistes[6]; et dans une autre vidéo on peut entendre la même personne appeler ouvertement au meurtre de militant-e-s antifascistes[7]. Il est impossible de dire si guindon87 est la personne qui a filmé la vidéo au Parc Safari, ou si elle l’a simplement publiée sur YouTube.

Le timing de la publication est également curieux. La veille de la publication de la vidéo, la petite ville d’Hemmingford a été envahie par des membres de l’extrême droite québécoise, alors qu’environ 60 personnes de groupes comme « Les Templiers » (lol) et La Meute ont répondu à l’appel du groupe anti immigration Storm Alliance à se réunir à la frontière pour se porter témoin des passages irréguliers des réfugié-e-s… et intimider ces dernier-e-s par la même occasion. Cette action anti immigration a été neutralisée par une turbulente contremanifestation organisée par Solidarité sans frontières, un groupe de défense des migrant-e-s basé Montréal[8]. Ce face-à-face s’est déroulé à moins de dix minutes du Parc Safari, où Storm Alliance avait en fait stationné ses véhicules. Bref, ce weekend-là en particulier, des militant-e-s d’extrême droite de partout au Québec s’étaient donné rendez-vous dans cette minuscule localité.

Un autre élément à considérer est que, une fois que la vidéo a été affichée sur Facebook par Audrey Tremblay, elle s’est rapidement répandue, de sorte que mercredi, elle avait été partagée 1 500 fois et comptait quelque 500 commentaires. Dans ces commentaires, non seulement peut-on trouver l’expression du racisme le plus abject, mais également des liens vers des groupes d’extrême droite comme La Meute. En fait, la vidéo a été spinnée avec enthousiasme par des membres de La Meute au cours des trois derniers jours. « Sue Elle » (de son vrai nom Sue Charbonneau), une membre de La Meute de Montréal, a partagé la vidéo sur les pages respectives du Mouvement républicain du Québec et du Front patriotique du Québec, avec un modèle de lettre de récrimination à envoyer au zoo, en encourageant les gens à se plaindre qu’on permette à des musulmans de prier en public. En même temps, André Pitre (alias Stu Pitt) s’est servi de sa chaîne YouTube pour faire mousser l’affaire, en établissant un lien sans fondement entre les musulmans qui étaient au zoo ce jour-là et les Frères musulmans, en expliquant qu’ils veulent établir un califat mondial et qu’un élément clé de la « conquête » musulmane consiste à humilier les populations visées. Dans l’esprit enfiévré de Pitre, qui prétend n’être rien de plus qu’un ardent défenseur de la liberté d’expression, c’est ce qui se passe lorsque des personnes de la communauté musulmane amplifient leurs prières à l’aide d’un système de son : ce sont des « envahisseurs » qui humilient leurs « victimes »!

Un groupe de musulmans priant en public ne devrait évidemment pas être un sujet d’inquiétude et d’anxiété, et ne devrait certainement pas faire polémique au point d’attirer l’attention des médias, pas plus que des chrétiens disant la bénédicité au restaurant ou des bouddhistes méditant au parc, ou toute autre manifestation publique de croyances religieuses dans une société multiculturelle. Néanmoins, il semble que nous vivions désormais dans un contexte où des exemples autrefois inoffensifs de groupes minoritaires osant vivre et prendre leur place en public sont devenus des questions controversées galvanisant une opposition raciste de plus en plus décomplexée. De triste mémoire, ce potentiel raciste a été harnaché par des politiciens de droite comme « de gauche » lors des débats entourant les accommodements raisonnables » et la prétendue « Charte des valeurs ».

Depuis le massacre perpétré par un fanatique d’extrême droite dans une mosquée de Québec, plus tôt cette année, un mouvement populiste national s’est mis en branle. Le rassemblement de Storm Alliance et de ses alliés à Hemmingford le 1er juillet n’est que la plus récente d’une série de manifestations publiques contre les immigrant-e-s et les musulman-e-s en particulier. Jusqu’à présent, La Meute (qui était présente en nombre le 1er juillet et fournit la majeure partie des militant-e-s sur le terrain) est clairement au centre de ce déferlement raciste.

Voilà le contexte dans lequel une simple visite au zoo, une histoire banale et sans réel intérêt, peut devenir un motif de discorde artificielle exploité par des démagogues au service d’un programme raciste.

