Montréal Contre-information
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Nov 042014
 

Anti-dev

La semaine dernière a été le théâtre de deux attaques au Canada contre des soldats canadiens par des Musulmans. En réponse, des miliers de personnes ont rempli les rues (à Hamilton), pour agiter des drapeaux et appeler à une surveillance accrue, des arrestations préventives, et encore plus de guerre au Moyen-Orient.

Ces masses revendiquent un État policier. Ça pèse lourd, et on est pris-es à observer avec désarroi, alors que les foules semblent vouloir ressusciter des scènes de propagande des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. Sauf qu’au Canada en 2014, ce qui émeut les foules n’est pas le progrès d’une torche mais celui d’un cadavre transporté de Ottawa à Hamilton.

Les politiques mises de l’avant par ces deux spectacles sont similaires de façon alarmante : pour vaincre l’ennemi à l’extérieur de nos frontières, on doit vaincre l’ennemi intérieur. En théorie, l’armée et la police sont des corps distincts avec des rôles séparés. Mais même si ces attaques ont ciblé des soldats et suivi la décision du Canada de se joidre à la guerre en Irak et en Syrie, leur réponse sera à travers plus de flicage.

Les gens prennent la rue pur appeler à un État policier: Pourquoi tous ces gens suivant une idéologie extrémiste ne sont-ils pas surveillés à journée longue? Si vous avez assez de suspiction pour surveiller quelqu’un, pourquoi vous ne pouvez pas l’arrêter? Quels pouvoir additionnels la police a besoin pour surveiller et juger quiconque a une idéologie extrémiste? Ils appellent à plus de fusion des rôles de l’armée et de la police, pour l’expansion de la guerre de contre-insurgence à l’intérieur du territoire canadien.

Le second soldat tué était de Hamilton et son régiment est situé en plein centre-ville, sur une une étendue de James St qui se gentrifie rapidement, juste à quelques rues de là où j’écris. Durant trois jours, la rue a été la scène d’une prolifération de drapeaux et démonstrations publiques de deuil. Les médias locaux font leur devoir de filmer ce spectacle et le rediffuser à tout le monde – dans la chambre à échos, deuil et nationalisme se font inséparables. Tout questionnement de l’État est perçu comme un manque de compassion pour le héros tragique.

Il n’y a pas de place pour un discours critique en public autour de ça, ce qui est pas surprenant. Jusqu’aux appels habituels pour quiconque visiblement musulman à participer à ce deuil public – l’imam local se rend jusqu’à la caserne pour y déposer une couronne de fleurs et rappeller à tout le monde qu’il est Canadien aussi. T’es avec nous ou contre nous… la logique de la guerre commence à tout envahir. Pendant ce temps en Alberta, dans la même ville qui abrite les avions de chasse qui ont quitté pour l’Irak, des nationalistes ont peint « Go Home » et « Canada » sur la façade d’une mosquée.

Je trouve ça difficile d’éviter la comparaison avec 1936, peu importe comment ça peut être cliché. Les gens ont déjà sauté sur l’occasion de décrire le conflit en Syrie et autour comme un nouveau moment de la Guerre Civile de 1936 en Espagne, il est clair qu’un combat idéologique décisif vient d’être engagé. Cependant, comme en 1936, chaque étape dans la bascule de la rhétorique, de la guerre de proxy à la guerre ouverte a marqué une fermeture du débat, un entonnoir idéologique, et une consolidation du pouvoir. Au moment où la Deuxième guerre mondiale s’est déclenchée, toutes les parties se sont établies plus ou moins dans leur propre forme de fascisme – le début de la guerre a marqué une fermeture pour la possibilité d’une lutte libératrice.

En Syrie, ce fut la stratégie du gouvernement depuis le début. Le gouvernement a répondu aux soulèvements de façon militaire, ce qui a entendu que seulement une réponse militarisée était possible. Alors que le conflit escalada, les possibilités se sont constamment refermées jusqu’à ce que seulement les rôles laissés à être joués furent ceux de soldat, réfugié-e ou bien victime. Et la partie de l’opposition au gouvernment Syrien la mieux préparée pour accepter le paradigme militaire se trouva à être les organisations fascistes religieuses telles Daesh/État Islamique et Al-Nusra. Et ce fut exactement ce que le gouvernment a anticipé – la logique de la guerre a étriqué le champs jusqu’à ce que Bashar Al-Assad pouvait raisonnablement être perçu comme le bon gars.

Les activistes de la base qui ont parti ce soulèvement combattent encoer pour la liberté et la dignité, mais leurs voix ont largement été submergées dans la logique de guerre. Effectivement, le conflit est devenu une lutte entre des fascismes rivaux, séculaires contre religieux, chacuns avec leurs différents supporteurs internationaux.

Les régions kurdes ont cherché à se lancer à l’attaque différemment, sécurant leur autonomie par la force mais en ne prenant pas part à la lutte pour contrôler l’État. Mais inévitablement, la guerre est venue à eux. Les anarchistes en Amérique du Nord se sont de plus en plus intéressé dans les régions Kurdes de la Syrie et la Turquie, où des décennies de lutte de libération nationale plus traditionnelle contre plusieurs États a pavé ont pavé la voie à une nouvelle stratégie de communes fédérées développant l’autonomie pratique dans leurs territoires sans le besoin de s’attaquer à l’État de façon décisive. Plusieurs l’ont décrit comme un système anarchiste. Cependant, la situation de plus en plus dangereuse dans les régions Kurdes de Syrie, aggravée par les actions des États Tursques et Iraqiens, est devenue une justification pour un rôle militaire accru des nations Occidentales dans le conflit, actions qui demeurent au plus grand profit de la dictature d’Assad.

Et voici qu’entre en scène le Canada, avec ses six vieux avions de chasse, se tenant symboliquement du côté des États Unis et des autres gros garçons du pouvoir et de l’influence occidentale.

