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COVID : les vrais complots

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Nov 222021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Cette contribution anonyme est une analyse anarchiste radicale du mouvement international “antivax” et des théories du complot qu’il propage. Elle liste également quelques-unes des authentiques conspirations que la pandémie a favorisées.

Lire la version originale en anglais sur It’s Going Down


En préambule, il me faut préciser que je n’ai pas une confiance aveugle en “la science” telle qu’elle existe actuellement. Le discours scientifique a été utilisé de nombreuses fois dans l’histoire pour justifier et rationaliser l’existence de systèmes de domination allant jusqu’au génocide. Je ne suis pas non plus nécessairement en faveur des mesures d’obligation vaccinale concernant le coronavirus.

Cela étant dit : le seul argument que je puisse entendre concernant l’hésitation à se faire vacciner, c’est la peur de l’inconnu. Tout ce qui est nouveau est potentiellement effrayant, y compris la pandémie prise dans son ensemble. Je comprends parfaitement cette peur, que je partage ; ce que je veux critiquer ici, ce sont les théories du complot qui animent l’aile la plus réactionnaire du mouvement antivax international, ainsi que les utilisations opportunistes de cet affect de peur par des groupes réactionnaires et fascistes.

Cette pandémie a permis aux Etats et aux grandes entreprises de conduire de nombreuses actions qu’on pourrait qualifier de “complots”, partout dans le monde. J’en décrirais certaines dans cet article. Mais curieusement, au lieu de dénoncer ces actions (tragiquement prévisibles au vu les dynamiques de pouvoir déjà en place), nombre de militants réactionnaires préfèrent échafauder des théories absurdes pour défendre le capitalisme, nier le fait que certaines communautés sont plus durement touchées que d’autres par la pandémie, et répandre des thèses conspirationnistes qui promeuvent une idéologie raciste et/ou antisémite.

Lorsqu’on observe la réaction de ces militants aux mesures d’obligation (notamment vaccinales) prises pour contrer la pandémie, on peut analyser les ressorts de leur discours et en comprendre la popularité, en particulier chez les fondamentalistes religieux, la police et les personnes sensibles aux discours *New Age*.

Certaines théories évoquent Bill Gates et de mystérieuses “nano-puces”, d’autres parlent de testicules et de tétons, et de nombreuses autres de Georges Soros. Vous en connaissez certainement d’autres encore plus farfelues.

Le point commun de ces théories absurdes, c’est qu’elles jouent sur la peur de l’inconnu. Toutes, en outre, évitent soigneusement de mettre en cause les institutions et les systèmes qui sont responsables de l’irruption de cette pandémie dans notre système mondialisé, et qui l’ont utilisé pour consolider les domination de classe et (aussi impossible que cela puisse paraître) augmenter les fortunes déjà obscènes des plus riches.

Les fascistes, les fondamentalistes religieux et les amateurs de *New Age* se retrouvent autour de ces théories. Ce sont des groupes qui, au moins en Occident, ont en général des existences assez privilégiées, ou du moins la possibilité d’accéder à une forme de contentement personnel dans une société profondément injuste. Il est donc assez peu surprenant qu’ils tombent d’accord pour s’opposer à l’obligation vaccinale.

Le mouvement antivax se renforce partout dans le monde depuis maintenant plusieurs années, mais il est intéressant de constater qu’il a acquis une assise beaucoup plus large aux USA au moment où Trump a réalisé que le virus allait affecter plus particulièrement les pauvres et les personnes racisées, des populations pour qui l’accès aux soins est plus difficile et dont les conditions de vie rendent l’application des gestes barrières complexe, voire impossible. On peut à mon sens dater cette montée en puissance du mois d’avril 2020, lorsque Trump a demandé à Fauci si il n’était pas possible de “laisser faire le virus”.

Ce mouvement est en fait un avatar de l’absurde “guerre culturelle” qui fait rage aux USA et s’étends au reste du monde. Il a un côté très américain : revendicatif et violent, mais sans aucune épaisseur politique. Il s’inscrit dans une tradition historique très protestante, destinée à s’assurer que les citoyens se battent entre eux sans jamais lever la tête pour critiquer ceux qui profitent grassement de leur souffrance. Mais l’extrême droite antivax ne s’intéresse pas à ce genre de considérations, sauf quand il s’agit d’accuser les Juifs.

“attention mon pote, cet étranger veut ton cookie “

Ce qui est très clair, c’est que le mouvement antivax est sous-tendu par une vision du monde qui cherche à défendre le marché à tout prix, quel que soit le nombre de morts, et que ses principaux porte-paroles refusent catégoriquement de prendre en compte les notions d’oppression systémique ou ciblée. Ce qui est clair aussi, c’est que même si cela peut parfois nous faire ricaner, ce n’est pas une putain de blague.

Pour revenir aux théories du complot : avec un opportunisme évident, les gouvernements et les grandes entreprises utilisent cette pandémie pour consolider leur pouvoir et modifier les institutions à leur profit, provoquant des tragédies partout dans le monde. Plutôt que de faire ce constat, les antivax préfèrent échafauder des fictions absurdes. Pourquoi ?

Je pense tout simplement que ces personnes refusent d’admettre que le système qu’elles défendent voit la pandémie comme une opportunité pour préserver le *statu quo*, accroître encore la fortune des plus riches et consolider les structures de dominations existantes, au beau milieu d’une crise globale d’une rare intensité. C’est une lecture de la situation qui exige une forme d’introspection et une authentique critique sociale matérialiste, deux traits totalement étrangers à la pensée réactionnaire qui profite de la confusion actuelle pour recruter de nouveaux adeptes. Cette pensée est engagée dans la défense de cette société profondément injuste, considérée comme “le meilleur système possible”.