 

[1] https://www.youtube.com/watch?v=AAY9FoHHjYY

[2] https://www.facebook.com/ParcSafari/posts/1555486877824473

[3] https://www.youtube.com/user/guindon87/videos

[4] https://www.youtube.com/watch?v=J_ksRxGtzn0

[5] http://www.journalexpress.ca/faits-divers/justice/2017/6/29/des-videos-hargneuses-contre-l-islam-le-mene-devant-le-tribunal.html

[6] https://www.youtube.com/watch?v=Ar3SiS37iVw

[7] https://www.youtube.com/watch?v=KDbbv9d4FDY

[8]  http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1043061/immigration-hemmingford-manifestation-refugies

ALERTA /// L’extrême droite nationaliste se réunit en banlieue de Montréal le 17 juin prochain

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Juin 132017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mise à jour : le colloque du MRQ a été déplacé au Centre équestre l’Intégrité, situé au 3987 chemin Sainte-Angélique, à Saint-Lazare.
Vous pouvez communiquer directement avec la propriétaire, Sophie Robichaud, au 450-510-5354 ou 514-992-2141

Le 17 juin prochain, de nombreux regroupements et individus d’extrême droite devaient se réunir au Collège Maisonneuve à l’occasion d’un colloque organisé par le Mouvement républicain du Québec (MRQ), en collaboration avec La Meute. Suite aux révélations dans les médias et à l’annonce que le Mouvement étudiant révolutionnaire organisait une manifestation pour « bloquer l’extrême droite », le collège a annulé son contrat avec les Éditions Dédicaces (maison d’édition du Guy Boulianne, petit chef du MRQ).

Le colloque doit maintenant avoir lieu près de Vaudreuil-Dorion, toujours avec les mêmes conférenciers et toujours en étroite collaboration avec La Meute.

Les conférenciers

Ce prétendu « Rassemblement pour le bien commun et l’intérêt supérieur du Québec » réunira une série de conférenciers (uniquement des hommes blancs, faut-il le souligner?) issus de l’aile droite du mouvement nationaliste québécois, dont Alexandre Cormier-Denis, ce candidat du Parti indépendantiste qui, après avoir attiré l’attention des médias avec une affiche électorale raciste, n’a réussi qu’à recueillir 81 misérables votes aux dernières élections dans Gouin[1. http://acd2017.quebec/biographie ; http://infoman.radio-canada.ca/article/2017/05/19/avoir-du-front/]. Bien que la plupart des articles récents écrits sur Cormier-Denis découlent de cette grossière intox médiatique, il est mieux connu pour avoir fondé Horizon Québec Actuel, un groupuscule affilié au Front national de Marine Le Pen, en France[2. http://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/gravel-le-matin/segments/reportage/22284/horizon-quebec-actuel-parti-front-national ; http://acd2017.quebec/biographie]. Même s’il ne dément pas ses liens avec le Front national et est soutenu par des groupes ouvertement racistes comme la Fédération des Québécois de souche[3. http://quebecoisdesouche.info/entretien-avec-alexandre-cormier-denis-dhorizon-quebec-actuel/ ; “Un patriote dans Gouin?”, Le Harfang Juin/Juillet 2017 http://quebecoisdesouche.info/wp-content/uploads/2017/05/floute_juin_juil_2017-1.pdf], Cormier-Denis reste membre en règle du Parti québécois et collabore à des plateformes nationalistes « politiquement incorrectes », comme les sites Vigile.net et Radio Infocite[4.http://acd2017.quebec/biographie].

Le panel comprend aussi le vlogueur André Pitre (Stu Pitt). Sur Gauchedroitistan et sur sa propre chaîne YouTube, Pitre se vautre depuis des années dans les théories du complot les plus vaseuses, en insistant sur l’influence nocive des Social Justice Warriors, des « mondialistes » et des féministes. En 2017, comblé de joie suite à l’élection de Donald Trump, Pitre s’est servi de sa notoriété naissante sur Internet pour mettre de l’avant des groupes antimusulmans comme La Meute et des populistes de droite comme le MRQ.