Quand je parle de comment la logique de guerre clot la discussion, je ne prône pas une quelconque sorte d’idéal démocratique, un échange libre de points-de-vues sur un marché des idées. Je ne veux pas que pouvoir tenir une pancarte « Fuck l’Armée » devant une caserne sans me faire battre. Je parle de fascisme et d’États policiers, où la logique de guerre s’immisce dans chaque aspect de nos vies et demande qu’on se range du côté de l’État-nation qui nous réclame. Quelle sorte de réponse peut-on imaginer à ça?

Ça a pris à plusieurs d’entre nous des environs un long moment à l’admettre, mais le momentum radical s’est atténué. Le pendule s’éloigne de nous dans son mouvement cyclique. Plusieurs anarchistes d’origine (qui pourraient utiliser encore ce mot pour eux-mêmes quand ça leur convient) ont déjà remarqué cela, et ont glissé vers des positions plus sécures au sein de la gauche institutionnelle. Des anarcho-lobbyistes, des anarcho-bureaucrates, des académiques anarchistes. Dans un contexte d’affaiblissement, peut-on imaginer une réponse aux appels à un État policier qui ne consiste pas en un retrait?

Les anarchistes et autres radicaux d’ici ont une histoire récente d’être arrêtés et accusés sur base d’idéologie et d’actions « extrémistes » qui n’avaient même pas été mises en pratique – plusieurs d’entre nous ont été pris dans le filet préalablement au G20 de 2010. Le G20 tout comme la réponse à la grève étudiante massive de 2012 à Montréal a démontré la volonté et la capacité de l’État à militariser même une ville majeure, et jusqu’où ils peuvent aller pour nous forcer au silence si c’est commode ou nécessaire pour eux de nous considérer comme une menace. Ces mémoires fraîches et notre capacité réduite pour la confrontation démontre la lourdeur du climat pesant sur nous alors que le deuil public bascula sans faille dans le nationalisme, pour devenir par la suite un appel pour un accroissement massif du flicage.

Les anarchistes cherchaient déjà des façons d’en savoir plus sur le conflit en Syrie et dans les environs et avaient commencé à offrir de la solidarité pratique aux groupes Kurdes qui semblaient partager nos valeurs. Mais avec la participation matérielle du Canada dans la guerre pour supporter les régions kurdes, ne sommes-nous pas simplement en train de s’aligner avec les nations occidentales dans une guerre impérialiste? Ou y a-t-il de l’espace pour attaquer autant l’intervention militaire que les groupes fascistes en Syrie?

En 1936, plusieurs anarchistes ont pensé qu’il y avait un terrain pour une lutte libertaire au sein d’un choc à venir entre les fascismes socialistes et capitalistes. Le conflit éclata en Espagne, et ils s’y sont déplacé de partout dans le monde pour combattre les fascistes avoués de Franco seulement pour se trouver attaqués par les fascistes qui se disaient communistes.

Leur lutte pour l’anarchie devint une note de bas de page pour l’incroyable massacre qui suivit, mais après l’Espagne ce fut clair qu’aucune des puissances se battait pour la liberté. Quoique bien-sûr tous l’ont clamé hypocritement, et plusieurs ont choisi de croire que le moindre des maux n’était pas tant un mal.

Les deux jeunes hommes qui sont morts en attaquant des soldats canadiens la semaine dernière ont tenté de voyager au Moyen Orient un peu avant, et au moins un des deux a explicitement essayé de joindre le Daesh. La propagande fasciste contient toujours un brin de vérité, qui dans le cas de Daesh est la réalité de l’histoire de l’impérialisme occidental au Moyen Orient durant le 20ième siècle. Les pays occidentaux ont redessiné la carte politique, imposé le modèle de l’État-nation, instaurant ou renversant des dictateurs d’un seul coup, et le plus important a peut-être été le sionisme et l’État d’Israël. Ce brin de vérité est alors utilisé pour soutenir une lecture romancée de l’histoire et une vision de retour à une forme de vie plus pure – pour Daesh, l’histoire ayant fait ses preuves étant que les nations musulmanes sont subjuguées parce qu’elles ne sont pas assez pieuses et que la véritable piété Musulmane est fondée sur une lecture strictement à la lettre du Qu’ran et du Hadith. Et au final ce discours est utilisé pour amasser du support pour un projet politique militaire et totalitaire qui préfigure une expansion infinie et légitimise un joug autoritaire à travers des campagnes militaires victorieuses à l’étranger.

L’État Canadien s’est toujours efforcé à se définir et soulever les passions de la part de ses sujets. Un pays avec une courte histoire, qui dépend d’un formattage des histoires des nations indigènes et de son génocide, et à l’instar des États-Unis, n’a pas eu de bataille fondatrice pour son auto-détermination, seulement un coup de crayon bureaucratique. Le Canada n’est jamais devenu une cause, à la frustration des élites politiques, quoiqu’il n’a pas abandonné l’idée d’en devenir une.

Les médias demandent sans cesse qu’est-ce qui pourrait attirer les jeunesses Canadiennes vers l’idéologie de Daesh. Mais quelqu’un pourrait aussi se demander ce qui a mené ce jeune soldat tué à Ottawa à prendre les armes en défense d’un État-nation génocidaire et impérialiste. Des interviews avec sa famille démontrent qu’il aimait l’armée depuis son enfance, il semble que c’était dans son sang, comme ils disent. Pour aussi dégueulasse que ça puisse être de prétendre qu’un enfant soit né pour suivre des ordres de tuer et mourir, le Canada utilise cette même sorte de discours que Daesh pour attirer à sa cause les mêmes jeunes hommes sans desseins et fétichisant la guerre.