La version conservatrice de la “liberté de disposer de son corps” ne s’applique qu’à certaines personnes, et est truffée de contradiction obscènes. La majorité de ces pourritures n’a aucun problème avec l’idée qu’une femme meure des suites d’un avortement clandestin, par exemple. De la même manière, les flics qui refusent d’appliquer les amendes pour non-respect du confinement n’hésiteraient pas un instant à traquer, voire à tuer quelqu’un qui volerait de la nourriture pour ne pas crever de faim.

Qu’on ne se trompe pas : j’ai un vrai putain de problème avec l’idée que le gouvernement m’impose quoi que ce soit. C’est un élément majeur de ma vision du monde. Mais à chaque fois que je sors d’un magasin avec moins de fric dans ma poche que quand j’y suis entré, c’est parce que le gouvernement m’impose de le faire sous peine d’aller en taule. Même si je suis affamé, je suis contraint de respecter ce contrat non écrit : pas d’argent, pas de bouffe.

Le gouvernement m’interdit, sous peine de prison, de faire tout un tas de choses dont je pourrais avoir envie. S’opposer d’un coup à cet état de fait, mais uniquement sur quelque chose comme un vaccin (alors que presque tout le monde en a reçu plusieurs dans l’enfance), c’est tout de même se braquer sur un point extrêmement limité et superficiel.

Pour répondre aux soucis un peu *New Age* concernant le vaccin, on peut faire le parallèle avec le cancer (la maladie, pas le signe astrologique). Le cancer, tout comme le coronavirus, est un produit de notre société industrielle. Il tue bien plus que le COVID : c’est la maladie la plus meurtrière dans le monde après les pathologies cardiaques. L’un des seuls traitements efficaces est la chimiothérapie, produite par la même science et la même société qui a produit la maladie. De la même façon que nous sommes contraints d’utiliser des brosses à dent en plastique, produites à la chaîne par des ouvriers sous-payés (aux USA, souvent des personnes incarcérées), pour évacuer de nos bouches les débris de la nourriture merdique que nous sommes contraints d’avaler, nous devons comprendre que cette société est, dans certains cas, à la fois coupable de nos maux et la seule source possible des moyens d’y survivre.

Je l’ai dit, j’ai de l’empathie pour celles et ceux qui se battent contre la peur de l’inconnu. Les personnes souffrant de troubles anxieux, notamment, ont toute ma compréhension, y compris lorsqu’elles hésitent à se faire vacciner. Je n’étais moi-même pas très tranquille lorsque j’ai été faire ma première injection.

Mais si vous regardez les photos des manifestations, par exemple aux Pays-Bas ou en Italie, vous verrez des militants portant l’étoile jaune que les Nazis ont imposés aux Juifs pendant la Shoah.

Ils comparent directement la prétendue “souffrance des non-vaccinés” à celle des personnes visées par un génocide. Pour moi, c’est une ligne rouge. Cette comparaison est insupportable. C’est évidemment une grossière exagération, mais c’est surtout une approche qui permet aux réactionnaires de se poser en victimes opprimées sans avoir à reconnaître l’existence des oppressions bien réelles (racisme, sexisme, homophobie, etc.) inhérente à la société qu’ils et elles veulent défendre. Elle porte, à mon sens, une tentative de décrédibiliser les luttes de celles et ceux qui sont réellement opprimées, dans la lignée des révisionnistes qui nient l’existence de la Shoah ou l’importance de l’esclavage dans l’histoire américaine.

Tout ceci ne suffit pas à faire le tour de la question, et j’ai probablement oublié des éléments essentiels, mais je voudrais à présent lister quelques théories du complot qui ne sont pas des putains de théorie, mais de réelles conséquences de la pandémie.

J’ai trouvé deux définitions de “complot” sur Internet : “plan secret élaboré par un groupe de personnes dans le but de nuire ou de causer du dommage à d’autres”, et “fait de conspirer, d’élaborer secrètement des plans”. Les théories du complot, elles, sont “la croyance qu’une organisation secrète et très influente est responsable d’un événement donné”.

On pourrait discuter de ces définitions, mais je veux m’en servir pour illustrer quelques événements liés au COVID qui, pour des raisons que j’ignore, n’ont pas retenu l’attention des réactionnaires antivax. Je le fais à la fois pour attirer l’attention sur ces événements et pour montrer à quel point ce mouvement préfère inventer des complots imaginaires plutôt que de s’intéresser aux conséquences bien réelles de la pandémie. La question que je voudrais poser à travers ces exemples est la suivante : pourquoi le mouvement “antivax”, dans son ensemble, ne s’intéresse-t-il pas à ces conspirations bien réelles, plutôt qu’à des complots dont il n’existe pas la moindre preuve ?


Les milliardaires

La pandémie a suscité une crise économique sans précédent qui continue de prendre de l’ampleur et affecte à présent une bonne partie de la population mondiale. Partout, la précarité et la pauvreté se normalisent et s’aggravent, et le coût de la vie continue d’augmenter. Les banques centrales ont, à ce jour, injecté environ 7 000 milliards de dollars dans l’économie pour éviter le krach, promettant une inflation haute et de nouvelles mesures d’austérité dans les années à venir.

Dans le même temps, la fortune cumulée des milliardaires n’a fait qu’augmenter, passant en 2019 de 5 000 à 13 000 milliards de dollars, et 700 personnes supplémentaires ont rejoint leurs rangs. Ces deux chiffres sont inédits dans l’histoire économique globale, et ils s’inscrivent dans l’une des crises économiques les plus profondes que nous ayons vu de notre vivant. On peut donc se demander si ces banques ont injecté cet argent dans l’économie d’abord pour rassurer les super-riches sur leurs futurs hôtels de luxe dans l’espace, ou si c’est simplement que même en pleine crise, le système capitalisme fait tout son possible pour préserver le statu quo et enrichir ceux qui en bénéficient le plus.

