Montréal Contre-information
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Déclaration de Freddy Stoneypoint

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Août 172017
 

Déclaration de Freddy Stoneypoint telle que livrée à ses avocats Me Riahi et Me Desvignes.

« En tant que représentant des protecteurs de l’eau Bawating, mon seul souhait est d’activer mon être cérémoniel en défense de la terre et de l’eau par des moyens pacifiques. Je ne suis pas un activiste, je suis un homme Anishinaabe qui travaille à protéger le territoire pour les générations futures. Je remercie tous les gens qui me supportent afin de construire un meilleur futur pour tous sur l’île de la Tortue. Demain à 10h30 je recevrai une décision concernant mon audience de remise en liberté. »

Urgent : Fond légal et manifs de solidarité pour Freddy Stoneypoint, un Défenseur de la Terre Autochtone

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Août 162017
 


Il y a un besoin urgent de fonds pour la défense légale de Freddy Stoneypoint, un homme Anishinaabe arrêté lundi soir dernier dans un raid de police contre le blocage contre la fracturation sur le terreitoire Mi’gmaq au soi-disant « Québec ».

Des barricades ont été érigées et le site a été bloqué pour plus d’une semaine avant que le camp ne soit attaqué par l’unité tactique de la Sûreté du Québec. Les protecteurs et protectrices de la terre et de l’eau font toujours face à la machinerie de la police, au service des compagnies pétrolières. Les défenseur.es auront besoin de toute le support et la solidarité pour que la lutte réussisse à bloquer la destruction des territoires.

Freddy fait face présentement à des accusations d’entrée par effraction, de méfait de plus de 5000$ et de vol de plus de 5000$, et sera détenu au moins jusqu’à jeudi, date à de sa comparution en cour. Il est détenu à la prison provinciale de New Carlisle.

Freddy a démontré avec consistance une force morale, une détermination et une force de conviction inspirantes dans la lutte pour la souveraineté autochtone et la défense de la terre, de l’air et de l’eau dont dépendent toutes les espèces animales, les humains et les générations futures.

Il est maintenant temps pour tous.tes ceux.elles d’entre nous qui nous reconnaissons dans cette lutte d’aider à la défense de Freddy contre l’attaque du système de justice colonial « Canadien ». Nous affirmons qu’il n’y a pas de séparation entre bons et mauvais au sein des protecteurs et protectrices de la terre et de l’eau. Plutôt, la ligne de fracture se situe entre, d’une part, ceux et celles qui veillent sur les territoires et, d’autre part, les partisans des ravages de l’économie extractiviste.

Rejoignez-nous Jeudi, le 17 août à 1hpm en face du Palais de « Justice » de Percé pour une manifestation en support à Freddy Stoneypoint dans sa lutte légitime. Facebook ici.

Si vous êtes à Montréal, vous pouvez vous joindre à la manif de solidarité du côté nord du Parc des Faubourgs (près du metro Papineau) à 13h! Facebook ici.

Il y a un besoin urgent de fonds pour payer les frais légaux de Freddy et les coûts de voyage de son équipe légale. S’il-vous plaît, contribuez selon vos moyens. Youcaring ici.

Dernière heure: les gens n’aiment toujours pas la police

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Juil 102017
 

From Instagram

Le matin du 21 juin dernier, une voiture de police a été attaquée avec des briques dans le quartier de Pointe-St-Charles. Les circonstances de l’attaque sont inconnues puisqu’elles n’ont pas été raportées par le SPVM ou les médias. À quelle fréquence de tels actes arrivent-ils sans que personne n’en entende parler, parce qu’elles sont invisibilisées par les institutions contrôlant les flux d’informations ?

Il est impossible de dire ce qui a inspiré une telle action hier matin, et nous désirons éviter le piège d’y apposer un narratif politique qu’elle n’en a pas nécessairement un. Néanmoins, entendre parler de cette voiture de patrouille détruite nous a inspiré et procuré des sentiments d’allégresse. Nous publions cette photo, parce que peu importe les circonstances, il est encourageant de voir des gens répliquer contre un vieil ennemi.

Pointe-St-Charles se gentrifie rapidement, et la présence policière a augmenté pour faciliter le nettoyage social que la gentrification requiert. L’année dernière, à Pointe-St-Charles, des anarchistes ont rendu hors d’usage une voiture de police en employant des tactiques similaires à celles d’hier, et ce en plein jour.

Nous espérons voir la résistance se multiplier face à la violence quotidienne de la police. Nous voulons que la peur change de camp.

Recettes pour des actions directes nocturnes

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Mai 242017
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

[Lire]
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« L’action directe, c’est tout simplement disposer du problème de l’intermédiaire : résoudre les problèmes soi-même plutôt que de faire des demandes aux autorités ou se reposer sur des institutions externes. Toute action qui contourne les régulations et la représentation pour accomplir directement ses objectifs est une action directe – ça inclut tout, du blocage des aéroports à l’aide apportée aux réfugié.es pour s’échapper et être en sécurité jusqu’à l’organisation de programmes pour libérer ta communauté de sa dépendance au capitalisme. »

A Step-by-Step Guide to Direct Action: What It Is, What It’s Good for, How It Works

Nous croyons que les plus grands obstacles sont sociaux lorsqu’il s’agit de la participation à des actions directes : trouver des camarades pour construire des groupes affinitaires requiert du temps, de la patience et de la confiance (voir How to Form an Affinity Group: The Essential Building Block of Anarchist Organization). La recette présentée ici assume que vous avez déjà des gens avec qui vous pouvez préparer des coups.

Avant d’avoir fait une action directe durant la nuit, on hésitait à commencer. Il n’y avait personne pour nous enseigner les éléments de base, et on avait peur de faire des erreurs stupides qui auraient pu être facilement évitées. Pour cette raison, nous désirons partager quelques trucs logistiques qui pourraient s’avérer utiles à la réalisation de ces actions.

Avis de non-responsabilité légale : Toute information contenue dans cette publication est pour fin éducationnelle seulement, et ne condamne ni n’encourage toute activité illégale.

1. Le secret, c’est commencer

D’abord, tu as besoin de choisir la cible de ton action directe et la tactique que tu utiliseras. Pour cette recette, même si les cibles varient beaucoup, nous allons utiliser un exemple classique : éclater les fenêtres d’un commerce gentrificateur dans un quartier urbain.