Le brin de vérité dans la propagande Canadienne est que le peuple au Canada jouit de beaucoup de libertés. Le discours historique est que de braves explorateurs amis des autochtones (qui pour une certaine raison sont disparus) et qui à travers leurs labeurs et dévouement, ont ouvert le pays d’un océan à l’autre, et développé une nation éclairée tout en évitant les excès des États Unis. Le projet autoritaire semble différent ici – c’est un échange de complicité pour le privilège incluant le privilège de ne pas se farie achaler par des enjeux politiques. En des temps de crise cependant, plus nous est demandé pour qu’on puisse demeurer du bon côté de l’État.

Après que la mosquée de Cold Lake fut vandalisée, de soi-disant bons Canadiens sont venus, ont aidé à la nettoyer, et ont chanté l’hymne nationale une fois dehors. Le choix offert aux Musulmans Canadiens est clair : de quel côté du nationalisme Canadien voulez-vous être? Voulez-vous être attaqués ou bien nous joindre en chantant l’hymne? Voudriez-vous plutôt vous égayer à regarder les avions de chasse quittant Cold Lake, ou bien avoir à esquiver leurs bombes en Iraq? Allez-vous accepter de donner à la police de nouveaux pouvoirs ou bien risquer de devenir une cible?

Il se présente que les anarchistes du territoire Canadien n’ont pas eu cette fois à voyager pour prendre part à notre Espagne de 1936; e conflit est opportunément venu à nous et maintenant seulement de continuer à faire comme avant est de choisir un camp. Il n’y a pas de position neutre ici, et le terrain glisse rapidement.

En un moment d’atténuation de l’énergie radicale comment on s’oriente dans cette logique de guerre? Entre des fascismes concurrents, peut-on trouver ceux-elles avec qui nous partageons une affinité sur le terrain au Moyen Orient, et est-ce que notre habileté à la solidarité influencera leur lutte ici ou là-bas? Est-ce que de s’organiser contre de nouvelles mesures répressives nous amènera les opportunités pour répandre la lutte, ou cela nous rendera-t-il plus isolés et vulnérables dans la répression? Quelles sortes de soutien et de solidarité sommes-nous intéressés à apporter aux communautés musulmanes qui se font continuellement plus cibler par l’État, et quelles opportunités pourraient être crées en y bâtissant des liens?

Nous n’avons pas de conclusions à offrir. Les routes à Hamilton vont êtres fermées Mardi pour les funérailles d’un soldat. Il y a deux mois, deux jeunes hommes musulmans furent attaqués et sévèrement battus sur leur chemin de retour de la prière du vendredi. Un signe face à la mairie montre un compte à rebours pour le début des jeux PanAm, et nous savons que l’appareil sécuritaire pour cet événement est déjà à plein régime, cherchant la région d’Hamilton pour des menaces possibles pouvant justifier sa propre existence. Devrions-nous aller à l’offensive contre une escalation, ou devrions-nous profiter de ce moment d’attentes diminuées pour se retirer de la confrontation et renforcir nos réseaux? Quelles ooportunités existent en ce moment? Pouvons-nous trouver des façons de refuser leur logique de guerre et continuer notre lutte pour l’anarchie?

Nov 022014
 

Le 31 octobre 2014, les juges ont rendu leur verdict dans le procès fédéral contre Amélie Trudeau Pelletier, Fallon Poisson Rouiller et Carlos López Marín pour le délit de “dommages à la propriété d’autrui” sous forme d’incendie (attaque du Secrétariat de la Communication et des Transports). Nos compagnons ont été condamnés à 7 ans et six mois de prison.

Les avocats feront appel du verdict sous quinze jours. Le verdict du procès local pour avoir rompu la paix publique et causé des dommages (attaque d’un concessionnaire Nissan) n’a pas encore été rendu.

Solidarité avec Carlos, Amélie et Fallon !
Liberté pour Fernando* et Abraham** !
A bas les murs des prisons !
Liberté pour tous !

NdT :
* Arrêté le 13 décembre 2013 lors des manifs contre la hausse du prix des transports à Mexico, Fernando Bárcenas Castillo est actuellement en préventive au Reclusorio Norte, accusé d’avoir incendié l’arbre de Noël de l’entreprise Coca Cola.
** Originaire de Tlaxiaco (Oaxaca), Abraham Cortés Ávila (23 ans) purge depuis juin 2014 une peine de prison de 13 ans et quatre mois de prison pour “tentative d’homicide”, “outrages à l’autorité” et “attaques contre la paix publique” suite aux émeutes du 2 octobre 2013 à Mexico. Il est incarcéré au Reclusorio Norte.

Oct 222014
 

Anti-dev

Au cours de la nuit du 21 septembre 2014 on a mis le feu à des câbles de télécomms du train sur la ligne Brigham-Sherbrooke-USA, en pensant aux résistants Algonquins qui se sont fait expulser d’un site archéologique, ainsi qu’aux prisonnières Amélie, Fallon et Carlos (5E3) détenues dans des prisons mexicaines depuis des mois. On a pris le temps de choisir un pont ferroviaire en plein milieu de nulle part près de Waterloo comme endroit approprié pour ce sabotage, car les câbles enfouis sortent à l’extérieur. C’est une tactique très facile qui peut être reproduite partout où y a un pont ferroviaire. Du carburant a été versé par une petite ouverture dans le coffrage d’acier protégant les câbles, puis allumé, causant une joyeuse petite explosion de flammes à l’intérieur du conduit. Seulement quelques secondes plus tard ça sentait le caoutchouc brûlé à quelques mètres de distance.

Bien-sûr que ça a pas causé la chute du système techno-industriel! Sa société a l’air d’être encore bien fonctionnelle aujourd’hui. Mais faut commencer par quelque part pour l’attaquer. Cet acte a donné l’impression de couper un nerf de la machine sociale technologique. Ça nous a aussi fait du bien de se bouger le cul en plein milieu de la nuit pour ça.