Gilles Noël, du Parti d’unité nationale, sera également présent au colloque du 17 juin. Sa participation réfute carrément la prétention des islamophobes à une société laïque, puisque Noël milite depuis longtemps pour l’extrême droite catholique québécoise. En 2002, il était parmi les fondateurs du Parti démocratie chrétienne du Québec, une suite du Centre d’Information National Robert Rumilly (connu dans les années 1980 et 1990 pour ses liens avec des groupes ouvertement fascistes et anti-immigration, comme Cercle Jeune Nation)[5. http://www.wikiactu.com/?page_id=17271; http://quebecoisdesouche.info/achille-larouche-fils-spirituel-de-labbe-groulx/;]. En 2012, le PDCQ a changé son nom pour le Parti d’unité nationale, signalant du coup la transition d’un programme théocratique vers un nationalisme conservateur. Le nouveau PUN reste fermement opposé à l’avortement et à l’érosion du modèle familial traditionnel, mais s’est positionné plus agressivement contre les « accommodements déraisonnables » pour les minorités non chrétiennes, en insistant sur l’identité française et chrétienne de la nation québécoise[6. Adhère à la Charte des droits de la famille adoptée par le Vatican en 1983. Celle-ci prône que « la famille est fondée sur le mariage, cette union intime et complémentaire d’un homme et d’une femme », que « la situation des couples non mariés ne doit pas être placée sur le même plan que le mariage dûment contracté »; et que « Dans les relations internationales, l’aide économique accordée pour le développement des peuples ne doit pas être conditionnée par l’acceptation de programmes de contraception, de stérilisation ou d’avortement », car « L’avortement est une violation directe du droit fondamental à la vie de tout être humain. »« Le divorce porte atteinte à l’institution même du mariage et de la famille. »

En ses propres termes : « La société distincte du Québec est née de notre héritage culturel, de notre patrimoine historique, de nos traditions, de nos fêtes chrétiennes et des institutions fondées par nos ancêtres jusqu’aux années 60 (écoles catholiques et collèges classiques, hôpitaux, universités, hospices, séminaires, etc.). Au Parti unité nationale, c’est tolérance zéro à l’égard du racisme pratiqué par certaines personnes qui viennent dans notre pays avec l’intention de bousculer et de piétiner les droits de la majorité. »
(http://www.partiun.ca/accueil/qui-sommes-nous.html)

Et : « Cette nation parle français avec son accent canayen (sic) dans ce grand territoire de l’Amérique du Nord anglophone. Cette nation tient à protéger sa langue et sa culture canayenne (sic). Ici, ce n’est pas l’espagnol, le libanais, l’arabe, le chinois, le japonais, le russe ou autre langage. Cette Constitution a été construite pour défendre les droits de la majorité et lancer un message clair à ceux et celles qui veulent faire partie de notre société, APPRENEZ NOTRE LANGUE !! … Nous acceptons vos croyances sans vous poser de questions. Tout ce que nous vous demandons, c’est de respecter les nôtres, de vivre pacifiquement et enharmonie avec nous. Ceci est NOTRE PAYS, NOTRE TERRE, et NOTRE STYLE DE VIE et nous vous donnons l’occasion d’en profiter. Mais à partir du moment où vous vous mettez à vous plaindre, à gémir et à ronchonner à propos de notre drapeau, notre engagement, nos croyances chrétiennes ou notre style de vie, nous vous encourageons fortement à profiter d’une autre grande liberté québécoise : « LE DROIT DE PARTIR « . »].

Richard Le Hir, Daniel St-Hilaire et Jean-Jacques Nantel, qui sont tous impliqués depuis longtemps dans le mouvement nationaliste plus traditionnel (PQ, Bloc, Cap sur l’Indépendance, Vigile.net) seront aussi du lot des conférenciers. Ces intervenants « respectables » seront flanqués d’énergumènes un peu moins connus, comme Hans Mercier (dont le Parti 51 propose de séparer le Québec du Canada pour se joindre aux États-Unis comme 51e état!), Jean-Louis Pérez-Martel (un autre complotiste antimondialiste et antimusulmans associé à Vigile.net), et Jérôme Blanchet-Gravel (un doctorant de l’Université d’Ottawa, auteur d’un essai réactionnaire dénonçant les rapports fabulés entre « l’Islam, la gauche et le multiculturalisme »).

La tenue de cette conférence signale une tentative de consolider un courant politique d’extrême droite au Québec en groupant sous un même pavillon de jeunes militants ambitieux, des figures politiques plus établies et des représentants de groupes marginaux minoritaires. C’est d’ailleurs l’objectif déclaré du MRQ, un groupe fondé tout récemment par Guy Boulianne dans l’espoir d’organiser l’aile droite du projet nationaliste. Sous le couvert de la « liberté d’expression », Boulianne n’est en fait qu’un nationaliste xénophobe qui s’occupe à répandre des théories complotistes d’extrême droite. (Pourtant, ce grand défenseur de la liberté d’expression a récemment réclamé l’emprisonnement de la comique américaine Kathy Griffin -sur le show d’André Pitre, qui plus est- après que celle-ci eut simulé la décapitation de Donald Trump[7. https://www.youtube.com/watch?v=SHKwY-QMnEo].