La surveillance

D’Israël à la Corée du Sud, de la Grèce à la Chine, le *contact tracing*, les systèmes de pass sanitaires, et diverses autres méthodes innovantes de surveillance ont été normalisées dans le but de “gérer l’épidémie”. L’utilisation d’une crise pour faire passer ce qui serait vu en temps normal comme une ingérence insupportable de l’Etat dans la vie des gens, un classique en politique (souvenons-nous du *Patriot Act* en 2001), joue à plein dans de nombreux pays du monde. Pour quitter notre domicile, on peut nous imposer de dévoiler des informations médicales personnelles. Dans un pays comme la Grèce, ou les investissements en sécurité (police, armée, technologies de surveillance) dépassent de loin les dépenses de santé, on peut voir ces mesures comme une tentative d’installer un véritable appareil de surveillance à la Big Brother, camouflé en un protocole d’urgence à court terme.

Il est probable que certaines de ces techniques se normalisent, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles formes de surveillance plus invasives qui étaient jusqu’ici mal vues (voir illégales) en Europe. Cette utilisation opportuniste de la pandémie pour augmenter et normaliser les techniques de surveillance peut être vue comme les prémisses d’un monde encore plus contrôlé.

Pourquoi le COVID, et pas le cancer ou les maladies cardiovasculaires ?

Au niveau mondial, le COVID n’est que la troisième maladie la plus meurtrière, loin derrière les pathologies cardiaques et le cancer. Comment se fait-il alors que les gouvernements ne subventionnent pas une alimentation plus saine ? Pourquoi laisse-t-on encore des entreprises minières et chimiques relâcher des toxines cancérigènes dans l’air et l’eau potable ? Si les gouvernements mondiaux sont capables de mettre en place des mesures aussi lourdes et coûteuses pour lutter contre le COVID, pourquoi ne pas le faire également contre ces maladies bien plus meurtrières ?

Une explication possible, c’est que le cancer et les cardiopathies provoquent des morts lentes et affectent majoritairement les pauvres, qui n’ont pas la possibilité d’accéder à une alimentation saine ni à des lieux de vie exempts de contaminants cancérigènes. Crucialement, ces pathologies insidieuses n’empêchent pas immédiatement leurs victimes de travailler, et dans la plupart des cas, ne les emportent que lorsqu’elles ont déjà un certain âge et ont donc donné l’essentiel de leurs capacités de travail. Les gouvernements ne seraient-ils pas plus préoccupés par une diminution de la main-d’oeuvre disponible, occasionnée par la mort rapide qui accompagne le COVID sévère, que par la santé et la sécurité de l’humanité ?

Le “nationalisme” vaccinal

La campagne globale de vaccination peut être elle-même considérée comme un complot visant à éliminer les pauvres et les habitants du “tiers-monde”. Le “nationalisme vaccinal”, c’est à dire en pratique la priorité donnée aux personnes et aux nations plus riches dans l’accès à la vaccination, constitue un véritable génocide passif. Les antivax occidentaux, aveuglés par leurs privilèges, sont incapables de percevoir cette réalité. Lorsqu’on examine la situation vaccinale en Inde, à Haïti ou sur la majorité du continent africain, on ne peut s’empêcher de se questionner : les obstacles bureaucratiques qui ont empêché tout transfert de connaissances concernant les vaccins sont-ils une conspiration visant à réduire drastiquement la population des pays “sous-développés” ? Peut-on parler ici de conspiration, ou est-ce simplement une description de la situation ?

Un exemple à plus petite échelle est celui du début de la vaccination en Israël. Alors que cet Etat affichait le plus haut taux de vaccination au monde, l’accès des Palestiniens au vaccin a été délibérément réduit. Ce déséquilibre dans l’accès à la vaccination constitue une agression ciblée, utilisant les outils de la médecine, de la part de l’Etat israélien sur la communauté palestinienne.

Le Brésil, sous la coupe du dirigeant fasciste Bolsonaro, est dans une situation analogue : de nombreuses communautés indigènes accusent l’Etat brésilien de génocide, et certains ont même porté ces accusations devant la justice. Dès l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, les barons de l’agriculture et de l’élevage ont immédiatement commencé à s’accaparer de larges pans de la forêt amazonienne, menant une véritable guerre contre les populations autochtones et les défenseurs de la nature. Cherchant à raser la forêt pour installer des pâtures, ils ont simultanément eu recours à la violence physique et à l’incendie criminel. L’arrivée du COVID a donc été une opportunité pour Bolsonaro, qui s’est très vite aperçu que les populations indigènes seraient plus vulnérables à cette maladie, d’autant qu’elles n’ont que rarement accès à la médecine conventionnelle.

Tout comme Trump, son frère en esprit, Bolsonaro a rapidement réalisé que le virus allait affecter beaucoup plus largement les communautés les plus exclues et marginalisées. Restreindre l’accès au vaccin et empêcher l’extension des infrastructures médicales en Amazonie est, jusqu’à aujourd’hui, l’une des armes de Bolsonaro dans sa guerre contre les communautés indigènes et la forêt amazonienne. La tactique est ancienne : les puissances coloniales européennes ont par exemple sciemment répandu leurs maladies parmi les peuples amérindiens lors de leur conquête des Amériques. Plutôt que de pleurer sur le vaccin lui-même, comme le font les antivax, on peut considérer que le défaut d’accès au vaccin est le véritable complot.