Pense à ce que l’action communiquera aux gens que tu n’as jamais rencontré – des complices potentiels au citoyen le plus passif. Quelles possibilités cette communication peut-elle ouvrir? Par exemple, dans la dernière année, les nombreuses attaques contre des commerces de luxe dans Hochelaga et St-Henri ont communiqué une résistance à la gentrification, ont diffusé des signaux de désordre (voir Signals of Disorder: Sowing Anarchy in the Metropolis) qui rendent visible la lutte des anarchistes contre le contrôle social, et dans certains cas, ont contribué à la fermeture de ces commerces.

Des introductions à la « culture de sécurité » sont disponibles ailleurs (voir What is Security Culture?), alors nous nous contenterons ici de rappeler de planifier tout le nécessaire en personne, avec des gens de confiance, à l’extérieur de maisons et sans la présence de téléphones (les deux étant vulnérables à la surveillance policière).

Lorsque nous avons commencé à faire des actions nocturnes, nous avons trouvé utile de commencer par des activités moins risquées comme le graffiti ou l’affichage, ce qui nous as tout de même permis de pratiquer le même type d’habitudes de communication que celles qui seraient plus tard appliquées lors des attaques. Ça nous a aidé à mieux connaître et à nous sentir plus confortables avec nos capacités à agir dans des conditions stressantes (rencontres avec la police, fuites, etc.) et dans les relations entre nous.

2. Repérage

Faites du repérage autour de la cible à l’avance. Trouvez les routes d’arrivée et de sortie les plus sûres, priorisez les chemins avec le moins de caméra possible (des ruelles, des boisés, des pistes cyclables, des coins résidentiels). Si vous coupez un trou dans une clôture avec des pinces monseigneur, est-ce que ça ouvrira des possibilités? À travers les différents objectifs de votre rébellion, amusez-vous à subvertir les plans d’aménagement urbain conçus pour le contrôle social.

Soyez discrets. Ne pointez pas du doigt les caméras que vous voulez détruire, ne faites pas des cercles en marchant autour de la cible. Choisissez l’emplacement de ceuzes qui feront le guet (si vous pensez en avoir besoin), par exemple quelqu’un qui fume une cigarette à un arrêt d’autobus et qui n’est pas sur caméra. Comment pourront-illes communiquer avec ceuzes qui font l’action : faire des signes avec les mains, crier des noms aléatoires et subtils pour indiquer différentes situations, utiliser des walkie-talkies, des lampes de poche, des téléphones burner (voir Burner Phone Best Practices)?

Connaître les mouvements de trafic à l’heure de l’action peut aider. Y a-t-il beaucoup de piétons? Où est la station de police la plus proche, et quelles sont les rues où il y a le plus de patrouilles? Faire l’action à 3ham lors d’une nuit pluvieuse signifie qu’il y aura moins de témoins, mais aussi que moins de gens seront présents dans les rues pour vous dissimuler si la police décide de fouiller le secteur, alors parfois c’est plus intéressant d’agir vers minuit. Une fois que vous serez plus confiant.es avec les actions nocturnes, peut-être voudrez-vous expérimenter avec des actions en journée, qui sont plus visibles pour les passant.es et alors plus difficile pour les autorités à invisibiliser, comme l’auto-réduction dans un commerce à St-Henri en mai 2016. Assurez-vous de laisser passer une ou deux semaines entre le repérage de la cible et le moment de l’action puisque c’est la moyenne de temps avant que des données plus récentes n’écrasent les enregistrements des caméras de surveillance.

3. Choix fashion! (et autres préparatifs)

Portez deux couches de vêtements : une couche pour l’action incluant une capuche et un chapeau, et une différente couche en dessous pour ensuite éviter de correspondre à la description des suspects. Fondez-vous dans la faune locale : ça ne fait pas de sens d’être habillé en punk dans un quartier bourgeois, mais ça fait du sens d’être en vêtements de jogging fluo si vous êtes en train de courir sur une piste cyclable. Des vêtements amples aident à dissimuler vos caractéristiques corporelles. Un chapeau et une capuche vous gardent relativement anonymes lorsque vous approchez du point initial – la plupart des caméras point vers le bas, votre face sera donc obscurcie en majorité lorsque vous regardez vers le sol.

Vous pouvez porter un masque complet pour les quelques derniers blocs à parcourir et au cours de l’action elle-même (voir Quick Tip: How to Mask Up). Dépendamment du terrain et de l’emplacement des caméras, vous pourriez vous permettre d’attendre jusqu’à quelques instants avant l’action pour vous masquer pour éviter d’éveiller les soupçons trop tôt.

Assumez que vous serez vu.es sur caméra durant l’action. Ne soyez pas trop paranoïaques à propos des caméras aux alentours – une caméra standard de la ville a une piètre résolution dans l’obscurité, si la police va jusqu’à obtenir les vidéos avant que les enregistrements ne soit écrasés automatiquement par les données plus récentes. Chaque surface de tous les outils qui seront utilisés devrait être nettoyée soigneusement à l’avance avec de l’alcool à friction pour enlever les empreintes digitales, et des gants de coton devraient être utilisés lors de l’action (les gants de cuir et de nylon retiennent les empreintes digitales sur leurs parois intérieures). N’amenez pas votre cellulaire, ou si vous le devez, retirez la batterie puisqu’il continue à géolocaliser même lorsqu’il est éteint.

Établissez à l’avance un plan au cas où un citoyen interviendrait, ou vous suivrait dans le but d’appeler la police. Le poivre de Cayenne a fait des merveilles pour nous, mais si ça vous semble trop intense comme réponse immédiate, la plupart des gens peut être dissuadée en étant verbalement confronté par un groupe masqué.