La Meute

Guy Boulianne sert des mains à l’occasion d’un BBQ de La Meute, le 27 mai 2017. En arrière plan, André Pitre.

Derrière les discours d’illuminés prononcés dans un champ vide, le colloque du 17 comporte une autre dimension plus sinistre, qui révèle peut-être le véritable objectif de cette initiative.

Fondée en 2015 par deux vétérans de l’armée, Éric Venne (alias Éric Corvus, qui a quitté le groupe en janvier 2017) et Patrick Beaudry, La Meute est la plus grande organisation d’extrême droite au Québec. Les premiers événements du groupe ont eu lieu à Québec et dans la région du Saguenay. En août 2016, leurs dépliants ont commencé à circuler dans des lieux publics et, quelques semaines plus tard, Venne et d’autres membres ont perturbé un événement d’information organisé par un groupe de volontaires qui prévoyaient accueillir une famille de réfugié-e-s syrien-ne-s[8. https://mtlcontreinfo.org/en/frontlines-in-the-fight-against-islamophobia/].

Bien que La Meute ait condamné l’attentat terroriste contre le Centre culturel islamique de Québec commis par l’extrémiste de droite Alexandre Bissonnette, le 29 janvier 2017, elle a aussi profité de cet événement pour « sortir de l’ombre » et s’affirmer plus agressivement dans l’espace public. Elle a ainsi participé, avec d’autres groupes d’extrême droite, à plusieurs manifestations islamophobes à travers le Québec le 4 mars dernier et à d’autres occasions (les manifestations du 4 mars étaient organisées par le one-man show de Georges Hallak, la « Canadian Coalition of Concerned Citizens », et appuyées par le MRQ de Guy Boulianne)[9. https://mouvement-quebec.com/agenda/manifestation-2017-03-04/].

Bien qu’elle insiste sur le fait qu’elle n’est ni raciste (car « l’islam n’est pas une race ») ni d’extrême droite (car on ne peut parler « d’extrémisme » tant qu’il n’y a pas de « sang dans les rues »), La Meute fait la promotion d’une vision complotiste d’élites globales qui seraient en train de conspirer avec des « islamistes extrémistes » pour imposer la charia aux populations occidentales. En plus du MRQ, elle collaborait jusqu’à récemment avec les Soldats d’Odin, un groupe antimusulmans originellement créé par des néonazis en Finlande[10. http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1006108/extreme-droite-une-patrouille-avec-le-groupe-des-soldats-dodin]. Ainsi, selon le cofondateur de La Meute, Patrick Beaudry : « Nous sommes ici au Québec le foyer, le nombril, de la civilisation européenne dans toutes les Amériques »[11. http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1004095/43-000-membres-pour-le-groupe-dextreme-droite-la-meute]. Et selon son responsable médias, Sylvain Brouillette (aka Sylvain Maikan) : « Marine Le Pen est beaucoup plus proche de nous que Donald Trump ».[12. http://www.cbc.ca/news/canada/montreal/quebec-far-right-la-meute-1.3876225]

Le 15 mai 2017, à l’émission YouTube d’André Pitre, La Meute a annoncé qu’elle était désormais disponible partout au Québec pour s’opposer aux menaces qui pèseraient sur la liberté d’expression. Pitre et La Meute ont clairement laissé entendre qu’ils faisaient par-là référence à toute intervention d’antifascistes, d’antiracistes ou de féministes visant à perturber des événements racistes, sexistes, homophobes ou transphobes. L’émission de Pitre a également montré que cette annonce découlait de l’invitation de Pitre lui-même à ce que La Meute joue un tel rôle (la déclaration a été filmée dans son salon)[13. https://www.youtube.com/watch?v=2Zpv3F5UlMQ].

C’est dans un tel contexte que le MRQ a publiquement annoncé qu’il s’était arrangé pour que La Meute assure la sécurité lors de l’événement du 17 juin 2017[14. Par exemple : ]. Le MRQ fait la promotion de La Meute sur son site web, où il reprend d’ailleurs sa déclaration[15. https://mouvement-quebec.com/meute/]. Le 5 juin, près de la moitié des billets vendus sur la page EventBrite de l’événement du 17 avaient été achetés par des individus se revendiquant publiquement de La Meute. Parallèlement, Pitre et Bouliane récoltaient des fonds afin de couvrir les frais de La meute lors de l’événement.