En guise de bonus, des affiches de développements résidentiels ont aussi été vandalisées durant les nuits suivantes, chacune au nom d’Amélie, Fallon et Carlos, trois anarchistes emprisonné(e)s au Mexique depuis plusieurs mois. Deux affiches dans Saint-Etienne-de-Bolton, pas très loin de ce sabotage, où on été peint « Écocide », et un grand panneau de développement sur le bord de l’autoroute 10 liant Montréal à Sherbrooke, non loin de là.

Ces gestes sont loin d’être de l’intensité de attaques dont ils-elles sont accusé(e)s, mais quand même une autre extrémité de même la machine sociale qui voile et détruit le vivant, ici comme au nord de l’Alberta comme au Mexique et ailleurs.

On profite de l’opportunité pour faire part de notre vision partagée sur la lutte au progrès de la techno-civilisation: L’épidémie de ce genre de pollution visuelle joue un rôle clé dans le processus de destruction qui pave la voie à une invasion de la société techno-industrielle, or de perturber son image tout en essayant de passer un message clair quand c’est possible peut efficacement perturber sa progression. Il y a pas de géopolitique du vandalisme, ce qui importe étant seulement la sensibilité de la cible pour l’infrastructure qui est derrière, et celle-ci on la trouve foutrement sensible. Alors que des tas de graffitis dans la Ville-usine vont au moins exprimer une critique et donner une impression virtuelle -voire prétentieuse?- de désordre, au mieux dénoncer publiquement les fascistes et les flics et le capital; des étalements périurbains peuvent être arrêtés ou ralentis en résultat du vandalisme persistant contre ces représentations du capital (ici, l’industrie gangstériste de la construction et tous ces parasites qui veulent se payer leur yatch avec de l’argent facile issue de la vente de propriétés entièrement fictives, qui sont pas mal les mêmes ordures qui se paient des résidences secondaires de luxe avec le pognon issu de la gentrification dans la ville. Tu figures?). On en a la preuve, par expérience… on a vu des corporations immobilières se retirer de développements, apparemment à cause d’affiches immobilières récursivement vandalisées. On croit que ce genre de tactique, même si elle peut paraître de bas niveau ou moche pour certain(e)s, mérite d’être remise au menu de l’attaque, au moins comme hors d’oeuvre. Y a au fer de lance de la civilisation des tas d’opportunités de faire de l’art subversif, au moins. Un bon contexte, aussi, pour répandre des mêmes anti-civs!

Pour toutes les créatures tuées ou expulsées par la machine de mort de la société qui continue d’envahir.

Pour le sauvage!

– le Roi Ludd et son armée de Fénians, de l’ombre de la forêt

Oct 192014
 

Un geste de solidarité …

Dans la nuit du 12 octobre, nous avons saboté deux établissements bancaires avec des pierres, des frondes et des cocktails molotov dans le secteur d’Iztapalapa à Mexico.

La solidarité révolutionnaire, c’est aussi la manière dont nous montrons notre soutien aux compagnons emprisonnés en grève de la faim depuis le 1er octobre [jusqu’au 17, NdT] en attaquant les responsables de cette vie quotidienne misérable. C’est notre réponse au harcèlement envers les compagnons par des gardes, les médecins et le personnel des établissements pénitentiaires. Voilà pourquoi c’est une cible facilement identifiable et en rapport avec la domination.

La perspective anarchiste insurrectionnelle va au-delà du fétichisme du feu et des armes. Notre approche de l’anarchie est une lutte qui n’a aucun intérêt à être un spectacle télévisé, ni d’un besoin « d‘auto-promotion » en raison du manque de promotion de l’Etat. Donc c’est une communication simple et directe qui correspond à l’exigence du moment par rapport aux compagnons en grève; un moyen simple et facilement reproductible.

Le point de vue anarchiste insurrectionnelle est une méthode souvent adapté à la généralisation des conflits individuels et sociaux qui subvertissent la normalité. Ouvrons les possibilités d’une vraie révolution pour l’insurrection comme de nombreuses autres formes (dans leur intégralité). Une méthode anarchiste pour un changement radical et profond.

Sans médiation ni dialogue avec l’Etat et le Capital !

Par la lutte contre le pouvoir quel qu’il soit, y compris le soi-disant pouvoir populaire qui nous est vendu comme de l’autonomie !

Traduit de l’espagnol de contrainfo, par lechatnoiremeutier

Oct 182014
 

Le 17 octobre 2014, les compagnons Carlos López, Mario González, Fernando Barcenas et Abraham Cortés ont mis un terme à leur grève de la faim qu’ils ont commencé le 1er octobre.

Les compagnons vont bien, sans complications ou dommages physiques. Ils donneront bientôt les raisons et motifs visant à mettre fin à cette grève.

Pour l’instant c’est la seule information que nous avons pour le moment.

Liberté pour tous ! A bas les murs des prisons !

Croix Noire Anarchiste Mexico

Oct 152014
 

Depuis le 1er octobre 2014, quatre prisonniers anarchistes dans différentes prisons de la ville de Mexico sont en grève de la faim illimitée: Carlos López Marín (« El Chivo« , qui est détenu dans la prison de l’Est), Mario González (dans la Tour médicale Tepepan) et Fernando Bárcenas et Abraham Cortés Ávila (dans la prison du Nord).