4. L’heure des sorcières

Une fois que les guetteurs.euses sont en place et qu’illes se sont mis.es d’accord sur un signal de départ, regardez une dernière fois autour de vous, et allez-y! Pour briser les fenêtres d’un commerce gentrificateur, amenez assez de roches pour plusieurs fenêtres, visez les coins au bas des fenêtres, et assurez-vous d’avoir fini d’agir une trentaine de secondes après qu’ait éclaté le premier pan vitré. Si vous désirez aussi mettre de la colle dans les serrures, bombarder leur enseigne de peinture (voir Balles de peinture : des ampoules remplies de peinture), détruire les caméras (voir les conseils dans Camover Montreal), écrire un message en graffiti (en MAJUSCULES carrées pour cacher les particularités du style d’écriture), ou quoi que ce soit d’autre qui est relativement silencieux, faites-le avant de chahuter en brisant les fenêtres, ou planifiez qu’un.e ami.e de plus le fasse simultanément.

Débarrassez-vous de tout, incluant la couche supérieure de vêtements, le plus rapidement possible, à la première place appropriée sur votre voie de sortie – les flics ont des lumières qui révéleront les éclats de verre sur vos vêtements (ce qui est plus un problème si vous utilisez un marteau plutôt que des roches). Trouvez des cachettes créatives à l’avance pour cacher ce que vous ne voulez pas que la police trouve, mais tant qu’il n’y a pas d’empreintes digitales sur votre équipement et vos vêtements, ça ne devrait pas déranger. Les tactiques incendiaires sont l’exception à cela, puisqu’il y a plus de probabilités qu’ils fassent des analyses ADN. Dans ce cas, vous voulez ramener tout avec vous dans un sac à dos et vous assurer d’en disposer plus loin.[1. Notes sur les analyses ADN : un principe de base est de ne jamais toucher (ou contaminer autrement avec des cheveux, de la sueur, des cellules de peau, des pellicules, de la salive, etc.) toute chose qui sera laissée derrière, puisque contrairement au empreintes digitales, l’ADN ne peut être éliminé. Des gants chirurgicaux (vendus dans plusieurs pharmacies) utilisés avec des techniques stériles (apprises sur youtube) peuvent vous permettre de manipuler des matériaux sans les contaminer après qu’ils aient été sortis de leur emballage. Ceci devrait être accompagné du port d’un casque de bain ou d’un chapeau très serré pour les cheveux, d.un masque chirurgical pour prévenir les particules aériennes de salive, et d’un chandail à manches longues que vous n’avez jamais porté auparavant et dont les manches sont recouvertes aux extrémités par les gants (ou peut-être mieux encore, des combinaisons utilisées pour l’élimination des moisissures et de l’amiante). Travaillez sur une surface surélevée pour ne pas avoir à vous pencher sur les matériaux. Soyez accompagné d’une deuxième personne (qui prend les mêmes précautions) qui fera tomber les matériaux en dehors de leur emballage sur le « champ stérile » (vous pouvez utiliser un rideau de douche par exemple), afin qu’une fois stériles vous ne contaminiez pas les gants avec les emballages que vous auriez pu toucher. Pour transporter vos matériaux, scellez-les dans un sac de poubelles.]

Idéalement, même si vous êtes attrapé.es par la police alors que vous fuyez, vous n’aurez rien sur vous qu’ils pourraient utiliser pour vous lier au crime. Connaissez l’histoire qui vous amène dans le quartier, ou soyez certain.es de demeurer silencieux.ses, parce que s’ils trouvent des preuves pour contredire votre histoire, cela peut être utilisé contre vous en cours, alors que votre silence ne peut être retenu contre vous. Lorsque vous vous faites arrêter au Québec, vous n’avez à donner que trois informations à la police : votre nom, votre date de naissance, et votre adresse (ceci pourrait être différent dans d’autres endroits; il peut être utile de connaître les lois locales avant de réaliser toute action illégale).

Une fois arrêté.es, dire quoi que ce soit de plus fera plus de mal que de bien. Après avoir fourni les trois informations ci-dessus, vous pouvez répéter la phrase suivante : « Je n’ai rien de plus à dire. Je veux parler à un avocat. » (Si les choses se passent mal, allez voir How to Survive a Felony Trial: Keeping Your Head up through the Worst of It. À Montréal, contactez le collectif Outrage au Tribunal pour de l’aide avec la représentation juridique.)

Une réponse typique de la police (s’il y en a une – souvent les crimes liés au vandalisme ne sont découverts que le matin suivant) consistera tout d’abord à se rendre sur la scène du crime, peut-être à prendre le temps d’interroger des potentiels témoins pour savoir s’ils ont vu quoi que ce soit, et à ensuite conduire dans les rues autour à la recherche de potentiels suspects. Si vous sortez des environs immédiats aussi rapidement que possible, vous allez éviter tout cela. Se cacher peut être une option viable si quelque chose tourne mal et que quitter les environs comme prévu semble risqué – les cours arrière des maisons, les coins des allées de stationnement, les toits, les buissons, etc. peuvent tous être très utiles pour vous cacher en attendant de pouvoir partir.

5. Faites des beaux rêves!

Considérez utiliser un vélo pour sortir des environs rapidement – vous pouvez le barrer à une petite distance de jogging. Les vélos peuvent être déguisés en changeant de guidons et selles, en mettant du tape électrique noir sur le cadre, en retirant les caractéristiques qui permettraient de l’identifier ou en le peinturant entièrement en noir.

Il est préférable d’éviter l’utilisation de voitures si possible – une plaque d’immatriculation est beaucoup plus facile à identifier qu’un visage caché sous un capuchon sur un vélo. Mais si vous devez utiliser une voiture parce qu’il est trop difficile d’accéder au lieu autrement, soyez prudent.es. Vous pourriez vous stationner à une distance possible à faire en vélo, dans un coin qui n’est pas surveillé par caméras. Soyez habillé.es de manière totalement normale lorsque vous entrerez le véhicule. Prenez des chemins de campagne pour vous rendre et assurez-vous de bien connaître les routes. N’utilisez pas des voitures qui pourraient être déjà connues de la police, au cas où on leur aurait installé un dispositif de surveillance par GPS, et n’utilisez pas une voiture de location (c’est en partie pourquoi Roger Clement s’est fait attraper pour avoir incendié une filière de la RBC contre les Olympiques de Vancouver).

Reposez-vous bien en sachant que vous avez détruit une petite part de ce monde fucked up!

Allez voir Comment soumettre un communiqué de manière sécuritaire si vous voulez revendiquer votre action! Aussi, allez faire un tour sur la page de guides pratiques pour plus de guides sur les actions directes : le blocage de trains, la fermeture d’oléoducs, les manifs, les émeutes, et plus encore!