Pendant ce temps, sur Facebook, en réaction à l’appel du Mouvement étudiant révolutionnaire (MER) à perturber la conférence du 17 juin, des membres de La Meute menaçaient d’avoir recours à la violence[16. Par exemple, en menaçant de battre des antifas « faggits » (sic) : ] [17. Et ensuite, ces crétins expliquent qu’ils sont membres de La Meute : ], tandis que leur organisation déclarait publiquement qu’elle collaborerait avec la police afin de contenir et neutraliser la mobilisation antifasciste. Quant à Pitre, il a cru bon aller baver que « c’est game over pour les antifas », lesquels ont selon lui tous été « élevés en milieu monoparental/drogue/alcool »[18. Cette déclaration a fait des vagues dans leurs réseaux sociaux, et pas seulement en raison des fautes de français… De nombreuses femmes qui avaient l’intention de participer à l’événement du 17 n’ont pas du tout apprécié le fait que Pitre stigmatise de cette manière les mères monoparentales. Pitre a ensuite formulé des excuses bidons, où il ne parvient pas à cacher son antiféminisme grossier : « Hier j’ai blessé des gens en utilisant le mot « monoparental » de façon trop péjorative. Je suis conscient qu’il y a beaucoup de nouveaux sur mon Facebook et ils ne sont pas habitués à la façon dont je m’exprime. Alors à eux, je tiens à m’excuser et je promets de faire très attention à l’avenir aux mots que j’utilise pour être sûr de ne pas blesser personne. C’était absolument pas mon intention de vous comparer aux crisses de folles qui ont des relations sexuelles avant le mariage. (sssshht, c’est un test de QI déguisé) »].

Enfin, l’événement du 17 juin représente aussi une tentative d’établir un nouveau rapport de force entre l’extrême droite et la gauche antifasciste. La décision initiale, de tenir la conférence au Collège Maisonneuve, à Hochelaga, l’une des bases de la gauche montréalaise, apparaît ainsi comme une véritable provocation. Avec l’aide du MRQ, La Meute cherchait une occasion pour fixer les règles du jeu et s’assurer que le travail d’organisation et de propagande islamophobe, raciste, sexiste ou transphobe pourrait se faire à l’avenir sans rencontrer de résistance.

Présentement déplacé dans la banlieue de Vaudreuil, ce colloque reste un moment de consolidation d’une extrême droite dans le mouvement nationaliste, qui se projette dans un rôle offensif contre les musulmans, la gauche, les féministes ainsi que les « mondialistes » et le « cosmopolitisme ».

L’événement du 17 juin n’a rien à voir avec le « bien commun et l’intérêt supérieur du Québec », de même que la participation de La Meute a cet événement n’a rien à voir avec la défense de la « liberté d’expression ». Un colloque auquel tous les participants sont des hommes blancs, dont les opinions vont du nationalisme ethnique à l’ultra-conservatisme catholique, et qui s’organise en collaboration avec La Meute et d’autres groupes d’extrême droite cherchant à en découdre, représente une menace réelle.

Nous appelons tous et toutes à dénoncer ce cirque raciste et sexiste, et à se préparer sérieusement à la lutte contre la montée de courants antimusulmans, complotistes et xénophobes!

Recettes pour des actions directes nocturnes

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Mai 242017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

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« L’action directe, c’est tout simplement disposer du problème de l’intermédiaire : résoudre les problèmes soi-même plutôt que de faire des demandes aux autorités ou se reposer sur des institutions externes. Toute action qui contourne les régulations et la représentation pour accomplir directement ses objectifs est une action directe – ça inclut tout, du blocage des aéroports à l’aide apportée aux réfugié.es pour s’échapper et être en sécurité jusqu’à l’organisation de programmes pour libérer ta communauté de sa dépendance au capitalisme. »

A Step-by-Step Guide to Direct Action: What It Is, What It’s Good for, How It Works

Nous croyons que les plus grands obstacles sont sociaux lorsqu’il s’agit de la participation à des actions directes : trouver des camarades pour construire des groupes affinitaires requiert du temps, de la patience et de la confiance (voir How to Form an Affinity Group: The Essential Building Block of Anarchist Organization). La recette présentée ici assume que vous avez déjà des gens avec qui vous pouvez préparer des coups.