Maintenir l’ordre

La Thaïlande et la Grèce, parmi d’autres, ont utilisé la pandémie pour restreindre la liberté d’association et le droit à manifester. L’utilisation de la pandémie par l’Etat grec pour attaquer le mouvement social et maintenir l’ordre public est à présent bien documentée. La Thaïlande, quant à elle, est l’un des pays qui présente le plus de disparités entre pauvres et riches, et a connu ces dernières années des mouvements étudiants massifs contre le *statu quo* et la monarchie. Le gouvernement Thaï, comme d’autres un peu partout dans le monde, s’est empressé d’utiliser la pandémie pour restreindre et criminaliser les réunions publiques, arguant de l’urgence sanitaire. C’est une astuce connue et qui est utilisée par de nombreux régimes autoritaires. Les antivax tendent à se focaliser sur la fermeture des restaurants ou des salles de sport, mais il est tout à fait exact que de nombreux gouvernements ont sauté sur l’occasion d’utiliser le virus pour masquer la répression de leurs opposants politiques.

La quatrième révolution industrielle

Des milliards d’humains ont dû rester chez eux sans pouvoir travailler, et pourtant, nos sociétés industrielles automatisées ont pu continuer à nourrir leurs populations. Cela a-t-il pu montrer aux industriels, aux capitalistes et aux technocrates les possibilités d’une automatisation encore plus grande ? Ce processus sera-t-il accéléré par la crise sanitaire, déprimant encore un peu plus le marché du travail et ouvrant la voie à un future dystopique et féodal ?

Deux secteurs ont largement profité de la crise : la livraison de nourriture à domicile assistée par algorithme et les services de streaming vidéo qui recyclent les vieilles sitcoms. Le monde est devenu encore plus isolé, plus aliéné…mais il continue de tourner. Ceux qui en sont les maîtres ont-ils découverts de nouveaux seuils dans ce que les humains sont capables de supporter ? Le coronavirus a-t-il produit un abaissement des attentes collectives sur nos conditions de vie ? Historiquement, les épidémies globales ont été l’occasion de nouveaux développements dans l’industrialisation : qu’en est-il aujourd’hui ?


Cinq complots, donc, qui ne sont qu’une petite sélection des manipulations opérées avec la bénédiction des Etats capitalistes depuis le début de la pandémie. Et pourtant, les antivax (qu’ils soient du genre *new age*, intégristes religieux ou carrément fascistes) préfèrent se complaire dans la dénonciation des “Illuminati” qui n’existent que dans les mèmes plutôt que de mettre en cause l’élite bien réelle qui tient les rênes du pouvoir.

Nous avons cité plus haut une définition des théories du complot qui implique des “organisations secrètes et très influentes”. Plutôt que de cibler quelques individus, ou une hypothétique “cabale juive”, on pourrait appliquer ce descriptif à l’ensemble du système capitaliste (Etats et grandes entreprises), qui est institutionnalisé, en place et systémique. Les réactionnaires vont s’obnubiler sur un visage en particulier, ignorant le cœur pour préserver l’intégrité du corps tout entier. Leur mouvement antivax est aussi superficiel qu’il est raciste, et est tout simplement incapable d’intégrer le fait que les authentiques complots liés à la pandémie font en fait partie du fonctionnement normal du modèle de société qu’ils défendent. Ils vont utiliser l’origine chinoise du virus pour étaler leur racisme, tout en ignorant totalement des sujets comme la surexploitation humaine des terres ou l’élevage industriel, qui sont les causes premières de la présente crise.

Les réponses anarchistes à la pandémie ont été multiples : grèves des loyers, créations de groupes d’entraides mutuelle pour amortir les chocs liés à la crise économique, projets de santé mentale pour se soutenir mutuellement dans cette période angoissante et contrer la tendance globale à l’isolement social. Nous nous sommes également opposés à certaines mesures qui n’avaient aucun sens sanitaire, comme les diktats pris par les gouvernements grecs, israéliens ou hongrois.

Le mouvement anarchiste a dû se positionner politiquement en trouvant un équilibre entre la nécessaire protection des plus vulnérables et la critique des mesures sécuritaires prises par les Etats durant la pandémie.

Pendant ce temps, les réactionnaires s’en prennent physiquement à des médecins, des enseignants ou des hôtesses de l’air. L’establishment “de gauche” jette l’opprobre sur quiconque ose exprimer sa frustration devant les mesures sanitaires, sans prendre en compte une seule seconde la manière dont elles affectent différemment les gens selon leur classe sociale ou leur degré de privilège. Nous, anarchistes, rejetons tout autant cette abjecte soumission aux mesures autoritaires que son pendant d’extrême droite, véritable culte de la mort aux relents raciste. Trouver cet équilibre en tant que mouvement est essentiel, car ce “moment pandémique” risque de s’installer durablement.

La crise a mis à nu les conflits de classe, et la totale déconnexion entre revenu et utilité sociale. Elle a été l’occasion de soulèvements partout dans le monde, des Etats-Unis à la Thaïlande, révélant au plus grand nombre l’absurdité fondamentale de nos sociétés stratifiées. En tant qu’anarchistes, notre riposte doit se fonder d’abord sur le soutien et l’entraide, à la fois matérielle et émotionnelle. Les gouvernements du monde entier vont continuer d’utiliser la pandémie comme prétexte pour augmenter le niveau de contrôle social, tout en tentant de réécrire l’histoire pour passer leurs erreurs sous silence. Nous devons continuer d’identifier et de dénoncer ces tentatives, et empêcher les réactionnaires, les pseudo-hippies *new age* et les intégristes religieux de détourner la colère légitime du peuple vers d’autres cibles.