Le 15 mars à Montréal : c’est pas la neige qui va nous empêcher, d’attaquer les policiers

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Avr 012017
 

Soumission anonyme à MTLCounter-info

Quelques centaines de personnes se sont réunies hier soir à la Place Valois dans Hochelaga pour la 20e édition annuelle de la manifestation contre la brutalité policière, organisée par le collectif opposé à la brutalité policière (COBP). C’était le lendemain de la plus grande tempête de neige de l’année à Montréal. Les bancs de neige qui bordaient les rues étaient devenus des obstacles, autant pour les manifestants, que pour les flics. En refusant cette logique de protestation qui exige une police moins brutale, nous avons porté la mémoire des 15 mars antérieurs et leur héritage marqué de révolte contre la police. Nous y avons aussi amené des roches.

Les mots du récit du dernier 15 mars qui eut lieu à Hochelaga il y a 7 ans font toujours écho :

« Nous sommes allés à cette manifestation dans l’intention d’attaquer la police. En plus de toutes les armes que nous transportions, nous portions avec nous un désir de ne plus voir un seul flic marcher dans les rues le lendemain; au moins sans boiter du pied, avec un mal de tête et un sentiment de peur qu’aucune paye d’heures supplémentaires ne peut calmer. Nous sommes sortis dans les rues pour les attaquer comme si nous pouvions réellement les frapper hors de nos vies, sans culpabilité, sans remords ni honte. Tout en reconnaissant que nous n’avons pas encore réalisé l’amplitude de nos désirs (les flics ne sont pas encore en train de courir pour sauver leur peau), nous continuons d’organiser nos vies et nos projets dans cette direction. »
– Traduction libre de Measuring the Meaning of a March, Mars 2010, Montréal

RÉCIT

Après un discours du COBP, la foule s’est dirigée vers l’ouest sur la rue Ontario. Le tiers des individus était masqués. À l’avant de la manif, on pouvait apercevoir une douzaine de drapeaux noirs, quelques bannières renforcées, en plus de la bannière de tête du COBP. Les flics n’étaient pas présents aux abords de la manif probablement à cause des énormes quantités de neige qui étaient tombées la veille, ce qui les gardaient aussi à distance des possibles projectiles. Alors que certains policiers suivaient dans les rues parallèles, paraîtrait-il qu’une partie des anti-émeutes ont dû prendre le métro, probablement en raison de la tempête ayant perturbé le plan de transport prévu. Des roches ont été distribuées et d’autres projectiles ont été trouvés le long de la rue l’Ontario, avec un succès relatif, puisque tout était couvert de neige. Nous avons rapidement traversé Centre-Sud puis atteint l’Est du centre-ville. Un feu d’artifice a été lancé, annonçant notre arrivée dans un terrain confortable et bien connu a été lancé. Des individus dans le bloc ont demandé à plusieur reprise aux gens tenant la bannière de tête de ralentir plusieurs fois ; on aurait dit que la manif courait après elle-même, ce sans raison particulière. Il a été difficile pour les retardataires de se joindre et pour la manif, de faire bloc. Nous aimerions que les prochaines manifs ralentissent ou, voir, qu’elles s’arrêtent quand il n’y a pas de menace immédiate de la police – cela permettrait plus de destruction, de graffitis, d’affichages, d’ériger des barricades ou de danser !

En approchant les environs du quartier général de la police de Montréal (SPVM) sur la rue Saint-Urbain, les policiers en voitures et à vélo à l’avant de la manif ont été attaqués avec des feux d’artifice. Pendant que la foule se rassemblait à l’intersection d’Ontario et Saint-Urbain, davantage de feux d’artifice ont été tirés sur les policiers, qui se mobilisaient pour défendre leur quartier général, puis sur une demi-douzaine de policiers à cheval qui venaient de l’est. “Get those animals off those horses” est presque devenu la réalité au moment où les chevaux apeurés se sont rués sur leurs pattes arrière, ce qui provoqua leur retrait pour la soirée.

Plutôt que de se rassembler au quartier général de la police et de laisser les flics prendre place, nous avons continué vers l’ouest sur De Maisonneuve. Quelques coins de rue plus tard, plus de feux d’artifice ont été tirés sur les flics devant nous. Un photographe qui suivait et filmait de près une personne du bloc a vu sa caméra jetée hors de sa main, provoquant une confrontation plus large avec les médias à l’avant de la marche. Des roches et des boules de neige ont été jetées à un cameraman des médias de masse, qui a ensuite été poussé avec une bannière renforcée et frappé au sol, alors que son garde du corps loué a été battu avec des bâtons de drapeau depuis l’arrière de la bannière.

Une voiture de police laissée seule a été repérée à notre gauche, stationnée sur la rue Union. La foule l’entoura rapidement et la défonça. Sur le même coin de rue, vers le sud, les vitrines du magasin La Baie (l’une des plus vieilles entreprises coloniales du Canada) furent fracassées et marquées par des graffitis. Après environ quinze minutes d’énergie déterminée se traduisant en action conflictuelle parmi la foule d’environ cent-cinquante personnes, les flics exécutèrent une manœuvre d’encerclement et de dispersion efficace. Des lignes de police anti-émeute coururent des deux côtés de la manif, tandis que les flics à vélo nous poursuivaient, fermant les sorties par derrière. Plusieurs personnes se sont dispersées dans les rues éloignées des flics, mais une douzaine de personnes ont été prises au piège vers l’est sur Ste-Catherine à la Place-des-Arts, alors que plus de flics anti-émeutes arrivaient de Saint-Urbain et bloquaient la seule voie de sortie qui restait.

Cela n’aurait jamais dû arrivé; c’est dans les petites rues que nous somme le plus fort.e.s puisque cela laisse moins de mobilité à la police. Ils nous ont donc évidemment guidés vers l’espace le plus ouvert du centre-ville. Nous diriger vers l’ouest sur Ste-Catherine contre le trafic et attaquer offensivement la police à vélo vulnérable qui a réussi à nous intimider en nous repoussant vers la Place-des-Arts, aurait au moins permis une meilleure dispersion.