Avant d’avoir fait une action directe durant la nuit, on hésitait à commencer. Il n’y avait personne pour nous enseigner les éléments de base, et on avait peur de faire des erreurs stupides qui auraient pu être facilement évitées. Pour cette raison, nous désirons partager quelques trucs logistiques qui pourraient s’avérer utiles à la réalisation de ces actions.

Avis de non-responsabilité légale : Toute information contenue dans cette publication est pour fin éducationnelle seulement, et ne condamne ni n’encourage toute activité illégale.

1. Le secret, c’est commencer

D’abord, tu as besoin de choisir la cible de ton action directe et la tactique que tu utiliseras. Pour cette recette, même si les cibles varient beaucoup, nous allons utiliser un exemple classique : éclater les fenêtres d’un commerce gentrificateur dans un quartier urbain.

Pense à ce que l’action communiquera aux gens que tu n’as jamais rencontré – des complices potentiels au citoyen le plus passif. Quelles possibilités cette communication peut-elle ouvrir? Par exemple, dans la dernière année, les nombreuses attaques contre des commerces de luxe dans Hochelaga et St-Henri ont communiqué une résistance à la gentrification, ont diffusé des signaux de désordre (voir Signals of Disorder: Sowing Anarchy in the Metropolis) qui rendent visible la lutte des anarchistes contre le contrôle social, et dans certains cas, ont contribué à la fermeture de ces commerces.

Des introductions à la « culture de sécurité » sont disponibles ailleurs (voir What is Security Culture?), alors nous nous contenterons ici de rappeler de planifier tout le nécessaire en personne, avec des gens de confiance, à l’extérieur de maisons et sans la présence de téléphones (les deux étant vulnérables à la surveillance policière).

Lorsque nous avons commencé à faire des actions nocturnes, nous avons trouvé utile de commencer par des activités moins risquées comme le graffiti ou l’affichage, ce qui nous as tout de même permis de pratiquer le même type d’habitudes de communication que celles qui seraient plus tard appliquées lors des attaques. Ça nous a aidé à mieux connaître et à nous sentir plus confortables avec nos capacités à agir dans des conditions stressantes (rencontres avec la police, fuites, etc.) et dans les relations entre nous.

2. Repérage

Faites du repérage autour de la cible à l’avance. Trouvez les routes d’arrivée et de sortie les plus sûres, priorisez les chemins avec le moins de caméra possible (des ruelles, des boisés, des pistes cyclables, des coins résidentiels). Si vous coupez un trou dans une clôture avec des pinces monseigneur, est-ce que ça ouvrira des possibilités? À travers les différents objectifs de votre rébellion, amusez-vous à subvertir les plans d’aménagement urbain conçus pour le contrôle social.

Soyez discrets. Ne pointez pas du doigt les caméras que vous voulez détruire, ne faites pas des cercles en marchant autour de la cible. Choisissez l’emplacement de ceuzes qui feront le guet (si vous pensez en avoir besoin), par exemple quelqu’un qui fume une cigarette à un arrêt d’autobus et qui n’est pas sur caméra. Comment pourront-illes communiquer avec ceuzes qui font l’action : faire des signes avec les mains, crier des noms aléatoires et subtils pour indiquer différentes situations, utiliser des walkie-talkies, des lampes de poche, des téléphones burner (voir Burner Phone Best Practices)?

Connaître les mouvements de trafic à l’heure de l’action peut aider. Y a-t-il beaucoup de piétons? Où est la station de police la plus proche, et quelles sont les rues où il y a le plus de patrouilles? Faire l’action à 3ham lors d’une nuit pluvieuse signifie qu’il y aura moins de témoins, mais aussi que moins de gens seront présents dans les rues pour vous dissimuler si la police décide de fouiller le secteur, alors parfois c’est plus intéressant d’agir vers minuit. Une fois que vous serez plus confiant.es avec les actions nocturnes, peut-être voudrez-vous expérimenter avec des actions en journée, qui sont plus visibles pour les passant.es et alors plus difficile pour les autorités à invisibiliser, comme l’auto-réduction dans un commerce à St-Henri en mai 2016. Assurez-vous de laisser passer une ou deux semaines entre le repérage de la cible et le moment de l’action puisque c’est la moyenne de temps avant que des données plus récentes n’écrasent les enregistrements des caméras de surveillance.