Ci-dessous un rapport sur leur état de santé après 15 jours de grève de la faim:

Carlos López a perdu près de 7 kilos. Le compagnon est toujours séparé de la population carcérale générale, il est détenu dans la zone des nouveaux arrivants où il a été transféré depuis le début de la grève de la faim. Durant les premiers jours, il partageait une cellule avec un autre prisonnier, mais depuis le 5 octobre, il est détenu seul. Il ressent des remontées gastriques, des brûlures d’estomac, de l’affaiblissement et de légers vertiges. Ils l’ont transféré de la cellule jusqu’à 4 fois par jour pour l’emmener au service médical de la prison, surtout tôt le matin, pour prendre ses données et mesurer sa tension artérielle, étant donné que la balance ne fonctionne pas et ils n’ont pas l’équipement nécessaire pour vérifier les taux de glucose dans le sang. Le lundi 13 octobre, une infirmière de l’équipe médicale de solidarité a tenté de l’examiner, mais elle s’est vue refuser l’entrée pour ne pas avoir l’autorisation. La condamnation de Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson, accusé-es de dommages et attaques à la paix publique dans la première affaire jugée au niveau local, devrait être prononcée dans les dix prochains jours.

Mario González est confronté à des problèmes, surtout au pancréas, ainsi que les changements observés dans les reins et le foie pendant les jours de grève de la faim. Son état est considéré comme stable par un médecin de l’équipe médicale de solidarité qui l’a examiné mardi. Il continue à présenter les mêmes symptômes qu’il avait les jours précédents (douleur abdominale, l’anxiété, irritabilité et difficultés de concentration), sauf que la douleur abdominale a augmenté. Le directeur de la Tour médicale Tepepan a entravé l’accès au dossier médical de Mario; le médecin solidaire a eu accès au dossier le 15 octobre, et demande que des essais en laboratoire soient de nouveaux faits. Le compagnon a perdu environ 10 kilos. Il est actuellement en attente de la résolution d’une requête qu’il a déposé contre la condamnation.

Fernando Bárcenas a perdu 3 kilos et 200 grammes, tandis qu’Abraham Cortés (dont la condamnation à 13 ans et 4 mois de prison a été récemment confirmé par une cour d’appel) a perdu 3 kilos et 900 grammes. Les deux camarades restent dans la zone des nouveaux arrivants où ils sont détenus depuis leurs incarcérations respectives. Ils sont sortis des cellules pour un contrôle médical à plusieurs reprises dans les premières heures de la matinée, de sorte qu’ils ne puissent pas avoir suffisamment de repos après une bonne nuit. Ils ont une restriction d’appels téléphoniques.

Note de Contra Info:

Mario González et Abraham Cortes ont été arrêtés le 2 octobre 2013, au cours des commémorations combatives du massacre de Tlatelolco en 1968. Mario González a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, accusé d’attaques contre la paix publique, tandis qu’Abraham Cortes a été condamné à 13 ans pour tentative d’homicide.

Fernando Bárcenas Castillo a été arrêté le 13 décembre 2013 au cours des protestations contre la hausse du prix des billets de métro de la ville de México. Il se trouve depuis en prison préventive, accusé d’avoir brûlé l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola.

Carlos López Marin a été arrêté avec Amelie Pelletier et Fallon Poisson le 5 janvier 2014 pour participation à l’attaque (à coups de pierres et de cocktails molotov) des installations du Secrétariat des Communications et des Transports et d’un concessionnaire Nissan dans la ville de México. Le 17 février 2014, les accusations de terrorisme sont abandonnées, mais pas les mesures de prison préventive, puisque les accusations de dégradations et d’attaques à la paix publique restaient en vigueur. Le procès à leur encontre a débuté le 3 avril 2014, mais on a appris le 16 mai 2014 que les compagnon-ne-s devraient se présenter à deux procès en pénal distincts : l’un inclus dans la juridiction locale pour l’attaque au concessionnaire NISSAN, et l’autre au niveau fédéral pour l’attaque au Secrétariat des Communications et des Transports. Selon les dernières nouvelles dont nous disposons, la dernière audience du premier procès a eu lieu le 16 juin 2014, sans que les sentences ne soient prononcées, tandis que le second procès reste ouvert.

Oct 092014
 


Vendredi dernier dans la nuit, un énorme graffiti est apparu sur le mur de la salle à manger du dortoir C de la prison de San Marta dans laquelle nous sommes séquestrées. Le graffiti exprime notre solidarité avec les compagnons anarchistes Abraham, Fernando, Mario et Carlos en grève de la faim indéfinie. Depuis ce vendredi, nos camarades prisonnières ne cessent de commenter l’œuvre bien visible.

Ça change des « je t’aime » peints habituellement dans les couloirs de la prison ! Il y a un caractère de confrontation, en rupture avec la passivité quotidienne.

L’objectif a été atteint ! C’est une manière de lancer le débat et ainsi créer des espaces de réflexion à l’intérieur de la prison. C’est une des façons que nous avons ici à l’intérieur pour attaquer la paix sociale et la pacification. Dans notre perspective, il y a de nombreuses manières de lutter et de prendre une position de refus de l’autorité.

L’intention n’est pas de réclamer l’innocence de qui que ce soit, mais bien de générer des contextes de conflit et de rupture avec l’ordre établi. De plus, nous savons que l’initiative des compagnons en grève de la faim a été médiatisée dans le contexte du 2 octobre dans les moyens de communication de masse, mais nous savons que ce n’est pas l’intention des compagnons, car nous refusons d’utiliser les réseaux des médias de masse, encore moins pour y exposer un discours d’innocence.

En solidarité avec les compas en grève de la faim !
Ni coupables, ni innocents

Prison pour femmes de Santa Marta

Oct 022014
 

Contra-info

Nous avons décidé, comme contribution aux activités de solidarité avec les prisonnier-e-s, d’attaquer ceux qui ont contribué à la détention de plusieurs de nos compagnon-ne-s. Le travail d’espionnage qu’assument les corps de sécurité de l’université en collaboration avec le système judiciaire mexicain est bien connu.

En ce qui concerne les faits survenus le 30 septembre dans la Cité Universitaire, nous voulons simplement dire que nous ne cesserons pas de descendre dans les rues dans le but de propager l’action anti-autoritaire, jusqu’à ce que nos compagnons marchent de nouveaux à nos côtés et que nous détruisions cette société d’exploitation dans sa totalité.