À la place, les cœurs se sont resserrés, alors que les flics fermaient rapidement un encerclement de trente personnes contre un côté d’un bâtiment de la Place-des-Arts. Toutefois, avec des cris lancés « On fonce !», une confiance et une rapidité inspirante, avant que la deuxième ligne de flic puisse se former, celles-ceux qui étaient encerclés ont poussés contre les anti-émeutes qui bloquaient le trottoir à l’est, ont brisé la ligne et se sont libérés. D’autres anti-émeutes ont voulu bloquer cette nouvelle voie de fuite, mais ils n’étaient pas assez. Les gens courraient à travers les bancs de neige et les stationnements couverts de neige. La plupart ont pu prendre la fuite. Malheureusement, environ dix personnes se seraient retrouvées dans un nouvel encerclement s’étant formé dans le stationnement à côté du quartier général du SPVM. Leurs sacs à dos ont été saisis et ils ont probablement été photographiés, mais on les a laissé partir sans contravention ni accusation. La manifestation s’est terminée sans arrestations.

CRÉATIVITÉ TACTIQUE

Pour combattre l’inévitable stratégie de dispersion inévitable de la police, avec un peu de préparation à l’avance, une équipe portant une bannière renforcée aurait pu se déplacer vers l’un des trottoirs pour bloquer ou du moins retarder le positionnement des lignes de police (potentiellement munis d’extincteurs pouvant être déchargés sur la police pour ralentir leur déploiement). Lancer des projectiles sur les lignes de flics s’est avéré être inefficace, car la foule se déplaçait trop rapidement pour faire bloc et se battre avec une certaine cohésion. Cela rendait difficile de jeter suffisamment de roches pour avoir un impact sur les mouvements de la police. Dans le futur, souvenons-nous de cette leçon ; les feux d’artifice ont tout de même réussi à maintenir la police à distance, spécialement sur un terrain où les projectiles plus conventionnels étaient compliqués à trouver.

Ces dernières années, la perspective que le black bloc puisse prendre de l’espace loin de la police un 15 mars paraissait lointaine. La soirée d’hier était donc inspirante. Durant l’une des deux journées de l’an (l’autre étant le 1er mai) pour lesquelles la police passe l’année à se préparer, nous avons encore pu échapper significativement aux contrôles policiers et porter une attitude conflictuelle en confiance. Cela rend évident que nous devrions nous préparer toute l’année pour les manif en donnant plus de confiance en ce qui peut être possible. Nous pouvons clairement amener le conflit dans la rue d’une manière qui ne signifie pas la fin d’une manif comme plusieurs s’y attendent, mais plutôt comme le début de quelque chose.

Le 15 mars de cette année nous a laissé.e.s avec des questions d’ordre stratégiques concernant les manifestations et nous apprécierions que cette conversation continue. À quels moments la police se tient-elle à distance de la manif intentionnellement et de façon constante, quand et comment les tentatives de confrontation doivent-elles être faites ? Quels autres objectifs avons-nous dans de telles situations ? Comment pouvons-nous utiliser le temps et l’espace que nous avons dans ces moments pour mieux nous préparer à une éventuelle attaque de la police ?

NE DONNONS PAS DE PREUVES À LA POLICE !

Un mot aux journalistes indépendants de la ville: il peut être difficile de vous distinguer des médias de masse qui génèrent des preuves incriminantes et qu’ils remettent volontiers à la police (et que nous attaquerons à chaque fois que nous en aurons la chance). Distinguez-vous par votre comportement – ne filmez qu’à distance et ne filmez pas directement ceux qui attaquent. Ne filmez que leurs cibles. Malgré toutes les bonnes intentions que vous avez sans doute, si vous filmez des gens qui commettent des crimes, ces images peuvent et seront utilisées pour solidifier les preuves contre ielles (même si ielles portent un masque, d’autres vêtements ou des traits du visage sont régulièrement utilisés par la police pour identifier les suspects). Vous ne voulez pas être ce type qui met en danger les manifestants en les exposant à la violence policière. S’ils-vous plaît, prenez cela au sérieux.

Deux autres choses : ne filmez jamais au point de départ ou dans les premiers quinze minutes d’une manif pour permettre à tous.tes celleux qui prévoient porter un masque d’avoir l’opportunité de le mettre en sécurité. Avant de publier des vidéos, flouez toujours les corps des personnes qui sont masquées. Consultez ce tutoriel si vous ne savez pas comment faire.

Nous apprécions que la couverture de la manifestation par Document Everything utilise toutes ces techniques ; les individus dans le black bloc sont floués et les cibles des actions sont filmées plutôt que les personnes qui les attaquent. Au cours de l’attaque de la voiture de police, l’écran devient noir et on n’entend que les bruits de destruction. La couverture de 99% Médias a également brouillé les individus qui ont brisé la voiture, mais nous aimerions critiquer qu’ils ont publié des images rapprochées en haute-définition d’individus masqués non-floués en train de tirer des feux d’artifice sur des flics – personne n’a une tenue parfaite dans un bloc et ce genre d’images font en sorte que les gens se retrouvent en cellule.

Malheureusement, Document Everything, subMedia et quelques autres journalistes indépendants qui sont clairement de notre côté ont été attaqués par le bloc – nous aimerions que les personnes dans le bloc ne soient pas sans distinction envers les personnes avec une caméra. Jetons de la peinture et fracassons les caméras de tous les médias de masse sans hésitation, mais prenons aussi le temps d’expliquer aux médias indépendants quelles pratiques nous mettent en danger. Inversement, Maxime Deland (dont les photos incriminantes ont été publiées plus tard par TVA Nouvelles et qui semble être le photographe des médias de masse attitré pour aller dans les manifestations conflictuelles) est passé inaperçu dans le bloc parce qu’il ressemblait à un journaliste de médias indépendants – voici son visage pour la prochaine fois.