3. Choix fashion! (et autres préparatifs)

Portez deux couches de vêtements : une couche pour l’action incluant une capuche et un chapeau, et une différente couche en dessous pour ensuite éviter de correspondre à la description des suspects. Fondez-vous dans la faune locale : ça ne fait pas de sens d’être habillé en punk dans un quartier bourgeois, mais ça fait du sens d’être en vêtements de jogging fluo si vous êtes en train de courir sur une piste cyclable. Des vêtements amples aident à dissimuler vos caractéristiques corporelles. Un chapeau et une capuche vous gardent relativement anonymes lorsque vous approchez du point initial – la plupart des caméras point vers le bas, votre face sera donc obscurcie en majorité lorsque vous regardez vers le sol.

Vous pouvez porter un masque complet pour les quelques derniers blocs à parcourir et au cours de l’action elle-même (voir Quick Tip: How to Mask Up). Dépendamment du terrain et de l’emplacement des caméras, vous pourriez vous permettre d’attendre jusqu’à quelques instants avant l’action pour vous masquer pour éviter d’éveiller les soupçons trop tôt.

Assumez que vous serez vu.es sur caméra durant l’action. Ne soyez pas trop paranoïaques à propos des caméras aux alentours – une caméra standard de la ville a une piètre résolution dans l’obscurité, si la police va jusqu’à obtenir les vidéos avant que les enregistrements ne soit écrasés automatiquement par les données plus récentes. Chaque surface de tous les outils qui seront utilisés devrait être nettoyée soigneusement à l’avance avec de l’alcool à friction pour enlever les empreintes digitales, et des gants de coton devraient être utilisés lors de l’action (les gants de cuir et de nylon retiennent les empreintes digitales sur leurs parois intérieures). N’amenez pas votre cellulaire, ou si vous le devez, retirez la batterie puisqu’il continue à géolocaliser même lorsqu’il est éteint.

Établissez à l’avance un plan au cas où un citoyen interviendrait, ou vous suivrait dans le but d’appeler la police. Le poivre de Cayenne a fait des merveilles pour nous, mais si ça vous semble trop intense comme réponse immédiate, la plupart des gens peut être dissuadée en étant verbalement confronté par un groupe masqué.

4. L’heure des sorcières

Une fois que les guetteurs.euses sont en place et qu’illes se sont mis.es d’accord sur un signal de départ, regardez une dernière fois autour de vous, et allez-y! Pour briser les fenêtres d’un commerce gentrificateur, amenez assez de roches pour plusieurs fenêtres, visez les coins au bas des fenêtres, et assurez-vous d’avoir fini d’agir une trentaine de secondes après qu’ait éclaté le premier pan vitré. Si vous désirez aussi mettre de la colle dans les serrures, bombarder leur enseigne de peinture (voir Balles de peinture : des ampoules remplies de peinture), détruire les caméras (voir les conseils dans Camover Montreal), écrire un message en graffiti (en MAJUSCULES carrées pour cacher les particularités du style d’écriture), ou quoi que ce soit d’autre qui est relativement silencieux, faites-le avant de chahuter en brisant les fenêtres, ou planifiez qu’un.e ami.e de plus le fasse simultanément.

Débarrassez-vous de tout, incluant la couche supérieure de vêtements, le plus rapidement possible, à la première place appropriée sur votre voie de sortie – les flics ont des lumières qui révéleront les éclats de verre sur vos vêtements (ce qui est plus un problème si vous utilisez un marteau plutôt que des roches). Trouvez des cachettes créatives à l’avance pour cacher ce que vous ne voulez pas que la police trouve, mais tant qu’il n’y a pas d’empreintes digitales sur votre équipement et vos vêtements, ça ne devrait pas déranger. Les tactiques incendiaires sont l’exception à cela, puisqu’il y a plus de probabilités qu’ils fassent des analyses ADN. Dans ce cas, vous voulez ramener tout avec vous dans un sac à dos et vous assurer d’en disposer plus loin.[1. Notes sur les analyses ADN : un principe de base est de ne jamais toucher (ou contaminer autrement avec des cheveux, de la sueur, des cellules de peau, des pellicules, de la salive, etc.) toute chose qui sera laissée derrière, puisque contrairement au empreintes digitales, l’ADN ne peut être éliminé. Des gants chirurgicaux (vendus dans plusieurs pharmacies) utilisés avec des techniques stériles (apprises sur youtube) peuvent vous permettre de manipuler des matériaux sans les contaminer après qu’ils aient été sortis de leur emballage. Ceci devrait être accompagné du port d’un casque de bain ou d’un chapeau très serré pour les cheveux, d.un masque chirurgical pour prévenir les particules aériennes de salive, et d’un chandail à manches longues que vous n’avez jamais porté auparavant et dont les manches sont recouvertes aux extrémités par les gants (ou peut-être mieux encore, des combinaisons utilisées pour l’élimination des moisissures et de l’amiante). Travaillez sur une surface surélevée pour ne pas avoir à vous pencher sur les matériaux. Soyez accompagné d’une deuxième personne (qui prend les mêmes précautions) qui fera tomber les matériaux en dehors de leur emballage sur le « champ stérile » (vous pouvez utiliser un rideau de douche par exemple), afin qu’une fois stériles vous ne contaminiez pas les gants avec les emballages que vous auriez pu toucher. Pour transporter vos matériaux, scellez-les dans un sac de poubelles.]