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIER-E-S ANARCHISTES ! LIBERTÉ TOUT DE SUITE !

MARIO GONZALEZ, ABRAHAM CORTES, FERNANDO BARCENAS, CARLOS LOPEZ, AMÉLIE PELLETIER, FALLON POISSON

SI VOS LOIS LIMITENT NOTRE LIBERTÉ, NOS ACTIONS LIMITERONT VOS VIES !

Oct 022014
 

Aux médias libres
Aux peuples du monde
Aux opprimé-e-s

Poussés par un sentiment de rébellion, un rejet déclaré et un dégoût véritable envers tous les mécanismes de contrôle, dont le système pénitentiaire, nous, individus anarchistes et libertaires, depuis notre position de prisonniers séquestrés par l’État mexicain, avons décidé d’utiliser l’un des quelques outils de lutte dont nous pouvons nous emparer depuis l’enfermement : la grève de la faim, à partir d’aujourd’hui, 1er octobre, à un année de distance des arrestations du 2 octobre 2013, à 10 mois de la séquestration de Fernando Bárcenas et à 9 mois de celle d’Amélie, Carlos et Fallon.

Pour nous, la grève n’est pas synonyme de faiblesse, et nous cherchons encore moins à sombrer dans une posture victimisante, au contraire. Nous l’assumons en tant qu’alternative de lutte que nous considérons propice pour agir dans une logique de protestation et d’insoumission face à l’emprisonnement de nos corps et pour l’humiliation, l’isolement et la frustration qu’induit le fait d’être reclus dans ces centres de terreur. Nous optons pour le passage à l’acte plutôt que d’accepter la prison comme quelque chose de “normal”.

L’État cherche à former des citoyens dociles et serviles pour maintenir son “ordre social” établi et ainsi pouvoir nourrir la structure de production capitaliste que ne bénéficie qu’à la classe dominante. Les prisons ont un rôle primordial dans la configuration de ces bons citoyens. En réalité, c’est à la société bourgeoise que l’on cherche à réadapter les prisonnier-e-s.

Nous rejetons la supposée fonction de réintégration que la prison pourrait amener dans nos vies. Non seulement nous ne la considérons pas comme utile, mais plutôt comme portant très largement préjudice. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes décidés à poursuivre nos luttes pour la détruire, en commençant par de petites actions de négation et en ignorant son influence sur nos vies.

Nous déclarons cette grève de la fin indéfinie, sans revendication ni demande aucune. Nous en cherchons pas à améliorer la prison ou nos conditions. Il s’agit simplement de rejeter sa fonction hors de nos vies, en agissant de façon coordonnée et solidaire.

Avec cette action, nous accompagnons la protestation du 2 octobre, à 46 ans du génocide de Tlatelolco, sans oublier ni pardonner, faisant la guerre jusqu’à la fin de l’oppression.

Nous ne cesserons jamais d’aspirer à notre liberté !
Nous n’abandonnerons pas la lutte pour elle !

Jorge Mario González García (Tour Médicale de la Prison de Tepepan)

Carlos López “El Chivo” (Prison Est)

Fernando Bárcenas Castillo (Prison Nord)

Abraham Cortes Ávila (Prison Nord)

Source

Note de Contra Info:

Mario González et Abraham Cortes ont été arrêtés le 2 octobre 2013, au cours des commémorations combatives du massacre de Tlatelolco en 1968. Mario González a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, accusé d’attaques contre la paix publique, tandis qu’Abraham Cortes a été condamné à 13 ans pour tentative d’homicide.

Fernando Bárcenas Castillo a été arrêté le 13 décembre 2013 au cours des protestations contre la hausse du prix des billets de métro de la ville de México. Il se trouve depuis en prison préventive, accusé d’avoir brûlé l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola.

Carlos López Marin a été arrêté avec Amelie Pelletier et Fallon Poisson le 5 janvier 2014 pour participation à l’attaque (à coups de pierres et de cocktails molotov) des installations du Secrétariat des Communications et des Transports et d’un concessionnaire Nissan dans la ville de México. Le 17 février 2014, les accusations de terrorisme sont abandonnées, mais pas les mesures de prison préventive, puisque les accusations de dégradations et d’attaques à la paix publique restaient en vigueur. Le procès à leur encontre a débuté le 3 avril 2014, mais on a appris le 16 mai 2014 que les compagnon-ne-s devraient se présenter à deux procès en pénal distincts : l’un inclus dans la juridiction locale pour l’attaque au concessionnaire NISSAN, et l’autre au niveau fédéral pour l’attaque au Secrétariat des Communications et des Transports. Selon les dernières nouvelles dont nous disposons, la dernière audience du premier procès a eu lieu le 16 juin 2014, sans que les sentences ne soient prononcées, tandis que le second procès reste ouvert.

Sep 012014
 

Camotazo

Pourquoi avoir attaqué le secrétariat des communications et transports ?
5E : au sujet de nos compagnon.ne.s anarchistes prisonnièr.e.s

Le 5 janvier 2014 les compagnon.ne.s anarchistes Carlos López Martin “El Chivo”, Fallon Poisson et Amélie Pelletier ont été arrêté.e.s dans la ville de Mexico, suspecté.e.s d’être les responsables de l’attaque de l’un des bureaux du Secrétariat des Communications et Transports (SCT). Carlos se trouve dans la prison Reclusorio Oriente et Amélie et Fallon dans le Reclusorio de Santa Martha après avoir terminé une détention préventive de 40 jours et une tentative ratée de les inculper légalement de “terrorisme”. Entre autres pantomimes judiciaires les compagnon.ne.s font face en ce moment à deux procès pénaux : un par la juridiction locale pour les délits d’attaque à la paix publique et dommages aggravés (attaque sur un concessionnaire Nissan) et pour lequel ils/elles ne peuvent pas avoir de liberté sous caution et un autre plus fédéral pour le délit de dommages sur propriété privée (attaque sur le Secrétariat des Communications et Transports) [1].Qu’elles/ils soient coupables ou innocents on s’en fiche, vu que nous avons toujours maintenu une posture irréductible contre les prisons et contre toute influence psychologique et sociale que son existence peut générer. La solidarité avec ceux qui par leurs pensées et actions affrontent ce système de mort et de domination (et même contre vents et marées) c’est ce qui nous intéresse et c’est pour ça qu’on voulait qu’ils/elles sentent notre complicité et fraternité sincère avec leur cause qui est la nôtre. Nous saluons avec fierté leur fermeté pour coopérer le moins possible avec l’autorité et garder bien droite leur dignité anarchique.