CONTRE LA POLICE, PAS QUE CONTRE LEUR BRUTALITÉ

Nous sommes content.es que cette année, le COBP ait décidé de cesser d’utiliser cette stratégie ratée de dénoncer les pires comportements de la police et a fait appel à des actions directes décentralisées contre elleux, tout en exprimant leur inspiration par plusieurs attaques contre la police et la surveillance au cours de l’année dernière. Le COBP a explicitement appuyé le conflit avec la police dans son communiqué le lendemain de la manif :

« Nous applaudissons tous les groupes autonomes qui se sont mobilisés pour le 15 mars et qui s’organisent toute l’année pour construire un rapport de force contre le SPVM et contre toutes les forces de police … »

« … Nous avons assisté à un 15 mars proactif, avec des actions diversifiées, offensives et efficaces. »

« Nous saluons la façon dont les militants se battent contre l’État policier et cela malgré la violence de la réponse. »

Nous aimerions que la manif de l’année prochaine soit appelée contre la police, point. Cette année, l’itinéraire a été choisi en fonction des endroits où ont eu lieu les meurtres par la police dans les années passées et d’une reconnaissance symbolique de la lutte contre l’embourgeoisement à Hochelaga. Marcher dans les rues résidentielles de Centre-Sud pendant une demi-heure pour atteindre cet objectif symbolique de commencer à Hochelaga ne nous a pas paru utile. Nous pensons que pour les prochaines années, il fait plus de sens de prioriser des routes qui nous offrent des avantages de combat, parce que la meilleure forme de mémoire est la révolte.

Tue le flic dans ta tête

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Mar 042017
 

De La Fronde: Journal anarchiste montréalais
La fronde est disponible à L’Insoumise et La Déferle

« La meilleure des polices ne porte pas l’uniforme »
– La rumeur, groupe de hip-hop français

La haine des flics ? Vous l’avez aussi ? Ils vous cassent les pieds, vous donne des tickets, vous harcèle, vous arrête, vous embarque, vous matraque, vous vaporise du poivre de cayenne, ou vous lance des lacrymos, vous tabasse, vous surveille, vous suivent, vous agresse, vous font chanter, vous menotte, vous jette en cage, vous crève un œil, vous terrorise?

Ils se sentent importants en se pavanant en uniforme à mettre leur nez dans les affaires de tout le monde. Ils représentent l’autorité de l’État. Ils détiennent le monopole de la violence légitime. Ils font respecter la loi et l’ordre, sous menace de te dérober ta vie et de te foutre en cage. Ils sont les chiens de garde du pouvoir.

Les flics te font chier. Mais au-delà de se foutre le nez dans tes affaires, ils existent pour maintenir le système tel qu’il est et empêcher les gens de se révolter. Malgré ce qu’on en dit, c’est leur fonction principale. On entend souvent l’argument classique évoquant que « les policiers sont gentils, mais comme partout il y a des pommes pourries qui entachent leur réputation ». On justifie leur utilité en exposant sans cesse leurs exploits d’avoir arrêté un tel pédophile ou un proxénète. Ce type d’interventions font certes partie des tâches policières parce que nous avons été historiquement dés-appropriés de nos capacités de gérer les conflits de façon autonome, mais en réalité, le pouvoir se fout du bien-être des gens. Plus un quartier s’embourgeoise et plus ses nouveaux citoyens et commerçants réclameront un quartier propre et sécuritaire. Les flics ne vont pas aller tabasser un proprio qui fait des augmentations de loyer illégales, mais le crackhead au coin de la rue on lui réserve un tout autre sort. « La police au service des riches et des fascistes », nous rappelle le bon vieux slogan.

Le 15 mars arrive vite, et comme chaque année, une manifestation sera organisée par le C.O.B.P. – le collectif opposé à la brutalité policière. Et chaque année, il y a de la confrontation et des arrestations. Le C.O.B.P., comme son acronyme l’évoque, ne s’oppose pas à la police en tant qu’institution, mais à une police brutale. Le collectif s’acharne depuis des années à proposer un discours citoyen quémandant de faire respecter les droits. Ils poursuivent en déontologie policière les policier.e.s aux comportements déviants, ils tentent de faire des recours collectifs contre des arrestations de masses et transformer certaines lois, comme ça a été le cas pour le règlement P-6 qui interdisait le port de masque lors des manifestations. Ce règlement a finalement été invalidé en 2016, grâce aux efforts de plusieurs compagnons et avocats. Néanmoins, une police moins brutale n’existe pas, car sa fonction ultime est de maintenir l’ordre en infligeant la peur. C’est-à-dire que si une révolte incontrôlable éclate, ces chiens armés nous tireront dessus sans hésiter. Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas lutter, sinon que nous devrions affronter la réalité telle qu’elle est. Un flic représente une institution répressive servant au maintien du pouvoir de l’État sur nous. Il n’y a pas de bon flic. Il n’y a aucune bonne loi. Nous voulons combattre tous les germes et les fondements du monde autoritaire, incluant l’État, ses lois, la logique du droit et sa police.

Le pire de tout, c’est que le pouvoir est tellement bien rodé que la police n’a presque jamais besoin d’intervenir afin de faire respecter le statuquo. Le contrôle est intériorisé dans nos corps et dans nos têtes. Nous sommes domestiqués depuis notre naissance à respecter les règles, à aller à l’école, à aller travailler, à respecter l’autorité, à nous conformer. On nous fait croire que nos actes n’ont aucun impact et on nous fait savoir que si nous choisissons d’en finir avec ces institutions ; les propriétaires, l’État, la police, les patrons, etc., c’est la misère et la prison qui nous attend. Beaucoup baissent les bras. Mais la réalité, c’est qu’ils ne peuvent pas être partout et tout le temps comme Big Brother. En s’organisant un peu, il est toujours possible de déjouer les tentacules du pouvoir et de tenter l’irréversible. Il s’agit d’abord d’une dose de courage pour chasser la police de nos têtes et confronter nos peurs.

Expulsons d’abord la police de nos têtes, de nos quartiers et de nos vies. À l’attaque !

Manifs de bruit du Nouvel An dans le sud de l’Ontario

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Fév 072017
 

De It’s Going Down

Pour la huitième année consécutive, des anarchistes du Sud de l’Ontario se sont réunis pour faire résonner la nouvelle année avec une série de manif de bruits à l’extérieur des prisons de la région. Nous faisons cela pour démontrer notre opposition au système carcéral et au monde qui le maintien, et pour rappeler à ceuzes qui sont en dedans qu’illes ne sont pas oublié.es.