Idéalement, même si vous êtes attrapé.es par la police alors que vous fuyez, vous n’aurez rien sur vous qu’ils pourraient utiliser pour vous lier au crime. Connaissez l’histoire qui vous amène dans le quartier, ou soyez certain.es de demeurer silencieux.ses, parce que s’ils trouvent des preuves pour contredire votre histoire, cela peut être utilisé contre vous en cours, alors que votre silence ne peut être retenu contre vous. Lorsque vous vous faites arrêter au Québec, vous n’avez à donner que trois informations à la police : votre nom, votre date de naissance, et votre adresse (ceci pourrait être différent dans d’autres endroits; il peut être utile de connaître les lois locales avant de réaliser toute action illégale).

Une fois arrêté.es, dire quoi que ce soit de plus fera plus de mal que de bien. Après avoir fourni les trois informations ci-dessus, vous pouvez répéter la phrase suivante : « Je n’ai rien de plus à dire. Je veux parler à un avocat. » (Si les choses se passent mal, allez voir How to Survive a Felony Trial: Keeping Your Head up through the Worst of It. À Montréal, contactez le collectif Outrage au Tribunal pour de l’aide avec la représentation juridique.)

Une réponse typique de la police (s’il y en a une – souvent les crimes liés au vandalisme ne sont découverts que le matin suivant) consistera tout d’abord à se rendre sur la scène du crime, peut-être à prendre le temps d’interroger des potentiels témoins pour savoir s’ils ont vu quoi que ce soit, et à ensuite conduire dans les rues autour à la recherche de potentiels suspects. Si vous sortez des environs immédiats aussi rapidement que possible, vous allez éviter tout cela. Se cacher peut être une option viable si quelque chose tourne mal et que quitter les environs comme prévu semble risqué – les cours arrière des maisons, les coins des allées de stationnement, les toits, les buissons, etc. peuvent tous être très utiles pour vous cacher en attendant de pouvoir partir.

5. Faites des beaux rêves!

Considérez utiliser un vélo pour sortir des environs rapidement – vous pouvez le barrer à une petite distance de jogging. Les vélos peuvent être déguisés en changeant de guidons et selles, en mettant du tape électrique noir sur le cadre, en retirant les caractéristiques qui permettraient de l’identifier ou en le peinturant entièrement en noir.

Il est préférable d’éviter l’utilisation de voitures si possible – une plaque d’immatriculation est beaucoup plus facile à identifier qu’un visage caché sous un capuchon sur un vélo. Mais si vous devez utiliser une voiture parce qu’il est trop difficile d’accéder au lieu autrement, soyez prudent.es. Vous pourriez vous stationner à une distance possible à faire en vélo, dans un coin qui n’est pas surveillé par caméras. Soyez habillé.es de manière totalement normale lorsque vous entrerez le véhicule. Prenez des chemins de campagne pour vous rendre et assurez-vous de bien connaître les routes. N’utilisez pas des voitures qui pourraient être déjà connues de la police, au cas où on leur aurait installé un dispositif de surveillance par GPS, et n’utilisez pas une voiture de location (c’est en partie pourquoi Roger Clement s’est fait attraper pour avoir incendié une filière de la RBC contre les Olympiques de Vancouver).

Reposez-vous bien en sachant que vous avez détruit une petite part de ce monde fucked up!

Allez voir Comment soumettre un communiqué de manière sécuritaire si vous voulez revendiquer votre action! Aussi, allez faire un tour sur la page de guides pratiques pour plus de guides sur les actions directes : le blocage de trains, la fermeture d’oléoducs, les manifs, les émeutes, et plus encore!