Nous devons rejeter tout ce théâtre politique, aussi bien le soutien aveugle à toute les mesures liberticides de la gauche libérale que l’abject opportunisme de la droite réactionnaire.

Blocage des voies ferrées en solidarité avec les défenseurs des terres Wet’suwet’en

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Nov 222021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Une centaine de supporters des Wet’suwet’en ont bloqué les voies ferrées du CP dans le Mile End à Montréal pendant presque deux heures. L’action fait suite à l’attaque de la GRC du camp Gidimt’en, criminalisant les Wet’suwet’en dans leur longue lutte contre le pipeline Coastal Gaslink. Alors que des inondations apocalyptiques ont dévasté le Lower Mainland, détruisant les autoroutes et les voies ferrées et isolant des villes entières, la GRC a pénétré sur le territoire des Wet’suwet’en, équipée d’unités K9, de bulldozers et de fusils d’assaut, arrêtant au passage des défenseurs du territoire, des aînés, des sympathisants et des journalistes.

Nous répondons à l’appel des défenseurs des terres Wet’suwet’en a faire des actions de solidarité. Nous soutenons leur lutte pour défendre leurs territoires contre les mégaprojets destructeurs de combustibles fossiles, et nous ne resterons pas sans rien faire alors que la GRC criminalise les autochtones qui affirment leur souveraineté territoriale.

Ce n’est qu’un des nombreux blocages solidaires qui ont eu lieu d’un océan à l’autre. La situation à l’ouest est urgente, CGL se prépare à forer sous Wedzin Kwa, la rivière qui fournit de l’eau douce à tout le territoire Wet’suwet’en et bien au-delà. La participation des allochtones aux perturbations économiques est une partie nécessaire de la résistance générale requise pour forcer le gouvernement et la compagnie à faire marche arrière.

Il y a quelques jours à peine, au camp de Gidimt’en, la GRC a arrêté au moins 30 personnes, dont le porte-parole Sleydo’, et a coupé les communications du camp. Sleydo’ a déclaré avant son arrestation : « Le peuple Wet’suwet’en, sous la gouvernance de ses chefs héréditaires, fait obstacle au plus grand projet de fracturation de l’histoire du Canada. »

#ShutDownCanada : Feux de pneus sur les rails

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Nov 192021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Ce matin, à Montréal, deux feux de pneus ont été allumés sur les voies ferrées du CN dans le quartier de Pointe-St-Charles, au goulot d’étranglement de la sortie de la gare de triage.

On a veillé à ce qu’il n’y ait aucun risque de déraillement. On a choisi un endroit où il y avait une longue ligne droite, et le moment a été choisi en fonction du premier train de passagers VIA de la matinée. À l’approche du train, un individu s’est avancé sur la voie en brandissant deux fusées de détresse. Lorsque le train s’est arrêté, des pneus qui avaient été préalablement remplis de serviettes en coton ont été placés sur les deux voies. Ils ont ensuite été imbibés d’essence, et les fusées de détresse ont été lancées à une distance sûre pour les allumer. Cette action, rapide et facile, n’a nécessité que peu de personnes et a permis au train de s’arrêter sans heurter les objets placés sur les voies. Le service ferroviaire a été interrompu pendant au moins deux heures.

Nous avons agi en solidarité avec le clan Gidimt’en, qui a fait face hier à un raid pour avoir défendu son territoire, son eau et sa souveraineté. Nous ne pouvons pas permettre que cette action de la GRC reste sans réponse. Pour chaque blocage d’autoroute, un poste de signalisation ferroviaire incendié. Pour chaque succursale de la RBC privée de ses fenêtres, un véhicule de la GRC part en fumée. Pour chaque blocage de voie ferrée, un site de vanne de pipeline saboté. Toute notre solidarité avec les défenseurs de la terre et de l’eau sur le yintah, répondons à leurs appels à shut shit down !

– des anarchistes

#AllOutForWedzinKwa #WetsuwetenStrong

Mise à jour urgente : Des dizaines d’agents de la GRC se sont déployés sur le territoire Wet’suwet’en

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Nov 182021
 

Du Point d’accès Gidimt’en

Un avion charter rempli d’agents de la GRC a atterri à l’aéroport de Smithers, avec entre 30 et 50 agents équipés de sacs de sport de camouflage.

La police a embarqué dans deux bus et des camionnettes de location banalisées et s’est dirigée vers le yintah. Un hélicoptère de la GRC se dirigerait vers la région. Tout au long de la journée, des hélicoptères ont tourné au-dessus de nos campements, effectuant des vols bas et délibérés pour la surveillance.

La route menant à notre yintah demeure bloquée par la GRC à 28 km, les chefs héréditaires, la nourriture et les fournitures médicales étant refoulés.

En plein milieu d’une urgence climatique, alors que les autoroutes et les routes sont emportées et des communautés entières sont inondées et évacuées, la province a choisi d’envoyer des bus entiers de policiers pour criminaliser les protecteurs de l’eau Wet’suwet’en et pour travailler comme une force mercenaire pour le pétrole et le gaz.

Nous ne reculerons pas. Nous avons besoin de tous les regards tournés vers le yintah Wet’suwet’en. Nous avons besoin de votre présence sur le terrain. Nous avons besoin d’actions de solidarité dans tout le Canada.