Nous avons débuté notre nuit au Centre de Détention Niagara – une institution connue pour sa surpopulation extrême, les suicides des prisonniers, et les grèves de la faim des migrants. Sous la pluie battante, une foule de 35 personnes s’est rassemblée et a marché autour du périmètre de la prison. Une fanfare cagoulée a joué alors que les autres personnes présentes chantaient en allumant des feux d’artifices. Une poignée de screws a essayé de nous chasser de la propriété, mais ils n’ont rencontré qu’insultes et mépris, mais nous terminions notre tour de la prison et avons quitté sans incident.

De là, nous nous sommes dirigé.es vers la Barton Jail, au centre-ville d’Hamilton, où nos effectifs ont doublé. Fameuse pour ses conditions particulièrement mauvaises, la prison a récemment été au centre de l’attention médiatique lorsqu’elle a coupé le chauffage durant des semaines en pleine vague de froid. Des histoires circulent relatant le fait que la température était devenue si froide que l’eau gelait dans les cellulaires et que les détenus étaient forcés de porter des chaussettes sur leurs bras pour tenter conserver leur chaleur.

C’est un arrêt habituel de notre manif de bruit traditionnelle et cette année nous désirions faire un effort plus grand pour communiquer avec ceux qui sont à l’intérieur. Nous avons réalisé un court vidéo, que nous avons fait jouer en boucle sur la façade d’un édifice visible depuis l’intérieur de la prison avec un projecteur portable. On pouvait voir les prisonniers regarder les messages sur les murs à travers leur fenêtre.

Des cagoules, des feux d’artifices et des balles de peintures ont été distribuées avant que nous ne débutions la manif. Après toutes ces années, les gens en sont venus à s’y attendre et à se joindre au plaisir! La prison et les vans de transport des prisonniers ont été recouvertes de peinture, et on a chanté et tenu une bannière qui disait « Monte le chauffage » (« Turn up the heat ») et après qu’une tonne de feux d’artifices aient été allumés, on est partis de notre propre chef.

Contre les prisons et leur monde
Les Anarchistes

Manifestation de solidarité du Nouvel An devant les prisons à Laval et retour sur la situation à Leclerc

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Jan 242017
 

De Toute détention est politique

Pour la cinquième année consécutive, une vigile de bruit s’est déroulée devant les centres de détention à Laval pour souhaiter une bonne année aux prisonnièrEs et leur manifester notre solidarité.

Le groupe d’une soixantaine de personnes accompagné d’instruments de musique et de feux d’artifices s’est regroupé devant le pénitencier Leclerc, le Centre de détention pour personnes migrantes, les résidences de transition B16 et le Centre Fédéral de Formation (FTC). Le rassemblement a également été l’occasion de rendre hommage à Arash Aslani, un ex-détenu du Centre de détention de l’Immigration décédé cette année. Il avait entamé, en 2005, une grève de la faim qui avait menée à sa libération après près d’un mois. Il avait continué depuis à s’impliquer dans les luttes pour les personnes migrantes (pour en savoir d’avantage, cliquez-ici). Les conditions de détention des migrantEs au « Canada » sont particulièrement alarmantes, se retrouvant souvent en détention pour des durées indéterminées sans charges ni procès. Il faut également mentionner qu’au moins deux migrantEs sont décédées durant leur détention dans ces centres cette année.

Retour sur la situation à Leclerc – Un an plus tard

Le transfert des femmes de la prison Tanguay vers Leclerc en février passé aura amené son lot de problèmes et de violences envers les détenues, déjà en position de vulnérabilité imposée par un système carcéral sexiste, raciste et capacitiste. Le transfert effectué de façon complètement désorganisé a causé de nombreuses tensions liées à la mixité dans la prison, entre autre, dans les cas de fouille à nue. Le temps absurde pour instaurer les services de base, l’absence d’accès aux effets personnels (allant jusqu’à 14 jours) et le non-respect des conditions de santé des détenues sont des violations graves que l’État se permet de perpétrer en toute impunité.

Il faut aussi mentionner que de nombreux agents correctionnels dans la prison sont des hommes et que le seul effort fait en ce sens est une mince formation de 4 heures sur la réalité des femmes en prison. La Ligues des Droits et Liberté et la Fédération des Femmes du Québec (FFQ) ont réclamé en mai passé une mission d’observation dans la prison, qui a bien entendu été rejetée par le gouvernement, et la FFQ a subit tellement de coupe dans leur subventions (cause d’austérité) que la moitié de l’équipe a dû être mise à pied, se retrouvant dans l’incapacité de continuer les pressions.

Présentement, le ministre de la sécurité publique affirme que l’ouverture de trois nouvelles prisons à Amos, Sept-Îles et Sorel-Tracy permettra de transférer les 84 détenus masculins de Leclerc d’ici à juin 2017. Il a également laissé entendre en octobre qu’il envisageait la construction d’une nouvelle prison adaptée pour les femmes dans l’Ouest du Québec. Cette optique générale du gouvernement ne cherche en aucun cas à s’attaquer au cœur du problème et se situe dans une idée générale de renforcement du système carcéral. Créer plus de prison n’est pas une solution, il faut réduire le nombre de personnes en prison. La moindre des choses serait de réviser les peines pour les délits mineurs et d’explorer d’autres pistes de solution, particulièrement en communautés autochtones, qui sont souvent les plus touchées. Situation engendrant le morcellement des communautés, l’éloignement, et les soumettant à des institutions coloniales qui ne sont pas reconnues dans leurs traditions (justice alternatives, justice spirituelle, etc).

NOUS NE VOULONS PAS DE MEILLEURES PRISONS, NOUS VOULONS LA FIN DES PRISONS!

Prison, solidarité et isolement au nouvel an

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Jan 132017
 

Soumission anonyme à MTL Counter-info

Le soir du 31 décembre, nous étions un petit groupe de gens à nous rendre à la prison fédérale pour femmes de Joliette, avec une bannière, des casseroles et des feux d’artifice, afin de poursuivre cette tradition en célébrant le Nouvel An avec celles qui sont enfermées derrière les murs de l’État.