Le débat par rapport à la revendication ou non des attaques et sabotages a toujours existé, et de nombreuses actions sont revendiquées à travers des communiqués expliquant les raisons de celles-ci. De nombreux/ses compagnon.ne.s ont affirmé par l’idée de la “propagande par le fait” que les actions doivent s’expliquer d’elles-mêmes et que dans le cas contraire ça devrait être le mouvement lui-même qui devrait chercher à leur attribuer cette objectivité explicative à travers la réflexion et l’analyses de ces actions. En sachant qu’il n’y a pas de communiqué sur cette action nous voulons aborder ici la raison d’un tel acte, essayant ainsi de donner une projectualité à notre lutte libertaire. Évidemment ce que nous pouvons dire à propos de ces faits n’est que notre opinion.

Pourquoi attaquer le SCT ?

Sans aucun doute aucune institution étatique ne mérite un quelconque respect, car elles font toutes partie de ce système complexe social-artificiel de domination, mais ça vaudrait la peine de s’intéresser à ce que cette institution fait pour comprendre pourquoi quelqu’un décide de passer à l’action :

D’après la loi organique de l’administration publique fédérale dans son article 36 le SCT est chargé des fonctions suivantes :

Formuler et mener les politiques et programmes pour le développement du transport et des communications selon les besoins du pays.

Réguler, superviser et surveiller les services publics de courrier, télégraphes et leurs divers services; gérer l’administration des services fédéraux des communications électriques et électroniques et leur liaison avec les services publics similaires attribués aux services privés de téléphone, télégraphes, et sans-fils et avec les services étatiques et étrangers, ainsi que le service public de traitement d’informations à distance.

Attribuer des concessions et permis au préalable de l’avis du Secrétariat de Gouvernement (Mexique), afin d’établir et exploiter les systèmes et services télégraphiques, téléphoniques et de communication sans-fil pour les télécommunications et satellites, de services publics de traitement d’informations à distance, de stations de radio expérimentales, culturelles et d’amateurs et de stations de radiodiffusion commerciales et culturelles; ainsi que surveiller l’aspect technique du fonctionnement de tels systèmes, services et stations.

Réguler et surveiller l’administration des aéroports nationaux, attribuer des permis de construction d’aéroports privés et surveiller leur opération.

Construire les voies ferroviaires, gares et terminaux de caractère fédéral pour l’établissement et l’exploitation du train, et la surveillance technique de leur fonctionnement et opération.

Attribuer des concessions et permis pour l’exploitation de services de transports sur les routes fédérales et surveiller leur fonctionnement et opération, ainsi que l’exécution des dispositions légales respectives.

Construire, reconstruire et conserver les chantier maritimes, portuaires et de dragage, installer la signalétique maritime et fournir les services d’information et sécurité pour la navigation maritime.

Construire et conserver les chemins et ponts fédéraux, y compris les internationaux;,ainsi que les stations et centrales de transport routier fédéral.

Construire des aéroports fédéraux et coopérer avec les gouvernements des États et les autorités municipales, dans la construction et conservation de chantiers de ce genre.

Réguler la construction de chantiers dans la république.

Entre autres choses.

Traduisant du langage légal au langage du pillage et de la destruction.

En prenant en compte les points antérieurs nous pouvons nous rendre compte de comment cette institution fonctionne dans l’édifice capitaliste du Mexique afin de développer le “progrès” technologique et industriel. C’est-à-dire, c’est le lien institutionnel étatique qui travaille pour que les infrastructures communicatives se développent autant dans les zones urbaines que dans les zones rurales et dans d’autres espaces naturels afin de maintenir le flux de la production et des marchandises. Ce qui veut dire qu’ils sont directement responsables de la destruction de la nature et de la consolidation de nouveaux tissus de Pouvoir et d’esclavagisme.

La coupe brutale des arbres, le déplacement et l’assassinat d’animaux et de communautés sont la conséquence de leur attitude pour la construction et le développement des routes par lesquelles se déplacent leurs sales marchandises dans l’intention de générer de juteux profits politiques et économiques. Ce qui a toujours été la raison principale de ces projets de routes, qui dans la plupart des cas sont faits dans la ferme intention de faire avancer les “méga projets” qui ne sont ni plus ni moins que des firmes industrielles – barrages, centrales hydroélectriques, thermoélectriques, mines, parcs éoliens , etc. – dont le système a besoin pour nourrir en énergie son mécanisme vaste et irrationnel de production et de consommation, qui dû aux dommages brutaux que son avancée fait à la nature a besoin de toujours plus de sources d’énergie à exploiter.

Tout en sachant que de tels faits ne se répètent pas uniquement à travers le Mexique mais partout dans le monde, nous allons illustrer certaines choses.