#ShutDownCanada

#AllOutForWedzinKwa

Les Gidimt’en expulsent CGL du territoire Wet’suwet’en; le chemin de service forestier Morice est détruit

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Nov 182021
 

Du Point d’accès Gidimt’en

Hier, nous avons repris nos terres. Avec nos alliés Haudenosaunee, nous avons appliqué nos anciennes lois sur l’intrusion et avons fermé définitivement l’accès à notre territoire. Le chemin de service forestier Morice a été détruit et l’accès à Coastal GasLink n’est plus possible.

Nous assumons notre responsabilité de défendre nos sources d’eau sacrées et de mettre fin à la destruction du yintah.

Nous n’abandonnerons jamais. Rejoignez la résistance et venez au yintah.

Plus d’infos sur l’expulsion via le Point d’accès Gidimt’en et It’s Going Down:

Le peuple Wet’suwet’en a de nouveau le contrôle du yintah Wet’suwet’en ! Dinï ze’ Woos affirme sa juridiction en appliquant nos lois avec l’avis d’expulsion de 2021. La FSR de la rivière Morice a été désactivée, bloquant les intrus de notre yintah !

Dimanche matin, des membres du clan Gidimt’en ont expulsé des employés de Coastal GasLink (CGL) du territoire non cédé des Wet’suwet’en, conformément aux anciennes lois sur l’intrusion des Wet’suwet’en et à un avis d’expulsion signifié pour la première fois à CGL en 2020 par les chefs héréditaires Wet’suwet’en.

Les employés ont eu 8 heures pour évacuer pacifiquement la zone, avant que la route principale menant au territoire de Lhudis Bin du clan Gidimt’en ne soit fermée.

Sleydo’, porte-parole des Gidimt’en, a commenté l’application de l’expulsion :

Les chefs héréditaires Wet’suwet’en n’ont jamais cédé, rendu, ou perdu en guerre, le titre de propriété de ce territoire. Cela signifie que ce qu’ils disent est valable. L’ordre d’expulsion du 4 janvier 2020 dit que CGL doit se retirer du territoire et ne pas y revenir. Ils ont violé cette loi pendant trop longtemps.

Hier marquait également le 50e jour de l’établissement du camp Coyote, où les membres Gidimt’en, sous la direction du chef Woos, ont réoccupé le territoire de Cas Yikh et ont réussi à bloquer les efforts de Coastal GasLink pour forer sous le cours supérieur Wet’suwet’en.

Blocage sur la rue Notre-Dame à Montréal en solidarité avec Gidimt’en et Likhts’amisyu

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Nov 162021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Tôt ce matin, pendant l’heure de pointe, un groupe d’allochtones a bloqué le traffic allant vers l’ouest sur la rue Notre-Dame, avec des piles de pneus et des tables de pic-nique en feu. L’action s’inscrit en solidarité avec les clans Gidimt’en et Likhts’amisyu de la nation Wet’suwet’en. La rue Notre-Dame s’engorge facilement pendant l’heure de pointe. Même des blocages temporaires peuvent nuire à la circulation vers le centre-ville, en plus de ralentir les camions entrant et sortant du Port de Montréal, adjacent à la rue Notre-Dame.

Les Wet’suwet’en luttent contre l’invasion de compagnies pétrolières sur leur Yintah (territoire) depuis plus d’une décenie et résistent au colonialisme et à l’état Canadien depuis bien plus longtemps. En ce moment, un combat fait rage contre le projet de pipeline de Coastal GasLink (CGL), qui, si mené à terme, acheminerait du gaz naturel vers une installation de GNL (gaz naturel liquéfié) à Kitimat, en Colombie-Britannique, traversant ainsi le territoire Wet’suwet’en. En 2020, suite à un raid militarisé contre les défenseur.euses de la terre Wet’suwet’en, une vague massive d’actions de solidarité réunie sous la bannière #ShutDownCanada a déferlé sur le pays, paralysant le traffic ferroviaire pendant des semaines et perturbant les ports et les autoroutes.

Le 25 septembre 2021, les membres du clan Gidimt’en et leurs supporteurs.euses ont occupé le site de forage qui aurait servi à forer pour le pipeline sous la rivière Wedzin Kwa, menançant toute forme de vie dépendant de cette rivière. Cette action a permis l’établissement du Camp Coyote. Depuis, ce camp est resté en place, bloquant l’accès au site de forage. Sleydo’ (Molly Wickham), une chef de Cas Yikh (Grizzly House) du clan Gidimt’en et porte-parole pour le camp Coyote, a depuis lors lancé des appels répétés à des actions de solidarité à travers le pays.

À la fin du mois d’octobre 2021, le Chef Dst’hyl du clan Likhts’amisyu a enlevé les batteries des machines appartenant à CGL se trouvant sur le territoire de son clan. Il affirmait par cet acte qu’il n’y aurait désormais plus de travaux effectués par la compagnie sur son territoire. C’est peu après que Dst’hyl et un autre supporteur Gitxsan ont été arrêtés. En réponse, des membres de Six Nations ont bloqué une autoroute pendant cinq jours dans le sud du soi-disant Ontario.

Le 14 novembre, des membres du clan Gidimt’en et des supporteurs.euses ont rendu effectif un avis d’éviction qui avait initiallement été émis à CGL en 2020 par les chefs hériditaires Wet’suwet’en. Les travailleurs de CGL se sont fait donner huit heures pour évacuer le territoire Cas Yikh avant que la Morice River Forest Service Road, la route forestière offrant le seul accès au territoire, ne soit fermée de façon permanente. Seulement un petit nombre de travailleurs ayant quitté, Gidimt’en a alloué à CGL une extension de deux heures pour se soumettre à l’avis d’éviction. Quand l’heure donné a été atteinte, la route a été condamnée, ce qui a eut pour effet d’empêcher de façon efficace tout travail de se poursuivre sur le territoire Cas Yikh. Peu après, un blocage de rail de chemin de fer a été tenu par la nation voisine Gitxsan.