À notre arrivée, deux femmes détenues étaient dans la cour de la prison et nous ont demandé de quitter. L’une d’elles est partie à la course pour potentiellement avertir quelqu’un de notre présence alors que l’autre nous expliquait que si on ne partait pas, leurs visites du lendemain allaient être annulées. Contrairement à l’an passé, les filles sont restées à l’intérieur des maisonnées en regardant par la fenêtre. Nous avons envoyé les feux d’artifice en quittant, ne sachant pas comment agir. En vain, nous croyons que les autorités ont puni les détenues l’an passé dû à notre présence et à leur enthousiasme en bloquant peut-être les visites et en les tenant en lock-down. Pas surprenant de leur part, vu qu’ils maintiennent leur autorité en infligeant la peur, et de la sorte, réprimer leur désir liberté.

Jusqu’à la dernière brique, détruisons toutes les prisons !

Appel à renouveller les actions en solidarité avec la grève dans les prisons, du 15 au 22 Octobre

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Oct 102016
 

bannieregreve

Traduit de It’s Going Down

Il me semble plus que nécessaire de résumer ce qui se passe à l’intérieur des prisons américaines depuis le 9 septembre. Grèves de la faim, arrêts de travail et émeutes se sont propagés à une vitesse difficilement compréhensible. Quelques soulèvements nous ont pris.e.s par surprise, comme celles dans les prisons de Floride, alors que d’autres ont grandi à partir d’une organisation à l’intérieur des prisons, comme celles de Kinross au Michigan ou de Holman en Alabama. On estime que plus de 20 000 prisonniers et prisonnières sont impliqué.e.s d’une manière ou d’une autre.

De l’extérieur, les flammes de la solidarité ont brillé tout autour du monde. Drops de bannière, graffitis, manifestations de bruit et bien d’autres actions ont montré que nous veillons aux arrières des gens participant à la grève. Il faut toutefois mentionner que la vaste majorité des actions ont eu lieu lors de la première fin de semaine de grève. Mais la grève, ainsi que la lutte anti-carcérale en générale, représente bien plus qu’une journée ou même une semaine d’action. La lutte n’a pas commencé le 9 septembre et elle n’est pas prête de s’arrêter. Des prisonniers et prisonnières retourneront peut-être au travail alors que d’autres décideront de faire grève pour la première fois. Se donner une date précise à laquelle faire des actions et autour de laquelle bâtir un momentum nous faciliterait la tâche, mais restreindre nos actions dans le temps ne sera jamais assez.

Voici pourquoi nous voudrions lancer un appel pour des actions incessantes en solidarité avec la grève des prisonniers et prisonnières ainsi qu’envers la lutte contre la société-prison. En ce moment, plusieurs sont en trains d’organiser des campagnes contre la répression des prisonnières et prisonniers en grève. Cette lutte est nécessaire bien que pas nécessairement la plus excitante. Mais ce serait une erreur de considérer la lutte dans une perspective linéaire, c’est-à-dire une seule vague contestataire lors de laquelle nous agissons à son apogée et écrivons des lettres lorsque la poussière redescend. Combien de personnes incarcérées n’ont entendu l’appel à la grève que lorsqu’elle a commencé? Combien d’entre eux et elles l’ont su mais ne pensaient pas que suffisamment de gens seraient là pour les supporter? Trois semaines après la grève, les personnes incarcérées à Tubervile en Caroline du Sud se sont révolté contre un garde et ont pris le contrôle de leur dortoir. Comment pouvons nous ralentir alors que des prisonniers et des prisonnières risquent encore leur vie pour leur liberté?

Nous proposons qu’à la semaine du 15 au 22 octobre nous concentrions nos actions afin de rappeler à toutes les personnes incarcérées aux Etats-Unis que nous garderons toujours leur arrière. Encore une fois, il est important de prendre ces dates avec un grain de sel. Personne ne sera choqué d’apprendre qu’une action s’est déroulée le 23 octobre, en novembre ou même en 2017. Dans le même ordre d’idée, nous ne devrions pas attendre le 15 octobre les bras croisés. Le nouvel an est aussi une date à garder en tête puisque que chaque année ont traditionnellement lieu des manifestations de bruits à l’extérieur des centres de détentions même s’il s’agit manifestement aussi d’une date arbitraire.

Lorsqu’il nous semble que le climat est lent et qu’il n’y a pas une forte concentration d’évènements, nous nous laissons souvent aller à la stagnation. Cependant, il faut se rappeler que notre imaginaire et notre sentiment de révolte sont comme des muscles : moins nous les utilisons, plus ils deviennent faible. Il nous faut chasser l’ennui des temps plus calmes pour nous propulser vers l’insurrection. Les actions de solidarité et la lutte individuelle s’inscrivant dans un récit qui nous est propre est un moyen de créer un momentum et d’hausser la tension lorsque le climat de confrontation semble pencher à l’avantage de nos ennemi.e.s.

– «Our Own Timelines» Anathema, Vol 2 Issue 6

Il est indéniable que plusieurs camarades existent à l’extérieur d’une réalité dans laquelle organiser une manifestation ou un rassemblement de bruit à l’extérieur d’une prison est tenable. Beaucoup sont encore à la recherche de camarades avec lesquel.le.s illes pourraient partager des liens d’affinité. Rassembler une foule semble donc une tâche proche de l’impossible. Il existe toutefois encore beaucoup d’opportunités pour agir. Une ou deux personnes peuvent former une équipe pour faire des drops de bannière, poser des affiches, ou bien organiser un évènement dans lequel les gens peuvent écrire des lettes ou s’informer sur la situation en cours, ce qui permettra de former des alliances chez des complices futures. On ne pourra jamais accorder assez d’importance au fait d’écrire des lettres de support et d’appeler à l’intérieur des prisons, mais pourquoi ne pas en profiter pour augmenter nos capacités?

À tout le moins, nous devrions avoir honte que la ville la plus active en terme d’actions de solidarité avec les prisonniers et prisonnières aux Etats-Unis soit Athène en Grèce. Elle à déjà une forte longueur d’avance mais le moins que nous pourrions faire serait d’au moins lui opposer un certain défi!

– Some Restless Uncontrollables

Voici quelques affiches à distribuer. Oups! Comment cette recette de colle à la farine s’est elle retrouvé ici?

“Prison Strike” Tabloid

“Prison Strike” Letter