– À Tepoztlán, Morelos, il y a un projet d’extension de l’autoroute de La Pera-Cuautla qui a comme objectif de faciliter les travaux pour la construction du “Plan Integral Morelos” qui consiste en des centrales thermoélectriques et un gazoduc dans la communauté de Huexca, commune de Yecapixtla. Ces projets ont été attribués aux entreprises espagnoles  Abegnoa y Elencor. En mettant en place cette extension ce sont 50400 hectares et diverses sortes de flore et de faune de la région qui seront affectés, en plus de trouer les montagnes de Chalchiteptl, Cematzin, et Yohualtepetl. Ils veulent construire la centrale thermoélectrique sur 45 hectares limitrophes au peuple indigène Huexca, et on évalue qu’elle consommera 24 millions de litres d’eau par jour, et la moitié de cette eau polluée par le chlore et l’acide sulfurique sera reversée dans le fleuve Cuautla.

– Il y a aussi le cas de l’extension de l’autoroute Toluca-Naucalpan afin d’accélérer le flux de marchandises entre secteurs industriels, ce qui rasera une grande partie de la forêt de Agua Otomí-Mexica, qui va de Tequixquiac  jusqu’à Villa del Carbón, et détruira les communautés ñañhú, ñuhú, mazahua et otomí, et provoquera l’extinction et la destruction de centaines d’espèces animales, végétales et de zones humides qui sont déjà en danger de disparition. Tout cela pour permettre à l’entreprise Autoroutes Vanguardia S.A de C.V.  de fructifier.

– La construction d’aéroports qui, comme tous projets urbanistiques, amène destruction et pillage de la terre. Le genre de projets qu’on a vu à Atenco, et qui en ce moment refont surface.

Internet, radios communautaires, courriers : la communication entre les personnes entre les mains de la répression

Si nous savons que les moyens de communication et d’information comme internet, les emails, les portables, etc. ne garantissent pas la sécurité totale à cause des flics autant au niveau national qu’à l’étranger, il faut souligner la récente acquisition de programmes d’espionnage cybernétiques de la part du Parquet Général de la République [2]. Avec l’approbation de la “Loi Telecom” le SCT se remet sur le devant de la scène en tant que responsable de la répression et de la désarticulation de mouvements par l’espionnage d’individus et de groupes gênants ou subversifs à travers internet et les entreprises téléphoniques comme Telmex, par l’écoute des communications personnelles et la surveillance par géolocalisation, ainsi que la suspension de communication et d’information dans des zones de conflit et de résistance, ce qui affectera directement les radios communautaires et pirates et les médias libres et de contre-information qui font office de nœuds de communication au sein des différentes luttes qui ont lieu dans le pays [3].

Ce ne sont pas les raisons qui manquent, le problème c’est le système

Nous n’avons décrit que quelques faits qui démasquent ce qui pour des yeux acritiques ne sont que des simples bâtiments et personnes faisant leur travail administratif. C’est évident que nous ne voulons pas lancer un appel réductionniste contre le SCT qui serait la seule institution étatique à participer à la gestion de la domination. L’intégralité de ce qui compose l’État fonctionne conjointement et coopère dans différentes spécialités pour faire avancer le système capitaliste. Ces institutions sont à leur tour inévitablement menées par un groupe de personnes en haut de la pyramide de la société de classes avides d’argent et de pouvoir. Il n’est pas inutile de mentionner la “maigre faveur” que donne une majorité de la population citoyenniste et démocrate qui vit de façon acritique, sans remettre en question de façon profonde les conséquences du système ou simplement sans un intérêt pour la nature et la liberté et qui ne cherche qu’à faire partie d’une logique de vie basée sur le cycle sans fin du pouvoir actuel : naître-obéir-travailler-consommer-mourir.

Propageons l’action directe et la solidarité pour la défense de la terre.

C’est pourquoi, comme nos compagnon.ne.s Carlos, Amélie et Fallon, nous continuons de penser que l’action directe donne des résultats. Pas seulement pour combattre l’avancée capitaliste mais aussi pour dire à nos compagnon.ne.s prisonnier.e.s que la lutte continue avec solidarité et force. Si nous pouvons nous poser des questions, s’il y a eu des erreurs sur la forme et le moment où s’est déroulée l’action des compagnon.ne.s, il est évident que la voie de la légalité est le piège de l’État pour arrêter les luttes et les dévier vers le réformisme et la passivité. Pendant que les entraves administratives et les procès foutent la trouille à tout le monde, les entreprises destructrices de la nature continuent leur avancée comme prévu.

Nous profitons à nouveau de cet espace pour envoyer un chaleureux salut fraternel libertaire à nos frères/sœurs anarchistes Carlos, Amélie et Fallon, en espérant que cela soit aussi un apport à la lutte. Nous faisons un appel à étendre la projectualité anti-autoritaire dans les communautés de résistance, à trouver des complices, à propager l’action directe et l’autogestion dans les luttes pour la défense de la terre : contre les machines, les institutions, les appareils de la répression, les prisons et toute l’infrastructure que le SCT et tout l’appareil étatique déploient sous notre nez et qui seront toujours vulnérables.

Détruisons les prisons.

Mexique, 20 juillet 2014

Abajo los muros


Notes

1.- Pour plus d’infos en français sur le 5E voir : non fides, brèves du désordre, le chat noir émeutier, sabotage media et la publication Face à face avec l’ennemi

2.- Le parquet s’est équipé du logiciel espion Finfisher, qui a été utilisé au Pakistan et dans les révoltes en Égypte pour désarticuler les résistances.

3.- On ne veut pas dire par là qu’avant cette loi ce genre d’actions du gouvernement ne se faisaient pas, et nous ne rejoignons pas la vision réformiste qui préfère laisser les choses comme elles étaient ou maquiller la violence étatique. Mais nous voyons les avancées de ce genre de lois comme un pas de plus vers la constitution d’un État policier-militaire dont la première étape est la mise en place dans la rue de l’armée et la militarisation de la police, ce qui bien entendu met en danger n’importe quel projet de lutte pour la libération.