Le potentiel d’une autre vague d’actions de solidarité est grand.

Bien que la réponse de la GRC reste à suivre, nous voulons qu’il soit clair que nous sommes témoins de ce qui se passe sur le Yintah (territoire) et que nous continuerons d’agir en solidarité avec les défenseurs.euses du territoire Wet’suwet’en. Nous supportons de façon inconditionnelle leur lutte pour leur souveraineté, leur autonomie et pour la protection des terres et de l’eau dont illes dépendent. Nous encourageons tout le monde à répondre aux appels à l’action en s’en prenant aux infrastructures coloniales, où que ce soit.

#AllOutForWedzinKwa

Compte-rendu du mercredi 27 octobre 2021 – territoire Gidimt’en

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Nov 052021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Mercredi matin, une action a eu lieu en réponse au déploiement de la GRC sur le territoire de Likhts’amisyu, situé à environ 40 km de l’occupation du site de forage de Gidimt’en. Elle a été menée en solidarité avec le chef Dtsa’hyl qui, alors qu’il agissait comme représentant du clan Likhts’amisyu, a neutralisé dix bulldozers utilisés pour détruire leur territoire non cédé et construire une nouvelle route, dont CGL dit être propriétaire. La présence de la police et divers autres facteurs laissaient présager d’une action coercitive, ce qui s’est produit. L’objectif principal était de faire une démonstration de force, de solidarité et de résistance face à l’incursion de l’État canadien et de l’industrie en territoire Wet’suwet’en Yintah.

L’action s’est déroulée sur plusieurs fronts et s’est conclue sans arrestations ni blessés. Les tactiques ont été déployées avec succès et bien que la présence de la police et les aggressions des agents de sécurité et des travailleurs auraient pu dégénérer et provoquer un conflit direct, rien de tout ça ne s’est produit. À plusieurs endroits le long de la route forestière Morice West, sur le territoire des Gidimt’en, des arbres ont été abattus et d’autres détritus jetés sur la route, ainsi que des pièges improvisés. Cela ne s’est produit qu’après l’arrestation de Dtsa’hyl et le déploiement de renforts par la GRC. D’un côté du blocage, plus d’une dizaine de travailleurs de CGL ont été refoulés avec succès après qu’une corde de traction qu’ils utilisaient pour arracher un arbre a été coupée à la hache et qu’ils ont reçu l’ordre de retourner à leurs véhicules. De l’autre côté du blocage, plusieurs agents de sécurité ont également été approchés par des personnes masquées, ce qui a entraîné leur retrait immédiat. Le blocus a été maintenu pendant que d’autres tactiques étaient déployées plus loin sur la route, et lorsqu’il est apparu clairement que les bulldozers et la GRC s’approchaient des lignes de front pour enlever les débris, un barrage a été incendié et les partisans de Gidimten se sont dispersés à l’abri dans la forêt.

Le combat ne fait que commencer. Solidarité avec Dtsa’hyl. Solidarité avec Likhts’amisyu. Solidarité avec Gidimt’en. Solidarité avec tous les peuples autochtones qui se battent pour leurs terres et leur eau. Nous nous protégeons.

-des anarchistes

RBC Fucks Around, RBC Finds Out

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Nov 012021
 

Soumission anonyme à MTL Contre-info

Le pipeline Coastal GasLink est financé par la RBC. La nuit du 26 octobre, des anarchistes à Montréal ont coordonné des actions de solidarité avec les défenseur.es de la terre Wet’suwet’en. Nous avons cassé les vitres, ou utilisé un extincteur de fumée rempli de peinture pour vandaliser la façade de 6 différentes branches RBC à travers la ville.

Lors des jeux olympiques de 2010 sur les terres volées de soi-disant Vancouver, des rebelles avaient multiplié ainsi des attaques envers le commanditaire RBC. Plus d’une décennie plus tard, il est temps de recréer cette inspirante coordination diffuse.

Si RBC veut faire chier, RBC va en subir les conséquences. Les institutions, compagnies et individus responsables de l’industrie écocidaire ont des noms et des adresses. Les branches RBC, les guichets, et les membres de CA ne sont pas des exceptions.

C’est facile: Une équipe bien masquée émerge d’une ruelle avoisinante, jette un regard pour s’assurer que la voie soit libre, et dédie moins de 30 secondes au lancer de roches vers les fenêtres, avant de disparaître.

Pour plus de conseils, lisez:

Le système d’opération Tails a été utilisé pour faire cette vidéo, soumise anonymement.

R.I.P. Matt Cicero

Ce texte qu’il a écrit est toujours pertinent : 6 Reasons I Support Arson (As a Tool for Social Justice)

Le chef Dtsa’hyl est arrêté suite à une escalade des tensions aux barricades; de la machinerie lourde désactivée sur le territoire Wet’suwet’en

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Oct 302021
 

De It’s Going Down

Dans un vidéo publié le soir du 27 octobre, la porte-parole du Gidimt’en Checkpoint Sleydo’ a rapporté que suite à la montée de tensions dues à la présence d’autorités canadiennes, le chef Dtsa’hyl du clan Likhts’amisyu et Kolin Sutherland-Wilson du clan fireweed Gitxsan ont été arrêtés par la gendarmerie royale. Depuis les derniers jours, des blocus contre les travailleurs de Coastal GasLink ont empêché le travail de se poursuivre, et des machines ont été désactivées.

Sleydo’ a signalé que plus de policiers étaient en route pour potentiellement faire d’autres arrestations, et que des renforts étaient nécessaires. « Nous avons besoin de tout le monde ici. S’il vous plaît venez au campement. Les Likhts’amisyu ont besoin de soutien. Soutenez la nation Wet’suwet’en qui lutte depuis plus de dix ans maintenant. Nous avons besoin que tout le monde montent aux barricades et organisent des blocus. Où que vous soyez, faites ce que vous pouvez pour contribuer. Si vous ne pouvez pas venir ici, faites du bruit, dérangez! » 

MISE À JOUR 29/10/21: Dtsa’hyl et Kolin S-W ont été relâchés.

Le journaliste Michael Toledano, qui couvre le sujet de l’invasion du Yintah par CGL et la GRC, a rapporté:    

Après que les travailleurs de CGL aient utilisé de la machinerie lourde pour bloquer l’accès des Wet’suwet’en à leur propre territoire, Dsta’hyl du clan Likhst’amisyu a désactivé ces équipements, retournant le blocus de CGL contre eux. Les Likhts’amisyu ont désactivé plus de 10 machineries lourdes.

Nous en sommes à plus d’un mois d’une troisième vague de blocus contre le pipeline Coastal GasLink. Des membres du clan Gidimt’en ont bloqué le site de construction où CGL planifie creuser sous la rivière Wedzin Kwa depuis la fin du mois de septembre 2021. Des membres du clan Likhts’amisyu ont aussi utilisé de la machinerie lourde pour contrôler l’accès à un campement de travailleurs de CGL.

Le clan Likhts’amisyu a publié:

C’est #LandBack. Il n’y a pas d’autre cadre d’interprétation occidental qui aille, car le colonialisme ne sait pas comment retourner les terres. Les colonisateurs savent seulement qu’une réinterprétation du mouvement LandBack va en changer la nature. On ne laissera pas faire ça.

Hier, Toledano a rapporté que des barricades autochtones ont fermé l’accès à un campement de travailleurs (man camp) de pipelines:

Après avoir traversé un blocus de machinerie lourde par CGL, des chefs héréditaires Likhts’amisyu et leurs supporters ont occupé des régions éloignées du territoire Wet’suwet’en. Ils contrôlent le traffic routier vers le campement. L’équipement de CGL empêche les Wet’suwet’en de se rendre plus loin. 

Ce blocus a été érigé après que des chefs Likhts’amisyu et leurs supporters ont été empêchés d’accéder à leur territoire le dimanche 24 octobre 2021. Ils ont rapidement organisé un barrage en réponse à cet affront. Lisez plus sur Instagram (via proxy anonyme).

Ces événements surviennent après l’ouverture officielle par le chef dinï ze Woos de la cabine au camp du coyote, installé sur le site du bloc de forage. Il invite tous les ancêtres à venir se tenir debout avec eux:

« Avant le contact avec les Européens, nous étions des centaines de miliers ici. Nous coexistions avec les animaux et protégions la rivière Wedzin Kwa depuis les temps immémoriaux. Nous défendrons toujours la rivière». Dinï ze Woos livre un message à CGL et ses investisseurs: « CGL a dit qu’ils allaient creuser sous la rivière, mais ça n’arrivera pas. Nous ne laisserons pas ça passer ». 

Il y a deux semaines, des images de défenseurs du territoire pourchassant des policiers de la GRC ont tourné dans les médias sociaux, alors que des barricades de bois étaient protégées contre le harcèlement constant et l’invasion des forces policières.

Pour plus de nouvelles, suivez @likhtsamisyu @gidimten @m_tol et Yintah Access 

Manif de solidarité avec les Wet’suwet’en à Kingston

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Oct 192021
 

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

En réponse à l’appel à une semaine d’actions de solidarité pour défendre Wedzin Kwa, environ 75 personnes se sont réunies à Kingston, en Ontario, le jeudi 13 octobre pour un rassemblement et une manif de solidarité avec les Wet’suwet’en avec des bannières, de la musique et des slogans. Nous nous sommes retrouvés à Skeleton Park et avons écouté quelques discours : une personne a parlé de la façon dont les défenseurs des terres autochtones ouvrent la voie dans la lutte contre le changement climatique et la destruction écologique. Une autre personne a partagé un extrait d’un zine critiquant les efforts de réconciliation menés par l’État. Une personne a prononcé un discours puissant sur la nécessité d’une eau propre pour les communautés autochtones et pour tout le monde, et nous a rappelé que le fait de se montrer et de participer à cette lutte était significatif et important. Nous avons défilé le long de la rue Princess et distribué des centaines de tracts à une foule qui nous a largement soutenus.

La lutte des Wet’suwet’en pour défendre leur territoire non cédé contre l’invasion coloniale et l’extraction des ressources nous inspire depuis longtemps. Nous avons également été très inspiré.e.s par les vagues successives d’actions de solidarité de Shut Down Canada qui ont eu lieu dans tout le soi-disant Canada jusqu’au printemps 2020, y compris ici dans la région de Kingston. Nous sommes fâché.e.s que Coastal GasLink et la GRC poursuivent leur tentative de faire passer ce projet de pipeline destructeur, mais nous dirons que cela nous a fait du bien de nous rassembler en solidarité une fois de plus, de briser un peu de l’isolement pandémique persistant et de reconnaître l’engagement, l’énergie et la force qui existent dans notre communauté.

Nous espérons que cette petite contribution à la semaine d’action apportera de l’espoir et des encouragements aux habitants du Coyote Camp, aux membres du clan Gidimt’en et à leurs alliés, qui tiennent bon et bloquent la construction. Nous observons, nous sommes prêt.e.s à agir et vous pouvez compter sur nous.